06. [Pavillon de Chris Lorentz] L'amour nous fait faire des choses stupides... des fois...

Parmi toutes les gaffes que Chris avait pu faire au cours de sa vie, celle qu'elle venait de faire remporter à coups sûr la palme de la Honte avec un H gigantesque qui aurait pu être gravé sur son front au fer rouge. Rouge, c'était d'ailleurs la couleur dont son visage avait pris l'aspect, lorsqu'elle s'était rendue compte de ce qu'elle venait de laisser sous entendre et de la réaction de Patrick qui était en train de s'étouffer avec un toast. Jamais plus elle ne pourrait regarder ni Patrick, ni Charlotte dans les yeux après ce qu'elle venait de faire et pour se donner contenance berça doucement sa fille jusqu'à ce qu'elle s'endorme contre elle, comme à sa grande habitude. Totalement désœuvrée, ce qui n'était pas dans ses habitudes, elle s'éclipsa pour leur laisser le temps de parler et entreprit de coucher son petit ange.

Quand ce fut chose faite et qu'il n'y avait plus rien à faire dans la chambre, elle n'eut pas le choix de retourner dans son salon, jetant un bref coup d'oeil pour vérifier qu'elle ne troublait pas un moment entre le père et la fille. Soulagée que ce ne fut pas le cas, elle songea au fameux dicton français "quand le vin est tiré, il faut le boire", chose qui lui permettrait de surmonter sa terrible gêne et de faire en sorte que ceci n'apparaisse plus comme un incident isolé, se promettant de veiller à ce qu'elle dirait désormais. Les rejoignant tous les deux, elle fit comme si rien ne s'était passé et but une longue gorgée de son verre avant de saisir un toast, tandis que Patrick la rejoignait et l'exhortait avec gentillesse à se reposer tandis qu'il s'occuperait du service.

Merci beaucoup, je vais m'asseoir. dit elle, le remerciant d'un sourire tendre quand leurs regards se croisèrent juste avant qu'elle ne prenne place juste à côté de Charlotte qui engagea aussitôt la conversation. Avalant une bouchée de son toast, elle répondit une fois que sa bouche fut vide. Merci infiniment, Charly. Tu peux me tutoyer si tu le souhaites, tant que tu arrives à faire la part des choses entre ici et le lycée, ça ne me pose aucun souci. lui dit elle, regardant sa maison avec quelques fiertés. Quand elle était arrivée à Lima, le domicile où elle vivait désormais ne ressemblait pas vraiment à celui actuel. Elle avait eu besoin de tout le soutien et l'aide d'amis proches pour rendre ce lieu de vie à son goût, tel qu'elle l'aimerait davantage. C'était désormais chose faite et elle savait qu'il lui serait difficile de quitter son domicile désormais. Elle fut néanmoins surprise lorsque Charly lui dit n'avoir vu qu'un seul chien.

Je suppose que tu as dû voir Sandy, un berger allemand avec une tache blanche au beau milieu du front. Elle est très douce avec tout le monde bien qu'on m'ait dit qu'elle soit un chien de garde. J'ai cinq chiens au total dont un appartient à mon frère Jensen mais il a dû le prendre avec lui dans sa chambre. Les autres se baladent dans le jardin derrière la maison. J'aime aussi énormément les Cavaliers mais ils coûtent affreusement chers. De plus, les animaux qui vivent chez moi sont tous originaires à un moment où un autre d'une société PÉTA car leurs derniers maîtres ne pouvaient plus s'en occuper ou alors sont décédés et que leur famille ne pouvait pas prendre d'animaux chez eux. Ce qui laisse que peu de place pour les cavaliers King Charles car ce sont des chiens très intelligents et vendus très chers car très demandé. Je n'en ai vu un à la PÉTA à une seule occasion : mais il était très âgé et est mort un mois après son arrivée. lui répondit elle

Il y avait comme un malaise dans l’air. Charlotte le sentait. Son regard passait tantôt de Patrick à Chris, de Chris à Patrick qui s’était finalement réfugié dans la cuisine. Elle se doutait un peu de ce qui s’était passé entre eux cette nuit là rien qu’avec les vêtements de son père encore froissés et cette expression joyeuse qu’il cherchait à cacher. La question qui la turlupinait était de savoir pour quelle raison il l’avait fait venir ici, il voulait qu’elle partage le repas mais, Charlotte avait l’impression de ne pas être à sa place pour l’instant. Elle se demandait même si son père en avait parlé avec Chris avant de l’inviter. Tous deux se sentaient horriblement gênés voire complètement maladroits en présence de Charlotte qui avait de plus en plus l’impression d’être la source de ce malaise. Les mains posées sur les genoux, la jeune fille fit mine de s’intéresser à la décoration le temps que Chris retrouve ses esprits. L’envie de rire était forte tout de même mais, Charlotte ne voulait pas mettre son père aussi mal à l’aise qu’il l’était déjà. Majeur et vacciné, il avait tout à fait le droit d’avoir des relations sexuelles et puis, elle n’était pas non plus née de la dernière plus. Elle se souvenait encore de la manière dont son père lui avait appris comment on faisait les bébés, sa mère lui avait mis une gifle monumentale. Charlotte se jura dans un coin de sa tête que lorsqu’il déciderait de lui avouer que les choses étaient sérieuses entre les deux professeurs alors il n’essaierait jamais d’expliquer à Mara comment on fait les bébés lorsqu’elle sera en âge de le comprendre. « Je suppose que tu as dû voir Sandy, un berger allemand avec une tache blanche au beau milieu du front. Elle est très douce avec tout le monde bien qu'on m'ait dit qu'elle soit un chien de garde. J'ai cinq chiens au total dont un appartient à mon frère Jensen mais il a dû le prendre avec lui dans sa chambre. Les autres se baladent dans le jardin derrière la maison. J'aime aussi énormément les Cavaliers mais ils coûtent affreusement chers. De plus, les animaux qui vivent chez moi sont tous originaires à un moment où un autre d'une société PÉTA car leurs derniers maîtres ne pouvaient plus s'en occuper ou alors sont décédés et que leur famille ne pouvait pas prendre d'animaux chez eux. Ce qui laisse que peu de place pour les cavaliers King Charles car ce sont des chiens très intelligents et vendus très chers car très demandé. Je n'en ai vu un à la PÉTA à une seule occasion : mais il était très âgé et est mort un mois après son arrivée. »

Charlotte acquiesça d’un signe de tête pour lui faire comprendre que c’était bel et bien ce berger allemand qu’elle avait vu à l’extérieur. « Vous devez avoir une sacrée force de volonté. Si j’allais dans ce genre d’endroit pour chercher un chien vous pouvez être sûre que je les ramène tous chez moi. Je suis tout simplement incapable de leur résister et si je pouvais chez moi ce serait une animalerie. ». Charlotte jeta un coup d’œil en coin à son père qui était manifestement concentré dans sa cuisine ou faisait semblant en prêtant oreille attentive à ce qui se disait dans la salle à manger. Difficile de trouver une sujet de conversation autre que le lycée mais, Charlotte savait qu’il n’était pas là bienvenue de parler boulot un jour de congé. « Jensen… Je crois l’avoir déjà croisé mais, sans savoir que c’était votre frère….

[réponse courte, désolée]

HJ: désolé pour le retard, j'essaye de me rattraper hug

Patrick avait filé dans la cuisine pour aider Chris à préparer le repas. Il laissa alors sa fille et la jeune femme discuter. Il espérait que cela se passe bien. Mais en même temps, pourquoi cela n’irait pas ? Bien qu’il ne souhaitait pas encore s’afficher devant Charlotte, il lui annoncerait en temps voulu le nouveau lien qu’il y avait avec Chris. Et cela éviterai un interrogatoire avec sa fille. De plus, sa fille était intelligente et il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre ce qu’il se passait, alors qu’il avait bel et bien remarqué le sourire qui était passé sur le visage de Charlotte.

Il était retourné dans la cuisine. Il sortait les plats et préparez le reste. Patrick avait un peu l’esprit ailleurs… Bien qu’il se sentait heureux, il se sentait aussi préoccupé par tout ca. Que se passerait-il ensuite ? Et si… Non, il devait profiter de l’instant présent. Il y avait les deux êtres les plus chers à ses yeux dans la pièce à côté. Il ne put s’empêcher pourtant d’écouter aux portes. L’oreille dressée, il s’avança jusqu’à la porte sans pour autant se faire voir. Il fut heureux d’entendre que les jeunes femmes engageaient une discussion. A vrai dire, il eut un peu peur qu’entre Charlotte et Chris le courant ne passe pas. Le tintement d’une sonnerie lui fit comprendre que le plat était enfin prêt. Il attrapa une serviette et sorti le plat.

Il arriva presque fanfaronnant avec le plat dans les mains et tout en le posant sur la table :

PATRICK « C’est prêt ! Gratin dauphinois ! Installez-vous que je vous serve mesdemoiselles ! »

Il tira la chaise à Chris et à Charlotte pour qu’elles s’installent avant de se tourner vers le plat. Il pouvait devenir un vrai Gentleman quand il s’y mettait. Enfin sa réputation de charmeur et de beau parleur devait venir de ce petit trait qu’il avait. Il servit alors le repas aux deux jeunes femmes avant de se servir et de s’installer à son tour à table. Il sentit alors la gêne revenir à table. Chacun ne savait pas de quoi discuter. Patrick finit par se racler la gorge et dit :

PATRICK « Hum… Charlotte ? Tu veux que je te fasse la surprise ou… Enfin j’ai entendu la discussion que vous avez eus toutes les deux dans la cuisine. Bon allez, ca sera un cadeau avant l’heure mais… J’avais prévu de te trouver un chien. Et vu que Chris et toi… Et bien profites ! Tu peux lui demander conseil, je ferai en sorte de trouver ton bonheur. Désolé, j’avais pensé au Poney mais j’me suis dit : Pas assez de place à la maison… Je le voyais très mal dans le salon. »

Souvenir de Charlotte qui, quand elle était petite, l’avait tanné pour avoir un poney… Comme toutes les gamines de son âge d’ailleurs. Elle était dans son trip « princesse » et « chevalier »… Quoi qu’il s’était demandé où elle se plaçait certaine fois, surtout quand il la retrouvait à combattre la malheureuse carrosserie de sa DS avec un bâton –une épée selon elle- en lui certifiant qu’en fait c’était un dragon. La fameuse période où l’imaginaire prenait le dessus. Charly avait toujours été cette douce petite fille, mais aussi cette gamine qui adorait se démarquer par son fort caractère. Surement le mélange explosif entre Anne et Patrick.

Tentant de retrouver son calme et d'être moins gênée, Chris entama alors une conversation commencée par Charlotte, ce dont elle lui en fut reconnaissante. Intarissable au sujet des animaux, Chris aurait pu en discuter ainsi des heures.

Oh crois moi c'est loin d'être évident. Mais je m'efforce de toujours faire au mieux et j'essaie de donner un peu d'argent tous les mois pour les animaux qui se trouvent au refuge et que je ne peux malheureusement pas prendre chez moi. C'est le moins que je puisse faire pour qu'ils puissent avoir de la nourriture chaque jour et des soins si besoin est pour eux. dit elle, en lui souriant. Elles virèrent vers son frère dont la jeune femme avait parlé un peu plus tôt.

Oui, il évite de dire qu'il est mon frère, comme s'il en avait honte et il est rarement à la maison depuis qu'il a une petite amie. Une fille adorable qui est aussi au lycée. Roxy Austen. Je ne l'ai vue qu'une seule fois ici mais elle semblait assez intimidée et depuis quand on se croise au lycée, elle m'adresse un sourire...... Mais qui sait, peut être qu'un jour, on pourrait manger ici tous ensembles? S'ils acceptent bien sûr......

La discussion tourna court quand Patrick arriva avec le plat et leur dit de se mettre à table. Obtempérant, elles s'installèrent et le laissèrent les servir. Le remerciant d'un sourire, Chris allait se mettre à manger, à l'instar de Patrick et de Charly lorsqu'il prit la parole, annonçant qu'il avait l'intention d'offrir un chien à sa fille, à défaut d'un poney et qu'elle pouvait en profiter pour lui poser des questions sur le chien qu'elle souhaitait.

Oh oui, bien sûr, sans le moindre problème. Mais tu sais, si tu aimes vraiment l'équitation, il y a un centre ici et justement le propriétaire cherchait une personne qui pourrait grimper les animaux pour leur faire faire de l'exercice parce que certains sont rarement pris et restent dans leurs box tout le temps ce qui fait qu'ils souffrent beaucoup du manque d'exercice. Lors de la dernière discussion que j'ai eu avec lui, il m'a dit que si je parlais de ça avec mes élèves, ils pourraient mettre quelques uns parrains du cheval dont ils s'occuperaient. Et à titre gratuit bien sûr. Il ferait absolument tout pour ses animaux. Alors si tu es d'accord, je te donnerais son numéro de téléphone. Qu'est ce que tu en dis? lui proposa t'elle, heureuse d'avoir trouvé un sujet de conversation qui, elle l'espérait, ferait vraiment plaisir à Charly et rendrait service par la même occasion à l'un de ses amis.