Il faisait beaucoup plus froid en Ohio qu'il ne faisait froid à Beppu. Voilà quel était le constat que Sakura après près de six mois passé aux États-Unis était capable de poser sur ce nouveau pays. Elle pouvait aussi assuré qu'elle n'aimait pas le froid et la pluie qui semblait avoir assait pendant les mois d'octobre et de Novembre la ville de Lima. C'était à cause de cette température, selon elle, qu'elle était malade plus souvent qu'à l'habitude... Une partie de son Japon natal lui manquait. La terre rouge et chaude de Beppu et la brume permanante qui s'échappait des profondeurs de la terre lui manquait en particulier. Mais elle aimait l'école d'ici. Les enseignants y étaient compréhensifs face à sa situation et la compétition entre les étudiants y était beaucoup moins grands. Cela dit, cela n'empêchait pas Sakura d'être compétitive et déterminée comme à son habitude. Elle avait travailler plus dur que les autres pour se rendre où elle était. À chaque hospitalisation, elle faisait de son mieux pour rattraper son retard avant qu'il ne s'accumule. La petite niponne gardait avec elle la mentalité des gens de son origine. Dans sa culture, il était essentiel de se rendre à l'université.

En ce jeudi du début de décembre, la jeune Sakura avait troqué ses habituels vêtements courts pour des longs chandails. Son chandail était un chandail à manche longue rouge à l'éfigie de Hello Kitty. Son pantalon était un pantalon blanc ou sur la poche arrière était brodé un petit symbole d'Hello Kitty en brillant. Elle avait refusé de mettre ces verres de contacts et portait des lunettes noirs carrés qui lui donnait une allure encore plus nerds qu'à son habitude. Ses souliers était une paire de converse blanche et rouge. Le sac dont elle ne séparait jamais était comme toujours assorti à son ensemble.

Après ses deux premiers cours de la journée, elle se dirigea vers la bibliothèque. Le cours qui suivait logiquement le cours d'Anglais qu'elle avait le jeudi matin était le cours d'Éducation physique qu'elle ne pouvait pas suivre. Elle s'installa à une table droite comme un pic. Elle fouilla dans son sac avec attention. Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire comme matière pendant cette heure et quart ou elle n'était pas en cours? Elle n'avait pas faim cette fois-ci. Généralement, elle allait manger. De son sac, elle sortit son portable de son sac et l'installa sur l'une des tables vides. Après un bref instant, elle sortit le projet d'histoire sur lequel elle travaillait avec Beverly Paxton, la capitaine des cheerleaders du lycée et entrepris de réviser pour une millionième fois le projet. Sakura aimait bien Beverly. Elle n’était pas comme la majorité des autres pompons girls. Elle était gentille et compatissante et ne se fiait pas nécessairement à l’apparence pour juger les gens ce qui représentait un gros avantage pour la nippone qui n’avait pas du tout l’allure qu’il fallait pour être normale dans ce lycée. Elle était petite, portait des élastiques à l’image des bisounours comme attache à cheveux et avait un niveau d’anglais qui était assez bas pour que les autres étudiants puissent s’en moquer. Mais il fallait comprendre qu’avant d’immigrer aux États-Unis, la jeune Sakura n’avait jamais prononcé un traitre mot en anglais si ce n’était pas « Just One Love » d’une chanson d’Ayumi Hamasaki qui était sa chanteuse préféré. Elle était si concentrée qu’elle ne vit pas le temps passé à la vitesse de la lumière alors qu’elle rajoutait des informations supplémentaires sur le projet, des annotations à la manière des enseignants sur la copie imprimée et préliminaire du projet après s’être assurée qu’il n’y avait pas de faute dans ce qu’elle écrivait avec un dictionnaire. La cloche sonna la faisant sursauter. Elle sortit son téléphone cellulaire et envoya un message texte à Beverly

«Bibliothèque. Je veux te montrer où on en est rendu en histoire. Si tu as le temps.»

C’était la pause diner qui venait de s’annoncer. Pourtant, l’estomac de Sakura n’était pas en train de hurler pour de la nourriture. Son bras était encore relié à la perfusion d’antibiotique qu’elle avait de besoin pour rejeter les étranges maladies. Deux jours à l’hôpital, cette fin de semaine-là, l’avait condamné à prolonger une semaine de plus de l’administration de cette trithérapie. Bref, elle en était obligée. Assise dans la bibliothèque en indien avec le dos droit, elle attendait encore penchée sur son travail.

Beverly avait travaillé, durant la matinée, un enchainement qu'elle souhaitait maitriser pour les portes ouvertes qu'organisait le lycée. Elle avait décidé de danser pour les enfants de l'hôpital. Même si elle n'obtiendrait aucun don, elle était assurée de faire quelques heureux. Heureusement pour elle, elle avait eu une heure de trou mais elle avait surestimé sa capacité physique. Sa répétition l'avait déjà bien assommée et voilà qu'elle s'était aperçue que son emploi du temps prévoyait une heure d'Education physique. Lorsque la sonnerie retentit, le gymnase fut rempli presque instantanément. Beaucoup lui souriait pensant certainement qu'elle n'était là que pour les Cheerios. Depuis qu'elle était devenue capitaine des Cheerios, tous la regardaient avec un œil nouveau et Beverly ne savait pas comment réagir face à cette réaction. Au première abord, leur respect lui avait plu mais plus le temps passait plus elle se rendait compte qu'elle n'était pour eux qu'une de ses filles populaires qu'il faut avoir à ses côtés. C'était les sportifs qu'elle méprisait le plus ; tous rêvait de pouvoir l'afficher à son tableau de chasse et elle s'amusait à les rejeter els uns après les autres. Elle n'avait pas le temps de penser à sa vie sentimentale, elle en consacrait trop à l'équipe …

Le professeur fit l'appel ; Sakura manquait. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais la jeune fille manquait toujours le cours d'Education physique. Elle haussa les épaules ; elle devait avoir ses raisons. En attendant, elle aurait préférer le rater aussi, ce cours ! Elle se leva pour commencer l'échauffement sentant déjà ses jambes s'affolaient devant l'effort supplémentaire qu'on leurs demandait. Aujourd'hui, c'était basket. Beverly était agile mais autant dire qu'elle n'avait pas le compas dans l'œil et qu'elle manquait presque toujours le panier. Elle s'assurait simplement de passer le ballon à des coéquipiers un peu plus douée qu'elle. Elle ne se débrouilla pas si mal, riant en chœur avec les filles à chaque ballon manqué, encourageant tout le monde même ses adversaires. Elle n'avait jamais eu un sens très aiguisé de la compétition même si elle aimait gagner. Son équipe mena durant toute la partie et, comme d'habitude, elle en était le capitaine. Un choix stratégique … ou pas ! Beverly coordonnait peut-être l'équipe des Cheerios mais la danse et la chorégraphie était son domaine de prédilection. Autant dire que le basket et elle c'était une tout autre histoire. Mais enfin, peu importe, puisqu'ils avaient gagnés (certainement pas grâce à elle, soi dit en passant !).

Leur professeur les lâcha à l'heure, pour une fois et Beverly se dirigea vers les vestiaires pour revêtir sont uniforme, oh combien ordinaire, de Cheerios. Elle discuta quelques minutes avec les filles de sa classe, s'amusant d'histoire dont elle se fichait totalement. L'hypocrisie était essentielle, pensait-elle, avec ce genre de filles. Apprendre que celle-là avait trompé celui-là avec celui-ci, lui était bien égale mais elle faisait mine de s'y intéresser. Devinant que l'histoire allait s'éterniser, elle prétexta une urgence et s'échappa du groupe que formait les filles. Elle saisit son portable et lut rapidement le message envoyé par Sakura. Cette dernière souhaitait lui montrait la progression de leur exposé d'histoire. Beverly sourit et se dirigea vers la Bibliothèque. Elle avait donné son numéro à la jeune fille lorsque leur professeur l'avait mis avec elle. Elle n'avait émis aucune protestation quant à sa partenaire ; elle se fichait bien de la connaitre, elle en aurait tout le temps plus tard. Certaines avaient affiché une mine dégoutée et elle n'aurait su dire si c'était parce qu'il n'aurait pas l'occasion de travailler avec la "capitaine des Cheerios" ou si c'était parce qu'il ne pourrait pas laisser Sakura faire tout le boulot à leur place. Beverly était bien décidée à travailler, elle aussi t elle était curieuse de voir ce qu'avait fait sa partenaire. Arrivée devant les portes de la bibliothèque, elle y pénétra sans bruit. Elle aperçu Sakura tout près. Il faut dire qu'elle était bien reconnaissable grâce à sons style vestimentaire très spécial. Elle s'approcha à grandes enjambées et s'assit à côté d'elle en posant ses affaires sur la table.

- Désolé du retard mais j'étais prise au piège dans une interminable discussion, tout à fait ennuyante, souligna-t-elle en lui adressant un petit clin d'œil.

Beverly était différente de toutes ses Pom-Pom Girls. Elle ne jugeait personne et ne parlait pas de toutes ces choses qui amusaient tant les Cheerios. Elle essayait de s'y intéresser pour mieux comprendre son équipe, pour se mêler à eux mais décidemment leur discussion l'ennuyait profondément.

- Alors, tu en es à où ? demanda-t-elle, curieuse.

Elle se pencha sur le travail de sa coéquipière.

- Tu as déjà fait tout ça ! Mais je croyais qu'on devait travailler à deux.

Elle s'esclaffa sans pourtant être vexée. Il était compréhensible que Sakura pense que Beverly souhaitait qu'elle fasse tout le travail mais ce n'était pas le cas ! Elle était bien décidée à le lui montrer …

Souvent, Sakura passait devant le gymnase et regardait parfois avec envie les jeunes dans sa classe qui s’amusait. Mais il se trouvait qu’elle trouvait cela un peu comme de la torture. Quand elle allait bien, elle pouvait marcher. Mais courir lui était hors de limite. Du temps où elle était au Japon, elle avait commencé à se réfugier dans la lecture pour pouvoir imaginer la course et tout ce qu’elle ne pouvait pas faire à cause de sa mucoviscidose. Elle le faisait encore aujourd’hui, avec des mangas non traduit. Elle avait de la misère à s’assoir et à lire en anglais. C’était pour elle une véritable torture d’avoir besoin d’un dictionnaire pour comprendre ce qui était écrit dans un livre. Mais elle faisait des efforts et tous les efforts du monde pour réussir dans certains cours alors que d’autres étaient beaucoup plus inné pour l’adolescente. Elle avait l’impression de réussir et cela la rassurait énormément… mais elle restait avec son pécher à elle. Les cours d’éducation d’ici semblaient plus intéressants que ceux du Japon, où elle pouvait se glisser dans les activités de yoga et de tai-chi, sans aucun problème plutôt que pouvoir s’intégrer dans les cours qui bougeait d’avantage, comme ce fameux cours de basket. D’après ce que Sakura en avait compris, il fallait courir après un ballon pour faire des points en le lançant dans un anneau qui se trouvait en hauteur.

« Désolé du retard mais j'étais prise au piège dans une interminable discussion, tout à fait ennuyante. »

« Ce être pas réellement grave. »

Beverly était venue s’assoir à grande enjambée à côté de Sakura. La bibliothèque était plus déserte que la dernière fois où la nippone avait relevé les yeux de son ordinateur. Elle était en train de s’acharner sur une phrase dont elle n’était pas sur de la syntaxe. Le nez collé à sa grammaire et son dictionnaire ouvert sur la table, elle n’avait pas entendu Beverly s’approcher. La jeune japonaise avait fait un léger saut quand elle avait entendu la voix de sa coéquipière et avait brusquement décollé le nez de son livre. D’un geste rapide, Sakura remonta ses lunettes sur son nez d’un geste droit et précis, déplia ces jambes de la position qu’ils étaient pour se redresser droite comme un pic en regardant Beverly avec un beau sourire. En fait, Sakura était contente d’avoir la chance de travailler avec la capitaine des pompons girls. Même si la présence tendait encore plus la jeune demoiselle. La nature nerveuse et mal assurée de la jeune nippone était bien connu. Elle savait que la première impression était toujours extrêmement importante. De plus, elle savait qu’elle avait une apparence qui faisait en sorte que la première impression n’était pas toujours la bonne à avoir avec elle. Elle se donnait donc le droit d’être nerveuse et stressée.

« Alors, tu en es à où ? »

« Là… »

Sakura tendit son ordinateur avec un sourire en montrant le document. Dieu qu’elle était nerveuse. Son cœur débattait dans sa poitrine. Assise droite comme un pic, Sakura rongeait le coin d’un de ses ongles en attendant un commentaire. Elle était sur qu’elle allait mourir à cause du stress. Sakura n’aimait pas les travaux d’équipe pour la simple et unique raison qu’elle était une perfectionniste finie et qu’elle savait qu’elle pouvait être lourde à endurer pour quelqu’un qui voulait participer activement à un travail. Elle essayait de se contrôler au maximum, mais elle avait beaucoup de temps libre qui lui permettait d’avancer au maximum certains de ses travaux. Et lorsqu’elle était hospitalisée dans un état qui n’était pas terriblement critique, elle en profitait pour faire des longues heures de travail. Après tout, il y avait longtemps que ses parents ne passaient plus nécessairement dans la chambre durant presque toutes les périodes de repas. Alors dans la solitude de ces grandes chambres d’isolement, la jeune fille lisait sur certains de ses travaux scolaire, parce que de fixer le plafond blanc parsemé de petit point blanc n’était pas quelque chose d’intéressant pour quiconque était malade. C’était ainsi qu’elle était venu à lire les cinq gros livres sur l’histoire des États-Unis durant la fin de semaine qui lui avait permis de pondre cette partie du travail. Elle fixait Beverly avec un regard pénétrant pendant que cette dernière regardait en biais le travail. La petite nippone avait l’impression que les secondes s’écoulaient à la vitesse des minutes, les minutes étaient comme des heures et ainsi de suite. Elle avait l’impression de mourir. Quelque fois, la toux sèche de Sakura rompait le silence pesant de la bibliothèque. Elle se pencha vers son sac suite à une quinte de toux et en sortit une pompe, une clémentine et une boîte de mouchoir neuve qu’elle ouvrit. Elle prit un petit coup de pompe et la redéposa dans le fond du sac. Droite, elle regarda Beverly relevée les yeux du travail.

« Tu as déjà fait tout ça ! Mais je croyais qu'on devait travailler à deux. »

« Gomen… Mais il reste beaucoup à faire… mon anglais être pas vraiment bon… et j’ai eu beaucoup de temps… libre… »

Malgré le fait que Beverly ne voulait surtout pas mettre mal à l’aise Sakura, cette dernière ne pouvait s’empêcher de rougir comme une pivoine en bredouillant d’une petite voix hésitant qu’elle avait eu justement beaucoup trop de temps libre. Beverly éclatait d’un grand rire. Et Sakura n’était pas sur si elle devait mal le prendre ou bien le prendre. Elle laissa échapper un autre petit rire léger qui laissait davantage aller le stress de la jeune demoiselle.