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« The Way you Make me Feel »
feat.Quinn Fabray & Noah Puckerman

Fin de la journée, enfin ! Noah était bien content de quitter le lycée aujourd'hui ! Non seulement la journée avait été pénible, mais en plus, Quinn avait été absente toute la journée. Elle n'avait pas prévenu et il s'inquiétait. Ce n'était pas dans les habitudes de la jeune femme de déserter le lycée comme ça, après tout elle tenait quand même à réussir et tentait plus que tout de récupérer sa réputation. Ce n'était pas en séchant l'école qu'elle allait y arriver. Il savait qu'elle aussi avait de quoi se faire du souci et avait envie d'éviter la glace pilée, qu'elle vivait mal sa baisse de réputation et son absence de l'équipe des Cheerios, mais tout de même pas au point de décider de ne plus venir du tout. Du moins, il l'espérait. Il s'était convaincu du contraire, pensant qu'elle avait besoin de voir ses amies pour ne plus trop penser, et de venir au Glee Club pour se changer les idées. Ils avaient tous un peu du mal à l'avouer, mais la chorale rendait leur vie plus agréable. C'est aussi elle qui rendait leur vie au lycée infernale, parfois, mais le plaisir d'appartenir à un groupe privilégié, de chanter et de danser ensemble et de faire partie d'une compétition était quelque chose qu'aucun membre du Glee Club ne manquerait pour rien au monde. Quinn y compris, Puck en était certain.

En sortant du lycée, donc, il attrapa son téléphone au fond de sa poche, s'apprêtant à texter sa petite amie pour lui demander si elle allait bien. Il lui proposa également un cinéma le soir même, il avait envie de la voir. Il marcha jusqu'à sa voiture quand, le téléphone en main, ce dernier se mit à vibrer. Un message de Quinn qui lui disait de ne pas s'inquiéter, qu'elle était restée à la maison pour aider sa mère. Puck fronça les sourcils, trouvant bizarre de la part de Mrs Fabray d'autoriser sa fille à sécher l'école pour l'aider. Ils étaient des gens de bonne famille et manquer l'école ne faisait pas partie de leurs habitudes.
Puck s'installa au volant de sa voiture et tapota sur les touches de son téléphone portable pour répondre à Quinn. Elle avait accepté sa demande d'aller au cinéma, mais il ne savait pas encore quoi aller voir. Tout à coup, il eut une meilleure idée. Sourire aux lèvres, il effaça le message qu'il venait de taper pour le remplacer par autre chose :

Citation :

J'ai une meilleure idée. Je passe chez toi vers 21h. Avec une surprise. Tu vas adorer !

Il démarra sa voiture et conduisit jusque chez lui. Sa mère et sa sœur étaient parties faire des courses, comme chaque samedi après-midi. Il fila dans sa chambre et chercha parmi ses mp3 la musique qu'il cherchait. Il imprima ensuite les paroles d'une chanson, et se mit debout face à son miroir, un bouteille d'eau de toilette en main en guise de micro – il allait falloir trouver mieux pour Quinn, tout de même.
Il lança la musique et l'accompagna des paroles :

Spoiler:

Le jeune homme apprit les paroles, et s'amusa à chorégraphier son petit numéro, voulant séduire Quinn. Il savait que Michael Jackson était l'un de ses artistes préférés et savait qu'il toucherait dans le mille. Pour une fois, il n'avait pas d'autre idée en tête que de satisfaire sa petite amie qu'il savait fragile depuis qu'elle avait donné naissance à Beth et l'avait laissée à l'adoption. Elle avait besoin d'attention, et ne pas la voir aujourd'hui lui avait donné envie de satisfaire ce besoin sans arrière-pensée. Oui, Noah Puckerman était capable de penser à autre chose qu'au sexe. Du moins, en ce qui concernait Quinn, pour le reste...
Arrivé à la fin après plusieurs répétitions, satisfait, il coupa la musique et regarda son portable pour voir la réponse de la jolie blonde. Elle ne voulait pas qu'il vienne chez elle, et préférait finalement rester seule ce soir. Elle s'excusait, mais disait ne pas se sentir très bien.
Fronçant à nouveau les sourcils, Puck jeta son portable à travers la pièce.

Damn it ! cria-t-il, non pas énervé contre la jeune fille mais contre son incapacité à la satisfaire. Il ne désirait que cela mais ne parvenait jamais à trouver le bon moyen.
Agacé, il décida de reprendre sa voiture pour aller faire un tour. Il avait besoin de se défouler et n'avait plus son meilleur ami pour le soutenir. Il fallait qu'il casse quelque chose. Il se rendit sur le terrain de basket du voisinage et fracassa un banc. Il en trouva un autre sur lequel il s'assit, et resta là, plusieurs heures, à penser, jusqu'à ce que la nuit tombe.
Malheureusement, les heures n'avaient pas atténué son énervement et il finit par se relever pour aller shooter dans une poubelle. La sonnerie de son téléphone l'empêcha cependant de se jeter sur le prochain objet qu'il aurait trouvé. Le nom qui s'affichait lui plut : Quinn.

Quinn ! Ça va ? demanda-t-il, inquiet.

Samedi 11 Septembre

Citation :

« Je ne me sens vraiment pas bien. Je préfère rester seule finalement ce soir, pour me reposer. Je suis désolée. »

Il se faisait tard à présent, et Noah était prêt à repartir chez lui, non sans se défouler encore un peu sur les objets environnant cependant. Il frappa une poubelle de son pied mais son téléphone sonna avant qu'il n'ait le temps de poursuivre. Quinn l'appelait. Heureux qu'elle se décide à venir vers lui – ce qu'elle n'avait pas encore fait jusque maintenant, du moins pas si clairement qu'il ne l'aurait voulu – il décrocha, un peu inquiet tout de même, lui demandant si elle allait bien. C'est une voix tremblante qui affirmait tout le contraire qui lui répondit. Mais les paroles le surprirent encore plus que le ton de la voix. Elle lui avoua ne pas aller bien, mais elle voulait qu'il sache quelque chose : il lui manquait et... elle l'aimait. C'était sans doute la première fois que la jeune fille lui avouait cela. Il avait toujours un peu douté des sentiments de Quinn à son égard. Il savait qu'elle avait besoin de lui parce qu'ils venaient de traverser quelque chose de difficile, surtout pour elle, mais il n'avait jamais été certain qu'elle l'aimait. Ce soir, elle venait de le lui dire clairement, et le cœur de Noah fit un bon dans sa poitrine. Malheureusement, il n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Elle avait raccroché.
Le jeune homme regarda son téléphone comme un idiot, puis autour de lui, comme si les environs allaient lui donner une réponse. Il fronça les sourcils. Elle venait d'appeler mais vu l'étrangeté de tout ceci, il n'était pas plus rassuré. Il composa le numéro de Quinn une nouvelle fois, attendit plusieurs sonneries et finit par tomber sur sa messagerie. La musique de Michael Jackson lui rappela ce qu'il lui avait préparé, mais il n'eut pas l'occasion de s'en réjouir quand il entendit la voix de Quinn dire qu'elle n'était pas en mesure de répondre maintenant.
Puck composa 3 fois le numéro, mais aucune réponse de la part de sa petite amie. Il était vraiment inquiet. Sans hésiter une seconde de plus, il courut vers sa voiture. Il grimpa dedans et démarra le moteur à toute vitesse, avant de faire crisser ses pneus sur le sol et de partir en trombes. Tant pis si elle ne voulait pas le voir, il ne pouvait pas la laisser seule dans cet état.

Sur le chemin, mille et une pensées traversaient l'esprit du jeune homme. Son histoire avec Quinn n'avait jamais été simple, depuis le début. Ils ne s'aimaient même pas, quand ils avaient couché ensemble. Enfin, lui, il avait toujours apprécié la blonde et elle lui avait toujours plu, mais de là à dire qu'il en avait été amoureux depuis le départ, ce serait exagéré. Il l'avait poussée à coucher avec lui d'une certaine façon, malgré tout, ils s'étaient retrouvés ensemble alors qu'elle était parfaitement sobre. C'est qu'il devait y avoir eu quelque chose entre eux à ce moment-là.
Après cela, il avait commis l'erreur de ne pas utiliser de protection... et elle était tombée enceinte. Il n'était pas encore certain du fait que cet évènement les avait rapprochés. Parfois, il se disait que c'est ce qui les éloignait. Elle lui en avait voulu, l'avait traité de looser. C'est vrai qu'il n'avait jamais été un garçon modèle, malgré tout il s'était montré présent à la minute où il avait appris la grossesse de Quinn. Et puis, le choix de la jeune fille concernant Finn n'avait pas été simple pour lui. Il voulait se montrer présent et la soutenir, mais il devait rester dans l'ombre pour son meilleur ami et surtout par respect pour Quinn. Puck avait eu du mal à supporter cette situation. Il n'en avait pas voulu à la jeune fille, mais il enrageait d'être traité comme un lâche alors qu'il ne voulait que l'aider.

Leur relation n'était pas forcément au beau fixe, quand Finn avait appris la vérité de la bouche de Rachel. Certes ils avaient partagé quelques moments complices, mais elle se montrait toujours distante par rapport à lui. Et puis, il perdit son meilleur ami quand la vérité éclata enfin. Là encore, ça avait été une période difficile. Si Puck regrettait son amitié avec Finn, il ne regrettait cependant pas d'avoir couché avec Quinn. Parce que plus le temps passait, plus il ressentait quelque chose à son égard. Elle portait son enfant, et c'était quelque chose de fort. Il avait fallu cet évènement pour lui ouvrir les yeux, mais au-delà de cela, il savait qu'il y avait quelque chose avec elle. Quelque chose de différent.
Quand elle avait mis au monde Beth, il s'était senti adulte, responsable, et... heureux. Il avait voulu lui montrer à quel point, mais il n'avait pas pu. La seule chose qu'il avait été heureux de pouvoir faire était de lui avouer qu'il l'aimait... maintenant plus que jamais.
Non, il ne pouvait regretter tout cela. Car il ne pouvait regretter d'être à présent officiellement son petit ami.

Ses pensées s'arrêtèrent là lorsqu'il arriva devant la Villa des Fabray, cette bâtisse immense qu'il ne pouvait qu'imaginer dans ses rêves. Une lumière apparaissait seulement, le reste de la maison était dans le noir. Puck sortit de sa voiture et se dirigea vers la porte d'entrée. Il sonna et attendit, mais rien ne bougea à l'intérieur. De plus en plus inquiet, il se décida à aller vers l'arrière de la maison. La porte extérieure qui menait sur le jardin donnait dans la cuisine. Elle était verrouillée, cependant. Alors, de son coude, il cassa le carreau pour ouvrir et pénétra dans la maison.

Quinn ! C'est moi ! Quinn ?

Aucune réponse. Le jeune homme ne connaissait pas bien les lieux, mais se dirigea à la lumière et au bruit de la télévision. Quand il arriva enfin dans la bonne pièce, il découvrit une Quinn affalée sur le canapé, une bouteille de Vodka à la main, complètement saoûle. Il se précipita vers elle et saisit la bouteille, la posa sur la table et s'assit à côté de la jeune fille. Caressant sa joue et remettant quelques mèches de cheveux rebelles en place, il la regarda.

Qu'est-ce qui te prend ? C'est devenu une habitude de boire ? Qu'est-ce qu'il y a Quinn ? Tu es malade ? Tu prends des habitudes que je ne te connais pas, on ne t'a pas vue de la journée !

Il la prit tout contre lui pour lui montrer que son ton n'était qu'inquiétude et non colère, et tout simplement parce qu'elle lui avait terriblement manqué, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Il rêvait tellement qu'elle s'ouvre à lui. Mais il craignait que quelque chose soit cassé entre eux, à cause de Finn, de Santana, de leur enfant, Beth... leur parcours était semé d'embûches et il ne parvenait toujours pas à être certain du fait que ça les éloignait ou les rapprochait.

Quinn pensait réellement ce qu’elle venait de dire, mais elle s’était affolée en s’entendant prononcer de tels mots à l’intention de Noah Puckerman. C’était pour cela qu’elle avait raccroché aussi sec, et qu’elle ne répondit pas aux trois appels qui suivirent. Si Quinn ne lui avait jamais fait part de ses sentiments, c’était parce qu’il y avait une raison, et non des moindres : elle n’avait pas confiance en Puck. Pour elle, il n’était au départ que le meilleur ami de Finn, et le plan cul récurrent de Santana. Elle le trouvait sympa, il la faisait toujours beaucoup fait rire lors des soirées entre potes qu’ils avaient passées ensemble. Et puis il y avait eu ce fameux jour où elle avait invité le garçon chez elle, pour une raison inexplicable. Mais en lui proposant ce rendez-vous, elle se doutait assez bien de comment il allait se terminer : dans sa chambre. Elle avait perdu sa lucidité sous les effets de l’alcool, ainsi que sa virginité. Peut-être qu’elle s’était abandonnée dans les bras du garçon pour se défaire de cette image de fille modèle qui lui collait à la peau depuis sa naissance. Pour se sentir libre et s’affirmer face à une éducation trop stricte. Peu importe dans le fond. Elle ne voulait pas que sa première expérience soit partagée avec Finn, beaucoup trop lisse à son goût. Il lui fallait un mauvais garçon, et Noah était le mieux placé pour répondre à ses attentes à ce moment là.

Leur petite aventure aurait pu rester secrète si le jeune homme avait utilisé une protection lors de leur rapport. Quinn tomba enceinte et voua dès lors une haine sans précédent à celui qui, selon elle, avait ruiné sa vie. En réalité, en découvrant sa grossesse, elle se détesta plus elle-même qu’elle ne le détestait lui. Mais il était beaucoup plus simple pour Quinn de se défouler sur Puck et de le traiter de looser au lieu de voir la réalité en face et de se dire qu’elle n'était qu'une pauvre fille. Cependant, quelque chose qu’elle n’avait pas prévu se produisit. Au lieu de la rejeter en apprenant la nouvelle - comme elle l’avait imaginé - Puck s’avéra dévoué et voulu être présent à ses cotés. Quinn n’avait pas envie de lui, et choisit à la place de faire croire à Finn qu’il était le père de son bébé.
Mais elle réalisa qu’elle commençait à ressentir quelque chose pour le véritable géniteur de son enfant lors de la vente de cup-cake, organisée pour Artie.

Elle se demandait de plus en plus si elle ne ferait pas mieux de donner une chance à Puck de lui prouver qu’il ferait un bon petit ami et un bon père. Elle lui proposa une soirée baby-sitting, et en le quittant ce soir-là, elle prit une décision importante : elle dirait toute la vérité à Finn dès le lendemain, et le quitterait pour aller avec Noah. Mais Santana vint contrarier ses plans. Elle la menaça, et l’informa de leur petit échange de messages torrides de la veille, et lorsque Quinn vérifia les dires de son amie, elle décida de tirer un trait sur Puck.
Certes, elle était tombée amoureuse de lui, mais elle ne lui faisait pas du tout confiance.

Plus tard, Finn découvrit le pot-aux roses de la bouche de Rachel Berry. Il laissa tomber celle qu’il avait cru être la mère de son enfant, et se disputa avec son meilleur ami. Une fois encore Puck tenta de se rapprocher de Quinn, mais cette dernière le repoussa.
« Thanks, but I honestly can’t handle any more stress in my life right now. I mean I will do this on my own. »
La jeune fille savait qu’une relation avec Noah lui briserait le cœur car elle connaissait bien les travers de sa personnalité. Elle estimait avoir déjà subi assez de pression à cause de sa grossesse et n’avait pas envie d’en avoir une supplémentaire. Elle l’aimait trop fort pour s’en tirer indemne en cas d’infidélité de sa part. Ainsi, elle préférait rester seule afin de se préserver.

Elle entendit quelqu’un sonner à la porte, ce qui la fit sortir de ses pensées. Elle tenta de se mettre debout pour aller ouvrir, mais c’était comme si elle pesait plus de trois cent kilos tout à coup. Son cerveau n’arrivait pas à ordonner à ses jambes de se mettre en mouvement. Quelques minute plus tard, elle entendit un bris de glace quelque part vers la cuisine. Quelqu’un était rentré dans la maison… Quinn commença à flipper. Elle observa son BlackBerry sur la table basse, et tenta de l’attraper. En vain. Elle se maudissait d’avoir autant bu. Et si le cambrioleur profitait de son état de faiblesse pour abuser d’elle ? Elle ne pouvait même pas prévenir la police ! Elle entendit ensuite une voix familière crier son prénom, à deux reprises, mais elle se dit qu’elle devait sûrement halluciner. Sa migraine devait lui jouer des tours. Elle essaya de se redresser pour ramper et se cacher quelque part. Mais l’individu arriva dans le salon avant même qu’elle n’ait eu le temps de lever le petit doigt. La bouteille de vodka qu’elle tenait dans sa main se retrouva sur la table basse sans qu’elle ne comprenne pourquoi, et elle sentit une masse corporelle s’asseoir près d’elle sur le canapé et caresser sa joue. Elle avait peur et elle avait envie de hurler. Mais c’était inutile, car personne ne pouvait l’entendre et personne ne viendrait à son secours. Elle tourna la tête vers son visiteur et eu un choc en découvrant Puck. La jeune fille avait déjà oublié qu’elle lui avait passé un coup de fil quelques minutes plus tôt. Que faisait-il ici, comment avait-il fait pour rentrer et surtout, qu’avait-il fait de la personne qui avait cassé le carreau de la porte de la cuisine ? Quinn se demandait si elle n’était pas en train de perdre la raison, tout simplement.

Il la regarda et lui posa tout un tas de questions, entrecoupées de reproches. L’adolescente le regarda comme un enfant peut regarder ses parents quand il se fait gronder. Elle voulait riposter, Noah était très mal placé pour lui faire la moindre leçon de morale ! Mais avant qu’elle n’ait le temps de lui dire quoi que ce soit, son regard se porta sur la bouteille de vodka à moitié vide, et elle se rappela les raisons qui l’avaient conduite à s’enivrer. Elle ressentit une profonde vague de tristesse la submerger, et elle se blottit contre son petit ami. Les larmes étaient en train de lui monter aux yeux, et elle enfouit son visage dans le tee-shirt de Puck pour essayer de les retenir.

« Shelby, elle déteste Rachel, elle ne veut pas renouer de liens avec elle, tu sais… » marmonna-t-elle d’une voix brisée. « Oxanna a fait des recherches. » Silence. « Shelby a notre bébé. Alors qu’elle est incapable d’aimer le sien. Je ne savais pas comment te le dire, j’avais peur que tu me déteste en l’apprenant. Parce que c’est moi qui a voulu la faire adopter… » elle éclata en sanglots

Le problème majeur avec Puck, c'était sa personnalité à double tranchant. Il pouvait être aussi tendre que cruel, aussi amusant que méchant, aussi attentionné qu'indifférent. On ne savait jamais sur quel pied danser avec lui, et c'est ce qui rendait les relations qu'il entretenait avec les gens instables et peu basées sur la confiance. Il n'était pas un ami facile, il fallait croire en lui pour comprendre son fonctionnement et parvenir à parfois pardonner ses écarts. Mais il était encore plus difficile de l'avoir comme petit copain. Il faut dire que Noah n'avait guère d'expérience en tant que tel. Il avait certes été le coup de nombreuses filles – plus ou moins jeunes – mais sa seule relation à long terme avait été Santana. Et on ne pouvait pas dire qu'elle était le parfait exemple de la relation amoureuse. Aussi, Puck était totalement inexpérimenté en la matière, et c'est de toute façon la première fois qu'il ressentait réellement quelque chose pour quelqu'un. Ce quelqu'un se trouvait être Quinn Fabray, la jeune fille qu'il avait mise enceinte. Et s'il ne s'en était jamais excusé, il se sentait néanmoins coupable de la mauvaise période par laquelle la jolie blonde était passée. Il se doutait que cette blessure serait à jamais ouverte pour elle puisque c'était également le cas pour lui. Néanmoins, il était loin de deviner ce qu'elle allait lui annoncer ce soir-là.

Lorsque Quinn n'avait pas répondu à ses appels après lui avoir téléphoné d'elle-même – chose peu commune – et lui avoir dit qu'elle l'aimait – chose qui n'était jamais arrivé, ni dans un sens, ni dans l'autre, du moins pas de manière aussi directe -, il s'était montré inquiet. Elle avait semblé étrange au téléphone, il ne savait pas ce qu'il lui arrivait mais il était certain d'une chose : il n'allait pas la laisser s'effondrer toute seule. Il était responsable de l'état dans lequel elle se trouvait, et il ne se pardonnait pas. Il n'allait pas jouer au lâche une seconde fois et aujourd'hui semblait être son jour de chance, puisqu'elle lui avait ouvert la porte de son cœur. Jusque là, il n'avait jamais réussi à l'atteindre, aujourd'hui elle venait elle-même vers lui. Cela comptait énormément pour Puck, plus qu'il n'oserait l'avouer, et il ne voulait pas laisser passer cette chance de se rapprocher de celle pour qui il avait des sentiments. C'est donc naturellement qu'il se rendit chez elle. Mais tout était clos et la jeune fille ne venait pas lui ouvrir.
Il avait donc cassé la vitre de la cuisine – aux grands maux les grands remèdes, c'était la devise de Puck – et était entré par effraction chez elle pour la rejoindre dans le salon, guidé par la lumière. Elle semblait inquiète et apeurée, et il s'installa près d'elle pour la rassurer. Il lui demanda pourquoi elle avait bu, comme si cela était devenu une habitude, et lui montra son inquiétude. Elle semblait prête à riposter mais au lieu de cela, elle finit par enfouir son visage au creux de son épaule, geste qu'il apprécia tout autant qu'il craint. Elle semblait au plus mal et il ne supportait pas de voir cela. Il allait dire quelque chose mais elle prit la parole avant lui.

Ce qu'elle lui dit en tout premier lieu lui parut insensé. Pourquoi lui parlait-elle de Shelby ? De Rachel ? N'y avait-il pas sujet plus important ce soir, alors qu'elle avait bu, qu'elle était au plus mal et qu'elle venait de lui avouer des sentiments qu'elle n'avait jamais reconnus jusque là ? Pourtant, elle lui disait que Shelby avait refusé de renouer des liens avec Rachel. Honnêtement, malgré la légère affection qu'il avait pour Rachel, il s'en fichait pas mal à cet instant précis. Ce dont il voulait parler, c'était de Quinn, de ce qu'elle éprouvait par rapport à leur fille abandonnée, par rapport à lui. Il voulait parler de lui, aussi. D'eux. Pas de Rachel !

Quinn, on pourrait parler de n...

Il fut coupé dans son élan, quand Quinn ajouta que Oxanna, sa meilleure amie, une fille que Puck ne supportait pas mais qu'il tolérait puisque Quinn l'aimait, avait fait des recherches. Il ne comprit pas de quoi il s'agissait sur le coup, mais laissa la jeune fille poursuivre, tandis que sa voix se faisait de plus en plus petite et difficile. Le cœur de Puck battait à cent à l'heure parce que, bien qu'il ne sache pas de quoi elle allait lui parler, au vu de son état il s'en doutait très bien. Et tout ce qui concernait Beth le touchait plus qu'il ne pouvait le dire.
Et puis, la sentence tomba : Shelby avait adopté Beth. Quinn poursuivait, disant qu'elle était incapable d'aimer Rachel, mais qu'elle avait Beth, et qu'elle avait peur que Noah lui en veuille parce que c'est elle qui avait voulu la faire adopter.
Le jeune homme était pensif. Sous le choc. Il regardait le vide sans réagir, les sourcils froncés, tandis que Quinn pleurait dans ses bras. Il mit quelques secondes avant de bouger à nouveau, de penser à nouveau.

Beth... elle s'appelle Beth... dit-il, avant de caresser les cheveux de celle qu'il aimait. Puis il la prit par les épaules et la repoussa pour la regarder. Je serais mal placé pour t'en vouloir alors que je suis responsable de sa création. Mais comment... comment ça se fait ? On ne peut rien faire ? Pourquoi serait-elle capable d'aimer un enfant qui n'est pas le sien quand elle ne peut aimer sa propre progéniture ?

Noah était perdu et ne savait que dire. Mais une chose est sûre : il n'allait pas rester les bras croisés, Quinn pleurant sur son épaule. Hors de question qu'il n'agisse pas. Quitte à faire quelque chose de stupide.

On peut la récupérer. On ne va pas se laisser faire ! On a sûrement le droit d'émettre un veto ! Ou on l'enlève, c'est notre fille après tout ! s'emporta-t-il, regardant la jeune fille, voulant la secouer pour qu'elle réagisse, oubliant tout à coup ce qu'elle lui avait dit au téléphone, un peu plus tôt.
Seulement, la voir en pleurs et si fragile lui fit mal au cœur – oui, il en avait un. Il la reprit dans ses bras et la serra tout contre lui. Il avait envie de l'embrasser, de lui montrer qu'il était là et ne la laisserait pas tomber. Mais il ne savait plus si elle voulait de lui ou non. Tout ça, c'était sa faute.

On va la récupérer... dit-il alors, sur un ton plus décidé.

Elle l’avait redouté ce moment-là. Depuis qu’elle avait su la vérité de la bouche d’Oxanna, une dizaine de jours auparavant. Durant tout ce temps, elle s’était demandé comment aborder le sujet avec Puck. Lui n’avait jamais réellement voulu faire adopter Beth, il s’était plié à la décision de Quinn sans faire d’histoires. Une décision qu’elle regrettait amèrement aujourd’hui, et même bien avant qu’elle ne découvre l’identité de l’adoptante. Elle s’était attachée à son bébé en le voyant pour la première fois, et il lui manquait terriblement. Elle avait redouté la réaction de Puck, elle avait eu peur qu’il lui en veuille. Malgré ses appréhensions, elle n’avait jamais eu l’intention de lui cacher la vérité. Il était le père de Beth, et il avait le droit de savoir qui avait recueilli leur fille lui aussi.
Bien sur, elle aurait préféré qu’il l’apprenne autrement, mais elle ne pouvait plus revenir en arrière. Ses joues ruisselaient de larmes, qui allaient s’écraser sur le tee-shirt de son petit ami. Ce dernier demeurait impassible. Il semblait autant choqué qu’elle le fut quand Oxanna lui avait tout raconté. Il avait fallu un long moment à Quinn pour retrouver ses esprits et pour retrouver la parole. Puck réagissait exactement de la même façon, et c’est peut-être à cet instant très précis qu’elle se sentit plus proche de lui que jamais.

Il finit par rompre ce silence oppressant en prononçant le prénom de leur fille, à deux reprises. Puis il caressa ses longs cheveux blonds avec affection. Quinn se remémora une nouvelle fois ce qui s’était passé à l’hopital. Alors qu’elle était sur le point d’imiter Puck et de lui faire part de ses sentiments, elle fut coupée dans son élan par l’arrivée inopinée de Shelby. Même si elle trouvait très étrange qu’une étrangère vienne leur rendre visite – quand on savait que Russel Fabray, son propre père ne s’était pas déplacé – elle ne se serait jamais doutée un seul instant des réelles intentions de la coach de Vocal Adrenaline. Elle avait demandé si le bébé portait un nom, « Beth » avait répondu Puck.
Il desserra son étreinte et commença tout d’abord par la rassurer en lui disant qu’il ne lui en voulait pas. Ensuite, il lui fit part de ses doutes, les mêmes doutes que ceux de Quinn, sur l’amour que Shelby pourrait témoigner à leur fille en sachant qu’elle avait abandonné la sienne. La jeune fille le fixait d’un air mélancolique car elle se sentait coupable de la situation. Si Quinn n’avait pas renoncé à élever leur enfant, ils n’en seraient pas là. Son sentiment de culpabilité décupla lorsque son interlocuteur s’emporta, en prononçant des mots insensés.

Selon les dires d’Oxanna, Shelby aurait conservé le prénom choisi par Noah. Leur fille s’appelait donc Beth… Corcoran. Pas Puckerman, ni Fabray. Aux yeux de la loi, ils n’étaient plus ses parents, car tous deux avaient signé des papiers anéantissant leurs droits parentaux. Ils n’avaient donc, ni le droit de s’opposer à l’adoption, ni le droit de kidnapper le bébé. Pour commencer, l’identité de l’adoptante n’aurait jamais du être portée à leur connaissance.
Ils l’avaient finalement su, mais ils devaient se contenter d’espérer que Shelby ferait une bonne mère pour Beth, et la couvrirait de tout l’amour et de toute l’attention dont elle aurait besoin. Et même s’ils avaient du mal à accepter cela, ils devaient vivre avec. Quinn avait eut largement le temps de faire le tour du problème et d’étudier toutes les options qui s’offraient à elle. Il n’y en avait pas des masses : espionner Shelby dans l’espoir de voir sa fille de loin, ça c’était déjà fait ! Mais elle n’arrivait pas à s’en contenter. Aussi, elle avait l’intention de rendre prochainement visite à la coach des Vocal Adrenaline pour l’implorer de la laisser voir Beth de temps en temps. Quinn était prête à se mettre à genoux s’il le fallait. Elle était également prête à mentir à sa fille, plus tard. Ne pas lui dire qui elle était vraiment, la renier, si Shelby acceptait qu’elle la voit uniquement dans ces conditions. Elle pouvait se faire passer pour la baby-sitter par exemple…

Noah la sortit de ses pensées en l’ attirant contre lui une nouvelle fois ; il réitéra ses projets de récupérer leur fille. En entendant le ton déterminé de sa voix, Quinny s’inquiéta, et cessa de pleurer.

« Mais non, on ne peut pas la récupérer ! Nous n’avons plus aucun droit, on a signé des papiers. On irait en prison si on la kidnappait. Et si jamais on y arrivait sans se faire chopper, et qu’on partait vivre très loin d’ici… je ne veux pas élever notre fille comme des fugitifs. Elle n’a pas à payer pour mes erreurs. Alors tout ce qu’on peut faire, c’est la supplier de nous laisser voir Beth de temps en temps. Autant dire que c’est peine perdue. » elle se redressa et regarda Noah dans les yeux. « Promets-moi de ne rien faire d’insensé ou d’illégal. Parce que je crois que je ne le supporterais pas si… je devais être séparée de toi aussi. »

Elle approcha lentement son visage du sien et l’embrassa. Les effets de l’ivresse lui permettaient d’arriver à lui avouer des choses qu’elle n’aurait jamais osé dire en temps normal. Malheureusement, elle le connaissait très bien, elle savait qu’il pourrait lui briser le cœur à tout moment, qu’il n’était pas digne de confiance, mais qu’importe… Elle l’aimait, elle avait besoin de lui, elle ne voulait plus le refouler. Parce que ça lui faisait trop de mal de garder ses distances avec Puck, et surtout en ce moment.
Ce soir là, elle avait décidé d’arrêter de faire semblant pour vivre en accord avec des sentiments inavoués depuis trop longtemps. Elle était en paix avec elle-même, elle vivait l’instant présent, et c’était ça le plus important. Elle n’avait pas envie de se préoccuper des conséquences que cela pourrait avoir à terme. Elle avait déjà de quoi se pourrir largement la vie comme ça.

La jeune fille était en larmes sur son épaule, complètement désespérée par la nouvelle concernant leur fille. De plus, manifestement, elle se sentait coupable, parce qu’elle pensait être l’auteur de la décision de la faire adopter. Certes, Puck n’avait pas émis l’idée, et ne le voulait pas spécialement, mais il ne pouvait pas non plus imposer des choix à Quinn. Elle était la mère de Beth, et une mère avait généralement plus de responsabilités contraignantes qu’un père dans un cas pareil. Elle était encore jeune, avait toute sa vie devant elle, des études à poursuivre, une jeunesse à explorer. Avec un enfant dans le chemin, les choses auraient été très différentes et beaucoup plus difficiles pour Quinn que pour Puck, il le savait et n’oserait jamais lui reprocher d’avoir fait le choix d’offrir une vie de qualité à son enfant et d’essayer de poursuivre la sienne. Il n’y avait rien d’égoïste là-dedans aux yeux de Puck, juste une lucidité très intelligente. Quinn avait su, à l’époque, qu’elle ne ferait pas une bonne mère pour sa fille si elle la gardait - bien que Puck, lui, ait pensé le contraire. Bref, cette question n’était certainement pas à l’ordre du jour pour Puck, qui n’en voulait pas à Quinn et ne lui reprocherait jamais d’avoir fait ce choix. S’il avait voulu contester, ce n’était plus le moment, de toute façon.

Quinn pleurait et pleurait, cependant lorsqu’il insista sur le fait qu’il voulait récupérer sa fille, elle se releva, réagissant. Elle sécha ses larmes d’un revers de main et le regarda avant de prendre la parole. Elle semblait inquiète, et lui dit qu’ils ne pouvaient pas la récupérer. Ils avaient signé des papiers et iraient en prison s’ils la reprenaient. De toute façon, disait-elle, même s’ils y parvenaient, ils devraient vivre comme des fugitifs, et elle ne souhaitait pas un tel avenir pour sa fille, elle ne voulait pas que Beth paye pour les erreurs de la jeune femme. Puck s’imagina un instant vivre loin, en compagnie seulement de Quinn et de leur enfant, et cette image lui plut beaucoup. Loin de Finn, de Santana, de tous leurs ennemis, des ennuis, de la vie pénible de Lima. Rien qu’eux deux, sans plus rien devoir à personne, n’ayant qu’à élever leur fille. Il aimait beaucoup cette idée, et sourit.
Ce que Quinn suggérait, cependant, était tout autre. Elle voulait qu’il supplie cette bonne femme de les laisser voir Beth. Comme si Noah Puckerman allait supplier quelqu’un ! Ce jour-là n’était pas encore arrivé !

Cependant, la jeune femme se redressa et regarda Puck droit dans les yeux. Elle lui demanda, le supplia de ne rien faire d’illégal, elle ne pourrait pas supporter, disait-elle, d’être séparée de lui aussi. Une phrase qui fixa Puck dans la position où il était. A nouveau, elle lui démontrait son affection, chose qui n’arrivait jamais d’ordinaire. Cela lui plaisait beaucoup et si la discussion n’avait pas été si sérieuse, il en aurait profité. Il eut à peine le temps d’ouvrir la bouche et d’émettre un son…

« Mais, Quinn… »

… qu’elle posa alors ses lèvres sur les siennes. Doucement, délicatement. Cela devait sûrement être la première fois que Quinn faisait le premier pas vers lui. Surpris, le jeune homme se laissa faire trente secondes, avant de poser ses mains sur les joues de Quinn pour la retenir de s’enfuir. Cet instant-là, il voulait le déguster, en profiter. Il n’allait pas la laisser partir, pas maintenant, c’était trop tard. Et puis, elle était seule à la maison non ?

Bien sûr, Puck ne voulait pas profiter de la situation. Il l’avait fait une fois et il se rappelait très bien des conséquences que cela avait eu. Il n’allait pas commettre deux fois la même erreur. De toute façon, il respectait trop Quinn pour lui refaire ce coup-là et, à la différence de la dernière fois, Quinn connaissait les sentiments qu’il avait à son égard. Il le lui avait dit la première fois, ce n’était pas juste un coup. Mais il était certain qu’elle n’en avait pas cru un mot, avec raison. Pourtant, il l’avait pensé, et aujourd’hui il était déterminé à le lui prouver. A long terme.
Il répondit à son baiser sans se presser, puis la rapprocha de lui pour la serrer, et ses mains vagabondèrent un peu ailleurs. Toutefois, elle avait bu et il n’était pas certain qu’elle soit réellement consciente des signaux qu’elle lançait et auxquels il avait très envie de répondre. Il voulait s’assurer qu’elle ne le faisait pas uniquement parce qu’elle était saoule. Ca finirait par être vexant pour lui, en outre ! Il la repoussa donc légèrement et avec ménagement, et la regarda dans les yeux.

« Tu sais ce que tu es en train de faire ? Quinn, je ne voudrais pas casser l’ambiance, ni rien, mais je ne voudrais pas non plus que tu penses que je profite de la situation à chaque fois… tout ça c’est tellement rare et… je ne tiens pas à te perdre parce que tu aurais bu à chaque fois qu’on s’est rapprochés et que ça aurait donné un sacré effet « Puck abuse de moi à chaque fois »… » dit-il maladroitement, un demi-sourire aux lèvres, les sourcils inquiets quant à eux.

Il s’approcha à nouveau, et l’embrassa doucement, il ne savait plus très bien ce qu’il devait faire ou penser, et se sentait de moins en moins Puck avec elle. Mais c’était peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivé. Elle avait le privilège que ça n’arrive qu’avec elle, en plus.

Quinn ne montrait que rarement son attachement envers Noah, mais les sentiments à son égard étaient bien réels. Et si elle les dissimulait, c’était pour deux raisons. La première, et non des moindres, c’était qu’elle avait du mal à lui faire confiance. Elle le connaissait et savait qu’il avait du mal à résister aux tentations. Il lui avait déjà prouvé qu’il cédait beaucoup trop facilement aux avances des autres filles. De ce fait, découlait la seconde raison. Elle l’aimait comme elle n’avait jamais aimé personne auparavant, et l’intensité de ce sentiment faisait peur à la jeune fille. Elle redoutait qu’une histoire avec Puck ne lui brise le cœur, car il n’aurait pas grand-chose à faire pour y parvenir et la mettre plus bas que terre. C’était pour cela qu’elle gardait ses distances avec lui, et agissait comme s’il ne comptait pas à ses yeux. Mais cette situation la faisait souffrir beaucoup plus qu’elle ne l’aurait imaginé, et l’alcool avait désinhibé les limites qu’elle s’était imposées.

Lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec celles de son petit-ami, elle ressentit sa surprise. Il était vrai qu’elle ne s’était jamais comporté comme cela avec lui, mais bien vite elle sentit ses mains se déposer délicatement autour de son visage. C’était comme si Noah voulait l’emprisonner. Il était inutile qu’il la retienne, car elle n’avait aucune intention de s’évader de son étreinte. Bien au contraire. Il la serra un peu plus fort contre lui, puis Quinn sentit les mains de Puck vagabonder à divers endroits. Et elle se surprit à se délecter de quelque chose qui d’ordinaire l’aurait terrorisée. Mais il mit presque aussitôt fin aux réjouissances, car il la repoussa et plongea son regard dans le sien.

Il lui disait qu’il ne voulait pas profiter de la situation car il savait qu’elle était en état d’ivresse, comme elle l’avait été la première fois et l’un comme l’autre savaient où cela les avaient menés. Il ajouta qu’il ne voulait pas la perdre et lui donnait l’impression d’abuser d’elle, tel un pervers qui saute à pieds joints sur une occasion de tirer un coup trop facilement. En l’entendant dire de tels mots, Quinn ne put se retenir de répondre à son sourire. Car il se trompait sur toute la ligne. Il pensait que son comportement était du uniquement à l’alcool mais il faisait erreur. L’alcool permettait juste à Quinn d’extérioriser ses sentiments, et d’arrêter de faire taire ce qu’elle éprouvait à l’intérieur de sa poitrine.

Elle fut surprise aussi, mais agréablement de voir qu’il se préoccupait de ce qu’elle pourrait penser de lui si jamais il se comportait comme le Puck qu’elle avait toujours connu. Il n’avait pas besoin de lui dire qu’il l’aimait, car il venait de lui en fournir une preuve irréfutable, et cela avait énormément de valeur pour la jeune fille. Beaucoup plus de crédibilité que ces trois mots futile que la plupart des couples de répétaient, sans trop y croire. Elle allait lui répondre mais de nouveau, elle sentit ses lèvres se déposer contre les siennes. Elle se laissa faire, tout en changeant de position, afin de se placer à califourchon sur les jambes de Noah. Elle entrelaça ensuite ses doigts entre les siens, puis plaça les mains du jeune homme derrière sa nuque. Enfin, elle se redressa, et le regarda.

« Je ne veux plus jamais t’entendre parler comme ça… » murmura-elle, de façon énigmatique. Ces mots pouvaient s’interpréter de plusieurs façons, et elle laisserait le soin à Puck d’en choisir le sens. Peut-être que les paroles qui allaient suivre l’aideraient à y voir plus clair. « La dernière fois, je le voulais aussi, même si j’ai été trop lâche et que j’ai maintenu le contraire. Oublies les mots que je t’ai dit, et si tu peux, pardonne-moi. » s’excusa-t-elle en caressant du bout des doigts le contour de ses lèvres.

Lentement, elle retira la robe qu’elle portait. Elle fit glisser les mains de Noah le long de son échine, et les arrêta un peu plus bas. Elle voulait qu’il comprenne qu’elle en avait envie parce qu’elle l’aimait, et pas parce qu’elle avait bu, une fois encore. Mais peut-être que ses gestes étaient beaucoup trop équivoques pour le garçon, et qu’il avait besoin d’entendre des mots.

« Je t’aime. Et je n’ai plus envie de m’en cacher. Même si ça me fait peur… »

Puck parlait toujours quand la jeune fille afficha un sourire qui semblait répondre au sien. Intrigué, il la regardait attentivement. Avait-il dit quelque chose de bien, pour une fois ? Avait-il dit ce qu'il fallait ? Quoi qu'il en soit, il ne l'avait pas fait pour cela, mais simplement parce qu'il le pensait. Quinn était différente. Elle valait plus que n'importe quelle fille et ne méritait pas d'avoir ses expériences sexuelles uniquement quand elle était ivre. Elle méritait bien plus que cela et il souhaitait s'assurer qu'elle obtenait ce qu'elle méritait. Mais Puck n'avait jamais été très doué pour les grands discours bruts, il préférait s'exprimer de manière différente, si bien que parfois, il faisait parvenir certains messages sans même s'en rendre compte, comme ce soir.
Peu importe, il était heureux en cet instant précis, bien qu'il aurait préféré savoir Quinn heureuse, ce qui n'était pas le cas. Elle devait être heureuse du moment présent, comme lui, mais tous les problèmes les attendraient toujours demain matin, et il aurait aimé qu'ils se soient envolés, il aurait souhaité voir un sourire sur les lèvres de la jolie blonde qui ne disparaitrait jamais. C'était malheureusement impossible.

Lorsqu'il l'embrassa à nouveau, elle répondit une fois de plus et vint se mettre à califourchon sur lui. Une position qui ne le laissa pas indifférent, bien entendu. Cela n'augurait rien d'autre que des avances, et il avait très envie d'y répondre. Seulement, avec Quinn, il avait sans cesse peur de faire un mauvais pas. Et il connaissait quelqu'un qui ne le raterait pas si cela arrivait.
Chassant ces pensées, il caressa les doigts qui venaient se mêler aux siens, et la regarda de son air charmeur lorsque Quinn mena ses mains derrière sa nuque douce et tendre. Ses yeux étaient plongés dans les siens et il avait envie de la dévorer, au sens tendre du terme. Il avait envie de la faire sienne, d'une toute autre manière que la première fois. Aujourd'hui, Puck était réellement amoureux. Pour la toute première fois de son existence. Il l'était aussi la première fois. Mais il ne s'en était pas encore réellement rendu compte. Du moins, il n'avait pas mesuré l'ampleur du sentiment et la puissance qu'il pouvait avoir.

Quinn se redressa et prit la parole, lui disant qu'elle ne voulait plus jamais l'entendre parler comme ça. Il ne comprit pas immédiatement de quoi elle voulait parler, et resta silencieux. Il l'observait toujours lorsqu'elle poursuivit, l'éclairant. Elle refusait qu'il pense qu'elle n'avait couché avec lui que parce qu'elle avait bu. Cela le toucha, mais il se demandait toujours, et cela depuis leur première fois, ce qu'elle avait réellement ressenti ce jour-là. C'était sans doute l'occasion de le lui demander.
Mais Quinn lui demandait d'abord d'oublier ce qu'elle avait voulu lui faire croire, et de l'en excuser. Ce qui était sûr pour Puck, c'est que si l'alcool n'était pas responsable de sa libido émoustillée, il était bien responsable de sa confession de sentiments. Quinn n'avait jamais été aussi démonstrative et Noah n'avait jamais reçu de tels sentiments en pleine figure. Il adorait cela, venant de celle dont il était finalement tombé amoureux.

Les doigts de Quinn caressaient ses lèvres et avant qu'il ne puisse prendre la parole, il la vit enlever la robe qu'elle portait. Il se redressa soudain dans le canapé, ses sens soudainement en éveil. Il avala difficilement, cloué par le spectacle qui tout à coup s'offrait à lui. Elle prit ses doigts et les fit glisser le long de son corps, avant de lui dire, pour la seconde fois de la soirée, qu'elle l'aimait, qu'elle ne voulait plus le cacher, malgré la peur qui la tenaillait. Puck ne put pas résister plus longtemps. Ses lèvres fondirent sur les siennes, et il la serra contre lui, l'embrassant passionnément. Sans plus attendre, il la coucha sur le canapé et profita de tout ce qui s'offrait à lui. Ses mains vagabondèrent un peu partout, puis il tenta de se calmer. Il ne voulait rien brusquer, et surtout pas elle. Ses lèvres se mirent à titiller les parcelles de peau dans le cou de Quinn, ce qui lui permit de parler.

« Je t'aime aussi, Quinn... même si cela sonne étrangement. Dis-moi ce que tu as réellement ressenti, la première fois... tu m'aimais ? Pourquoi tu m'as appelé ? » murmura-t-il tout en continuant ses caresses de ses lèvres.

Puis, au bout de quelques minutes, il se redressa et l'entraina avec lui. Il la regarda dans les yeux, tendrement.

« Tu n'as pas à cacher tes sentiments. Je devine pourquoi tu le fais, mais les miens sont identiques, et je promets de toujours tout faire pour ne jamais en venir à blesser ces sentiments... »

Il l'embrassa puis passa un bras sous ses genoux et l'autre sous l'un de ses bras pour la soulever telle une mariée qu'on emmène dans la chambre nuptiale.

« Tu me fais devenir mièvre, Quinn Fabray ! » dit-il avant de rire et de l'emmener à l'étage. Une fois arrivés dans sa chambre, il la posa doucement sur le lit et vint au dessus d'elle, caressant ce soyeux corps parfait. Il la désirait ardemment et, sans profiter de la situation, il allait la partager avec elle. Se redressant, il ôta son t-shirt, et reprit ses activités là où il les avait laissées, prenant soin d'être doux avec la mère de son enfant.

En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, Quinn se retrouva allongée sur le canapé. Puck l’avait embrassée passionnément, et tout en la serrant contre lui, s’était positionné au dessus d’elle. La jeune fille tourna la tête sur le coté, reportant quelques secondes durant son attention sur la robe, qu’elle avait laisser choir sur le sol. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres, tandis qu’elle sentait les mains de Noah s’aventurer sur sa peau dénudée. Mais un peu trop rapidement au goût de Quinn, il stoppa ses caresses et l’interrogea sur leur première fois. En outre, il voulait savoir ce qu’elle avait ressenti et les raisons pour lesquelles elle lui avait demandé de venir ce jour là. Est-ce qu’elle l’aimait déjà à l’époque ?

Quinn ne le savait pas elle-même. Elle avait toujours apprécié Puck - en tant que meilleur ami de Finn - car même si elle le trouvait lourd, il l’avait toujours fait beaucoup rire.
Elle avait compris que le jeune homme n’était pas insensible à son charme, comme en témoignaient certains regards qu’il lui adressait au lycée. Elle savait donc très bien à quoi s’attendre lorsqu’elle lui avait proposé de venir chez elle. Et c’était d’ailleurs pour cela qu’elle l’avait fait. Parce qu’elle avait envie eut envie de lui, mais ce désir lui faisait honte. Non seulement elle sortait avec Finn à l’époque, mais aussi parce qu’elle avait reçu une certaine éducation. Alors elle avait bu pour mettre cet écart de conduite sur le dos de l’alcool, et pour pouvoir prétexter que Noah avait tiré profit de la situation. Mais au fond d’elle, Quinn avait apprécié ce moment, même si les conséquences en furent très lourdes.

« Je ne sais pas si je t’aimais déjà, mais je sais que je voulais que ça soit toi. » se contenta-t-elle de répondre en glissant ses doigts sous le tee-shirt de son petit-ami. Elle voulait lui faire comprendre son désir de passer aux choses sérieuses.

Mais ce dernier se redressa et la regarda dans les yeux. Il lui intima qu’il partageait ses sentiments, et donc qu’elle n’avait aucune raison de les lui cacher. Il lui fit la promesse d’en être digne. Quinn avait toujours eu du mal à accorder sa confiance à Noah, mais maintenant, elle avait vraiment envie de lui laisser une chance de lui prouver le contraire.
Elle espérait qu’il pensait ce qu’il venait de lui dire, et qu’il ne briserait pas cette confiance fragile qu’elle commençait à placer en lui. Le cas échéant, elle en aurait le cœur brisé et aurait beaucoup de mal à s’en relever. Pour la première fois de sa vie, elle ressentait un amour si puissant qu’elle voulait le partager physiquement.

Puck la souleva et monta les escaliers en direction de la chambre à coucher. En chemin, il déclara que Quinn le rendait mièvre, et la jeune fille mêla son hilarité à la sienne. C’est vrai qu’il n’était pas habituel que le jeune homme se comporte de cette façon, mais Quinn n’allait tout de même pas s’en plaindre. Arrivés dans la chambre de Quinn, il la posa délicatement sur le lit, et ils reprirent les choses où elles s’étaient arrêtées. Cette fois-ci fut encore meilleure que la première, parce que l’adolescente ne retenait plus ses sentiments ni son plaisir. Toute sa frustration s’était envolée au profit d’une réelle délectation.
Elle s’endormit profondément dans les bras de Noah, d’un sommeil paisible qu’elle ne connaissait plus depuis plusieurs nuits déjà. Sa seule présence à ses côtés lui faisait beaucoup de bien.
Elle l’aimait vraiment, et rien de ce que les autres pourraient dire ou faire ne la ferait changer d’avis. Il était le seul à le pouvoir, en ne respectant pas la promesse qu’il venait de lui faire.

Quinn reporta son attention un moment sur sa robe, un sourire étrange aux lèvres, que Noah ne comprit pas. Mais il n'y prêta pas attention, posant plutôt des questions à sa petite amie tout en profitant de sa peau dénudée. Il avait envie de savoir ce qu'elle avait pensé, ce jour-là. Ce qu'elle avait ressenti. En y repensant parfois, Noah avait l'impression de n'être qu'un gros salopard avec Quinn, et cette idée qu'il ait été le seul à réellement avoir eu envie de ce moment lui plombait parfois l'humeur. Pourtant, la situation actuelle avait tendance à prouver le contraire, mais il avait envie de l'entendre de la bouche de Quinn. Il voulait savoir ce qu'elle avait à dire sur la question.
La jolie blonde se contenta néanmoins de lui dire qu'elle ignorait si elle l'aimait déjà, mais qu'elle avait eu envie que ça soit lui. Noah n'en demanda pas plus, assurant à Quinn que ses sentiments étaient partagés et qu'il ferait tout pour ne jamais la trahir. Il y croyait réellement, et le voulait réellement. Mais il n'était pas tout à fait certain d'y parvenir. La fidélité était une chose qu'il n'avait encore jamais essayée, et il se demandait comment les choses seraient, aujourd'hui que des sentiments faisaient partie de l'aventure. Il était amoureux de Quinn, mais n'avait pas la moindre idée de la façon dont gérer ces sentiments nouveaux. Il verrait bien avec le temps. La seule chose dont il était certain, c'est qu'il ne voulait pas la blesser, car il tenait vraiment à elle. Il craignait l'avenir pour cela, se sachant peu préparé à cette confiance qu'elle semblait ce soir mettre en lui. Il avait peur de ne pas en être digne. Seul l'avenir le lui dirait, mais il savait que ce ne serait pas facile, cette nouvelle relation avec Quinn, pour la simple raison qu'il n'avait jamais eu ce genre de relation-là.

Ils montèrent finalement à l'étage, et après un fou rire ensemble, Puck déposa Quinn sur son lit, la couvrant de son propre corps. Ils continuèrent ce qu'ils avaient commencé et le firent bien mieux que la première fois. Noah sentit que cette fois-ci était bien plus réelle que la précédente. Il avait eu l'impression d'être dans une réelle relation, ce qui était le cas, et venait de faire l'expérience d'une aventure sexuelle mêlée à des sentiments. Une chose qu'il n'avait encore jamais vécu. Il se sentit différent ensuite, et pris d'un intense sentiment de protection à l'égard de Quinn. Il la regarda s'endormir paisiblement, caressa son visage lentement en pensant à leur fille qui lui ressemblait tellement. Puis il sombra dans le sommeil, lui aussi.

Ce n'est que quelques heures plus tard, alors que le soleil se levait à l'horizon, qu'il ouvrit les yeux. Quinn était toujours endormie à côté de lui et il se délecta encore un peu de cette vision qu'il commençait à apprécier de plus en plus.
Après quelques minutes à l'observer, il déposa un baiser sur sa joue puis sortit du lit, s'habillant pour descendre. Il sortit de la maison, et se dirigea vers sa voiture, qu'il ouvrit. Il s'assit et se pencha vers l'arrière pour saisir sa guitare, puis reclapa la portière et retourna vers la maison des Fabray.
Il s'installa au salon après avoir ramassé la robe de Quinn qui trainait toujours sur le sol, et la bouteille d'alcool. Il remit un peu d'ordre, puis se mit à jouer un air. Quelques minutes plus tard, il repartit dans une autre mélodie et l'accompagna de sa voix.

I'll never leave You Heartless (Heartless)
Never leave You standing in the Darkness (The Darkness)
Darling, Oh I Promise (Oh I promise)
I'll never leave You Heartless (Heartless)

Puck se prit dans la chanson, et continua sur sa lancée, emporté par la mélodie, continuant à chanter par-dessus en pensant à la personne qui s'était endormie dans ses bras la veille.

Never gonna leave me,
Said she'd always be right here
Even when she's farthest away
Underneath your worry, the reason's always clear
Hold onto this very moment

Et il sourit lorsqu'il entendit un bruit de porte et des pas qui venaient le rejoindre pour l'accompagner sur la musique.

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