07. Such a crazy night...

... even if the gig was worth it.

RYDER & ROBBIE

Ayant récemment gagné en indépendance avec son émancipation, Robbie goutait de la vie en tant que quelqu’un de libre. Il n’avait plus besoin de prévenir sa mère du moindre de ses mouvements. Non pas que sa mère s’en soucie, mais si cela lui permettait de mettre des bâtons dans les roues de son fils, elle ne s’en priverait certainement pas. Désormais en colocation, il était libre de faire ce que bon lui semblait, sans rendre de compte à personne. Alors bien sur, lorsqu’il vu l’affiche dans le magasin où travaillait Ryder il avait sauté sur l’occasion. All Time Low à Colombus. Une chose était sure, le groupe ne partirait pas de la tant que Robbie ne les aurait pas vu en live. Partageant la plupart de ses gouts musicaux avec son ami, il lui proposa de le rejoindre dans cet épopée ce qu’il accepta. Très vite, les billets furent achetés, et les semaines qui les séparaient du grand jour s’envolèrent rapidement. Puis le moment tant attendu arriva et les deux garçons étaient excités comme des puces. Non pas au point de jouer les groupies, mais au point de stresser au moindre problème, comme le fait de ne pas trouver la salle une fois arrivés à Colombus. Il fallait tout de même avouer que la ville était grande et qu’ils n’avaient pas beaucoup de point de repère.
Ah non ! On a pas fait tout ce voyage pour se perdre si près du but. Vas demander à la vieille là bas, et moi je vais demander à l’autre là bas.
Chacun parti dans la direction indiquée par Robbie, qui avait étonnement pris la tête des opérations. Se retrouvant peu après, Ryder fut en mesure de guider son ami jusqu’à bon port. Ils passèrent les tickets, et entrèrent dans la salle. De nombreux fans étaient déjà là, mais peu importait. Vu l’ampleur de la salle, il ne valait mieux pas être à la barrière si on voulait survivre. De longues minutes passèrent et enfin les premières notes retentirent dans la salle. Alors que Robbie allait se plaindre à Ryder d’être crevé par leur voyage, les notes de l’intro lui redonnèrent de l’énergie d’un coup. Il commença à sautiller et chanter comme un seul homme avec le reste de la salle et apprécia chaque chanson plus que la précédente. Ils eurent quelque surprise, notamment le chanteur du groupe qui passa sur une deuxième scène, qui se trouvait au fond de la salle, pour l’avant dernière chanson, et finit le concert, en étant sur la scène principale. Le concert avait duré près d’une heure et demie, mais tout avait été bien trop court au gout de Robbie. A la fin du concert, ils allèrent derrière la salle de concert, vers l’entrée des artistes, pour essayer de voir le groupe au loin. Ils ne demandaient pas plus.
Tu crois qu’ils vont faire les cons et qu’en fait ils vont sortir que quand il n’y aura plus personne ? Bon c’est pas comme si on était pressé, mais j’aimerai ne pas être malade.
Ayant transpiré comme un fou dans la salle, ses cheveux, bien trop long, lui collaient sur son front à cause de la sueur. Ce n’était pas l’image la plus glamour qu’il voulait donnée, mais il n’en avait rien à faire. Il n’était pas là pour participer à un jeu pour trouver l’amour. Passer de la chaleur ambiante de la salle, au froid de l’extérieur n’était pas l’idée du siècle, mais ils s’en moquaient un peu. Les quatre garçons sortirent de leur loges, signèrent quelques autographes, et posèrent pour quelques photos avant de monter dans leur tour bus, qui partit une fois complet. Ryder et Robbie n’avait plus qu’une chose à faire : rentrer à Lima.

Ils hélèrent un taxi avec le peu de voix qui leur restait à eux deux, ils montèrent dedans, dirent leur destination, et le chauffeur les fit vite déchanter : les voyages en taxi pour des mineurs étaient interdit ici à partir d’une certaine heure pour limiter les fugues. Ils eurent beau clamer habiter à Lima, le chauffeur ne voulu pas entendre un mot, et leur demanda de descendre, ayant d’autre chose à faire que de s’occuper de deux gamins. Ils se retrouvèrent donc penaud devant la salle de concert, n’ayant pas bougé d’un mètre.
Putain, j’avais pas pensé à ça. On va faire quoi ? Ne compte pas sur moi pour dormir dans la rue !
Premièrement il ne voulait pas passer pour un clochard, et peut être qu’ils ignoraient une autre loi interdisant les mineurs à dormir dans la rue, sous peine d’être emmené dans un foyer. Les parents de Ryder viendraient le chercher le lendemain, ce ne serait pas un problème, mais Robbie. Qui s’en souciait encore à Lima ?

Quoi de mieux qu’un concert pour oublier pendant quelques instants les problèmes des dernières semaines. D’abord, la dispute avec Leah a qui Ryder n’avait pas parlé ni même adressé un seul regard depuis les enchères. Ensuite, sa rencontre inqualifiable avec Summer. Puis, le tournoi de football inter-école et finalement son père qui s’intéressait à nouveau hypocritement à lui parce qu’il participait à ce dit tournoi. Alors c’est tout naturellement que Ryder accepta l’invitation de Robbie pour une petite virée à Colombus pour aller voir un de leur groupe fétiche : All time low, surtout que c’était Robbie qui avait fait connaître à Ryd’ leur musique et habituellement, c’était le contraire. Cette soirée ne pouvait être que parfaite. Un concert, un super groupe, un bon copain, une grande ville, des fans en délire. C’est donc avec impatience que le musicien attendit cette journée. Son dernier concert remontait à trop longtemps et il était en manque de cette adrénaline que procurait de voir un groupe live en formant qu’un avec des centaines de fans en délire. L’extase quoi.

La journée tant attendue arriva finalement. Les deux amis avaient discuté des préparatifs la veille – ce sont des garçons n’oublions pas – heureusement que les billets étaient achetés depuis un moment! Tout semblait prêt. Colombus était à deux heures de route. Ryd’ avait quitté le boulot plus tôt qu’à l’habitude et ils s’étaient rejoints au terminus d’autobus. Les billets de l’allée et du retour n’étaient pas donnés mais il n’y avait pas d’autre moyen de transport. Il était hors de question de demander la voiture à son père, Ryder connaissait déjà la réponse. Le trajet s’était passé rapidement tellement les deux amis avaient discuté du concert et spéculé sur les chansons qui seraient jouées. Par contre, aucun des deux n’avaient pensé regarder la distance séparant le terminus de la salle de concert. Ils n’avaient que le nom de la salle. Ah ces hommes! Robbie proposa donc de se séparer et d’aller demander à des passants s’ils savaient ou trouver la salle. Il se trouva qu’elle n’était pas à la porte d’à côté. Les deux garçons s’y rendirent donc au pas de course afin de ne rien manquer! Comme l’avait proclamé son ami, ils n’avaient pas fait ce voyage pour rater ne serait-ce qu’une petite note! Quelle ne fût pas leur joie de voir en grosses lettres le nom de l’endroit.

C’est rempli de joie mais aussi un peu de fatigue que les deus amis aventureux pénétrèrent dans la salle. Il y avait déjà une foule importante, les plus téméraires se trouvant accotés sur les barrières. Ryder n’aimait pas être trop à l’avant, on ne profitait pas assez du spectacle tellement on était occupé à pousser ceux qui tentaient de trop s’approcher ou on se faisait constamment marteler le dos par ceux qui « trashaient ». Ryder et Robbie restèrent donc au milieu ou on voyait très bien la scène et ou on pouvait apprécier le show.

Enfin, après tant d’attente, les lumières se fermèrent, les spots allumèrent la scène et les premières notes se firent entendre. Toute fatigue disparut à cet instant. Ryder rejoignit la foule en sautillant et chantant de toutes ses forces les paroles des différentes chansons. C’était tellement mieux en live. Les musiciens étaient tout simplement excellents et ils étaient énergiques. Ils savaient comment mettre l’ambiance. Ce fût l’euphorie lorsque le chanteur se retrouva sur une scène à l’arrière. Il échangea des sourires et des pouces levés avec Robbie à plusieurs reprises. Après près d’une heure et demie de pur plaisir, le chanteur s’exclama « Merci et passez une bonne soirée » annonçant la fin du concert qui avait passé beaucoup trop vite au goût de l’adolescent. Avant de sortir pour aller attendre le groupe à l’extérieur, Ryder passa au kiosque de t-shirts et en acheta un de la présente tournée, comme il le faisait à tous les concerts auxquels il assistait.
" Non, je crois pas. Ils ont l’air cool avec leurs fans. Tiens! Les voilà! " Sous les cris des groupies en délire, les quatre membres du groupe sortirent finalement. Ils signèrent chacun le chandail que Ryd’ venait d’acheter et les deux copains prirent des photos avec eux. Le groupe monta finalement dans leur bus et quittèrent vers une autre destination, Détroit au souvenir de Ryder. Quelle soirée ça avait été! Il avait même eu le numéro de téléphone d’une fille. Une jolie rousse avec un joli sourire, même s’il l’avait perdu quelque part dans la salle ou peut-être aux toilettes mais peu importe, tout cela en avait valu la peine!

" Bon! C’est à nous de partir. On prend un taxi pour se rendre au terminus cette fois! "

Il était tard, le terminus était quand même loin et ils ne connaissaient pas la ville, le taxi semblait donc une bonne solution. Avec ce qui leur resta de voix, ils appelèrent un taxi. Le chauffeur refusa de les amener prétextant qu’ils étaient trop jeunes et qu’il ne voulait pas être complice d’une fugue. N’importe quoi!

" Écoutez…s’il vous plait! On est de Lima, on est pas des fugueurs! Vous voulez ma montre en échange? " Il fit balancer sa montre devant les yeux du chauffeur en lui offrant son plus beau sourire. Le chauffeur ne voulu rien entendre et leur cria de sortir de sa voiture en arabe. Probablement pas des gentillesses. Les deux adolescents sortirent donc du taxi. Bon, là, ils étaient mal barrés mais Ryder refusait que ce petit oubli gâche la superbe soirée qu’il venait d’avoir. Le problème était que le temps qu’ils se rendent à pieds au terminus, il n’y aurait certainement plus de départs, du moins pour des petites villes telles que Lima.

" Attends, attends. Personne ne va dormir dehors. Ne paniquons pas. " Il avait mis ses deux mains ouvertes devant lui comme pour arrêter toute panique de la part de son compagnon. " D’abord…"Il s’arrêta quelques secondes comme s’il réfléchissait. " …Je vais me prendre une cigarette. " Il fouilla dans sa poche, sortie un carton, l’ouvrit et prit une cigarette qu’il coinça entre deux doigts. Il amena la cigarette à sa bouche et l’alluma avec son briquet. Il prit une longue taffe et expira finalement la fumée qui se dispersa dans l’air. " Bon, t’as combien sur toi? Moi, il doit me rester une vingtaine de dollars." Il ouvrit son porte-feuille et sortie deux billets de dix dollars et quelques pièces de monnaie qu’il étala dans sa main à la lumière d’un lampadaire.

Ryder avait eu la merveilleuse idée de prendre le taxi pour retourner au point d’arrêt du bus. Pendant le temps du concert, Robbie avait oublié la galère qu’avait été le chemin vers la salle. Colombus était une grande ville, et bien sur, l’arrêt de bus était bien loin de là où se produisait le groupe. Ils s’étaient alors dirigés vers le bord du trottoir pour attirer un taxi avant de vite déchanter, à cause du chauffeur. Tout avait été bien trop beau. Robbie aurait du se douter qu’il y aurait un défaut à cette soirée. Déjà le fait d’être venu, d’avoir assister au concert, et d’avoir rencontrer brièvement le groupe à la fin, avait été quelque chose de grandiose. Il était à des années lumières de s’imaginer qu’un foutu chauffeur de taxi refuse de les emmener au terminus du bus. Non mais franchement. Et tant qu’on y était, foutu gosses de Colombus qui avaient fugués et qui avait fait en sorte que désormais, les chauffeurs refusent de les conduire après une certaine heure. C’est vrai quoi ? Et s’il y avait une super fête que tout le monde aurait bu au point de ne pas pouvoir conduire ? Il les laisserait là, prendre leur voiture plutôt que de les raccompagner chez eux ? Bon plan en effet. Enfin surtout s’ils voulaient baisser le taux de jeune dans la ville. Ryder eu beau expliquer la situation au chauffeur, essayer de l’appâter avec sa montre rien n’y fit. Alors bien sur, en parfaite Drama Queen, Robbie s’imaginait déjà les pires horreurs, comme devoir dormir dehors.
Okay je panique pas. Mais dis-moi que t’as une idée !
Il mentait. Il paniquait évidemment. Il n’avait emporté avec lui que le strict minimum ne voulant pas passer le concert les mains dans les poches pour vérifier que son argent était toujours là. Évidemment il avait pris un peu d’argent pour aller faire un tour dans le merchandising mais rien de plus. Vraiment là il était à sec. Le bon coté de la chose, était de voir yder complètement détendu qui le rendait lui-même plus calme. Complètement accro à sa dose de nicotine, Robbie croyait vraiment que tous les problèmes s’envolaient en même temps que la fumée. Qu’on pouvait les suivre des yeux pendant un instant avant de ne plus la voir du tout. Il le laissa donc tirer quelques taffes avant qu’il ne reprenne la parole.
C’est marrant, j’ai pensé à la même chose. Ce qui est moins marrant c’est que je dois avoir dix dollars grand maximum.
Il fouilla dans la moindre de ses poche de pantalon, pour récolter le moindre dollar enfoui. Avec une trentaine de dollars, Robbie ne savait pas vraiment s’ils auraient assez pour aller se trouver un hôtel plus ou moins miteux. Ils ne seraient évidemment pas difficiles sur l’endroit, mais il faudrait un minimum. Etant parfaitement à l’aise avec Ryder, il serait prêt à partager le lit sans que tout ça devienne bizarre, mais il ne fallait pas tomber dans un cliché d’insalubrité avec des cafards sur les oreillers.
Quand on est venu, j’ai remarqué pas mal d’hôtel au niveau de l’arrêt de bus. Sauf qu’ils avaient tous l’air super luxueux, et donc super chers.
De toute façon, ils ne perdaient rien à tenter, sachant que l’autre solution était de faire du stop. Mais là encore, qui accepterait d’emmener deux ados couvert de sueur, à plus de deux heure d’ici. Robbie rêvait vraiment en couleur pour le coup ! Ils allaient donc devoir marcher jusqu’au terminus, donc ajouter à leur fatigue déjà bien présente, la lourde corvée de la marche. Et le pire c’est que si aucun hôtel n’était abordable et libre, ils devraient se rendre à l’évidence, et rentrer à pied. Puis il se souvient d’une chose que son père lui disait souvent de son vivant : si Robbie ne va pas à Disney, Disney viendra à toi. Et le soir même son père lui ramenait un jouet à l’effigie d’un personnage Disney. Là c’était pareil, si Robbie n’allait pas à Lima, Lima irait à Robbie. Il passa donc en revue « tout » ses amis, mais pas un ne correspondait au critère de sélection : possession d’une voiture. Abandonnant tout espoir de rentrer chez lui ce soir, il se tourna vers Ryder complètement dépité.
En plus c’est mort. Je connais personne à Lima ayant une voiture, qui ferait le déplacement jusqu’ici pour venir nous chercher.
Il croisa mentalement tout ce qu’il était en mesure de croiser pour que Ryder ait un ami, ou une connaissance qui accepterait de rouler 4h, pour récupérer deux gars qui n’avaient pas pris assez de précautions avant de partir à l’aventure. Mais en fait, les espoirs qu’il nourrissait étaient bien maigres.

Au contraire de son ami, Ryder était tout à fait calme et prenait la situation plutôt à la légère. Pourquoi paniquer? Ils avaient un petit problème de transport? Et alors! Cela rendait leur petit trip encore meilleur. Le jeune homme n’aimait pas lorsque tout était organisé et planifié. Il préférait l’improvisation. La soirée avait été géniale et ce n’est pas un chauffeur de taxi idiot qui allait changer cela. Il prit une seconde taffe en secouant la tête pendant que Robbie vidait frénétiquement ses poches. Ce dernier s’inquiétait pour rien. Le centre-ville de Colombus n’était vraiment réputé pour être bien dangereux malgré sa grandeur. Il était même plutôt calme et comportait beaucoup de tour à bureaux. À cette heure-ci, il n’y avait pratiquement personne dans les rues, a part quelques personnes qui avaient assisté au concert et traînaient encore près de la salle. C’était loin d’être l’activité nocturne de New York!

" Héé! Relaxe mec! On va trouver un truc avec nos…maigres trente dollars et des poussières. " Lui dit-il en pouffant et en lui donnant un petit coup avec le poing sur l’épaule. C’était assez drôle de voir Robbie dans cet état de panique alors qu’il était habituellement calme. Mais c’est vrai qu’avec leur trentaine de dollars en commun, il y avait peut-être une petite place pour la panique. Peut-être que Ryder pourrait vendre le chandail qu’il venait d’acheter et fait signé à des passants…Il chassa bien vite cette idée de la tête sachant qu’il allait le regretter toute sa vie. Il s’en voulait tout de même un peu de n’avoir apporté que le strict nécessaire et avoir laissé sa carte bancaire à la maison. Elle contenait ses épargnes et ils auraient largement pu se payer une chambre d’hôtel avec elle. Ryd’ prit une autre bouffée de cigarette en regardant les alentours.

" J’crois pas qu’on ait assez de moyens de se payer un hôtel. À moins de tomber sur des sexy filles à la réception et leur faire un strip-tease. " Il continua de tirer sur sa cigarette souhaitant avoir une idée subliminale. Robbie sortit alors son portable et passa en revue la liste de ses contacts. Ryder fit pareil, même s’il savait déjà qu’il ne trouverait aucune personne qui serait assez gentille pour venir les chercher, surtout à cette heure. La seule qui aurait pu être assez aimable et qu’il savait que cela ne dérangerait pas était Leah. Mais de un, elle avait un pied dans le plâtre, ce qui n’était pas très avantageux pour conduire et de deux, il ne lui parlait plus, ce qui mettait une croix sur cette option. Il tomba ensuite sur le nom « Papa ». Cela ne servait à rien d’y penser, il connaissait déjà la réponse : Un gros non catégorique ponctué d’une tirade dans laquelle il qualifierait son fils d’irresponsable et d’immature. Il pourrait demander à son frère cadet qui venait tout juste de passer le permis mais ce dernier devrait réveiller leur père pour emprunter la voiture et s’en suivrait de la même histoire, non ce n’était pas une bonne idée. Ryd’ allait probablement y avoir droit à son retour le lendemain de toute façon. Inutile de précipiter la chose. Il observa la suite de son répertoire contenant une quinzaine de noms mais il ne se sentait pas très à l’aise de leur demander.

" Même chose de mon côté. Bon… "Il prit une dernière taffe de sa cigarette et la jeta sur le sol. Il écrasa le mégot avec son pied. "Faudrait peut-être savoir quand est le prochain bus pour Lima. Peut-être même qu’il y a un bus qui se rend dans une autre ville tout près et on pourra marcher de là ou… "Son regard se reporta sur les quelques spectateurs trainards près de la salle. " Peut-être qu’il y en qui se retournent tout près de Lima. On doit pas être les seuls paumés qui ne viennent pas du coin! On va leur demander?"Dit-il en pointant les retardataires. Les deux garçons n’avaient rien à perdre. Tant mieux s’il y avait quelqu’un d’assez gentil pour les amener, sinon ils pourraient se rendre au terminus, faire une nuit blanche et attendre le prochain bus en direction de Lima. Cette option pourrait être marrante. La vraie vie de rock star! Ou bien, ils pourraient se diriger vers l’autoroute et faire du stop. Ryder regarda à nouveau les billets dans sa main. Les options n’étaient pas très nombreuses.

Une équipe de choc se devait de bien distribuer ses rôles. Il fallait qu’il y ait un personnage complètement stressé, aujourd’hui ce serait Robbie, et un autre parfaitement détendu et ce serait donc Ryder. Les rôles avaient été distribué aléatoirement, puisqu’en temps normal, Robbie ne devrait pas paniquer pour si peu. Premièrement, à l’époque où il habitait encore en Californie chez sa tante, il avait connu bien pire que dormir dans la rue. Deuxièmement, il n’aimait pas laisser transparaitre ses émotions, bonnes ou mauvaises, peu importe avec qui il était. Et puis bon, ce n’était pas comme s’ils étaient seuls dans la rue, et encore moins comme s’ils étaient deux jeunes filles pouvant se faire enlevé pour des raisons lugubres. Il en fut un peu rassuré, mais jeta quand même malgré tout un regard autour de lui pour évaluer la foule autour d’eux, tout en fouillant dans ses poches pour en sortir de la monnaie.

Trente dollars. Bien, mais peu utile dans leur situation. En plus de ça il commençait à avoir faim, comme si ça ne suffisait pas. Alors que lui cherchait une façon de pouvoir manger et rentré avec leur argent, Ryder semblait se délecter de cette panique qui avait envahie son compagnon de galère. Robbie s’assit sur le rebord du trottoir en attendant qu’un éclair de génie vienne le frapper. Avec quelque chose métallique, la foudre aurait surement été plus rapide à arriver, mais voila que Ryder reprit la parole. Amadouer des filles avec leurs corps parfaitement sculpté, oui pourquoi pas.
En plus les filles, adorent essayer de comprendre ce que signifie mon tatouage sur mon torse. Ca les occupe souvent une dizaine de minutes.
Ca c’était vrai. Personne ne comprenait la signification réelle de ce tatouage, et parfois, même Robbie en venait à se poser la question. Il se releva pour être à la même hauteur que Ryder. Il n’aimait pas trop être plus bas que quelqu’un d’autre. Robbie farfouilla dans son portable, abandonna vite tout espoir d’y trouver de l’aide, et une nouvelle fois, il replaça tout ses espoirs sur Ryder. Et encore une fois, ça ne servit pas à grand-chose. Cependant, la prochaine idée de son ami semblait brillante. Parfaitement. Peut être qu’à plusieurs ils arriveraient à rassembler assez d’argent pour soit se payer une chambre d’hôtel, soit se payer des billets de bus pour rentrer. Robbie serait même prêt à dormir par terre s’il le fallait. En jetant un nouveau regard autour d’eux, Robbie vit que les gens qui étaient encore là sortaient du concert. Ils avaient l’air d’avoir pas mal transpirer, un peu comme Robbie quoi.
Ouah, pourquoi j’y ai pas penser ! Bon je vais voir les deux gars la bas, peut-être qu’ils ont une voiture.
Il n’attendit pas l’accord de Ryder, et se dirigea vers les deux dits garçons. Il les aborda en leur demandant s’ils avaient été au concert d’All Time Low, ils approuvèrent. Après quelques minutes de discussion Robbie leur expliqua le problème. Les deux garçons avaient l’air super gentils, mais ne pouvaient rien pour eux. Ils n’habitaient pas à Colombus, mais à l’opposé de Lima, et en plus, eux avaient prévu le coup en demandant à quelqu’un de venir les chercher. Robbie leur souhaita quand même un bon retour et reparti à son endroit d’origine, attendant que Ryder revienne. En attendant, il essaya de joindre son colocataire, mais devant surement être en train de s’amuser avec une fille, il ne fut pas surpris d’atterrir sur sa messagerie. Il raccrocha avec un soupir en voyant Ryder revenir vers lui.
Mauvaise nouvelle pour moi. Les deux gars là bas n’habitent pas du tout du coté de Lima. Ils m’ont dit qu’ils venaient de super loin en plus, ils ont eu la foi ! En même temps, rater ça c’était pas vraiment envisageable.
Et au moment où il disait ça, les deux garçons claquèrent les portes de la voiture qui était venue les chercher. Au moins maintenant c’était clair, ils ne pouvaient plus compter sur les deux autres garçons. Bon et bien peut être que Ryder aurait de meilleurs nouvelles ? En tout cas, Robbie avait perdu sa panique et maintenant il serait capable de réfléchir proprement.
Et toi ? Bonnes ou mauvaises nouvelles ?

Ryder acquiesça de la tête à la démarche de son ami. Il regarda ce dernier se diriger vers deux garçons se trouvant près de la salle de concert. Ryder fit de même en allant rencontrer deux autres mecs portant un chandail du groupe. L’un avait les cheveux noirs et l’autre portait une casquette. Ils étaient assis sur le bord du trottoir à quelques mètres de l’entrée et ils fumaient et rigolaient...beaucoup. Ryd’ s’avança vers eux les mains dans les poches de son jeans et arrivés près d’eux, il comprit la raison de leurs ricanements intenses. Ce n’était pas une cigarette que l’un d’eux avait entre les doigts, mais bien un rouleau de printemps. Bon, au moins, s’il avait à se faire rembarrer ou ignorer ou même snober, ce serait avec fous rires. Ryder salua donc les deux fumeurs et ces derniers l’accueillirent comme s’il était leur meilleur bon pote. Le brun rigola un peu avec eux avant de leur expliquer la situation précaire et ridicule dans laquelle lui et Robbie s’étaient mis. Les deux garçons se regardèrent avant d’éclater de rire. Les sourcils de Ryd se relevèrent. Ce n’était certainement pas leur premier pétard de la soirée. Il resta donc planté devant eux en attendant que l’un des deux lui réponde. Ce fût celui à la casquette qui lui répondit, en mettant un bras autour de ses épaules et lui soufflant sa fumée dans son visage, que malheureusement ils auraient bien aimé leur venir en aide, mais qu’ils habitaient tout près. Il ajouta que si un jour, Ryder et sa pote Robbie revenaient dans le coin, ils devraient les appeler pour aller prendre une bière. Le tout dans un discours décousu. Ryder hocha la tête. Ça ne servait à rien de lui expliquer que c’étaient des paroles en l’air dites par un mec totalement parti dans son monde et il ne trouva pas non plus nécessaire de spécifier que Robbie était un et non une. Ça aurait été de la salive gaspillée. Il remercia les deux fumeurs et avant qu’il ne tourne les talons, celui qui avait les cheveux noirs lui offrit la dernière taffe du joint. Le musicien refusa d’abord mais, avec l’insistance du type, il accepta. Il inspira la dernière bouffée, garda la fumée dans ses poumons et l’expira finalement. Il remercia et salua les deux garçons. En leur tournant le dos, il roula des yeux. Ce qu’on pouvait être ridicule et pathétique lorsqu’on abusait trop.

Il regarda ou en était Robbie. Celui-ci était toujours avec ses interlocuteurs. Ryder décida donc d’essayer avec d’autres personnes. Il repéra une jolie blonde, les yeux maquillés de noir. Il la salua et sans grande conviction, il lui demanda si par hasard, elle ne se dirigeait pas vers Lima. À sa grande surprise, la jolie raton lui signala qu’elle et son petit-ami (zut) allaient à Urbana, une ville située pile entre Lima et Colombus. Le visage de Ryder s’illumina. Peut-être que tout allait s’arranger finalement. Cela ne semblait pas déranger la blondinette que deux types en sueur fassent une heure de route avec elle et son copain, mais elle devait attendre son retour. Il était allé chercher la voiture, située à quelques rues de là. Le dit-copain arriva d’ailleurs à cet instant dans une simple Honda Civic rouge. Sa copine lui expliqua la situation pendant que Ryder le salua d’une poignée de main. Il accepta. Ryder leur signala qu’il revenait pour aller en discuter avec son pote.

Ryder quitta le couple en courant vers Robbie, le visage ravi. Son ami lui raconta son manque de chance. Il s’empressa donc de lui relater sa trouvaille. " Positif mon pote! Ce petit couple de punk là-bas…" Il pointa la fille et le garçon dans l’automobile rouge du doigt. D’ailleurs, le couple principalement vêtu de noir jurait dans la couleur rouge. M’enfin passons."…Pourrait nous déposer à Urbana! Il faudrait juste trouver un moyen de faire l’heure restante entre Lima et Urbana. T’es partant ou on se rend au terminus de bus et on attend? Le premier bus en direction de Lima devrait être aux alentours de 9h-10h am." Parce que tout de même, c’était bien beau se rapprocher à une heure de la ville où on habitait, il fallait tout de même faire l’heure restante par la suite! S’il se fiait à sa montre, ils arriveraient vers 2h du matin à Urbana. Ensuite, il leur faudrait tout de même attendre un certain temps pour avoir un bus. À moins de trouver un autre bon samaritain rendus là-bas. Mais ce n'était pas gagné.

Tout en parlant et en expliquant la situation à ses interlocuteurs, Robbie vit au loin comment les choses se passaient pour son ami. En tout cas le moins que l’on puisse dire, était que les deux gars qu’il avait été voir semblait être accueillants. Robbie vit au loin Ryder prendre la parole pendant un petit moment et le tout ponctué par un éclat de rire. Bonne ou mauvaise chose ? Ca Robbie ne pouvait pas le dire de là où il était. Voyant Ryder repartir sans excès de joie, il se dit que c’était surement une mauvaise nouvelle, et redoubla d’arguments afin de trouver une solution. Malheureusement, tout ce qu’il dit fut vain. S’apprêtant à repartir voir Ryder, il se rendit vite compte que ce dernier n’était pas retourné à leur point de départ. Il le chercha du regard, et le vit aux cotés d’une jolie blonde. Il avait finalement opté pour l’option d’aguicher des filles avec son corps ? C’était risqué si elle n’était pas venue seule, mais Robbie ne chercha pas plus d’explication et attendit le retour de son ami.

Encore une fois, il observa la scène de loin, mais là il était pleinement concentré sur eux. Malgré la pénombre et la distance, il vit que Ryder semblait sourire. Enfin une bonne nouvelle ? Il croisait fortement les doigts. Ne le voyant pas revenir, Robbie se demanda ce qu’il faisait encore là bas, quand une voiture rouge arriva. Il salua le conducteur de celle-ci par une poignée de main, et le blond assit sur son trottoir se demanda si son ami allait l’abandonner. Il eut, sur le coup, une mini crise cardiaque, un trait parfaitement plat sur un électrocardiographe. Mais il y eu un petit pic lorsque finalement, il vit Ryder revenir vers lui, en courant qui plus est. Quelle frayeur. A l’entente du discours de Ryder, il en fut tout autant ravi.
Non à mon avis le plan du bus est foireux, et en plus on va poireauter trop longtemps avant qu’il arrive. On ferait mieux de faire le chemin en voiture.
Il se dit qu’au pire, une fois à Urbana, ils pourraient retenter de se retrouver des accompagnateurs jusqu’à Lima cette fois. Au pire ils se paieraient une chambre d’hôtel qui serait certainement moins chère à Urbana qu’à Columbia, quitte à se faire passer pour un couple afin de n’avoir à payer qu’une chambre. De toute façon, il valait mieux faire plusieurs petits bouts de chemins plutôt qu’attendre un bus qui se ferait désirer. Surtout qu’à bien y réfléchir, l’option de la voiture était gratuite, alors que le bus non. Suivant Ryder d’un pas décidé vers la voiture, il s’autorisa une petite plaisanterie à son égard.
Tu lui as fait toucher tes abdos pour qu’elle accepte avant que son mec arrive ?
Quel humour. Vraiment. Ils arrivèrent à la voiture, et Robbie se pencha devant la fenêtre ouverte de la voiture coté conducteur. Il salua les deux jeunes qui étaient déjà dedans, et les remercia juste après. Il sera la main du gars qui allait les conduire et fit un signe de tête à la demoiselle. Le conducteur leur dit d’entrer s’assoir, et aucun des deux originaires de Lima ne se fit prier pour s’exécuter. Direction Urbana !

HS: Désolée je suis pas bien fière de ma réponse, mais je voulais pas te faire attendre encore plus longtemps. Et par ailleurs, j'adore ta signature :)