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 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.

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MessageSujet: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyJeu 10 Mar - 15:19


my sweetest downfall

.


Lorsqu’Emma Pillsbury se leva ce matin-là, elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et elle se sentait faible, comme si la nuit qu’elle venait de passer avait aspiré toute son énergie. Passant une main délicate sur sa joue, elle sentit la chaleur qui émanait de sa peau, une chaleur qui était loin d’être banale. De plus, elle ressentit un mal de tête peu commun et elle semblait avoir des courbatures partout. La panique s’empara d’elle, comme à chaque fois que les symptômes d’une maladie apparaissaient chez elle. Elle se redressa sur son lit, se sentant nauséeuse. Quand elle essaya de mettre un pied en dehors du lit et de se lever, elle retomba immédiatement dans les couvertures. Elle écarquilla grand les yeux, si énervée contre elle-même qu’en en avait presque les larmes aux yeux. Elle essaya une nouvelle fois de se relever et y parvient avant de faire quelques pas dans la chambre et de se rendre compte que la pièce tournait autour d’elle, lui donnant des vertiges. Penaude, elle s’assit de nouveau sur le lit, se sentant particulièrement frêle. Elle resta de longues minutes assise de la sorte, les pensées se bousculant dans sa tête. La dernière chose dont elle avait envie était de manquer un jour de travail. Elle y était attachée, aimait rencontrer les élèves qui venaient lui demander conseil, ou encore prendre ses déjeuners en salle des profs. Même le fait de voir Sue ne la dérangeait pas tant qu’elle pouvait se rendre au lycée pour y travailler. Un long soupir passa le seuil de ses lèvres. Elle laissa son dos retomber sur le lit et observa le plafond d’un air songeur. Une toux lui chatouilla la gorge et elle se mit à tousser, le bruit rompant le silence dans lequel était plongé l’appartement. Lorsqu’elle s’arrêta enfin, les larmes lui montèrent aux yeux. Fichus microbes !

Après avoir passé un coup de téléphone à Figgins sur son portable afin de l’avertir qu’elle serait absente, Emma reposa sa tête sur un oreiller, se sentant plus impuissante que jamais. Ses paupières retombèrent et elle se sentit peu à peu sombrer dans les bras de Morphée, à son plus grand désarroi. La conseillère d’orientation de McKinley High ne manquait jamais un seul jour de travail, au grand dam des élèves qui devaient de ce fait répondre présent aux multiples rendez-vous qu’elle leur proposait. Il fallait dire qu’avec une hygiène de vie comme la sienne, il y avait peu de chances que les microbes s’attaquent à elle et en conséquence, elle ne tombait quasiment jamais malade. Depuis qu’elle travaillait au lycée, elle n’avait manqué qu’une seule journée de cours. Ce fut alors la panique à bord pour elle car depuis qu’elle était toute petite, le fait d’être malade la faisait paniquer. Cela venait sûrement de la phobie qu’elle avait des germes. Le fait de se savoir contaminée, de se voir affaiblie de la sorte la rendait particulièrement anxieuse. Et avec le temps, cette sensation ne l’avait jamais abandonnée. Elle avait beau voir un spécialiste pour ses « problèmes », il était évident que cela ne la quitterait pas aussi rapidement.

La jeune femme se réveilla aux alentours de quatorze heures de l’après-midi. Ses yeux peinèrent à s’habituer à la lumière filtrant des rideaux tirés devant la grande fenêtre de sa chambre. Quelques rayons du soleil, timides, s’étaient invités dans la ville en ce début de janvier qui pourtant était généralement associé au froid et à la neige. Légèrement aveuglée par cette soudaine luminosité alors qu’elle venait de sortir de son sommeil, Emma jeta un coup d’œil à cette fenêtre lorsqu’elle y parvint. Fronçant le nez, elle soupira une nouvelle fois. Elle se sentait toujours aussi faible et son mal de tête ne s’était pas arrangé. Elle se décida pourtant à se lever et dégagea les couvertures de sa vue afin de pouvoir sortir de son lit. Elle se leva avec lenteur et difficulté. Après quelques secondes durant lesquelles la pièce se mit à tourner légèrement, la sensation l’abandonna et elle parvint à faire quelques pas dans sa chambre. Doucement mais sûrement, elle se dirigea vers sa commode et attrapa un bas de pyjama gris et un t-shirt ainsi qu’un pull chaud qui lui permettrait de vaincre la sensation de froid qu’elle avait. Elle partit en direction de la salle de bain, où elle prit une bonne douche, restant de longues minutes immobile sous l’eau brûlante pour se réchauffer. Chez Emma Pillsbury, se laver était déjà une chose sacrée en temps normale mais lorsqu’elle tombait malade, c’est encore pire ! Se sentant légèrement mieux après cela, c’est vêtue de ses nouveaux vêtements qu’elle partit dans la cuisine. Elle n’avait pas vraiment d'appétit et choisit donc de ne manger que quelques raisins afin de remplir son estomac un minimum et d’avaler des vitamines.

Elle finit par se retrouver dans le salon, assise dans le canapé, un grand verre d’eau à ses cotés et un plaid au-dessus d’elle. Elle avait récupéré son téléphone portable entre temps et envoya un message à Carl pour lui dire qu’elle annulait leur rendez-vous de la soirée car elle était malade. Il lui répondit qu’il pouvait venir la voir pour s’occuper d’elle si elle le désirait mais elle refusa catégoriquement. La dernière chose qu’elle voulait était qu’il la voit dans cet état ! Elle mit donc la radio et fredonna les paroles d’une chanson qui passait de sa voix fluette légèrement cassée «Samson came to my bed, told me that my hair was red, told me I was beautiful and came into my bed. Oh I cut his hair myself one night, a pair of dull scissors in the yellow light, and he told me that I'd done alright, and kissed me 'til the mornin' light, the mornin' light, and he kissed me 'til the mornin' light ». Puis le sommeil remporta la bataille une nouvelle fois, et elle s’endormit…

DRING DRING
Emma se redressa sur le canapé, se rendant compte qu’elle s’était endormie. Elle frotta ses yeux qui s’avérèrent humides et posa son regard sur l’entrée, derrière le canapé. La sonnerie retentit de nouveau et la jeune femme décida de se lever. Finalement, Carl était donc venu malgré le message qu’elle lui avait envoyé plus tôt dans la journée. Elle jeta un regard à l’horloge du salon et remarqua qu’il était déjà dix-neuf heures trente passé. Impatiente, la sonnerie retentit une dernière fois. La jeune femme se dirigea vers l’entrée et ouvrit la porte, s’attendant à voir le sourire impeccable de son petit ami derrière celle-ci… Pourtant, lorsqu’elle poussa la porte, le sourire qui l’accueillit n’était pas celui de Carl Howell, mais celui de Will Schuester. Emma ouvrit de grands yeux, surprise. Elle se sentit gênée à cause de ses vêtements et de ses cheveux certainement ébouriffés après sa dernière sieste. Un rouge pourpre imprégna ses pommettes, de honte.

« Oh, bonjour Will » Dit-elle, d’un air gêné. Elle rencontra alors son regard clair et se sentit soudainement heureuse à l’idée qu’il soit là, qu’il soit venu la voir. Son cœur se mit alors à faire des pirouettes et autres cabrioles dans sa poitrine et à rugir si fort qu’elle pensait presque pouvoir l’entendre. « Que fais-tu ici ? Oh et je suis désolée, je ne suis pas vraiment présentable. Je pensais que je ne verrai personne ce soir pour être honnête… »




Dernière édition par Emma Pillsbury le Ven 24 Juin - 16:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyVen 11 Mar - 22:17

❝ my sweetest dawnfall ... ♫ ❞


    Je claquais la portière de ma voiture après avoir attrapé ma sacoche qui était posée sur le siège passager. Une fois mes lunettes de soleil posées sur mon nez, je me dirigeais vers le lycée d’un pas décidé. J’avais déjà pleins d’idées de thèmes à proposer à mes élèves du Glee Club, ils ne pourraient pas râler cette fois, du moins, je l’espérais. Je poussais la porte d’entrée, un sourire collé aux lèvres et passais devant le bureau de la jolie rouquine qu’était la conseillère d’orientation du lycée, jetant un coup d’œil espérant qu’elle aperçoive mes lunettes de soleil. Je savais que cela lui plaisait que je les mette. Seulement, je revins rapidement sur mes pas remarquant que le bureau, derrière les baies vitrées qui l’entourait, demeurait vide. C’est les sourcils froncés que je jetais un coup d’œil à ma montre : habituellement, elle était toujours à l’heure et arrivait avant moi. Je m’approchais des baies vitrées et lançais des coups d’œil curieux, vérifiant qu’il n’y ait pas les affaires de la jeune femme qui aurait pu partir de son bureau quelques temps avant de revenir, mais aucun sac à main, rien ne laissait penser qu’Emma était passé par là ce matin. Ceci me parut assez anormal. Je grimaçais légèrement, inquiet, alors que la sonnerie retentissait dans tout l’établissement. Je marchais en marche arrière, ne lâchant pas la baie vitrée du bureau du regard, l’air pensif. Je me retournais et entrais dans ma salle de classe, l’esprit assez perturbé.

    Mes pensées continuaient de tourner autour de l’absence d’Emma, alors que les élèves remplissaient –ou essayaient pour certains- une interrogation écrite. Les coudes posés sur mon bureau, je tenais ma tête entre mes mais, réfléchissant silencieusement. Il avait fallut que j’intervienne de temps en temps pour rappeler à l’ordre certains élèves. Et si après tout, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter de la sorte ? Peut-être avait t-elle prit des congés pour passer du temps avec Carl ? Rien que penser à cela me fit un pincement au cœur et me fit grimacer doucement. Enfin, si elle était heureuse avec lui, ce n’était pas l’essentiel ? Trop de questions se bousculaient dans mon esprit à mon goût. De plus, si elle avait prit des congés avec le dentiste, ce que Figgins ne lui aurait jamais refusé étant donné qu’elle n’avait loupé aucun jour de travail à mes souvenirs, il serait normal que je ne sois pas au courant. Emme voulait peut-être me tenir à l’écart de son couple, ce qui ne m’étonnerait pas. Je laissais glisser une des deux mains jusqu’à mes cheveux en soufflant légèrement. La sonnerie retentit à nouveau, mais cette fois pour annoncer la fin de mon cours. Les élèves déposèrent leur feuille en passant, à première vue pressés de sortir de ma salle. Pour changer … En voyant une autre classe arrivée, je savais que j’allais me tracasser toute la journée avec ces questions : une bonne journée en perspective. Je détestais l’ironie …

    Une fois les cours terminés, je repassais devant le bureau d’Emma, toujours vide. La psychologue n’avait donné aucun signe de vie aujourd’hui et je devais avouer que cela m’avait un peu inquiété. Arrivé dehors, je filais jusqu’à ma voiture et une fois dans cette dernière, je jetais ma sacoche sur le siège à côté, comme d’habitude. Je restais immobile à l’intérieur un moment avant de démarrer. Je me sentais très proche d’Emma, ce qui se comprend lorsqu’on sait que j’éprouvais des sentiments forts à son égard. Je ne savais pas : la personne en elle-même me rendait fou. Je me garais, hésitant entre aller la voir ou ne pas y aller, car le faire serait vu comme un geste mal placé de ma part. Après avoir pesé le pour et le contre, je me décidais à rouler en direction de la maison de la jeune femme.

    ♣♣♣

      EMMA ▬ « Oh, bonjour Will »


    Un sourire amusé étirait mes lèvres alors que j’observais minutieusement la rouquine qui affichait un air gêné. Je venais de sonner à sa porte plusieurs fois avant qu'elle ne vienne m'ouvrir. La voir me fit me sentir étrangement bien, ne pas la voir de toute la journée m’avait pas mal chiffonné et puis je m’étais senti seul au déjeuner. Un léger rire traversait mes lèvres en voyant ses joues rougir doucement. Elle paraissait étonnée de me voir, ce qui ne fit qu’agrandir mon sourire. C’est fou comme juste la voir me redonne le sourire …

      EMMA ▬ « Que fais-tu ici ? Oh et je suis désolée, je ne suis pas vraiment présentable. Je pensais que je ne verrai personne ce soir pour être honnête… »

    J’avais envie de lui dire que même dans cette tenue, elle était plus que présentable, mais je m’abstenu ne pensant pas que ce soit la meilleure des choses à dire. Je regardais quelques secondes ses traits si doux, mais qui semblaient si fatigués aujourd’hui, avant de répondre doucement en plongeant mes mains dans les poches de ma veste.

      WILL ▬ « Ne pas te voir au lycée de toute la journée m’a inquiété ... Ça va ? » Demandais-je encore plus anxieux en voyant sa mine fatiguée et son teint légèrement pâle.


    Entre nous, c’était devenu assez compliqué après notre baiser échangé avant les vacances d’été, avant d’être séparé pendant deux mois. Cela n’avait pas dû être très compliqué pour elle, étant donné qu’elle avait Carl avec elle, de mon côté cela avait été plus compliqué étant donné que je supportais très mal la solitude. Ce n’était pas tant le manque de relation amoureuse qui me faisait mal, mais le fait d’être tout simplement seul, ce dont je n’avais pas l’habitude. Je me sentais comme ça depuis mon divorce avec Terri, bien sûr … Depuis la rentrée, nous nous étions rapprochés à nouveau pour oublier entre guillemets tout ce qui avait pu se passer entre nous par le passé. Seulement je n’avais surement pas oublié les sentiments que j’éprouvais pour elle et la savoir avec Carl me torturait tous les jours. Je fronçais légèrement les sourcils avant de porter ma main au front d’Emma, je compris très rapidement que cette dernière avait de la fièvre et quelle fièvre ! Je n’étais pas anxieux ni soucieux de nature, mais il s’agissait tout de même d’Emma, je ne pouvais pas m’empêcher de me faire un minimum de soucis pour elle. Puis rien qu’à voir son visage, on pouvait lire la fatigue et la faiblesse sur ses traits, elle qui habituellement rayonnait. C’était d’ailleurs une des qualités que je préférais chez la rouquine. Elle avait toujours un sourire collé aux lèvres, toujours la première a vouloir venir en aide aux autres, plus préoccupée par ces derniers que par elle-même … Sans oublier, qu’elle donnait toujours des conseils avisés, justes et très utiles. Je ne comptais même plus le nombre de fois où elle m’avait sauvé la mise avec ses solutions. Si je devais mettre ma vie dans les mains de quelqu’un, je la mettrais très surement entre les siennes. Elle trouverait une bonne solution pour en faire quelque chose de bien. Malgré tout ça, les sentiments étaient toujours présents et je ne savais plus comment faire pour la récupérer … Peut-être devrais-je comprendre qu’il était trop tard, que j’avais tout foutu en l’air et que je devais renoncer. C’était peut-être mieux comme ça …


      WILL ▬ « Tu es brûlante, Emma … Rentre vite, il ne fait pas chaud dehors. »


    Je la forçais, sans la brusquer, à rentrer à l’intérieur, au chaud. Elle devait vraiment ne pas être bien, pas besoin d’un thermomètre pour savoir qu’elle dépassait largement les quarante degrés, ce qui n’était vraiment pas bon. Je fouillais la pièce du regard, à la recherche d’un Carl aux petits soins pour la jeune femme, mais rien : aucun bruit, ni aucun Carl. Je me retournais alors vers Emma qui tremblait. Je décidais de l’emmener s’asseoir sur le canapé du salon, la moindre des choses que je souhaiterais qui arrive serait qu’elle tombe dans les pommes à cause de sa température élevée. Je m’accroupis devant elle, m’agrippant prudemment au canapé ne voulant pas tomber non plus.

      WILL ▬ « Qu’est ce que je peux faire pour toi ? Tu as mangé ? »

    Moi, prendre la place de Carl ? Pas du tout, et puis il n’avait qu’à être là pour s’occuper de la jolie malade. Elle n’avait pas l’air d’être partante pour que je reste, je le sentais. Je me levais doucement avant d’aller m’asseoir à côté d’elle. Si elle pensait qu’elle pourrait se débarrasser de moi aussi facilement, elle se trompait sur toute la ligne …

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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptySam 12 Mar - 22:59

Emma fronça les sourcils en voyant un sourire amusé se dessiner sur les lèvres du professeur d’espagnol, toujours face à elle. Etait-elle aussi mal en point que ça, pour qu’il sourie de la sorte ? Il laissa un petit rire s’échapper de sa gorge, et la jeune femme plongea son regard dans celui de Will, rieur. Ses joues étaient toujours en feu, et ce n’était malheureusement pas l’attitude de son cher collègue qui arrangerait ça. Son cœur poursuivait sa course folle dans sa poitrine tandis qu’elle étudiait silencieusement les traits de Will. Même si elle avait du mal à se l’avouer compte tenu des circonstances, à savoir qu’il était son ex petit-ami et qu’elle sortait désormais avec Carl, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir heureuse en le voyant là, à la porte de son appartement. Sans qu’elle ne s’en rende compte, un sourire étira ses propres lèvres. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu à cet endroit auparavant. Même lorsqu’ils étaient sortis ensemble, Will n’était jamais venu chez elle car c’était lui qu’il l’invitait à son appartement. Ou elle-même qui s’y conviait, comme cela était arrivé une fois… la fameuse fois où elle était tombée nez à nez avec l’ex femme de Will, Terri Del Monaco. Elle faillit grimacer à cette pensée, tant ce souvenir lui était encore douloureux, après tous les mois qui étaient passés. Si Emma n’était pas du genre à éprouver de l’animosité face aux autres, c’était pourtant ce qui se rapprochait le plus de ce qu’elle ressentait à l’égard de l’ex Mrs Schuester. Elle n’avait jamais pu comprendre comment le professeur d’espagnol avait pu s’enticher d’une telle personne. Car sa rancœur envers Terri ne venait pas du seul fait qu’elle avait été mariée à l’homme qu’Emma aimait. Non, même si cela devait certainement jouer son rôle. Elle la trouvait tout simplement capricieuse, effrontée, arrogante, égoïste, hautaine et…, hm c’était déjà pas mal, tout compte fait.

Will lui répondit alors et effaça l’image de Terri qui s’était installée dans l’esprit de la conseillère d’orientation, toujours un peu pâle et mal à l’aise. Elle avait encore des bouffés de chaleur et sentait qu’elle ne pourrait pas rester debout bien longtemps. Elle secoua vivement la tête tout en écoutant le séduisant professeur d’espagnol qui lui disait qu’il s’était inquiété en ne la voyant pas au lycée. Emma acquiesça d’un signe de la tête. Il était vrai qu’elle ne l’avait pas prévenu. Il lui demanda si ça allait d’un air soucieux et Emma esquissa un sourire. Le fait qu’il puisse s’inquiéter pour elle lui faisait plaisir… même si elle n’aurait probablement pas du. « Oui, ça va un peu mieux… » Répondit-elle de manière peu convaincante tandis qu’elle ressentait une nouvelle bouffée de chaleur. Elle cligna des yeux, se sentant vaciller. La pièce redevint floue autour d’elle et elle resta crispée un moment, incapable de faire le moindre geste, de peur de tomber définitivement. Et c’était la dernière chose qu’elle voulait faire devant Will. La sensation finit par passer et elle reprit contenance, paraissant juste plus pale qu’avant. Elle vit Will froncer des sourcils et espéra que ce n’était pas à cause d’elle. Peut-être l’avait-elle alarmé en étant si crispée l’espace de plusieurs secondes. Il avança alors une main vers elle et elle n’osa pas bouger. Ses doigts se posèrent sur son front et Emma sentit un frisson la parcourir tant les doigts de Will étaient froids contre sa peau brûlante.

Anxieuse, elle put lire sur le visage de son ex petit-ami qu’il était inquiet, et ses paroles vinrent confirmer la pensée d’Emma. Il lui dit qu’elle était brûlante et qu’il valait mieux qu’elle rentre afin de ne pas attraper froid. « Non, ne t’en fais pas ça v… » Commença-t-elle avant d’avoir un nouveau vertige et de sentir la pièce tourner autour d’elle. Elle ferma les yeux quelques secondes, espérant que ce vertige passerait encore. Finalement, elle sentit la main de Will se poser sur son épaule, comme pour la pousser à entrer dans l’appartement. Emma ouvrit aussotôt ses yeux et consentit à rentrer chez elle. Elle entendit vaguement la porte se refermer derrière eux tandis qu’elle marchait doucement dans l’entrée, se dirigeant vers le salon. Le vertige avait fini par passer, et elle jeta un coup d’œil à Will. Elle se sentait gênée à l’idée qu’il soit là avec elle. Non pas qu’elle n’aimait pas le voir, bien au contraire. Car étrangement lorsqu’elle avait ouvert la porte quelques minutes auparavant, en pensant voir Carl, elle avait été agréablement surprise de voir Will. Et à la réflexion, elle avait même l’impression d’être plus heureuse de voir Will que Carl. Elle chassa rapidement cette pensée de son esprit, car elle savait que si elle commençait à penser ce genre de chose, elle allait passer la soirée à se poser ces questions qui la trituraient toujours. Elle reporta donc son attention sur Will afin de penser à autre chose. C’est là qu’elle le vit jeter des coups d’œil aux quatre coins de la pièce. Emma pensa qu’il était juste curieux de voir à quoi ressemblait son appartement et ne s’en inquiéta pas davantage, s’empressant de se diriger vers le sofa, tremblante.

Elle s’y assit enfin et ramena instinctivement le plaid près d’elle. Elle avait froid mais ne désirant pas inquiéter Will, elle ne posa pas le plaid sur elle pour se réchauffer. Elle ferma une nouvelle fois les yeux pendant quelques secondes. Le fait de s’être levée l’avait considérablement affaibli et malgré toutes les siestes qu’elle avait faites ce jour-là, elle se sentait toujours aussi fatiguée. Elle sentit le sofa bouger un peu et ouvrit les yeux. Will était accroupi face à elle, l’observant avec une certaine intensité dans les yeux. Emma se perdit dans son regard, ce regard qu’elle appréciait tant. C’était ce qu’il lui avait plu dès le début chez lui, ces grands yeux clairs et pétillant, ainsi que son sourire chaleureux. Et à chaque fois qu’il posait son regard doux sur elle, ses sentiments à son égard se renforçaient un peu plus ce qui, à la longue, la faisait culpabiliser à cause de Carl. En éprouvant encore des sentiments amoureux pour Will, elle avait l’impression de tromper le dentiste et ce même si elle ne faisait absolument rien pouvant faire penser au professeur d’espagnol qu’elle l’aimait toujours. Cette simple révélation, cet amour pour lui, avait été une chose difficile à admettre pour la jeune femme. Après des mois passés aux cotés de Carl, elle avait essayé d’oublier Will avant de se rendre à l’évidence. Le déclic s’était fait lors de la soirée entre filles, avec sa meilleure amie, Désirée. Quand celle-ci lui avait demandé qui elle choisirait si elle devait choisir entre Will et Carl, à contre cœur, Emma avait tout de suite pensé au premier des deux. Un soupir faillit franchir les lèvres de la conseillère à cette pensée.

Une fois n’est pas coutume, Will prit la parole et « réveilla » la jeune femme qui s’était de nouveau perdue dans ses pensées. Il lui demanda ce qu’il pouvait faire pour elle et Emma l’observa, perplexe, ses grands yeux bruns posés sur le professeur d’espagnol. Elle se rendit alors compte de ses intentions. Elle ne pensait pas qu’il aurait voulu rester à ses cotés, mais visiblement il n’avait pas envie de partir. Cette révélation affola légèrement la jeune femme. Will avait certainement d’autres choses à faire, au lieu de rester à son chevet. Et elle n’avait pas envie qu’il se prive pour elle, ni qu’il se sente obligé de rester parce qu’elle était malade. Elle secoua donc la tête une nouvelle fois. « Non je n’ai pas mangé mais ne t’en fais pas pour moi, ça va. Je suis simplement fatiguée… ça devrait passer » Dit-elle, un petit sourire esquissé aux lèvres. Une fois de plus, elle n’avait pas été très convaincante, la faiblesse l’empêchant d’avoir l’air sincère. Will se leva et vint s’asseoir à coté d’elle. Cette présence rassura Emma. Elle se sentait tout simplement bien à coté de lui, sans trop savoir pourquoi. « Vraiment, je t’assure que tu ne dois pas t’inquiéter pour moi. Je vais bien. » Ajouta-t-elle. Puis elle croisa le regard de Will. Et ce fut à ce instant précis qu’elle comprit qu’il ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyDim 13 Mar - 14:26


      EMMA ▬ « Oui, ça va un peu mieux… »


    Bizarrement, sa réponse ne me convenait pas. Je n’étais pas du tout rassuré, son ton n’était pas vraiment convaincant. Ou en tout cas pas assez pour que je la laisse toute seule dans cet état. Je fronçais à nouveau les sourcils la sentant devenir encore plus fébrile. Elle devint crispée pendant un court instant, mais ce moment même court, avait réussi à me faire m’inquiéter un peu plus devant l’état de mon ex-petite amie. Je n’avais jamais vu Emma malade, puis je repensais à sa phobie des microbes : être malade doit être un véritable calvaire pour elle, ce qui en soit ne devait pas tellement arranger les choses. S’il était rare qu’elle tombe malade, c’était surement grâce à son hygiène de vie irréprochable. Cela ne me dérangeait pas tant que ça qu’elle soit maniaque en ce qui concernait la propreté, mais j’imaginais que cela ne devait pas être facile à vivre tous les jours pour la rouquine. Lorsque l’on était ensemble, j’aurais voulu l’aider à soigner cette peur, seulement Carl avait prit ma place et se débrouillait apparemment mieux que moi à ce poste. Car d’après les dires de la conseillère d’orientation, il l’aidait, lentement et surement, mais il l’aidait au moins. En réalité, je pensais, au fond de moi, que je voulais être quelqu’un d’important pour elle, quelqu’un qui la soutenait dans toutes les situations et être celui a qui elle ferait appel sans réfléchir lorsqu’elle aurait besoin d’aide. Seulement, c’était loin d’être le cas, envie de ce que je pouvais voir, elle avait réussi à m’oublier avec son dentiste, alors que de mon côté, elle hantait toujours mes pensées. Comme depuis le début …

      EMMA ▬ « Non, ne t’en fais pas ça v… »


    Je la voyais fermer les yeux ce qui me poussa à me rapprocher d’elle, espérant de tout cœur qu’elle ne fasse pas un malaise. Non, ça n’allait pas et j’avais une raison de m’inquiéter : elle n’allait vraiment pas bien. Je pourrais tout de même la rattraper à cette distance. Je glissais une main sous son avant et une autre vint se placer sur son épaule, pour l’aider à marcher jusqu’au sofa du salon où elle pourrait s’asseoir. Une fois la porte doucement fermée, pour ne pas martyriser Emma et ses maux de tête apparents, je l’accompagnais et l’aidais à s’asseoir sur le canapé. Je la suivais du regard ramener le plaid près d’elle, son court passage dehors avait du la refroidir, puis rien qu’à voir ses tremblements on pouvait comprendre qu’elle avait froid. J’attrapais le plaid et le posais sur elle, l’installant correctement en adressant un sourire chaleur, ayant pour but de remonter le moral, à Emma. Elle ferma les yeux comme elle l’avait déjà fait une première fois quelques minutes plus tôt. Je gardais mon regard clair sur son visage, comme si j’essayais de mémoriser tous les traits qui le constituaient. Je décidais de détourner le regard, me rappelant qu’elle était avec Carl et que la regarder amoureusement comme je le faisais, ne rendait les choses que plus difficiles pour moi. J’ai eu beaucoup de mal à accepter qu’elle soit passée à autre chose aussi rapidement, ou plutôt être passée à autre chose tout court. Bien sûr, sur le moment, vous préférez dire que vous êtes heureux pour la personne que vous aimez, alors qu’au fond vous êtes en larmes. Par respect pour Carl, je me devais de garder une certaine distance avec la jolie rouquine, seulement son état ne me laissait par réellement le choix. Je reposais tout de même mon regard sur le visage de mon ex petite-amie, ne pouvant pas résister à l’envie de profiter de ce moment pendant lequel Emma semblait perdue dans ses pensées gardant les yeux fermés. Je me demandais tout de même si le fait qu’elle soit avec Carl l’ai fait oublier ou même tirer un trait sur ses sentiments envers moi … Cette question ne cessait d’envahir mes pensées, trop souvent d’ailleurs.

    En reprenant la parole, j’avais eu l’impression de la réveiller, elle devait être perdue dans ses pensées et le son de ma voix l’a ramené à la réalité. Cela m’arrivait souvent moi aussi de me perdre dans mes pensées, fixer un point invisible, ne plus entendre les voix autour de vous et tout oublier juste le temps d’un instant pour remettre ses pensées en ordre. Ou essayer, car cela n’était pas toujours simple. Je souriais en voyant Emma affichait un air légèrement affolé lorsque je lui demandais ce que je pouvais faire pour lui venir en aide. Je secouais la tête en même temps qu’elle, un léger sourire flottant sur mes lèvres, comme pour lui dire que cela ne servirait à rien de nier. Je ne me moquais pas d’elle, mais la voir afficher cet air affolé avait toujours le don de m’amuser. On avait l’impression qu’elle perdait tous ses moyens. Sans oublier ses grands yeux bruns qui me faisaient toujours craquer, dans lesquels on pouvait facilement lire de l’affolement. Lorsque j’allais la voir dans son bureau pour qu’elle m’aide à faire un choix ou trouver une solution, je n’avais qu’à plonger mon regard dans le sien et tout était déjà plus paisible qu’avant mon arrivée. Seul ce regard peut me calmer lorsque je suis sur les nerfs et ça ce n’était pas un détail à prendre à la légère. Seul ce regard peut me canaliser. C’était quand même dingue …

      EMMA ▬ « Non je n’ai pas mangé mais ne t’en fais pas pour moi, ça va. Je suis simplement fatiguée… ça devrait passer »


    Mon sourire s’agrandissait doucement à l’entente de ces mots. Elle n’était vraiment pas convaincante en étant malade, ce que je comprenais et ce qui m’arrangeais un peu aussi, il faut l’avouer. Passer la soirée à m’occuper d’Emma ne me paraissait pas être une mauvaise idée. A vrai dire, je préférais jouer le docteur toute la soirée plutôt que de la passer à corriger des copies d’espagnol, bourrées de fautes. Qui ne choisirait pas la première option sincèrement ? Jusqu’à présent assis aux côtés de mon ex-petite amie, je me levais avant de remonter mes manches et défaire les boutons de mon veston, un sourire toujours accroché aux lèvres.

      WILL ▬ « Je ne suis certainement pas le meilleur des cuisiniers qui puisse exister, mais je devrais pouvoir faire un effort pour vous, Mademoiselle Pillsbury. Qu'est ce qui vous ferez plaisir ? »


    Un léger rire traversait mes lèvres alors que je gardais mon regard sur la rouquine qui affichait toujours un teint pâle. Je n’avais vraiment pas l’habitude de cuisiner, je prendrais tout de même le risque de mettre le feu à la maison d’Emma pour nourrir cette dernière. Cette pensée me fit sourire. N’ayant jamais vécut tout seul, mais toujours avec Terri, elle avait l’habitude de cuisiner pour nous deux étant donné que je rentrais bien plus tard qu’elle du lycée. Ce qui m’arrangeait très fortement d’ailleurs, étant donné mes talents en cuisine. Mais bon, je devrais pouvoir faire un effort et cuisiner quelque chose de convenable pour notre jolie malade.

      WILL ▬ « Si tu ne me donnes pas d’idées, je devrais choisir, ce que je ne te conseille pas. »


    J’espérais vraiment récupérer une idée, sinon on ne mangerait surement rien, mais ça je ne le dirais pas à la rouquine qui sinon ferait tout pour ne pas me donner d’idées et donc m’obligerait à ne rien faire pour m’occuper d’elle. Après tout ce qu’elle avait fait pour moi, je pouvais bien rester à son chevet le temps d’une soirée, non ? Je lui devais bien ça, à vrai dire. Je lui devais tellement de choses que ma présence ne suffirait pas pour la remercier de tous ses gestes pour me venir en aide à chaque fois que j’en avais besoin. Elle avait toujours été là pour moi, si on regardait bien. Quant à moi, j’avais bien trop souvent faillit à la tâche … Je l’avais bien trop souvent déçu, trop souvent trahi sa confiance … Je savais que cette soirée n’était pas la meilleure des façons pour me racheter, mais après tout c’était un début et puis je ferais tout mon possible pour récupérer sa confiance. L’alchimie qui était entre nous avant avait bien trop changée et elle me manquait énormément.

      EMMA ▬ « Vraiment, je t’assure que tu ne dois pas t’inquiéter pour moi. Je vais bien. »


    Je levais légèrement un sourcil, mimique que je faisais très souvent et qui m’était restée fidèle. J’en avais pleins d’autres, mais je ne pouvais m’empêcher celle-là pour montrer à Emma que ne croyais pas un seul de ce qu’elle me disait. Elle avait des vertiges, de la fièvre tout en ayant froid et des maux de tête, mais à part ça, il n’y pas lieu de s’inquiéter, car tout va bien ? Ce qu’elle voulait c’était surtout que je ne mette pas aux petits soins pour elle. Peut-être n’appréciait elle pas ma présence et aurait préféré avoir Carl à ma place ? Je me surpris à grimacer légèrement à cette pensée, je n’aimais pas être jaloux alors que je n’avais aucune raison valable de l’être. Après tout, il s’occupait apparemment très bien d’elle et le plus important, elle était heureuse avec cet homme. Il devait lui apporter tout ce que la personne ennuyeuse que je suis ne lui apportait pas et ne lui apporterait pas. Je soufflais doucement, sentant un nœud se former dans ma gorge. Heureusement que Carl n’était pas là ce soir, cela aurait surement était la cerise sur le gâteau pour me rappeler à quel point Emma me manquait.

      WILL ▬ « Tu ne me feras pas croire que tout va bien, Emma. Tu ne peux pas non plus me demander de ne pas m’inquiéter pour toi … »

    Je lui lançais un sourire sincère en espérant lui avoir bien fait comprendre qu’il faudrait bien plus que ça pour se débarrasser de ma personne. Plongeant à nouveau mon regard dans le sien, je laissais échapper un léger rire.

      WILL ▬ « Tu vas devoir me supporter toute la soirée. Enfin, nous supporter : ma cuisine et moi. »


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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyMer 16 Mar - 22:41

Le regard d’Emma scrutait toujours celui de Will avec la même curiosité. Elle était certaine qu’il ne la laisserait pas s’en tirer aussi facilement, et son diplôme de psychologie n'avait rien à voir avec cette certitude. Non, si la jeune femme en était persuadée, c’était plutôt parce qu’elle connaissait le professeur d’espagnol. La plupart du temps elle parvenait à anticiper ses réactions, le connaissant si bien qu’il lui était aisé de savoir ce qu’il était sur le point de faire. En général, un regard suffisait. Malgré ce qu’il essayait de dissimuler, son regard en disait souvent long sur ses intentions. Et en dépit du fait qu’elle soit inquiète, ayant peur qu’il reste ici avec elle ce soir alors qu'il avait certainement mieux à faire, l’ombre d’un sourire passa sur les lèvres de la conseillère d’orientation. Elle aimait le connaitre aussi bien, aimait pouvoir se vanter de le comprendre mieux que quiconque, et ce même si elle ne le disait pas à voix haute. Car c’était ce qu’elle pensait, au fond. En dépit de tout, Emma Pillsbury était certainement celle qui le connaissait le mieux. Et parfois elle se demandait même si elle ne le connaissait pas encore mieux que la propre ex-femme de Will, celle qui avait toujours fait passer ses petits caprices avant tout le reste, celle qui avait partagé sa vie pendant seize ans et qui, pourtant, l’avait laissé s’échapper avec une facilité qui déconcertait Emma. Cette dernière avait pourtant plus pitié pour elle qu’autre chose, ce sentiment prenant peut-être même le dessus sur l’animosité qu’elle ressentait également. Emma voyait derrière tous ses actes, des gestes désespérés. Quand elle avait simulé une grossesse, cela avait été l’exemple le plus flagrant. Au fond, elle avait de la peine pour elle… même si elle était certainement la dernière personne sur Terre qui lui trouverait des excuses.

Un sourire se dessina fugacement sur les lèvres de Will Schuester. Une simple esquisse qui chassa les pensées d’Emma. Elle se concentra de nouveau sur le visage de son collègue qui lui rendit un regard dans lequel semblaient briller un million de petites étoiles. A cet instant précis, Emma comprit qu’elle avait eu raison. Il ne la laisserait pas seule ce soir, elle en était désormais certaine. Et malgré le vent de panique que cela fit ressurgir en elle, pour tant de raisons – Carl, la peur des sentiments qu’elle éprouvait toujours pour Will, ou même des choses insignifiantes comme le fait qu’elle n’était pas présentable du tout -, dans un sens cela la rendait heureuse. Pourtant, elle aurait préféré ne pas ressentir ce sentiment, car cela impliquait tant de choses, des choses qu’elle aurait voulu éviter… Will lui lança alors un nouveau coup d’œil avant de remonter ses manches, un simple geste qui interrompit une fois de plus le fil des pensées de la jeune femme. Il défit les boutons de son veston, l’observant toujours avec la même intensité. Emma frémit légèrement, produit du froid qui l’avait envahie et du sourire de Will, un sourire qui provoquait toujours en elle des choses insensées. Il prit la parole et lui dit qu’il n’était peut-être pas le meilleur cuisinier au Monde mais qu’il pouvait faire un effort pour elle, lui demandant finalement ce qu’elle désirait. Un rire s’échappa des lèvres de Will tandis qu’Emma l’observa quelques secondes supplémentaires. Ainsi son instinct ne l’avait pas trompé et il désirait vraiment rester. Elle ne lui répondit pas, se démenant à mettre de l’ordre dans ses pensées, éparses dans son esprit. Après plusieurs nouvelles secondes, elle finit par accepter le fait qu’il resterait un peu avec elle ce soir-là. Il lui dit que si elle ne lui donnait pas d’idée, il devrait choisir par lui-même ce qu’il ne lui conseillait pas, et quand elle essaya de lui prouver que ça allait, il leva un sourcil perplexe, lui faisant comprendre qu’il n’en croyait pas un traitre mot.

Dans le sofa de son salon, Emma se détendit un peu, rassurée par la présence de Will bien qu’elle ne le montrât pas. S’il lui arrivait quelque chose ce soir, si elle tombait dans les pommes par exemple, il serait là et pour elle ce n’était pas quelque chose qui était négligeable. Car il ne fallait pas oublier qu’elle restait terrifiée par les microbes et le fait d’être malade l’affolait plus que n’importe qui d’autre. Celle qui avait une hygiène de vie irréprochable paniquait peut-être facilement en temps normal, lorsqu’elle trouvait de la poussière dans un recoin de son appartement par exemple, ou un meuble dérangé, et pourtant ce n’était rien par rapport à ce qu’elle vivait généralement lorsqu’elle était malade. C’était pour ça que malgré la culpabilité qu’elle ressentait face à la présence de Will, celle-ci l’apaisait quand même. Et qui sait ? Peut-être que celui lui éviterait peut-être de faire une crise de panique au beau milieu de la nuit, ou des cauchemars. Emma espérait de tout cœur, le regard toujours plongé dans celui de Will, qui reprit la parole pour lui dire qu’il ne la croyait pas et qu’elle ne pouvait pas lui demander de ne pas s’inquiéter pour elle. Et quand il finit par lui dire qu’elle devrait le supporter toute la soirée, elle lui offrit enfin un sourire sincère.

« J’imagine que je ne parviendrais pas à te faire changer d’avis même en essayant » dit-elle d’une voix légère. La panique dans laquelle elle avait été plongée quelques secondes auparavant semblait peu à peu s’effacer sur les traits de son visage. En dépit de cela, elle se sentait toujours aussi faible. Son teint était presque blafard et le froid la faisait trembler. Elle jeta un coup d’œil au plaid qu’elle finit par poser sur ses genoux, lasse de vouloir préserver les apparences alors qu’elle frissonnait toujours autant. Elle plongea de nouveau son regard brun dans celui de Will. « Je suis vraiment désolée que tu me voies dans un tel état… ça ne doit pas être très joli à voir » ajouta-t-elle d’un air désolé. Elle poussa un léger soupir et détourna le regard au loin. Ses yeux se posèrent sur son téléphone portable, posé sur une table basse un peu plus loin et ses pensées se dirigèrent vers Carl. Si seulement il savait que Will était là avec elle... Elle pouvait parier qu’il rappliquerait illico presto. Car son dentiste n’était malheureusement pas dupe et avait tout de suite décelé l’alchimie entre Emma et Will. Et même s’ils n’en parlaient jamais, la jeune femme savait qu’il était un peu jaloux, mais avait également peur qu’elle se laisse séduire de nouveau par lui. Et dans un sens, ses craintes étaient justifiées. La preuve : les sentiments de la belle n’avaient pas disparu, au grand désarroi de celle-ci qui avait pourtant tout fait pour. Elle secoua la tête de droite à gauche en douceur, chassant les pensées qui l’envahissaient déjà.

Se tournant vers Will, elle remarqua que son regard était toujours posé sur elle. Elle essaya de sourire avant de dire : « Si tu tiens vraiment à faire la cuisine, alors s’il-te-plait ne t’embête pas. Quelque chose de simple suffirait. Après tout, quelques fruits seulement m’ont suffi aujourd’hui ». Ses lèvres dessinèrent un nouveau sourire, bien plus grand cette fois-ci. Ses grands yeux dévisageaient Will, se demandant s’il se mettrait vraiment aux fourneaux pour elle. Elle se rappelait d’un diner entre eux… cela datait de la brève période durant laquelle ils étaient sortis ensemble. Il était venu dans son bureau et lui avait dit qu’il l’invitait chez lui, et qu’il cuisinerait. Surprise, Emma lui avait alors dit qu’elle ne savait pas qu’il savait cuisiner et ce fut à ce moment qu’il lui avait répondu qu’il y avait tant de choses qu’elle ne savait pas à son sujet, des choses qu’il avait hâte de lui faire connaitre. Plus tard, elle était donc venue chez lui et ils avaient diné ensemble, puis dansé. Les choses s’étaient alors légèrement accélérées et elle avait du calmer le jeu et lui avouer qu’elle était encore vierge. Emma se mordit la lèvre inférieure à cette pensée. Cela n’avait pas été simple à avouer et la déception qu’elle avait lue dans le regard de Will suite à cette révélation l’avait rendue encore plus triste.

Un nouveau frisson la parcourut et ses mains se crispèrent contre les bords du plaid. Elle se dépêcha de prendre la parole, détournant l’attention de Will qui semblait épier le moindre de ses mouvements, certainement afin de voir à quel point elle était malade. « Par contre, je te fais confiance… essaye de ne pas réduire en cendres la cuisine, s’il-te-plait » dit-elle pour le taquinant, un air malicieux sur les traits de son visage. Oui, Emma était un peu plus détendue malgré la faiblesse qu’elle ressentait toujours.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyDim 20 Mar - 14:53

    Je ne pouvais rien tenter pour cacher quoi que ce soit à la rouquine : elle me connaissait par cœur. Tout comme je la connaissais par cœur maintenant. Seulement avec son métier de psychologue, elle devait surement avoir des avantages comparés à moi. Je ne savais pas comment elle faisait, parfois j’avais l’impression qu’elle devinait à l’avance ce que j’allais faire ou même dire, j’avoue que cela était parfois déstabilisant. Mais je la connaissais moi aussi … Tout d’abord, il y avait sa phobie de la saleté et de tout ce qui se rapportait à la saleté. Puis cette incessante tendance à paniquer trop rapidement lorsque les choses lui échappaient trop rapidement des mains. Le fait qu’elle sache presque tout –voir tout- me flattait, cela voulait dire qu’elle tenait à moi et qu’elle m’appréciait d’un côté, non ? Pourquoi tout savoir sur quelqu’un si ce n’était pas parce que son caractère, ses manies, ses habitudes ou encore ses craintes nous attiraient, nous plaisaient ? Pour ma part, si je la connaissais aussi bien, c’est parce que pendant un moment, j’avais essayé de comprendre sa façon de penser, sa façon d’être pour pouvoir m’adapter et pourquoi pas tout arranger entre nous … En tout cas, si l’on me demandait qui me connait le mieux et en qui j’avais une confiance aveugle, je prononcerais le prénom de la conseillère d’orientation sans hésiter une seule seconde.

    Je ne la laisserais certainement pas seule ce soir, pas dans cet état. Et si en fait, je venais de me trouver l’excuse parfaite pour passer une soirée seule aux côtés de celle qui fait encore battre mon cœur ? Je secouais doucement la tête, comme pour chasser ses idées de mon esprit. Je ne devais certainement pas penser ça, après tout, elle avait tout oublié et était avec Carl, je devais juste me reprendre en main et faire de même, en laissant le passé à sa place. Seulement, je savais très bien que cela n’était pas dans mes capacités, en tout cas pas pour le moment. Je ne pouvais tout simplement pas. Elle acceptait que je reste avec elle ce soir. De toute manière, elle n’avait pas réellement le choix, mais je préférais ne rien dire de ça. Je la regardais, je pouvais lire une poussière de peur dans son regard, de crainte. Surement l’idée d’être infectée de microbes. Je m’étais parfois mis à sa place, imaginant que tout ce que les autres personnes pouvaient toucher me rendaient malade et que je devais tout faire pour éviter n’importe quel contact avec ces objets. Cela ne devait pas être facile à vivre tous les jours, devoir supporter les critiques des gens qui nous entouraient et combattre la phobie tout seul. C’était pour cela que je voulais l’aider à passer cette épreuve difficile accompagnée, mais apparemment Carl avait pris la place plus rapidement que ce que j’avais pu le faire et se débrouillait plutôt bien. Un autre pincement au cœur. Je la voyais me lancer un sourire sincère battant la fatigue lorsque je lui disais qu’elle allait devoir me supporter toute la soirée. Le pincement au cœur que j’avais ressenti quelques secondes plus tôt disparu, laissant place à une chaleur agréable.

      EMMA ▬ « J’imagine que je ne parviendrais pas à te faire changer d’avis même en essayant »

    Je souriais, notant tout de même le ton tremblant et la voix légère utilisée pour prononcer cette phrase qui me fit penser pendant un instant que ma présence ne la dérangeait pas tant que ça. Je secouais légèrement la tête négativement pour lui faire comprendre qu’effectivement, elle n’y arriverait certainement pas. Dans le style têtu, je suis pas mal placé, lorsque j’ai une idée en tête, vous pouvez toujours courir pour me l’ôter. J’oubliais ce à quoi je pensais lorsque son regard si brun se plongea dans le mien, ayant l’effet t’attirer totalement mon attention sur elle.

      EMMA ▬ « Je suis vraiment désolée que tu me voies dans un tel état… ça ne doit pas être très joli à voir »


    Je la voyais détourner le regard de l’autre côté, n’y portant que très peu d’important en réalité. En profitant pour regarder la rouquine plus attentivement. A vrai dire, son état n’était pas si laid à voir, bien sûr, elle avait le teint pâle et le regard noyé dans la fatigue, ce qui me faisait mal au cœur à chaque fois que je la regardais. Ses cheveux mal coiffés et sa tenue très décontractée ne me sautaient même pas aux yeux, à vrai dire, je m’en foutais complètement. Puis si elle venait faire un tour chez moi le dimanche soir, ce serait surement pire. J’avais l’habitude de ne pas me coiffer le dimanche lorsque je ne sors pas –n’allez pas penser que c’était uniquement parce que mon coiffeur était fermé ce jour-là, comme Sue Sylvester le ferait remarquer-, j’enfilais un vieux jogging et un tee-shirt un peu trop grand avant d’ouvrir une bière et m’enfonçais dans mon canapé devant un match de football. Cela n’était pas non plus un magnifique spectacle à voir.

      WILL▬ « Tu n’as pas être désolée, Emma. Tu es malade. »


    Mes pensées dérivèrent vers le petit-ami actuel d’Emma. Si Carl me trouvait ici aux petits soins pour mon ex-petite amie, comment le prendrait-il ? Très mal, j’en étais sûr et certain. Il avait de suite remarqué qu’il y avait quelque chose entre la rouquine et moi, ce que malheureusement nous ne pouvions cacher. Il y avait une alchimie, un certain contact facile évident entre nous qui ne passait pas inaperçu. Il m’aurait certainement fait comprendre qu’il ne voulait pas que je m’occupe d’Emma comme si elle était ma petite-amie, ne pas le faire à sa place. Je soupirais doucement en pensant au dentiste et aux multiples reproches et remarques qu’il pourrait me faire. C’était plutôt tendu entre nous deux et je comprenais tout à fait ses craintes étant donné que j’éprouvais des sentiments pour Emma, des sentiments très forts que je ne pourrais même pas décrire avec des mots. Parfois je m’en veux de ne pas avoir vu toute l’attention qu’elle me portait lors de mon mariage qui ne fonctionnait pas très bien. Peut-être que si je l’avais vu plus tôt, ce serait moi qui serait à la place de Carl. Peut-être que je serais l’homme qu’elle aime, celui qui la réconforte, qui l’aide, tout simplement celui qui puisse l’aimer sans le cacher. Je baissais les yeux suite à cette pensée qui continuait de me torturer l’esprit.

      EMMA ▬ « Si tu tiens vraiment à faire la cuisine, alors s’il-te-plait ne t’embête pas. Quelque chose de simple suffirait. Après tout, quelques fruits seulement m’ont suffi aujourd’hui ».

    Un immense sourire tirait les fines lèvres de la psychologue, ce qui me fit sourire également, sincèrement. Je comprenais qu’elle n’ait mangé que des fruits aujourd’hui, surement trop fatiguée pour cuisiner quoi que ce soit. En fait, elle me demandait de faire quelque chose de simple, ce qui me soulageait un peu pour être franc. Je n’étais vraiment pas un cuisinier hors paire, s’il y avait une catégorie en dessous de débutant, je serais très surement placé dedans. Je lui disais que c’était d’accord et pointais du doigt la salle d’à côté, haussant un sourcil, comme pour lui demander si c’était la cuisine. Elle acquiesça et je me dirigeais donc vers la salle en question, me préparant mentalement pour m’atteler aux fourneaux. Je me grattais la tête, perplexe, en voyant la cuisine parfaitement rangée. Aucun ustensile ne trainait, même pas un plat, ni une casserole. Sans oublier, que tout était nettoyé, on aurait pu croire que la cuisine était neuve, tout droit sorti de son emballage. Suis-je bête, j’oubliais que l’on parlait de la cuisine d’Emma Pillsbury … Tout s’expliquait. J’ouvrais le frigo doucement et jetait de légers coup d’œil partout, sentant une vague de froid s’écrasait sur mon visage. J’eu de suite l’idée de faire une salade, en voyant tous les légumes rangés dans le frigo.

      WILL ▬ « Une simple salade te conviendrait ? »demandais-je en haussant la voix pour qu’elle m’entende.

    Je voulais avoir son avis, après tout c’était pour elle que j’enfilais un tablier. Une fois mettre lavé les mains, je pris la salade que je nettoyais minutieusement, feuille par feuille. J’ouvrais un placard, puis un autre, fouillais dans un autre plus bruyamment avant d’enfin trouver un plat dans lequel je pourrais déposer la salade coupée correctement. Je remettais tout en ordre, ne voulant pas par la suite m’attirer les foudres d’Emma. Je souriais à l’idée qu’elle puisse me crier dessus me demandant furieusement de tout remettre en ordre, je secouais la tête de gauche à droite, comme si cela n’était qu’une pensée idiote. Si Emma m’avait déjà crié dessus, cela n’était arrivé qu’une seule et unique fois. Lorsque, par je ne sais quel moyen, elle avait appris que j’avais embrassé la coach des Vocal Adrenaline et qu’April Rhodes avait dormi dans le même lit que moi, pensant forcément que j’avais couché avec alors que cela n’était absolument pas le cas. Elle était venue me rejoindre à la cafétéria alors que je discutais et tentais de réconforter une collègue qui venait de perdre son mari. Elle m’avait traité de trainée et l’avait dit bien haut pour que tout le monde le sache. « Will Schuester est une trainée », voilà ce qu’elle a dit, mot pour mot. Je m’étais senti si mal à ce moment, pas que tout le monde me regardait en ricanant, me prenant dès à présent pour le tombeur de ces dames, mais surtout pour Emma : j’avais trahi sa confiance. Je lui avais fait mal, stupidement, de plus. Mais je pensais que c’était suite à sa déclaration, alors que l’on était chez moi, qui m’avais déstabilisé. Elle m’avait avoué être vierge, qu’à cause de ses problèmes, elle ne se sentait pas prête et qu’elle n’avait pas encore trouvé l’homme idéal, qui l’accepterait malgré sa phobie. Forcément, je m’étais senti déçu, mais d’un côté je la comprenais et j’acceptais ce choix, apparemment pas si facilement que ça … Je soupirais doucement en attrapant les légumes dans le frigo.

      EMMA ▬ « Par contre, je te fais confiance… essaye de ne pas réduire en cendres la cuisine, s’il-te-plait »

    J’ai bien décelé son ton taquin et joueur, ce qui me fit rire doucement. Apparemment elle essayait d’oublier la fatigue et le fait qu’elle soit malade. J’ouvrais un tiroir et attrapais un couteau pour découper les légumes et les ajouter à la salade.

      WILL ▬ « Je ne promets rien … »


    Je voulais la laisser douter, juste pour la taquiner. C’est avoir un léger sourire au coin des lèvres que je commençais à couper les tomates et me mettais sur la pointe des pieds, essayant d’apercevoir le visage d’Emma, restée au salon. Seulement, je n’avais pas prévu de me couper, comme un gamin de cinq ans l’aurait fait, trop concentré à regarder la télévision plutôt qu’aider sa mère à cuisiner. Un léger cri de douleur traversait mes lèvres alors que je portais mon doigt à ma bouche. J’espérais ne pas avoir affolé la rouquine qui avait surement dû m’entendre. Je fis pression dessus avec un torchon par la suite. Une fois tous les légumes coupés, -sans autres égratignures- j’ajoutais de la vinaigrette en la mettant bien haut et la regardant tomber sur la salade. Après les avoir cherché pendant quelques minutes, j’arrivais au salon avec les assiettes et les couverts et déposais tout cela correctement sur la table basse devant la rouquine. Je retournais à la cuisine chercher la salade et je servis Emma, qui tremblotait toujours.

      WILL ▬ « Ce n’est pas digne d’un restaurant cinq étoiles, mais bon ... Tu as besoin d’autre chose ? »


    Je m’asseyais à côté d’elle et attrapais une assiette pour me servir à mon tour. Je portais à nouveau mon doigt sur mes lèvres, la plaie continuant à saigner de plus belle. Je ne me mettrais plus jamais à la cuisine, même pas pour faire une simple salade composée avec des légumes, sauf si on me coupait ces derniers, bien sûr. Je posais mon regard clair sur les traits doux de mon ex petite amie, ce qui me fit oublier ma coupure, le temps d'un instant ...

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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyJeu 31 Mar - 18:56

Emma commençait légèrement à se détendre. Cela faisait plusieurs minutes qu’elle avait compris qu’elle ne parviendrait pas à faire changer d’avis Will, quoiqu’il arrive. Il semblait déterminé à s’occuper d’elle et même si ça la gênait beaucoup – le fait qu’il la voie dans un tel état et qu’il gâche sa soirée à rester à ses cotés alors qu’il avait certainement mieux à faire – elle n’essayait plus de l’en dissuader, puisque c’était peine perdue. Le regard plongé dans le sien, elle se sentit rassurée à l’idée de ne plus être seule. Elle avait désormais quelqu’un sur qui compter pendant un petit moment, quelqu’un qui serait là s’il lui arrivait quelque chose. Elle eut un pincement au cœur en pensant à Carl qui devait certainement être seul dans son propre appartement, s’inquiétant peut-être même pour elle. Après tout, c’était elle qui l’avait persuadé de ne pas venir. Et maintenant ? Maintenant, elle se retrouvait avec son ex petit-ami, celui qui attirait la jalousie de Carl, non sans raison. Emma soupira une nouvelle fois à cette pensée. Si Carl savait qu’elle se trouvait avec Will, cela engendrait une nouvelle dispute à propos de sa proximité avec le professeur d’espagnol, et le seul moyen d’éviter ce genre de situation se résumait à un seul petit mot : le mensonge. Emma détourna le visage quelques secondes. Elle détestait mentir, et selon elle omettre intentionnellement de mentionner un fait revenait à mentir. Ces derniers temps, elle avait eu l’impression de ne pas être entièrement honnête avec Carl. Les sentiments qu’elle éprouvait pour Will n’étaient pas corrects vis-à-vis du dentiste, et le fait de le lui cacher la mettait mal à l’aise. Pour se rassurer, elle essayait de se convaincre qu’elle n’y pouvait rien, qu’elle avait tout fait pour échapper à ce genre de sentiments. En vain. Et la culpabilité ne cessait de la ronger.

La jeune femme tourna doucement son visage vers Will et passa une main dans ses cheveux roux toujours aussi ébouriffés après la sieste improvisée de l’après-midi. Ses grands yeux bruns semblaient encore plus imposants qu’à l’ordinaire, et la fatigue se lisait aisément sur ses traits. Elle n’était vraiment pas présentable ainsi, et elle en avait conscience. Quand un sourire vint étirer les lèvres du professeur d’espagnol, elle se mit à jouer nerveusement avec l’une de ses mèches rousses. La voix de Will s’éleva alors dans la pièce, et le professeur d’espagnol lui dit qu’il était d’accord pour ne pas faire quelque chose de très compliqué pour le diner. Il pointa du doigt une porte au fond du salon, comme pour lui demander si c’était là que la cuisine se trouvait. Avec un petit sourire, Emma acquiesça d’un signe de la tête. Elle avait presque oublié que Will n’était jamais venu chez elle. Il ne connaissait pas les lieux et quand la jeune femme y pensait, celui lui semblait assez étrange. Will savait beaucoup de choses sur elle, il était certainement l’une des personnes qui la connaissaient le mieux et pourtant, il n’était jamais entré dans son appartement. Emma fronça les sourcils et son regard balaya furtivement la pièce, afin de vérifier que tout était parfaitement en ordre. Elle poussa un soupir de soulagement en constatant que c’était le cas. Il fallait dire qu’elle n’avait quasiment rien fait de la journée. Et puis, elle ne s’appelait pas Emma Pillsbury pour rien non plus… tout était toujours parfaitement bien rangé. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle se souvint de l’expression du visage de Désirée Cravy, sa meilleure amie, quand celle-ci était venue dans son appartement pour la première fois. Bien sûr, la blonde pétillante connaissait la phobie d’Emma ainsi que son coté maniaque. Pourtant, l’ordre qui régnait dans le petit appartement semblait l’avoir frappé de plein fouet quand elle était venue. Il était sûr qu’à coté, son propre appartement semblait un peu « dérangé ».

Reportant son attention sur Will, elle en oublia ses pensées concernant Désirée. Il lui adressa un sourire avant de se lever et de se diriger vers la cuisine. Emma le suivit vaguement du regard et quand il disparut de son champ de vision, elle se tassa dans le sofa. Un frisson lui parcourut l'échine et elle serra le plaid contre elle. Maintenant que Will n’était plus à ses cotés, elle se sentait étourdie. Secouant doucement la tête, elle leva une main tremblante vers son front et constata que celui-ci était toujours aussi brûlant. Si elle n’avait pas eu peur d’attraper encore plus de microbes, elle serait volontiers partie chez le médecin afin d’obtenir quelques médicaments qui l’aideraient à combattre l’état dans lequel elle était plongée, avec plus de facilité. Seulement, elle était morte de peur à l’idée de sortir de son petit cocon, d’affronter le froid de ce début de mois de janvier. Haussant les épaules, elle laissa retomber sa main sur son genou. De la cuisine, elle n’entendait pas un seul bruit. Elle imagina alors Will, au beau milieu de la pièce, se grattant la tête en essayant de comprendre la logique d’Emma par rapport au rangement des ustensiles de cuisine. Cette image la fit sourire et bientôt, un petit rire s’échappa même de ses lèvres. Elle posa une main sur celles-ci, ne voulant pas attirer l’attention de son ex petit-ami. Le silence regagna alors l’appartement. Elle entendit des pas, de loin, et quelques secondes plus tard, Will lui demandait si une simple salade lui suffirait. « Oui bien sûr, c’est parfait, merci » répondit-elle tout en veillant à parler assez fort pour qu’il puisse l’entendre. Elle entendit l’eau couler, puis des tiroirs et portes de placards s’ouvrir et se refermer successivement. Il devait certainement chercher ce qu’il lui fallait pour préparer la petite salade qu’il lui avait promis. Emma n’ajouta rien dans un premier temps, plongée dans ses pensées. Elle se souvenait du repas qu’elle lui avait un jour préparé, dans son appartement à lui. Un repas « surprise » qui datait de la période où ils sortaient encore ensemble. Ce soir-là, pourtant, elle n’avait pas eu l’occasion de lui proposer elle-même ce qu’elle avait préparé, pour la simple et bonne raison qu’une femme dénommée Terri Del Monaco, qui était accessoirement l’ex femme de Will, avait décidé de se pointer en se moquant d’elle. Ses propos l’avaient blessée, et Emma avait fuit avant même que Will ne revienne. La conseillère secoua la tête en signe de dénégation à cette pensée. Elle n’aimait pas ressasser cet épisode.

Will finit par lui répondre et lui dit qu’il ne promettait rien quant à sa demande de ne pas brûler la cuisine. Cela suffit à éloigner les mauvais souvenirs et un nouveau sourire se forma sur le visage d’Emma. Elle profita de l’absence du professeur d’espagnol afin de se recoiffer du mieux qu’elle le pouvait. Elle replaça quelques mèches correctement et écarta celle qui lui barrait le front. Elle finit par reposer ses mains tranquillement sur le sofa, puis ferma les yeux quelques secondes, profitant du calme et de la sérénité du moment. L’appartement était de nouveau silencieux, seuls les pas de Will résonnaient de la cuisine ce qui, aux yeux d’Emma, n’était pas un son déplaisant. Elle aurait pu rester longtemps ainsi si elle n’avait pas entendu un cri de douleur retentir de la cuisine. Elle ouvrit aussitôt les yeux et se redressa sur le sofa. Elle tourna le visage en direction de la cuisine, inquiète. « Will, ça va ? » demanda-t-elle. Elle n’entendit pas de réponse et s’apprêta à se lever pour voir ce qu’il se passait quand, au même moment, l’intéressé sortir de la cuisine avec des assiettes dans les mains. Elle le suivit une nouvelle fois du regard quand il déposa tout près de la table basse face au sofa dans lequel était installée Emma. Will souriait, et elle se sentit rassurée. Il repartit chercher la salade qu’il avait préparé et revint ensuite pour s’asseoir à coté d’elle. Il lui dit que ce n’était pas digne d’un restaurant cinq étoiles mais qu’il avait fait ce qu’il avait pu, lui demandant si elle désirait autre chose par la suite. La jeune femme secoua la tête. « Non, je te remercie. Tout ça me convient très bien » répondit-elle avec un énième sourire. Après lui avoir tendu son assiette, Will se mit à se servir. Emma commença à manger tranquillement, avant de remarquer la blessure de Will. Elle fronça les sourcils quand elle le vit porter un doigt sanguinolent à sa bouche, afin de stopper le saignement. « Tu t’es coupé tout à l’heure ? » s’enquit-elle, le regard toujours posé sur le doigt de Will.

Sans lui demander son avis, elle prit la main du professeur d’espagnol dans la sienne, inspectant la vilaine coupure. Ce n’était pas un geste ordinaire pour Emma. Sa phobie l’avait toujours incitée à garder ses distances avec les autres. Elle ne s’approchait ainsi jamais de trop près d’une personne, et n’avait que rarement ce genre de geste. Même avec Carl, il arrivait qu’elle ait un mouvement de recul sans le faire exprès tant elle était peu habituée aux gestes que l’on pouvait avoir envers elle. Et pourtant, elle ne rechigna pas en prenant la main de Will. Cela lui semblait même plus naturel que prévu, comme geste. Faisant bien attention à ne pas effleurer le sang qui continuait de couler de la blessure, elle constata que cette dernière n’était pas profonde. Toutefois, inquiète comme elle l’était, elle préféra prendre les devants. Elle posa la serviette posée sur ses genoux sur la table basse avant de poser son regard sur Will. « Attends, je crois que j’ai quelque chose pour toi. Tu ne peux pas rester comme ça » dit-elle d’un air concerné. Souriant soudainement, elle ajouta : « Je te promets que je ne dis pas ça parce que tu risquerais de tâcher le sofa ». Elle se leva alors d’un geste brusque et comprit aussitôt son erreur. Elle fut prise d’un vertige et posa rapidement sa main sur le sofa pour ne pas tomber. Son mal de crâne venait de ressurgir et elle avait l’impression qu’un marteau s’acharnait à lui taper sur la tête avec violence. Elle prit plusieurs inspirations et quand elle sentit qu’elle tenait sur ses jambes sans trop trembler, elle se dirigea vers une petite commode d’un blanc nacré qui se trouvait au fond du salon. Elle s’accroupit et tourna légèrement la clé dans la petite serrure de la porte de la commode avant de l’ouvrir. Fronçant les sourcils, elle parcourut du regard l’intérieur du meuble avant de trouver ce qu’elle cherchait. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle tendit une main toujours aussi tremblante afin d’attraper une petite boite d’un rouge éclatant. Elle referma la porte et se releva, retournant auprès de Will dans le sofa. Elle s’assit lentement avant d’ouvrir délicatement la boite. Elle en sortit une petite boite de pansements et en piocha un à l’intérieur, assez grand pour recouvrir la blessure de Will. « Et voilà » commenta-t-elle tandis qu’elle appliquait le pansement sur le doigt de son ex petit-ami. Satisfaite, elle plongea son regard brun dans ses yeux clairs. « Tu ne risqueras pas d’attraper des microbes, comme ça » ajouta-t-elle d’un air réjoui. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure avant de détourner une nouvelle fois le regard.

Elle reprit l’assiette sur ses genoux et mangea quelques feuilles de salade tranquillement. Quand son assiette fut vide, elle ne put s’empêcher de jeter un nouveau regard vers Will. Elle se sentait légèrement mieux après avoir mangé malgré les bouffées ne chaleur qu’elle ne cessait d’avoir. « Hm, ce n’était peut-être pas digne d’un restaurant cinq étoiles, comme tu l’as dit, mais c’était vraiment parfait, Will » dit-elle d’une voix douce. Elle prit la serviette en papier que lui avait tendu Will plusieurs minutes auparavant et la passa délicatement sur ses lèvres. Elle la reposa près de l’assiette, de nouveau reposée sur la table basse. Se tortillant légèrement les doigts quand son regard retrouva celui de Will, elle lui souffla : « merci beaucoup de rester avec moi. Je… j’espère que tu n’avais rien d’important de prévu ce soir ». Elle était légèrement embarrassée et ses joues reprirent des couleurs. « En tout cas, je suis ravie d’avoir eu l’honneur de goûter à ta cuisine » dit-elle sur un ton plus joyeux. Elle passa furtivement sa main sur sa joue, comme si cela aurait permis de faire disparaitre la teinte rosée qu’elles avaient prise.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyMer 6 Avr - 22:23


    J'étais rassuré que mon repas -si l'on peut appeler ça comme ça- ai plu à la rouquine. J'avais décidé de faire simple pour ne pas partir dans des choses impossibles et donc risquer de mettre le feu dans le cuisine d'Emma, mais j'avais tout de même réussi à me couper. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences, faire une salade accompagnée de légumes n'était pas si enfantin à faire que ça. Mon doigt en était témoin. D'ailleurs, j'avais l'impression qu'Emma venait de remarquer ma légère blessure. Elle s'était d'ors et déjà inquiétée alors que j'étais encore dans la cuisine. Mon cri de douleur avait dû l'affoler, je m'étais donc empresser de dire que tout allait bien, alors que c'était le contraire. Imaginer Emma paniquée pour moi me fit sourire, rien que le fait de penser qu'elle puisse s'inquiéter pour moi me réchauffait le cœur. Je savais très bien que l'on était proche l'un de l'autre, en tout cas je pensais l'être d'elle, mais depuis qu'elle était avec Carl, j'avais l'impression de la perdre au fur et à mesure. Comme si elle s'éloignait, comme si elle essayait de m'oublier, ce que je n'acceptais pas, je tenais trop à elle pour la laisser partir comme ça. Cet éloignement est surement dû à notre courte, mais agréable, relation amoureuse, maintenant que Carl savait que j'éprouvais des sentiments à l'égard de sa petite-amie, il devait tout faire pour qu'elle ne retombe pas dans mes bras. Ce qui, je le savais, n'arriverait certainement jamais. Je ne voulais pas que cela se passe comme ça, je voulais la convaincre que j'avais changé, qu'à présent j'étais prêt à m'engager avec elle dans une relation plus que sérieuse, mais son dentiste ne m'en avait pas vraiment laissé la possibilité. Je ne pouvais pas lui en vouloir après tout, si elle avait décidé de tenter sa chance avec un autre que moi, c'était que j'avais foiré quelque part. Dans le cas présent, j'avais foiré partout … Je m'en voulais énormément. Je savais que j'avais laissé une chance de construire quelque chose avec Emma, mais je devais également me rendre à l'évidence qui est que Carl lui faisait plus de bien que moi. Grâce à lui, elle avait de plus en plus de facilité avec sa phobie. Mes yeux se baissaient sur mes chaussures alors que je me mordais discrètement la lèvre inférieure, de rage. Je me trouvais honteux d'avoir pu trahir la confiance que la psychologue m'avait accordé. On me l'avait souvent dit, la confiance est facile à obtenir, mais très difficile à récupérer. Mes yeux se levaient pour se poser sur mon ex petite-amie qui gardait le silence, avant que je ne lui demande si elle avait besoin d'autre chose en plus. Son sourire me fit oublier mes pensées précédentes et me fit sourire à mon tour aussi, inconsciemment. Je lui tendais son assiette avant de me servir à mon tour, en bon gentleman. Je portais mon doigt à ma bouche pour stopper le petit saignement de la plaie, je cru voir Emma fronçait les sourcils. Mon regard passa au-dessus de ma main pour pouvoir l'apercevoir. Je devais avoir l'air d'un gamin qui s'est coupé pour la première fois de sa vie et qui adore sucer le sang qui s'échappe de la plaie légère. Emma fixait mon doigt de son regard brun, je sentais qu'elle commençait à s'inquiéter.

      EMMA ▬ « Tu t’es coupé tout à l’heure ? »


    Ma bouche s'ouvrait lentement pour donner une réponse à l'interrogation de la jeune femme rousse, seulement je sentis sa main prendre la mienne ce qui me coupa dans mon élan. Un léger silence s'installa, il ne me parut pas dérangeant. Je la voyais inspecter ma petite blessure très minutieusement, mais ce n'était pas ça qui m'étonnait le plus. Emma venait de prendre ma main, ce contact avec moi l'opposait à de nombreuses bactéries et de nombreux microbes. Pour moi, ce geste était anodin, je le faisais presque tous les jours, ou en tout cas très souvent, seulement Emma évitait un maximum de le produire elle. Un frisson me parcouru alors que ses doigts frôlait ma main, examinant ma coupure avec beaucoup d'intérêt. Ce geste si banal, mais vraiment important pour elle, et donc pour moi, m'arracha un sourire et une sensation de bien-être. Pendant un instant, je me sentais important à ses yeux, je me sentais spécial pour elle, étant un des rares ayant le droit à des gestes pareils de sa part. Une sensation étrangement plaisante … Ce n'était pourtant que sa main dans la mienne, mais pour moi, c'était plus que ça, pour nous, c'était surement plus que ça. Je me demandais si son couple marchait avec Carl, si elle osait faire des gestes aussi intimes avec lui. Je secouais ma tête de gauche à droite pour chasser ces pensées idiotes de mon esprit. La rouquine posait sa serviette sur la table basse, en face de nous avant de me regarder dans les yeux.

      EMMA ▬ « Attends, je crois que j’ai quelque chose pour toi. Tu ne peux pas rester comme ça »


    Je fronçais les sourcils tout en l'écoutant. Elle avait un air que je ne lui connaissait que lorsqu'elle jurait de résoudre tous les problèmes et aider du mieux qu'elle le pouvait un des élèves du lycée. Cet air concerné et très sérieux qui lui allait si bien. Je posais mon autre main libre sur la sienne comme pour la retenir, même si je n'allais pas faire de geste brusque ou quoi que ce soit dans le même genre pour l'arrêter étant donné de l'état dans lequel elle était.

      WILL ▬ « Emma, ce n'est qu'une coupure, laisse, ça peut très bien attendre ! »


      EMMA ▬ « Je te promets que je ne dis pas ça parce que tu risquerais de tâcher le sofa »


    J'aperçus un sourire franc étirait ses fines lèvres rosées. Je ne pu m'empêcher de faire de même étant donné la situation qui se déroulait sous mes yeux. Elle était malade à ne pas pouvoir tenir debout, avec une fièvre terrible et des maux de tête affreux et elle voulait tout de même soigner ma minuscule coupure qui n'était rien comparé à ce qu'elle subissait. C'est Emma tout craché, toujours à vouloir aider les autres, même parfois au dépend d'elle même. C'était une de ses plus grandes qualités, personne ne dirait le contraire. Enfin si, peut-être Sue juste pour me contredire … J'acquiesçais donc en hochant doucement la tête, sachant pertinemment qu'elle ne lâcherait pas l'affaire, quoi que je dise, quoi que je fasse. Mon regard se reposait sur mon assiette presque vide, alors qu'Emma fut prise d'un vertige, je sentais quelque chose s'appuyer sur le sofa ; ce n'était rien d'autre que sa main pour pouvoir rester debout sans risquer de tomber à la renverse. Elle venait de se lever trop rapidement et son mal de tête avait du revenir ; comme lorsque vous avez la gueule de bois après une soirée plus qu'arrosée. C'était terrible comme si on vous compressez la tête. Instinctivement, je me levais à mon tour et mettais mes mains derrière les hanches de Emma pour la rattraper au cas où. Je n'osais pas lui demander si cela allait, l'entendant prendre plusieurs petites respirations rapides. Quand je la vis se diriger vers une commode au fond du salon, je comprenais qu'elle tenait à nouveau sur ses jambes et que je pouvais rester ici, debout devant le sofa. Oui debout, on ne savait jamais, j'étais tout de même inquiet et préférais être debout, je serais plus rapide si je devais courir jusqu'à elle. La conseillère d'orientation revenait avec une petite boite et ce n'était seulement qu'à ce moment que je me décidais à me rasseoir. Je la fixais avec un regard doux alors qu'elle attrapait dans ses mains un pansement assez large pour recouvrir ma coupure. Son parfum parvenait jusqu'à moi, ce parfum que j'aimais tant. Elle afficha un air satisfait lorsque le pansement fut correctement appliqué sur mon doigt.

      EMMA ▬ « Tu ne risqueras pas d’attraper des microbes, comme ça »


    Je rigolais doucement en la voyant se mordre la lèvre inférieure en évitant mon regard, comme gênée. J'avais parfois l'impression de l'impressionner, de l'intimider et je devais être franc, cela m'amusait plus que cela me gênait. J'adorais lorsqu'elle affichait cet air perdu et déboussolé. Mes yeux glissèrent sur les traits doux de son visage, comme pour les mémoriser afin de ne pas les oublier. L'envie de déposer un baiser sur sa joue me démangeait, seulement Carl envahissait à nouveau mon esprit. Je ne devais pas … Cela serait mal placé et cela mettrait Emma dans une mauvaise situation. Je me contentais donc de légèrement caresser le dos de la main de la rouquine, gardant mon regard sur elle.

      WILL ▬ « Merci … » soufflais-je de façon presque inaudible, un sourire au coin des lèvres.


    Nous reprîmes tous les deux notre repas là où nous l'avions laissé. Une fois terminé, je gardais mon regard sur mon assiette vide, à nouveau perdu dans mes pensées. Et si Carl me trouvait là avec Emma ? Ce serait surement une grande discussion -ou bagarre- qui s'ouvrirait entre nous deux. Depuis quelques temps, j'ai l'impression que le dentiste a remarqué toute l'attention que je portais à la belle rouquine, ce qui avait eu le don de le mettre un peu sur ses gardes. Il avait l'air vraiment amoureux d'elle, seul hic : moi aussi et à présent j'en étais certain. C'était fou ce que perdre quelqu'un nous faisait réaliser à quel point on tient à cette personne. Enfin, je ne pensais pas que Carl apprécierait ma présence auprès de la jolie malade. Surement aurait-il préféré être à ma place, seulement ce soir, j'avais beau fouillé l'appartement du regard, il n'était pas là, aucun signe de lui en tout cas. Après réflexion, peut-être est-ce un choix d'Emma ? Je sentais un regard sur moi, mais c'était la voix d'Emma qui me sortit de mes pensées profondes.

      EMMA ▬ « Hm, ce n’était peut-être pas digne d’un restaurant cinq étoiles, comme tu l’as dit, mais c’était vraiment parfait, Will »


    Un nouveau sourire étirait mes lèvres quand je voyais ses doigts s'entremêlaient, ce n'était pas de la moquerie, juste que j'aurais juré qu'elle allait réagir de la sorte en croisant mon regard clair. Je ne la considérais pas comme quelqu'un de timide, quoi qu'un peu, mais plutôt quelqu'un de méfiant. Elle avait dû subir toutes sortes de remarques à cause de sa phobie, ce qui avait dû lui faire perdre confiance en elle et passer des étapes difficiles dans sa vie. Seulement, moi ce que je voyais en la regardant, c'est une personne exceptionnelle, je me foutais totalement de sa phobie, car un jour elle disparaîtra, un jour elle réussira à faire un trait dessus j'en suis sûr. Peut-être le ferait t-elle avec l'aide de Carl, peut-être pas, en tout cas, j'avais confiance en elle. Car ces remarques, ces insultes, ces propos vexants et ces moqueries avaient dû la rendre plus forte. Telle que je la connaissais en tout cas, c'était une battante, défendant ses idées et ses opinions comme je le faisais, sans prendre compte de ce que pensaient les autres.

      WILL ▬ « Je suis content que ça t'ai plu. »


    A vrai dire, cela m'ôtait un léger poids des épaules. Je n'étais vraiment pas doué en cuisine, j'avais eu peur que même ma simple salade ne soit pas à la hauteur. En fait, mes talents de cuisinier étaient peut-être présents alors que je l'ignorais. Un sourire fit son apparition sur mon visage à cette pensée. En y réfléchissant bien, le fait que cela ait plu à Emma, me fait plaisir, plus que le fait d'avoir réussi à couper trois légumes à la suite sans me recouper.

      EMMA ▬ « Merci beaucoup de rester avec moi. Je… j’espère que tu n’avais rien d’important de prévu ce soir »


    Je détournais le regard en le posant sur mes mains enlacées. Elle me remerciait d'être là pour elle ce soir et cela me touchait, ce qui était normal après tout. Pour être franc, même si j'avais eu quelque chose de prévu, je serais tout de même rester, même une urgence, je serais très certainement resté auprès de la personne la plus importante pour moi. Ses joues virèrent au rouge, plutôt rosé, alors que je recroisais son regard si chaleureux malgré la fatigue. Elle avait toujours été là pour moi, à mon tour d'être présent pour elle, c'est une sorte de service que je lui rend pour tous les coups de main qu'elle avait pu me donner. Peu importait la situation, elle avait toujours accepté de m'aider, même dans les plus délicates et sensibles. Et tout cela, même après notre séparation … Je lui étais réellement reconnaissant. Même ce que je faisais là en ce moment ne suffirait pas pour lui rendre la pareil, ce serait un début de ma reconnaissance envers elle. Je pris un ton sincère, que je voulais doux comme celui qu'elle avait utilisé pour me remercier, avant de répondre :

      WILL ▬ « Je te dois bien ça. Même si j'avais eu quelque chose d'important de prévu, je serais rester, Emma. Tu passes avant n'importe quelle chose importante ... »


    Certes, cette phrase était aussi mal venue qu'un baiser sur sa joue, mais j'avais préféré être franc avec elle. Ce que je venais de dire était ce que je pensais au moment même où je l'avais dit. Trop de mensonges avaient gâchés les choses entre nous, j'avais donc choisis de lui dire la vérité, elle faisait ce qu'elle voulait avec. Je lui souriais doucement, alors qu'elle reprenait à nouveau la parole.

      EMMA ▬ « En tout cas, je suis ravie d’avoir eu l’honneur de goûter à ta cuisine. »


    Je me levais donc lentement et tirais ma révérence devant la rouquine dans un geste théâtral, en essayant de garder un air sérieux. Toute cette comédie pour la remercier de ce que je prenais comme un compliment de sa part. Je me relevais en souriant et aperçus sur un meuble en face toute une rangée de films. Une idée pour la suite de notre soirée me vint alors à l'esprit. Je m'approchais du meuble en question, je m'agenouillais devant ce dernier afin de pouvoir jeter un coup d'œil plus attentif aux dvd rangés. Prenant les boitiers les uns après les autres entre mes mains, je décidais de finalement m'asseoir sur le sol froid du salon afin d'être mieux installé et surtout ne pas perdre l'équilibre et tomber. Je m'appuyais sur mes coudes et laissais partir ma tête en arrière ce qui faisait que je voyais Emma à l'envers, ce qui m'arracha un léger rire.

      WILL ▬ « Un petit film te tenterait ? Je pense qu'on a le choix là, je te laisse choisir : les dames d'abord. »


    J'avais surement l'air fin installé comme ça, mais après tout, il n'y avait qu'elle et moi, et face à Emma, je me contentais d'être moi-même. Je faisais confiance à Emma pour nous dégoter un bon film à regarder pour la suite de notre soirée ensemble ...

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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyDim 10 Avr - 22:05

Le regard posé sur la télévision face à elle, Emma n’osa pas affronter le regard de Will. Sa main qui tremblait légèrement était toujours posée sur sa joue afin de cacher les rougeurs de celle-ci. C’était ce genre de détails qui la rendait encore plus mal à l’aise, le genre de détails qui la trahissait. Elle avait beau s’efforcer de paraitre normale, amicale mais pas trop pour ne pas attirer l’attention, elle finissait toujours par se faire avoir. L’alchimie qui existait entre les deux adultes était perceptible. Emma le savait mieux que quiconque : ses sentiments envers Will ne l’avaient pas quittée, à son grand regret. Les choses seraient tellement plus simples entre eux si elle avait fait une croix définitive sur lui. Elle cesserait de culpabiliser face à Carl parce qu’elle avait l’impression de le tromper, et de culpabiliser face Will car elle lui cachait aussi la nature de ses sentiments. La jeune femme poussa un petit soupir discret et posa sa tête contre le sofa, perdue dans ses pensées.

Elle repensa à la soirée qu’elle avait partagée avec Désirée, quelques semaines auparavant. Une soirée entre filles mouvementée, durant laquelle Emma avait été confrontée à quelques défis sortant tout droit de l’esprit de sa meilleure amie. Cela avait d’ailleurs fini par un jeu : « action ou vérité » proposée par Désirée – bien sûr, qui d’autre ? La prof de littérature, curieuse, lui avait alors demandé qui elle emmènerait de Carl ou de Will, si elle était amenée à partir sur une île déserte. La conseillère l’avait détestée au moins cinq secondes pour lui avoir posé une telle question qui la confrontait au choix qui la narguait depuis des mois, un choix qui opposait les deux hommes qu'elle ne parvenait pas à départager. Après plusieurs mois passés au cotés de son dentiste, Emma avait constaté que Will ne la laissait toujours pas indifférente. Dès lors, elle avait fait tout son possible pour tenter de l’oublier, en vain. A chaque fois qu’elle le voyait, des souvenirs la submergeaient ; à chaque fois qu’elle passait près de lui, elle pouvait encore sentir son parfum, lui chatouillant les narines. C’était idiot, elle le savait. Mais elle ne pouvait tout simplement pas faire une croix sur le professeur d’espagnol, c’était au-delà de ses forces. Alors, elle se contentait de faire comme s’il n’y avait rien. Ce qui finissait toujours par échouer de façon inéluctable.

La voix de Will s’éleva à ses cotés, ramenant Emma sur Terre. Sa main retomba doucement et, sentant que ses joues avaient repris une teinte décente, elle accorda un regard au professeur d’espagnol et ne put s’empêcher d’esquisser un nouveau sourire quand elle vit celui qui étirait ses lèvres. Il lui dit être ravi que son repas improvisé lui plaise et elle acquiesça d’un signe de la tête. Elle entrouvrit les lèvres, s’apprêtant à parler avant de s’arrêter net. Elle aurait voulu lui dire qu’elle avait hâte qu’une telle occasion se représente afin d’étudier plus en profondeur ses talents culinaire, mais ce serait plutôt malvenu de sa part. Elle se tut donc, se contentant de laisser son regard parcourir le visage de Will. Ses mains se remirent à s’entremêler, ses doigts jouant les uns avec les autres, ce qu’elle faisait souvent lorsqu’elle était embarrassée, ou qu’elle était dans une situation qu’elle ne parvenait pas à contrôler. Elle avait encore l’impression de sentir les doigts de Will se balader sur le dos de sa main, ce qu’il avait fait quelques secondes plus tôt quand elle s’était occupée de sa petite blessure. Ce genre de geste qui lui rappelait le temps où elle priait pour retenir son attention.

Quelques mois plus tôt, Emma aurait tout donné pour qu’il soit si proche d’elle, pour qu’il l’observe comme il le faisait justement ce soir-là. Seulement, par la suite les événements s’étaient enchainés avec une telle rapidité qu’elle avait perdu tout contrôle sur ce qu’il se passait. Will qui l’observe avec un nouvel éclat dans les yeux, Will qui danse avec elle, Will qui divorce, Will qui court dans le couloir pour la rejoindre, Will qui l’embrasse… puis, il y avait eu l’épisode ‘Will qui la déçoit’, un épisode bien moins glorieux. Pourtant, comme elle avait fini par le lui dire lorsqu’il était venu s’excuser, pour qu’ils puissent avoir une relation, il fallait que chacun voie l’autre tel qu’il était vraiment, sans être aveuglé par ses illusions et ses espoirs. Désormais, Emma pensait le connaitre suffisamment pour être capable de dissocier ses qualités de ses défauts. Seulement, entre temps, son dentiste lui avait fait des avances et elle était tombée dans ses bras, avec l’espoir qu’un jour peut-être, elle oublierait le professeur d’espagnol. Et lorsque son regard balaya le visage radieux de ce dernier, la vérité qui s’imposa à elle n’en fut que plus douloureuse. Elle était définitivement tombée de nouveau dans le piège.

Une nouvelle bouffée de chaleur atteignit la conseillère d’orientation qui en avait presque oublié la raison pour laquelle Will était justement à ses cotés à ce moment précis. Elle s’agita légèrement sur le sofa, comme si cela chasserait la sensation vertigineuse qui venait de l’atteindre. Ce fut le moment que choisit Will pour lui faire une confession. Il lui dit que même s’il avait eu quelque chose d’important à faire, il serait resté à ses cotés car elle passait avant n’importe quoi d’autre. Emma ne put s’empêcher de le fixer quelques instants. Le regard qu’il lui adressait semblait être plein de sous entendus, ou tout du moins était-ce l’impression d’Emma. La jeune femme baissa le regard, les paroles de Will résonnant dans son esprit plus qu’embrumé. Troublée, elle ne trouva pas les mots qu’il fallait et qu’elle aurait du dire en réponse à cette phrase lourde de sens qu’il venait tout juste de prononcer. Les paroles de la chanson qu’elle avait écoutée dans l’après-midi lui revinrent, traduisant précisément les pensées de la jeune femme… « You are my sweetest downfall, I loved you first, I loved you first, beneath the sheets of paper lies my truth. I have to go, I have to go ».

« Je… ehm, c’est gentil » Dit-elle après s’être raclé la gorge d’un air confus. Son regard était toujours détourné, évitant soigneusement celui de Will qui devait certainement guetter une réaction de sa part. La vérité était qu’au plus les secondes passaient, au plus ses pensées s’embrouillaient. Son mal de tête et les frissons qui la prenaient régulièrement n’arrangeaient en rien les choses. Toutefois, elle finit par se ressaisir, secouant la tête en signe de dénégation comme elle le faisait toujours quand elle paniquait ou commençait à se perdre dans ses pensées. Elle vit du coin de l’œil un mouvement vers sa gauche et avant qu’elle n’ait seulement le temps de détourner le visage, Will se leva et lui tira sa révérence, fier d’avoir brillé de par ses talents culinaires. Emma en profita pour se détendre un peu et abandonner ses idées là où elles étaient. Elle sourit timidement avant d’éclater d’un rire franc. « Mais oui, tu peux être fier. Vraiment ! » Commenta-t-elle d’un air joyeux, oubliant ses petites angoisses et sa culpabilité l’espace de quelques secondes. Un bref silence accompagna sa phrase, puis quelque chose sembla attirer l’attention du professeur d’espagnol qui finit par faire quelques pas vers un meuble. Emma suivit du regard le mouvement, toujours tassée au fond de son sofa, tentant de réprimer les nouveaux frissons qui l’atteignaient une fois de plus.

Will parvint à la hauteur d’un meuble contenant une petite rangée de DVD. Il s’agenouilla et son regard commença à se promener sur les titres des boitiers. Un sourire parvint aux lèvres d’Emma. Elle n’avait peut-être pas une grande collection de films en sa possession, mais elle en avait assez pour que cela fasse sa fierté. Il y avait un peu de tout, là-dedans. Des comédies musicales, bien entendu, et le Rocky Horror Picture Show en tête. Il y avait aussi quelques films à l’eau de rose comme Titanic, ce genre de film qui faisait rouler les larmes sur ses joues. Les Walt Disney dont elle avait fait l’acquisition peu de temps auparavant faisaient également partie de sa collection, ces films qui la replongeaient dans son enfance, à l’époque où elle pleurait devant Bambi ou La Belle au Bois Dormant, mais aussi Blanche Neige et bien d’autres encore. Enfin, à la fin de la rangée, il y avait quelques DVD de concerts live de certains artistes qu’elle appréciait. Will les passa tous en revue, l’un après l’autre, et le regard d’Emma essaya de déchiffrer ses expressions, afin de voir s’il approuvait ou non. Elle ne dit rien pendant ce temps, se contentant de l’observer tranquillement depuis son sofa. Voir Will au milieu de son salon lui faisait toujours un drôle d’effet. Elle avait l’impression que c’était une chose tout à fait normale alors qu’au contraire, il n’était jamais venu chez elle. Elle plissa les yeux quelques secondes. De nouveau, elle imagina Carl débarquer dans le petit appartement et trouver celui qu’il considérait comme un rival, avec elle. Si jamais il venait à l’apprendre… la crise de jalousie qui s’en suivrait serait certainement mémorable.

Will s’appuya sur ses coudes, attirant l’attention d’Emma qui se remit à rire en le voyant l’observer, le visage en arrière. Il lui proposa de regarder un film, tout en lui laissant le choix de celui-ci. Emma cessa de rire, l’observant avec des yeux ronds. Elle n’avait pas imaginé qu’il comptait rester plus longtemps. Jusque là elle avait été persuadée qu’il voudrait rentrer chez lui au lieu de risquer d’attraper ses microbes et de tomber malade à son tour. Pourtant, c’était tout le contraire et il paraissait plus déterminé que jamais à rester avec elle… Ce qui n’était peut-être pas bien pour eux deux, il fallait se l’avouer. Car les sentiments de la jeune femme rappliquaient, et au galop. Elle tenta de gommer cette nouvelle pensée et s’attarda sur le regard clair de Will quelques secondes. Finalement, après hésitation, elle décida de ne pas le convaincre qu’il était peut-être temps qu’il parte. D’une part, car il ne l’écouterait pas. D’autre part, parce qu’elle n’avait pas envie qu’il s’en aille déjà, et que cette envie plus qu’égoïste ne laissa aucune chance à sa raison d’agir. Elle fit un petit mouvement de la tête et lui adressa un nouveau sourire sincère. « C’est d’accord ! » Lui répondit-elle sur un ton enthousiaste.

Elle réfléchit un moment, avant d’ajouter : « pour le film, je n’ai pas vraiment de préférence. Mais on peut d’ores et déjà supprimer de la liste les comédies sentimentales… je n’ai pas envie que tu te moques de moi en me voyant pleurer comme une madeleine quand le bateau coulera » Dit-elle en référence au film Titanic. En réalité, si elle n’avait pas envie de voir ce genre de film en compagnie de Will, c’était pour d’autres raisons mais il n’avait pas besoin de savoir lesquelles. Posant un doigt sur son menton, elle réfléchit à voix haute : « quant aux dessins animés, je ne sais pas... Voir Bambi se faire tirer dessus me fait à peu près le même effet que de voir Jack se noyer dans l’eau glaciale de l’Atlantique ». Elle eut un sourire à cette pensée, se rappelant toutes les fois où elle-même avait failli se noyer dans ses propres larmes en regardant son dessin animé préféré. Elle finit par se reprendre, et ajouta : « ce qui nous laisse donc les comédies musicales et les concerts. Je te laisse choisir, j’ai confiance en tes goûts musicaux ». Elle jeta un coup d’œil aux boitiers, toujours dans les mains de Will, et sourit. Elle venait d’éviter la catastrophe : avec la musique, aucune chance pour qu’elle se mette à pleurer sur l’épaule de son ex petit ami.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyVen 15 Avr - 20:38


    En y réfléchissant bien, Emma avait prit une place importante dans ma vie au bout d'un certain temps seulement. Je n'avais jamais remarqué à quel point la personne qu'elle était, était une personne unique. Emma essayait de lui montrer les sentiments qu'elle éprouvait à son égard en ne le montrant pas trop à la fois, étant donné qu'à l'époque j'étais tout de même marié. Pourtant nous nous sommes rapprochés, puis j'ai divorcé et nous avons échangé notre premier baiser. Un instant que je n'oublierais jamais, pas à cause de la course que j'ai faite à travers le couloir, mais plutôt à cause de la sensation que j'ai éprouvé à cet instant. C'est à ce moment précis que j'ai su que j'éprouvais des sentiments réels pour la rouquine. Elle que j'avais presque ignorais jusqu'ici … Je pensais avoir trouver la bonne personne pour prendre un nouveau départ après ma séparation avec Terri, plus que compliquée. Seulement, je n'étais apparemment pas près à me remettre sérieusement avec quelqu'un, même si au fond de moi, je voulais plus que tout. Ma séparation avec Emma a été difficile à accepter, mais après réflexions, c'était la meilleure des choses à faire sur l'instant. Je souriais, amusé, en la voyant poser ses mains sur ses joues pour cacher la couleur rosée qui commençait à apparaître sur ces dernières. Ce côté timide et renfermée lorsqu'elle sentait qu'elle était au centre de toutes les attentions me ferait toujours sourire. J'aimerais tellement entrer dans son esprit perturbé par mon regard, juste quelques secondes, pour savoir ce qu'elle pensait à cet instant précis. Juste savoir si elle m'avait définitivement rayé de sa vie et que maintenant seul Carl occupe une place dans son cœur, la seule et unique place. Depuis qu'elle était avec le fameux dentiste, j'essayais d'oublier la jeune conseillère d'orientation, pour avoir moins mal à chaque fois que je la voyais arriver le matin en compagnie de Carl. Je baissais les yeux sur mes mains liées, soupirais discrètement de désespoir. Je ne savais plus quoi faire pour arranger la situation entre elle et moi. Je la voyais bouger du coin de l'œil, je me retournais donc légèrement en sa direction et la voyais poser sa tête contre le sofa, l'air exténué.

    Une question me perturbait ces temps-ci. N'éprouvait-elle plus de sentiments à mon égard ? En tout cas, si elle en éprouvait toujours pour moi, elle cachait bien son jeu, ou alors je me faisais tout un film en pensant qu'elle puisse encore m'aimer, même si j'avais briser la confiance qu'elle m'avait aveuglement accordée. Mes sourcils se fronçaient dans un geste lent lorsque je la vis entre ouvrir la bouche, mais aucun son ne traversa ses lèvres. Son regard brun resta plongé dans le mien, et un léger silence s'installa. Un silence que je ne trouvais pas gênant ni désagréable, au contraire. Elle daignait enfin me regarder dans les yeux, je pu enfin me perdre dans son regard profond comme j'aimais le faire avant lorsque j'allais la voir dans son bureau pour lui demander de l'aide. Étrangement, rien que de la regarder m'apaisait, surtout lorsque Sue me courait sur le haricot, ce qu'elle continuait de faire, malheureusement. Sa main que je venais de caresser avec mon pouce, s'enlaça avec l'autre dans un nouveau geste de gêne, qui m'arrache à nouveau un léger sourire. Je me souvenais encore notre baiser échangé avant les vacances d'été, ce qui nous avait éloigné pendant quelques temps après la rentrée. Nous nous évitions comme deux adolescents ne sachant pas assumer leurs actes. A ce moment là, j'étais prêt à tout recommencer avec elle. Je lui avais dit que dentiste ou pas, je l'aimais, elle m'aimait et que rien ne pourrait changer cette alchimie entre nous, qui avait toujours existé. Seulement, mon geste n'avait fait que l'éloigner et n'avait rien changé ; elle était toujours avec son dentiste. Mais je n'avais pas dis que je laissais tomber, de toute façon cela m'était impossible étant donné l'importance de mes sentiments envers elle. Malgré tous les efforts possibles, je ne l'oubliais pas, c'était bien trop difficile pour moi. Était-ce la même chose pour elle ?

    Alors que je lui confiais qu'elle passait avant n'importe quelle chose importante pour moi, elle me fixait d'un air perdu. Elle avait l'air de chercher le sens de la phrase que je venais de prononcer sur un ton sérieux et sincère. Avec elle, à présent, je préférais l'être plus qu'avec n'importe qui. Son regard se décrocha alors du mien, un contact visuel que j'aurais préféré garder ...

      EMMA ▬ « Je… ehm, c’est gentil »


    Elle gardait son regard très éloigné du mien, alors que je guettais une quelconque réaction de sa part. Je souriais, amusé, en l'ayant entendu se racler la gorge, comme pour dissimuler la confusion qu'elle éprouvait au moment même. Je me levais donc et tirais ma révérence face à la jeune femme, dans un geste théâtral, qui m'était venu à l'esprit par je ne sais quel moyen. Son sourire timide me fit sourire de plus belle, mais je finis par rire franchement avec elle. Après tout, si j'étais venu la voir, c'était pour l'aider à s'en sortir avec tous ces microbes qui avaient décidé d'envahir son organisme, mais certainement pas pour me poser toutes ces questions qui me tracassaient depuis déjà des mois. Je me devais de lui faire passer une bonne soirée, histoire de lui faire oublier qu'elle était malade et donc l'empêcher de paniquer à cause de sa phobie. Elle reprenait la parole en me disant que je pouvais vraiment être fier de moi, venant d'elle, je ne pouvais pas mieux espérer. Je lui adressais un simple sourire en guise de remerciement, ses paroles m'ayant réchauffer le cœur quelques secondes. Un nouveau s'installa, seulement quelque chose avait attiré mon attention un peu loin, dans la même pièce. Je m'étais confortablement installé -allons-nous dire- et observer avec un regard minutieux la collection de DVD qui devait appartenir à la rouquine. Il y avait vraiment de tous les genres ; en partant des Disney pour aller jusqu'à la comédie du Rocky Horror Picture Show. Je les prenais un par un entre mes mains, silencieusement, sentant le regard d'Emma dans mon dos. Un rire traversa les lèvres d'Emma alors que m'appuyais sur mes coudes afin de l'apercevoir, mais à l'envers, penchant la tête en arrière. Je souriais en la voyant me regarder avec des yeux ronds. Parce qu'elle s'attendait à ce que je m'en aille maintenant ? Elle se trompait sur toute la ligne, je n'étais pas prêt de partir. Il était hors de question que je la laisse toute seule dans cet état, je préférais rester auprès d'elle, au cas où. Non pas que je m'inquiétais, quoi qu'un peu, mais à mon humble avis, il était favorable que je reste ici ce soir, surtout avec sa fièvre plus que élevée. Après, ce n'était pas forcément la meilleure des idées si on gardait à l'esprit les sentiments que j'éprouvais toujours pour elle et le fait qu'elle était en couple avec un autre. Je chassais ces pensées de mon esprit ; je m'étais jeté à l'eau, je ne ferais pas demi tour maintenant. Finalement, elle accepta, je me relevais donc, sentant une douleur dans ma nuque à cause de ma position précédente, en lui adressant un regard chaleureux accompagné d'un sourire satisfait par sa réponse positive.


      EMMA ▬ « pour le film, je n’ai pas vraiment de préférence. Mais on peut d’ores et déjà supprimer de la liste les comédies sentimentales… je n’ai pas envie que tu te moques de moi en me voyant pleurer comme une madeleine quand le bateau coulera »


    Je rigolais franchement en me tournant vers elle, en l'entendant prononcer cette phrase. Je m'imaginais très bien la scène ; Emma pleurant sur mon épaule en voyant Léonardo Di Caprio couler avec le Titanic. Après tout, je savais bien qu'elle était sensible, mais j'avouais que cette scène m'aurait bien amusé, même si la voir pleurer n'était pas une des choses que je souhaitais le plus au monde. Je me décidais à reprendre la parole, posant mon regard sur la boite du film en question, un sourire léger flottant sur les lèvres.

      WILL ▬ « D'accord, on élimine les comédies sentimentales. Mais sache que je ne me serais pas moqué, ce serait mal me connaître. » répondis-je sur un ton à la fois amusé et taquin.


    J'avais bien sûr dit ça dans l'esprit de l'embêter un peu quant à sa sensibilité. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas taquiner de la sorte, pensant toujours que ce serait mal placé vis à vis de son couple et que Carl n'apprécierait pas tellement un tel geste de ma part. Mon regard se posait sur son doigt lui-même posé sur son menton, dans un geste de réflexion. Je me sentais bien ce soir, seul à ses côtés, j'avais l'impression d'être le seul à vouloir demeurer auprès d'elle ou à se préoccuper de son état : je me sentais important à ses yeux. Une sensation que j'aimerais ressentir tous les jours …

      EMMA ▬ « ce qui nous laisse donc les comédies musicales et les concerts. Je te laisse choisir, j’ai confiance en tes goûts musicaux »


    Les deux choix auxquels nous étions confrontés avec un point commun, qui était ma passion : la musique. Je savais que cette soirée s'annonçait bien. Je reposais mon regard sur les différentes boites contenant les disques de plusieurs comédies musicales, mais ces dernières ne me faisaient pas de l'œil, alors que la boite d'un concert live me tentait bien. C'était le live d'un groupe que je connaissais bien et que j'appréciais énormément : Coldplay. Je ne savais pas vraiment ce qui m'attirait dans leur musique, mais certaines de leurs chansons étaient si vraies pour moi. Je levais donc la boite et la montrais à Emma, comme pour lui demandais son avis. Elle avait, à première vue, l'air partante. Je me relevais, non sans difficultés, et me dirigeais vers le lecteur DVD qui était installé en-dessous de la télévision. Mes doigts attrapaient le disque avant que je ne referme le boitier qui le contenait quelques secondes avant. Je quittais mon veston dans un geste rapide avant de déserrer de et de lancer ma cravate, un peu plus loin sur un des fauteuils vides. Je remontais les manches de ma chemise en m'avançant vers Emma toujours assise sur le sofa, face à l'écran de télévision. Une fois avoir posé la couverture sur elle, je m'installais à ses côtés, gardant une certaine distance entre nous, ne voulant pas avoir un geste qui pourrait la vexer ou la déranger. Un soupir traversait mes lèvres alors que je me rendais compte que la lumière au-dessus de nos tête était toujours allumée, je me relevais alors en me dirigeant vers l'interrupteur, alors qu'une chanson commençait. J'étais dos à la télé, mais je pouvais deviner les notes de piano et quelques cris provenant surement de la foule. Je reconnaissais de suite cette chanson, pour faute de l'avoir écouté plusieurs fois.

      WILL
      ▬ « When you try your best but you don't succeed,
      When you get what you want, but not what you need,
      When you feel so tired, but you can't sleep,
      Stuck in reverse,
      And the tears come streaming down your face,
      When you lose something you can't replace,
      When you love someone but it goes to waste,
      Could it be worse ? »
      chantonnais-je en revenant m'asseoir auprès d'Emma.


    Qu'est ce que j'aurais souhaité être à la place de ce chanteur, talentueux à mes yeux, mais également à ceux d'Emma apparemment. Mon rêve avait toujours été de monter sur scène devant une foule comme celle que l'on pouvait apercevoir sur l'écran. J'avais pu monter sur scène une fois avec le Glee Club de mon époque, surement le plus beau jour de ma vie. Vous vous sentez bien sur ces planches, vous vous sentez dans votre environnement, on reconnaît votre talent et surtout, vous faites ce qui vous plait le plus au monde : vous chantez. Une centaine de personnes voir plus vous applaudissent même pour ça. Je me rappelais très bien de ce jour avec le Glee Club, c'était la première fois que je me sentais aussi bien ; je n'avais ressenti cette sensation une nouvelle fois que lorsque Terri m'avait annoncé que l'on allait devenir parents. Ce qui en fait, s'avérait être un mensonge monté par ma femme pour soit disant me garder près d'elle. Je m'étais senti trahi, trompé … Lorsque j'étais allé voir Emma le lendemain, après avoir brutalement quitter mon domicile sous le coup de la colère, je m'étais rappeler à quel point elle était importante dans ma vie à présent, qu'elle avait toujours été là pour moi et que jamais elle ne me cacherait quelque chose comme ça, elle. Elle m'avait également avoué qu'elle comprenait Terri d'un côté, qu'elle comprenait que l'on ne veuille pas me perdre … Ses paroles m'avaient touchées. Un sourire fit son apparition au coin de mes lèvres, les paroles que je venais de chanter était tellement vraies de plus …

      WILL ▬ « Lights will guide you home,
      And ignite your bones,
      And I will try and fix you. »


    L'envie de chanter ces trois phrases également avait été la plus forte. A vrai dire, contre moi, le chant gagne très souvent, pour ne pas dire tout le temps. Même si la chanson était aiguë, je pensais avoir réussi a suivre le chanteur que l'on apercevait à l'écran, laissant glisser ses doigts sur les touches d'un piano. Je baissais mes yeux sur la table basse en face de nous, l'air pensif, avant de poser mon regard sur Emma. J'espérais croiser son regard encore une fois. C'était comme une sensation d'innocence lorsque je m'y plongeais. J'arrivais à oublier tout le reste l'espace de quelques secondes : Bryan Ryan, les problèmes des deux chorales, ma solitude qui se faisait pesante ... Je m'asseyais à mon aise, ne la lâchant pas du regard, je posais mon bras sur le dossier du canapé, qui le longeait dans la largeur maintenant, je pouvais toucher l'épaule d'Emma du bout des doigts installé ainsi. Ce soir, je me sentais moins seul, avec elle.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyMar 19 Avr - 23:11

Emma laissa son regard courir sur le visage de Will, toujours assis sur le parquet, ses yeux détaillant les pochettes des dvds. La jeune femme avait récupéré son sourire, trônant fièrement sur ses lèvres. Ses angoisses ne l’avaient pourtant pas quittée. Malgré les sourires et autres œillades enjouées, elle avait toujours autant de mal à se détendre. Dans un sens, la présence de Will l’apaisait pourtant : elle n’était pas seule, se trouvait même aux cotés de l’homme qu’elle admirait certainement le plus. Le professeur d’espagnol avait toujours trouvé les mots pour la réconforter lorsque cela n’allait pas, toujours réussi à la faire sourire en dépit de tout. Certes, il y avait eu une mauvaise passe. Il y avait quelques mois de cela, elle l’avait même insulté dans la salle des professeurs, devant un public ébahi mais surtout choquée de voir la conseillère d’orientation d’ordinaire si calme, le traiter de la sorte. Car le béguin d’Emma pour Will avait toujours été de notoriété publique. Il n’y avait qu’à la voir l’observer, lorsqu’il passait près d’elle dans les couloirs, lunettes de soleil sur le nez. Le regard brun de la jeune femme semblait pétiller et le sourire qui se dessinait automatiquement sur ses lèvres ne trompait personne. Elle n’avait jamais été bien discrète de ce coté-là, et les railleries de Sue à ce sujet en témoignait.

Un frisson atteignit Emma qui rapprocha une fois de plus le plaid de son corps tremblant. Elle posa une main glacée sur son front brûlant, avant de la retirer au moment où Will lui jeta un nouveau regard. Si elle pouvait éviter de trembler ou de montrer qu’elle ne se sentait pas bien devant lui, ce serait parfait. Avec le temps, il finirait peut-être par vouloir partir, ce qui serait préférable. Même si elle ne désirait pas qu’il s’en aille. Cette pensée égoïste ne cessait de traverser son esprit. Elle avait beau savoir que ce n’était pas sain, cette situation, que ses doutes ne feraient que grandir dès le lendemain quand elle y repenserait, elle ne voulait pas le voir quitter l’appartement. Elle s’était déjà habituée à le voir dans cet environnement qui était le sien, son petit cocon privé que peu de personnes avaient eu le privilège de découvrir. L’espace de quelques secondes, elle en vint même à oublier Carl. Seule l’image de Will dans son appartement atteignait son esprit confus. Si les choses ne s’étaient pas enchainées de la sorte quelques mois auparavant, s’ils n’avaient pas été aussi rapides, aussi impatients de se retrouver ; s’ils s’étaient donné le temps, peut-être qu’aujourd’hui ils seraient toujours ensemble. Ils feraient des projets, insouciants. Sans hésitation, sans incertitudes. C’était de cette façon qu’Emma voyait les choses, comme ça qu’elle les imaginait, tous les deux, lorsque ses pensées vagabondaient et qu’elle se surprenait à imaginer ce qu’aurait pu être leur vie, si seulement ils n’avaient pas été aussi empressés. Aujourd’hui, il ne restait que les regrets et des sentiments que l’on essayait de dissimuler du mieux qu’on le pouvait. Sans trop y parvenir.

Un soupir traversa les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle essayait déjà de chasser les pensées qui la narguaient. L’image de Carl reprit place dans son esprit, et elle secoua la tête, se sentant coupable d’avoir de telles pensées alors qu’elle avait désormais quelqu’un dans sa vie, quelqu’un qui n’était pas professeur d’espagnol, mais dentiste. Elle roula des yeux. Il fallait que cela cesse, il fallait qu’elle arrête de penser à Will sans arrêt, de la sorte. Ce n’était pas correct. L’intéressé la fit justement sursauter lorsqu’il reprit la parole, rompant le silence. Emma lui coula un nouveau regard, tandis qu’il lui disait être d’accord pour éliminer les comédies sentimentales, même s’il lui promit qu’il ne se serait jamais moqué d’elle. Son regard était toujours posé sur un boitier et malgré la distance, la jeune femme savait qu’il s’agissait de celui du film Titanic. Elle avait vu ce film si souvent que malgré le soin qu’elle prenait toujours de ses affaires, la pochette du dvd était légèrement abimée. Un sourire apparut aux commissures des lèvres d’Emma. Si ce film n’était pas son préféré, il faisait pourtant parmi des incontournables qu’elle regardait régulièrement. Et quand d’autres regardaient Chantons sous la pluie lorsqu’ils n’allaient pas bien (non, non, personne n’est visé…), pour Emma, c’était le film Titanic, dramatique, tragique et romantique à souhait.

Will reporta son regard sur les boitiers, éliminant au passage les films à l’eau de rose et autres dessins animés. Emma plissa les yeux, curieuse de savoir ce que le professeur d’espagnol et directeur du glee club finirait par choisir. Il y avait un peu de tout là-dedans et même si elle connaissait un minimum ses goûts musicaux, elle n’avait aucune idée de la comédie musicale ou du concert live qu’il choisirait. Quelques secondes s’écoulèrent avant que le jeune homme ne finisse par lever le boitier du concert de Coldplay, comme pour lui demander si un tel choix lui convenait. Un grand sourire apparut sur les lèvres d’Emma. Ce dvd était un cadeau de son petit frère, et elle avait dû voir le concert une bonne demi-douzaine de fois. Elle acquiesça d’un signe de la tête, enthousiaste. Elle admirait beaucoup ce groupe, dont elle fredonnait souvent l’air des chansons. Et puis, il fallait dire que voir Chris Martin apparaitre sur son poste de télévision n’était pas désagréable non plus… « Coldplay ? C’est parfait ! » Répondit-elle avec entrain, ravie à l’idée de pouvoir revoir ce concert qu’elle appréciait tant. Will commença à ranger les boitiers sur l’étagère et Emma suivit le geste du regard, veillant à ce que tout soit bien remis à sa place.

Puis Will se leva et s’approcha de la télévision, insérant le dvd dans le lecteur se trouvant juste en dessous. Il se mit ensuite à l’aise, retirant son veston avant de desserrer et de balancer sa cravate un plus loin, d’un geste légèrement désinvolte. Retroussant ses manches, il se retourna vers Emma qui l’observait avec des yeux ronds – ou toutefois encore plus ronds que d’habitude. Elle ne pouvait s’empêcher de scruter le regard de son ancien petit ami. Elle aurait tellement aimé voir ce qu’il lui traversait l’esprit, pour une fois. Malheureusement, elle devait se contenter d’interpréter à sa manière les coups d’œil qui lui jetait, les sourires qu’il lui lançait ou les paroles qu’il prononçait, d’une voix plus ou moins assurée. La jeune femme se mordit la lèvre, essayant d’échapper au regard clair du professeur d’espagnol. Il arriva enfin à la hauteur du sofa dans lequel était installée Emma, et se pencha vers elle doucement. Emma retint sa respiration, surprise. Heureusement, il ne fit que remettre bien en place le plaid qui était déjà sur elle. Elle ne dit rien, se contentant de le suivre une fois de plus du regard, et quand il s’assit près d’elle, elle se rendit compte que son regard pouvait être malvenu. Elle se redressa alors, et posa son regard sur l’écran de télévision. Elle avait remarqué la distance que Will avait installée entre eux. Dans un sens, ce n’était pas plus mal. Après tout, les choses se devaient d’être parfaitement claires dans l’esprit de chacun : elle était prise, elle avait un petit ami répondant au nom de Carl. Et malgré ses sentiments à l’égard de celui qui se trouvait à ses cotés, elle ne pouvait se permettre d’être trop ambigüe. Ce ne serait pas correct.

Will pianota sur la télécommande, et le concert commença, les premières notes de musique s’élevant dans le salon. Un sourire apparut sur les lèvres de la conseillère d’orientation. Il s’agissait de « Fix You », l’une de ses chansons préférées. Elle entendit un soupir à ses cotés, et jeta un furtif coup d’œil vers sa droite, où était installé Will. Celui-ci se leva, se dirigeant vers un interrupteur. Levant un sourcil interrogateur quand il éteignit la lumière, la jeune femme ressentit un malaise. L’obscurité la rendait légèrement anxieuse. Être seule avec l’homme pour lequel elle nourrissait des sentiments qu’elle aurait dû oublier, était déjà une chose difficile, compte tenu du fait qu’elle devait toujours faire attention à ses moindres faits et gestes, mais également à ses paroles. L’obscurité rendait soudainement les choses plus intimes, presque secrètes. Heureusement, elle n’eut pas le temps de méditer là-dessus car lorsque la voix de Chris commença à chanter les premières paroles de la chanson, celle de Will s’y mêlant. Il venait de se retourner, lui faisant désormais face. Sa silhouette se découpait dans l’obscurité, se reflétant seulement grâce à la lumière de la télévision derrière lui. Emma déglutit, mal à l’aise. Les paroles qu’il chantait, elle aurait pu les prendre pour elle. A travers celles-ci, elle avait l’impression qu’il s’adressait à elle en particulier. « When you try your best but you don’t succeed… when you lose something you can’t replace… when you love someone but it goes to waste ». Confuse, Emma écarta une mèche de ses cheveux, ne quittant pas Will du regard. Son cœur s’emballa à nouveau, partant dans une course effrénée qu’elle ne parvenait plus à contrôler.

Le professeur d’espagnol finit par se rassoir à coté d’elle, Emma continua de l’observer, bouche bée. Le souvenir du baiser échangé avant l’été lui revint à l’esprit, et la proximité entre eux deux ne l’aidait pas à le chasser. Elle se souvint précisément de la scène, comme si celle-ci s’était déroulée la veille. Elle qui revient dans les couloirs, furieuse après une dispute avec Figgins par rapport à la suppression du Glee Club... Lui qui l’arrête au beau milieu du couloir, surpris... Elle qui l’accuse de ne rien faire, de rester les bras ballants face à la situation, de ne pas essayer d’agir pour conserver ce glee club qui faisait pourtant sa fierté... Car certaines choses valaient la peine de se battre… Lui dont le sourire s’installe sur les lèvres, avant de lui demander si elle ne parle que des enfants... Elle qui fuit, ne voulant pas être confrontée à ce genre de conversation… Et puis, la déclaration. Le « je t’aime, Emma ». Vint ensuite le baiser. Emma se souvint qu’en cet instant, ses pensées s’étaient brouillées dans son esprit troublé. Elle se souvint avoir oublié le dentiste avec qui elle sortait depuis quelques jours seulement, oublié que ce même homme qui l’embrassait l’avait blessée, oublié qu’elle s’était juré de le bannir de ses pensées, de s’empêcher de l’aimer.

Emma sursauta quand Will continua à chanter. Elle posa une main sur sa joue brûlante et écrasa discrètement la larme qui menaçait de rouler sur cette même joue. Posant de nouveau son regard sur Will, elle ne parvenait plus à retrouver le fil de pensées, les questions sans réponses se succédant son esprit, les doutes s’accumulant. Il souriait, et elle lui répondit de la même façon, bêtement peut-être, mais sans s’en rendre compte. Le regard de Will fuit un instant, avant de venir s’ancrer de nouveau dans celui d’Emma qui était immobile, se laissant bercer par les paroles que Chris Martin seul continuait de chanter. Le silence qui s’était installé entre Will et Emma était légèrement perturbant pour cette dernière. La voix de la rouquine s’éleva alors dans un murmure presque inaudible, tandis qu’elle-même chantonnait les paroles de la chanson. « And high up above or down below when you're too in love to let it go. But if you never try you'll never know, just what you're worth ». Se rendant compte de la signification que les paroles pouvaient avoir, elle se tut soudainement, suivant du regard le bras de Will qui s’était étendu sur le dossier du sofa. Ses doigts étaient si proches d’elle qu’il aurait pu la toucher sans problème. Toutefois, il fit bien attention à ne pas le faire et intérieurement, Emma l’en remerciait pour ça. C’était déjà assez difficile comme ça pour elle, alors elle n’imaginait même pas ce que cela ferait si… bref.

La jeune femme secoua la tête, essayant de se défaire de l’emprise que le regard de Will avait sur elle. Elle finit par se racler la gorge une nouvelle fois, gênée par la situation. Elle chercha un moyen de détourner l’attention, comprenant que les paroles de la chanson qu’elle venait de chanter étaient trop ambigües dans leur situation, et que Will devait certainement se faire des illusions – fondées, certes – sur les sentiments qu’elle avait pour lui. Elle détourna finalement le regard qu’elle posa sur son écran de télévision. Grâce à l’obscurité de la pièce, il était peu probable que Will puisse voir les rougeurs qui étaient réapparues sur ses joues. Sans quitter l’image de Chris Martin, Emma prit la parole, s’adressant à Will : « C’est… hm, une très belle chanson. Je suis contente que tu aies choisi ce groupe, d’ailleurs » Dit-elle sur un ton calme. Une idée lui vint soudainement en tête. Elle se retourna vers Will et ajouta : « tu devrais proposer aux New Directions de chanter une de leurs chansons. Je suis sûre que ce serait un spectacle merveilleux ». Elle fit une pause, réfléchissant un instant. Elle imaginait un duo sur une chanson de Coldplay. Etrangement, ce n’est pas à Finn qu’elle pensa, mais à Puck en duo avec Rachel. Oui, ce serait fabuleux. Emma lança un sourire à Will avant de se pencher vers la table et d’attraper un verre d’eau dont elle but quelques gorgées, tout en espérant que cela lui remettrait les idées en place, ce qui n’était malheureusement pas gagné. Reposant le verre tout en douceur sur la table, elle se réinstalla sur le sofa.

Elle sentait le regard de Will posé sur elle, mais elle résista à l’envie de se tourner vers lui. Depuis le début, les yeux clairs du professeur d’espagnol avaient le don de la rendre confuse, et vu son état comprenant vertiges, bouffées de chaleur et maux de tête, il était plus sage qu’elle reste ainsi. A l’écran, Chris Martin commença à chanter « Talk », l’un de ses titres phare. Emma resta silencieuse devant cette image, se laissant emporter par la voix de l’Anglais. La sueur commençait à perler sur ses tempes, et Emma fronça légèrement le nez. Elle avait vraiment un problème avec la transpiration… cela dit, tant qu’il n’y avait pas d’odeur, cela la dérangeait moins. Elle sourit, puis rit franchement à cette idée avant de s’arrêter net, se rappelant la présence de Will à ses cotés. Elle lui jeta un coup d’œil et lorsqu’elle vit que son attention était posée sur elle, elle s’empressa de fuir de nouveau son regard. Elle ferma doucement les yeux, laissant la voix de Chris Martin la bercer. Elle remua légèrement sur le sofa et sa main droite et brûlante se posa sur quelque chose. Elle ouvrit grand les yeux et se retourna, constatant que sa main était sur celle de Will. Gênée, elle la retira et son regard rejoignit une fois de plus l’écran. « Je… d-désolée » Bégaya-t-elle tout en s’excusant maladroitement. Quelle idiote !
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyJeu 21 Avr - 22:44

    J'avais beau fixer son visage, celui qui affichait toujours un air paisible et serein, je ne pouvais pas lire dans ses pensées. Pourtant, j'aurais bien aimé savoir tout ce qui se passait dans sa tête à cet instant précis. Je voyais son regard me fixer tout comme le mien le faisait avec son visage fatigué. J'espérais surtout que ma présence ne la dérangeait pas, après tout, je lui avais un peu imposé ma présence pour le reste de la soirée. Seulement je ne voulais surtout pas la laisser seule dans cet état, elle était trop faible pour pouvoir se débrouiller toute seule, c'était d'ailleurs pour cela que je me demandais bien pourquoi Carl n'était pas à ses côtés ce soir. En tant que petit-ami, il aurait dû être présent, à ma place, à être aux petits soins pour la rouquine. Après, je ne jugeais certainement pas, il était peut-être trop occupé, bloqué quelque part ou encore Emma ne l'avait peut-être même pas prévenu de son état. Elle demeurait tout de même forte, je voyais bien qu'elle essayait de tout faire pour cacher ses frissons ou autres maux devant moi. A mes yeux, malgré sa phobie et tout ce que l'on pouvait dire sur sa façon d'agir que Sue décrivait de ''coincée'', c'était la femme la plus impartiale et la plus courageuse que je connaissais. Certes, elle avait son côté sensible et fragile, mais malgré tout, elle faisait tout son possible pour passer outre et affirmer ses idées et ses opinions. Je l'admirais pour ça. Quand je la voyais se défendre du mieux qu'elle pouvait face à Sue et ses moqueries sur sa phobie, cela me donnait un peu plus de force et d'envie de renvoyer balader Sue et ses remarques minables sur mes cheveux -ou plutôt mes bouclettes. Un sourire étirait mes lèvres alors que je me décidais enfin à lâcher son visage, qui avait toujours su m'apaiser, du regard un instant …

    Elle avait l'air étonnée de me voir rester et même lui proposer de regarder quelque chose qui pourrait nous occuper, et lui faire oublier son mal, pour la fin de la soirée. Mais elle ne disait rien pour me convaincre de partir, qu'elle saurait se débrouiller sans moi. Peut-être me connaissait elle si bien qu'elle savait d'ores et déjà que je ne partirais pas, même si elle me suppliait de le faire. Il était vrai que je n'avais pas envie de partir tout d'abord car Emma n'était pas en état de rester seule ce soir, mais également, et ça je n'osais pas le lui dire, parce que j'étais bien, là, avec elle. Même si je n'étais jamais venu chez Emma, pour cause nos premiers rendez-vous s'étaient tous déroulés chez moi, je me sentais à l'aise dans son salon, je me sentais encore mieux que dans mon environnement. Presque aussi bien que lorsque j'étais sur scène, la présence de celle pour qui j'éprouvais encore des sentiments forts en était surement la raison. Alors que je regardais les boitiers de films, une question me vint à l'esprit : pourquoi cela n'avait-il pas marché entre nous ? Je secouais la tête négativement en affichant un sourire ironique, les choses s'étaient certainement enchainées trop rapidement, après tout, je venais de quitter ma femme et de conclure mon divorce alors que son mariage a elle avait été annulé quelques temps avant. Nous avions été tellement pressés de nous mettre ensemble, que tout était allé trop vite, autant pour elle que pour moi, d'ailleurs. Si seulement nous avions pris le temps de mettre les choses au clair et de construire quelque chose qui tiendrait et pas qui s'effondrerait après des erreurs idiotes … Maintenant, j'essayais de cacher mes sentiments tant bien que mal, mais ne pas montrer à quelqu'un qu'on l'aime était une tâche plus que difficile, pour ne pas dire impossible. Surtout lorsque cette personne est en couple et apparemment heureuse ainsi. J'aimais Emma, ça j'en étais à présent sûr et certain, seulement si je l'aimais vraiment, je devais la laisser être heureuse avec Carl, parce qu'après tout lorsque l'on aime une personne, on ne veut que son bonheur. Avec ou sans nous …

    Bizarrement, le fait que le boitier du film ''Titanic'' soit aussi usé ne m'étonnait pas tant que ça. Cela prouvait que la rouquine l'avait regardé à maintes reprises. Même si nous n'avions jamais eu l'occasion de parler de cinéma ensemble, je l'avais toujours vu aimant ce genre de film là. C'était tout elle. Alors que je sentais son regard sur moi, l'idée que Carl arrive et me surprenne en train de m'occuper comme je le faisais d'Emma, refit surface dans mon esprit. Ce que je faisais, ce que l'on faisait, n'était pas sain du tout, ni pour son couple, ni pour mes sentiments -et les siens ?. Je soupirais doucement, alors que je me relevais en direction de la télévision.

    Emma avait apparemment l'air d'aimer mon choix de live. J'avais finalement choisi Coldplay, car j'appréciais beaucoup ce groupe, puis beaucoup de leurs musiques et leurs paroles me correspondaient. Je me mettais donc à mes aises en quittant mon veston et en retroussant mes manches, sous le regard étonné de la conseillère d'orientation. Alors que je me penchais vers elle, je sentis sa respiration se couper et je pouvais lire la surprise dans son regard. Je ne fis que remonter le plaid sur elle, même si, à la vue de sa réaction, elle devait s'attendre à un autre geste de ma part. L'embrasser ? Bien sûr que l'idée traversait souvent mon esprit, mais je ne devais pas, je ne pouvais pas. Cela pourrait tout gâcher entre elle et Carl, mais ce qui me faisait le plus peur c'était d'à nouveau détruire notre relation et oublier l'alchimie qui régnait entre nous. Après le baiser échangé avant les vacances d'été, nous nous étions évité pendant un bon moment, nous ne nous regardions plus, nous ne nous parlions même plus … Et je devais avouer qu'elle m'avait énormément manqué et que je m'en étais réellement voulu après coup, même si sentir à nouveau ses lèvres sur les miennes n'avait pas de prix à mes yeux. Je m'installais donc à ses côtés, un léger sourire flottant sur mes lèvres, faisant tout de même attention à garder une certaine distance entre nous. Ce n'était pas que je n'avais pas envie de tomber malade par risque de contagion, c'était parce que ce serait plus simple pour moi, étant donné ce que je ressentais pour elle. Elle était avec Carl, cela se devait d'être clair dans mon esprit, rien ne devait se passer entre nous, du moins pas tant qu'elle était avec le fameux dentiste. Me faire de fausses idées, me ferait plus souffrir qu'autre chose.

    Après avoir éteint la lumière au-dessus de nos têtes et avoir pris possession de la télécommande, les premières notes de la chanson ''Fix You'' se firent entendre. Je la voyais écarter une de ses mèches rousses de devant ses yeux si bruns alors que je chantonnais les quelques paroles de la chanson. C'était seulement en entendant les premières notes se jouaient que les paroles m'étaient revenues ; elles nous correspondaient tellement que j'avais peur que Emma les prenne pour elle, même si au fond, une partie de moi le souhaitais secrètement. Je sentais son regard suivre mes mouvements alors que je me rasseyais à côté d'elle, trop proche d'elle à mon goût. Un silence s'était installé, un silence que je prenais comme un moment de réflexion, pendant lequel elle comme moi partait dans ses pensées, se perdait dans les souvenirs. Je ne savais pas vraiment quoi penser à ce moment.

      EMMA ▬ « And high up above or down below when you're too in love to let it go. But if you never try you'll never know, just what you're worth »


    Mon bras s'installait le long du dossier du sofa, suivit très attentivement par le regard d'Emma alors que je réalisais la signification de ces paroles. Je voyais bien que mon geste l'a perturbé, mais je fis bien attention de ne pas la toucher, ce n'était en aucun cas mon intention d'ailleurs. Sa voix si spéciale avait réussi à me faire sourire, bêtement, sans raison valable. Nous nous fixions, suivant doucement les traits du visage de l'autre, écoutant le chanteur du groupe en fond. Elle secoua la tête et rompit le contact visuel qui s'était établi entre nous. Un raclement de gorge qui n'était pas le mien se fit entendre, comme si elle voulait fuir mon regard, mais également me le faire comprendre. Mon regard se dirigeait alors vers l'écran de télévision, la sentant plutôt gênée par la situation.

      EMMA ▬ « C’est… hm, une très belle chanson. Je suis contente que tu aies choisi ce groupe, d’ailleurs »


    Je souriais légèrement en entendant sa voix transperçait l'obscurité, prenant toujours soin de ne pas la regarder. C'était tout de même difficile, j'aimais tellement me perdre dans son regard brun … De toute façon, à présent dans le noir, il m'était difficile de bien le percevoir, même si mes yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité. Je ne lâchais pas l'écran du regard en lui répondant d'une voix légère, et douce :

      WILL ▬ « Je suis moi-même content que mon choix de groupe te plaise, j'aime vraiment beaucoup leur style musical. Cette chanson est magnifique … »


    J'avais envie de rajouter qu'elle nous correspondait plus que bien, mais ses sentiments envers moi, tout ça était encore flou. Je me retins donc, pensant que cela ne ferait qu'ajouter des tensions déjà existantes. Je passais une main légère dans mes cheveux bouclés, soufflant discrètement comme pour vider tout ce que je contenais depuis le début de la soirée. Allez savoir pourquoi, je sentais le rythme de mon cœur légèrement s'accélérer, en tout cas assez pour que j'ai l'impression de l'entendre battre.

      EMMA ▬ « tu devrais proposer aux New Directions de chanter une de leurs chansons. Je suis sûre que ce serait un spectacle merveilleux »


    Je la vis se retourner dans ma direction, du coin de l'œil. Je gardais tout de même mon regard sur l'écran pour le moment, réfléchissant à l'idée dont elle venait de me faire part. Après un moment d'hésitation, je me retournais également vers elle, affichant un léger sourire. Elle avait décidément toujours les bonnes idées avant moi. Ce n'était pas une mauvaise idée du tout, cela pourrait plaire aux élèves et je suis sûr que certains d'entre eux trouverait une chanson du groupe qui lui correspondrait, comme moi avec ''Fix You'' qui résumait un peu -beaucoup ?- ma relation avec la rouquine.

      WILL ▬ « Tu as toujours les bonnes idées, Emma. Je n'ai jamais pensé à faire travailler mes élèves sur ce groupe et effectivement cela pourrait être une bonne expérience pour eux. »


    Je continuais de réfléchir silencieusement alors qu'elle se penchait vers la table basse pour attraper son verre d'eau. Je fixais un point invisible en face de moi, la bouche légèrement ouverte, pensant aux duos et aux solos possibles. Je devrais proposer ce thème à mes élèves prochainement, je suis certain que cela les inspirerait. Emma cacha le point invisible que je fixais quelques secondes auparavant en se réinstallant, mes yeux se reposèrent donc sur elle. Décidément …

    Mes sourcils se fronçaient légèrement et j'affichais un air amusé en entendant Emma rire doucement pour je ne sais quelle raison. Lorsqu'elle croisé mon regard, je vis, malgré l'obscurité, qu'elle se sentait gênée ou prise en flagrant délit, ce qui eut pour effet de me faire rire doucement à mon tour. J'aimais lorsqu'elle affichait cet air désemparée. Je gardais mon regard sur elle quelques secondes de plus, voyant qu'elle ne se retournerait pas vers moi, avant de le déposer sur l'écran encore une fois. Cette fois se furent les notes de ''Talk'' qui commencèrent à résonner dans la pièce, la voix du chanteur prenant le dessus sur le silence qui s'était installé. Je sentis Emma bouger sur le sofa et je sentis également une certaine chaleur se poser sur ma main. Je me retournais alors vers la conseillère d'orientation, automatiquement puisque cela ne pouvait venir que d'elle, nos regards se croisèrent. Le sien étonné, autant que le mien, ou même plus. Sa main quitta la mienne, dans un geste bref et discret j'essayais de la rattraper, mais Emma fut plus rapide. Je la vis reposer son regard sur l'écran alors que je continuais de la regarder.

      EMMA ▬ « Je… d-désolée »


    Étrangement, je me sentis mal à l'aise également, je me réinstallais alors correctement sur le sofa avant de m'empresser de lui répondre, ne lâchant pas du regard le chanteur qui était apparu à l'écran.

      WILL ▬ « Non non, euhm, ce-ce n'est pas grave. C'est moi. »


    Je me frappais intérieurement pour avoir réagis de la sorte. On aurait dit un adolescent qui a son premier coup de cœur. Un nouveau silence s'installa, aucun de nous deux ne voulait apparemment reprendre la parole ou briser ce léger silence, qui juste après cet événement, était gênant et pesant.

    Plusieurs chansons étaient à présent passées et ni Emma, ni moi, n'avions reprit la parole. Je préférais ne rien dire, plutôt que de dire quelque chose qui ne fallait pas. Je me figea lorsque je sentis une légère pression sur mon épaule, qui n'était rien d'autre que la tête de Emma qui avait fini par s'endormir. Depuis tout à l'heure, je la voyais somnoler et elle avait finalement cédé aux bras de Morphée. J'essayais de bouger un minimum en faisant passer mon bras autour de ses épaules, me sentant coincé dans la position dans laquelle j'étais avant. Mes yeux commençaient également à se fermer, mais j'essayais tout de même de lutter, ne me demandez pas pourquoi. Finalement, ma tête fini par se poser sur celle de la rouquine, m'endormant à mon tour.

    ♣ ♣ ♣

    J'ouvrais les yeux avec difficultés en entendant la porte s'ouvrir. Je passais une main lasse -celle qui était libre, pas celle qui était sur le bras de Emma- sur mon visage encore endormi. Je tournais la tête vers l'entrée, prenant soin de ne pas réveiller la conseillère d'orientation, essayant de voir qui venait d'entrer. C'est avec une certaine appréhension que je reconnaissais le visage de Carl.
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MessageSujet: Re: 05. [Pillsbury's] My sweetest downfall.   05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. EmptyVen 22 Avr - 18:31

05. [Pillsbury's] My sweetest downfall. Carlsign

RP écrit selon le point de vue de Carl Howell




« Non non, ne viens pas. Ce n’est pas la peine, de toute façon je ne fais que dormir. Ne t’en fais pas pour moi, ça ira sûrement mieux demain. Passe une bonne journée ». Carl fronça les sourcils en voyant le sms de sa petite amie, qui ne souhaitait pas qu’il vienne lui tenir compagnie alors qu’elle se disait souffrante. Anxieux, le dentiste relut plusieurs fois le sms, avant de se résigner et de reposer son portable sur son bureau. Poussant un soupir, il observa son cabinet d’un air las. Annuler ses rendez-vous de l’après-midi n’aurait pas été un souci pour lui. Bien au contraire, il aurait préféré le quitter le plus rapidement possible afin de retrouver Emma. Il l’imaginait déjà, paniquant à l’idée que les microbes aient pu l’atteindre. Cette image ne le faisait pourtant pas sourire. Il savait à quel point la phobie d’Emma était contraignante, et que le moindre symptôme la mettait dans tous ses états. C’était pourtant ce qui lui avait plu, au début. Ses petites manies, son hygiène parfaite et son adoration pour Mr Propre. Il n’avait pas mis longtemps à succomber au charme de la conseillère, et encore moins de temps avant de lui proposer un rendez-vous. Cette pensée arracha un nouveau soupir au beau brun dont le regard clair se posa de nouveau sur son portable. Malgré les mots de la rouquine, il n’avait pas envie de la laisser seule. Il avait comme un mauvais pressentiment…

Carl sursauta presque en entendant quelqu’un taper à la porte de son cabinet. Levant un sourcil, le dentiste se dirigea vers la porte, délaissant son portable là où il l’avait laissé. Il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec une dame d’une quarantaine d’année qui tenait la main à une fillette : son prochain rendez-vous. La tuile. Mère comme fille étaient insupportables et rechignaient pour un rien. Mais lui, il n’y pouvait rien si elles avaient hérité de la même dentition… dentition qui était loin d’être un cadeau, et ce pour les deux femmes comme pour le dentiste. Il leur adressa un sourire forcé, laissant dévoiler une rangée de dents blanches et impeccables, avant de serrer les mains de la mère, puis de la fille. Celle-ci se mit à courir vers le fauteuil dans lequel elle s’allongea aussitôt. Le dentiste la suivit du regard, déglutissant avec difficulté quand il se souvint de l’haleine de la petite. C’est parti pour une heure en enfer…

*

Carl jeta un coup d’œil à son réveil et grogna une nouvelle fois. Il était passé minuit et il ne dormait toujours pas. Etendu sur son lit, il roula sur le dos et étira ses bras avant de croiser ses mains au niveau de sa nuque. Son regard était posé sur le plafond qu’il parvenait à voir, son regard ayant eu largement le temps de s’habituer à l’obscurité. Il était soucieux, inquiet. Cela faisait plusieurs heures qu’il essayait de tomber dans les bras de Morphée, en vain. A chaque fois qu’il fermait les yeux, il imaginait Emma chez elle, seule et paniquée. Il ne parvenait pas à effacer cette image de son esprit, et c’était certainement ce qui l’empêchait de s’endormir. Il jeta un coup d’œil vers la place vide à ses cotés, et ne put s’empêcher de soupirer. Il aurait tellement voulu y voir le visage de sa petite amie, pouvoir la prendre dans ses bras ou même la regarder dormir, tout simplement. Malheureusement, cela n’était encore jamais arrivé, pour la simple et bonne raison que dès qu’il lui faisait des sous entendus, le visage de la conseillère d’orientation se décomposait. Il savait que sa phobie était un frein à leur relation. A vrai dire, depuis qu’Emma lui avait être toujours vierge, il avait comprit que les choses ne seraient pas simples.

Levant les yeux au ciel, il serra les dents quelques secondes, sur les nerfs. Son regard finit par se diriger vers son portable, qu’il prit dans ses mains. Le déverrouillant, il constata avec une certaine appréhension qu’Emma ne lui avait toujours pas donné de nouvelle. Il se redressa sur son lit et s’assit au bord de celui-ci, se prenant la tête entre les mains. Il ne pouvait s’en empêcher. Il avait beau savoir qu’il était tard, il ne parvenait pas à fermer l’œil et il savait que c’était dû à Emma. Son mauvais pressentiment ne l’avait pas quitté, et le manque de nouvelles l’inquiétait d’autant plus. D’ordinaire, elle lui aurait envoyé un petit sms pour le rassurer et lui dire que tout allait bien mais là, rien. Pas un seul appel, ni le moindre message malgré ceux que lui avait envoyé le dentiste. La patience de ce dernier avait des limites, et son inquiétude aussi. Il finit par se lever d’un bond, déterminé. Il se dirigea vers son placard et enfila un jean, une chemise froissée et un pull. Après avoir trouvé ses chaussures de ville, les premières qu’il trouva, il prit son manteau et quitta l’appartement.

*

Garant sa voiture dans la rue, Carl leva les yeux vers la fenêtre de l’appartement d’Emma. Il n’avait pas mis longtemps à arriver, la circulation étant fluide à cette heure avancée de la nuit. Maintenant qu’il était là, le dentiste regrettait un peu son geste impulsif. A l’heure qu’il était, la jeune femme devait être en train de dormir, et il ne ferait que la réveiller pour pas grand-chose, au final. Hésitant, il mit quelques minutes avant de se décider et de sortir de sa voiture : il savait que s’il retournait chez lui sans savoir si elle allait bien, il passerait une nuit blanche. Or, vu le nombre de rendez-vous qu’il avait le lendemain – un samedi, les pires journées de travail pour un dentiste – il ne pouvait se le permettre. Il ne tarda pas à s’introduire dans l’immeuble et, ne prenant pas la peine d’utiliser l’ascenseur, il monta les marches des escaliers avec rapidité. Quand il arriva enfin devant la porte de l’appartement, il souleva le tapis et attrapa les clés : ce qui était tellement cliché qu’il se demandait comment elle avait fait pour ne pas se faire cambrioler. Il inséra la clé dans la serrure, et après un nouveau moment d’hésitation, poussa la poignée et entra dans l’appartement.

Une chanson d’un groupe qui lui était familier lui parvint et il fronça les sourcils, immobile dans l’entrée. Emma était-elle insomniaque aussi ? Secouant la tête, il fit quelques pas et tourna la tête vers le salon. Il se figea de nouveau lorsqu’il vit le spectacle qui se jouait sous ses yeux. Emma était bel et bien dans le sofa du salon, mais elle n’était pas seule. Dans les bras l’un de l’autre, se trouvaient Will et Emma. Carl mit quelques secondes avant de comprendre qu’il ne rêvait pas, et que c’était bel et bien la réalité. La colère monta en lui et il secoua la tête violemment. Soudainement, elle ne paraissait pas si malade que ça, dans les bras de son ex petit ami. Le dentiste lança un juron, hors de lui. Sur le sofa, il vit Will s’agiter légèrement et quand il ouvrit les yeux, Carl lui envoya un regard noir avant de tourner les talons, incapable de rester une seconde de plus dans cette pièce. Il fit quelques pas et claqua la porte derrière lui quand il quitta l’appartement. Il resta quelques secondes sur le palier, essayant de se calmer. Toutefois, il ne s’attarda pas et traversa le couloir rapidement. Il entendit une voix derrière lui, une voix cassée qui criait son nom. « Carl ! Attends ! ». La voix d’Emma. Ne prenant pas la peine de s’arrêter, il s’engagea dans la cage d’escalier et dévala les marches deux par deux. Une minute ou deux plus tard, il se retrouvait dans sa voiture, le front posé sur le volant. Il se sentait trahi, trompé. Les larmes de fureur finirent par voiler son regard et il passa la paume de sa main contre ses paupières, afin de les écraser. Il fit démarrer la voiture et reprit la route, non sans amertume. Cette nuit, de nombreuses choses avaient changées.

RP clos

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