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 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]

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MessageSujet: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyDim 3 Juil - 22:07

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Back in the reality - this is not just ocean






" L'Océan? C'est quoi l'Océan? "


Christabella se redressa à demi sur son siège et coula un regard derrière elle. La salle de cinéma était entièrement vide, elle était seule. Pourtant, on était mercredi après midi, mais il fallait croire que les habitants de Lima n'aimaient pas les documentaires. Ce n'était pas, à proprement parler, ce que Christabella préférait, mais elle avait son après midi de libre, et ses parents étaient partis passer deux jours chez une des tantes de Christa. Du coup, elle était seule avec son frère aîné et ses deux soeurs. Le premier cherchait un travail, les deux autres avaient cours, alors elle en avait profité pour aller au cinéma. Certaine qu'elle serait donc tranquille pendant presque deux heures, elle s'enfonça dans son fauteuil et ramena ses jambes contre sa poitrine. Puis elle attrapa son gobelet de pop corn et se prépara à passer un bon moment.

La première fois que Christabella était allée au cinéma, c'était pour aller voir une comédie dont le nom lui échappait totalement à présent. C'est Ezrael qui lui avait fait découvrir cette véritable merveille, il y a de cela trois ans, et la jeune fille avait été tout simplement époustouflée. Cet écran géant, ce son qui faisait vibrer sa poitrine, la semi obscurité.. même le pop corn lui plaisait, et depuis ce jour là, elle allait au cinéma au minimum une fois par semaine, le plus souvent trois à quatre fois. Elle adorait ça, et prenait un véritable plaisir à rester deux heures devant un film, peu importe lequel. Tout lui plaisait, de la comédie, au film d'action, de la romance au fantastique. Elle regardait tout, absolument tout ce qui était diffusé dans le petit cinéma de Lima, et dès qu'elle avait fêté ses seize ans, avait décroché un job à temps partiel au guichet. C'était un peu son endroit secret, là où elle allait se réfugier dès qu'elle le pouvait.

Cette semaine, un documentaire sur les océans passait, et elle n'avait pas hésité une seule seconde lorsqu'en s'arrêtant devant l'entrée du cinéma, son regard s'était posé sur l'affiche. En achetant son ticket, elle avait également acheté un billet pour le film qui était diffusé juste après, un dessin animé intitulé "La Princesse et la Grenouille". Elle n'aurait même pas à changer de salle!
Satisfaite, elle avala un pop corn, et tendit la main vers sa veste, qu'elle avait posé sur le siège devant elle pour la faire sécher. Dehors, il pleuvait des trombes, et même avec son parapluie, son manteau était un peu humide. Mais la pluie était, selon elle, une bénédiction, parce qu'il signifiait l'arrivée progressive du printemps, et de fait, la neige avait cessé de tomber, lui permettant de ranger ses épaisses bottes d'hiver au profit d'une paire de Converses qui avaient vécues, puisqu'ayant appartenues à sa soeur aînée. Mais issue d'une famille nombreuse, elle récupérait souvent les affaires de ses aînés, et d'ailleurs le pull à capuche qu'elle portait était un "don" de son frère aîné. De couleur gris souris, arborant sur le devant les initiales de l'université catholique St Joseph, les manches étaient un peu trop grandes, mais il était encore en bon état, et surtout, tenait bien chaud. La capuche était d'ailleurs encore rigide, signe que le pull avait été peu porté, et remontait un peu sur sa nuque. Aujourd'hui, exceptionnellement, elle avait attaché ses longs cheveux bruns en une longue natte sur le coté, et son jean était, en somme, la seule chose féminine qu'elle portait, puisqu'étant plus serré que ses autres vêtements -un cadeau de Leah, qu'elle avait longuement refusé de porter, le trouvant vraiment trop serré, mais finalement, elle trouvait qu'il lui allait plutôt bien, et si elle avait pu lire dans les pensées d'un de ses collègues, au guichet, elle aurait même pu constater qu'il moulait à la perfection son derrière d'adolescente prude et vierge. Mais elle n'en savait rien, fort heureusement.

Les premières images du film défilèrent devant ses yeux, et elle frissonna de plaisir en piochant quelques pop corn dans son gobelet. Un air de pur ravissement s'afficha sur son visage. Derrière elle, la porte de la salle s'ouvrit, et la lumière du couloir brisa la semi-obscurité pendant quelques secondes. Puis la porte se referma, et au bruit de pas qui suivit, Christabella en déduisit qu'elle n'était plus seule dans la salle. Peu importe, ce n'est pas cela qui allait l'empêcher d'apprécier ce film.



(mise en forme par Madison ♥)



Dernière édition par Christabella A. Gillespie le Dim 16 Oct - 23:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyLun 4 Juil - 22:34

      Quelques jours plus tôt ;

    « La rumeur, cette vérité qui se promène comme un mensonge, de bouche à oreille, qui ne fait pas réfléchir les gens, qui passe comme un soupir au-dessus du vent. »
    Charles Soucy
    Il y avait de ces jours, où rien n’allait. Ces moments étaient bien rares chez Ezrael, éternel optimiste qu’il était ; mais ils existaient. Il fallait bien souvent le pousser à bout, pour qu’il en arrive jusque là, mais ce matin, ces Cheerios de malheur étaient allées vraiment loin. Ces dernières, toujours à l’affut d’un bruit de couloir qui pouvait trainer, s’étaient mises en tête de lyncher l’une d’entre elles. Depuis que Baxter avait joué – excusez-moi de l’expression – les salopards avec Saphira, Ezrael et elle-même étaient quasiment tous les jours ensemble. Ezrael ne cachait pas l’amour fraternel qu’il entretenait avec la jeune fille, et il semblait qu’ils étaient encore et toujours cible de jalousie. Auparavant, le jeune homme s’en fichait royalement, il savait parfaitement passer au dessus de toutes ces gamineries, mais à présent rien n’était pareil. Il était en couple, et pas avec n’importe qui. C’était la charmante Christabella qu’il avait la chance de fréquenter. Cela dit, il leur était très compliqué de se voir, mais là n’était pas encore le sujet.

    Ce matin-ci, Ezrael était malade. Il trainait une horrible migraine qui le faisait souffrir depuis déjà deux jours ; ses yeux pleuraient sans cesse à cause de la douleur et du froid ; il avait les sinus pris, et respirait avec difficulté ; sans parler d’une toux qui l’empêchait délibérément de parler. Ce genre de rhume carabiné était relativement inhabituel pour lui. Ezrael était du genre à faire très attention à sa santé, refusant catégoriquement de louper une journée de cours, et encore moins de devenir un poids pour le Glee Club. Cependant lorsque la maladie parvenait à entrer dans son organisme, elle devenait un véritable tourment. La fatigue, quelques récents problèmes familiaux que celui-ci traversait à ce moment même… mêlés à ces symptômes désagréables au possible, le mettaient dans une humeur des plus cinglantes. C’est pourquoi, lorsque les mots « Ezrael trompe Christabella avec Saphira ! » résonnèrent dans les couloirs, alors que celui-ci n’était qu’à quelques centimètres d’elles, une sorte de colère et de haine s’éleva en lui. Le fait que ces garces attendent patiemment le passage du garçon à leurs côtés pour enfin cracher sur lui l’agaçait. Le fait qu’elles se consacrent plus à espionner les autres, plutôt que de s’occuper de leurs problèmes personnels l’insupportait. Le fait qu’elles s’attaquent à Saphira, sa petite sœur, qui vivait une terrible peine de cœur à cause de cette enflure de Baxter, qui ne savait pas prendre ses responsabilités, l’exaspérait. Mais le plus fort, et le plus dur était, qu’elles osaient penser une seule seconde que lui, Ezrael Z. Ashmore, pouvait faire le moindre mal à son amour, sa chère et tendre, sa bien-aimée, qu’il respectait et qu’il chérissait : Christabella A. Gillespie.

    A cet instant, la colère et la haine montèrent en lui, et les mots abondèrent dans les couloirs. Certains probablement trop forts, d’autres totalement mérités. Ezrael savait qu’il ne devrait pas se laisser aller de la sorte, il n’avait pas été éduqué ainsi, et ses parents seraient certainement très peu fiers de leur fils. Mais ces ragots l’irritaient tellement, qu’il ne pouvait plus se retenir, d’autant plus dans un état d’indisposition tel que le sien.

      Le jour-même, dans la matinée ;

    « Ever thine, ever mine, ever ours. »
    Ludwig van Beethoven
    Quelques jours avaient passés, la santé d’Ezrael s’était quelque peu améliorée, mais les bruits de couloirs n’avaient cessés. L’altercation qu’avait provoqué le garçon avait fait le tour de l’école, et était même remontée jusqu’au Principal Figgins. Bien heureusement pour lui, sa réputation d’élève sérieux et appliqué avait eu raison des sanctions initialement évoquées. Il s’en était tiré avec un simple avertissement, et les regards mauvais des élèves qu’il croisait dans les couloirs. Les granités qu’il recevait en pleine figure s’était multipliés, sans oublier les railleries puériles qui lui réservaient quelques surnoms stupides et des attaques inintelligentes sur le « Christael ». Ezrael en avait plus qu’assez. Ces bruits de couloirs devenaient insupportables, et il n’avait même pas l’envie de se reposer sur une épaule amicale.

    Le garçon rejoignit son casier, au moment où la sonnerie retentit dans les couloirs. Il n’attendait que ce moment. Il avait besoin de se retrouver seul avec lui-même, sans se cacher, et ces quelques minutes avant de retrouver sa salle de classe feraient parfaitement l’affaire. Il posa son sac dans son casier, jeta un coup d’œil à la petite porte qui le fermait, et considéra l’unique photo qu’il possédait de Christabella. Elle avait été prise deux ans plus tôt ; ils étaient l’un à côté de l’autre, un radieux sourire collés à leurs visages. Un simple souvenir d’une après-midi d’été qu’ils avaient partagé, mais il faisait partie des plus beaux qu’Ezrael avait en mémoire. Un très léger sourire apparu sur le minois du garçon, avant qu’il ne récupère ses livres, et ferme la petite porte en métal de son casier.

    Il fallait absolument qu’il la voie. C’était un besoin pour lui, pour elle, pour eux. Il ignorait si elle avait entendu parler de tout ce qui se disait à leur sujet, mais il était important qu’elle le sache.

      Le moment venu ;

    « L'amour, c'est d'abord aimer follement l'odeur de l'autre. »
    Pascal Quignard
    Espionnée de toutes parts par ses parents, Christabella dû trouver des moyens divers et variés de communiquer avec Ezrael, sans user de son téléphone, ou de l’internet, qui seraient beaucoup trop facile à discerner. Le bon vieux papier à lettre était réutilisé par les deux tourtereaux, qui trouvaient toujours une manière de rester discret dans leurs messages. La meilleure manière restait tout de même les pauses qu’ils partageaient à la cafétéria, ou dans les couloirs entre deux cours. Restaient encore les lieux inévitablement fréquentés. Ezrael savait toujours où chercher et où trouver Christabella. Si elle n’était pas chez elle, elle se trouvait à l’église, ou plus vraisemblablement au cinéma. L’un comme l’autre possédait leurs petites habitudes, et elles s’avéraient vraiment utiles depuis qu’ils se fréquentaient.

    Le cinéma ; quoi de plus naturel, me direz-vous ? Hé bien, pas pour tout le monde… Il fallut attendre l’âge de seize ans, avant que la jeune brune n’entre dans l’un d’entre eux, et ne découvre cet univers. C’était évidemment Ezrael qui l’entraina dans cette immense salle obscure ; il avait décidé de l’emmener voir Say Anything…, une comédie romantique de la fin des années 1980 que lui avait suggéré son père. Tous deux avaient adoré le film, et d’autant plus Christabella, qui s’était éprit du cinéma, et en était devenue passionnée. Ezrael savait pertinemment qu’il trouverait donc sa bien-aimée dans l’une des salles du cinématographe, et il en était soulagé. Il devait la voir, lui parler, sentir son odeur, et frôler doucement le revers de sa main. Il ne demandait rien de plus que ça.

    Ezrael suivit la rue principale, et se posta devant le vieux cinéma. Il considéra la devanture, avant de s’approcher du guichet. Il s’assura que la demoiselle avait bien fait entrer sa collègue, et elle lui demanda un ticket pour le même film. Il se fichait bien de savoir ce qu’il allait voir, ce qui importait à cet instant était sa petite amie, qui se trouvait dans la salle, et non pas ce qu’ils diffusaient sur les écrans. Il suivit les couloirs, légèrement anxieux, pour une raison qui lui échappait quelque peu. Il réajusta son sac sur son épaule, et poussa la porte battante avec force. Le documentaire – puisqu’il ne s’agissait pas véritablement d’un film – avait déjà commencé, et une seule personne était présente. Il se garda tout de même de hurler, et se contenta de s’approcher doucement de sa belle. Il descendait les marche une à une, choisit la rangée derrière celle où Christabella était installée, se faufila entre les sièges et s’assit en diagonale, de manière à ce qu’elle entende lorsqu’il parlait, sans qu’elle ait à se retourner.

      « J’ignorais que l’océan te passionnait autant. » déclara-t-il à demi-ton, en espérant ne pas la surprendre de trop.


Dernière édition par Ezrael Ashmore le Mer 13 Juil - 15:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyMar 5 Juil - 0:22

Roulée en boule tel un chat, Christabella avait reporté son attention sur le film sitôt que la porte de la salle s'était refermée, ramenant la semi obscurité qu'elle chérissait tant et faisant disparaître la lumière aveuglante du couloir. Elle avait entendue des pas feutrés, qui se rapprochaient, et le couinement d'un siège juste derrière elle, mais elle ne se retourna pas, et ne cilla même pas, son regard fixement posé sur l'écran géant. Sous ses yeux s'étendait l'immensité de l'océan, et ce n'est pas la présence d'un inconnu qui allait la troubler. Certes, une autre qu'elle aurait pu prendre peur à l'idée de se retrouver seule, dans une salle de cinéma vide, avec un inconnu qui, après tout, pouvait très bien être un malade mental, un assassin à la hache. Christabella avait vu quelques films d'horreur, le genre avec un tueur fou et de pauvres filles victimes, mais elle avait encore foi en l'humanité, et il ne lui serait jamais venu à l'esprit qu'elle pouvait représenter une victime elle aussi. Non, elle était trop occupée à admirer un banc de poisson perdus dans l'immensité de l'océan.

Une voix brisa la quiétude de la salle, et ce n'était pas celle du narrateur du documentaire. L'inconnu derrière elle venait de parler, et visiblement, il s'adressait à elle. Là encore, au lieu de prendre peur, elle tourna à peine sa tête de quelques centimètres, de manière à mieux entendre, et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avait reconnu la voix d'Ezrael, cette voix qu'elle connaissait par coeur pour l'avoir si souvent entendue, mais au lieu de se retourner elle décida de jouer le jeu et se contenta de se mordre la lèvre inférieure, se retenant d'afficher un sourire encore plus large -ce qui lui arrivait un peu trop fréquemment depuis le bal de la St Valentin. Elle souriait sans cesse, et ce n'était pas le petit sourire discret, loin de là, mais plutôt la grosse banane qui lui fendait le visage en deux, littéralement. Son coeur s'accéléra légèrement. Ezrael était là, à un mètre d'elle, et il était venu spécialement pour elle. Adressant une prière muette de remerciement à Dieu, reconnaissante de lui avoir permis de voir son petit ami, ce qui arrivait plus que rarement ces derniers temps. Ses parents ne savaient rien de sa petite escapade pour le soir du bal, et pourtant ils semblaient soupçonner quelque chose, car ils étaient encore plus sévères qu'avant. Elle avait perdue en liberté, ne pouvait plus sortir aussi souvent qu'avant, si ce n'est pour aller au lycée, à l'Église et au cinéma, puisqu'elle y travaillait. De fait, le lycée n'était pas le meilleur endroit pour débuter un idylle, en fin de compte, puisque tout le monde avait les yeux rivés sur chaque nouveau couple qui voyait le jour, et Christabella n'avait pas du tout envie de s'afficher -après tout, Cassandra n'était pas encore au courant, et il valait mieux qu'elle ne sache rien de tout cela, du moins pour l'instant. Du coup, les seuls moments où les deux tourtereaux avaient l'occasion de se parler étaient plutôt rares.
Heureusement, Ezrael connaissait Christabella aussi bien qu'elle le connaissait, et il avait su où la trouver.

" Je croyais que tu n'ignorais rien de moi. " plaisanta-t-elle en retour, et elle mâcha pensivement quelques pop corn. " L'océan est vaste. Plus de 70% de la surface de la Terre. " poursuivit-elle à mi-voix, la tête toujours à demi tournée vers Ezrael. " Mais je ne l'ai jamais vu. " regretta-t-elle tristement, et elle s'abîma dans la contemplation des magnifiques paysages marins qui défilaient devant ses yeux. Son visage était délicatement éclairé par la lumière bleutée des fonds marins, et quand elle se retourna pour finalement faire face à Ezrael, la lumière de l'écran forma comme une auréole autour de sa tête. Une mèche de ses cheveux retomba sur sa joue, mais elle ne la repoussa pas, et elle enjamba le dossier de son fauteuil pour s'asseoir près du jeune homme, son gobelet de pop corn dans une main, et sa bouteille de soda dans l'autre.

" Je suis contente que tu sois là. " chuchota-t-elle. " Tu me cherchais? Ou tu as toi aussi une passion pour les documentaires sur l'océanographie? " demanda-t-elle en lui tendant son gobelet de pop corn pour qu'il en pioche quelques-uns s'il le souhaitait.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyMer 13 Juil - 15:57

    La semi-obscurité qui régnait dans la vaste salle de cinéma apportait une atmosphère agréable et apaisante. Ezrael n’aurait changé cet instant pour rien au monde ; il se trouvait à seulement quelques centimètres de sa petite-amie, et pouvait enfin le regarder sans qu’on ne le juge. Il y avait tant de choses qui l’empêchaient de la considérer ainsi, au jour le jour, et il devait toujours attendre ce genre de moments où ils se retrouvaient seuls à seuls. Bien sûr, ils se croisaient tous les jours, dans les couloirs, ils se parlaient, s’effleuraient la main. Mais rien qui se rapprocherait de l’intimité d’un couple, proprement parler. Jamais il n’avait vécu une relation amoureuse aussi inflexible, mais il s’en contentait, et profitait de chaque instant qu’il pouvait partager avec sa belle ; finalement aujourd’hui, il pourrait certainement vous assurer que les moments des plus simples sont les meilleurs.

    Christabella tourna la tête de quelques degrés, comme si elle s’était assurée que la voix qu’elle avait entendu était bien celle de son bien-aimé. Non, il ne s’agissait pas là d’une hallucination que pouvait lui procurer son inconscient pour lui faire oublier cette sensation de manque qu’elle devait ressentir. Il était bien là, assit sur la rangée de sièges derrière elle. Ezrael ne pouvait qu’apercevoir le visage angélique de la jeune brune, mais discernait pourtant un charmant sourire se dessiner sur son minois. Cette petite rencontre inattendue semblait combler la jeune fille de bonheur, ce qui entrainait un effet similaire sur le moral du garçon. A son tour, son visage d’illumina d’un sourire. La semaine déroutante et désagréable qu’il avait vécue s’était soudainement envolée, laissant place à une quiétude certaine.

      « Je croyais que tu n’ignorais rien de moi. » déclara avec humour Christabella, en réponse à l’observation d’Ezrael.

    Le garçon ne put s’empêcher d’étouffer un rire, avant de répondre à son tour.

      « Si je savais vraiment tout de toi, il n’y aurait pas d’intérêt à ce que je vienne de poursuivre jusque dans une salle de cinéma, en plein milieu d’un film sur l’océan. »

    Ezrael posa son regard, devant lui, sur l’écran géant tinté de bleu. L’océan lui manquait, lorsqu’il y pensait. Alors qu’il vivait à Cuba avec sa famille, il avait la chance de pouvoir d’y rendre tous les jours si l’envie l’en prenait. Sa vie avait beaucoup changé depuis ce temps-là, même s’il n’avait aucun regret d’avoir quitté son « Île Crocodile ». Aujourd’hui, il avait sa charmante brune, de formidables amis, une chorale où il se sentait utile et important. Les paroles de Christabella le sortirent de ses pensées.

      « L’océan est vaste. Plus de soixante-dix pourcent de la surface de la Terre. » Ezrael acquiesça d’un signe de tête ; il se souvenait de ses cours de primaire, où l’on représentait la Terre avec une tablette de chocolat, aux trois-quarts coloriée en bleu pour montrer combien la planète était recouverte d’eau. « Mais je ne l'ai jamais vu. » Le garçon tourna la tête vers la jeune fille, assise sur le siège devant lui, un brin de surprise dans les yeux.

      « Tu vois, encore une chose que j’ignorais de toi. Un jour, je t’y emmènerai, et je pense vraiment que tu adoreras, surtout si on va à Cuba ! L’eau est chaude et turquoise, c’est un petit coin de paradis. » déclara Ezrael, usant consciemment du mot « paradis », de manière à ce qu’elle réalise à quel point ce pays pouvait être merveilleux. Cuba avait beau être une dictature, il y aurait toujours ces magnifiques plages de sable blanc et ces lagons, et il resterait toujours un pays splendide…


    Christabella se tourna enfin vers Ezrael, un sourire aux lèvres, et une mine radieuse. Elle semblait vraiment heureuse. Elle enjamba la rangée de sièges et s’installa à côté de son petit-ami. « Je suis contente que tu sois là. - Tu me cherchais ? Ou tu as toi aussi une passion pour les documentaires sur l'océanographie ? » Ezrael sourit de nouveau.

    Il observa la jeune fille, considérant ses grands yeux noisette qu’il aimait tant. Il replaça la mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux derrière son oreille, et caressa sa joue avec tendresse.

      « J’avais besoin de toi, tu me manquais… Quoi que je ne sois pas mécontent d’assister à un tel documentaire, ça peut être instructif ! »

    Christabella lui tendit son gobelet de pop corn, il articula un « merci » avant de plonger sa main dedans et d’en tirer quelques uns, qu’il engouffra directement dans sa bouche avec gourmandise. Bon sang, ce qu’il pouvait aimer ça. Le bon goût du maïs soufflé lui rappelait toujours les dimanches après-midi qu’il passait en famille avec ses parents et ses sœurs à Vancouver. Ils avaient l’habitude de se rendre au cinéma tous ensembles et de manger un tas de pop corn en regardant une comédie familiale fraîchement sortie sur les écrans.

    Ezrael tourna la tête vers l’écran géant, imitant sa bien-aimée, qui semblait si absorbée par les commentaires du narrateur à la voix rauque. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’il ne passe son bras derrière la nuque et les épaules de Christabella.

      « Tu as entendu ce qu’il se disait sur moi à WMHS ? »

    Il était quelque peu gêné de devoir aborder ce type de sujet dans une pièce noire, où il ne pourrait même pas voir ni le visage ni les réactions de sa belle.


Dernière édition par Ezrael Ashmore le Mar 26 Juil - 6:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyDim 17 Juil - 18:22

Après s’être installée sur le siège à côté de celui d’Ezrael, Christabella s’était à nouveau roulée en boule, les genoux repliés contre sa poitrine. C’était sa position préférée lorsqu’elle regardait un film, quand bien même elle ressortait d’une séance ankylosée et avec les jambes douloureuses. Ezrael lui souffla qu’il avait éprouvé le besoin de la voir, et Christabella se sentit rougir. Le cœur battant, elle enfonça son menton dans le col de son énorme pull, comme si elle voulait y disparaitre. Elle avait encore du mal à s’habituer aux petits changements qui avaient eu lieu dans sa relation avec Ezrael. Avant la St Valentin, il lui était déjà arrivé de dire à Christabella qu’il avait eu envie, ou besoin, de la voir. Ils étaient d’excellents amis, et cela n’avait rien de surprenant ou de déplacé. Mais depuis la St Valentin, lorsqu’il disait qu’elle lui avait manqué, ce n’était plus en tant qu’ami, mais en tant que couple, puisque c’était ce qu’ils étaient à présent. Un couple plutôt atypique, puisqu’ils ne s’étaient plus embrassés depuis le bal. Ils se tenaient la main lorsqu’ils se retrouvaient seuls, et Ezrael avait à présent des gestes beaucoup plus tendres envers Christabella. Elle avait un peu de mal à s’y faire, elle qui avait toujours mis une barrière entre elle et les garçons du lycée, refusant tout net les contacts physiques avec eux. Ezrael avait toujours été le seul qu’elle autorisait à la toucher, mais alors ce n’était qu’amicalement. Maintenant elle avait envie qu’il l’embrasse, mais elle n’osait pas le lui demander. Trop timide pour cela, elle se contentait d’apprécier lorsqu’il la prenait dans ses bras, ou comme maintenant lorsqu’il glissait un bras derrière sa nuque, comme elle avait souvent vu les autres couples le faire. Elle ne bougea pas, se contentant de savourer la présence rassurante d’Ezrael à ses côtés, mais intérieurement, son cœur se mit à faire des bonds.

Ravie, elle ne réagit pas tout de suite lorsqu’il lui demanda si elle avait entendu les rumeurs qui courraient à son sujet. Elle finit par hausser les sourcils.

« Non, pas du tout. » reconnut-elle.

Il est vrai qu’à McKinley, il y avait tellement de rumeurs qu’il était difficile de toutes les entendre avant qu’elles ne finissent par disparaitre. Christabella avait toujours eu vent de choses plus farfelues les unes que les autres, et parfois même cela la concernait directement. Ainsi, elle avait souvent pu entendre sur son passage des réflexions moqueuses, des suggestions et des suppositions cruelles. Son mode de vie, ses croyances, son style vestimentaire et même sa famille nombreuse, tout était sujet aux rumeurs, et elle s’y était habituée. Ezrael avait dû avoir sa part de rumeurs lui aussi, mais comme Christabella n’était pas trop du genre à tendre l’oreille quand on chuchotait sur son passage, elle ne savait pas trop à quoi Ezrael faisait allusion. Néanmoins, elle savait très bien que les lycéens étaient toujours prompts à se moquer des choristes, et Ezrael, bien que super mignon, n’échappait pas à la règle. Peut-être qu’il était la cible de moqueries sur sa façon de chanter, ou peut-être même, sur sa sexualité, parce qu’apparemment, selon les lycéens de McKinley, quand on est un garçon et qu’on fait partie d’une chorale, on est forcément gay. Le pauvre Ezrael avait dû subir quelques réflexions, et il avait éprouvé le besoin de s’en ouvrir à Christabella, afin qu’elle le console, peut-être.
Compatissante, elle lui prit la main.

« Dis-moi ce qui ne va pas. Qu’est-ce que nos chers camarades ont encore trouver pour prouver à quel point ils sont méchants ? » demanda-t-elle.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyMar 26 Juil - 7:58

    Ezrael posa à nouveau son regard sur le minois angélique et délicieux de sa bien-aimée. Le bleu de l’océan qui défilait sur l’écran géant, se reflétait sur sa peau pâle, ce qui le fit sourire légèrement. Même avec une telle couleur, elle était magnifique à ses yeux. Cette image si délectable, qu’il avait devant les yeux, lui montrait à quel point il n’avait pas envie de parler de tout ce qu’il avait vécu cette semaine. Il savait que ce qu’il devait lui annoncer blesserait ses sentiments ; il le savait avant même qu’il n’en parle, puisque lui-même se sentait bancal après de tels propos. Peut-être avait-il tendance à prendre trop au sérieux ce que les bons petits soldats de Sue Sylvester osaient dire à son sujet… Mais à aujourd’hui, il avait tellement peur de perdre sa jolie Christabella, qu’il ne pouvait certainement pas laisser de tels rumeurs courir dans les couloirs de leur lycée. Du moins, pas sans lui en toucher quelques mots, étant l’une des principales concernées.

    Lorsque Christabella répondit négativement à la question d’Ezrael, le cœur de ce dernier fit un bond dans sa poitrine. Il pouvait bien se douter que sa petite amie n’était pas du genre à laisser trainer ses oreilles pour se mettre au courant des ragots les plus croustillants de sa majesté la reine des Cheerios, ou de monseigneur capitaine de l’équipe de football. La jeune fille était plutôt du genre à aller se cultiver à la bibliothèque, dès qu’elle avait un petit temps pour elle. Il était bien plus important à ses yeux d’obtenir de bonnes notes, et de montrer à ses chers parents que leur décision de l’avoir retirée de son école privée féminine n’avait pas été un échec. Et même si elle était passée à quelques mètres d’un groupe de midinettes en jupettes rouges et blanches, elle n’aurait très certainement jamais tendu l’oreille pour discerner le sujet des murmures qu’elles échangeraient, elle était bien trop mâture pour ces gamineries sans foncement.

    Malheureusement, Ezrael ne semblait pas partager cette opinion. Les bruits de couloirs étaient bien plus sérieux à ses yeux qu’il semblait bien vouloir le faire croire. Même s’il ne pourrait jamais l’avouer, il avait souvent tendance à y porter de l’importance, et en particulier lorsque ceux-ci le touchaient. Lui, savait bien qu’il n’y avait là-dedans qu’un peu trop de crédulité de la part de quelques individus, puisqu’il savait pertinemment ce qu’il faisait ou ne faisait pas, mais que penserait les autres ? Le regard des autres est parfois perturbant pour un garçon de dix-huit ans, qui ne cherche qu’une seule chose : vivre en paix, avec ses secrets, ses passions et ses complexes.

      « Avant toute chose, je veux que tu saches que tout ceci n’est qu’une rumeur… » déclara Ezrael à demi-ton.

    Il se doutait bien qu’elle avait cerné qu’il s’agissait là d’une simple rumeur, mais il préférait prendre toutes les précautions possibles, pour ne pas heurter les sentiments de Christabella. Pour lui, c’était presque comme lui avouer qu’il l’avait trahie et qu’il avait bel et bien embrassé Saphira. Son cœur s’emballait de plus en plus, au fur et à mesure que la déclaration approchait, et il sentait comme un nœud se former dans son estomac. Pourquoi était-il si nerveux, alors même qu’il n’avait rien fait de mal ?...

    Christabella l’écoutait religieusement, ignorant à présent totalement le film qu’elle avait préalablement décidé de venir voir. Il se sentait d’autant plus coupable, qu’il était en train de lui faire manquer un documentaire qu’elle avait l’air d’apprécier. Mais cette idée lui sortit de la tête, lorsqu’elle lui prit la main avec tendresse. Leurs regards se croisèrent, et ce fut comme une libération pour le garçon. Les yeux noisette de sa jolie amoureuse retirèrent le poids qu’il avait sur le cœur, et il commença à se confier, ressentant tout de même un reste de son anxiété.

      « Baxter a largué lamentablement Saphira, il y a une semaine et demie de ça. Et comme j’ai été la première personne vers qui elle a accouru, pour la réconforter, tous pensent… que je te trompe avec elle. Mais je te jure, c’est complètement faux. »

    Les derniers mots du garçon sortirent à une vitesse considérable, de sa bouche. C’était comme s’il voulait à tous prix que ce que Christabella retienne vraiment, était que tout ceci était complètement faux, plutôt que cette histoire de tromperie. Ezrael, paniqué par la micro seconde qui s’écoula sans qu’aucun son ne se fasse entendre dans la salle – puisque les images du film montraient un immense banc de poisson, et qu’il n’y avait apparemment pas besoin de commentaire à ce sujet –, le jeune homme se remit à parler, préférant ignorer le malaise que ce qu’il avait pu dire pouvait entrainer dans la discussion.

      « J’ai surpris trois Cheerios en parler – si je peux vraiment dire ‘surpris’, étant donné qu’elles attendaient que je passe près d’elles pour déblatérer leurs petits ragots. Elles avaient un malin plaisir à jouer les langues de vipères, alors que j’étais à moins d’un mètre d’elles, et elles osent s’en prendre à toi et Saphira. Elles peuvent dire tout ce qu’elles veulent à mon sujet, je m’en contrefous. Mais qu’elles osent parler de vous de cette manière, je ne peux vraiment pas l’accepter. Alors je me suis énervé. J’ai fais n’importe quoi… Je les ai traitées de tous les noms qui me passaient par la tête. Mais c’était ce jour où j’étais vraiment mal ; tu sais, tu m’as même fais remarquer que j’avais d’horribles cernes. Je pense que la fatigue, le rhume, et mes stupides histoires de famille ont joué en ma défaveur, et je me suis laissé emporter. Si elles avaient été des mecs, je pense que j’aurais sortis les poings, et tu es bien placée pour savoir que ça n’est pas mon genre, et que je suis bien le dernier à en venir à la violence. Beiste est passée par là au même moment, et je me suis retrouvé chez Figgins la minute qui suivait. Je voulais rien de tout ça, mais tu comprends, je ne pouvais pas laisser passer tout ça. Alors c’est ce que je lui ai dis, en omettant ton prénom ; j’avais peur que ça ait des répercussions, et que tes parents apprennent quoi que ce soit. Je m’en suis pas mal tiré, puisque j’ai eu droit seulement à un avertissement, mais à côté de ça, je pense ne jamais avoir reçu autant de granité en une seule semaine. Ces Cheerios ont un pouvoir de persuasion incomparable, j’en suis encore impressionné. »

    Ezrael aurait clairement pu continuer, mais il sentait qu’il avait besoin de laisser du temps à Christabella pour avaler le morceau, et qu’elle réalise toute cette histoire. Parfois, ce lycée avait tendance à le rendre fou, et il avait hâte de voir autre chose, même si cela signifiait une rupture…
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyDim 31 Juil - 22:44

Tenant la main d’Ezrael dans la sienne, Christabella s’était à demi-tournée vers lui, ignorant le film pour concentrer toute son attention sur le jeune homme, qui semblait très perturbé et avait l’air d’avoir quelque chose à lui confier. Pleine de sollicitude, elle lui pressa doucement les doigts et son pouce glissa doucement sur le dos de la main d’Ezrael, en une légère caresse. Mais ce geste en apparence anodin la fit rougir, et se trouvant trop audacieuse, elle se contenta de simplement tenir la main du garçon. Ezrael l’avertit dabord que ce qu’il s’apprêtait à lui rapporter, n’était que rumeurs et bruits de couloir, et Christabella hocha doucement la tête, sans rien dire. Au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, Ezrael semblait de plus en plus troublé, et même l’obscurité de la salle de cinéma ne parvenait pas à dissimuler son malaise, que Christabella pouvait sentir. Il faut dire qu’elle connaissait bien son petit ami. Ils avaient beau ne sortir ensembles que depuis peu, ils se connaissaient depuis des années, et elle pouvait deviner rien qu’en le regardant que quelque chose n’allait vraiment pas.
Finalement, il se lança, dabord par des mots qui franchissaient lentement ses lèvres, son débit de paroles s’accélérant de plus en plus, comme s’il se libérait d’un lourd secret qui lui pesait. Il lui expliqua ce qu’il avait entendu, ou plutôt, ce qu’on avait volontairement chuchoté sur son passage. Fouillant dans sa mémoire, à l’évocation de cette journée pendant laquelle Ezrael se serait accroché avec les cheerleaders, et effectivement, elle se souvenait parfaitement de s’être inquiétée de la santé du jeune homme. Mais elle chassa rapidement ses souvenirs et pensées, se rendant peu à peu compte que cette rumeur la concernait de près, voir même de très près. Ainsi donc, tout McKinley High se répandait en ragots aussi divers que variés concernant son histoire avec Ezrael. Christabella avait souvent été la cible de rumeurs, mais jamais sur sa vie amoureuse. Ce qui était normal, puisqu’Ezrael était son tout premier copain, mais c’était tout de même… étrange. Elle sentit que son regard dérivait lentement, quittant le visage du jeune homme pour atterrir sur le dossier du siège devant elle, et elle se fit songeuse. Elle prit le temps d’analyser la situation.

Ainsi donc, tout le monde pensait qu’Ezrael la trompait avec Saphira. Christabella savait de qui il s’agissait, mais n’avait encore jamais eu l’occasion de lui adresser vraiment la parole. Elle la croisait dans les couloirs, et savait qu’Ezrael et elle étaient de bons amis, mais ça n’allait pas plus loin, ce qui était plutôt curieux en fin de compte. Mais Christa avait un cercle d’amis très, très réduits, peu de personne cherchant à se lier avec elle. Néanmoins, Saphira ne passait pas inaperçue, parce qu’étant une très belle fille. Oui, vraiment très belle. Et qui pourrait former un très beau couple avec Ezrael.
Mais Ezrael lui avait déjà parlé de la relation qu’il entretenait avec celle qu’il semblait considérer davantage comme une sœur que comme une simple amie, et Christabella n’y avait jamais rien vu d’autre. Maintenant qu’elle sortait avec le garçon, son opinion concernant cette amitié avait-elle changé ? Non, pas tellement. Et en prenant en compte ce qu’Ezrael venait de lui raconter ? Difficile à dire. Ezrael venait de lui affirmer qu’il n’y avait rien entre eux, et que tout ce qu’il lui avait apporté, c’était du réconfort dans une triste affaire de cœur brisé. Christabella prit également le temps de réfléchir à tout ce qui se passait vraiment. Son couple n’était donc plus vraiment un secret, ce qui était un peu dommage, parce qu’elle n’était pas prête à s’afficher aux yeux de tous, comme le faisaient ses camarades qui s’embrassaient furieusement dans les couloirs. Elle aurait préféré que personne ne l’apprenne, mais bon, il n’y avait plus grand-chose à faire. Par contre, maintenant tout le monde s’amusait à dire qu’elle était… quel était le mot ? Ah oui : cocue. Elle se demanda vaguement où elle avait bien pu entendre un tel mot, mais de toutes façons, ce n’était pas important. La jeune fille poursuivit sa réflexion, afin de savoir si, oui ou non, Ezrael aurait pu être infidèle. Ce n’était pas son genre, loin de là. Elle le connaissait mieux qu’elle ne se connaissait elle-même, et jamais, au grand jamais, il n’aurait pu faire souffrir qui que ce soit en étant infidèle. Il avait un cœur pur, et tromper une fille, il en aurait été incapable. Pourtant, elle se sentait… bizarre. Etre avec un garçon était déjà nouveau pour elle. L’amour, les sentiments, les étreintes chastes et les regards amoureux, elle n’en avait pas l’habitude. A tout cela venait s’ajouter le fait que maintenant, elle était celle qui n’arrivait pas à garder son copain. Ne parvenant pas à identifier ce qu’elle ressentait, elle se renfonça dans son siège, le regard toujours fixé dans le vide.

« Je vois. » lâcha-t-elle à mi-voix. « Est-ce que ça fait de toi quelqu’un d’adultère ? Et moi, je suis la femme bafouée et trahie ? Je ne comprends pas. Saphira et toi, vous n’êtes que des amis, n’est-ce pas… ? Alors, pourquoi est-ce que je deviens celle qui est trompée ? C’est parce que je ne veux pas faire l’amour ? Je ne comprends rien à tout ça. » finit-elle par avouer, perdue.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptySam 20 Aoû - 4:49

    Un instant de trouble s’installa entre les deux adolescents, quelque chose qui semblait nouveau dans leur relation. Que s’était-il passé depuis trois mois ? Comment quelque chose d’aussi fort que l’amour, qui était né entre Christabella et Ezrael, pouvait entrainer un tel malaise dans leur relation, auparavant si affranchie de ce genre de problèmes inconvenants ? Le jeune homme avait mal au cœur, il sentait bien que ce qu’il avait déclaré à sa petite amie, l’avait blessé. Qui ne l’aurait pas été ? C’était humain, après tout. Mais le sentiment de culpabilité qu’il ressentait devait certainement l’être, lui aussi. Il sentait comme une vague de chaleur sur son visage, mais il ignorait si elle était plutôt due à la honte ou la peine qu’il endurait. Peut-être bien les deux. Plusieurs longues secondes de doutes passèrent, créant une affreuse tension inévitablement douloureuse chez Ezrael, et qui devait être toute aussi difficile à subir pour sa bien-aimée. Leurs mains étaient toujours liées, mais s’il avait pu, si leur situation amoureuse n’avait pas été aussi difficile, il n’aurait pas hésité à s’approcher plus d’elle, voire à l’embrasser. Mais non, il ne pouvait pas faire cela. C’était insensé, déplacé et indigne du gentleman qu’il s’efforçait d’être. Y avait-il eu un instant plus compliqué et plus intense entre ces deux là ? Il en doutait fortement. Même la déclaration qu’il avait faite au bal de la Saint-Valentin n’avait pas été aussi ardue.

    Pourtant, Christabella adopta soudainement un charmant regard. Ezrael connaissait parfaitement ce regard, et savait ce qu’il signifiait. Encore une fois, un sourire apparu sur son visage, et il sembla que l’amour qu’il ressentait pour la jeune brune se serait amplifié d’un million d’unités s’il avait pu – ou s’ils s’étaient trouvés dans un monde virtuel… Elle était simplement perdue. Ses yeux étaient comparables à ceux d’une petite fille à qui l’ont venait d’annoncer que le Père Noël n’existait pas, et que la vie n’était pas magique comme elle avait pu se l’imaginer. Christabella avait beau comprendre chaque mot qu’Ezrael avait prononcé, tout ceci ne parvenait pas à sa compréhension. Mais pouvait-on lui en vouloir ? Après tout, rien, dans son univers, ne pouvait être associé à de la trahison ou à du mensonge. Toutes ces histoires n’étaient que vastes fumisteries, et à cet instant précis, Ezrael compris qu’il y avait certainement pris beaucoup trop d’intérêt. Ce simple regard, à la fois inquiet et presque honteux, face à la prise de conscience, qu’elle ne comprenait pas un mot du discours de son petit ami, démontrait encore une fois au garçon que ce qui l’avait importé dans tout ceci, c’est que l’amour de Christabella soit intact. C’était la seule chose qui lui tenait à cœur, et ces garces en jupes plissées pouvaient bien cracher encore et encore dans le dos des Roi et Reine du Bal de McKinley, Ezrael n’en ferait plus rien.

      « Est-ce que ça fait de toi quelqu’un d’adultère ? Et moi, je suis la femme bafouée et trahie ? Je ne comprends pas. Saphira et toi, vous n’êtes que des amis, n’est-ce pas… ? Alors, pourquoi est-ce que je deviens celle qui est trompée ? C’est parce que je ne veux pas faire l’amour ? Je ne comprends rien à tout ça. » avoua Christabella, de sa petite voix paniquée.

    Ezrael posa rapidement son index sur les lèvres de la jeune fille, lui demandant le silence. Il ne voulait plus qu’elle s’inquiète pour tout ceci, il avait eu tort, lui-même, d’y porter tant importance.

      « Tu n’es rien de tout ça. Juste… Oublie tout ce que j’ai pu te dire. C’est infantile, mais je pense que je tiens tellement à toi que je n’ai même pas réfléchi avant de sauter à pieds-joints dans le plat, et gober tout ce que j’ai pu entendre. Si on n’y fait pas attention, les choses se tasseront, et personne n’en parlera plus, parce que il faut bien l’avouer : ce ne sont que des rumeurs. »

    Ezrael posa sa main sur le visage de Christabella, caressant sa joue avec tendresse. Son sourire s’était estompé, mais son regard demeurait profond. Il aurait voulu maintenir ce moment à jamais. Les commentaires du film s’étaient tus, laissant seulement se propager le son des baleines dans la salle. Le contact visuel et corporel qu’il entretenait avec Christabella était intense, agréable et touchant. Il devait sauvegarder cet instant dans sa mémoire, quelque part, puisque ce qui suivrait ne serait peut-être pas chose qui se reproduirait avant quelque temps.

      « Ne m’en veux pas, je t’en prie. »

    Ezrael ignorait si ce qu’il venait de dire était plutôt valable pour ce qui avait précédé, ou ce qui suivait. Après tout, pour l’un ou pour l’autre, il aurait pu se douter qu’elle ne lui en aurait pas voulu. Ils formaient un couple à présent, ils se devaient de passer par certains caps difficiles, et c’était d’autant plus valable que leur duo n’était pas des plus coutumiers.

    Les yeux dans les yeux, dans cette salle de cinéma. Tenait la main de sa bien-aimée, l’autre posée sur sa joue, Ezrael s’approcha de Christabella, et déposa un baiser sur ses lèvres. Un signe de son amour, de sa fidélité et de sa confiance. Il s’agissait seulement du deuxième que le couple partageait, mais c’est aussi ce qui rendait leur amour unique et si fort : ils prenaient le temps dont ils avaient besoin, échangeaient quelques regards amoureux de temps à autres, et s’aimaient, sans recourir à l’appel de la chair, que redoutait tellement Christabella.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyMar 23 Aoû - 1:13

Oui, perdue, Christabella l’était certainement, elle qui n’avait que de très vagues notions sur l’amour et tous ses rouages. Bien sûr, n’étant pas stupide, et aimant beaucoup lire et regarder des films au cinéma, elle avait appris beaucoup grâce à cela. Mais là, elle ne savait plus trop quoi penser de tout ça. Ezrael ne l’avait pas trompé, n’est ce pas ? Mais tout le monde affirmait le contraire, à cause de sa relation ambiguë avec Saphira, et très certainement à cause du couple atypique qu’Ezrael et Christabella formaient. Si elle avait été du genre à penser que c’était possible, elle aurait surement pensé que ses camarades étaient du genre à faire des paris sur le temps qu’Ezrael mettrait avant de la tromper, elle qui ne voulait aucune relation intime. Mais elle n’était qu’une pauvre adolescente vierge de corps et d’esprit, à qui son petit ami, son tout premier petit copain, venait de confesser qu’il y avait des rumeurs terribles la concernant. Bien qu’innocente, Christabella connaissait le principe de l’adultère. Elle savait également qu’une femme dont le mari –ou le petit ami- était infidèle, n’était qu’une femme bafouée de plus. Beaucoup de films parlaient de ça, et Christabella, qui était loin d’être idiote, avait bien compris tout ce micmac sur l’infidélité. Mais cela ne lui disait pas vraiment ce que cela signifiait, pour Ezrael, pour elle, et même pour Saphira. Alors qu’elle se débattait pour comprendre si ces rumeurs suffisaient à faire d’elle la pauvre fille trahie, elle en vint à plaindre sincèrement Saphira, qui non seulement venait de se faire plaquer, et devait profondément en souffrir, mais qui endossait en plus le rôle de la briseuse de ménage. Ce n’était pas facile, ni pour Saphira, ni pour Ezrael.
Le jeune homme la força d’ailleurs à ne plus rien ajouter, en posant son doigts sur ses lèvres, et sa main se fit caressante sur la joue de Christabella. Il lui demandait d’oublier, de ne plus y penser, et lui présentait ses excuses. Ce qui était inutile, parce que Christabella ne lui en voulait pas, et surtout parce qu’il n’avait rien à se faire pardonner. Elle voulut parler, mais son esprit était encore entièrement tourné vers tout ce que venait de lui apprendre Ezrael. Elle pensait à ce qu’on allait dire à McKinley, quand on la verrait. Qu’elle était trompée, qu’elle ne savait pas tenir son copain, ce qui était normal puisqu’elle ne couchait pas. Ezrael s’entendrait dire qu’il était infidèle, et peut-être les plus gentils le traiteraient-ils de monstre, pour oser tromper une fille comme Christabella, qui malgré ses croyances et son train de vie particulier, n’avait aucun ennemis au lycée. Et Saphira serait la sale garçe qui vole les petits copains des autres. Christabella avait le rôle le plus enviable, d’une certaine façon, mais elle n’aimait pas tellement que son couple soit étalé de la sorte, aux yeux de tous.

Ezrael la fixait d’un air à présent un peu plus calme et paisible, et le calme de la salle de cinéma leur offrait l’opportunité de s’enfermer dans cette bulle qu’ils avaient, sans s’en rendre compte, construits autour d’eux, et dans laquelle ils se réfugiaient dès qu’ils se retrouvaient seuls ensemble. Quand elle était avec Ezrael, Christabella en oubliait le monde extérieur. Seul comptait le garçon, sa présence. Quand était-il devenu à ce point important pour elle ? Cela devait dater de bien avant qu’elle se rende compte de ses sentiments pour lui, mais c’est seulement quand elle lui avait dit qu’elle l’aimait, et qu’il lui avait répondu, qu’ils avaient instauré cet univers qui n’appartenait qu’à eux. Il n’y avait qu’eux, tout le reste s’estompait. Seul restait leurs deux moins jointes, et Christabella se sentait si bien, si calme et si tranquille, qu’elle était certaine que le Paradis devait ressembler à cela. Une tranquillité de cœur, d’esprit et de l’âme. Aux côtés d’Ezrael, Christabella avait des envies qui la dépassait parfois. Envie de prendre sa main, de simplement être en contact avec sa peau. Envie de le voir sourire, car elle ne se lassait pas de ce spectacle. Envie d’entendre sa voix, encore et encore. Parfois, quand ils marchaient ensemble dans les couloirs, elle faisait exprès de se laisser distancer, juste pour le plaisir de le voir s’arrêter aussitôt, pour la chercher du regard, et quand il la voyait, son visage devenait si doux, son regard si aimant, qu’elle adorait franchir la distance qui les séparait pour prendre la main qu’il lui tendait. Et quand ils étaient seuls, elle avait envie de l’embrasser. Mais cette envie était si… charnelle, si proche de ce que ses parents lui avaient toujours formellement interdits, qu’elle s’efforçait de ne pas céder.
Aujourd’hui, pourtant, alors qu’Ezrael se penchait vers elle, elle ne recula pas. Depuis le premier baiser qu’ils avaient échangés lors du bal, leurs lèvres n’étaient plus jamais entrées en contact, non pas parce que Christabella avait repoussé Ezrael, mais parce que le garçon la respectait elle et ses choix, et ne cherchait pas à la brusquer. Aujourd’hui qu’il s’approchait d’elle pour l’embrasser, elle n’eut pas envie de laisser sa peur et ses croyances gâcher ce délicieux moment, et s’avança légèrement pour que sa bouche rencontre celle du garçon qu’elle aimait.

N’ayant aucune, absolument aucune expérience en la matière, Christabella ne pouvait pas comparer, mais si elle devait juger Ezrael sur ses baisers, elle lui donnerait la meilleure note. Et pourtant, il n’y avait pas plus chaste comme baiser, juste des lèvres qui se touchent, rien de plus. Mais elle adorait ça, et s’en rendit compte alors que son souffle se mêlait à celui du garçon. Elle avait fermé les yeux, savourant l’instant qui, elle le savait, serait très court. Ezrael sentait bon, comme toujours. Une odeur naturelle, à peine relevée par une pointe d’après rasage. Elle pouvait aussi sentir le gel qu’il se mettait dans les cheveux, pourtant en si infime quantité. Elle savait que si elle ouvrait les yeux, elle verrait chaque détails de son visage, mais elle n’avait pas besoin de le voir : elle le connaissait par cœur. La courbe de sa mâchoire, bien carrée, et ses sourcils bien dessinés. Sa peau douce, sauf quand il oubliait de se raser, et ses cheveux toujours un brin ébouriffés.
Soudain, elle en voulut plus. Et Christabella l’innocente enfant prit les devants. Sa main libre se posa sur le cou du garçon, hésitante. Ses doigts touchèrent tout doucement la peau d’Ezrael, en une caresse délicate, et elle finit par les glisser dans le col du jeune homme. Et alors que son cœur se mettait à battre si fort qu’il lui semblait que c’était la seule chose audible à des lieux à la ronde, elle s’arma de courage, se rapprocha d’Ezrael, et ouvrit la bouche, approfondissant leur baiser. Sa langue se fraya un chemin entre les lèvres du garçon. Curieusement, Christabella, qui n’avait jamais embrassé de cette façon, avait vu tellement de films d’amour –qui, au demeurant, n’étaient pas forcément ses films préférés- qu’elle avait inconsciemment mémorisé toutes ces scènes où les amoureux échangent un baiser passionné. Et que lui avait dit Leah déjà ? Que c’était comme de mordre dans un fruit bien juteux. Tout lui vint naturellement, et elle se laissa porter par le mouvement des lèvres d’Ezrael. Cela n’avait rien à voir avec le premier baiser qu’ils avaient échangés… et elle aimait ça encore plus. Elle ne s’écarta qu’à contrecœur, reprenant pied dans la réalité. Réalisant ce qu’elle avait fait, elle baissa les yeux et se passa la langue sur les lèvres, gênée mais tellement heureuse qu’elle aurait pu se mettre à chanter. Remarque, Ezrael étant lui-même un chanteur, il n’aurait peut-être pas trouvé cela bizarre.

« Excuse-moi Ezrael, je me suis laissée emporter. J’en voulais juste… plus. » souffla-t-elle, son cœur battant encore si fort que ça en devenait presque douloureux, et pour reprendre contenance, elle s’écarta. Ses joues étaient rouges et, elle pouvait le sentir, brûlantes. « Je me sens chaude. » lâcha-t-elle innocemment, sans se rendre compte que ses paroles pouvaient avoir un double sens, et elle s’éventa distraitement, se demandant si cette chaleur qui brulait dans tout son corps était normale, et si son désir de vouloir encore embrasser Ezrael était vraiment une bonne chose.

Elle déglutit, s’efforçant de calmer son envie, et entreprit de revenir à un sujet plus sérieux. Enfin, presque.

« Je vais te demander deux choses, Ezrael, et tu dois me répondre franchement. » Son visage se fit un peu plus sérieux, à mesure que les battements de son cœur se calmaient et que sa faim d’Ezrael se faisait moins pressante. « Cela m’y fait penser avec toute cette histoire. Je sais qu’on en a pas vraiment discuté alors autant le faire. » poursuivit-elle en chuchotant. « Est-ce que mon refus de faire l’amour avant le mariage est un obstacle, pour toi ? Est-ce que cela t’ennuie ? » questionna-t-elle en levant des yeux un peu anxieux vers Ezrael, et pour se justifier, elle ajouta : « Tout le monde le fait, au lycée, et je sais que tu as déjà… alors tu pourrais vouloir… et comme je ne veux pas… heu, tu comprends ? Je veux dire, c’est un problème, n’est ce pas ? Toutes les filles de dix-huit ne sont plus vierges, à McKinley. Comme si elles avaient toutes passées un pacte visant à perdre sa virginité le plus vite possible. » maugréa-t-elle. Elle médita un instant, puis : « Est-ce que tu aurais envie qu’on… qu’on le fasse ? » souffla-t-elle d’une voix tremblante, car même si elle éprouvait toujours un violent désir de toucher et d’embrasser Ezrael, faire l’amour n’était pas aussi simple ! Finalement, elle se toucha les lèvres, se remémorant leur baiser quelques secondes plus tôt, et rougissant à nouveau, murmura : « La seconde chose, c’est… est-ce que tu as aimé… quand je… » Ne sachant comment terminer sa phrase, elle posa ses doigts sur les lèvres d’Ezrael, pour qu’il comprenne à quoi elle faisait allusion, et se sentit encore plus gênée qu'elle ne l'était déjà.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyVen 16 Sep - 22:01

    Après quelques secondes seulement d’un baiser chaste mais des plus agréables, Ezrael retira ses lèvres, au préalable posées sur celles de Christabella. Il sentait qu’ils avaient eu besoin de ce petit moment d’intimité. Un couple nécessite ce genre d’instants privilégiés, qui marquent l’amour que l’on partage, et qui formulent les mots « je t’aime », sans besoin même de les prononcer. Et il s’agissait de la plus belle des magies. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir les yeux, et poser un regard amoureux sur sa petite-amie, Ezrael sentit la main suave et hésitante de Christabella, qui semblait lui demander, toujours silencieusement, de s’approcher d’elle de nouveau. Cette petite caresse aussi agréable que surprenante, se fit plus assurée. Après un très court instant, tout était devenu des plus naturels, et les deux adolescents s’échangeaient leur premier baiser langoureux.

    Ezrael se sentait bien dans cette ambiance singulière, et même si le quart de la moitié de celle-ci était seulement au rendez-vous, tout aurait été aussi parfait. La seule et unique chose dont il avait réellement besoin était sa petite brune, et s’ils se trouvaient dans une salle de cinéma, ou bien dans une ruelle malfamée à côté des conteneurs de poubelle, le seul fait de se tenir proche d’elle le rendrait suffisamment heureux.

    Un court moment de calme s’installa dans la salle, alors que le couple s’éloigna doucement l’un de l’autre. Une gêne se fit remarquée sur le visage de la demoiselle, qui semblait alors penaude et indécise. Elle plongea son regard dans le sien, puis s’excusa accompagnée de ce qui semblait être de la honte. Quelques mots lui échappèrent, qui firent sourire Ezrael. De nos jours, il paraîtrait presque normal de connaitre le terme « être chaud », et pourtant, rien, dans les propos de Christabella ne portait de sens-caché. Il s’agissait encore une fois, d’une simple méconnaissance de la jeune fille, victime de son innocence. Il faudrait qu’il lui en parle un de ces jours, mais le temps n’y était pas. Christabella voulait savoir quelque chose, quelque chose de bien plus significatif, et important à ses yeux. Et elle avait bien raison…

      « Ecoute mon ange ; est-ce que tu penses vraiment que je serai ici, assis auprès de toi, si tes croyances me gênaient ? J’en doute. Il ne faut jamais que tu les oublies, si elles tiennent à ton cœur, et quoi qu’on puisse te dire à leur sujet, tu dois toujours y croire, et les honorer aussi longtemps que tu en ressentiras le besoin. J’ignore ce que l’avenir nous réserve, et je ne veux pas y penser pour le moment. Mais sache que jamais personne ne devrait te dicter ce que tu dois faire ou penser, tu es beaucoup trop forte et passionnée pour te laisser marcher sur les pieds. S’il te venait l’envie, un certain jour, de renoncer à ce que tes parents t’ont toujours enseignés – c’est-à-dire attendre jusqu’au mariage – il faut seulement que tu sois certaine de ce que tu t’apprêtes à faire. Tu mérites bien plus qu’une vulgaire ‘coucherie’ ; ce dont beaucoup de lycéennes de McKinley et d’Amérique se sont contentées, pour ensuite se pavaner fièrement dans les couloirs. Je t’assure que ce dont elles se ventent n’est, pour la plupart, qu’un vaste courant d’air, sans signification, et qui les a certainement plus blessées que satisfaites. La première fois, c’est important, et surtout pour les filles. Il faut que tu partages ce moment avec quelqu’un en qui tu ais confiance, et que tu aimes. Je ne te demande absolument rien, je ne veux pas faire l’amour avec toi si tu n’en as pas envie, et je me contre-fiche totalement d’attendre. Mais je t’en prie, ne te jette pas dans les bras du premiers venus, tu t’en voudrais durant de nombreuses années… »

      « Non, je n’ai pas aimé… » annonça-t-il d’un ton presque sévère, gardant son regard toujours plus ancré à celui de sa belle, et le visage toujours plus proche. « … j’ai adoré. » finit-il par avouer, en riant.

    Ezrael serra la main de Christabella dans la sienne, ressentant cet horrible besoin de rester avec celle qu’il aimait de tout son être. Il voulait demeurer ici, dans cette salle obscure, et se cacher. Ils pourraient s’enfuir de Lima, à la fin de ce film, gagner la nature, et vivre ensemble, de verdure et d’eau fraîche, sans que personne ne les dérange jamais. Mais la vie n’était pas aussi facile, malheureusement pour eux ; ils devraient bientôt partir chacun de leur côté, et recouvrer leurs logements respectifs. Cette idée donnait perpétuellement un pincement de cœur à Ezrael. C’était comme devoir faire d’éternels adieux, à l’arrivée d’un train, et ignorer quand serait la prochaine fois où il pourrait sentir de nouveau ce parfum qu’il adorait, admirer ces yeux qu’il chérissait, et toucher ces cheveux qu’il aimait. Toutes ces petites choses qui n’étaient rien les unes sans les autres, mais qui formaient le plus beau tout qu’il lui fut donné de contempler…
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyDim 18 Sep - 13:01

L'éducation qu'avait reçue Christabella avait été des plus strictes, et la religion y tenait une place capitale. Toute sa vie avait été rythmée d'après ce que ses parents croyaient être juste. En tant que fille, sa vie était loin d'être évident, car ses parents, ultra conservateur, avaient une opinion bien particulière sur ce que devait faire et ne pas faire une fille. Toutes ces recommandations, toutes ces exigences étaient ancrées en Christabella, qui les considérait comme normales. Par moment, elle parvenait à se réveiller et comprenait que certaines choses pouvaient être différentes, comme lorsqu'elle avait réclamé de ne plus porter de jupe en permanence, comme toutes les autres filles de sa famille le faisaient. Sa mère, indignée, avait longtemps refusé, jusqu'à ce qu'elle finisse par céder. Mais il s'agissait de petites batailles qui pouvaient durer, comme lorsque Christabella avait demandé la permission d'avoir une télévision, puis un lecteur DVD dans sa chambre. Ceux-ci étaient soigneusement rangés dans son placard, afin que ses parents ne les aient pas sous les yeux, car ils désapprouvaient complètement la télévision, et plus encore les films d'aujourd'hui, mais avaient fini par céder. Christabella se gardait bien de leur dire quel film elle regardait, ne leur présentant parfois que de simples documentaires animaliers, et cela avait fini par adoucir ses parents qui n'avaient plus reparlé de ça. Mais malheureusement, ce n'était pas tout.
Par exemple, en tant que fille, Christabella aurait normalement du cesser ses études après le lycée. C'est ce que ses parents avaient exigés des ses soeurs, et seuls ses frères et l'une de ses soeurs aînés avaient fait des études supérieurs. Sa mère elle-même disait que les femmes n'étaient pas faites pour faire des études, leur place étant dans une maison, à s'occuper de leur famille, et d'ailleurs, sa soeur aînée qui était allée à l'université -catholique et réservée aux filles, cela va de soi- n'avait pas terminé ses études, et était à présent maman. La mère de Christabella, sans lui avoir explicitement dit, attendait de sa fille qu'elle ne poursuive pas au delà du lycée. Elle avait déjà complètement désapprouvé le choix de sa fille en matière d'établissement scolaire, McKinley n'étant ni catholique, ni réservé aux filles, mais à présent, elle s'attendait naturellement à ce que Christabella reste à la maison, apprenne ce qu'une future épouse et mère doit savoir, et finisse par se marier avec un garçon qui aurait les mêmes croyances qu'eux. Le rôle de la femme n'allait pas plus loin, chez les Gillespie. Seulement, Christabella n'en était pas encore consciente, et d'ailleurs, n'ayant jamais avoué à ses parents ses projets d'avenir, il n'y avait jamais eu aucun conflit à ce sujet.

Concernant les garçons, les parents de la jeune fille étaient très fermes : pas de petit ami. Christabella avait le droit de se fiancer, de se marier avec un homme, mais cet homme, qui devait bien évidemment être autant versé dans la religion que tous les Gillespie l'étaient, ne devait jamais au grand jamais la toucher, ni même l'embrasser, avant la date fatidique du mariage. Ezrael était loin, très loin d'avoir rempli toutes ces conditions. Déjà, et même s'il croyait en Dieu de façon raisonnable, il ne s'était pas préservé pour le mariage comme Christabella le faisait. Ensuite, il avait envers sa petite amie des gestes et des paroles que la famille de la jeune fille désapprouverait totalement. Rendez-vous compte, il l'avait déjà embrassé! Si les parents de Christabella venaient à le savoir, nul doute qu'ils renverraient leur fille en pension. C'est pour cela que Christabella faisait de son mieux pour dissimuler sa relation avec Ezrael, qui, elle en était consciente, ne remplissait pas, aux yeux de ses parents, les critères requis pour la fréquenter. Elle s'en moquait, de toutes façons. Avec le garçon, elle était sur un petit nuage, elle oubliait tout.
Enfin, presque tout. Car en vérité, il y avait quelque chose d'important qui la tracassait : le sexe. Elle refusait catégoriquement de franchir le pas avant le mariage, mais elle était loin d'être bête et savait qu'Ezrael n'avait pas fait le même serment. Et de fait, pour ce qu'elle en savait, il pouvait très bien avoir envie de franchir le cap avec elle. Jusqu'à présent, il n'avait jamais rien fait qui laisse penser à la jeune fille que ce soit le cas, car il se comportait toujours comme un gentleman avec elle, la traitant avec respect et délicatesse. Mais il pouvait très bien ronger son frein, et désirer que les choses passent à la vitesse supérieure. Et Christabella, le voulait-elle également? Et bien, il serait mentir que de dire qu'elle n'y avait pas songé! Car oui, elle s'était demandé si elle désirait Ezrael, de façon physique et sexuelle. Mais, ignorante et innocente, elle était bien incapable de savoir ce qu'on ressentait quand on désirait quelqu'un! Alors elle essayait d'analyser ce qu'elle éprouvait. Elle était consciente que cette chaleur qui la traversait parfois, en partant du bas ventre pour remonter et s'afficher sur son visage, n'était plus de l'ordre du simple amour. Il y avait autre chose là dessous. Avait-elle envie de coucher avec Ezrael? La question était bien trop compliqué. Ne voulant pas rompre son serment de rester pure jusqu'au mariage, mais terriblement amoureuse de son petit ami, et inquiète qu'il puisse se lasser, elle se triturait l'esprit depuis un moment pour savoir comment aborder le sujet. Et maintenant que c'était fait, elle se sentait gênée, certes, mais également un peu soulagée, et tout de même nerveuse. Mais Ezrael la rassura -une fois de plus- en lui certifiant que les croyances qu'elle avait ne devaient pas être prises à la légère, que c'était important et qu'il ne voulait pas que quoi que ce soit se passe entre eux, si ce n'est pas ce qu'elle souhaitait vraiment. Sentant qu'elle se détendait progressivement, à mesure qu'Ezrael lui disait le fond de sa pensée, Christabella finit par hocher la tête, convaincue et rassurée. Elle ne put s'empêcher de rougir lorsqu'il finit par lui dire qu'il avait adoré la façon dont elle l'avait embrassé, mais ne baissa pas les yeux, se contentant de se mordre les lèvres, à la fois mal à l'aise et ravie.

" Ah.. tant mieux... " balbutia-t-elle à voix basse -elle avait encore du mal à croire qu'elle avait osé faire ce qu'elle venait de faire, et avait presque envie de se cacher dans un trou de souris. Mais elle ne le fit pas -aurait elle seulement pu rentrer dans un trou de souris, je vous le demande?- et caressa du pouce la main d'Ezrael, qui serrait la sienne. " Je veux attendre. Ce n'est pas contre toi, Ezra, parce que tu sais que je t'aime, plus que tout au monde. " Si la première fois, elle avait eu énormément de mal à dire au garçon qu'elle l'aimait, les mots lui venaient plus naturellement, à présent. " Et si on me demandait de choisir avec qui je voudrais perdre ma virginité, je te choisirais toi, sans hésiter une seule seconde. Parce que tu es un garçon vraiment extraordinaire. Mais je ne parviens pas à m'imaginer faisant l'amour avant le mariage. Peut-être qu'un jour, je n'aurais plus envie d'attendre, peut-être que je me sentirais prête. Je ne sais pas. " Elle médita un instant sur cette idée, mais fut, au final, incapable de savoir si elle prendrait un jour ou non la décision de ne pas attendre. " Un jour, peut-être que je viendrais te voir, chez toi, et que je te demanderais de me faire l'amour. " souffla-t-elle lentement, sans se rendre compte de la portée érotique de ses mots, les yeux plongés dans ceux d'Ezrael, et poursuivit : " Mais pour l'instant, je veux juste profiter de ce que nous avons. " Elle posa son front contre celui du garçon, savourant sa présence, le contact doux de sa main dans la sienne, son odeur et sa peau chaude. " J'ai de la chance de t'avoir. " lui confia-t-elle.

Devant eux, le film montrait ses dernières images, exposant un immense fond marin des plus magnifiques, les nimbant d'une lueur bleue surréelle, de la même façon que cette atmosphère si particulière dont ils s'enveloppaient lorsqu'ils étaient tous les deux ensembles. La bulle dans laquelle ils s'enfermaient allaient bientôt devoir disparaître, car le film arrivait sur sa fin, et Christabella ne pouvait rester trop longtemps dehors si elle ne voulait pas attirer les soupçons de sa famille. Ezrael avait peut-être quelque chose à faire, lui aussi. Pourtant, alors que le générique de fin se déroulait sous leurs yeux, Christabella se tourna vers le jeune homme.

" Tu veux bien qu'on reste encore un peu ici? Juste un peu, toi et moi... ensemble. "
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyLun 10 Oct - 0:06

    Ezrael s’approcha de sa belle, alors qu’elle se confiait à lui. Il passa son bras derrière ses épaules à nouveau, et mit lui fit comprendre qu’elle pouvait venir se blottir tout contre lui. Il ressentait un besoin de la maintenir auprès de lui, et de la garder le plus longtemps dans ses bras. Comme elle le disait si bien, il avait de la chance de l’avoir, et ils sentaient l’un comme l’autre que leur petit moment en amoureux allait porter à sa fin. Le souffle chaud de la demoiselle frôlait la peau d’Ezrael, et bien qu’il ne sente pas les battements de son cœur, il pouvait les entendre légèrement, dans le silence religieux qui régnait dans la salle de cinéma. Tout semblait magique et merveilleux, et leur moment privilégié en intimité avait duré exactement le moment du film. Ils étaient passés par la mise en place, les péripéties, le dénouement et la fin, belle et tragique à la fois.

      « Je resterai aussi longtemps que tu veux ici avec toi. Je donnerai n’importe quoi pour que l’on ne passe rien qu’une seconde de plus ensemble. » murmura-t-il à l’oreille de Christabella, afin qu’elle uniquement ne parvienne à comprendre le message.

    Chaque milliseconde s’écoulait à une vitesse cruellement vive, et le tic-tac que la trotteuse suscitait, provoquait un certain stress chez le garçon qui apercevait l’échéance arriver de plus en plus rapidement.

      « Il reste environ dix minutes de film… » continua-t-il en chuchotant. « Dix minutes… ça fait… six-cent mille millisecondes. Je voudrais que tout s’arrête maintenant, et que ça reste comme ça pour toujours. On dit que si on arrive à ralentir sa respiration, le temps se met lui aussi à ralentir. C’est les indous qui disent ça. Je ne sais pas si c’est vrai, mais j’ai parfois envie d’y croire… »

    Ezrael caressait avec douceur les cheveux de Christabella, et déposa un léger baiser dans ceux-ci. Il voulait se souvenir de l’odeur de chaque partie de son corps, et garder au fond de lui la sensation de chaque sentiment qu’il pouvait ressentir à cet instant pour cette femme si belle et si parfaite qu’il serrait dans ses bras. Il savait parfaitement comment allait se terminer leur histoire, et c’était certainement pour cette raison qu’il s’attachait à ce genre de moments, bien qu’ils ne paraissent qu’insignifiants et sans saveur. Jamais Ezrael n’avait vécu de relation amoureuse vouée à l’échec avant même qu’elle ne commence, et bien qu’il sache pertinemment que celle-ci ne mènerait jamais à rien, il continuait à s’acharner à ce qu’elle soit parfaite sous tout point-de-vue. Absolument tout ; même de se mettre la meilleure amie de sa bien-aimée à dos, tout en sachant qu’elle ait entièrement raison au sujet de leur couple.

    Le portable du garçon vibra soudainement, le tirant de ses pensées oniriques. Il ne s’agissait pas d’un simple message, et il devait absolument s’assurer que l’appel en question ne soit pas de la part de sa grande sœur. Ezrael gigota donc sur son siège avec quelques difficultés, veillant à ne pas trop déranger Christabella. Il finit par saisir ledit téléphone. Il s’agissait d’Alex qui venait certainement aux nouvelles, à propos du moment qu’il était en train de passer avec la jeune fille. Il ignora l’appel, replongea l’appareil dans sa poche, et sentit deux morceaux de papier. Pourquoi donc en avait-il deux ? Il s’agita de nouveau, afin de les extirper en évitant de les abîmer. Sur le premier, l’on pouvait lire « Océans », ce qui semblait être le film devant lequel ils étaient plantés depuis une heure et demie, alors que le second indiquait « The Princesse And The Frog ».

      « Christa ? Tu n’avais pas pris un billet pour le film qui doit suivre ? Ta collègue m’a donné deux tickets, dont un pour la séance prochaine. »

    Ezrael venait de réaliser que, peut-être, ils n’auraient pas à se séparer. Du moins, pas dans les dix minutes qui allaient suivre. Il n’était pas totalement certain que la blondinette qui servait de vendeuse à l’entrée du cinéma avait bien cerné la requête dont il lui avait fait part. Après tout, peut-être que ses explications n’avaient pas été des plus claires lorsqu’il avait demandé à avoir les mêmes places que Christabella. Peut-être lui avait-elle donné par erreur un second billet. Qui pouvait bien savoir ?
    Lorsqu’il était entré, il n’avait qu’une seule idée à l’esprit : trouver sa petite-amie et lui parler de ses inquiétudes. Le ou les films qu’il allait avoir à regarder lui étaient passés à des lieux au-dessus de la tête, et bien qu’il adore le septième art, ses problèmes s’étaient montrés d’une bien plus grande importance à ses yeux, et il semblerait qu’il eut, tout de même, plus ou moins raison.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyLun 10 Oct - 18:04

Rassurée et l’esprit apaisée, Christabella ne voulait plus bouger. Même quand elle commencerait à avoir des crampes aux jambes, comme cela lui arrivait souvent lorsqu’elle restait trop longtemps assise, ou plutôt recroquevillée sur elle-même dans un fauteuil par forcément confortable, et que ses genoux la supplieraient de bouger pour se décoincer, et que ses muscles la tirailleraient, elle resterait immobile. Elle prenait plaisir à être près d’Ezrael, savourant sa présence, le contact de sa main sur la sienne, le bruit de sa respiration. Elle ne s’était jamais vraiment rendue compte à quel point elle aimait être avec lui, mais d’aussi loin qu’elle se souvenait, lorsqu’ils avaient commencés à se fréquenter en tant qu’amis, au début du lycée, elle avait fini par trouver ça presque naturel que d’être à ses côtés. Comme s’il était destiné à faire partie de son monde, et ce depuis le début. Pourtant, ce n’était pas gagné, quand on connaissait l’éducation et le mode de vie de Christabella.
Le coté romantique de la jeune fille était exacerbé par la douceur et la tendresse dont pouvaient faire preuve Ezrael, par moment. A le voir à première vue, il semblait égal aux autres garçons, en plus discret puisqu’il ne beuglait pas dans les couloirs du lycée. Mais en réalité, il était beaucoup plus posé, et Christabella avait pu se rendre compte au cours des dernières semaines à quel point il pouvait être délicat dans le choix de ses paroles. Il semblait aimer lui chuchoter des mots tendres, qui ne la mettaient jamais mal à l’aise. C’était toujours de petits compliments, des confessions prononcées à mi-voix, et Christabella, bien que se sentant rougir à chaque fois, adorait quand il se montrait tendre comme cela. Le romantisme dont elle faisait preuve aurait pu la rendre encore plus naïve qu’elle ne l’était déjà, mais heureusement elle parvenait à garder pied avec la réalité. C’est d’ailleurs ce qui la différenciait du reste de sa famille. Elle était réaliste, et il y a quelques jours, un évènement bien particulier lui avait fait prendre conscience d’une chose : le temps était compté. Oh, rien de grave, loin de là. Miss Pillsbury l’avait convoquée dans son bureau, un beau matin, et avec un sourire ravi, lui avait tendu un fax provenant du bureau des bourses. Christabella avait posé sa candidature pour en obtenir une en même temps que son inscription à Colombus, l’université rattachée à Lima. Si Colombus l’avait accepté sans problème, elle ne pouvait prétendre faire des études sans bourses. Elle avait certes un job à temps partiel au cinéma, et elle mettait de l’argent de côté pour son avenir, mais cela ne lui paierait pas les quatre années d’études qu’elle souhaitait entreprendre. Elle avait besoin de cette bourse qui lui paierait les frais d’inscriptions, son logement universitaire et peut-être même les dépenses liées à ses cours. Miss Pillsbury, qui l’avait aidé à remplir sa demande de bourse, tenait alors dans ses mains une réponse positive, stipulant que Christabella avait obtenu une bourse au montant plus que confortable, qui paierait l’intégralité de ses frais scolaires pour les quatre années qu’elle souhaitait faire à Colombus. Ravie, Christabella n’en avait pour l’instant parlé à personne, se contenant de résoudre les dernières démarches administratives. Mais une fois son inscription à l’université validée, elle avait compris une chose : Ezrael et elle allaient être séparés. Le jeune homme rêvait d’entrer à Oxford depuis toujours, et avait été accepté. Christabella, quand à elle, n’avait pas souhaité trop s’éloigner, mais cela allait les éloigner de plusieurs milliers de kilomètres. Un océan entier allait les séparer. Comprenant ce que cela impliquait, elle l’avait accepté, se promettant de vivre chaque moment avec Ezrael à fond. Elle voulait en profiter, sachant qu’une fois l’été terminé, Ezrael s’envolerait vers l’Angleterre, et elle se refusait à penser au futur. Néanmoins, il fallait qu’elle le lui dise.

Lorsqu’il lui demanda si elle avait effectivement réservé un ticket pour le film suivant, Christabella hocha la tête vigoureusement.

« La Princesse et la Grenouille ! Un Disney. » approuva-t-elle sans même se sentir gênée de regarder un dessin-animé. Ezrael la connaissait, il ne trouverait pas ça étrange ni même ridicule. Elle comprit alors que cela signifiait qu’elle allait pouvoir passer encore deux heures en tête à tête avec son petit ami, et son visage s’éclaira. « Dieu a entendu ma prière. » s’amusa-t-elle en poussant un soupir de contentement.

Elle le regarda un instant sans rien dire, puis se décida : « Tu sais Ezrael… à la rentrée prochaine, je vais entrer à Colombus. Ma demande de bourse a été acceptée. » dit-elle doucement, et lorsqu’elle plongea son regard dans le sien, il n’y avait aucune tristesse dans ses yeux, juste une profonde tendresse. « Je suis heureuse que tu puisses aller à Oxford comme tu le souhaites, et je suis contente de pouvoir faire des études moi aussi. Mais je suppose que tu sais ce que ça veut dire, n’est-ce pas ? » Elle lui sourit. « Je t’aime. » conclut-elle simplement en posant ses lèvres sur celle d’Ezrael, puis alors que le film suivant débutait, elle posa sa tête sur l’épaule du jeune homme, bien décidée à profiter de chaque instant qui lui restait avec le garçon qu’elle aimait.
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MessageSujet: Re: 07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS]   07. Back in the reality - this is not just ocean [CLOS] EmptyDim 16 Oct - 3:05

    Les dernières images du film s’affichèrent à l’écran. Pendant ce temps, Christabella semblait vouloir faire passer un message. Message des plus simples qui pouvaient être, mais aussi des plus douloureux. Ezrael savait pertinemment que ses projets, aussi merveilleux qu’ambitieux, devait accessoirement entrainer l’une des décisions les plus pénibles de toute son adolescence. Dans seulement cinq mois, l’idylle du Christael allait devoir prendre fin, et pour cause, un avenir estudiantin attendait les deux jeunes gens à bras ouverts, et leur chemin semblait montrer des horizons bien différents pour l’un comme pour l’autre. Ezrael s’était longuement posé la question de rester à Colombus pour faire ses études, plutôt que de s’envoler pour l’Angleterre et laisser derrière lui ses amis, son petit confort lycéen mais avant tout Christabella. Cette décision, bien que rester en Ohio puisse le mener à un style de vie similaire, pourrait cependant le priver d’un avenir brillant à la sortie de ses neuf années d’études. Chacun sait qu’Oxford n’est pas tant une éducation, qu’un nom et une renommée. Une décennie de trime et de sueur qui lui permettrait de n’être pas moins d’un maître dans l’exécution de sa profession. Ezrael le savait, et il ne devait trouver aucune excuse pour échapper à ce futur, même de devoir mettre entre parenthèse l’amour qu’il ressentait pour sa petite amie à qui il tenait tant.

    Jusqu’à présent, ce sujet relativement délicat n’avait fait qu’effleurer l’esprit du garçon, qui préférait nettement prendre son temps et rester un maximum auprès de sa belle. Après tout, ils n’étaient ensemble que depuis deux mois et demi, et penser déjà à ce qui pourrait bien être la fin de leur relation ne lui annonçait rien d’autre que de la peine et des remords. Pourtant, Christabella avait tout à fait raison d’aborder ce sujet, il allait bien falloir en discuter, et il était absolument hors de question pour eux de laisser un tel chapitre de leur histoire dans la case ‘sujet tabou’. Ezrael pensait le faire, bien entendu, mais peut-être y seulement dans quelques semaines, voire un ou deux mois. Il semblait que le simple fait d’en parler et de lui remémorer qu’ils allaient devoir, dans le meilleur des cas, vivre une relation à distance durant minimum quatre ou cinq ans, faisait passer chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure, de chaque jour, beaucoup plus rapidement que d’ordinaire.

      « Je suis heureux que tu ais réussi à convaincre tes parents de te laisser poursuivre ton cursus, et je suis absolument certain que tu seras formidable dans ce que tu vas faire. Je suis aussi très content de pouvoir retourner en Grande Bretagne, mais je sais effectivement ce que ça signifie… C’est vraiment difficile d’y penser maintenant, parce que je me dis que tout ça, c’est super loin de nous, mais je sais au fond de moi que ça va arriver super vite, et j’ai déjà le cœur fendu à cette simple idée. C’est pour ça que je veux qu’on profite un maximum de ce que l’on a, et que l’on pense le moins possible à tout ça pendant les deux mois qui viennent. Après ça, on ne pourra pas non plus y penser, mais on fera les trucs les plus fous qu’on n’ait jamais faits. On ira au laser game. On fera des gâteaux au chocolat ensemble, et je te jetterai plein de farine au visage, juste pour te faire rire aux éclats. On ira manger de la barbe à papa, après être monté sur un carrousel. On regardera de vieux albums photos de Cuba, faute de ne pas pouvoir y aller pour de vrai. On s’embrassera sous la pluie sans parapluie, pour faire comme dans les films, et on ira boire un bon chocolat chaud après ça, pour se réchauffer. Un soir, je viendrai sous ta fenêtre, et je taperai à ta fenêtre avec des cailloux, et je réciterai Roméo & Juliette, pour que tu n’oublies pas l’après-midi qu’on avait passé ensemble. Et même si on ne fait pas tout ça, on trouvera un moyen de garder en mémoire des instants uniques et magnifiques, qui nous seront propres et qui nous rappelleront à quel point on était parfait, même quand on aura quatre-vingts ans. Je t’aime aussi, ma chérie. »

    Ezrael déposa un dernier baiser sur les lèvres de Christabella avant que le second film ne commence. Les premières images animées s’affichèrent sur l’écran, et le silence s’installa entre eux. Couple royal de McKinley, Christabella et Ezrael étaient entrelacés, devant La Princesse et la Grenouille et bien qu’ils savaient que leur histoire était vouée à l’échec incessamment sous peu, ils préféraient vivre chaque seconde qui leur était offerte, et profiter de ce qui leur restait. Tels deux amoureux.
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