En cette dernière heure avant la pause ( pas trop tôt dites donc ! ), Katie assistait à ce merveilleux cours qu'était celui d'Histoire. Comme à son habitude, elle s'était assise dans le fond de la classe sans avoir la moindre intention d'écouter un traître mot de la matière sur laquelle elle allait être interrogée le lendemain. À son humble avis, les Irlandais auraient mieux fait d'accepter la domination britannique. De même, les Français auraient franchement pu fermer leurs caquets au lieu de faire la révolution. Si certains dominent, c'est qu'il y a une bonne raison : ils sont plus forts et plus malins. La moindre des choses était d'admettre qu'on n'était pas à la hauteur et de rester à sa place. Pensant de la sorte, Katie avait trouvé une excellente raison de ne pas écouter l'assommant blabla historique. Elle préférait de loin rester loin du tableau noir et envoyer des sms à ses joyeuses amies afin d'organiser leur sortie du jour ou, en l'occurrence, se faire les ongles. Ses couleurs préférées ? Rouge à bout blanc, assorti à sa tenue de Cherioos. Elle s'employait patiemment pendant cinquante minutes à passer une couche de rouge – sécher - une deuxième couche - sécher - une couche de blanc – sécher – et une deuxième couche de blanc. Elle était en train de souffler doucement sur cette dernière quand la cloche sonna. Si elle s'appliquait autant dans ses cours que pour sa pose de vernis, elle serait sans doute la première de classe, et de loin. Heureusement pour elle, elle avait des choses bien plus importantes à faire que d'étudier. Comment voulez-vous renvoyer une image aussi parfaite que la sienne en s'enfermant dans une chambre obscure tout l'après-midi ? Sa peau deviendrait blanchâtre ( enfin ce qui est blanchâtre pour Katie étant juste normal pour le commun des mortels ), ses yeux auraient l'air fatigué et il est certain qu'elle grossirait à force de rester assise. Hors de question. L'étude nuit gravement à la condition physique, sachez-le !
N'ayant rien sorti pour le cours excepté ses flacons rouge et blanc, la jeune prétendue étudiante n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour ranger ses affaires dans son sac et se hâta hors de la salle de cours qui avait désormais une terrible odeur d'adolescents concentrés. Une fois dans les couloirs elle abandonna sa démarche hâtive et recommença à se déhancher, la tête haute, digne des plus grands mannequins de son temps. Elle devrait d'ailleurs penser à rentrer dans une agence. Certes, son rôle important au sein des cheerleaders lui demandait beaucoup de temps et d'investissement. Bien sûr, elle avait un rôle très important au collège et une image de marque à conserver mais plus elle y pensait et plus l'idée lui plaisait. Elle n'avait jamais voulu assumer un job d'étudiant, considérant que c'était quelque chose de dégradant et l'associant à mettre ses mains dans la crasse à longueur de journée mais poser ou défiler semblaient être des activités digne d'elle. Persuadée de son succès prochain, l'arrogante continuait à arpenter les longs corridors, suivant le chemin de son très cher casier. Cependant, il est une chose qui guette tout mannequin et peut, à tout moment, lui être fatal, transformer une brillante performance en un échec honteux : la chute. Patatras ! Pourquoi la jumelle Summer aurait-elle fait exception à la règle après tout ?

Le moins qu'on puisse dire est que la chipie ne s'attendait pas à ça ! Sa première réaction fut d'ouvrir grand la bouche et les yeux, installant sur son visage un air d'imbécile étonnée. Elle jeta des regards frénétiques autour d'elle. Le couloir n'était pas trop encombré mais la pompom girl entendait assez clairement quelques élèves pouffer autour d'elle. Voilà une situation sur laquelle elle allait devoir reprendre le contrôle assez rapidement si elle ne voulait pas qu'on en parle encore le mois suivant. La première chose à faire : trouver le coupable de ce vil outrage ! Il ou elle allait devoir faire des excuses et très vite. La brunette releva les yeux et découvrit une fille à la crinière de lionne penchée sur elle. Bonheur ! Pourquoi fallait-il que ce soit elle qui l'ait renversée ? Elle ne connaissait que trop bien cette garce : il s'agissait la petite copine officielle du beau, du grand Aaron. Vous ai-je déjà parlé du béguin de Katie pour ce jeune homme ? Elle l'a remarqué dès qu'elle est arrivée à Mc Kinley High. Un seul petit obstacle entre eux : cette espèce de poil de carotte en jupette. Comment quelqu'un d'aussi beau que lui pouvait-il sortir avec elle ? La jalouse n'avait pas tardé à trouver la réponse : par dépit. C'est la seule raison valable qu'il pouvait avoir pour préférer un boudin à un superbe futur mannequin. Depuis, Katie s'appliquait à sauver ce pauvre enfant qui se croyait condamné en lui témoignant régulièrement de petites attentions particulières lorsqu'elle le croisait au détour de ses pérégrinations dans l'école. Elles se traduisaient par de petits sourires charmeurs, de subtils clins d'oeil ou encore une bretelle glissant malencontreusement sur son épaule bronzée. Il y avait aussi le fait qu'il fasse partie d'une chorale mais elle était persuadée que l'objet de ses désirs avait un grand potentiel et qu'il pourrait être sauvé – ou transformé en superstar, disque de platine grand minimum – lorsqu'ils seraient ensemble.

Dans l'immédiat, le problème n'était pas le glee club mais bien la mégère qui avait pris une voix aussi fausse que pouvait l'être celle de Katie et déclaré qu'elle était désolée. La brunette aurait pu faire mine de ne pas s'en apercevoir et passer son chemin comme si de rien n'était en se contentant d'un regard plein de haine et de supériorité couplé à une réflexion sur ses cheveux ou sa tenue, par exemple. Cependant, son aînée en avait profité pour caser une remarque sur le Jules tant convoité. En voyant un sourire se loger sur sa face stupide, Katie eu une incroyable envie de se jeter sur elle en hurlant et de l'étrangler, la griffer, la mordre en hurlant des injures de toutes ses forces, jusqu'à ce que ses poumons crient grâce. Elle n'en fit rien, n'étant pas idiote assez pour se livrer à ce genre de sauvageries. Elle se releva très dignement, se mettant plus ou moins à égalité physique avec son ennemie et singea son sourire hypocrite.


« Oh je veux bien croire que jamais tu n'aurais osé. Tu sais, je suis dans un jour de grande bonté, je te pardonne. »


Son sourire grandit et elle fit mine de trébucher puis tira un coup sec sur le sac que la rouquine avait à la main, le précipitant par terre et en faisant tomber quelques unes de ses précieuses affaires à l'endroit où Katie gisait quelques secondes plus tôt. Son air se fit alors faussement désolée.


« Oups, je n'ai décidément pas un très bon équilibre aujourd'hui. J'espère que ça ne va pas te mettre en retard.. »


Bang, elle espérait qu'elle se pencherait vite pour ramasser ses bazars afin qu'elle puisse la dévisager avec un bon coup de genoux bien placé au milieu du visage. Katie était plutôt satisfaite de son coup et, bien qu'il eut été plus sage de reprendre sa route, elle se dit que rester là lui offrirait sans doute d'autres opportunités de la sorte.

[ Je suis désolée s'il reste des fautes ou des tournures de phrases un peu étranges et du petit retard (: ]

En voyant l'incrédulité se peindre sur le visage de sa rivale, Callie fut prise d'une crise de fou rire, qu'elle tenta tant bien que mal de dissimuler. Pourquoi rire alors qu'elle allait s'en prendre plein la figure, demanderez-vous ? Et bien, plusieurs raisons à cela :
1 : Quand Katie s'était rendue compte - après un certain laps de temps, certes, mais pardonnez le à cet esprit simple - que Callie avait mentionné Aaron, sa colère avait redoublée, et si elle avait essayé de le cacher, elle avait piètrement échoué.
2 : La cheerios ne s'en était pas aperçut, mais ses cheveux étaient dans tous les sens, ce qui étaient absolument hilarant puisque depuis qu'elle s'était relevée, elle se prenait pour Miss Monde.
3 : On voyait très nettement ses ongles complètement rayés de par terre, et Callie ne doutait pas un instant que Katie avait mis au moins une heure à les peinturlurer de la sorte. La tête qu'elle allait faire en le voyant !
Le rire de Callie redoubla, et elle manqua de s'étouffer, mais elle tenta de respirer profondément et parvint à se calmer un peu. Ca tombait bien, parce que Katie s'était remise de ses émotions - Oh, comme il est dur de toucher le sol avec ses mains plutôt que d'être élevée 10 centimètres au dessus par ses talons hauts ! - et les choses sérieuses allaient commencer.


« Oh je veux bien croire que jamais tu n'aurais osé. Tu sais, je suis dans un jour de grande bonté, je te pardonne. »


Callie sourit en haussant un sourcil sceptiquement. C'était tout ? Katie allait-elle se rendre à force de se faire humilier ?
C'aurait été bien étonnant de la part de la jeune fille. Callie, sans surprise la vit s'avancer dangereusement d'elle et... Trébucher ! Quelle originalité ! La rouquine observa, furieuse et impuissante, Katie s'accrocher à son sac et le tirer de toutes ses forces par terre sans la moindre subtilité de jeu de théâtre.


« Oups, je n'ai décidément pas un très bon équilibre aujourd'hui. J'espère que ça ne va pas te mettre en retard.. »


Callie fut terriblement tentée de coller son poing dans la figure de la prétentieuse cheerios, mais elle s'abstint, et lui adressa un sourire mielleux.


- Comment veux-tu que je m'énerve ma chère Katie ? Je vais voir mon merveilleux petit ami, et rien ne pourra attaquer mon moral ! D'ailleurs je ne doute pas que, comme tu l'as si bien dis, étant dans un jour de bonté, tu prendras un plaisir immense à m'aider à ramasser mes affaires !


Callie tira sèchement sa brune rivale vers le sol, et elles se retrouvèrent toutes deux accroupies. Tendit qu'elle ramassait ses affaires rapidement, elle ne quitta pas du regard les yeux de Katie. Une fois son sac refermé, elle daigna lâcher le poignet de la jeune fille, et observa, désemparée, la main qui suivait.


- Oh mais... Katie, mon dieu ! C'est quoi cette pose de vernis ? Il y avait des cailloux dans ton pinceau ou quoi ? Franchement, je te pensais au dessus de ses étourderies ! C'est vraiment laid, le rouge dépasse sur le blanc ! Vas t'acheter tout de suite des gants pour cacher le massacre, conseil d'amie !


La membre des New Directions se leva et regarda une nouvelle fois de haut son adversaire. Elle se délectait déjà de l'impact qu'auraient ses paroles - quand elles auraient enfin atteintes le cerveau de son interlocutrice, bien sûr - sur la précieuse cheerios.

[ Point du tout, ta réponse est super, et deux jours, ce n'est pas énorme La mienne est assez courte par contre, je la retoucherais peut-être un peu plus tard, si j'ai de l'inspiration =) ]