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 07. Impossible is nothing

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MessageSujet: 07. Impossible is nothing   07. Impossible is nothing EmptyMer 29 Juin - 8:30

En sortant de son cours de littérature, Ange n’avait qu’une seule envie, avoir de l’air pur sur son visage. Pour cela, il n’y avait pas cinquante moyens. L’air des couloirs du lycée empestait la sueur, l’entassement, les gratinés et les préjugés. L’air à l’extérieur puait la vache, la paille, les insecticides et l’envie de mourir. Il ne semblait y avoir ici bas aucun endroit digne d’accueillir de l’air. Mais il avait prévu le coup. Il avait constitué sa propre réserve d’oxygène, utilisable à l’envi, du bon et pur air new yorkais marqué par un subtil mélange des parfums des meilleurs créateurs. Il sortit donc de la classe, ses cahiers sous le bras, bousculant deux ou trois de ses camarades. Au bout de quelques jours, il avait compris qu’ici, il fallait manger pour ne pas être mangé. Il pensait d’abord qu’il lui suffisait de se diriger vers la porte, et d’attendre que quelqu’un le laisse passer – ce qui semblait normal vu son rang de nouveauté – pour qu’il puisse sortir. Mais il avait été effaré par leur façon de faire. Les élèves se ruaient vers la sortie tel un tas de vaches vers leur pitance. Ils n’avaient aucune pitié les uns pour les autres, se poussant, criant, sans même respecter la moindre logique de politesse mais plutôt la loi de la jungle. Après une phase de rodage, durant laquelle il se tenait bien à l’écart e attendait patiemment pour sortir de la salle, il s’était lancé dans la masse. La première impression qu’il eût fût celle de devenir agoraphobe. Il n’avait jamais eu peur de la foule, mais il fallait bien avouer qu’elle était impressionnante vu de l’intérieur. Le visage des élèves était déformé par la douleur, par la crainte et par l’envie, se tordant en des rictus faciaux détestables à regarder. La première fois, il reçut même une griffure de la part d’une jeune fille aux lunettes rondes qui paraissait inoffensive aux premiers abords mais dont l’envie de sortir prenait le dessus sur toutes considérations extérieures. Le respect des camarades, personne ne semblait plus en avoir entendu parler à l’heure de la sonnerie de sortie de classe. Peu à peu, sa technique s’était affinée. Grâce à sa fine taille, il parvenait à se glisser beaucoup plus facilement entre deux personnes, il avait arrêté de se couper les ongles au cas où il devrait s’en servir. Alors que tous ses camardes se dirigeaient vers les grandes portes battantes menant à l’extérieur du lycée, Ange se dirigeât vers son casier, pour aller récupérer l’air frais et pollué qui l’y attendait sagement. En l’ouvrant, il ne fît pas attention au bout de feuille froissé qui le suppliait de le prendre mais se saisit d’une boîte en métal dénuée de toute inscription. Après l’avoir tenu un temps entre ses mains, il l’entrouvrit rapidement, l’approcha de son nez aquilin, respira par l’ouverture ainsi formée avant de reposer la boîte délicatement là où elle était à son arrivée. Il sentit l’air entrer dans ses poumons, lui permettant de se régénérer complètement. Il se sentait mieux, prêt à nouveau à affronter la journée au milieu des bouseux.

Il prêta alors attention au papier qui était là. Jusqu’à preuve du contraire, il ne laissait rien traîner dans son casier, il avait en horreur tout ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin à du bazar. Il n’avait pas envie de passer pour n’importe qui si on ouvrait son casier. Il toucha le portrait d’Hillary Clinton qui était accroché dans la porte, lui demandant de lui porter chance et prit son courage à deux mains, espérant ne pas trouver un chewing-gum séché, placé là sous prétexte qu’il n’y avait pas de poubelle aux alentours. Qu’elle ne fût pas sa surprise lorsqu’il constata que la feuille était recouverte de caractères et qu’elle lui était adressée :

Citation :
Ange,
Retrouve-moi à 10h00 devant le casier n°592 ;
On doit parler du championnat de football.
Go Team Bryan, Porter.

Son esprit était encore un peu embrumé par les auteurs qu’il venait de voir et il ne comprenait pas le sens du message. Un championnat, lui ? Lui qui n’avait jamais su et voulu tenir un ballon entre ses doigts ? Lui qui détestait courir, avoir de la sueur sur lui ? Ce n’était tout bonnement pas possible. Ce Porter devait sans doute se tromper. Il ne lui serait jamais venu à l’esprit de s’inscrire de lui-même à un tournoi de sport. De lui-même. Voilà, tout s’expliquait. Il s’agissait sans doute encore d’un plan machiavélique de Mrs Frances pour forcer son fils à s’intégrer. Ils auraient tous les deux une franche explication ce soir sur les limites à ne pas franchir et que sa mère n’avait aucune honte à transgresser allègrement. Bon, il lui faudrait aussi expliquer à ce garçon qu’il devait se trouver un autre camarade de jeu. Il était hors de question qu’il se retrouve sur le terrain. En regardant sa montre, il constata qu’il est 10h15, et qu’il était donc en retard. Peu lui importait à vrai dire, les bouseux peuvent bien l’attendre du moment que ce n’était pas son cas. Il prit son temps pour trouver le susdit casier et, en s’en approchant, il remarqua qu’il ne savait pas à qui il devait adresser la parole. Il y avait du monde autour du casier, mais tous ne parlaient pas ensemble et il lui était impossible de deviner à qui était le casier. Il se faufila à travers les personnes et s’adossa contre le numéro, attendant son rendez-vous, prêt à lui expliquer que le football ne l’intéressait pas, et qu’il ne faudrait pas compter sur lui. Les sports collectifs très peu pour lui. S’il obtenait la victoire, ce serait pour lui seul, et non pour une équipe qui ne faisait rien. Voilà d’ailleurs pourquoi il ne faisait pas de sport. Et puis, son corps frêle ne ferait jamais le poids face aux mastodontes du lycée dont le poids devait être bien au dessus de la moyenne nationale. Michelle Obama devrait commencer par ici pour sa campagne contre l’obésité, il y avait fort à faire dans les environs.
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MessageSujet: Re: 07. Impossible is nothing   07. Impossible is nothing EmptySam 2 Juil - 17:48

Porter plissa les yeux, observant l'horloge trônant au dessus du bureau du professeur. 10 secondes chrono, c'était jouable mais il n'avait ni stylo valable ni papier sous la main. Il fourra alors la main dans sa trousse pleine de petits papiers comportant quelques mots griffonnés, certainement des rendez-vous que lui avaient donnés des filles. Il lâcha un soupir, il n'avait aucune envie de se prendre la tête pendant une heure avec des filles in-intéressantes. Mais il savait bien que les plus intéressantes étaient toujours celles qui ne demandaient pas. Il n'avait qu'à utiliser ses mots qui finiraient certainement à la poubelle sous peu. Il vida alors le contenu de sa trousse sur la table, arrachant un soupir agacé au professeur qui se contenta de poursuivre son ennuyant cours. Porter était déjà au courant de tout ce qu'il déblatérait, et pour une raison qu'il ignorait, le cours de mathématiques avait débouché sur un cours d'histoire tout aussi ennuyant. Personne ne s'intéressait à ce qu'il disait, surtout pas Porter. Il observa les quelques stylos qui se détachaient des nombreux papiers, restant suspicieux quant-à savoir lequel il allait sacrifier pour un acte puérile, mais tout aussi amusant. Il jeta son dévolu sur un pauvre stylo noir encore plein d'encre, c'était parfait. Et puis, une chemise blanche tacheté de noir, c'est assez original et tout aussi sexy. Enfin ça, il s'en fichait, l'important était de ridiculiser le professeur sans se faire attraper, sinon il pouvait dire au revoir au rendez-vous qu'il avait donné à l'un des membres de l'équipe de Bryan. Non pas qu'il soit horrifié de passer toute une heure en colle, vu que cela lui arrivait presque tous les jours de toutes façons. Et il ne s'en plaignait pas, rester en retenue lui avait aussi été bénéfique, il avait put mieux faire la connaissance de Santana. Stylo, encre et papier, tout était parfait. Il rejeta un œil à la pendule , plus que cinq secondes. Il fallait le faire maintenant. Il attrapa les papiers, les roula dans sa main afin de former plus où moins une boule et la jeta près de la poubelle. Le professeur lui jeta alors un regard furibond et s'empressa de se diriger vers la poubelle pour remettre le papier dedans. C'était le moment. Trois secondes chrono, il arracha la bille du stylo, deux secondes, il enleva l'autre extrémité du stylo. Une seconde, il enleva la cartouche et balança la main en arrière, prenant de l'élan. La sonnerie retentit et Porter tira en plein dans le tas d'élèves venant de se lever subitement, espérant avoir le professeur. L'encre gicla sur les lunettes de Jacob Ben Israel.Porter fronça les sourcils, il était dans sa classe de maths lui? C'était bon à savoir, il avait une nouvelle cible pour le lancer de slushy.

Il se leva alors en vitesse et fourra sa trousse à moitié vidé à présent dans son sac et se releva. Il s'éclipsa en se faufilant entres les lycéens bien heureux de quitter la salle de cours. Il se fraya rapidement un chemin à coup de coudes et de paroles obscènes. Ça avait le mérite d'être efficace, il sortit de la salle dans les premiers. Il se dépêcha alors d'aller vers son casier, détestant plus que tout être en retard. C'était d'un manque de finesse, mais se faire attendre était toujours plus "fun" surtout lorsque c'était un rendez-vous avec une fille. Porter arrivait parfois quinze minutes en retard, c'était un peu un test de passage éliminatoire. Elles ne restaient pas toutes à l'attendre, se disant qu'il avait flirter avec des filles plus intelligentes et beaucoup plus sexy. En général, c'était toujours les cheerleaders qui restaient. Porter s'engagea alors dans le couloir d'un pas rapide pour rejoindre son casier le plus rapidement possible. Il avait d'ailleurs de la chance quand au fait que son casier ne soit pas proche d'une porte de classe. Bon, il devait être certainement un peu en avance, il avait le temps de vider son sac et de prendre les affaires nécessaires. Au départ, il avait décidé d'aider l'un des membres dans l'équipe qui n'avait aucune difficulté au football, afin de pouvoir s'entraîner lui aussi. Mais lorsqu'il avait vu qu'il avait le petit nouveau dans son équipe, il avait tout de suite jeté son dévolu sur lui. Après tout, lui ne devait rien savoir de la manière adepte de jouer au football et Porter ne souhaitait pas que l'équipe perde par sa faute. Il lui avait donc laissé un mot dans son casier, lui donnant rendez-vous à son casier à 10:00 tapantes.


Citation :
Ange,
Retrouve-moi à 10h00 devant le casier n°592 ;
On doit parler du championnat de football.
Go Team Bryan, Porter.

Il avait encore cinq minutes devant lui, et il savait qu'Ange n'arriverait certainement pas à l'heure. Ce qui lui laisserait bien dix minutes. Porter sourit, satisfait. Il avait le timing parfait. Il aurait même eut le temps d'arroser deux trois gleeks qui passeraient là par pur hasard mais qui l'auraient regrettés. Porter referma son casier bruyamment après avoir fait les changements d'affaires, il jeta alors un coup d'œil au numéro sur le casier : n°499. Il avait fait exprès de ne pas lui donner rendez-vous pile devant le bon casier, histoire d'éviter les représailles si Ange se sentait vexé, on ne sait jamais. Et puis surtout parce que son casier était le centre d'une zone où aucun loser ne passait en général. C'était un peu idiot de sa part de lui donner rendez-vous devant le casier de quelqu'un d'autre. Porter s'adossa donc devant celui-ci, attendant qu'Ange veuille bien venir. Mais la personne qui vint en premier n'était pas le lycéen, c'était une cheerleaders qui voulait apparemment récupérer des affaires dans son casier. Bonne pioche, il était tombé sur le casier gagnant. Il se poussa alors sur le côté en laissant la lycéenne prendre ses affaires. Lorsqu'elle eut terminé, Porter lui jeta un regard aguicheur et entama la discussion avec celle-ci, histoire de passer le temps. Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable après tout. Porter sortit son téléphone après avoir plus où moins subtilement jeté la pom-pom girls et fronça les sourcils. 10:15. Ange se faisait attendre. Porter soupira mais ne bougea pas, de toutes façons il n'avait rien de mieux à faire. Puis, sa silhouette se dessina au beau milieu de la foule, il observait le casier et semblait apparemment ne pas savoir à qui s'adresser, Porter sourit.
    « Le petit Ange serait-il perdu? D'ailleurs, il n'est pas seulement perdu, il a aussi 15 minutes de retard. Je te préviens tout de suite, ne crois pas que je fasse ça par pure gentillesse, mais je veux simplement ne pas perdre par ta faute. Quoique j'aurais quelqu'un à qui m'en prendre, ça reviendrait au même. » Porter se redressa et observa Ange en fronçant les sourcils. « Tu comptes rester dans cette tenue pour t'entraîner? »
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MessageSujet: Re: 07. Impossible is nothing   07. Impossible is nothing EmptySam 2 Juil - 18:36

Perdu dans ses pensées, Ange ne faisait pas attention à ce qui l’entourait. Il était au départ en train de chercher les mots les plus justes mais aussi les plus secs et les plus directs pour exprimer son état d’esprit à son coéquipier. Très vite, son esprit divaguât vers un autre sujet de conversation, tout aussi important. Il lui faudrait avoir une franche explication avec sa mère. Il ne supportait pas que cette dernière l’oblige à faire certaines choses, contre son gré et sans l’en informer. Il avait vu des affiches pour le championnat dans différents magasins. A dire vrai, il n’avait même pas prévu d’y mettre un pied. Cela ne servirait à rien. Il ne comprenait pas pourquoi les gens couraient derrière un ballon. Cela n’avait vraisemblablement aucun sens. Cela assimilait les hommes à de véritables animaux. Les chiens courent après les balles de tennis que l’on lance, les chats jouent avec les pelotes de laine. Ange riait sous cape quand on lui annonçait que les hommes étaient plus intelligents que les animaux. Le sport en était le contre-exemple le plus parfait. A part certaines formes, il s’agissait à son sens de l’expression la plus barbare et la plus sauvage de l’animalité de l’homme. On perdait toute humanité pour gagner. On laissait de côté moralité, pitié, charité ou que sais-je encore dans le seul but de marquer des points, de mettre un ballon derrière un poteau. Cela lui faisait d’ailleurs penser qu’il ne connaissait pas les règles et qu’il ne pouvait donc pas justement apprécier le championnat dans sa globalité. Il était sûr et certain que s’il jouait, il perdrait. Ou plutôt, il parviendrait peut-être à marquer des points, mais contre son camp. L’idée de faire perdre son équipe s’immisça alors dans son esprit mais très vite contrecarrée par celle de la douleur que provoqueraient les coups répétés de ses coéquipiers sur son corps d’ange. Non, il se devait de mettre les choses au clair avec ce Porter. Il n’avait jamais entendu parler de lui. Il devait sans doute le connaître de vue. De toute évidence, pour qu’il prenne les choses en main avec tant d’arrogance et de maîtrise de soi, ce devait être un footballeur. Quelqu’un dont le cerveau avait été mis entre parenthèses dès la naissance donc. Il détestait tous les sportifs parce qu’il trouvait qu’on leur accordait trop de privilèges pour un potentiel somme toute inexistant. On leur réservait des places dans les plus prestigieuses universités, en leur promettant monts et merveilles – comprendre bourses et logements – et ce, même si leurs résultats scolaires n’étaient pas mirifiques. Alors que lui travaillait du mieux qu’il pouvait. Cette envie envers les sportifs était révélatrice d’une certaine forme de jalousie pour le statut et les opportunités qu’ils possédaient. A vrai dire, sur son île, il n’y avait pas de sportifs. Le seul nom et l’évocation d’une fortune parentale suffisaient amplement à vous ouvrir les portes des meilleurs établissements. Mais depuis qu’ils s’étaient exilés dans l’Ohio, il semblait que les Frances aient perdu un peu de crédibilité, et Ange se voyait mal arguer que, malgré son statut de lycéen à McKinley, il avait la fortune et la généalogie nécessaire à son entrée à l’université. La simple apparition du mot Ohio dans la conversation était fatale à tout élève normal – c’est-à-dire non-sportif. Mais il n’était pas sûr que sa participation au championnat de football lui permette de lui ouvrir les portes de l’équipe de football. Il ne pensait même pas que c’était le but de sa mère. Il pensait en fait qu’elle voulait le forcer à côtoyer des gens de « basse condition ». Elle avait certainement entendu dire que l’ambiance dans les vestiaires était à l’entraide et assez chaleureuse. Mais ils n’avaient pas la même conception de chaleureuse. Et il était certain que sa mère était parfois trop naïve pour comprendre tout ce qui était sous-entendu sous ce vocable.

Son fil de pensées fût toutefois interrompu par une voix assez douce mais très directive. Ange leva les yeux pour savoir qui s’adressait à lui. C’était donc lui le Porter qui laissait des mots doux dans son casier. Il le reconnaissait à présent. Et il n’avait pas envie de rester dans les parages. Il le croisait parfois un slushie à la main, et il n’avait guère envie de le provoquer. Par chance, il restait invisible et rasait les murs pour ne pas avoir de gouttes sur le visage. Il savait qu’il valait mieux faire profil bas aujourd’hui, éviter la confrontation, approuver tout ce qui serait dit, hocher la tête, dire oui, hocher la tête, dire oui. Dans cet ordre. Il n’en dérogerait pas. Il n’avait pas envie d’avoir un autre Adam sur le dos. Même s’il semblait que le slushie était bon pour la peau, son ego en prenait un coup à chaque fois. Il n’avait pas envie de se faire frapper. Dire oui, hocher la tête. Deux indications claires, simples, guère difficiles à appliquer avec une aisance enfantine. Dire oui, hocher la tête, son cœur se mit à battre. Dire que tous ses mots étaient prêts, prêts à sortir de sa bouche, et là, lui, il ruinait tout. Il l’empêchait de commencer à se plaindre, à lui dire que la sueur n’était pas son truc, qu’il ne portait jamais de vêtements de sport puisque c’était réservé aux personnes de moindre importance et sans le sou, … Il voulait lui dire, mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas.

Face aux reproches du jeune homme, il baisse les yeux et regarda le bout de ses chaussures. Il n’en portait pas de telles auparavant. La pointe était d’ailleurs déjà tout abîmée. Mais s’il lui fallait faire du sport, ce n’était pas si grave. « Oui, je suis désolé, je venais juste de voir ta note. Cela ne se reproduira plus, je te le dis ! » Il avait pris sa voix la plus douce possible, il avait essayé de tout dire avec des mots simples. Il se mordit la langue en se rendant compte qu’il avait dit ‘note’, alors qu’il aurait tout aussi bien pu dire ‘mot’, même si cela le répugnait. Et il n’était pas certain que l’autre comprenne que ‘reproduire’ signifiait ‘produire à nouveau’. Il lui faudrait redoubler d’efforts, surtout qu’il savait qu’il avait en face de lui un sportif, et donc, moins qu’un cerveau. « Je … Je ne savais pas qu’il y avait entraînement, je n’ai rien prévu pour … » Il continua de fixer ses chaussures avec une attention toute particulière. Peu lui importait s’il devait s’entraîner dans cette tenue, puisqu’après tout, il ne l’aimait pas. Mais il ne voulait pas retourner chez lui dans une tenue sale, faire la route comme un malpropre lui semblait insurmontable. « Je … Je suis désolé, pardonne-moi. Mais je suis là, c’est ce qui importe, non ? » Dire oui, hocher la tête. Pas de problème, il pouvait le faire. Il devait juste croiser les doigts pour que l’autre ne lui mette pas la tête au carré parce qu’il n’avait rien prévu.


Dernière édition par Ange Frances le Dim 17 Juil - 17:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. Impossible is nothing   07. Impossible is nothing EmptyDim 3 Juil - 22:54

Porter n'avait aucune idée de la raison qui l'avait fait écrire ce mot, où cette "note" comme disait Ange. Ce devait être parti d'un bon sentiment au début, d'un sentiment d'entraide vu qu'il était persuadé que Ange n'y connaissait rien au football. Même si cela paraissait un peu ambiguë qu'il s'inscrive à un tournoi de football s'il ne connaissait même pas les règles. Porter lui apprendrait seulement à rester dans un coin et à faire semblant de comprendre le déroulement et de jouer un peu. Porter avait au début un peu regretté d'avoir fait cette tentative d'aide, vu qu'il ne savait pas trop quel excuse plausible avec sa personnalité au lycée dire à Ange. Mais avec un peu de recul il avait trouvé, ce qui le mettait dans une position confortable et rassurante. Il ne mettait rien en jeu, sauf peut-être un peu de temps libre, temps libre qu'il passait en général à se muscler et à courir pour tenter de devenir plus endurant qu'il ne l'était déjà. Manger au self ne lui prenait pas longtemps dans la mesure où il ne prenait presque rien. Donc des petits trucs pas caloriques, bons pour la santé et équilibré. Ce qui lui prenait plus de temps était des flirter avec des cheerleaders. Mais bon, il n'était pas obligé de le faire au self, dans un endroit qui puait la nourriture périmé. De toutes façon, tous les endroits de ce lycée avaient tous une odeur bien spéciale, pas toutes très agréables. L'esprit de Porter alla tout de suite rejoindre les vestiaires des footballers, il réprima un petit rictus de dégout discret. L'endroit que toutes les filles pensaient sain, viril et sexy. C'était tout le contraire, quoiqu'il restait un peu viril, c'était un vestiaire de garçons après tout. D'ailleurs il ne savait pas si les vestiaires féminins, se demandant si c'était aussi le cas des leurs. Après tout, les entraînements que les poms-poms girls subissaient étaient aussi très durs, il connaissait les tendances de Sylvester et plaignait les cheerio de ce côté-là. Au moins, elle gagnaient.

Porter soupira légèrement en pensant qu'il allait devoir aller là-bas. Dans cet endroit qu'il détestait tant, surtout lorsque c'était après une défaite cuisante. De toutes façons, il était obligé d'aller là-bas pour se changer. Et il fallait aussi qu'il trouve une tenue pour Ange, ce qui ne serait pas très compliqué vu qu'il connaissait la plupart des casiers, et puis il pourrait forcer l'un d'entre-eux, c'était tout aussi simple et beaucoup moins prise de tête. Quelle idée stupide ces cadenas à codes, c'était tellement plus compliqué à forcer. Mais il y avait toujours deux trois idiots qui avaient laissé le casier ouvert et avaient mis le cadenas sur la porte ouverte, où d'autres qui auraient perdu leur cadenas. De toutes façons, soit il trouverait une solution, soit il laisserait Ange dans sa tenue actuelle, ce serait tant-pis pour lui. Son mot était assez voyant dans son casier, c'était de la faute d'Ange s'il ne l'avait vu qu'à présent, ce dont Porter ne doutait pas puisqu'il serrait arrivé plus tôt s'il l'avait vu la veille, où bien avant parce Porter lui avait mis ce mot il y a bien longtemps. Ange faisait peut-être partie de ces gens qui ne mettaient rien dans leurs casiers et laissaient toutes leurs affaires chez-eux, très stupide d'ailleurs. Mais les gens qui faisaient cela étaient très reconnaissables, vu qu'il étaient très chargés. Il arrivaient d'ailleurs à Porter de ne pas prendre de Sac et de prendre ses affaires à la main et de changer ses affaires entres chaque cours. De toutes façons, pour prendre des notes il n'avait pas besoin d'énormément de cahiers.
    « Oui, je suis désolé, je venais juste de voir ta note. Cela ne se reproduira plus, je te le dis ! » Porter lâcha un soupir excédé, il n'avait pas besoin de ses excuses, il s'en fichait un peu d'ailleurs, cela ne l'avançait pas du tout. Il haussa donc les épaules. « Pour être franc avec toi, je m'en tape complètement. J'ai pas mal de temps à bousiller avec toi, d'ailleurs j'ai eut le temps de faire la connaissance de charmantes lycéennes. J'ai pas tout perdu. »


Il tapota l'épaule d'Ange en sachant très bien que cela ne lui plairait pas, il avait eut vent de certaines personne qu'Ange ne venait pas de Lima et qu'il était d'une grande ville. Et que, pour lui, tous ces habitants étaient des " bouseux ". Ce n'était qu'un argument de plus pour mieux le titiller gentiment, de toutes façons, vu sa réaction, il ne souhaitait pas s'opposer à lui pour ne pas avoir de problèmes. Une sage décision mais Porter se permettrait plus de choses avec lui, c'était un choix délicat de la part d'Ange mais il tâcherait de ne pas trop le chercher en temps que première cible. Mais il semblait assez déstabilisé et peu sûr de lui, il avait peut-être vraiment peur de lui, au fond. Porter trouvait cela un peu stupide même, mais il pouvait comprendre légèrement. A sa place il aurait fait profil bas devant le chef des tortionnaires. Et ce statut lui plaisait énormément, il était respecté et il savait parfaitement asseoir son autorité. Pas toujours de manière très réglo mais il s'en fichait royalement, une heure de colle où deux en plus ne l'intimidait pas du tout. Il s'en était prit pleins, d'ailleurs. Mais il s'en fichait un peu.

    « Je … Je ne savais pas qu’il y avait entraînement, je n’ai rien prévu pour … » Porter lâcha un nouveau soupir, il en était sûr.« Je … Je suis désolé, pardonne-moi. Mais je suis là, c’est ce qui importe, non ? »« Ouais, c'est pa grave, j'arrive toujours à forcer des casiers. Et puis, prend pas ta voix de fillette, je vais pas te bouffer hein. Suis-moi...»


Porter appuya sur l'épaule d'Ange pour le faire pivoter et se mit en route vers les vestiaires, ne s'occupant pas de savoir si Ange le suivait, il était pratiquement persuadé d'ailleurs mais il tâcha de ne pas aller trop vite pour ne pas qu'Ange le perde de vue avec le monde dans les couloirs. De toute évidence, ce ne serait pas aussi simple qu'il ne le pensait, mais vu qu'il ne semblait pas se rebeller et rester obéissant, il n'aurait pas besoin d'être trop autoritaire. C'était déjà ça.
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MessageSujet: Re: 07. Impossible is nothing   07. Impossible is nothing EmptyDim 4 Sep - 10:27

Ange garda les yeux baissés, il avait lu qu’il valait mieux éviter de regarder le lion dans les yeux, que cela lui donnait encore plus envie de vous attaquer. Il fallait faire le mort, ne laisser apparaître aucune émotion, et encore moins courir. Cela ne ferait que réveiller dans le lion son envie de courir lui aussi, mais dans le sens de chasser, de talonner sa proie pour mieux la dévorer. Il ne fallait pas se mentir, il n’aurait eu aucune chance face à un lion, ce dernier l’aurait rattrapé en moins de temps qu’il ne faut pour souffler, expulser l’air qui avait pénétré en masse dans la gorge du jeune homme, lui offrant une pause pas si salvatrice que cela pour reprendre ses esprits, ne lui laissant même pas le temps de reprendre ses esprits, ce qui était, après tout, peut-être la meilleure solution. Il avait lu aussi que pour se débarrasser d’un requin blanc qui souhaitait vous manger – savoir tout ce qu’il y a de plus utile pour les habitants d’une ville perdue au beau milieu des terres, loin des requins, où le seul présent à des kilomètres à la ronde était celui, vieilli par le temps, aux réflexes usés, qui tournait en rond dans l’aquarium du zoo municipal – il « suffisait », si suffire était le mot le plus approprié dans un tel contexte, de le frapper sur le nez, ce qui était, ne nous le cachons pas, une expérience très facile à faire pour le néophyte qui penserait d’emblée à cela avant de tenter de fuir, ce qui avait comme conséquence d’étourdir l’animal et de fournir à Ange quelques instants pour s’enfuir au loin. D’ailleurs, il me semble que c’est la même chose pour le lion. Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions. Le blond était tout sauf endurant et débrouillard. Devant la mort, il prendrait ses responsabilités en l’affrontant en face, à moins qu’il ne tombe en pâmoison auparavant. Quoi qu’il en soit, devant un Porter empli d’arrogance par son rôle de leader, par son charisme époustouflant et par sa capacité à se faire mettre droit dans ses bottes n’importe quelle personne faible d’esprit, il n’avait trouvé comme solution que la soumission pure et simple. Se taire, sourire et hocher de la tête. Il ferait tout ce qu’on lui avait dit, même si cela était dégradant pour sa personne, peu lui importait. Il se vengerait sur Jacob en lui rendant la monnaie de sa pièce au centuple.

Lorsque la main de Porter effleura son épaule – et encore, il s’agit là d’un euphémisme des plus aboutis, car la frappe faillit le faire glisser par terre tant la violence du choc était insoutenable pour les os fragiles du petit blond, sa mère n’avait d’ailleurs eu sur ce point de cesse de lui faire boire du lait quand il était petit car, « cela fortifie les os et permet de mieux grandir » ne cessait-elle de répéter, comme dans une publicité de la collectivité du lait – Ange ne put s’empêcher de penser à tout ce que de telles mains avaient pu accomplir dans la journée, à tous les germes qui étaient collés dessus et qui venait de se mettre au contact de sa peau si bien lavée et si propre. Dès que l’autre eut le dos tourné, il en profita pour sortir une lingette et de s’essuyer patiemment l’épaule pour éviter que la prolifération des germes ne débutent à trop grande échelle. Il n’écoutait pas ce qu’il disait, il était trop concentré sur son épaule. Il réussit à capter les mots « charmantes » et « lycéennes » qui semblaient être accolés. D’une part, il se dit que ce ne pouvait pas être vrai, personne de censé n’aurait pu traiter les lycéennes de ce lycée de charmantes. Elles étaient avant tout grotesques, trop maquillés, trop grosses ou pas assez minces, ne rentrant dans aucun des critères de beauté de la ville, et encore moins dans ceux d’Ange. Elles ne feraient sans doute pas long feu dans la ville et ne seraient que rejetées et insultées, par les vraies et charmantes lycéennes de la ville. Une telle rencontre serait explosive. D’autre part, il préféra ne rien dire, mais trouvait qu’il s’agissait là d’une conversation typique de sportifs. A croire qu’il n’avait en tête que deux seuls et uniques mots : « sport » et « filles ». Rien de très excitant donc pour quelqu’un qui préférait largement parler de tout et de rien, mais surtout de tout, ne préférant pas se limiter à deux sujets de conversation. Il se disait qu’en se bornant à un mutisme, il limiterait les dégâts. Baisser les yeux, sourire et hocher la tête. Ce n’était pas compliqué ! Et l’attitude de soumission était, lui semblait-il, très apprécié chez les sportifs à l’intelligence diminuée, qui comprenaient rarement plus de subtilité que cela.

Il ne releva pas la remarque sur sa voix. On lui avait toujours dit qu’une voix douce était un signe de paix intérieure. Il ne s’agissait peut-être que de belles conneries pour ne pas le complexer, mais c’était déjà cela. Il complexait à propos d’autres choses, mais pas de sa voix. Et, comme il n’écoutait qu’à moitié ce que lui racontait Porter, la remarque fut noyée dans le flot des postillons qui semblait sortir de la bouche de toutes les personnes qui étaient présentes dans le couloir. Aussi docile qu’un chat persan, il se retrouva alors dans le vestiaire des garçons. L’odeur y était irrespirable, et Ange se demanda, à juste titre, comment une femme – si l’on pouvait parler ainsi du coach Beiste – pouvait rester des heures dans un tel endroit. Rien que de penser à ne respirer que par la bouche lui demandait un effort surhumain. Il ne pouvait pas penser à autre chose sous peine de voir l’odeur pestilentielle pénétrer dans ses narines et lui irriter le larynx. Il se trouva une place sur un banc, évitant d’être trop prêt des quelques affaires rutilantes de sueur qui traînait à droite et à gauche. Il se demandait s’il restait encore un moyen de parlementer, d’éviter de jouer à un jeu qu’il ne connaissait pas, de lui avouer l’horrible vérité.

« Tout ceci n’est qu’un horrible malentendu. » Il laissa échapper cela de sa bouche, comme certaines personnes laissent échapper de la bave quand elles dorment. Il se demandait si Porter l’avait entendu, il n’espérait pas. Dans l’attente d’une punition divine, il leva les yeux, prit son plus beau sourire, dévoilant des dents parfaitement blanches, et il attendit le coup. Car, après tout, pourquoi amènerait-on un garçon dans les vestiaires, seul, si ce n’était pas pour le frapper ?
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