05. "Teenage Dream" by Pierre Clairefontaine

Pierre arriva dans le bar dans lequel il travaillait à présent. Un peu stressé ? Comment pouvait-on ne pas le deviner ? Il avait eu l'habitude de chanter devant des inconnus depuis qu'il était arrivé à Lima. En effet, dans ce bar, personne ne le reconnaissait la plupart du temps ou ne venait pour lui. Ce soir, une invitée surprise allait l'écouter et cela le troublait un peu.
Le bar contenait quelques personnes, assises à chaque table, discutant tranquillement de leurs journées. Le patron de Pierre approcha de lui, une tasse dans une main et un torchon dans l'autre.
Il avait été, depuis son arrivée dans le bar, d'une précieuse aide, adhérant au style du jeune français. Celui-ci lui avait d'ailleurs permi d'accueillir de nouveaux clients le week-end. Il ne pouvait donc être que reconnaissant.
Beverly n'était toujours pas arrivée, elle n'allait surement pas tarder. Il décida donc d'installer sa guitare, son micro et son ampli sur la petite scène de fortune qui avait été montée pour lui. Les manches remontées, il s'habillait toujours correctement pour ces soirées. Vêtu d'une chemise blanche banale, d'un jean troué à certains endroits et d'une paire de doc qu'il affectionnait tout particulièrement, on pouvait dire qu'il avait la classe. Une écharpe entourait également son cou, écharpe grise, négligement posée. Il se présenta au micro lorsqu'il vit arriver à la porte du bar la fille qu'il attendait.
Il la salua d'un signe de la main très voyant et lui demanda d'approcher.
Il n'avait pas du tout envie de la décevoir ce soir, d'une part parce qu'elle avait du raccourcir son rendez vous avec Alejandro pour lui et d'autre part parce qu'elle ne l'avait jamais entendu chanter.
Il regarda la salle dans son intégralité et souria en s'adressant au fond.

Bonjour tout le monde. Donc, je vais vous interpreter quelques chansons ce soir. Chantez avec moi lorsque l'envie vous prendra.

La salle, à cette annonce, ne s'était pas pour autant tournée vers lui pour l'écouter. Pierre s'en foutait, il était payer pour le show, des personnes l'écoutant ou pas, et ce soir il ne chantait que pour elle, cette nouvelle amie qu'il s'était recemment faite.

Je vais commencer par un tube bien américain. La chanson s'appelle Teenage Dream de Katie Perry et je la dédie à une amie à moi qui est présente ce soir.

Il fit un clin d'oeil à Beverly, qui semblait plus rouge qu'auparavant.

Il chantait pour elle. C'était un hymne à leur amitié. Il y mit plus d'émotion qu'il n'en avait mit depuis qu'il chantait dans ce bar. Cette sensation lui rappela alors les concerts qu'il faisait en France avec son groupe. Pendant un moment, il oublia tout, ferma les yeux pour mieux ressentir les paroles qu'il chantait. Sa guitare comme seul accompagnement semblait suivre la mélodie qu'il décidait de prendre, se détachant un peu de la mélodie originale.
Il sentit que la salle se calmait un peu, devenait presque attentive. Lorsqu'il ouvrit les yeux de nouveau, il vit son patron s'arrêtait d'essuyer ses verres, des gens assis à leurs tables attentifs et Beverly.
Elle lui avait fait tellement plaisir. Elle était là, ce soir, elle avait accepté de venir. C'était ce que l'on pouvait appeler une vraie amie. Il aurait pu inviter Summer aussi, mais il se doutait qu'entre les deux Cheerios le courant ne passait pas. Il préférait de plus Beverly à Summer, qui était pour lui une réelle ami sur laquelle il comptait énormément.
Une fois la chanson finie, il en enchaina deux ou trois autres et fit enfin une pause.
Il descendit de l'estrade pour rejoindre son amie à sa table.
Le patron lui apporta à boire, boisson qu'il but d'une gorgée.

Alors, comment as tu trouvé ? C'est bien passé ? Enfin, je veux dire, parce que j'étais un peu nerveux donc je sais pas si ça s'est ressenti.

Il attendait son avis avec impatience. Soit elle avait aimé, soit pas du tout et sa carrière de chanteur était terminée.

Comment s'est déroulé ton rendez-vous au fait avec Alejandro ?

Il fit une tête bizarre lorsqu'il prononça ce nom.

Il ne l'a pas trop mal prit que tu partes plus tôt que prévu ?

Beverly avait à peine finit son entraînement plein de sueur que déjà elle devait se préparer pour son rendez-vous avec son meilleur ami : Alejandro. Elle était donc rentrée chez elle et avait commencée à se préparer. Une simple robe devrait faire l'affaire, elle n'avait pas envie de se montrer dans son uniforme de cheerios lorsqu'elle invitait des amis chez elle. Beverly voulait seulement à ces moments-là, redevenir elle-même, une simple fille qui ne se prenait pas la tête. Elle détachait ses cheveux qu'elle gardait toujours en queue de cheval et commençait à secouer la tête pour sentir ses mèches blondes chatouiller son dos. Sa soirée allait être très mouvementée, en effet premièrement Alejandro allait venir chez elle, puis la jeune fille devait partir pour le bar où elle retrouverait Pierre.

Elle fermait la porte à Alejandro en lui disant au revoir et enfin remontait dans sa chambre pour se changer. La jeune femme se sentait mal à l'aise : devait-elle changer de vêtement pour un autre rendez-vous ? Ou garder ce qu'elle avait et puis partir directement ? En même temps ce n'était qu'un bar, Beverly préférait alors se changer : on ne savait jamais sur qui on tombait là-bas. Enfilant simplement un jean, un débardeur rouge, une veste et une écharpe pour ne pas avoir froid, elle prit sa voiture et se dirigeait vers le lieu de la rencontre. À l'intérieur il y avait déjà du monde, mais cela n'empêchait pas la jeune demoiselle de trouver celui qu'elle cherchait : son nouvel ami ?

Cela ne faisait que quelques jours qu'elle l'avait remarqué, au départ elle se disait que c'était simplement quelqu'un comme les autres, mais lorsqu'elle l'avait aperçu avec Summer qui le draguait elle n'avait pu s'empêcher d'apprendre des informations sur lui ! Ainsi, Beverly avait découvert qu'il venait de France, qu'il faisait partit des New Direction et c'est cela qui avait titillé la curiosité de la jeune blonde : sa voix. Elle voulait savoir comment il chantait, c'était pour cela qu'elle avait accepté l'invitation. Beverly regardait son ami français tout en s'asseyant, il était sur scène et prenait déjà la parole comme s'il l'avait attendu.

Pierre - « Bonjour tout le monde. Donc, je vais vous interpréter quelques chansons ce soir. Chantez avec moi lorsque l'envie vous prendra. Je vais commencer par un tube bien américain. La chanson s'appelle Teenage Dream de Katie Perry et je la dédie à une amie à moi qui est présente ce soir. »

Il fit un clin d'œil à la demoiselle au fond de la salle, celle-ci sentait déjà une chaleur ses joues, elle lui souriait pendant la chanson et sentait son corps bougeait lentement en rythme avec la musique. Il avait une magnifique voix, Beverly se sentait partir avec la musique comme ailleurs. Ce fut simplement à la fin de la chanson et lorsqu'elle entendit les applaudissements que la jeune fille émergeait de son espèce de transe. Elle regardait alors son ami venir à elle, tout content de sa prestation. Il avait de quoi, après une performance il ne pouvait avoir qu'une bonne humeur et celle-ci se reflétait dans Beverly. Elle ne comprenait pas pourquoi les lycéens faisaient d'eux un groupe à part, ils étaient tout simplement géniaux ! Pierre s'asseyait en face d'elle alors qu'un homme apportait des boissons et commençait ses questions :

Pierre - « Alors, comment as-tu trouvé ? C'est bien passé ? Enfin, je veux dire, parce que j'étais un peu nerveux donc je ne sais pas si ça s'est ressenti. »

Pour le faire mariner un peu Beverly laissait un peu de suspens, elle le regardait sans rien dire puis déballait l'instant d'après toutes ses pensées.

Beverly - « Je n'ai qu'une chose à dire : j'ai adoré ! Tu chantes merveilleusement bien ! Et ton interprétation de Katy Perry était pour moi quelque chose de réussit ! Non, personnellement je n'ai pas entendue la moindre nervosité dans ta voix ! En même temps je suis nulle en chant donc je ne suis pas vraiment une référence... »

Elle rigolait à sa réflexion. Comme elle s'en doutait le jeune homme parlait d'Alejandro. Elle voulait soupirer, mais se retint. Entre les deux jeunes hommes une hostilité s'était installée sans qu'elle en sache la raison. Cependant, c'était leur affaire et elle ne s'en mêlerait pas.

Beverly - « Et bien cela s'est bien passé, on a discuté comme des meilleurs amis le font... Et toi ta journée ? »

Elle prenait alors le verre en face d'elle et en sirotait le délicieux cocktail.

Pierre écoutait les commentaires de Beverly avec attention. C'était la première du lycée qui l'entendait réellement chanter et il voulait savoir ce qui n'avait pas été. Il s'était vraiment donné dans cette chanson et il fut rassuré lorsqu'il l'entendit dire qu'elle avait adoré. Elle lui avait cependant fait peur lorsqu'elle avait laissé s'éterniser un blanc entre eux d'eux. Elle va me dire qu'elle n'a pas aimé, mais elle ne sait pas comment le dire, c'est pour ça qu'elle attend, c'était-il dit. Pendant ces quelques secondes, il l'avait regardé d'un regard inquiet avec énormément d'attention. Il avait espéré que par ce regard, elle l'aurait prit en pitié ou qu'elle aurait rougit et n'aurait alors rien dit.
Elle lui avoua néanmoins, dans un élan fougueux qu'elle avait adoré le morceau. Elle lui fit même un compliment sur sa voix. Il en fut largement touché et eut même envie de la serrer dans ses bras tellement elle lui faisait plaisir.
Elle lui avoua également qu'elle n'y connaissait rien en chant. J'aimerai beaucoup la forcer à chanter au karaoké, peut être n'a t-elle pas une si horrible voix que ça, pensa t-il. Mais il se ressaisit, décidant d'attendre pour un moment plus favorable. Il ne la connaissait pas encore assez pour se permettre de la pousser à pousser la chansonette.
Pour lui, ça n'avait pas été facile d'ailleurs, au début, d'accepter qu'il avait une voix. Il avait toujours voulu jouer les durs au lycée, et pour lui, intégrer une chorale était interprétée comme un acte féminin et prouvait son homosexualité. Chanter, pour lui, avait été inconcevable jusqu'en seconde. Un jour, ses amis l'avaient inviter dans un bar karaoke, comme celui la, et lui avait donner un gage. Il avait du alors interpréter un titre de Michel Berger, sans connaitre à l'avance les paroles. Ses potes auraient bien voulu qu'il se plante, chose qui n'avait pas eu lieu car ce fameux soir, Pierre avait découvert sa voix.
Il revint à la conversation.
Il s'interressa eu rendez vous de Beverly avec Alejandro, ce qui sembla énerver la jeune fille. Elle lui demanda alors, comme pour changer de sujet, comment s'était passé sa propre journée.

Oh, tu sais, après les cours, j'ai commencé à travailler sur ce fameux exposé en science nat'. ça m'a occupé quelques heures quand même.

Il rigola, passant d'un geste non chalant, sa main dans ses cheveux. Il se balançait depuis un bon moment sur sa chaise mais arrêta tout d'un coup.

J'ai également cherché un emploi comme serveur. Ici, c'est un club Karaoke, mon patron m'a dit que les gens ne venaient pas ici pour être dégoutés face à un tel talent. C'est une manière assez gentille pour me dire "Du Balai !". Mais, je ne lui en veux pas, il a raison après tout. Je reviendrai ici pour pousser quelques fois la chansonnette, et j'espère bien que tu m'accompagnera.

Il poussa Beverly du coude et il la vit baisser la tête. Il crut voir également un sourire mais il n'en fut pas sur.

Alors, qu'est-ce que tu as fait de plus fou dans ta vie ? Moi, tu dois déjà le savoir. J'ai quitté mon pays sans un sous pour venir aux Etats Unis vivre le rêve américain. Je crois que c'est un signe de folie.

Elle ne semblait pas comprendre le sens de sa question. Il lui fit donc un sourire en coin assez craquant.

Je te demande ça parce que d'après mon père, lorsque quelqu'un nous dit jusqu'ou il est allé, on peut savoir a quel point cette personne est capable de tout risquer. Par amitié, par rêve ou par amour.

Le barman arriva devant eux pour prendre le verre vide de Pierre. Beverly n'avait pas encore finit le sien et le sirotait d'ailleurs avec beaucoup de lenteur. Le jeune français en demanda cependant un autre.

Tu connais des membres de New Directions ? Parce que je fais partie à présent du groupe mais j'ai l'impression qu'ils ont déjà leurs têtes d'affiche et qu'ils n'ont pas besoin de quelqu'un comme moi. Et je me demandais aussi ce qu'il y a dans ce lycée, je le trouve assez étrange. Par exemple, Quinn Fabray, qui faisait partie des Cheerios est aujourd'hui sur le banc de touche alors qu'elle était aparament la meilleure. Votre coach Sue Sylvester me sort d'ailleurs par les yeux. Je ne comprends pas comment vous faites pour la supporter. Elles monte toutes ses "artistes" face aux autres élèves. Je ne la comprends pas.

Pierre en parlant, ne savait pas si il abordait avec Beverly un sujet sensible. Il eu soudain peur de connaitre sa première engueulade avec Beverly. C'était cependant un bon moyen pour la connaitre.

Son ami français Pierre était juste devant elle, assit sur ses petites tables du bar où il venait de chanter. Bien que Beverly ne se sentait jamais mal à l'aise avec Pierre, là le fait qu'ils se trouvent sur une si minuscule table et que ses jambes touchaient presque celle de Pierre la rendait mal : elle avait peur qu'il soupçonne une tentative de drague par la vieille tactique « du pied ». Même si ce n'était pas le genre de Beverly ! Bien qu'elle soit adroite dans ses mouvements de danses, lors de rendez-vous et que ce soit avec Pierre ou un autre elle devenait une vraie gourde selon les conditions de leurs rencontres.

Il venait de finir de chanter, Beverly n'avait pas encore remarqué qu'il était mal à l'aise, mais quand ce fut le cas elle se demandait pourquoi. En effet il avait une très belle voix plus le fait qu'il soit français devait lui arranger les choses puisqu'il n'avait pas à retrouver dans ce bar des jeunes du lycée comme ce soir-là. Elle voulait le mettre à l'aise, malheureusement elle ne savait pas comment, elle décidait donc de parler d'autre chose : de sa journée. Il discutait aussitôt des cours, ainsi il avait passé toute la matinée sur un devoir ! Bien que Beverly soit assez sérieuse au lycée et avait des notes convenables, elle ne pouvait pas rester plus d'une heure sur un même devoir ! Puisqu'au bout d'un moment elle avait un mal de tête pas possible !

Beverly - « Et bien tu es courageux ! Moi une heure et c'est bouclé ! »

Pierre enchaînait d'un coup sur sa recherche d'emploi, Beverly pensait soudain que peut-être qu'elle devait s'y mettre ? Sa grand-mère avait certes sa retraite, mais cela n'allait pas suffire pour les besoins de la maison, des vêtements et tout le reste ! Surtout si après elle devait payer la caution de ses parents. À cette pensée elle baissait la tête, mais la relevait aussitôt au son des mots qu'elle craignait le plus en venant dans ce bar karaoké : « j'espère bien que tu m'accompagnera. »

Elle ne put s'empêcher de rebaisser la tête et de sourire stupidement. Les seules fois où Beverly osaient pousser la chansonnette comme disait son ami, s'était lorsque sa grand-mère partait se promener, elle se mettait alors un film et s'amuser à chanter avec les stars ou bien elle s'écoutait une musique et en bougeant poussait quelques paroles en chantonnant. Elle répondait alors en rigolant :

Beverly - « Le jour où je chanterais en public, les requins blancs deviendront végétariens et ne mangeront que des algues ! »

Elle regardait Pierre, l'avait-il mal prit ? Elle ajoutait donc :

Beverly - « Même si j'aimerais, je ne pourrais pas... Je n'ai pas la voix pour ! »

En effet la jeune capitaine sentait sa voix trop aiguë par rapport à la chanson lorsque celle-ci n'était pas très audible et que Beverly chantait au-dessus. Elle n'était pas une chanteuse, mais une danseuse. Elle s'empressait de le faire savoir :

Beverly - « Mais je pourrais t'accompagner en dansant ! »

Elle se remit droit souriant de toutes ses dents extrêmement fière d'elle. Les cours de sa grand-mère lui avaient servi autant par passion que par « sauvetage ». Sans ce sport Beverly se serait tirée une balle dans la tête à dix ans !

Pierre se mit alors à lui demander ce qu'elle avait fait de plus fou dans sa vie, elle réfléchit :

Beverly - « Bien que je n'ai pas quitté mon pays comme certain... Je pense que le truc le plus fou que j'ai fait c'est de mettre présenté comme capitaine et d'avoir été prise ! »

Elle rigolait, oui tout était partie d'une simple épreuve qu'elle voulait surmonter ! Personne et surement pas elle n'aurait pu prévoir de devenir capitaine des cheerios. Lorsque Pierre lui sourit elle resta un peu froide, pourquoi lui souriait-il ainsi ? Elle n'en avait pas la moindre idée et préférait sourire à son tour que ne rien faire. Elle le regardait encore plus surprise lorsqu'il lui parlait de son père et de « l'amour »

Pierre - « Je te demande ça parce que d'après mon père, lorsque quelqu'un nous dit jusqu'ou il est allé, on peut savoir a quel point cette personne est capable de tout risquer. Par amitié, par rêve ou par amour. »

Beverly - « Oh et bien je pense être capable de tout risquer surtout par amitié ! »

Elle pensait directement à son amie Edena enceinte et même si elle risquait de perdre sa popularité elle préférait s'occuper d'abord de son amie et de son petit bébé encore dans son ventre. Un barman enlevait le verre de son ami pendant qu'elle finissait le sien, elle voulait prendre son temps parce qu'elle devait avouer que les boissons de ce bar étaient délicieuses.

Pierre - « Tu connais des membres de New Directions ? Parce que je fais partie à présent du groupe mais j'ai l'impression qu'ils ont déjà leurs têtes d'affiche et qu'ils n'ont pas besoin de quelqu'un comme moi. Et je me demandais aussi ce qu'il y a dans ce lycée, je le trouve assez étrange. Par exemple, Quinn Fabray, qui faisait partie des Cheerios est aujourd'hui sur le banc de touche alors qu'elle était apparemment la meilleure. Votre coach Sue Sylvester me sort d'ailleurs par les yeux. Je ne comprends pas comment vous faites pour la supporter. Elles monte toutes ses "artistes" face aux autres élèves. Je ne la comprends pas. »

Beverly - « Et bien Pierre... Je ne connais pas vraiment les membres de New Directions, mais j'aimerais je ne vois pas ce qu'il y a de mal à trainer avec quelqu'un qui chante ! Regarde-nous, je suis la capitaine des Pompom girl et je suis en rendez-vous avec un chanteur ! Dans ce lycée et c'est ce que je lui reproche : tout est fait par rapport à la popularité de chacun. Toi en étant avec les New Directions tu es au bas de l'échelle, mais moi, en étant capitaine je suis tout en haut ! Quinn Fabray est malheureusement un cas à par : elle a été enceinte et cela a fait baisser sa réputation et en cours de route j'ai pris sa place de capitaine... Le coach Sue est quelque chose à prendre au sérieux, elle sort aux yeux de tout le monde, mais ils ont tous peur d'elle, alors ils ne font rien et c'est nous : cheerios qui supportent tout. »

Elle soupirait.

Beverly - « Et si elle en s'en prend à vous c'est sûrement qu'elle a peur de vous ! Vous êtes des artistes après tout et pas elle, après je dis ça je ne dis rien : je ne la connais pas personnellement seulement en tant que coach... »

En effet Beverly ne comprenait pas sa coach, elle ne pouvait juger que sur les apparences surtout si celles-ci ne sont pas très bonnes. Elle préférait changer de sujet et revenir sur quelque chose de plus nostalgique : les souvenirs. Cependant, elle espérait qu'il ne lui repose pas sa question, elle prenait le risque :

Beverly - « Sinon, comment en es-tu arrivée là ? Tu as dû passer par des chemins intéressants pour venir de France aux États-Unis ! Et... La France c'est comment ? »

Pierre, à la demande de Beverly, remonta dans ses souvenirs. Il ferma les yeux pour mieux se remémorer et rigola même en pensant à un évènement assez comique qui le revint. Il rouvrit enfin les yeux et fit un grand sourire à Beverly, qui semblait le regarder en attendant une réponse.
Elle doit s'imaginer que la France est le pays romantique par excellence, comme tout américain se doit de faire. Si ils savaient ! La France, pays de l'ennui total, où tes rêves ne sont faits que pour rêver ! Elle sera bien déçue si je lui parle de la France selon ma vision des choses.

J'habitais pas à Paris même, je viens de Dijon plus précisément. C'est une ville super belle, avec des vieux batiments, tout ça. Tu sais, depuis que je suis arrivée aux Etats Unis, je n'ai pas vu de si vieux bêtiments que ce que nous avons en France. Enfin bref, Dijon...J'y ai grandi, je suis allé à l'école la bas, j'ai même commencé ma première année d'étude. J'avais commencé en Littérature, enfin en Lettre Moderne, pendant un an. Ensuite, comme aucune des choses que je faisais ne me correspondait vraiment, j'ai décidé de partir pour les Etats Unis. J'ai annoncé ça à mon père un mois avant mon départ, il était vert.

Il eut un petit rire nerveux. Son père ! Il l'avait fait tant souffrir en décidant de partir pour les Etats Unis. Il devait s'ennuyer, seul dans son fauteuil, à regarder les infos du soir en grignotant un morceau de chocolat d'une tablette Milka. Pierre revint à la réalité et fit une tête gênée à Beverly.

Mon père s'est toujours occupé de moi. Il a remplacé ma mère quand elle est partie avec un autre mec. Il était plus jeune qu'elle, plus beau aussi. Il l'a emmené loin. Ils doivent habiter en Italie à l'heure qu'il est. J'ai pas eut de nouvelles depuis trois ans maintenant.

Beverly semblait comprendre, elle hocha la tête. Pierre continua donc.

Mon père ne s'est pas remit de son départ. Moi, je fais comme si. J'ai un frère aussi, qui est parti en Russie il y a deux ans pour poursuivre ses études. ça doit être une manie dans notre famille de voyager !

Le bar autour de lui commençait à se vider. Quelques personnes mettaient leurs manteaux, payaient l'addition sur la table et se dirigeaient vers la porte, continuant de rigoler et de parler fort. Pierre regarda Beverly.

Tu veux qu'on continue notre discussion dehors ou tu préfère rester ici, à écouter des gars bourrés en train de chanter ?

Un couple était montait sur la scène et reprennait une chanson d'Elton John en hurlant dans le micro. Le reste de la bande était au premier rond, et écoutait, la bouche grande ouverte par un fou rire alcoolisé, les deux abrutis qui faisaient des grands gestes et qui se dodelinaient. Pierre rigola en les apercevant. Bien que ce genre de personne n'était pas dangereux et qu'il était même assez drole, il savait que cela ne l'amuserait qu'un court instant. Le bar karaoke se transformait, à partir de 11 heures en bar de la stupidité, faisant monter sur scène non pas ceux qui voulaient s'amuser en chantant mais ceux qui déssoulaient en faisant les pitres.
Il questionna une nouvelle fois Beverly du regard.