Mercredi, 15h10. Heure à laquelle les cours de Sakura finissait. Elle était libre de partir mais... deux semaines plutôt, elle avait été hospitalisée pour une infection au peudomonas aeruginosae, le genre de truc qu'elle était absolument toute seule à chopper régulièrement dans ce lycée. Bref, après une semaine d'hospitalisation, elle était de retour à l'école. À l'intérieur de son sac à dos, il y avait la poche d'antibiotique combiné qui s'insérait dans l'avant-bras gauche de l'adolescente. Peu de gens ne le réalisait qu'elle n'était pas bien. En fait, Sakura Kami était le genre de fille à faire profil bas dans l'école quand elle était présente. Elle n'aimait pas que l'on lui pose des questions sur ces absences, surtout quand elle était encore en traitement.

Considérant le retard notable que la jeune femme avait accumulé dans certaines matières, elle avait choisi de rester au lycée. Il y avait une épaisse quantité de documents à consulter. Exaspérée, Sakura se réfugia dans le coin qu’elle affectionnait probablement le plus de tout le lycée, toute suite après la bibliothèque. Le quartier général de l’ensemble des geeks de tout le lycée. Elle s’était réfugiée au quartier général du secteur informatique. Entre les grands ordinateurs vieillots et les imprimantes récentes, la jeune nippone se sentait à son aise. Cela ressemblait comme à son ancien lycée avec les gens qui fuyaient un peu ce local parce qu’ils rassemblaient ceux qui avaient une véritable passion pour les jeux vidéo, pour les sites web et cetera. Geeks et geekettes s’y rejoignait. À l’opposé, au lycée Mc Kinley, la salle était souvent vide, ce qui en faisait quelque chose de rassurant. En fait, Sakura s’y réfugiait quand elle n’avait pas envie de se trouver sans un grand groupe.

Elle regarda tour à tour son sac à lunch, son sac d’école et la pile de lecture qu’elle avait à faire. Un long soupire s’étira de ces lèvres. Elle ne sortirait pas vivante de cette soirée d’étude… Elle en avait l’impression. D’une main, elle ouvrit son sac à lunch et en sorti le restant de son diner qu’elle n’avait pas terminé et les baguettes, seul ustensile qu’elle savait utilisé sans avoir l’air d’une parfaite tâche. Assise droite sur la chaise, elle se concentra sur les devoirs de mathématique en premier. Sakura adorait les mathématiques en grande partie à cause de James Sheffield, son enseignant qui faisait preuve d’une grande compréhension par rapport à son état de santé et à son faible niveau en anglais. Prenant de temps en temps, une petite bouchée de yakiniku, du bœuf mariné dans une sauce sucrée que sa mère faisait servi avec du riz blanc, était volée dans le plat qui restait ouvert. Sakura prenait à elle seule l’espace de deux bureaux vides. Elle travaillait avec acharnement jusqu’à avoir rattrapé tout son retard dans le cours qu’elle suivait. Plongée dans ces travaux scolaires, elle ne vit pas le temps qui passait considérablement. Il était dans les environs de seize heure trente lors que la jeune femme se concentra sur un travail d’anglais. Si la petite nipponne aimait sans condition les domaines mathématiques, les questions de langues et de philo étaient des matières qui pouvaient avoir l’allure d’une torture longue et pénible. Il lui fallait lire un livre, un de ses grands classiques aux allures de torture, Madame Bolivar. Elle ne comprenait pas un traitre mot des trois premières pages qui étaient un avalanche de symbole que la jeune japonaise ne comprenait pas. Elle se concentra au maximum sur les pages tentant de déchiffrer les lettres. Au bout d’une autre demi-heure, la jeune femme ferma les yeux exaspérée en claquant le livre.

« Watashi wa baka ka nanida? Sore wa son'nani fukuzatsude wa ikemasen!»

Définitivement, la jeune nippone en avait marre et c’était bien plus que ce qu’elle était capable de prendre sur le plan scolaire. Elle ferma les yeux doucement. En se laissant retombé sur sa chaise en sortant une boîte de mouchoir de son sac. Assise sur sa chaise elle regardait frustrée la couverture décolorée du vieux livre. Elle soupira avec attitude. Elle était fâchée contre sa maladie pour une de ces rares fois. Une main qui s’appuya sur son épaule la fit sursauter. Elle se tourna et vit…

Je m’étais levé ce matin avec la seule envie de rester dans mon lit. J’avais une lourde journée aujourd’hui et je dois dire que ça me faisait légèrement chier. Mais bon, je n’avais pas vraiment le choix, il fallait bien que j’étudie pour avoir un minimum de bagage. Du coup et bien je m’étais tout de même difficilement dirigé vers la salle de bain pour me prendre une bonne douche bien chaude. J’avais passé une bonne vingtaine de minutes à me laver et à laisser couler l’eau chaude sur ma peau. Ca faisait un bien fou et je dois dire qu’à présent, j’étais un minimum motivé pour aller au bahut en fin de compte. Je me sécha et je retourna dans ma chambre avec une serviette autour de la taille pour m’habiller d’un boxer, d’un simple jean, et un t-shirt à l’effigie de mon groupe de rock préféré. Voilà j’étais fin prêt pour partir. Un petit coup dans les cheveux pour me coiffer, du parfum et roule ma poule. Un petit déjeuner, brossage dedans et me voilà sur le chemin du lycée. Comme à mon habitude, je le faisais à pied. Ca me permettait de me vider la tête et de souffler un peu et oublier que je vais aller me torturer l’esprit durant de longues heures.

J’avais mis une bonne vingtaine de minutes pour arriver dans l’enceinte du lycée et déjà j’étais mal à l’aise. Sérieux tout ça me soulait mais je me forçais parce que je savais très bien que ma mère voudrait que je continue les études. En tout cas, ce matin rien que le fait de savoir que j’avais des maths, de la physique et de la biologie me gonflait totalement. Je tenta tout de même de rester un minimum concentré pour ne pas foutre le bordel. Je ne voulais pas être catalogué comme l’élève le plus turbulent du lycée. Par chance, aujourd’hui le temps avait l’air de s’écouler beaucoup plus rapidement que d’habitude. Il était déjà l’heure de la pause déjeuner et j’avais été au self pour manger tranquillement.

L’après-midi quant à elle était beaucoup plus calme. Je n’avais qu’une heure de cours de 15h à 16h. Une fois mes cours terminés, j’avais décidé d’aller faire un tour à la bibliothèque à la section informatique. J’avais pas internet chez moi par manque de moyens et du coup et bien j’avais besoin d’aller consulter mes mails et autres. En tout cas, je ne pensais pas tomber sur Sakura. Cette fille, je l’avais déjà croisé dans les couloirs et j’avais bien vu qu’elle était un peu repliée sur elle-même. Et je dois dire que ça m’avait touché. Je m’étais proposé une fois de lui venir en aide notamment pour ce qui est de l’apprentissage de l’anglais. C’était ma façon de lui montrer qu’elle n’était pas seul dans ce lycée et qu’après tout et bien elle pouvait très bien y arriver. Autant vous dire qu’en la voyant je laissa tout de suite tomber l’idée d’aller sur un ordi pour voir mes mails. Je m’avança donc vers elle et je vins poser ma main sur son épaule droite. Je ne voulais pas lui faire peur juste lui faire part de ma présence.

« - Salut Sakura, comment tu vas ? Tu veux un petit coup de main ? »

Je lui fis un petit sourire et je vins m’installer à ses côtes pour lui montrer mon soutien et que je voulais l’aider. En tout cas, elle était plus seule maintenant et nous allons étudier ce bouquin à deux..

Il semblait à Sakura que tout était plus facile du temps où elle vivait au Japon. La langue y était plus simple et plus organisée. Du moins pour elle. Les caractères dans lesquels étaient écrits les romans n’était pas nécessairement associé à une lettre pour la jeune nippone. Elle essayait la majorité du temps de regarder vers l’avant. Mais parfois, il était particulièrement dur de rester concentrer sur l’avenir quand on se rappelait d’avoir déjà eu une note enviable dans une matière où l’on a présentement de la misère à obtenir la note de passage. La jeune demoiselle était désespérée pour la première fois. Reprenant son courage à deux mains pour une énième fois, Sakura repris le livre qu’elle fixait avec un air de dédain. Comme si le dit des souris et des hommes pourrait la mordre ou en assassiner l’adolescente par un simple regard. Elle le releva une fois de plus en sortant son cahier de note de cours et son crayon à l’image d’Hello Kitty. Un, deux, trois… se répétait-elle en boucle en essayant de ramasser le courage qu’il lui manquait. Prendre le livre était déjà une étape. Mais s’atteler à sa lecture en était une autre beaucoup plus difficile.

« Salut Sakura, comment tu vas? Tu veux un petit coup de main?»

Sauver par le gong, c’est bien l’expression qu’utilise les gens? Sakura se retourna avec un sourire franc vers la voix qui venait de s’élever derrière elle. Un grand sourire illumina le visage encore boudeur de la jeune nippone. Il y avait devant elle un jeune homme blond. Elle l’avait déjà croisé à quelques reprises dans les corridors du lycée. Justin était le nom du dit inconnu qui s’était installé à côté d’elle. Elle replaça mécaniquement une mèche de cheveux sombre qui s’était échappé d’une de ses lulus. Mais cette dernière refusa de rester en place et arracha à la nippone un petit soupire exaspérée. Assise contre son banc, elle fixait la pile de travail qu’elle avait à faire et qu’elle avait mis dans la pile des choses qu’elle ne comprenait pas puis elle fixa le jeune homme. De sa petite voix timide, la jeune femme qui avait rouvert le livre en écrasant bien la première page contre le livre répondit d’une petite voix douce aux deux questions.

«Ça aller mieux disons pour faire court… mais je avouer que si tout serait illu… s’il y aurait des photos… ça serait plus facile... »

Il fallait s’habituer aux nombreuses fautes qu’il y avait dans le langage de Sakura. Elle faisait bien des efforts. Mais ce n’était pas par magie que l’on pouvait faire la transition entre une langue que l’on avait parlé pendant près de 18 ans et une dont la seule chose que l’on avait entendu était peut-être trois ou quatre phrases tirées au volet dans des chansons fortement populaires dans sa ville natale. Sakura avait l’habitude d’accepter les mains que l’on lui tendait pour s’en sortir. Bien qu’elle était d’une timidité légendaire, presque autant que son taux d’absentéisme motivé, elle n’était pas le genre à refuser de l’aide. Elle était la première à savoir que l’on avait toujours besoin d’amis… surtout lors que l’on était dans la misère. C’était en raison de cette naïveté que Sakura réussissait toujours à tendre une main… Peu importe la situation et à croire qu’il y avait quelque chose de positif entre chaque personne qui l’entourait.

Venir dans ce lieu où les ordinateurs étaient mettre, ce n'était pas courant pour Justin. Mais il avait besoin de quelques informations pour un devoir et rien de mieux qu'internet pour ça. Il avait eu la flemme d'aller à la bibliothèque pour chercher dans des bouquins poussiéreux et aussi vieux que ses grands parents. Enfin bref, il était à présent dans le QG informatique et il cherchait un poste de libre pour pouvoir commencer à travailler. Mais la chance n'était vraiment pas de son côté, il ne trouva pas de place libre. En revanche, il avait vu une jeune fille qu'il connaissait bien maintenant Sakura. Il lui donnait de temps en temps des cours d'anglais parce qu'elle avait un peu de mal à se familiariser avec la langue. Du coup, puisqu'il n'y avait aucune place de libre pour lui, il s'était décidé à venir la saluer. En s'approchant, il se rendit compte qu'elle était entrain de se battre pour essayer de comprendre un texte. C'était donc tout naturellement qu'il s'était un plus rapprocher pour lui dire bonjour et lui demander si elle voulait de l'aide. Il avait toujours proposé son aide naturellement avec elle. Il ne cherchait pas à lui montrer qu'il était supérieur à elle ou autre. Non pas du tout, il voulait juste l'aider rien de plus. Elle ne lui avait pas réellement dit oui, mais il savait qu'elle ne dirait pas non à son aide. Du coup, il prit la chaise à côté de Sakura et s'installa tout en lui demandant en souriant.

" - Alors et si tu me disais ce que tu as compris et les phrases que tu ne comprend pas. Je pourrais t'aider comme ça. "

Il lui fit un grand sourire en attendant sa réponse. Il chercherait les infos pour son devoir plus tard. Il ne voulait pas laisser Sakura en difficulté. Cela la découragerait et elle finirait par abandonner. Il se demandait si il n'allait pas donner des cours à qui le voudrait. Ca pourrait être une bonne idée. Enfin ce serait du boulot en plus et donc moins de temps pour composer et chanter. Bref, il devrait y réfléchir. En attendant, il attendit que Sakura lui montre ce qu'elle ne comprenait pas pour commencer à l'aider.