Really, me ?

▌13h30 – La cours McKinley

La matinée avait passé à une allure folle, des discussions par ici, des bavardages par là. Midi avait rapidement sonné. Madison était vêtue de son uniforme des Cheerios, et d’une veste assez chaude car les températures du mois de février étaient toujours aussi froides ! Elle rêvait d’être déjà au mois de juin, l’école pratiquement terminé, mais surtout le soleil, la chaleur ! Rien que dit pensait la jolie blonde retrouvait le sourire. Elle fit un signe à Katherina, elle avait décidé d’aller acheter un sandwich et de passer du temps à lire. L’une allant vers la cafèterait, l’autre quittant l’établissement pour le snack d’en face. Madison déposa ses livres dans son casier, avant de prendre sa pause déjeuné. Pourquoi avait-on l’impression que Mady fuyait le lycée ? Surement parce que c’est ce qu’elle faisait… elle ne voulait pas recroiser Summer, ou encore Ezrael, ou ce fichu Duncan. La soirée chez Saphira avait si bien commencé que sa fin en avait été tragique. Madison ne voulait plus y penser, alors elle se plongeait dans ses cours, ou alors dans une nouvelle passion qui venait de naitre : la lecture. Oh ! Ce n’était pas de la grande littérature, mais la demoiselle dévorait les célèbres romans de Stephenie Meyer ; Twilight.

Elle traversa la rue, puis se dirigea vers la première sandwicherie du coin. Elle aurait très bien pu prendre un sandwich, c’était le but ? Mais non, elle préféra une salade… il n’était pas bon prendre des kilos, de une pour les Cheerios, mais aussi parce que le bal approchait à grand pas. Mais pourquoi vouloir garder la ligne pour rentrer dans une robe de grand couturier quand vous n’avez pas de cavaliers ? Personne ne lui avait demandé, non pas un seul garçon de l’équipe ne l’avait invité… Madison se sentait mise à l’écart, pourquoi avait-elle perdu toute sa popularité ? Elle était pourtant toujours aussi belle et bien foutue, non ? Sa salade dans un petit sac en papier, la demoiselle retourna vers le lycée. Mais avant de franchir les marches, elle changea d’avis… finalement elle allait rester dehors. Il faisait froid, peut importe, cela lui remettrait les idées en place.

Assis sur le dossier du banc, Madison avait terminé son repas. Elle mit ses affaires à la poubelle et retourna rapidement sur son banc. Les étudiants ne s’attardaient pas dehors, la plupart fumait puis rentrait. La jolie blonde aimait observer les gens, leur attitude, les gestes qui les trahissaient, les regards subtiles sur ceux qu’ils désiraient mais faute de courage ne l’ont jamais dit … et elle. Elle se rendit compte de la situation ; Madison Sullivan, seule sur un banc à bouquiner ? La situation avait bien changé depuis des mois ! Mais où était la Cheerios dragueuse, enthousiaste, et surtout ignorante ? Elle devait se ressaisir, et vite.

Alors qu’elle levait la tête pour quitter ce fichu banc, et surtout cette solitude inappropriée, elle fit face à un garçon de l’équipe de football. Isaac, c’était son prénom si sa mémoire était bonne. Elle lui sourit, elle se demandait bien ce que le garçon lui voulait… enfin si c’était une bonne nouvelle, elle apprécierait surement !

Isaac était le premier de son cours à sortir dans le couloir. Cinq minutes avant la sonnerie, toutes ses affaires étaient déjà rangées dans son sac. Cette sonnerie, bruyante et bien trop longue, n’avait pas encore fini de sonner que déjà Isaac franchissait la porte. Le temps de passer aux casiers, la foule de lycéens avait décampé des salles de classe et faisait masse dans le couloir.
Isaac rangea ses affaires tranquillement et failli fermer son casier lorsqu’il se ravisa et préféra ranger son sac à dos avec ses livres. Après tout, d’ici plusieurs heures son sac ne lui servirait à rien. Ce n’était pas le genre du garçon de réviser pendant le temps du midi. Et mieux valait enlever toute tentation… S’il croisait Lilla dans les parages, elle serait capable de le traîner de force dans la bibliothèque afin qu’ils s’aident mutuellement à réviser… Ou bien il la traînerait de force à s’amuser…

Quoi qu’il en soit, c’était la pause déjeuner. Isaac avait une faim de loup et n’avait pas envie de faire du sport avant de manger… Il arrivait souvent qu’il se lâche vers midi à faire des tours de terrain, mais ce jour-ci, il aurait été suicidaire de le faire ! A moins de vouloir perdre connaissance et qu’une jolie fille lui fasse du bouche à bouche, il n’y avait aucun intérêt à ne pas manger dès maintenant !
Isaac se dirigea donc vers la sandwicherie et s’acheta…. un sandwich ! Il le dévora le temps de marcher jusqu’à la boulangerie un peu plus loin… et se commanda un café là-bas. Pourquoi ne pas avoir acheter le café et le sandwich ensemble pourriez-vous vous demander ? Et bien simplement parce que la sandwicherie avait pour principal défaut de ne pas vendre de café… Et Isaac avait bien trop faim pour faire taire son ventre le temps du trajet jusqu’à la boulangerie juste à côté !

Rassasié, il se dirigea vers le lycée pour y rejoindre des connaissances, ou même des amis qui sait ? Il n’aimait guère la solitude et seul son ventre pouvait le trahir et l’inciter à s’éloigner de la foule, comme c’était le cas à présent.
Mais sur le chemin du retour, il aperçut une jolie jeune femme, assise seule sur un banc. Elle semblait plus ou moins plongée dans son livre… Plutôt moins car elle observait autour d’elle les personnes, comme si elle attendait quelque chose, ou quelqu’un ? Celle qui semblait être une cheerio, vu sa beauté, commença à ranger ses affaires. Ni une, ni deux, Isaac accéléra le pas et se trouva nez à nez face à Madison ! Oui c’était certainement elle ! De loin, toutes les jolies filles semblaient se ressembler mais en se rapprochant, il ne faisait nul doute qu’il ne pouvait s’agir que de la jolie Madison. Dans l’équipe, tout le monde parlait de tout le monde… Et même si Isaac n’avait jamais réellement parlé à Madison, il pouvait facilement la reconnaître parmi ses co-équipières cheerios !

Isaac lui adressa un sourire charmeur et demanda innocemment :

« Tu m’attendais ? »

Bien entendu, c’était certain que la réponse allait être négative mais la jeune femme semblait plutôt tendue, et peut-être que ce semblant de boutade allait la relaxer.

« Comme tu dois certainement le savoir, je suis Isaac. »

Encore une fois, cette phrase aurait pu ne pas être prononcée. Bien sûr, elle savait qu’il était Isaac, et bien sûr, il savait qu’elle était Madison. Les membres du club de football et les cheerios étaient les deux « classes sociales » les plus prestigieuses du lycée donc il était absolument impossible qu’elle n’ait jamais entendu parler de lui !

« Si ça ne te dérange pas, je me ferais un plaisir de te tenir compagnie sur ton banc. »

La tête plongée dans son livre, s’il y a quelques mois elle se demandait pourquoi toutes ses filles étaient folles des « vampires » aujourd’hui elle comprenait mieux. C’est vrai que cette série sur les vampires étaient passionnantes… mais apparemment aujourd’hui elle ne l’était pas assez pour que Madison reste concentré sur ce livre. Le regard rivé sur les passants, les étudiants qui rejoignaient le lycée, Mady observait. La jolie blonde était vêtue de son uniforme des Cheerios, elle l’aimait bien, même si il faut l’avouer n’était pas très « chaud » mais comme le disait Sue Sylvester « il faut souffrir pour être belle ». C’est donc habiller d’une mini jupe et d’un débardeur assorti, bien sur elle avait une veste… elle s’y était habituer au fur et à mesure des années qu’elle le portait. Madison était fière d’être une Cheerio ! Et que faisait la plupart des Cheerleaders ? Elles sortaient avec des footballeurs, n’est ce pas ? La jolie blonde reprit donc ses esprits, et décida donc de reprendre sa vie en main ! Alors qu’elle se levait du banc, elle tomba nez à nez avec un sportif. Signe du destin ? Ou simple coïncidence ? Madison allait prendre ça comme une chance qui s’offrait à elle !

Alors qu’Isaac s’approcha, il lui demandait si c’était lui qu’elle attendait… dans un sens, pas vraiment, mais dans l’autre, oui, finalement elle l’attendait ! Lui, il serait peut être le garçon qui allait l’invité au bal ? Madison ne pouvait s’empêcher de sourire lorsqu’un garçon tentait de la charmer… à vrai dire, il était difficile de résister à ce garçon ! Mady n’avait jamais vraiment prêté attention à Isaac, il était comment dire … pas détestable ! Et apparemment il était doté d’un sens de l’humour qui plaisait aux filles.

« Isaac, oui je le sais. Et je suppose que tu sais que je suis Madison Sullivan… qui n’a pas entendu parler de moi c’est dernier temps ! Et bien … j’attends qu’un prince charmant vienne me chercher sur son cheval blanc ; tu n’as pas le cheval, mais le prince me va plutôt bien !»

Dit-elle le sourire aux lèvres, et les yeux pétillants. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas été charmée de la sorte, qu’elle en avait presque oublié les effets ! Puis il ajouta une proposition alléchante. Lui tenir compagnie ? Bien sur, Madison n’attendait que cela, que l’on brise sa solitude ! Elle montra du doigt le banc, et fini par ajouter :

« Je crois qu’il y a de la place pour deux. Alors je veux bien partager ce banc avec toi ! »

La jolie blonde reprit la place qu’elle occupait avant d’en redescendre, et fit signe à Isaac de prendre place à ses cotés. Toujours assise sur le rebord du dossier du banc, Madison observa le jeune homme. Il était très agréable à regarder, il n’y avait pas de doute sur cela.

« Tu ne devrais pas être en train de courir sur le terrain à cette heure-ci ? Je croyais que tous les sportifs étaient accro à leur sport, et en oubliait de manger entre midi et deux heures ! »

Dit-elle en rigolant.

Ne pas avoir entendu parler de Madison Sullivan ? Impossible ! La jolie cheerio était au cœur de pas mal de conversations... Même s'il faut avouer qu'entre footballers... la discussion n'était pas leur point fort. Entre mecs, mieux vaut agir que penser. Isaac n'avait pas réellement écouté les ragots et les commérages des personnes autour de lui... A priori, elle s'était faite humiliée par Duncan et était par la suite sortie avec un loser dont il ne se souvenait même pas le nom ! Après tout, peut-être que tout cela était faux... C'était bien le genre des personnes du lycée de raconter des bobards sur le compte de quelqu'un lorsqu'il avait le dos tourné ! A bien y réfléchir, les lycéens qui plantaient des couteaux dans le dos des autres étaient désespérants : ils n'avaient rien à dire sur leur propre vie et donc préféraient inventer des histoires sur les autres afin de se rendre intéressant !

Mais peu importe, elle était plutôt attirante et en plus de ça, elle savait parler ! Certaines filles qu'il avait rencontré étaient incapables de sortir une phrase compréhensible... Certainement parce que les lycéennes normales n'en revenaient pas qu'Isaac leur adressait la parole. Mais en parlant à Madison, Isaac savait qu'on ne parlait pas de n'importe qui ! Elle était vraiment mignonne et, en plus, elle semblait aimer son sens de l'humour.

« Bien sûr que j'ai déjà entendu parler de la ravissante Madison Sullivan ! Qui aurait pu passer à côté du nom d'une aussi charmante cheerio ? » demanda-t-il spontanément tout en souriant.

Il était vrai que c'était tout ce qu'il avait retenu des paroles de ses amis. Enfin, peut-être qu'ils avaient également parlé de son caractère, mais il avait dû arrêter d'écouter avant... A vrai dire, tant qu'une fille était sexy, elle était potentiellement une proie pour Isaac. Pas qu'il montait un tableau de chasse, loin de là ! Isaac profitait juste du moment présent et, en ce moment, il avait l'opportunité de parler avec Madison !

« Si ce n'est que ça, je peux revenir avec un cheval blanc ! Mais... A vrai dire... Je n'ai aucune envie de te perdre des yeux pour le moment. Un autre prince risque de me voler ma princesse ! » ajouta-t-il en rigolant.

Sur ce, il s'assit sur le banc, aux côtés de Madison. De là où il était, il pouvait sans aucune difficulté sentir la délicieuse odeur de ses cheveux. Décidément, que ferait Isaac sans les femmes ? Leur présence était indispensable dans la vie du jeune homme. A la question de Madison, il sourit de nouveau. En plus d'aimer les femmes, il aimait le sport. Mais ce qui se dressait entre ces deux centres d'intérêts n'était rien d'autre que son estomac. Un grand gaillard comme Isaac devait régulièrement se remplir la panse s'il souhaitait continuer de déborder d'énergie tel que maintenant !

« Tu sais, je ne suis pas un simple footballer... Je suis également un être humain ! Mais chut, personne ne doit savoir que j'ai besoin de manger trois fois par jour ! » lança-t-il sur le ton de la rigolade.

Après tout, elle non plus n'était pas avec ses amies cheerios...

« Toi aussi tu loupes un entraînement de cheerios à cause de ton estomac ? »

C'est à ce moment là qu'il remarqua le roman de Madison. Il avait déjà vu ce livre dans les mains de sa meilleure amie Lilla. C'était une histoire à l'eau de rose à ce qu'il avait compris... En réalité, Isaac n'aimait pas vraiment lire. Et encore moins quand il n'y avait aucune image pour accompagner le texte.

« A moins que ce ne soit une histoire d'amour fictive qui t'empêche de vivre le monde réel ? » demanda-t-il d'un air faussement innocent.

Madison avait besoin d'un peu d'humour, de détente… car elle devait avouer que depuis quelques semaines, la jeune femme était stressée. Le pourquoi ? Personne ne l'avait invité au bal de fin d’année ! Et elle ne voulait pas faire le premier pas, se faire rembarrer, ce n'était pas pour elle. Elle avait essuyé tellement de refus, qu'elle ne voulait tenter le diable. Elle avait bien une solution à son problème, ne pas y aller ! Mais comment une Cheerio ne pouvait-elle pas assister au bal ? Elle avait jusqu'à vendredi soir pour se trouver un cavalier, non pour que quelqu’un se présente à elle ! bien sur, la demoiselle ne savait pas du tout qu’Isaac pourrait être celui-ci !

Il arriva, sans son cheval blanc, mais avec un sens de l’humour qui ne laissait pas Mady indifférente ! Elle n’était pas amoureuse, loin de là ! Mais elle voyait en ce sportif quelqu’un de bonne compagnie. Madison se mit à rire, les paroles d’Isaac étaient dignes d’un dragueur hors-pair. « Un autre prince risque de me voler ma princesse ! ».

« Tu crois vraiment que quelqu’un pourrait venir me voir ? Cela fait déjà 45 minutes que je suis ici, et tu es bien le seul à être venu m’aborder ! »

Elle lui sourit, puis s’installa à nouveau sur le banc. Isaac ne tarda pas à la rejoindre. Madison lui demanda si c’était normal qu’il séchait les entrainements de football ? Il lui répondu sur un ton humoristique ce qui faisait son charme… et Mady continua sur le ton de leur conversation.

« J’espère surtout que tu te nourris bien de vrai nourriture… pas de sang humain ! »

Elle avait remarqué que le jeune homme avait vu son livre, il semblait connaitre… Sa sœur ? Une amie ? Quel garçon lirait ce genre de livre, c’était impossible. Alors elle s’amusa une nouvelle fois avec Isaac.

« Oui, quel dommage… moi qui croyait avoir à faire à un vampire « pseudo » romantique comme mon bouquin ! Non, si je reste ici, un peu éloigné des Cheerios… c’est juste que j’en ai marre d’entendre toutes ses filles jacasser sur leur robes, leur cavaliers et la façon dont elles allaient se rendre à se fameux bal ! »

Une once de jalousie Mlle Sullivan ? Oui, il y avait un peu de cela ! Pourquoi la plupart des filles en uniforme avait un cavalier et pas elle ? D’ailleurs, Mr Weatherley avait-il trouvé sa cendrillon ?

« Et toi ? Laquelle des Cheerios as-tu invité ? »

Oui, c’était une logique évidente. Les sportifs sortaient entre eux, donc les footballeurs avec les pom-pom girls !

Madison était donc réellement seule sur son banc depuis presque une heure ? C’était très improbable… Isaac lui sourit simplement lorsqu’elle dit ces mots. Après tout, que pouvait-il lui dire ? Il aurait bien pu la réconforter en lui disant qu’il était arrivé, mais ce serait se faire passer pour un mec lourd. Pas qu’il soigne particulièrement son image devant Madison, bien sûr ! Il aimait bien se faire bien voir, mais ce n’était pas une raison pour essayer de mettre en place une stratégie quelconque pour parler aux filles… Il restait simplement naturel. Et il ne se voyait pas juger de la solitude de la cheerio qui se tenait à ses côtés. Tout simplement parce que les personnes ont parfois besoin de moments pour réfléchir. Des moments où on peut tout simplement apprécier lire un livre dans le cas de Madison. Pourtant, elle ne semblait pas au meilleur de sa forme.
Les seuls moments où Isaac se trouvait seul, c’était lorsqu’il faisait du sport (et encore, parfois il en faisait avec ses amis footballers !) ou lorsqu’il mangeait. (Encore une fois, il lui arrivait bien souvent de manger accompagné…) Trouver Isaac seul parce qu’il lisait était impossible. Pourtant, combien de fois sa mère lui avait acheté des livres ? Elle pensait toujours qu’il pourrait aimer ça… Il avait donc une bibliothèque garnie de livres neufs, qu’il n’avait jamais touché. Au moins, chez lui, il pouvait presque passer pour un intellectuel !
Après tout, c’était simplement un coup de chance que personne n’ait abordé Madison. Il l’avait donc pour le temps du midi pour lui tout seul.

« Tu ne crois quand même pas que je vais t’avouer tous mes secrets aujourd’hui ? » demanda-t-il dans un éclat de rire lorsque Madison s’exclama qu’elle espérait qu’il ne buvait pas de sang, tel le vampire du livre qu’elle lisait.

Arrive ensuite la discussion du bal. Et merde, il arrivait bientôt ce bal de la Saint-Valentin ! Tout le monde ne parlait plus que de ça, et pourtant Isaac avait presque réussi à le sortir de son esprit… Toutes les cheerios ne rêvaient que d’être reine du bal, avoir le plus beau et le plus populaire des cavaliers… La tirade de Madison ne fit que confirmer ses soupçons. Toutes les filles ne devaient plus que parler de ça. Et Madison n’était pas de la partie ? Étrange, étrange ! La jolie blonde n’était peut-être pas aussi superficielle que ses amies alors ? À moins que le ton enflammé qu’elle prenait n’était que de la rage. Elle avait peut-être invité Duncan et s’était fait envoyée bouler ? Il avait entendu dire qu’il y allait avec Saphira. Peut-être même que Madison n’avait pas eu le temps de lui demander et qu’elle avait appris pour Saphira et Duncan ! Ou alors, elle ne songeait pas du tout à Duncan après tout ; après ce qu’il lui avait fait, il serait normal de le détester. Donc pourquoi vouloir l’inviter au bal ? Surtout que généralement, ce n’était pas les filles qui faisaient le premier pas. Du moins, dans la tête d’Isaac, c’était à l’homme de prendre les choses en main. C’est pour ça qu’il avait refusé toutes les propositions qu’on lui avait faites. Isaac voulait choisir sa cavalière et non pas simplement accepter une demande.
C’était peut-être idiot de penser comme ça, mais Isaac aimait beaucoup avoir la place du « dominant ». Pourtant, demander à une autre personne d’aller au bal avec soi-même, c’était se mettre en position de faiblesse… Mais c’était aussi choisir, et ça, c’était le plus important.
D’ailleurs, Madison lui demanda qui était l’heureuse élue. Il sourit en entendant la tournure de la question. Elle devait penser comme lui puisqu’elle avait demandé qui il avait invité ; elle n’avait pas demandé à qui il avait accepté la demande.

Pour le moment, Isaac n’avait demandé à personne. Aucune des cheerio n’était la bonne pour aller au bal. Mais peut-être que la bonne cavalière était juste en face de lui ?

« Toi. » répondit-il sans une once d’hésitation.

« Madison Sullivan, souhaitez-vous prolonger mon statut de prince charmant jusqu’au bal de la Saint Valentin ? » demanda-t-il sans laisser le temps à Madison de répondre à ses trois dernières lettres. Isaac arborait un sourire ; la vouvoyer lors de la demande apportait un ton plutôt formel. C’était pour bien signifier qu’Isaac était on ne peut plus sérieux.

Après tout, peut-être qu’Isaac se plantait complètement. Peut-être que Madison avait déjà trouvé son prince charmant du bal ! Peut-être que d’une seconde à l’autre quelqu’un allait arriver et le frapper pour avoir osé demander à sa petite copine de l’accompagner au bal ! Mais au diable les questions, Isaac s’était lancé. Au pire des cas, ils rigoleront tous les deux du toupet d’Isaac.

Le bal de la St Valentin ? Foutaise ! Comment vous sentiriez-vous si personne ne vous invité ? si aucun carton rose bonbon n’avait atterri dans votre casier ? Dépité … voilà ce que Madison était depuis quelques jours. Lorsque Summer avait détruit sa réputation en criant haut et fort son goût prononcer pour la musique et les chorales, Madison ne s’imaginait pas être seule pour la St Valentin. Elle ne voulait pas se payer la honte d’arriver seule à ce bal … il y a quelques mois la jeune femme avait pensé y aller avec Taylor Hensley, mais celui-ci à comme disparue de la circulation sans laisser de trace ! Et puis il y avait Antoine Lockwood … mais comment ne pas se faire jeter après ce qu’elle lui avait fait ? La jolie blonde s’était finalement retranché, et avait décidé de ne pas y mettre les pieds. La couronne du titre « reine de McKinley » se voyait peu à peu disparaitre de l’esprit de Maddy. Pourtant elle aurait aimé clouer le bec à tous ceux qui se sont moqué d’elle durant ses dernières semaines ! Mais hélas le rêve de conquérir le trône s’éloignait ! Enfin presque … Madison était assise sur le banc qu’elle occupait depuis bien trois quart d’heure déjà, mais elle n’était plus seule. Isaac, l’un des joueurs de l’équipe de football était venu la rejoindre. Ils ne se connaissaient que de vue, ou de ragot mais peut importe, Madison aimait sa compagnie. Elle le questionna donc sur sa « potentiel » cavalière, et sa réponse fut surprenante. Elle penchant la tête en sa direction, puis fini par dire quelque chose.

« Vous vous moquez de moi Mr Weatherlay ? Si cette une blague, elle n’est franchement pas drôle… »

Madison savait pertinent que toute l’équipe de football était au courant qu’elle n’avait pas de cavalier ! Dont surement Isaac… pourtant il n’avait pas l’air de se moquer d’elle. Elle écarquilla les yeux, puis réfléchit quelques instants. Elle le regarda à nouveau, non vraiment, il ne semblait pas se moquer d’elle. Elle descendu du banc, puis alla se poster devant lui, elle s’inclina comme le faisait les princesse d’autrefois et finir par dire d’un ton théâtrale :

« Prince Weatherlay, ce serait un honneur. En plus d’être mon prince charmant, vous êtes aussi mon valeureux chevalier qui me sauve de ma solitude !»

Puis la jeune femme se mit à rire. Oui cette situation avait tout d’une pièce de théâtre, et nos deux jeunes gens se faisaient un plaisir de jouer cette scène ! Madison adorait la comédie, et apparemment son futur cavalier aussi.

« Dans quel carrosse comptes-tu m’emmener ? Tu dois surement savoir que j’habite chez Gregroy Grimson, l’un de tes coéquipiers. »

Oui car grâce à Mlle GossipGlee, tout le monde savait que Madison avait quitté le cocoon familiale pour cohabiter avec Greg. Bien que personne ne sait jamais poser de question pour la raison de se déménagement précipité !

Une blague qu'Isaac lui faisait ? Cela aurait pu être le cas... D'ailleurs Isaac se retint de se taper le front avec sa paume de main. Quel imbécile il faisait de ne pas avoir fait cette blague à des lycéennes ! Cela aurait été tellement drôle de voir une lycéenne espérer l'espace de quelques secondes... Les yeux brillants d'excitation à l'idée d'aller au bal avec un joueur de football... Peut-être même aurait-il pu inviter -pour rire- une lycéenne de première année qui était si superficielle qu'elle aurait pu croire attraper dans son filet un footballeur ? Le genre de fille qui se croit si irrésistible qu'elle n'aurait pas cru un seul instant à une blague !
Mais c'était une blague méchante. De la pure méchanceté gratuite. Isaac n'aimait pas abuser des sentiments des autres... Sauf si ladite personne était irrécupérable tellement elle était pourrie de l'intérieur. Ou bien si Isaac avait perdu un pari, mais ça, c'était encore autre chose !

Une chose était sûre, il ne faisait pas de blague à Madison. Les cheerios ne rigolaient vraiment pas avec ce bal de la Saint Valentin ! Isaac se demanda si chacune des filles avaient réagi de la même façon... Non, certainement pas ! La plupart des élèves devaient déjà être en couple avec la personne concernée avant de faire leur demande... Ou bien ils étaient dans une position ambiguë, de telle sorte qu'il n'y avait aucun doute possible.
Dans leur cas, Isaac et Madison s'adressaient la parole réellement pour la première fois. Bien sûr, ils se connaissaient chacun de leur côté de réputation, par le bouche à oreille... Il était même fort probable qu'Isaac avait déjà demandé un jour à Madison un crayon en cours pour pouvoir faire semblant de travailler... Mais peu importe, Isaac savait pertinemment que Madison pouvait décliner sa proposition ; ce ne serait qu'une réaction normale de la part de la pom-pom girl !

Finalement, Madison accepta l'invitation d'Isaac. Elle était passée par plusieurs étapes : surprise, colère très minime, hésitation, validation de la demande, puis cela virait en scène de théâtre... Isaac ne put s'empêcher de rire gentiment. Madison était plutôt bonne comédienne !

« Tout le plaisir est pour moi chère damoiselle ! Il est de mon devoir de satisfaire les princesses en détresse ! »

Puis vient la question du moyen de locomotion. Isaac avait une voiture, là n'était pas la question. Il avait son permis et pouvait venir chercher Madison chez elle sans aucun souci. Mais il se demanda ce que la jeune femme préférait...
D'un côté, Isaac pouvait se permettre financièrement de pousser la blague jusqu'au bout et d'emmener Madison au lycée dans un carrosse... Mais d'un autre côté, Isaac n'allait pas au bal avec Madison parce qu'il voulait lui mettre le grappin dessus. L'emmener en calèche serait too much, et elle risquait peut-être de se faire des films. Les autres risquaient de se faire des films également. Isaac n'était pas du genre à montrer au grand jour une préférence pour une des lycéennes... Tout le monde savait qu'Isaac n'étais pas du genre à être exclusif : aller louer une calèche pour une soirée serait contre sa nature. Si Madison avait été sa petite amie ou même s'il souhaitait une relation sérieuse avec, alors oui, sans aucune hésitation, il aurait mis les frais nécessaires !
Mais dans le cas présent, il prendrait sa voiture, tout simplement.

Isaac savait que la jeune femme habitait chez Gregory. Toutefois, ils n'avaient jamais abordé le pourquoi du comment ensemble. Isaac n'était pas le genre à s’apitoyer sur son sort, ou sur le sort des autres... C'est pourquoi il évitait les conversations trop profondes avec les gens qui l'entouraient. Il n'était vraiment pas du genre à être indiscret...

« Ce sera avec plaisir que je viendrais te chercher chez toi ! Je sais où Greg' habite donc je pense pas que ce soit un problème de me repérer ! En plus, il sera certainement parti trouver sa propre cavalière quand j'arriverais... » dit-il en souriant. Il n'y avait vraiment aucun risque qu'il se perde, en effet ! En plus de savoir où habitait son ami, il avait un GPS où l'adresse de Gregory devait être enregistrée...

« Ma voiture te suffira-t-elle comme carrosse ou souhaites-tu que je vienne sur mon beau cheval blanc ? » ajouta-t-il non s'en s'empêcher de montrer un peu plus ses dents blanches.

Roi, Reine, un rêve de gosse ! Mais si cela pouvait se transformer en un moment agréable, avec un partenaire marrant … Maddy était tout ouïe ! Elle ne connaissait pas Isaac, mais ces quelques minutes en sa compagnie était si agréable qu’elle ne pouvait refuser l’offre qu’il venait de lui faire. Y’aurait-il autre chose entre eux après ce bal ? Madison ne le savait pas, mais ce qu’elle savait c’est qu’elle allait surement passer le meilleur bal de sa vie ! Parfois on y va en amoureux, et d’autre par feeling ! Cette soirée sera synonyme de bonne ambiance ! Cela faisait vingt minutes qu’elle était en sa compagnie et elle avait retrouvé le sourire !

Ca y’est, elle avait accepté l’invitation du beau footballeur. La situation était devenue « théâtrale » et forte amusante. Ils se mirent à rire ensemble, ces deux là feraient bien de ce lancer dans la comédie ! Madison se serait bien vue au XVIIème parmi les rois de France, et les robes magnifiques ! Mais hélas, le XXIème était bien plus cruel ! Puis elle le demanda par quel moyen il allait l’emmené au bal ? Une voiture ? Quel moyen banal ! Madison se mit à rire, et ajouta :

« Oh Isaac, vous me décevez ! Une voiture ? Quel moyen de transport banal ! »

Elle se tue un instant, restant face à lui. Elle posa ses poings sur ses hanches d’un air mécontent. Puis elle éclata de rire.

« Je rigole ! Je ne vais pas te demander la limousine et tout le tralala ! Déjà que tu me sauve de ma solitude ! Je ne vais pas te demander de te ruiner pour moi ! »

La jeune femme resta un moment immobile, elle observa le jeune homme. Pourquoi un garçon si beau, si marrant, et si populaire n’avait-il pas de petite amie ? Ce garçon était du genre électron libre ? Ou alors trop amoureux pour le dire a la personne en question ? Elle se rapprocha de lui, afin de n’être qu’a quelques centimètres de lui. Et elle fini par ajouté :

« Mais dit-moi … y’a un truc qui me paraît bizarre … Comment un si beau footballeur comme toi peut être célibataire ? Tu es du genre « libertin » ? »

Sa question pouvait paraître indiscrète, mais Madison a toujours été curieuse… et encore plus dans ses fréquentations ! Et puis c’était si intéressant de connaitre la vie sentimentale des membres de l’équipe de football ! Ils étaient tous si différent les uns que les autres.

Soudain, la sonnerie du lycée se déclencha. Madison regarda sa montre, il était déjà l’heure de reprendre les cours… et franchement Maddy n’avait pas vraiment envie d’y retourner ! Mais pour elle se n’était pas le moment de loupé les cours, et encore moins d’avoir des sales notes. Elle releva la tête, et fini par dire :

« On fait le chemin ensemble ? Il me semble que nous sommes dans le même cours ! »

Elle afficha un sourire au beau jeune homme, puis lui tendu la main. Il était encore assis sur le dossier du banc, tandis qu’elle était face à lui.

Isaac ne put s’empêcher de sourire. Madison jouait réellement bien la comédie. Elle aurait pu jouer au théâtre sans encombre ! D’ailleurs, Isaac était plutôt doué lui aussi… Tous deux faisaient bien la paire !
Le jeune homme crut l’espace d’un instant que Madison était réellement vexée qu’il l’emmène uniquement en voiture. Il commença à réfléchir à toute allure, chose très rare, afin de trouver une alternative. Peut-être serait-il en mesure de surprendre sa cavalière sans pour autant la laisser penser qu’une relation sérieuse déboucherait par la suite…

Heureusement pour lui, elle éclata bien vite de rire avant de déclarer clairement qu’elle n’attendait rien d’exceptionnel de sa part. Si une idée extraordinaire germait dans son esprit d’ici le soir du bal, alors peut-être qu’elle serait agréablement surprise… Mais pour le moment, rien ne venait.
Isaac ne put s’empêcher de titiller lorsque Madison déclara que déjà il la sauvait de la solitude. Le titre de sauveur lui allait plutôt à merveille, mais Isaac ne souhaitait pas non plus être pris par défaut ! S’il allait au bal avec Madison, c’est par choix. Il espérait qu’il en était de même pour elle, même si, après tout, ça n’avait pas grande importance. Le principal était qu’ils allaient s’amuser comme des fous. Cette soirée allait rester gravée dans l’esprit de Madison. Peut-être même la racontera-t-elle un jour à ses enfants : le jour où la Saint Valentin prit un tout autre sens dans sa tête.

« Moi, te sauver ? Tu verras que j’ai loin d’avoir le profil-type d’un sauveur… » dit-il, un sourire aux lèvres.

En effet, on n’avait jamais dit de lui qu’il était un sauveur, c’était bien la première fois ! Le jeune homme voyait plutôt un sauveur comme un mec propre-sur-lui, intelligent, qui ne boit pas et qui ne fume pas. Isaac était plutôt le mec fêtard par excellence, qui n’a jamais su grandir et qui ne le souhaite pas le moins du monde.

Madison se rapprocha dangereusement de lui dans le but de lui poser des questions plutôt indiscrètes… Mais qui n’avaient pourtant aucun secret pour personne habituellement. Etrange que la jeune cheerio n’avait jamais eu vent de son attirance pour toutes les filles à la fois. En même temps, jusqu’à présent, Isaac n’avait jamais rien tenté avec Madison… À bien y réfléchir, peut-être que les cheerios n’avaient jamais eu l’occasion de parler d’Isaac à Madison…
Mais avant qu’il ne puisse réagir à ses interrogations, la sonnerie détourna son attention. Aussitôt, Madison regarda l’heure : il était temps de regagner les bâtiments du lycée ! Elle se leva et tendit sa main à Isaac. Celui-ci ne se fit pas prier et glissa sa main dans la sienne avant de se poster près de la jeune femme. Il profita du fait qu’il avait pris en otage sa main pour porter le sac de cours de Madison.

« Je ne vais tout de même pas te laisser porter un sac aussi lourd pour tes petits bras ! » la taquina-t-il.

En mettant le sac sur son épaule, Isaac se rendit compte qu’en effet, le sac de Madison était au moins cinq fois plus lourd que son propre sac. Comme quoi, il y avait des personnes qui travaillaient sérieusement au lycée ! Isaac nota qu’il devait repasser par son casier pour chercher son sac s’il souhaitait suivre le cours avec Madison… Mais s’ils faisaient un détour, la cheerio risquait d’arriver en retard avec lui, ce qu’il ne souhaitait pas. Il prit donc la résolution de l’escorter jusqu’à leur salle en premier lieu.

Dès que la sonnerie laissait sortir le moindre bruit, la panique envahissait la majorité des lycéens de Mckinley. Les deux jeunes gens pouvaient voir des élèves courant pour ne pas arriver en retard à leurs cours qui se déroulaient à l’autre bout du bâtiment. Isaac et Madison ne purent s’empêcher de se moquer de certaines personnes qui se ridiculisaient complètement sous leurs yeux : entre ceux qui se rétamaient par terre et ceux qui se prenaient de la glace pilée…
Quelques pas plus tard, ils arrivèrent devant la salle de cours. Isaac lâcha la main de Madison, lui rendit son sac et s’approcha de son visage.

« Pour répondre à ta question de tout à l’heure… Je suis plutôt du genre libertin, si tu vois ce que je veux dire… » Chuchota-t-il à l’oreille de Madison.

Sans lui laisser le temps de réagir, Isaac embrassa langoureusement sa cavalière de bal. Après tout, elle était fixée : Isaac ne voulait pas de vraie relation, pas de prise de tête, que du bon temps. Bien trop rapidement pour être savouré, le jeune homme rompit le baiser. Madison resterait sur sa faim…

« Je serais en retard en cours mais ne t’inquiètes pas : je serais à l’heure le soir du bal ! » déclara-t-il avant de tourner les talons afin de récupérer son sac de cours resté dans son casier.