Choriste du mois


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 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday

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Eanwen
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MessageSujet: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyDim 13 Mar - 21:40

05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday PDVD_142

Citation :
Cher journal,

Les pauses déjeuners prises en salle des professeurs pouvaient parfois s’avérer bénéfiques. Pour cela, il fallait bien entendu faire abstraction du troupeau de buffles qui enseignaient les matières scientifiques, et qui enfournaient les hamburgers à la chaîne. Un supplice pour mes rétines !
Ce midi, alors que j’étais en train de siroter ma boisson énergisante, à l’écart de la masse professorale nauséabonde de McKinley, je surpris une conversation entre Esméralda et le poil de cul frisé.
Il était question de rapports sexuels ! Oui, cher journal de rapports sexuels ! Schuester voulait savoir si elle avait déjà consommé avec le dentiste. Et, d’une niaiserie implacable digne de Paris Hilton, la rousse s’était mise à glousser et à se tortiller sur sa chaise, tel un lombric. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour en arriver à la conclusion suivante : la rousse était encore vierge ! Et si je parvenais à lui faire surmonter sa phobie des microbes, j’étais sure qu’elle ne le resterait pas très longtemps ! Un large sourire de winner se dessina sur mes lèvres, car je venais de trouver un nouveau moyen de faire de la vie de Schuester un enfer ! Un enfer, dont il ne se relèverait jamais !

Sue Sylvester, January 21st, 2011

Vendredi 28 Janvier

« Tic, Tac, Tic, Tac, Tic, Tac »
Assise derrière mon bureau, j’observais la pendule accrochée au mur, le regard rempli d’avidité. La fin des cours était proche, et j’étais sur le point de mettre mon plan à exécution. Un peu plus tôt dans la journée, la rousse avait reçu une lettre de ma part. Une lettre dans laquelle je lui faisais part de mon intention de me suicider. La rumeur débile lancée par cette raie du cul de Gossip Glee était tombée à pic et j’avais su en tirer profit!
La mort de Sue Sylvester était programmée ce jour, à dix-huit heures tapantes, dans la chaufferie du lycée. Si cette bouffonne en informait quelqu’un, j’avais promis de la tuer avant de quitter la surface du monde.
Esméralda avait une dent contre moi. Mais je savais qu’elle ne resterait pas sourde à cet appel à l’aide. Elle me rejoindrait dans les sous sols, à la nuit tombante, pour tenter de me dissuader de mettre fin à mes jours. Et sans le savoir, elle irait se jeter tout droit dans la gueule du loup.
La sonnerie stridente de dix-sept heures se mêlait à mes ricanements machiavéliques. Tout était prêt et la nuit promettait d’être inoubliable. Autant pour la rousse que pour moi.

Préparer la chaufferie pour ce petit jeu nocturne m’avait pris une bonne semaine. Pas moins de trois défi attendaient la Jeanne d’Arc du lycée. J’allais la pousser dans ses derniers retranchements pour lui permettre de surmonter ses tares, et ses phobies. Une fois que la vierge serait passée entre mes mains divines, elle deviendrait une bête de sexe. Carl Howell serait au premières loges pour en profiter. Quant à moi, j’assisterais à la descente aux enfers de la choucroute sur pattes, à ses côtés. Je savais que le mollusque mono-neuronal schuesterien ne s’en remettrait pas. Pour une raison que j’ignorais, il était amoureux transi de la rousse.

Tapie dans la pénombre, je ne quittais plus des yeux la porte de la chaufferie. D’ici quelques minutes, une Esméralda inquiète ferait irruption dans la chaufferie, et le piège que je lui avait tendu se refermerait sur elle. J’en trépignais d’avance ! La poignée en métal s’affaissa. La Vierge rousse était là, seule et vulnérable. Elle semblait me chercher du regard, avec une angoisse non dissimulée. Cette Gossip Glee m’avait rendue la tâche facile : tout le lycée m’imaginait dépressive, prête à attenter à ma vie pour un rosbif avarié. La conseillère d’orientation s’aventura de quelques pas, et la porte métallique se referma définitivement derrière elle, bien qu’elle ne le savait pas encore.


Au quatre coins de la pièce, le générique de ce jeu télévisé français se répercutait. J’admirais avec fierté le matériel hi-fi – qui m’avait coûté un bras - que j’avais loué pour l’occasion. La fin justifiait les moyens. Je n’étais pas farouche à puiser dans mon compte en banque, du moment que j’atteignais mon objectif : détruire Schuester jusqu’à la racine de ses cheveux !
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MessageSujet: Re: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyVen 18 Mar - 21:46

« Tu as vu un peu ces fesses ? Si je pouvais, je les croquerais sans hésiter ! » Déclara Désirée Cravy, le regard rivé sur le postérieur du professeur de biologie, Ashton Kinney. Emma acquiesça vaguement d’un signe de la tête. A vrai dire, elle ne s’était jamais intéressée au fessier musclé de son collègue, ayant d’autres chats à fouetter… enfin, ce n’était qu’une expression. La conseillère prit un raisin vert entre son index et son pouce et le frotta frénétiquement à l’aide d’un petit mouchoir, le regard posé sur Désirée. Cette dernière venait de passer l’heure du déjeuner à parler des manies anglaises de James Sheffield, des dernières folies qu’elle avait faites avec Madeleine Wild et du corps ô combien musclé d’Ashton Kinney. Pendant ce temps, Emma l’avait écoutée, un petit sourire aux lèvres. Ses pensées étaient ailleurs, tournant principalement autour de Carl Howell, son petit ami. La veille au soir, celui-ci avait fait quelques sous-entendus par rapport à leur relation. Visiblement, il souhaitait passer à l’étape supérieure sans toutefois vouloir la brusquer. Elle avait paniqué, prétexté avoir du travail qui l’attendait, et avait quitté l’appartement du dentiste. A chaque fois qu’ils en venaient à parler de ce sujet qui était plus ou moins tabou pour Emma, la jeune femme prenait la poudre d’escampette. Cela faisait plusieurs mois qu’ils sortaient ensemble, et pourtant elle ne se sentait toujours pas prête à affronter le « grand méchant loup ». Malgré ça, elle faisait quelques efforts, montrant qu’elle essayait d’y mettre du sien. Depuis plusieurs mois, elle voyait régulièrement un psy qui l’aidait à surmonter ses craintes. Et bien que ce ne soit pas une partie de plaisir pour elle, elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour mettre sa phobie de coté le plus longtemps possible.

Emma finit par réunir ses Tupperwares qu’elle rangea avec méticulosité. « Je vais devoir y aller, j’ai rendez-vous avec un élève en début d’après-midi. N’oublie pas d’être prudente avec Ashton, je n’ai pas encore oublié ce que tu m’as dit la dernière fois… et je pense toujours que ce serait mal vu de te jeter sur lui dans la salle des professeurs » Dit-elle à Désirée, d’humeur taquine. Il s’agissait d’une petite blague entre elles suite à quelques petites révélations survenues lors de leur dernière soirée entre filles. Emma esquissa un sourire avant de se lever et de quitter la salle des professeurs, non sans un dernier regard à Désirée qui avait déjà reporté son attention sur le beau Ashton. La journée avait bien commencé pour elle : quelques petits rendez-vous qui s’étaient déroulés sans le moindre incident, une petite discussion avec Will Schuester en fin de matinée à propos des Awesome Directions, et enfin un déjeuner en compagnie de Désirée. Et tandis qu’elle marchait dans les couloirs, rejoignant son bureau qui se trouvait dans les parages, elle se mit à espérer que la journée continuerait ainsi. Parvenant enfin à son bureau, la jeune femme déposa son sac à main près du porte manteau et s’apprêta à rejoindre son siège quand elle découvrit l’enveloppe déposée sur le bureau. La jeune femme haussa un sourcil, intriguée. Elle fermait systématiquement la porte derrière elle quand elle quittait la salle, et peu de personnes en avaient la clé. Elle s’avança et récupéra l’enveloppe qui portait son nom. Retirant la petite carte qui y était glissée, elle se mit à lire le mot qui lui était adressé. Au fur et à mesure qu’elle lisait ses grands yeux bruns s’écarquillaient. Et quand elle eut terminé, elle resta figée pendant plusieurs secondes, déconcertée.

*
Les pas d’Emma Pillsbury retentissaient dans les couloirs. La jeune femme avait les traits crispés, plus confuse que jamais. La lettre qu’elle avait reçue plusieurs heures auparavant était de Sue Sylvester, qui annonçait son suicide dans la chaufferie à dix-huit heures précises. Même si la conseillère d’orientation ne l’avait jamais portée dans ce cœur – et à vrai dire, qui dans ce lycée pouvait se vanter d’apprécier le coach impitoyable des Cheerios ? – elle n’en demeurait pas moins inquiète. Cela faisait déjà plusieurs jours que la rumeur s’était propagée dans l’enceinte du lycée. Selon les dires, le tyran de McKinley déprimerait suite aux « infidélités » de James Sheffield, professeur de mathématiques. Ce dernier avait passé des mois à courir après Sue avant de se lasser et de retourner avec son ex. Apparemment, cela aurait été la goutte d’eau faisant déborder le vase pour Sue Sylvester. Et voilà qu’elle avait décidé de mettre fin à ses jours, dans un acte désespéré. Emma avait beaucoup de mal à comprendre un tel geste, surtout venant de Sue, et c’était ce qui l’avait fait douter au début. Et si, une fois de plus, celle qui ne parvenait même pas retenir son prénom se moquait d’elle ? Venant d’elle, cela n’aurait même pas étonné la conseillère d’orientation. Pourtant, peut-être trop naïve, elle avait fini par croire aux phrases de Sue et c’était la raison pour laquelle elle se dirigeait désormais vers la chaufferie, prête à user de ses moyens de persuasion pour empêcher le coach de commettre un tel acte. Elle avait hésité à en parler à quelqu'un avant d’y aller. Will s’était imposé comme la personne qu’elle aurait prévenue dans ce genre de situation. Mais après une rapide relecture de la lettre, elle avait décidé de ne pas le faire et de s’en occuper toute seule. Et puis, les menaces inscrites noir sur blanc ne l’incitaient pas vraiment à en parler à qui que ce soit.

Emma parvint enfin au couloir menant à la chaufferie. Elle s’arrêta devant la porte plusieurs secondes avant d’entrer. Elle avait comme un pressentiment et espérait que tout se passerait bien et surtout, que Sue l’écouterait. Elle avait beau ne pas l’apprécier, elle avait quand même une conscience. Et puis, elle ne souhaitait la mort de personne, pas même de la personne la plus détestable qu’elle connaisse – même Terri Del Monaco ne lui arrivait pas à la cheville, ce qui n’était franchement pas peu dire ! Prenant un petit mouchoir de son sac à main, elle le posa sur la poignée afin de ne pas se salir les mains et poussa la porte. Emma entra dans la salle et dut plisser les yeux afin d’avoir une chance d’y voir quelque chose dans l’obscurité qui envahissait les lieux. Elle fit plusieurs pas en avant, son pressentiment ne la quittant pas. C’est alors qu’elle entendit un bruit et sursauta, poussant un petit cri de surprise. Elle jeta un regard derrière elle et comprit que ce n’était que la porte qui s’était refermée. Hélas, ce n’était malheureusement pas tout. Une musique qui lui était inconnue s’éleva soudainement dans la pièce, prenant une nouvelle fois Emma au dépourvu. Son cœur se mit à cogner contre sa poitrine tandis qu’elle commençait à s’inquiéter, se demandant ce qu’il se passait. Le volume de ce qui ressemblait à un jingle pour la télévision augmenta, et la jeune femme tourna sur elle-même, ne comprenant toujours pas. « Il y a quelqu’un ? » Demanda-t-elle, légèrement paniquée. « Sue ? C’est toi ? Si c’est une blague ce n’est v-vraiment pas drôle » Ajouta-t-elle, la voix tremblant légèrement.

Bambi venait de se jeter dans la gueule du loup en survêtement.
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MessageSujet: Re: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyDim 3 Avr - 22:22

La terreur que je commençais à deviner chez Miss Microbe était délicieuse. En entendant la porte se refermer derrière elle, son visage porcin blêmit d’effroi, et elle poussa un petit cri. Je la vis se retourner brusquement, comme si elle s’attendait à voir surgir Norman Bates dans son dos. Si elle commençait à angoisser au moindre claquement de porte, je n’osais pas imaginer dans quel état elle se mettrait en découvrant la suite de mon programme ! Peut-être ferait-elle pipi dans sa culotte « Petit Bateau » ? Imaginer la scène m’arracha une moue de dégoût. Esméralda était tout sauf attirante, ses goûts vestimentaires étaient plus que douteux, elle avait une coiffure digne d’un balai à chiotte, et un grave problème psychologique. Je me demandais comment elle était parvenue à semer la zizanie dans le mariage de Schuester ! Son ex-femme n’était pas un top model, certes, mais elle était beaucoup plus désirable que l’espèce de remède contre l’amour qui se tenait devant moi.

Esméralda me cherchait du regard un peu partout dans la chaufferie, mais la pièce était plongée dans le noir complet. Quant à moi, je portais des lunettes infrarouge qui me permettaient de voir ses moindres faits et gestes dans l’obscurité. Comme sa question ne reçut aucune réponse, elle commença à soupçonner une blague de ma part, qu’elle qualifia de pas drôle. Ce ne serait sûrement pas drôle pour elle, mais moi j’allais passer une soirée hilarante. J’avais d’ailleurs installé une caméra pour immortaliser ce moment. Le générique du jeu télévisé français s’était arrêtée. Un silence inquiétant s’installa avant que je ne consente à sortir de ma cachette. Je me redressais lentement, tout en orientant le faisceau lumineux d’une lampe torche sur mon visage de winner.

« Bonsoir Esméralda. Nous allons faire un jeu. Si tu parviens à surmonter toutes mes épreuves, tu cesseras d’enrichir ton thérapeute. Tu sortiras de cette salle guérie de toutes tes tares, et tu ôteras définitivement ce balai coincé au plus profond de ton cul. Si tu échoues… tu mourras sans avoir connu autre chose que la compagnie de tes détergents, seule et vierge. » La solennité de mon discours faisait froid dans le dos. Après avoir marqué une pause significative, je poursuivis « Es-tu prête à relever le défi, Miss Microbe ? »

En actionnant le bouton d’un petit boîtier, la pièce se para d’une lumière rougeoyante comme par enchantement, et dévoila son mystère. J’avais complètement réaménagé la chaufferie, qui serait le théâtre des trois défis que j’avais prévu pour miss Microbe. Trois défi dont la difficulté serait croissante. Le premier qui attendait ma victime serait sans doute le plus dôle.
Dans un geste digne d’une star, je retirais mes lunettes et les balançais dans la mangeoire pour chevaux que j’avais volée au centre équestre Suzie-Q. L’odeur pestilentielle qui s’en dégageait chatouillait mes narines.

« Si tu espères sortir d’ici un jour, il faudra que tu trouves un code à trois chiffres pour débloquer la porte. Chaque épreuve te permettra d’obtenir un numéro. Voici la première » Un roulement de tambours s’échappa des enceintes audio que j’avais disposées au plafond. « Il faudra que retrouves mes lunettes infrarouge dans cette mangeoire remplie de merde fraîche de cheval. Tu trouveras un numéro gravé sur la branche gauche… »

Je m’approchais lentement de ma victime, en lui désignant du doigt le récipient dans lequel elle allait devoir plonger le bras.

« C’était si facile de te faire mordre à l’hameçon et de te faire tomber dans mon piège ! Je comprends pourquoi personne ne te respecte dans ce lycée. Ta candeur fait peine à voir. Redescends sur Terre la Vierge ! Tu ne vis pas au Pays de Candy, et Schuester ne va pas venir te sauver de mes griffes sur son cheval blanc ! Personne ne sait que tu es ici, et personne ne pourra entendre tes appels au secours. Alors je crois que tu n’as pas le choix ! Tu vas devoir coopérer si tu espère revoir la lumière du jour. »

J’appuyais sur le second bouton du boîtier que je tenais entre mes mains. Instantanément, un panneau lumineux qui occupait tout un pan de mur commença à égrainer un compte à rebours. Emma Pillsbury n’avait qu’une heure pour venir à bout de ce petit jeu. Et si elle n’avait pas envie de savoir ce qui l’attendrait en cas de dépassement du délai, elle avait plutôt intérêt à mettre les mains dans la merde sans faire de chichis.
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MessageSujet: Re: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyVen 8 Avr - 15:08

Emma commençait sérieusement à angoisser. Plantée au centre de la pièce, elle plissait les yeux afin d’y voir quelque chose dans l’obscurité. Les regrets commençaient à l’assaillir. Elle n’aurait jamais du venir, elle était trop naïve. Comment avait-elle pu croire un seul mot de la lettre de Sue ? Car la jeune femme était désormais certaine que c’était elle qui se cachait derrière tout ça, comme toujours. Qui d’autre était assez machiavélique pour l’enfermer dans une pièce sombre ? Emma secoua la tête en signe de dénégation. Il n’y avait que Sue, Emma l’avait appris à ses dépends. Celle qui passait son temps à lui donner des surnoms tous plus idiots les uns que les autres avait toujours été, aux yeux d’Emma, la personne la plus odieuse de ce lycée, et même de cette ville. La conseillère d’orientation avait déjà essayé d’en comprendre la raison, se demandant comment une personne pouvait être aussi détestable. Elle en été venue à la conclusion qu’il s’était sûrement passé quelque chose dans la vie du coach des Cheerios, quelque chose de traumatisant qui aurait fait d’elle la personne qu’elle était. Elle ne voyait pas d’autre solution : cette méchanceté gratuite ne pouvait être innée.

Emma finit par reculer d’un pas, tournant les talons. Son cœur tambourinait toujours dans sa poitrine et elle n’avait plus qu’une seule idée en tête : fuir de ce lieu le plus rapidement possible. Elle leva une main devant elle et fit de nouveau quelques pas en avant, cherchant à tâtons le mur et plus précisément la porte par laquelle elle était entrée et qui constituait son seul recours. Sa main atteignit un mur et elle sentit quelque chose de gluant sous ses doigts. Elle ouvrit grand les yeux et retira immédiatement sa main. Elle fit une grimace, paniquant de plus belle. Mais où venait-elle d’atterrir ? La dernière fois qu’elle était venue dans la Chaufferie – ce qui, de toute évidence, n’arrivait pas souvent – les murs étaient parfaitement propres en dépit de quelques toiles d’araignées qu’elle avait pu découvrir avec effroi. Pourtant, l’atmosphère de la pièce semblait avoir changé. Un nouveau frisson parcourut l’échine de la conseillère. Elle avait un mauvais pressentiment et se maudit de s’être jetée dans la gueule du loup aussi facilement. La prochaine fois, elle y réfléchirait à deux fois avant de croire les propos de Sue Sylvester.

Des bruits se pas se firent entendre, faisant sursauter Emma qui s’était peu à peu habitué au silence inquiétant qui régnait dans la pièce. Fronçant les sourcils, elle se retourna lentement avec la crainte de découvrir une mauvaise surprise. « Sue ? » Demanda-t-elle, d’une voix tremblante. Ce fut à ce moment précis qu’une lumière s’alluma, un faisceau lumineux qui éclairait le visage satanique de Sue Sylvester. Emma eut un mouvement de recul en la voyant. Les lèvres du coach dessinaient un rictus déplaisant, et ses yeux semblaient pétiller d’excitation. Emma ouvrit la bouche lentement, s’apprêtant à lui demander des explications quand Sue fut plus rapide et prit la parole avant elle. Elle lui parla d’un jeu qui lui permettrait de se défaire de ses phobies et manies. Pourtant, ses propos ne rassurèrent pas la rouquine qui, au contraire, paniquait de plus en plus. Si Sue avait prévu un « jeu » cela ne pouvait être rassurant. La jeune femme connaissait Sue, elle savait qu’elle n’agissait jamais pour offrir son aide, que ses actes étaient toujours guidés par la malveillance et qu’elle prenait un malin plaisir à martyriser toutes les personnes qui se trouvaient en travers de son chemin. C’était la raison pour laquelle l’angoisse grandit chez Emma. Au lieu d’être rassurée, elle commençait à sérieusement paniquer, des scénarios farfelus se formant dans son esprit lorsque Sue mentionna les « épreuves » qu’elle devrait passer. Un silence maladroit suivit le discours du tyran, et tandis que les secondes s’échappaient, Emma sonda le visage de son interlocutrice dans un mélange de curiosité et de crainte. Puis Sue finit par lui demander si elle était prête. La conseillère prit une grande inspiration, secoua la tête et eut un nouveau mouvement de recul.

« Que… qu’est-ce que tu racontes ? » Bégaya-t-elle finalement, « je ne veux pas jouer, Sue. Je ne veux pas relever tes stupides défis ! ». Hélas pour elle, il était déjà trop tard. Une lumière rougeoyante s’alluma non loin d’Emma, dont le regard se posa immédiatement sur la source lumineuse. Elle découvrit avec effroi une mangeoire pour chevaux. L’odeur nauséabonde qui se dégageait de l’objet atteignit les narines de la conseillère qui plaqua aussitôt une main devant sa bouche, ses yeux grands comme des soucoupes s’écarquillant davantage. Cette odeur représentait son pire cauchemar depuis qu’elle était tombée dans la fosse à purin à l’âge de dix ans, poussée par un petit frère sadique qui avait voulu s’amuser. Emma recula encore, le plus loin possible de la mangeoire. Elle bloqua sa respiration quelques secondes afin de ne plus sentir l’odeur. Malheureusement, après plusieurs secondes, elle n’eut pas d’autre choix que de respirer de nouveau, et l’odeur lui parut plus infeste que jamais. Sue lança quelque chose dans la mangeoire puis reprit la parole, rompant de nouveau le silence. Elle lui expliqua ce qu’elle devait faire pour avoir une chance de repartir et quand Emma comprit ce qu’elle devrait faire, son corps commença à trembler. Elle ferma les yeux quelques secondes puis se pinça doucement le bras afin de vérifier qu’elle n’était pas en train de faire un mauvais cauchemar. Elle poussa un petit gémissement quand elle sentit une douleur sur sa peau et comprit qu’elle ne rêvait malheureusement pas.

Sue s’approcha lentement d’elle, désignant la mangeoire du doigt. Emma plissa les yeux tout en l’observant. Celle qu’elle comparait désormais à Satan se moqua d’elle et de sa naïveté, ajoutant que personne ne savait qu’elle se trouvait dans cette pièce et qu’il ne servait à rien de crier à l’aide car Will Schuester ne volerait pas à son secours tel un prince charmant. Elle appuya sur une sorte de boitier et un compte à rebours apparut sur un mur, indiquant qu’elle avait une heure. La rouquine s’avança de Sue, les sourcils levés. Elle sentait les larmes lui brûler les yeux mais les retint du mieux qu’elle le put. Sa voix s’éleva, tremblante. « Tu ne peux pas faire ça ! C’est quoi ton problème, au juste ? » Cria-t-elle d’une voix encore plus aigue qu’à l’accoutumée, « quelle chose horrible a pu t'arriver pour que tu deviennes un monstre pareil ? ». Emma recula d’un pas, murmurant quelques mots incompréhensibles. Elle fit volte face et se dirigea vers la porte de la chaufferie, qu’elle discernait désormais grâce aux quelques lumières qui éclairaient la pièce. Lorsqu’elle l’atteignit, elle ne prit pas la peine de sortir un nouveau mouchoir pour saisir la poignée qu’elle abattit plusieurs fois, en vain. La porte était verrouillée. S’acharnant dessus, la conseillère la secoua violemment avant de se rendre à l’évidence : elle était prise au piège. Son poing s’abattit sur la porte sur laquelle elle tapa à plusieurs reprises, désespérée. Si seulement elle n’était pas venue ! Si seulement elle était tout simplement rentrée chez elle ! Comment avait-elle pu être aussi idiote, aussi stupide pour accourir de la sorte ? Et pourquoi avait-elle une conscience morale qui l’avait empêché d’ignorer l’avertissement de Sue Sylvester ? Tant de questions qui effleuraient l’esprit d’Emma qui se maudissait. Elle se mordit brutalement la lèvre inférieure et se fit mal. Elle posa sa tête contre la porte, et laissa ses paupières retomber afin d’empêcher les larmes de venir rouler sur ses joues qui étaient désormais rouges.

Au bout de quelques minutes qui ressemblèrent à des heures, elle finit par reculer d’un pas, passant une main sur sa joue. Elle écarta une mèche qui lui barrait le visage et se retourna vers Sue. Elle lui lança un regard noir avant de se diriger vers la bassine, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine et les jambes tremblant violemment. Elle se pinça le nez à l’aide de son pouce et de son index et lorsqu’elle arriva devant la mangeoire et découvrit les excréments qui s’y trouvaient, elle eut un haut-le-cœur. Elle détourna le regard quelques secondes, qu’elle posa sur Sue. Ses traits se crispèrent. Elle la ferait renvoyer pour ça, ou la trainerait devant les tribunaux. Elle était certaine que ce genre de séquestration était répréhensible. Elle quitta la vue de Sue et jeta un coup d’œil au compteur qui lui annonçait qu’elle n’avait plus que quarante-deux minutes. Se résignant enfin, Emma fit un pas vers la mangeoire et retira les doigts qui l’avaient aidé à se pincer le nez. Elle posa son sac qu’elle tenait toujours à l’épaule. « Très bien. Mais je le ferai à ma manière. Et je te jure que tu payeras pour ça ! » Annonça-t-elle d’une voix déterminée. Elle s’accroupit, ouvrit son sac et chercha les gants en latex qu’elle avait toujours sur elle. Au passage, elle essaya de trouver quelque chose qui pourrait l’aider mais ne trouvant rien, ne prit que les gants avant de refermer le sac. Elle les enfila d’un geste expert avant d’étirer les manches de son cardigan au maximum afin d’être sûre de ne pas salir sa peau.

Elle approcha doucement sa main droite de la mangeoire et fronça le nez. L’odeur était insupportable et elle se haïssait d’exécuter les ordres de cette sadique de Sue. Mais elle n’avait pas le choix. S’accrochant à l’idée qu’elle prendrait sa revanche sur Sue tôt ou tard, elle plongea sa main dans les excréments. Elle leva le regard vers le mur afin de ne pas voir le spectacle. Ses lèvres tremblaient et bientôt, les larmes finirent par couler sur ses joues. Elle avait la gorge nouée et avait l’impression qu’elle allait s’évanouir. Doucement, ses doigts s’écartèrent dans la mangeoire. Elle enfonça un peu plus sa main afin d’être capable d’attraper un objet, et la manche de son cardigan fut bientôt recouverte de « déjections ». Elle agita ses doigts et saisit un objet qui se trouvait au fond. Elle retira aussitôt son bras et découvrit une paire de lunettes, triomphante dans sa main droite. Elle la retourna et inspecta la branche gauche. A l’aide de son pouce, elle la frotta légèrement et plissa les yeux. Au bout de quelques secondes, elle se rendit à l’évidence : il n’y avait aucun chiffre gravé dessus. Elle se retourna vers Sue, plus furieuse que jamais : « c’est quoi cette blague ? Il n’y a pas le moindre numéro là-dessus ! Tu te moques de moi, c’est ça ? ».

Un nouveau regard vers le mur lui indiqua qu’il ne restait plus que vingt-huit minutes. Une demi-heure venait de filer et elle n’avait même pas trouvé le premier numéro.
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MessageSujet: Re: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyDim 15 Mai - 21:33

Au fil des années, je m’étais forgée une sacré réputation dans ce lycée ! J’étais devenue une célébrité, crainte et respectée, et je faisais marcher Figgins à la baguette ! J’étais toujours parvenue à imposer ma loi à McKinley, jusqu’à ce que cette face de cul de poulet frit ait décidé de reprendre la chorale. Sous ses airs d’enfant de chœur je le savais, il essayait de me voler la vedette, et il empiétait de plus en plus sur mes plates bandes ! Il fallait absolument que je réagisse avant que cette enflure ne prenne trop confiance ! J’avais remarqué qu’il s’intéressait de près à la maniaco-dépressive ; aussi j’avais décidé de le détruire à travers elle. Après une séance de thérapie sylvesterienne gratuite, cette pauvresse serait complètement désinhibée de ses tares et deviendrait une chaude des fesses !
Dans mon immense bonté, je pensais aussi au dentiste : ce malheureux qui devait dormir sur la béquille, et souffrir de surdité avancée à force de solliciter sa main droite ! Grâce à moi il allait recouvrer une capacité auditive optimale. Carl Howell allait grimper aux rideaux, tandis que Schuester irait se terrer à six pieds sous terre, dans de profondes catacombes. J’étais pas peu fière de moi, et du plan que j’avais imaginé pour parvenir à mes fins ! J’attendais ce moment depuis si longtemps que le vivre me faisait frémir d’excitation.

Comme je l’avais prévu, Esméralda opposait résistance. Mais c’était d’autant plus jouissif, car elle savait aussi bien que moi que se rebeller était peine perdue. Elle était faite comme un rat, et son seul moyen de revoir la lumière du jour était de suivre mes instructions à la lettre. Elle refusait de se prêter à mon petit jeu – qu’elle qualifiait de stupide – et je la vis se pincer son poignet rachitique, pour s’assurer que notre confrontation n’était pas un mauvais rêve. Lorsqu’elle prit conscience de l’effroyable réalité à laquelle je l’avait soumise, elle se hasarda à s’approcher de moi, et osa même soutenir mon regard implacable.

De sa petite voix hystérique, elle me comparait à un monstre, et se demandait ce qui avait bien pu m’arriver dans le passé pour que je me comporte de cette façon. Pour toute réponse, un sourire machiavélique se dessina sur mes lèvres. Oui, j’en avais bavé dans mon enfance, mais un proverbe nous enseigne que « ce qui ne tue pas nous rend plus forts ». Alors oui, j’aurais pu m’attarder sur les coups de ceinture que m’assenait mon poivrot de géniteur, sur les moqueries et les humiliations que j’avais subies dans ma jeunesse, sur cet amour que j’avais cherché en vain dans les yeux de ma mère… mais c’était toute cette souffrance qui m’avait endurcie, et qui me donnait la force de faire la fierté de ma sœur. Alors ce n’était pas ce poil pubien, chanteur sur patte, qui allait anéantir tout ce pour quoi je m’étais battue ! J’allais le détruire, et la conseillère d’orientation était la clé de mon plan.

Cette dernière battit en retraite vers la porte de la chaufferie, et abaissa la poignée à plusieurs reprises, sans succès. « Ne gaspille pas ton temps et ton énergie inutilement, la psychotique ! Si tu veux sortir d’ici, tu vas devoir te retrousser les manches et mettre les mains dans la merde ». Esméralda resta un long moment appuyée contre la porte, résignée, laissant s’égrainer de précieuses minutes. Je l’observais avec compassion. Je savais que ce moment ne devait pas être aussi agréable pour elle qu’il l’était pour moi, mais elle ne réalisait pas l’immense chance que je lui offrais : une occasion en or de se débarrasser de toutes ces petites choses qui l’empêchaient de vivre pleinement sa vie.
Elle ne serait plus obligée de frotter ses fruits avec frénésie avant de les manger, elle ne serait plus farouche à l’idée qu’un homme ne pose ses mains sur elle… j’allais la libérer de ses démons, comme j’avais su me défaire des miens en les affrontant face à face.

Je la vis finalement s’approcher de la mangeoire et jeter un œil par-dessus. En découvrant son contenu elle eut un haut le cœur, et l’espace d’un instant, j’ai bien cru qu’elle allait dégueuler sur mon magnifique survêtement rouge. Ce n’était pas grave, si une telle chose avait du se produire, je l’aurais obligée à tout ravaler. Heureusement pour elle, Esméralda parvint à contrôler sa nausée, et posa son sac à main à terre. Elle m’annonça qu’elle était prête à relever mes défis, mais qu’elle me le ferait payer très cher. Je ne pus réprimer un petit ricanement ; cette gogole ne garderait aucun souvenir de notre petit rendez-vous galant. Mon crime resterait impuni. Mais ça, elle l’ignorait encore.
Après avoir enfilé une paire de gants en latex et retroussé les manches de son cardigan, elle plongea une main hésitante dans la cuve à merde, en levant les yeux au plafond. Son visage trahissait son dégoût : le dégoût envers elle-même d’exécuter mes ordres, et le dégoût qu’elle nourrissait à l’égard de ma personne.
Au bout de quelques minutes, cette expression s’évanouit de ses traits. Esméralda affichait une mine triomphante. Elle venait de sortir une paire de lunettes de la mangeoire, et s’empressait de frotter la branche gauche pour trouver le premier chiffre du fameux code.

Telle une chatte en chaleur, elle se tourna vers moi et me lança un regard noir. J’avais glissé dix paires de lunettes dans les excréments. Une seule d’entre elles était gravée de la précieuse inscription.
« Je ne suis pas une petite joueuse Poil de Carotte ! Tu ne croyais tout de même pas que mes défis seraient aussi nazes que ceux que doivent relever les gros beaufs de la télé-réalité, n’est ce pas ? » m’enquis-je sur un ton froid. « Il faut mieux chercher que ça… mais tu as de la chance, tu as droit à un joker… je vais te faciliter la tâche. Parce qu’à ce rythme là on va s'enraciner ici. T’es vraiment molle du genou ma pauvre ! » Je m’approchais à pas feutrés, et saisissait la mangeoire par les poignées. « Allez, à la une, à la deux, à la... ». Je déversais le contenu de la cuve sur Esméralda avant de prononcer le dernier mot de la comptine « Trois ! »

J’avais tout de même pris soin d’éviter son visage porcin. En revanche, ses vêtements étaient recouverts de bouse de cheval, mais je trouvais que cette couleur leur allait bien au teint. Les neufs paires de lunettes restantes étaient facilement identifiables. Certaines s’étaient répandues sur le sol, alors que d’autres s’étaient nichées dans les fringues de la rouquine.
« Il te reste 9 paires de lunettes à checker en 25 minutes, bonne chance ! »
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MessageSujet: Re: 05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday   05. Little Fort Boyard on a Freaky Friday EmptyVen 20 Mai - 16:14

Emma jeta un nouveau coup d’œil à la bassine, impuissante. Elle n’y comprenait plus rien et avait beau observer le visage cruel du coach des cheerios, cela ne lui apportait pas les réponses qu’elle aurait voulu trouver. Pourquoi Sue lui imposait-elle une telle scène ? De sa vie, Emma n’avait jamais rien fait contre elle, à part essuyer ses critiques et ses surnoms douteux sans opposer trop de résistance. Ce n’était pas la conseillère que Sue détestait, mais Will, alors pourquoi était-elle là, dans cette pièce, ses mains gantées maculées de déjections ? Reniflant discrètement, elle voulut passer une main sur sa joue pour effacer la larme qui la dévalait avant de se résigner, ses doigts étant bien trop sales pour qu’elle puisse faire un tel geste. La jeune femme se sentait faible, fragile. Les portes étaient verrouillées et il n’y avait pas la moindre issue possible dans cette fichue chaufferie. Elle secoua la tête, incapable de trouver une solution. Ses pensées se dirigèrent vers Will, puis Carl. Hélas, il n’y avait personne pour l’aider, comme l’avait souligné Sue. Elle était seule, livrée à elle-même, livrée aux cruautés et idées vicieuse de la collègue qu’elle appréciait le moins à McKinley. Et pour cause, personne n’aimait Sue. Et réciproquement, Sue n’aimait personne. C’était à se demander si elle avait une pierre à la place du cœur.

Le regard d’Emma se posa sur la paire de lunettes qu’elle tenait dans sa main droite. Elle la scruta plus en détails, au cas où l’obscurité lui aurait joué des tours. Peut-être qu’il y avait un chiffre sur cette branche de malheur. La jeune femme approcha la paire de lunettes, plissant les paupières, se raccrochant à ce pauvre espoir. Malheureusement, elle dut se rendre à l’évidence : non, sa vue ne lui faisait pas défaut et oui, Sue l’avait bien eue. Se retournant vers cette dernière, Emma lui lança un regard méprisant. Elle n’avait jamais été adepte de la violence : bien au contraire, elle était un modèle de calme et de douceur. Pourtant, en rencontrant le regard clair du démon de McKinley High, elle eut presque envie de se rebeller. Cependant, à quoi bon ? Emma y réfléchit quelques instants, puis en vint à la conclusion que c’était inutile. Non seulement Sue Sylvester était bien plus musclée qu’elle, et elle la rejeterait sans trop d’efforts, mais elle n’était même pas certaine de vouloir se jeter sur une elle telle une furie. Cela ne lui ressemblait pas, et de toute façon, elle n’avait jamais joué des poings alors elle n’avait aucune chance de faire le poids.

Quelques soupirs et grimaces plus tard, Emma entendit enfin la voix de Sue s’élever. Un sourire étirant ses lèvres, celle-ci lui expliqua qu’elle n’était pas une petite joueuse et qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que ses défis soient aussi lamentables que ceux que l’on présentait dans les émissions de télé réalité. Emma fronça le nez, la paire de lunettes toujours présente dans sa main. Elle n’avait jamais été intéressée par les jeux de télé réalité, et ne savait même pas à quoi pouvaient ressembler ces défis dont Sue faisait allusion. Toutefois, la jeune femme s’attendait au pire, car quand Sue Sylvester vous fait face, il faut pouvoir s’attendre à tout mais surtout à n’importe quoi. S’approchant d’elle, le pas léger, Sue lui annonça qu’elle avait un joker. Emma écarquilla les yeux, une lueur d’espoir dans les yeux. Elle hésita cependant, suspicieuse à l’idée que Sue puisse lui faciliter la tache : ce serait trop beau pour être vrai. « Un joker ? » Demanda la conseillère d’orientation, d’une voix suraigüe. Sue avait parlé de trois défis… Même si Sue l'aidait à trouver le premier chiffre, elle devrait encore surmonter deux autres épreuves. Et connaissant bien le coach, elle savait qu’il ne fallait pas s’attendre à une partie de rigolade.

Avec horreur, Emma vit Sue saisir la bassine. Elle suivit ce geste d’un air effrayé. Au plus Sue comptait les secondes, au plus elle faisait dangereusement vaciller l’objet. Et lorsqu’elle s’écria « trois » sur un ton triomphant, la conseillère vit avec horreur la bassine se retourner, son contenu venant l’éclabousser. Emma laissa un gémissement lui échapper. Elle baissa lentement le regard vers ses vêtements, et sentit ses jambes flageolantes lui faire défaut. Il y en avait partout. Son cardigan, sa jupe, ses jambes nues, ses escarpins. Seul son visage semblait avoir été épargné. Bouleversée, elle mit plusieurs secondes avant de comprendre qu’elle ne rêvait pas, que tout ça venait bel et bien d’arriver. Elle déglutit avec difficulté, sentant son regard se brouiller de nouveau. Elle n’avait jamais connu une telle humiliation de toute sa vie ; ni même une telle frayeur. Elle se sentait souillée, poissée, encrassée. Mais ce n’était rien comparé à la détresse qu’elle ressentit à ce moment précis. C’était encore pire que la fois où elle était tombée dans la fosse à purin, pire que les fois où Kurt Hummel lui avait vomi dessus. C’était pire que tout, et elle avait l’impression de n’être qu’une vulgaire poupée entre les mains d’un enfant sadique et pervers.

Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne put s’en échapper, sa voix restant coincée dans sa gorge nouée. Elle aurait voulu crier, appeler à l’aide, courir jusqu’à la porte, en saisir la poignée et tout faire pour sortir de cette salle immonde qui ressemblait à un enfer. Mais tout ça était impossible, ou inutile. Sue ne la laisserait jamais quitter ces lieux aussi facilement. Et alors qu’elle levait un regard implorant vers cette dernière, le tyran lui annonça qu’il ne lui restait plus que vingt-cinq minutes pour vérifier toutes les paires de lunettes. Emma secoua la tête, et son regard se posa sur le sol maculé. La lumière de la pièce était faible, mais elle parvenait quand même à voir les lunettes de soleil qui jonchaient le sol crasseux. Une nouvelle fois, elle eut un haut le cœur. L’odeur mêlée à cette vue horrifiante, c’en était trop pour elle et elle s’empressa de dévier son regard du sol. Plantant son regard humide dans celui de Sue, elle parvint enfin à aligner quelques mots. « S’il te plait, ne me fais pas ça, Sue. Je… je ne sais pas pourquoi tu me fais ça, ni ce que je t’ai fait pour mériter une chose pareille. Je t’en supplie laisse-moi partir, c’est… insupportable. Je… » Sa voix s’étrangla, se brisa dans sa gorge. Sue ne broncha pas et Emma se laissa tomber, ses genoux se heurtant au sol glissant. Les larmes affluaient, chutant sur ses pommettes et s’écrasant à la bordure de son menton. Plusieurs précieuses secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne parvienne à reprendre son calme.

Elle finit par se reprendre, et retira ses mains qui étaient plongées dans les excréments. Ses gants en latex protégeait sa peau de ce contact, mais ses jambes étaient en revanches maculées. Elle frémit et jeta un coup d’œil au décompte projeté sur le mur. Il ne lui restait plus que dix-sept minutes désormais. Ne croisant plus le regard de Sue tout en pensant que jamais elle ne pourrait lui pardonner de lui faire vivre ça, elle balança soudainement la paire de lunettes de soleil, qu’elle avait légèrement écrasée dans sa main, à l’autre bout de la pièce. Elle se mordit la lèvre, et observa les autres paires qui l’entouraient. Son désespoir avait laissé place à une envie farouche de trouver ce premier chiffre. Il fallait que ce cauchemar en finisse, et elle venait de comprendre que c’était la seule solution. Elle se mit à penser à l’hopital où elle irait prendre des douches désinfectantes lorsqu’elle sortirait de cette maudite pièce, puis au commissariat de police. Elle le lui ferait payer. Emma connaissait quelques commissaires dans la ville, dont Jaelynn Forbes, qui était le sous shérif de la ville. Sue Sylvester ne s’en sortirait pas aussi facilement. Et Emma n’éprouverait aucun scrupule à la voir passer quelques jours en prison.

Ces pensées lui redonnant courage, elle fronça le nez et posa ses yeux rougis sur la première paire de lunettes qu’elle avait aperçue. Dans un silence religieux, elle la saisit et en inspecta la branche gauche. Celle-ci était dénuée de toute inscription et Emma la balança sans ménagement. Elle répéta ce petit manège trois fois avant de trouver le fameux chiffre. Sur la paire de lunettes qu’elle venait de prendre, était gravé un petit « 4 ». La conseillère poussa un soupir de soulagement, mais ne parvint à esquisser le moindre sourire. Tout ce cirque était loin d’être terminé, elle le savait. Deux autres défis l’attendaient, et elle en frissonnait d’avance. Elle leva son regard vers Sue et se mordit l’intérieur de la joue, résistant à l’envie d’envoyer la paire de lunettes tout droit dans le visage satanique de la vicieuse. Oh, si elle visait bien, peut-être qu’elle pourrait la rendre aveugle. Mais elle n’était pas violente, et n’avait aucune envie de rendre quiconque aveugle. Elle préférait voir Sue derrière les barreaux. Elle se releva avec difficulté, les jambes tremblantes. Elle sentit une vive douleur au niveau de son genou gauche, mais se retint de pousser la moindre plainte. Elle ne ferait pas ce plaisir-là à Sue. Elle tendit la paire de lunettes à cette dernière. « 4 » Dit-elle sur ton sec, le visage dénué de toute expression.
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