"Les malheurs de Timmy" ferait un titre parfait pour baptiser les évènements marquants et successifs de la vie de Timothy. Il serait même aisément envisageable de décomposer ces écrits en 4 chapitres bien distincts : la vie, le cauchemar, l'éveil, l'enfer. Mais venon-en aux faits, et ouvrons sans plus d'hésitation le livre qui retrace l'histoire de Timothy Ainsworth, écrit par on ne sait qui, on ne sait quand.


Il faisait extraordinairement beau ce jour-là dans la cité paisible de Winchester. Quelques nuages, portés par la brise fraîche matinale, se relayaient la mission d'empêcher le soleil de briller trop fort pour nos chers amis anglais, mais le ciel était bleu et c'était ce qui faisait la particularité de cette journée de Mai.
Non loin, dans une petite maison des quartiers modestes, des cris de douleur retentissaient. Ils venaint puis se calmaient, avant de redoubler d'intensité - à l'image des rayons du soleil. La porte s'ouvrit dans un fracas, le travail avait commencé pour Mme Ainsworth. Quelques heureus plus tard, la petite famille s'agrandissaient et c'était cette fois-ci les cris d'incompréhension du jeune Timothy qui faisaient écho dans les couloirs de la clinique. Avec fierté, son père le berçait au creux de ses bras, un oeil attendri en direction de sa femme encore en sueur.

C'était la vie.

Les Ainsworth n'avaient jamais été - et sans doute ne seraient jamais - une famille bie aisée. Sa seule richesse avait été l'amour et l'attention dont chacun héritait naturellement. Mais comme aucune richesse n'est inépuisable, tout ceci ne fut et ne reste qu'un lointain et agréable souvenir pour Timothy.
A l'époque, Mme Ainsworth travaillait en tant qu'assistante maternelle tandis que son mari possédait son propre garage : un commerce florrisant dans la ville de Winchester. Selon lui, un jour, son fils reprendrait le flambeau puis le lèguerait au sien et ce jusqu'à ce que les Ainsworth gagnent une extrême notoriété sur l'île britannique. Tim avait ainsi vécu 6 années inoubliables, un pur moment de nostalgie lorsqu'il y repense aujourd'hui. Car si Mr Ainsworth se croyait maître de son destin, il avait négligé le fait qu'un jour il pourrait faire une mauvaise manoeuvre, manoeuvre qui pourrait changer le cours de sa vie et celle de toute sa famille.


Briller dans la vie est une tâche difficile, le résultat d'une lutte plus ou moins acharnée. Ce qui est injuste c'est qu'il suffit d'un rien, un simple faux pas, et c'est la chutte assurée.
Mr Ainsworth avait vite sombré dans l'alcool, la drogue et les affaires illégales. A plusieurs reprises les services sociaux avaient débarqué suite à des appels anonymes pour vérifier si le petit Timmy vivait dans une ambiance propice à son bon développement. Et à plusieurs reprises il avait évité d'être placé en famille d'accueil. Avec un peu de recul, il lui arrive même de regretter que ça n'ait pas été le cas.
Chacun le savait, il n'y aurait bientôt plus de famille Ainsworth. Sans tarder les parents du garçon prirent des chemins opposés. Tim quant à lui jonglait entre les parties de poker et les week end seul, sa mère travaillant deux fois plus pour rembourser les dettes de son ex mari. Certes elle n'était pas obligée, mais en aucun cas elle n'aurait voulu sa mort précipitée, ce serait la goutte d'eau pour Tim. En réalité, la goutte d'eau tomba du ciel. Tim savait que son père avait fini en prison et qu'il serait probablement déjà grand père à sa libération, mais sa mère avait toujours refusé de lui en donner la raison. "C'est pour ton bien" répétait-elle.


Le rêve américain offre de nombreuses possibilités. Qui ne rêverait pas de vivre le sien ? Mme Hastings en rêvait en tout cas (ex Mme Ainsworth).
Tim et sa mère ne tardèrent pas à embarquer pour les Etats-Unis, laissant ainsi les fantômes du passé sur le sol anglais - du moins c'est ce qu'elle espérait -. De nouveau Timothy avait vécu 6 années fantastiques aux côtés de sa mère, avec laquelle il entretenait une relation très complice et selon elle indispensable. Dès son arrivée elle lui permit de prendre des cours de guitare, même si pour cela elle devrait travailler quelques heures de plus dans la semaine. Elle ignorait le pourquoi de cette soudaine passion, mais tenait à exaucer les moindres souhaits de son fils. Seul lui savait que c'était une des volontés de son père. Même s'l le haïssait au plus profond de lui, il ne pouvait renier les bons moments partagés.
Tim n'avait rien vécu de particulièrement intéressant lorsqu'il s'était éveillé de son cauchemar.Comme tous les enfants il allait à l'école, rentrait chez lui, faisait ce qu'il avait à faire, puis se couchait afin de recommencer encore et toujours le même rituel le lendemain. Sa mère avait été convoquée plusieurs fois par ses instituteurs successifs : Timothy commençait à se replier sur lui-même et à développer une certaine forme d'agressivité envers quiconque envahissait son espace. Réaction légitime selon eux étant donné les circonstances. Cependan le recours à un psychologue lui fut maintes fois proposés. A chaque fois il refusait la requête. "J'suis pas fou" disait-il.


- J'ai fait des recherches tu sais, et tu m'as tout l'air de développer les symptômes de la sociopathie. Tel père tel fils hein. Profite bien de tes précieux instants ici morveux. La fin de l'histoire c'est "ils vécurent heureux et sans enfants".

- Je t'emm**de. Ma mère finira tôt ou tard par se rendre compte que t'es qu'un sale con.

Tim avait 15 ans à cet instant. La première année s'était plutôt bien passée. En fait c'était sûrement parce que le copain de sa mère n'avait pas encore eu la merveilleuse idée de les faire emménager chez lui. Das son trou paumé de l'Ohio qui plus est. Quitter Boston pour cette ville de bouseux... quelle chance ! Seule lumière dans l'obscurité, le futur beau père de Tim était chirurgien et récoltait par conséquent pas mal d'argent -qu'il ne dépensait évidemment pas pour Timothy, sauf peut-être pour lui proposer une thérapie psychiatrique-.
C'est ainsi que Tim enclencha le mécanisme de la rébellion. Pendant près de 2 ans il multiplia les interdits et à plusieurs reprises il réussit à provoquer la confrontation entre sa mère et son beau père. Au centre des conflits : lui. Tout ça jusqu'au jour où par enchantement sa mère le prit entre 2 murs : soit il arrêtait ses conneries, soit il dégageait. Ce furent ses propres mots. C'était comme si son beau père l'a possédait et se servait de son corps pour exaucer ses prières. Pour l'adolescent ce fut un choc. Jamais il n'aurait pu imaginer que sa mère puisse même penser à le mettre à la rue. La solution : montrer son attachement pour les cours et cette ville. Montrer qu'il pouvait accomplir des choses. La reconversion est difficile mais pour cela Tim a une idée : direction les Awesome Voices afin de concilier plaisir et travail.