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 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)

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MessageSujet: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptySam 29 Oct - 17:50


last night thoughts
I still feel like a child
I still need you by my side

Le grand jour était enfin arrivé. Derrière le voile qui recouvrait son visage, la jolie rousse devait se faire violence pour ne pas laisser quelques larmes de bonheur glisser négligemment sur ses joues. Arriver devant l’autel les yeux barbouillés de mascara n’était certainement pas l’image qu’elle voulait que ses invités gardent de cette journée si spéciale. Ce mariage était un peu comme un rêve de petite fille qui se réalisait, un rêve qui pourtant, lui avait toujours semblé hors d’atteinte. Jusqu’à ce qu’elle découvre le prince charmant aux yeux vert émeraude et aux bouclettes brunes. Souriant lorsque les traits de ce dernier se dessinèrent dans son esprit, elle se retourna et souleva légèrement le voile afin de contempler avec plus d’attention son reflet dans le miroir. Sa longue robe d’un blanc si nacré qu’elle semblait irréelle épousait à la perfection les formes de la jeune femme. Son regard se posa aussitôt sur son ventre arrondi qui était encore plus impressionnant sous cette robe. La jeune femme posa ses mains sur celui-ci, puis leva le visage et se tourna vers son père qui se tenait non loin de là. « Je suis prête » Lui souffla-t-elle, son ton hésitant contrastant avec les paroles qu’elle venait de prononcer.

L’église était pleine à craquer et lorsqu’elle descendit la première marche de l’escalier, elle en eut automatiquement le vertige. Se cramponnant à la balustrade, elle fit de son mieux pour ne pas vaciller dans le vide. Les secondes qui suivirent son arrivée au pied des marches se firent floues, sa progression sous les yeux des invités se déroulant comme dans un rêve. La jeune femme adressa un sourire timide à son fiancé, qui l’attendait déjà devant l’autel. Ils se retournèrent tous les deux vers le prêtre qui attendit que les invités s’assoient pour commencer le traditionnel discours. « Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer l’union d’Emma Pillsbury et… » Le fiancé dont le nom s’apprêtait à être énoncé leva soudainement le bras, coupant le prêtre dans son élan. « Excusez-moi mais… est-il possible de passer directement à l’essentiel ? ». Un murmure se fit entendre parmi l’assemblée alors qu’Emma levait un sourcil, songeuse. Ce n’était pas prévu… si ? « Bien entendu… ». Jetant un coup d’œil aux invités, il tenta de masquer sa surprise puis reprit d’un ton neutre : « Si quelqu’un s’oppose à ce mariage, qu’il se manifeste maintenant ou se taise à jamais ». Bla bla bla, le moment par excellence où le calme planait d’ordinaire sur la salle. A l’exception de ce mariage-ci, semblait-il. Un homme assis vers le milieu de la salle se leva aussitôt. Ses cheveux bruns parfaitement coupés tranchaient avec ses yeux bleus, mais surtout ses dents d’une blancheur impeccable. La rouquine retint son souffle en découvrant l’identité de cette personne. Un soupir se fit entendre à ses côtés « Oh, sérieusement ? » railla le fiancé. « Moi ! Je m’y oppose formellement ! Cet homme a volé ma fiancée ! Et puis, vous l’avez bien vu ? Il est professeur d’espagnol dans un lycée minable, alors que je suis dentiste et que je gagne au moins… » Il leva les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir avant d’ajouter : « Je dirais, 80,000 $ par an… minimum, s’entend ! ». La jeune femme fronça les sourcils, inquiète. Que se passait-il ? Pourquoi ruinait-il SON jour ? Un sifflement se fit entendre et elle se tourna vers son futur mari qui observait l’autre bout de la salle. Un garde apparut alors de nulle part, s’approcha du dentiste et le fit sortir de force de la salle. « Bien, le problème est réglé je disais donc… » « Vous pouvez passer aux vœux, je pense » « Très bien, très bien… Emma Pillsbury, voulez-vous prendre pour époux Wi… » « Oui ! » « C’est une manie chez vous de toujours me couper la parole ? Hm, bref, oubliez ça. Et vous W… » « OUI, je le veux ! » « Ha ! J’imagine donc que vous pouvez embra… ». Avant qu’il n’ait le temps de terminer sa phrase, le nouvel époux de la jeune femme prit cette dernière dans ses bras, et l’embrassa avec passion. Le baiser eut le don d’attirer quelques nouveaux sifflements - cette fois-ci suggestifs - de part et d’autre de la salle, jusqu’à ce que l’homme desserre son étreinte. La mariée ouvrit doucement les yeux, et… « Ken ? Ken Tanaka ? Mais… mais… ? ». Elle se dégagea rapidement de son époux qui s’était soudainement métamorphosé en un homme plus petit mais bien plus imposant, qui l’observait de ses yeux minuscules alors que la sueur perlait sur son front à grosses gouttes. « Mon petit M&M, mon sucre d’orge, ma... ma Madame Tanaka ! ». L’intéressée secoua la tête avec violence : « Non, nooon, je refuse de l’admettre c’est impossible. Où es W… Aouch». La jeune femme s’interrompit et jeta un coup d’œil à son ventre : « Mais que… ? ».

Les choses se précipitèrent alors, comme dans une scène d’un film que l’on regarde en accéléré.
Un tourbillon d’images confuses, de textes inachevés, de sons étranges qui semblaient venus d’un autre Monde.

Et puis, elle se retrouva allongée dans une chambre d’hôpital, entourée de personnes qui l’encourageaient d’une voix forte, sans toutefois se souvenir de la façon dont elle était arrivée là. Elle jeta un regard troublé vers le côté et aperçut Will qui lui tenait en réalité la main. « Will, Will ! J’ai cru que tu avais disparu, que se passe-t-il ? ». Il lui adressa un sourire rassurant puis secoua la tête : « Tout va bien se passer ma chérie, ne t’en fais pas ». Une douleur vertigineuse atteignit la jeune femme qui écarquilla les yeux, paniquée. « Allez madame, encore un petit effort, vous y êtes presque ! ». Le visage rougissant, les cheveux collés contre son front dégoulinant, elle ne put que suivre les instructions de la sage-femme. Gonna find my baby, gonna hold her tight, gonna grab some afternoon de… « Oh non Will, pas maintenant s’il-te-plait : PAS MAINTENANT ! » L’homme l’observa de ses yeux ronds, ne comprenant visiblement pas. « De quoi est-ce que tu parles ? Est-ce que ça va ? » My motto’s always been when it’s right, it’s right, why wait until the middle of a cold dark night ? « Cette chanson ! Tu sais que je l’adore mais c’est pas tout à fait le bon moment ! » Répéta-t-elle, sa voix se faisant menaçante. Sky rockets in flight, afternoon de… « AHHHHHH ». Elle jeta un regard en biais à son époux, et constata que ses lèvres ne remuaient pas. « Cette musique… cette mu… » « Et voilà ! Félicitations Mme Tanaka-Schuester, c’est une fille ! Oh… oh, attendez, il y en a un autre ! ». « UN AUTRE ? » S’exclama le couple en cœur. La jeune femme reposa la tête sur l’oreiller, à bout de force et de volonté. Elle n’y comprenait plus rien. « Oh… un garçon ! Et… un autre garçon ! Félicitations : ce sont des triplés ! ». Un courant d’air passa et fit frissonner la nouvelle maman. Deux nouvelles voix se firent entendre, qui lui semblèrent plus que familières. « Sont-ils roux ? Seigneur Dieu, dites-moi qu’ils sont roux ! » « Arrête de t’inquiéter, Rose, bien sûr qu’ils sont roux, ce sont tout de même nos petits-enfants… OH MON… OH MON DIEU, mais ils sont, ils s-sont » « Noirs ? ». Un fracas assourdissant retentit et le duo de voix disparut aussitôt. La jeune femme essaya de se redresser tant bien que mal, mais ne parvint pas à percevoir ses enfants. Elle se retourna alors vers Will, et y découvrit Carl à l’endroit où se tenait son mari quelques secondes plus tôt. Ce dernier se pencha vers la sage-femme et grimaça. « Berk, qu’ils sont laids et puis… ils n’ont même pas de dents ! ». Emma ferma alors les yeux, serrant les paupières avec fermeté. Ce n’est qu’un cauchemar, faites que ce ne soit qu’un cauchemar. Allez Emma, réveille-toi. Réveille-toi. Réveille-toi…

***
Ses grands yeux bruns s’ouvrirent dans l’obscurité, et la respiration haletante, Emma Pillsbury sortit enfin de ce cauchemar infernal. Elle mit plusieurs secondes à réaliser qu’elle était bel et bien de retour sur la terre ferme, et que ce qu’elle venait de vivre n’était que le pur produit de son imagination galopante. Tout cela avait semblé si réel… si authentique. La conseillère d’orientation, prise de nausée, serra les dents et referma les yeux pendant plusieurs secondes afin que cette sensation des plus désagréables disparaisse. Ses mains se dirigèrent aussitôt sur son ventre et elle soupira de soulagement en sentant ses doigts rencontrer la bosse ronde qui l’avait remplacé depuis plusieurs semaines déjà. Le bébé n’avait rien, il était en vie, et surtout : il n’y en avait qu’un seul. Elle ouvrit de nouveau les yeux, apaisée par cette révélation. Elle avait eu si peur l’espace d’une seconde... mais elle ne devait pas s’en faire : son enfant n’avait pas disparu, son cœur continuait de battre en elle. Tournant le visage vers le côté, une nouvelle vague de quiétude l’atteignit lorsqu’elle découvrit le visage de Will sur son oreiller. Ken, Carl… ils n’étaient pas là. La jeune femme délivra l’une de ses mains qu’elle posa délicatement sur le bras endormi de son petit ami, afin de vérifier qu’elle ne rêvait pas et que cette fois-ci au moins, tout était bel et bien revenu à normal. Elle esquissa un sourire éphémère qui s’effaça lorsque les images de son cauchemar réapparurent dans son esprit embrumé. Ce mariage… cet accouchement… cela la bouleversait. Pourquoi avoir fait un tel songe, pourquoi maintenant ? Au fond, elle le savait mieux que quiconque : l’échéance arrivait à grands pas. Selon le médecin qui suivait sa grossesse, la naissance aurait lieu au cours de la semaine qui arrivait. Les doutes avaient de droit repris leur place dans son esprit, les sempiternelles questions venant la troubler jusque dans son sommeil. Saurait-elle être suffisamment forte pour mettre son enfant au Monde ? Et si le bébé était atteint d’une maladie qui n’avait pas été détectée pendant les diverses échographies qu’elle avait faites ? Que se passerait-il dans ce cas précis ? Serait-elle une bonne mère pour cet enfant ? Parviendrait-elle à le rendre heureux ? A répondre à tous ses besoins ? A être une mère douce et patiente, tout en étant forte et attentive ? Répéterait-elle les mêmes erreurs que sa propre mère ?

Emma plissa les yeux puis serra les poings. Elle devait arrêter d’être si préoccupée, si inquiète. Ce n’était pas bon et le stress pouvait être source de complications, elle le savait car le médecin le lui avait répété à plusieurs reprises. Se forçant à chasser certaines pensées de sa tête, elle dévia le regard et le posa sur le réveil qui affichait trois heures du matin. « Oh mon Dieu » Chuchota-t-elle pour elle-même. Au cours des secondes qui suivirent, elle fit de son mieux pour parvenir à retrouver Morphée afin de retomber dans ses bras mais elle avait beau avoir la meilleure volonté du Monde, rien n’y faisait. Au bout d’une demi-heure, elle jeta l’éponge et se mit à fixer le plafond d’un air incertain, tandis que ses doigts courraient délicatement sur son ventre, peut-être dans l’espoir de ressentir l’un des si nombreux coups de pieds qu’elle avait reçus ces derniers temps. Cependant le bébé devait dormir lui aussi, comme son papa, puisqu’il semblait des plus calmes ce soir. Emma sourit en se souvenant des paroles de Will quand celui-ci lui avait dit que si leur enfant était un garçon, il deviendrait sûrement un grand sportif au vu de son agitation perpétuelle. Et si c’était une fille, alors selon le futur papa, elle ne serait pas de celles qui se laissent facilement marcher sur les pieds. Ces pensées ne parvenant à gommer qu’en partie le cauchemar de la nuit, la jeune femme se mit à fredonner tranquillement l’air de la chanson Afternoon Delight, sans même s’en rendre compte. Quittant le plafond du regard, elle s’empressa de tourner de nouveau son visage en direction de Will. Il paraissait si paisible lorsqu’il dormait, cela avait toujours frappé Emma. Elle connaissait désormais son comportement par cœur. En général, son petit ami ne mettait guère de temps à s’endormir, et il avait toujours cette espèce de petit sursaut adorable qui signalait qu'il venait de tomber endormi. Pendant la nuit il était rare qu’il remue, ce qu’appréciait la jeune femme. Il était également étrangement silencieux : un autre bon point pour lui. Emma le dévisagea d’un air doux, lorsque contre toute attente, il murmura légèrement dans son sommeil, avant de pousser son bras vers elle. Surprise, elle vit alors ses paupières se soulever délicatement, laissant entrevoir ses yeux encore endormis.


Dernière édition par Emma Pillsbury le Sam 19 Nov - 6:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptySam 29 Oct - 20:03

last night thoughts

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« Bonne nuit, ma chérie » J'embrassais Emma avant de passer ma main sur son ventre arrondi et d'y déposer un baiser. Nous échangions un dernier sourire avant que je ne me retourne et que je remonte les draps chauds sur moi. Le bébé allait bientôt arriver. Le médecin à dit que c'était pour cette semaine normalement. Se dire que l'enfant pouvait arriver à n'importe quel instant me faisait frissonner. J'avais attendu cela avec impatience, bien sûr, mais maintenant que le jour j arrivait à grands pas, les craintes et les doutes reprenaient le dessus. Les doutes concernant la santé de l'enfant, mais également les craintes au sujet de mon statut de père. Serais-je à la hauteur, tout compte fait ? Moi qui voulait avoir un enfant depuis longtemps déjà, suis-je prêt en réalité ? Mes yeux fixaient un point invisible en face de moi. Couché sur le côté, je sentais Emma bouger dans mon dos après avoir éteint la lumière de sa lampe de chevet. Emma était tracassée par toutes ces questions également, j'essayais de la réconforter et de la persuader comme je le pouvais qu'elle allait faire une mère formidable. Je le savais, cela sonnait pour moi comme une évidence. Je m'y étais en quelque sorte préparé pendant un temps, lorsque Terri simulait une grossesse, alors qu'Emma, elle, n'avait jamais envisagé d'avoir d'enfant auparavant. Puis d'un côté, la grossesse l'avait plus concernée que moi ces derniers mois. Ce n'était pas mon ventre qui s'était arrondi, je n'avais pas de nausées et toutes les complications qu'apporte le fait d'être enceinte. J'essayais de soutenir Emma comme je le pouvais, mais en doutant également de mon côté, la tâche n'était pas simple. Je soufflais doucement en arrangeant mon oreiller et reposer ma tête dessus. Je ne portais pas l'enfant, mais j'étais tout de même épuisé : vivre avec une femme enceinte n'est pas chose aisée. Je fermais les yeux et souriais en pensant ça, Emma m'aurait probablement tapoté l'épaule si elle avait entendu ça. Je commençais à la connaître à force, que dis-je ? Je la connaissais par cœur maintenant et c'était la même chose pour elle. Quelques fois s'en était presque effrayant comme elle pouvait anticiper mes gestes ou mes paroles … J'ouvrais rapidement les yeux avant de me retourner et de vérifier qu'Emma dormait bien. C'était presque devenu un réflexe chaque soir. La savoir endormie me rassurait et me permettait de m'endormir à mon tour. Je remontais les draps sur elle avant de me recoucher de mon côté. Le sommeil ne tarda pas à me rattraper …

« Gonna find my baby, gonna hold her tight, gonna grab some afternoon delight » Mes sourcils se fronçaient doucement. J'avais comme l'impression d'entendre une voix chantonnait et pas n'importe quelle chanson de plus. Je me réinstallais correctement dans le lit, pensant que ceci n'était que le fruit de mon imagination. « My motto’s always been when it’s right, it’s right, why wait until the middle of a cold dark night ? » Je me retournais et me rendais compte que la voix provenait de l'autre côté du lit, cette voix je l'aurais reconnue entre mille. Je gardais les yeux fermés un instant, m'attendant à entendre à nouveau la voix. Puis rien. « Emma ? » murmurais-je encore endormi. J'ouvrais les yeux avec un peu de difficulté et apercevais Emma, malgré l'obscurité. Je voyais son visage se tournait vers moi, alors que mes sourcils se fronçaient d'incompréhension. Je m'étirais légèrement en baillant, puis passais une main lasse sur mon visage encore endormi. Que faisait-elle réveillée à cette heure-ci ? Je m'appuyais sur mon coude et observais ma petite-amie silencieusement. « Pourquoi tu ne dors pas ? » lui demandais-je après avoir légèrement émergé de mon sommeil profond. Ma main cherchait la sienne sur les draps, à l'aveuglette. Une fois que je l'eus trouvé, je la serrais dans la mienne. C'était devenu un geste important entre nous, un geste qui revenait souvent dans nos discussions. Que ce soit pour se réconforter, pour se taquiner, ou autre. Sentir la main d'Emma dans la mienne était une sensation unique, sentir sa peau chaude contre la mienne avait le don de me donner le sourire dans n'importe quelle situation. Je me laissais tomber sur les oreillers gardant les yeux rivés sur la rouquine qui semblait perdue. Je déposais un baiser léger sur son épaule, avant de lui murmurer sur un ton inquiet. « Ça ne va pas ? » Je m'inquiétais vraiment pour tout ces derniers temps, tellement que cela pourrait paraître comique vu de l'extérieur. Puis la pensée que le bébé devait bientôt arriver percuta mon esprit. Je savais quoi faire si c'était le cas, mais j'avais peur que le stress et la pression prenne le dessus le moment venu. Je me redressais brusquement dans le lit, serrant un peu plus la main d'Emma et posant ma main libre sur son bras. « C'est le bébé qui arrive ? Il faut, il faut, que je t'emmène à l'hôpital ? Ça va, tu en es sûre ? » Et je recommençais. Il fallait absolument que j'arrête de stresser de la sorte, ensuite cela se répercutait sur Emma et ce n'était pas bon pour l'enfant. Je soufflais, comme pour me reprendre avant de fermer les yeux, me sentant idiot d'agir comme ça. « Excuse-moi, je suis désolé … » Je me réinstallais correctement dans le lit aux côtés d'Emma en essayant de calmer le rythme de mon cœur, qui s'était soudainement accéléré alors que je m'étais imaginé l'arrivée du bébé. Je tournais la tête vers ma petite-amie et lui demandais sur une voix douce et légère, que je voulais rassurante. « Quelque chose te tracasse … Je le sens. Tu veux en parler ? »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptySam 29 Oct - 22:11

« Thinkin’ of you is workin’ up my appetite, lookin’ forward to a little afternoon deli... » Emma s’interrompit brutalement, en réalisant soudainement que les yeux de Will étaient de nouveau ouverts, et qu’il l’observait les sourcils froncés par-dessus son regard encore ensommeillé. Oups. La jeune conseillère soupira lourdement en comprenant que depuis qu’elle s’était réveillée, plus de trente minutes auparavant, elle n’avait cessé de fredonner les paroles de la chanson qui était intervenue dans son songe. Elle n’avait jamais essayé d’interpréter ses rêves, et pourtant elle leva un sourcil interrogatif en se demandant pourquoi elle se souvenait avoir entendu cette chanson dans son cauchemar. Celle-ci était particulière à ses yeux : elle l’avait bercée pendant de nombreuses années, avant de réaliser un beau jour que les paroles comportaient des sous-entendus qu’elle n’avait jamais imaginés auparavant. Oh… La jeune femme écarquilla les yeux. C’était donc ça ? Ce fameux jour où elle l’avait compris coïncidait avec celui où elle avait perdu son grand V… le jour où elle avait, d’après les approximations du médecin, conçu son bébé. Emma jeta un coup d’œil à son ventre qu’elle caressa du bout des doigts, au-dessus du tissu léger de sa robe de chambre. Si ce cauchemar était des plus incompréhensibles, elle était au moins parvenue à résoudre l’un de ses mystères… Fascinant, et effrayant. D’après ce qu’elle venait d’interpréter, les craintes qui la désarçonnaient à chaque fois qu’elle pensait à son enfant avaient même une influence sur ses songes. Elle qui pensait qu’une fois les paupières fermées elle pourrait enfin profiter de la quiétude de la nuit pour abandonner les pensées troublantes de ces derniers temps, elle s’était lourdement trompé. Elle avait presque hâte que tout ceci se termine et qu’elle mette enfin son enfant au Monde… l’attente la rendait bien trop nerveuse.

La conseillère entendit son nom et sursauta presque. Son regard rejoignit celui de Will qui s’étirait déjà, non sans avoir jeté au préalable un coup d’œil surpris à l’heure qu’affichait le réveil posé sur la table de chevet du côté d’Emma. Cette dernière en profita pour en faire de même et serra les dents en voyant qu’il était très exactement trois heures quarante-huit du matin. Cela faisait presque cinquante minutes que son cauchemar s’était envolé et il était toujours si ancré en elle qu’elle ne comprenait pas comment une telle chose était possible. Emma se concentra sur le visage de son petit ami, sans un seul sourire accroché aux lèvres cependant. Qu’est-ce qui lui avait pris de chanter d’une telle façon ? Elle n’avait pas le droit de le réveiller sous prétexte qu’elle-même ne parvenait plus à trouver le sommeil ! Le professeur d’espagnol s’appuya sur son coude et l’observa avec une intensité qui, même dans l’obscurité de la chambre, fit frissonner la jeune femme. Il lui demanda pourquoi elle ne dormait plus et d’un air presque enfantin, elle haussa les épaules. « J’ai fait un cauchemar » Répondit-elle en toute simplicité. Un cauchemar, ni plus, ni moins. Quand elle était petite et que les cauchemars la réveillaient au beau milieu de la nuit, elle avait pris l’habitude de sauter sur ses pieds et de courir jusqu’à la chambre de ses parents. Elle grimpait alors dans leur lit, et en dépit des protestations de sa mère, se lovait contre son père qui entourait son petit corps frêle de ses grands bras sécurisant. Il écartait les mèches rousses de son front humide, et l’observait en souriant. Cette sensation de réconfort qui l’atteignait alors n’avait rien de comparable : un sentiment unique. Parfois, il lui demandait de lui raconter son cauchemar. D’autres fois, il se contentait de lui déposer un baiser sur le front avant de se rendormir. Elle attendait patiemment qu’il retombe dans les bras de Morphée, puis fermait les yeux à son tour et écoutait la respiration de son père avec attention. Essayant de calquer la sienne sur cette dernière, elle se sentait alors apaisée et ne mettait que quelques secondes seulement à s’endormir à son tour. Ce souvenir n’avait pas de prix à ses yeux. Bien que son père ait toujours véhiculé des principes qu’elle n’appréciait pas, il restait son père et la figure paternelle la plus précieuse à ses yeux. Elle s’était toujours sentie éloignée de sa mère, mais pas de son père.

L’air légèrement paniqué, Will lui demanda si tout allait bien. Emma leva lentement le regard vers le plafond, avant de fermer les yeux l’espace d’une seconde en sentant les lèvres de son petit ami frôler son épaule. Non, bien sûr que ça n’allait pas : elle venait de faire un cauchemar atroce dans lequel elle avait revu non pas un, mais carrément ses deux ex. En plus de cela, elle avait réveillé son petit ami en fredonnant de maudites paroles. Et, cerise sur le gâteau – voire même pièce montée, autant rester dans l’ambiance du mariage – elle se sentait particulièrement hideuse. Elle se demandait comment il avait fait, pendant toutes ces semaines, pour supporter cette vision monstrueuse. Emma avait pris tellement de kilos qu’à la fin, elle ne prenait même plus la peine de monter sur la balance, car chaque passage sur celle-ci affectait considérablement son moral et la mettait de mauvaise humeur. Et puis, ce n’était plus un ventre qu’elle avait, mais bien une espèce de bosse difforme qui la défigurait. Alors, elle préféra ne pas répondre à la question de Will, ne voulant pas qu’il subisse de nouveau ses sautes d’humeur qui malheureusement pour lui s’étaient faites de plus en plus fréquentes ces derniers temps. Il lui demanda finalement si c’était le bébé qui arrivait, s’inquiétant peut-être du manque de réponse de la jeune femme. Elle serra les doigts de sa main qui avait automatiquement retrouvée la sienne, sous les draps, comme toujours. Elle se rapprocha légèrement de lui dans le lit et scruta ses prunelles prudemment. « Non, le bébé va bien » Sa main libre roula de nouveau sur son ventre toujours aussi calme. « Je crois qu’il… ou elle dort » Murmura-t-elle d’un air léger. Il s’excusa aussitôt et Emma se sentit idiote. Elle savait qu’il n’avait pas besoin de s’excuser, elle-même ne pouvait s’empêcher de paniquer ces derniers temps à la moindre douleur qu’elle ressentait. « Tu n’as pas à t’excuser, mon chéri… c’est moi, moi qui m’excuse de t’avoir réveillé »

Quittant le plafond du regard, elle serra fermement la main de Will lorsqu’il lui dit sentir que quelque chose n’allait pas et lui proposa de lui en parler. Emma fit la moue : si elle lui disait ce qu’elle avait sur le cœur maintenant, il allait sûrement trouver son discours stupide. Et même pire que ça. Elle posa de nouveau son regard sur le visage de Will, et plissa les yeux pour mieux discerner les traits de ce dernier. Elle fronça le nez, hésita, puis se lança finalement. « Pouah » Lâcha-t-elle soudainement, d’un ton légèrement plus élevé que celui qu’elle avait emprunté juste avant. « Je me sens tout simplement… hm, comment dire ça ? Épouvantablement affreuse. J’ai l’impression d’être enfermée dans un corps qui n’est pas le mien. Je me demande comment tu fais pour me supporter au quotidien, j’ai l’air d’un hippopotame obèse qui a passé sa vie à s’empiffrer de tout et n’importe quoi ». Elle soupira lourdement et se mordit la lèvre. « Et ce cauchemar, Will, ce cauchemar. C’était tellement… étrange. J’étais sur ce lit d’hôpital, et tu n’arrêtais pas de chanter cette chanson… j’avais l’impression de n’entendre que toi ! Et puis, cette satanée sage-femme qui m’annonce des triplés. Des triplés, est-ce que tu imagines ? » Elle leva les yeux au ciel et gonfla les joues. Secouant la tête avec détermination, elle poursuivit ses explications. « Sur ce, mes chers parents ont débarqué tout en hurlant qu’ils espéraient que leurs petits enfants soient roux. Ils sont finalement tombés à la renverse, je crois, après avoir découvert qu’ils étaient noirs… je me suis retourné vers toi et tu étais devenu… ehmm… un autre. Et tu te plaignais de la monstruosité de nos enfants ». Elle avait délibérément choisi de ne pas parler de la première partie de son cauchemar… ni de mentionner la présence de Carl. Mieux valait ne pas mentionner les parties encore plus sombres de ses songes, comme la réapparition soudaine de Carl, Ken, puis de nouveau Carl. Elle jeta un regard affolé à Will, et grimaça. « Tu vois ? En plus d’être immonde, je deviens folle… Mon Dieu… »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 30 Oct - 0:17


« J’ai fait un cauchemar » me répondit tout simplement Emma en haussant les épaules. Cela me rappelait l'époque où j'étais encore haut comme trois pommes. Je refusais d'aller voir mes parents lorsque je faisais des cauchemars. D'un car ils travaillaient tôt le matin et que je savais qu'ils avaient besoin de repos. Lorsque j'allais les réveiller, je m'en voulais ensuite, même si ils me clamaient que c'était ni grave, ni de ma faute. De deux, car j'avais ma façon de vaincre les cauchemars : j'essayais d'imaginer qu'un super héros venait et mettait la pâté aux monstres ou aux méchants qui venaient dans ma tête et m'empêchaient de dormir. J'étais téméraire, mais très courageux non plus, lorsque cela ne marchait pas, je courais me réfugier dans le lit de mes parents. J'avais au moins l'excuse d'avoir essayé. Je souriais doucement en me souvenant de tout ça … J'étais assez proche de mes parents, même si en grandissant j'avais subis les critiques de mon père qui ne cessait de me rabaisser, ne voulant jamais m'aider à garder la tête haute en me motivant ou m'épaulant ne serait-ce qu'un peu. Je lui en avais d'ailleurs longtemps voulu, maintenant je passe au-dessus de ce genre de choses. Mais si une chose est sûre, c'est que jamais je n'agirais comme mon père avec mon enfant. J'essayerais d'être le plus présent pour lui, de le soutenir dans ses choix et de l'aider dans ses passions, même si ce n'est pas la musique qui lui plaît. J'ai bien dit que j'essayerais car il est plus simple de faire des promesses que de les tenir … Je voulais vraiment être un bon père, être à la hauteur pour mon enfant et ne lui apporter que le meilleur seulement la question est : est-ce que j'étais prêt pour un tel rôle ? D'après beaucoup de personnes oui, pourtant je n'arrivais pas à m'en convaincre. Je soupirais doucement. Satanés doutes …

Puis je fus encore pris d'un vent de panique. Ils étaient nombreux ces derniers temps, surtout depuis notre dernière visite chez le médecin qui nous avait déclarait que l'arrivée du bébé était pour bientôt. Bien sûr, lorsque le moment arrivera, il faudra que je sois calme et efficace, rien de pire que de telles paroles pour vous mettre la pression et vous faire perdre votre calme. De plus, lorsque je perds mon calme, je perds mes moyens. Je secouais la tête pour faire fuir toutes ces mauvaises pensées. J'avais eu un moment de frayeur pensant que le bébé venait de choisir son moment pour faire son apparition. Emma me rassurait tout de suite en se rapprochant de moi dans le lit. « Non, le bébé va bien » Je soufflais lourdement me sentant revivre tout à coup. Mes craintes s'étaient soudainement -et momentanément- envolées. Je voyais la main de ma petite-amie se posait sur son ventre. Ma main se posait alors sur la sienne. Emma m'avait déjà prit la main pour la poser sur son ventre à plusieurs reprises pour sentir les quelques coups de pieds que peut donner le bébé de temps en temps. Jamais je n'avais pu le faire avec Terri … Je me souvenais lorsque j'avais accompagné Finn et Quinn, à la première échographie de la jeune fille, avoir vu un homme posait son oreille contre le ventre de celle qui semblait partager sa vie. Je me souvenais également du pincement au cœur que j'avais ressenti en le voyant faire ça. Avec Emma, cela avait été tellement différent … Un sourire béat flottait sur mes lèvres. « Je crois qu’il… ou elle dort » Mon pouce caressait alors le ventre d'Emma dans un geste lent et doux. Je m'excusais alors auprès d'elle d'avoir agit ainsi, bêtement et surtout d'avoir paniqué comme je l'avais fait. « Tu n’as pas à t’excuser, mon chéri… c’est moi, moi qui m’excuse de t’avoir réveillé » Je levais les yeux vers, retroussant ma lèvre inférieure en lui répondant sur un ton léger. « Oh non, ne t'inquiète pas. Je ne dormais pas vraiment en fait, je .. somnolais, voilà c'est le mot. » Quel beau menteur je faisais. De toute façon, même si je dormais, je ne lui en voulais pas, elle pouvait me réveiller a n'importe quelle heure pour me parler. De plus, être réveillé par sa douce voix chantant ''Afternoon Delight'', je ne demande rien de plus -et rien de mieux. Je sentais sa main serrait fortement la mienne, alors que j'essayais d'apercevoir les traits de son visage malgré l'obscurité qui régnait dans la chambre …

Je lui proposais alors de parler de ce qui n'allait pas. Elle ne répondit pas. Je préférais ne pas insister, contredire une femme enceinte qui va bientôt accoucher n'était pas forcément la meilleure des idées. Je gardais alors le silence attendant qu'elle se décide à se confier. « Pouah » lâchait-elle d'une voix plutôt forte ce qui m'arracha un sursaut. Je posais sur Emma un regard inquisiteur et interrogateur. « Je me sens tout simplement… hm, comment dire ça ? » C'était reparti pour un tour ! Emma allait encore me confier qu'elle se sent laide, qu'elle se sent inutile, etc, etc .. J'avais beau lui répéter qu'elle était toujours la plus belle à mes yeux -malgré un nombre de kilos en plus que je ne citerais pas- et malgré tout le reste, elle restait braquée sur son idée. Les hormones, je suppose, ou juste le fait que ce soit une femme … « Vas-y, dis-moi tout Emma, ou plutôt répète moi tout » ajoutais-je sur un ton ironique comme en fond, en commentaire bien placé alors qu'Emma continuait à vider son sac. Je n'étais même pas sûr qu'elle m'entende ... « Épouvantablement affreuse. J’ai l’impression d’être enfermée dans un corps qui n’est pas le mien. » « Ah, ça c'est gênant … » « Je me demande comment tu fais pour me supporter au quotidien » « Oh, je me le demande aussi ma chérie, quel calvaire ! Vraiment ! » « j’ai l’air d’un hippopotame obèse qui a passé sa vie à s’empiffrer de tout et n’importe quoi » « Un hippopotame tu dis ? J'aurais carrément dit une baleine, mais je préfère ta référence .. » Je riais doucement ironiquement. J'adorais taquiner Emma, et voyant qu'elle affichait une moue boudeuse, je déposais un baiser sur sa joue et lui chuchotais « Tu es magnifique, Em, même enceinte. En fait, ça te donne encore plus de charme je trouve. Et c'est normal que tu te sentes grosse, tu es .. enceinte ! » je riais doucement avant de reprendre « Et je te supporte parce que tu me supportes, c'est une sorte d'équilibre, tu vois ? » Je gardais mon regard sur elle, alors qu'elle reprenait toujours en affichant cet air entêté. « Et ce cauchemar, Will, ce cauchemar. C’était tellement… étrange. J’étais sur ce lit d’hôpital, et tu n’arrêtais pas de chanter cette chanson… j’avais l’impression de n’entendre que toi ! Et puis, cette satanée sage-femme qui m’annonce des triplés. Des triplés, est-ce que tu imagines ? » Je la regardais bizarrement. Des triplés ? Mon Dieu … « Non, je préfère ne pas imaginer non.. » Déjà que j'avais du mal à gérer le stress que pouvait apporter un enfant, alors trois, ce serait le comble. J'admirais les couples qui se retrouvaient avec des jumeaux ou des triplés, cela doit être très difficile à gérer, du sport en plus tous les jours … Non, pitié, faites qu'il n'y ai qu'un enfant dans le ventre d'Emma et que les deux autres n'aient pas trouvé de planque je ne sais où. Je riais franchement en la voyant gonfler les joues, ça lui donnait un air plus adorable que d'habitude. Son rêve me paraissait étrange tout de même. « Je n'arrêtais pas de chanter quelle chanson ? » la questionnais-je en fronçant légèrement les sourcils. « Sur ce, mes chers parents ont débarqué tout en hurlant qu’ils espéraient que leurs petits enfants soient roux. Ils sont finalement tombés à la renverse, je crois, après avoir découvert qu’ils étaient noirs… je me suis retourné vers toi et tu étais devenu… ehmm… un autre. Et tu te plaignais de la monstruosité de nos enfants » Je n'avais jamais rencontré les parents d'Emma, mai ça ne saurait tardé je pense avec la naissance de notre enfant. Je souriais franchement avant de répondre « Ils étaient noirs ? Tu m'aurais caché tes origines africaines, Em ? » Je riais tout seul de ma bêtise sur ce coup-là. Elle me regarda, un peu paniquée avant de grimacer légèrement. « Tu vois ? En plus d’être immonde, je deviens folle… Mon Dieu… » Je haussais doucement les épaules avant de dire sur un ton léger. « Tu fais de drôles de rêves, je dois l'avouer, mais ça aurait pu être pire … Ils auraient pu être noirs, roux et avoir mes cheveux bouclés en plus de ça. » Je voulais faire sourire Emma, qu'elle oublie tous les tracas de la grossesse qui la préoccupée tant. Puis elle m'avait réveillé, alors le droit de la taquiner toute la nuit me revenait d'office.
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 30 Oct - 23:04

Emma ne plaisantait pas : elle pensait vraiment ce qu’elle disait et avait en conséquence adopté l’air le plus sérieux qui soit. Cela faisait désormais des jours, ou plutôt des semaines, que son sourire d’ordinaire toujours accroché à ses lèvres disparaissait à chaque fois qu’elle croisait le reflet que lui renvoyait le miroir. A tel point qu’elle avait même décidé d’en enlever quelques-uns ! Fatiguée de se voir à chaque fois qu’elle faisait un pas dans sa chambre, elle avait un jour pris la résolution de décrocher deux des quatre miroirs présents dans la pièce, sans même avertir son petit ami. Elle avait également songé à démonter elle-même l’armoire, puisque les portes de celle-ci étaient en fait constituées de deux grands miroirs, mais lorsqu’elle avait tenté l’expérience et avait fait tomber malencontreusement la porte sur ses pieds, elle s’était rendu à l’évidence et avait tout remis à sa place. En revanche, elle avait accroché deux énormes posters du groupe Journey qu’elle avait trouvé dans un placard au hasard, et qui recouvraient désormais ces satanés miroirs. Certes, niveau décoration on avait connu mieux et elle-même ne pouvait s’empêcher de pincer les lèvres lorsqu’elle voyait ces deux monstruosités, mais c’était toujours mieux que de voir le portrait d’une femme énorme qui la contrariait. Et puis, tant qu’elle ne mettait pas des posters de Cendrillon, Will ne râlait pas, ce qui n’était pas un point négligeable.

Soupirant de plus belle, puisqu’elle ne pouvait décidément pas s’en empêcher cette nuit-là, Emma afficha une moue boudeuse en entendant les premiers commentaires de Will lorsqu’elle se plaignit d’avoir le physique d’un hippopotame obèse. Elle trouvait que cette description lui ressemblait plutôt bien. Imaginez un hippopotame roux avec un ventre énorme et des pulls trois fois trop grands pour elle, et vous obtiendrez la vision d’une Emma Pillsbury enceinte jusqu’aux yeux et dont le corps s’était métamorphosé au même titre que son moral qui en avait pris un sacré coup. Faire les magasins en se concentrant exclusivement sur les rayons maternité était devenu un véritable cauchemar pour la conseillère d’orientation qui ne le supportait pas. Elle admirait celles qui s’y baladaient un grand sourire scotché aux lèvres en se frottant le ventre du bout des doigts, car elle-même ne pouvait s’empêcher d’y aller en trainant les pieds. Elle avait dû dire adieu à ses cardigans de toutes les couleurs, ses jupes impeccablement plissées et même ses sous-vêtements qui, bien entendu, n’étaient plus à sa taille – ce qui représentait peut-être le seul avantage, d’un certain point de vue selon son petit ami. Seules ses broches avaient survécu à son nouveau statut de femme enceinte, et elle les chérissait plus que jamais en conséquence. Oh il y avait également ses chaussures, même si elle refusait de porter des talons, son poids étant bien trop difficile à supporter. Il fallait dire que tous ces kilos supplémentaires ne représentaient pas que des inconvénients en matière de stylisme : il y avait également la fatigue qu’elle entrainait. Emma ne s’était jamais sentie aussi lasse de toute sa vie : à chaque fois qu’elle voulait s’activer en faisant un peu de ménage dans l’appartement, son ventre la gênait et son poids l’épuisait. Au lycée, elle s’était aménagée un peu de confort pour supporter de rester assise pendant de longues heures, et réduisait également ses allées et venues entre son bureau et la salle des professeurs. Quant à ce pauvre Will, et bien il était obligé de suivre la politique de l’abstinence. Emma ne supportait déjà pas de se voir nue dans un miroir, alors pour le reste…

La rouquine fronça les sourcils en entendant les réponses de Will qui se faisait moqueur. Il avait raison cependant : oui, c’était gênant de se sentir dans le corps d’une inconnue ; oui, son quotidien devait être un calvaire depuis qu’il était rentré et avait appris qu’elle était enceinte ; et enfin oui, elle ressemblait davantage à une baleine qu’à un hippopotame. Elle haussa les épaules et leva un sourcil. « Mouais, hippopotame ou baleine de toute façon c’est le même combat. Je reste énorme et hideuse. Une vraie pollution visuelle, je ne le supporte plus. Je crois même qu’on devrait interdire ma présence au lycée jusqu’à ce que j’accouche : ces pauvres enfants, leur faire subir ça au quotidien, quel supplice… » Elle jeta un coup d’œil à Will comme pour chercher un peu de soutien dans ses prunelles brillantes, mais y découvrit à la place des yeux rieurs qui ne firent que renforcer son air contrarié. Si même lui s’y mettait… Il se rattrapa toutefois en approchant ses lèvres de son visage, et en lui déposant un baiser sur la joue. La conseillère leva les yeux au ciel lorsqu’il lui déclara qu’elle était magnifique et qu’il était normal qu’elle soit ronde, puisqu’elle était enceinte. Il lui dit même lui trouver plus de charme comme ça. Emma esquissa un sourire railleur. « Du charme ? Tu trouves que mon ventre façon obus sur le point d’exploser, est charmant ? Je suis désolée, mais tu as de drôles de goûts, mon chéri ».

Emma haussa les sourcils et baissa les yeux vers son ventre. Elle avait si honte d’être dans cet état, elle ne se reconnaissait plus : que ce soit au niveau de son physique ou au niveau de sa nouvelle mentalité. Elle qui respirait d'habitude la joie de vivre et dont le sourire était contagieux était devenue si boudeuse ces derniers temps… elle se vexait pour un rien, et elle félicitait Will d’être encore à ses côtés pour la supporter et la rassurer. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s’était réfugié dans ses bras pour y retrouver un certain réconfort quand plus rien n’allait. Sans lui, elle aurait rapidement disjoncté et ça, elle le savait. En y réfléchissant, elle se demandait même comment elle avait fait pour survivre aux premières semaines qu’elle avait passées seule. Soupirant de plus belle, la jeune femme finit par raconter son rêve – ou plutôt son cauchemar – à Will. Lorsqu’elle lui annonça que la sage-femme lui avait annoncé des triplés, il arrondit les yeux et elle crut l’espace d’une seconde qu’il n’allait pas le supporter. Il se contenta toutefois de lui dire qu’il ne préférait pas imaginer une telle chose, avant de se mettre à rire pour une raison qu’Emma ignorait. Elle le regarda d’un air étrange pendant une seconde, puis secoua la tête d’un air réprobateur. Il lui demanda finalement quelle chanson il chantait et sans s’en apercevoir, la jeune femme esquissa un sourire tout en arborant un air rêveur. « Afternoon Delight… Sur le moment, c’était assez déstabilisant parce que tu sais, je mettais ce bébé… ces bébés au Monde. Mais maintenant que j’y repense, je trouve ça assez ironique, vu le contex… enfin bref, ce n’est pas très important de toute façon ».

Finalement, elle termina la description de son rêve et se tut quelques secondes, repensant aux paroles qu’elle venait de prononcer. D’un air sarcastique, son petit ami lui demanda si elle lui avait caché des origines africaines. Elle se retourna aussitôt vers lui et lui jeta un regard noir avant de lui donner un coup de coude dans les côtes. « Ce n’est pas drôle, tu sais… J’ai déjà vu ça, aux informations : des couples qui avaient des enfants noirs alors que de toute évidence, eux ne l’étaient pas. Or, si cela devait arriver pour nous, mes parents ne s’en remettraient jamais, crois-moi. Et je crois qu’ils m’en voudraient même jusqu’à la fin de mes jours. Quelle horreur ». Will lâcha alors qu’elle avait beau faire des rêves étranges, cela aurait pu être pire : les triplés auraient pu être noirs aux cheveux roux et ondulés. Emma écarquilla les yeux à cette pensée, en restant interdite pendant un moment. Elle aimerait son enfant, qu’il soit blond, roux, ou brun : qu’importait. Mais il fallait avouer que le tableau que lui offrait son petit ami n’était pas des plus esthétiques. Elle remua légèrement dans les draps et serra si fort les doigts de Will entre les siens qu’elle aurait peut-être pu lui casser quelque chose si elle ne s’était pas reprise à temps. « Hm… c’est vrai, ce serait encore pire tu as raison » Elle leva les yeux au plafond et l’observa d’un air songeur. « J’espère qu’il te ressemblera, Will. Je l’imagine comme toi ». Elle fronça les sourcils, et en dépit des moqueries de son petit ami, esquissa un sourire avant de poser ses doigts sur son visage. « Il aurait tes cheveux bruns et bouclés » Dit-elle en enroulant ses bouclettes autour de ses doigts, avant de les faire glisser sur ses pommettes. « Des yeux verts comme les tiens ». Ses doigts parcoururent ses joues puis se figèrent près de ses lèvres. « Et ton sourire ». Elle ne put s’empêcher de soupirer encore une fois, et plissa les yeux. « Oui, je préférerais qu’il soit exactement comme toi »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyMar 1 Nov - 17:32


Je savais que ce n'était pas simple tous les jours pour Emma depuis à peu près neuf mois. C'était d'ailleurs pire depuis que son ventre s'était arrondi. Elle n'arrêtait pas de se dire horrible, pour tout dire elle avait enlevé la plupart des miroirs qui se trouvaient dans notre chambre. Je n'aimais pas qu'elle se plaigne de la sorte en se rabaissant de plus. Quoi de plus normal pour une femme enceinte de prendre du poids et forcément du ventre ? Ce n'est pas pour autant que je la trouve horrible, loin de là. Seulement, j'avais beau lui répéter, rien n'y faisait. Les hormones … Le médecin m'avait prévenu, que la grossesse jouerait sur l'humeur de ma fiancée, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point. Emma qui souriait tout le temps même quand cela n'allait pas était devenue Emma qui se compare à un hippopotame hideux qui ne sourit presque plus. Vivement qu'elle accouche, pensais-je en soufflant doucement. Quand l'enfant sera là, tout ira mieux, son ventre disparaîtra, nos miroirs retrouveront leur place et je ne serais plus réveillé en pleine nuit à cause de ses caprices de femme enceinte têtue -et il n'y aura également plus de politique d'abstinence entre autre .. « Mouais, hippopotame ou baleine de toute façon c’est le même combat. Je reste énorme et hideuse. Une vraie pollution visuelle, je ne le supporte plus. Je crois même qu’on devrait interdire ma présence au lycée jusqu’à ce que j’accouche : ces pauvres enfants, leur faire subir ça au quotidien, quel supplice… » Je ne pouvais m'empêcher de sourire, ses paroles m'amusaient. Je levais les yeux au ciel, elle en faisait un peu trop à mon goût … J'avais décidé de la taquiner un peu plus étant donné que la faire changer d'avis sur elle-même était pour ainsi dire impossible. Emma était également devenue aussi têtue que ce que je l'étais. Désormais, je n'essayais plus de la réconforter avec des mots doux m'étant rapidement rendu compte que c'était de toute façon peine perdue. Je préférais de loin la taquiner, c'était plus amusant et je réussissais parfois -j'ai bien dit parfois- à la faire sourire. J'essayais tout de même de me rattraper de mes légères moqueries en lui disant que malgré son ventre arrondi, je la trouvais magnifique. « Du charme ? Tu trouves que mon ventre façon obus sur le point d’exploser, est charmant ? Je suis désolée, mais tu as de drôles de goûts, mon chéri » Je secouais la tête de gauche à droite, avant de répondre en haussant les épaules comme si cela me paraissait évident. « Je t'aime, Emma, avec ou sans ton obus sur le point d'exploser. »

Je trouvais tout de même son cauchemar étrange. J'espérais juste que les triplés n'étaient pas une prédiction … Je demandais alors à Emma quelle chanson je n'arrêtais pas de chanter, et c'est avec un léger sourire qu'elle me répondit. « Afternoon Delight… Sur le moment, c’était assez déstabilisant parce que tu sais, je mettais ce bébé… ces bébés au Monde. Mais maintenant que j’y repense, je trouve ça assez ironique, vu le contex… enfin bref, ce n’est pas très important de toute façon » Je penchais la tête sur le côté en souriant : cette fameuse chanson. Que de souvenirs, j'avais pourtant l'impression que c'était hier que .. Bref, comme venait de dire Emma, ce n'était pas très important. Je fixais le mur en face de moi, arborant un air innocent avant de lâcher simplement « D'accord, ce n'est pas très important, mais ce n'était pas n'importe quelle chanson non plus … » Je ne pus m'empêcher de sourire une fois de plus. Puis, je demandais à Emma si elle m'avait caché ses origines africaines faisant référence à la couleur de peau des bébés de son cauchemar. Ma fiancée n'apprécia apparemment pas, elle me jeta un regard noir avant de me donner un coup dans les côtes. Je grimaça en étouffant un petit cri de douleur, amusé tout de même par la scène. « Ce n’est pas drôle, tu sais… J’ai déjà vu ça, aux informations : des couples qui avaient des enfants noirs alors que de toute évidence, eux ne l’étaient pas. Or, si cela devait arriver pour nous, mes parents ne s’en remettraient jamais, crois-moi. Et je crois qu’ils m’en voudraient même jusqu’à la fin de mes jours. Quelle horreur » Je fronçais les sourcils, avant de répondre sur un ton sérieux cette fois. « Notre enfant sera comme il est, que cela plaise à tes parents et aux miens, ou pas. Il y a bien sûr très peu de chances qu'il soit noir .. Mais peu importe, je l'aimerais pour ce qu'il sera. » Je gardais le silence quelques secondes avant de demander à Emma, sur un ton hésitant et perplexe. « Tes parents sont si .. durs que ça ? » Je doutais un peu à présent, pour être franc. Je n'avais jamais rencontré les parents d'Emma, et elle n'en parlait que rarement sauf depuis le début de sa grossesse. Apparemment ces derniers attachent beaucoup d'importance à la rousseur. Je soupirais doucement en passant une main sur mon visage encore fatigué. Je sentais les doigts d'Emma se resserraient autour de ma main alors qu'elle remuait sous les draps. « Hm… c’est vrai, ce serait encore pire tu as raison » Je n'attendais que ce genre de réponse de sa part après le tableau de l'enfant noir aux cheveux roux et bouclés que je venais de dresser sans aucun sérieux. Un léger silence s'installa et c'est Emma qui le brisa. « J’espère qu’il te ressemblera, Will. Je l’imagine comme toi » Je tournais mon visage vers elle, non sans un air surpris. Pourquoi ? Et si notre enfant ressemblait à sa mère ? Qu'il avait ses beaux yeux marrons si réconfortants et rassurants et si il avait ses cheveux roux flamboyants -ce qui plairaient énormément à ses grands-parents à entendre Emma. Je croisais son regard, avant que ses doigts ne se posent sur mon visage. Elle esquissait un sourire alors que je fermais les yeux le temps de quelques secondes. « Il aurait tes cheveux bruns et bouclés » Ses doigts jouaient avec mes cheveux avant de se poser sur mes joues avant de descendre jusqu'à mes lèvres. « Des yeux verts comme les tiens » Mes lèvres dessinaient un léger sourire alors que je ne lâchais pas Emma du regard, la voir enfin sourire me fit cet effet. « Oui, je préférerais qu’il soit exactement comme toi » Je fronçais doucement les sourcils, ne quittant pas mon sourire, réfléchissant quelques secondes avant de dire à Emma. « Moi, j'aimerais qu'il soit aussi calme, serein et posé que toi. Car il peut me ressembler physiquement, mais je ne veux pas qu'il soit comme moi enfant. Je posais énormément de problèmes à mes parents … » Je replaçais une mèche des cheveux roux d'Emma derrière son oreille avant de lui demander en souriant doucement. « Pourquoi voudrais-tu qu'il me ressemble ? » Je haussais les épaules, puis m'arrêta avant de souffler. « Quoi que .. Si c'est une fille et qu'elle te ressemble, les garçons passeront leur temps à lui tourner autour. Idée qui ne me plaît pas plus que ça … »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyMer 2 Nov - 4:20

Oui, il n’était pas difficile pour Emma Pillsbury d’imaginer son enfant comme son petit ami. Lorsqu’elle pensait au petit être qui jour après jour grandissait en elle, elle lui accordait toujours de grands yeux verts, qu’importe qu’il soit une fille ou un garçon. Il avait ces grands yeux verts dont la forme était identique à ceux de Will, de toutes petites bouclettes brunes adorables, et un sourire charmeur qui la ferait succomber à coup sûr. La forme de son visage semblait être un duplicata de celui de Will, sans oublier le petit menton si particulier de son petit ami qu’elle retrouvait à chaque fois dans les traits du visage de son bébé. Quant au sexe de l'enfant, Emma n’y avait jamais vraiment accordé la moindre importance, préférant s'en remettre au hasard. Lorsque le médecin avait demandé au couple s’il souhaitait savoir si leur bébé était une fille ou un garçon, ils avaient répondu négativement, préférant avoir la surprise au bout des neuf mois fatidiques. Ce n’était pas une pratique très courante aux États-Unis, là où d’ordinaire les futurs parents préféraient tout contrôler et donc savoir à l’avance le sexe de leur enfant. Ils pouvaient alors peindre la chambre en conséquence : le traditionnel bleu si c’était un garçon, et le rose bonbon pour une fille. Ils choisissaient également le prénom - voire le second prénom - de l’enfant et certains programmaient même à l’avance le jour de son arrivée, comme s’il ne s’agissait que d’un vulgaire rendez-vous que l’on prend pour aller chez le dentiste.

Emma et Will, eux, avaient procédé de manière différente. Très tôt, la conseillère d’orientation avait exprimé l’envie de ne pas connaitre à l’avance le sexe de leur enfant. Will avait été d’accord, après tout ils étaient tous deux unanimes à dire que cela n’avait pas tant d’importance que cela. Ils avaient alors préparé la chambre de leur futur enfant dans des tons neutres qui pourraient plaire autant à une fille qu’à un garçon. Ils avaient envie de prendre leur temps, de ne pas aller trop vite en dépit de leur impatience qui se faisait de plus en plus présente au fil des semaines. Même si pour Emma, qui avait hâte de connaitre le visage de son enfant, l'accouchement restait néanmoins un sujet qui la rendait anxieuse. Se laisser toucher par une bande d’inconnus et mettre au Monde un enfant était une épreuve intimidante à ses yeux, et des plus inquiétantes. Cela jouait aussi sur son humeur qui empirait alors que l’échéance approchait à pas de géant.

Emma afficha une moue boudeuse alors qu’elle repensait à son physique qui faisait tout sauf rêver ces derniers temps – non pas qu’elle se soit déjà sentie irrésistible, mais disons que l’évolution de son corps au cours de ces derniers mois avait été une mauvaise épreuve à passer pour elle. La jeune femme était pourtant loin d’être superficielle : contrairement à la plupart de ses collègues, elle ne regardait pas le nombre de calories inscrit derrière les boites de nourriture pour surveiller sa ligne, mais plutôt sa santé. Elle avait toujours été une femme mince n’ayant jamais connu de problèmes de surpoids, compte tenu de son hygiène de vie irréprochable. Cependant, la prise de poids inévitable ces derniers temps avait énormément affecté son moral. Premièrement, parce qu’elle n’avait jamais aimé le changement et qu’elle préférait le confort de la routine ; or voir son corps évoluer de la sorte était certainement la plus grande transformation de sa vie. Deuxièmement, parce qu’elle ne pouvait plus mettre les vêtements qu’elle aimait tant, ces cardigans pleines de couleurs et ces jupes qu’elle adorait porter se devant d'être malheureusement repoussés au fond de son placard. Enfin, il y avait le regard de Will. Elle était en couple avec lui depuis près d'un an désormais, et elle avait l’impression que si son corps changeait elle ne serait plus attirante aux yeux de son petit ami, et qu’il ne l’aimerait plus. Cela pouvait sembler être digne de la mentalité d’une fille de seize ans, elle ne pouvait pourtant s’empêcher de le penser : c’était plus fort qu’elle. Elle avait besoin de lui plus que jamais, et malgré ça, elle ne pouvait s’empêcher de prendre discrètement quelques distances, physiquement parlant. Elle avait honte de son corps.

Le professeur d’espagnol cessa quelques secondes ses taquineries et lui répéta qu'il l'aimait, avec ou sans cet obus qui lui faisait office de ventre. La jeune femme leva aussitôt son regard vers lui et sonda ses yeux verts qu’elle parvenait désormais à discerner correctement dans l’obscurité. Il semblait sérieux, et pourtant Emma doutait de la véracité de ses propos. Il l’aimait, elle le croyait quand il le lui disait, là n’était pas le problème. Cependant, il n’y avait qu’à regarder l’ex-femme du futur père de son enfant et son type de femme pour savoir qu’il n’était attiré que par les jolies femmes minces. Terri, April… Emma cligna des yeux, préférant ne pas trop penser à ces femmes alors qu’elle était avec son petit-ami... même si ce n'était pas une chose facile. Elle parvint aussi à esquisser un sourire plus ou moins convaincant à l’adresse de Will. Ce dernier sourit à son tour lorsqu’elle mentionna la chanson présente dans son rêve. Fuyant son regard l’espace d’un instant, il lui répondit que ce n’était tout de même pas n’importe pas quelle chanson. Emma arqua un sourcil, réprimant un nouveau sourire. Oh que non, ce n’était pas une chanson banale, elle le savait mieux que quiconque. Cette chanson était inéluctablement associée à leur première fois, elle la représentait même. Ne pouvant s’en empêcher, ses lèvres finirent par dessiner un sourire rêveur. « Hm, certes… Tu marques un point ». Elle croisa son regard et se mordit la lèvre avant de poser ses grands yeux sur le plafond, qu’elle observa d’un air absent. Elle n’était pas près d’oublier cet après-midi-là de sa vie. Un moment des plus terrifiants, mais qui s’était révélé plus… naturel que prévu. Et pourtant, elle avait attendu vingt-sept ans pour passer cette étape qui n’était pas des moindres. La jeune femme passa une main sur son ventre. Et dire que cet afternoon delight avait donné lieu à une grossesse qu’elle n’avait jamais prévu.

Will lâcha un petit cri grave lorsqu’elle lui asséna un coup de coude dans les côtes, et Emma ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel puis de retrouver presque aussitôt le confort de son regard, non sans l’esquisse d’un sourire railleur sur les lèvres. Après tout, ce n’était pas comme s’il ne l’avait pas mérité… D’ailleurs, Will sembla le comprendre puisqu’il reprit sur un ton sérieux qu’il aimerait son enfant quel que soit son physique. La conseillère approuva d’un signe de la tête : elle pensait exactement la même chose. A vrai dire, elle l’aimait déjà. Au début, cela avait été difficile puisqu’elle ne réalisait pas qu’elle était enceinte, surtout quand son petit ami était à New York et qu’elle avait dû en conséquence géré sa grossesse seule sans même le prévenir. Toutefois, depuis que son ventre s’était arrondi, elle avait pris conscience de ce qu’il se passait et elle avait également ressenti des élans de tendresse envers ce petit être qui lui donnait régulièrement des coups de pied dans le ventre. Après tout, ne disait-on pas qu’une femme réalise qu’elle est mère pendant sa grossesse alors que le futur père, lui, ne le comprend qu’à la naissance de l’enfant ? Emma haussa un sourcil à cette pensée : si la première partie de la théorie était vérifiable, elle n’en était pas si sûre concernant la seconde. Will avait l’air d’être conscient qu’il allait devenir père. Et pourtant au vu de son passé, on aurait pu le croire hésitant… ce qui n’était pas le cas.

Ce dernier la tira de ses pensées quand il finit par lui demander d'un air anxieux si ses parents étaient si terribles que ça. Il était vrai qu’il n’avait pas encore rencontré le duo de suprématistes… Emma y avait veillé personnellement. Elle était perplexe à l’idée que ses parents rencontrent le père de son futur bébé, non pas parce qu’elle pensait qu’ils ne l’aimeraient pas. Il était difficile de ne pas aimer Will, même s’il n’était pas roux comme ils l’auraient probablement préféré. Non, Emma était davantage effrayée à l’idée que ce soit Will qui ne s’entende pas avec eux, et en particulier avec sa mère. Les hommes avaient beau rarement apprécier leurs belles-mères, Will en avait hérité d’une qui était plus que particulière… et à vrai dire, elle n’était pas franchement un cadeau. Emma aimait sa mère, mais n’en avait jamais été proche non plus. De plus, elle n’avait pas envie qu’il sache que ses parents étaient des pro-roux qui ne juraient que par l’importance de l’éclat de vos cheveux, et qui ne se sentaient en confiance que lorsqu’ils étaient entourés de roux. Quant à son petit frère, il valait mieux qu’il ne le rencontre jamais non plus, bien que maintenant qu’elle soit enceinte ce serait plutôt difficile à éviter. Wyatt Pillsbury était loin d’être un grand fan de son petit ami, bien au contraire. Emma poussa un soupir et chassa ces pensées de son esprit, tournant le visage vers Will. « Plutôt, oui. Disons qu’ils ont des principes bien particuliers… » Répondit-elle, tout en espérant qu’il ne chercherait pas à en savoir plus sur ce sujet.

Sur un ton rêveur, Emma déclara à Will qu'elle désirait que son futur enfant soit le portrait craché de son père, ce qui sembla surprendre le principal intéressé qui la dévisagea d’un drôle d’air après cette révélation. Emma ne put qu’hausser les épaules : elle pensait réellement ce qu’elle venait de dire. De plus, si ses estimations s’avéraient être correctes, alors son enfant serait des plus adorables. Après quelques secondes silencieuses, Will lui dit espérer qu’il serait aussi calme qu’elle, lui avouant qu’il posait énormément de problèmes à ses parents lorsqu’il était petit. Emma écarquilla les yeux, surprise. Elle ne l’avait jamais imaginé dans la peau de l’enfant rebelle qui en fait voir de toutes les couleurs à ses parents. « Vraiment ? » Lui demanda-t-elle, laissant de côté sa mine boudeuse, désormais intéressée par l’enfance de Will. Elle approcha légèrement son visage du sien tout en scrutant ses prunelles avec intensité. « Tu ne m’en as jamais parlé ». Elle plissa subtilement les yeux tout en jouant avec les doigts de son petit ami sous la couverture. « Je suis intéressée, je dois dire. Tu ne voudrais pas me raconter… ? Je veux connaitre les péripéties de William Schuester, l’enfant terrible de Lima » Murmura-t-elle, son souffle s’écrasant sur la peau de son petit ami. Elle leva les sourcils d’un air suggestif, tandis qu’elle trépignait d’impatience à l’idée de connaitre le passé de Will-le-téméraire. Avant de lui répondre cependant, le professeur d'espagnol lui demanda pourquoi il voulait que leur enfant lui ressemble. Emma fit la moue, secouant légèrement la tête comme si cela semblait évident. « Parce que si ce petit être te ressemble alors il sera parfait, tout simplement »

L’ébauche d’un sourire timide apparut sur ses lèvres délicates. Se repositionnant correctement tout en restant gênée par son ventre, elle réduisit de nouveau l’espace infime qui les séparait alors que les doigts de Will attrapèrent avec finesse l’une de ses mèches rousses qu’il écarta de son visage. Il finit par ajouter que si l’enfant ressemblait à Emma et qu’elle était une fille, alors les aspirants se feraient nombreux autour d’elle, ce qui l’embêtait. La conseillère sourit, puis eut un petit rire léger en réponse à ces nouvelles paroles. « Ne dis pas de bêtises, Will. Tu veux vraiment que je cite le nombre de mes soi-disant prétendants ? Si tu veux, c’est faisable, mais cela te ferait plus rire qu’autre chose je pense ». Elle avait raison, et elle pouvait le prouver : elle était loin d’avoir un passé sentimental de femme fatale, c’était même tout le contraire : ses « conquêtes » se comptaient sur les doigts d’une seule main, voire de deux doigts seulement puisque Ken Tanaka n’avait pas vraiment été un candidat sérieux. Même si ce fut le seul à l’avoir demandé en mariage et qu’elle avait failli se faire passer la bague au doigt par l'ex coach des Titans, elle ne l’avait jamais laissé la toucher. En revanche, avec Carl cela avait été sérieux… ce qui faisait donc deux hommes importants dans toute une vie. Oh, bien entendu, elle n’en avait jamais demandé plus, mais de là à dire qu’elle attirait les garçons, il y avait une sacrée différence. Elle posa néanmoins son front contre celui de Will, et lui adressa un sourire. Fermant les yeux l’espace de quelques secondes, elle les ouvrit finalement et frôla la joue de son petit ami de sa main libre. Étrangement, le tournant que prenait cette conversation l’avait apaisée, son cauchemar comme sa mauvaise humeur étant mis de côté temporairement. « Mais ne change pas de sujet, s’il-te-plait. Je veux entendre ces fameuses histoires à propos de ton enfance… »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 6 Nov - 16:45


Était-ce une petite fille ou un petit garçon qui allait faire son apparition dans notre vie ? Telle était la question, en réalité. Avec Emma, nous avons décidés de garder la surprise. Elle avait proposé l'idée de ne rien savoir avant l'accouchement et j'avais trouvé que c'était d'ailleurs mieux comme ça. Cela laissait un effet de surprise, certes l'attente était longue pendant les neuf mois, mais j'étais sûr et certain que cela en valait la peine … Maintenant qu'Emma disait qu'elle voulait que notre enfant me ressemble sous tous les points, j'osais également y penser. Si il était roux cela ferait apparemment plaisir aux parents d'Emma .. Je secouais la tête, cela ne servait à rien d'imaginer, on serait de toute façon bientôt fixés. Quoi qu'il en soit, peu importe le sexe de l'enfant. Fille ou garçon, cela m'importait peu. Quant au prénom, nous n'y avions que vaguement réfléchis, ne sachant pas le sexe de l'enfant, il était difficile de trouver un prénom définitif. C'est donc dans des tons ni féminins, ni masculins que nous avons décoré la chambre de l'enfant qui n'allait pas tarder à faire son apparition. Je souriais doucement en fixant Emma d'un regard doux. L'accouchement lui faisait peur, je le sentais et le comprenais très bien. Je caressais doucement le dos de sa main à l'aide de mon pouce, comme pour la réconforter. De plus, son cauchemar semblait l'avoir démoralisée plus que ce que le faisait son ventre arrondit tout seul, d'habitude. Rapidement le sujet se dévia sur mon enfance …

Il y avait beaucoup d'histoires à raconter pour en fin de compte très peu de choses à dire. En vieillissant, j'avais énormément changer de comportement, j'étais devenu plus calme et plus sérieux. Il était sûrement difficile de m'imaginer comme un enfant perturbant et hyperactif pour Emma, mais c'était bien ce que j'étais quelques années plus tôt. Mes parents avaient beaucoup de mal à me garder assis à table ou encore couché dans mon lit quand j'avais décidé que je n'avais pas sommeil. « Plutôt, oui. Disons qu’ils ont des principes bien particuliers… » Je soupirais. Cette phrase ne me rassura pas, loin de là. Si notre enfant me ressemblait pour ce qui était du physique et qu'il était brun et non pas roux, cela les dérangerait sûrement. Mais si en plus de cela, il était l'enfant farceur que j'avais été, je voyais déjà les parents d'Emma se tirer les cheveux. Cela m'arracha tout de même un sourire amusé. Mes parents m'avaient souvent raconté toutes les bêtises que j'avais pu faire auparavant … Emma ne semblait pas me croire lorsque je laissais sous-entendre que j'avais été un enfant plutôt rebelle. Mes sourcils se fronçaient doucement lorsque ma fiancée rapprochait son visage du mien, laissant paraître une certaine intensité dans son regard brun qui m'avait toujours fasciné. « Tu ne m’en as jamais parlé » Je souriais doucement, hochant rapidement la tête en lui répondant. « Et c'est très bien comme ça, je t'assure » Je sentais ses doigts enlaçaient les miens sous la couverture, alors que mon regard restait plongé dans le sien. « Je suis intéressée, je dois dire. Tu ne voudrais pas me raconter… ? Je veux connaître les péripéties de William Schuester, l’enfant terrible de Lima » Il y en aurait tellement à raconter, que je ne saurais laquelle choisir. Je secouais doucement la tête, ne voulant pas vraiment en parler. Emma s'en servirait certainement pour me taquiner de temps en temps, si l'enfant était comme moi. ''On se demande de qui il tient !'' Je la voyais déjà venir à vouloir tout savoir si mon passé d'enfant difficile. Enfant, je ne voulais jamais dormir, je bougeais, dansais, chantais et remuais tout le temps, ne tenant pas en place. Ma mère n'arrivait jamais à me canaliser, il n'y avait que mon père et sa guitare qui y parvenait. L'instrument à cordes m'avait toujours fasciné. Mon amour pour le ukulélé que je possédais aujourd'hui venait peut-être de là, d'ailleurs. Je n'oublierais pas de l'utiliser pour calmer mon enfant. Changeant de sujet -pour ne pas répondre à la question-, je demandais à Emma pourquoi est-ce qu'elle voulait que notre enfant me ressemble. « Parce que si ce petit être te ressemble alors il sera parfait, tout simplement » J'étais loin d'être parfait, avec tous mes défauts, mais je ne voulais pas contredire Emma. Je souriais légèrement : nous serions de toute façon bientôt fixés.

Je devais bien l'avouer, j'avais peur d'être un père trop protecteur, ce qui pouvait être vu tel un défaut, mais aussi comme une qualité. Cela me rappelait une phrase qui disait qu'une fille finissait par épouser un homme comme son père, ce qui sur certains points m'effrayait légèrement. Oui, si c'était une fille, je veillerais personnellement sur elle. Je me frappais intérieurement à penser ça. Bien sûr que non. Quoi que comme je venais de le dire, si notre fille ressemblait à sa mère, beaucoup de garçons viendraient se présenter sur le pas de notre porte. « Ne dis pas de bêtises, Will. Tu veux vraiment que je cite le nombre de mes soi-disant prétendants ? Si tu veux, c’est faisable, mais cela te ferait plus rire qu’autre chose je pense » En y pensant, Emma n'avait pas tort, mais à mes yeux, elle était ce qui se rapprochait le plus de la perfection dans ma vie. Je riais doucement, penchant ma tête sur le côté en direction de la rouquine. « Je pense les connaître, merci. Les autres hommes ne savent pas la chance qu'ils ont laissée passer. Et je m'en réjouis, tant pis pour eux.. » J'avais vu qu'elle avait encore une fois laissé une certaine distance entre nous, je déposais alors un baiser furtif sur ses lèvres avant de passer mon bras derrière elle, me rapprochant d'elle par la même occasion. Elle agissait de la sorte depuis que son ventre avait son apparition, et j'avais beau tout lui dire, elle n'écoutait rien. La grossesse l'avait rendue aussi têtue que moi. Elle posa son front contre le mien, alors que mes lèvres s'étiraient dans un sourire. Je fermais les yeux, sentant la main d'Emma frôlait ma joue. « Mais ne change pas de sujet, s’il-te-plait. Je veux entendre ces fameuses histoires à propos de ton enfance… » Je souris en entendant Emma remettre le sujet de mon enfance sur la table, sans ouvrir les yeux pour autant. Je soufflais doucement, ouvrais les yeux et posais mon menton sur l'épaule d'Emma. « Hm .. Il y en a tellement. » Je riais doucement en fixant un point invisible, essayant de me souvenir d'une histoire que m'avait raconté mes parents. « J'étais hyperactif, je devais tout le temps faire quelque chose, je ne savais pas resté calme. J'étais plutôt maladroit aussi, puis je cherchais toujours à pousser mes parents à bout … jouer avec les limites .. » Je souriais doucement en me souvenant de quelque chose. « Je me souviens que gamin, je détestais aller au magasin, alors je prenais ça comme un jeu. Cache-cache ou loup touche-touche, cela devait dépendre de mon humeur. » commençais-je en rigolant doucement. « Je vois encore mes parents me courir après entre les rayons. » Je caressais doucement la main d'Emma, ramenant nos mains enlacées sur les draps, les fixant, un sourire aux lèvres avant de reprendre mon récit. « Et la menace ''si tu ne reviens pas tout de suite, on part sans toi'' ne marchait pas avec moi, bien sûr. » Pitié, faites que notre enfant ne soit pas comme je l'étais ...

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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 6 Nov - 20:54


Emma laissa ses paupières retomber devant ses yeux un instant. Le souffle chaud de Will sur sa peau la réconfortait et l’espace d’une seconde elle parvint à effacer ses craintes, à gommer cet état de panique presque omniprésent qui la submergeait lorsqu’elle pensait à ce qui l’attendait. Ce cauchemar avait été loin d’être innocent, après tout. Maintenant qu’elle y repensait, les choses prenaient un sens. Ce mariage qui tournait mal n’était qu’une métaphore pour représenter sa hantise de voir son couple avec Will s’effondrer du jour au lendemain. Elle l’aimait tellement que la seule idée de pouvoit le perdre la mettait dans tous ses états. Leur relation n’était pas qu’une petite amourette passagère, cela faisait longtemps que la conseillère s’était rendu compte des sentiments qu’elle éprouvait à l’égard du professeur d’espagnol. Bien avant qu’il ne le réalise à son tour, elle s’était entichée de lui tout en sachant pertinemment qu’il n’était pas libre. Des jours et des nuits durant, elle avait pensé à lui en songeant au confort que devait procurer son étreinte ; pensé à lui en ne pouvant faire disparaitre cet amour qui se faisait grandissant. Plus tard, lorsqu’elle avait consenti à sortir avec son dentiste, elle avait pensé être capable d’oublier son premier amour. Elle avait fait de son mieux, avait évité ses longs regards qui en disaient longs sur ses remords, avait essayé de s’investir au maximum dans son nouveau couple dans le seul but de l’oublier, lui. Et voilà où ça l’avait finalement menée : incapable de fuir un amour qu’elle ne parvenait à taire, elle se retrouvait désormais dans les draps de son petit-ami, portant cet enfant qui était le fruit de leur amour. Oui, le mariage qui était apparu dans son rêve devait sonner comme la suite logique pour eux. Et ce qu’il s’était passé dans la suite de son cauchemar n’était qu’une façon de représenter la peur logée en elle. Parce qu’elle ne pouvait pas se permettre de le perdre.

Quant à l’accouchement, Emma l’avait compris : cela avait un rapport avec l’échéance qui avançait et qui la terrorisait. La crainte à l’approche de la mise au Monde de son enfant, celle qu’elle s’efforçait de ne pas trop exposer à Will pour éviter qu’il ne s’inquiète. Soupirant légèrement, Emma ouvrit lentement les yeux et croisa le regard vert de son petit-ami qui l’observait lui aussi. Il laissa un soupir lui échapper lorsqu’elle aborda le sujet de ses parents, que lui n’avait toujours pas rencontré malgré leur douze mois de liaison. Et puis, elle finit par démontrer un certain intérêt pour Will lorsqu’il lui avoua qu’il n’était pas réellement un enfant de cœur, petit. Les sourcils du professeur d’espagnol se plissèrent, et il ajouta qu’il valait mieux qu’elle ne connaisse pas ces histoires. Pourtant, Emma n’était pas près d’abandonner ses questions. Elle mourrait d’envie que Will lui dresse un portrait détaillé de l’enfant qu’il avait été, bien des années auparavant. Emma, elle, n’avait absolument rien à cacher. Il savait déjà qu’elle avait été une enfant calme et posée. Pas vraiment du genre à causer le moindre problème à ses parents, et en réalité c’était plutôt le comportement de ses parents qui avait été un problème pour elle. A la naissance de son petit frère, elle avait souvent été mise à l’écart, Rusty et Rose étant bien trop occupés à essayer de canaliser l’énergie du petit Wyatt pour voir qu’elle aussi développait un complexe, une phobie qui méritait toute leur attention. Mais Emma ne s’était pas manifestée, se contentant de faire profil bas tout en restant dans son coin. A y réfléchir, il vaudrait peut-être mieux que l’enfant qu’elle portait ait l’énergie et la volonté de son père plutôt que le mutisme et la discrétion dont elle avait fait preuve.

Will ne répondit pas aux questions d’Emma et s’empressa de reporter son attention sur les paroles de la jeune femme concernant son envie de voir son fils ou sa fille ressembler à son père. Il lui adressa un sourire sans ajouter un mot, et sa petite amie posa son regard sur ses lèvres. Elle avait envie de réduire cet espace infime qui les séparait, et mettre un terme à ces mois durant lesquels elle avait imposé une distance entre eux à cause de son physique peu avantageux. Elle n’aurait jamais cru pouvoir éprouver un jour cette envie particulière qui l’avait effrayée presque toute sa vie. Et pourtant, avec Will c’était différent et elle avait presque hâte de retrouver ses formes d’origine pour rattraper le temps perdu. Elle avait besoin de lui, besoin de ses mots comme de sa présence physique. Se rendant compte qu’elle fixait les lèvres de Will avec un peu trop d’intensité peut-être, elle leva le regard vers lui, comme prise en faute. Elle s’éclaircit la gorge d’un air discret, puis attendit avec impatience qu’il reprenne la parole pour effacer les dernières pensées qui lui avaient traversé l’esprit.

Heureusement pour elle, il finit par reprendre la conversation en parlant des prétendants dont Emma avait fait allusion un peu plus tôt. Il lui dit qu’il pensait connaitre leur identité, et que ces hommes ne savaient pas la chance qu’ils avaient laissé filer. Emma leva un sourcil, sceptique. En réalité, sa relation avec Ken comme celle qu’elle avait partagée avec Carl s’étaient toutes les deux terminées de la même façon : ils n’avaient pas su supporter le regard que la conseillère posait sur Will, témoin d’un amour qui malgré tous ses efforts ne parvenait à s’éteindre. Elle était responsable de ces ruptures, et si la première avait semblé logique, la seconde avait été douloureuse et accompagnée d’un bon nombre de remords de sa part. Poussant un soupir elle se laissa attirer dans les bras de Will avant d’accueillir son baiser, non sans un petit soupir de satisfaction.

La jeune femme pressa son front contre le sien et ne put s’empêcher d’embrasser doucement les lèvres de son petit ami, de son propre chef cette fois. Puis d’une voix posée, elle lui demanda de ne pas changer de sujet et de lui raconter ces fameuses histoires de son enfance. Will esquissa un sourire et posa son visage sur son épaule. Emma ouvrit alors grand les oreilles, accueillant les histoires de son petit ami avec amusement. Il était étonnant de constater à quel point le petit Will lui rappelait son propre frère lorsqu’il était enfant. Casse-cou qui ne cessait de courir et de sauter partout sans se soucier des conséquences de son acte, Wyatt avait pendant longtemps été un enfant terrible. Elle ne comptait plus les fois où elle avait été la victime de ses jeux, à vrai dire. Elle ne fit pourtant pas la moindre allusion à son frère cadet devant Will. Les deux hommes ne s’étaient jamais rencontrés, mais Emma savait que son frangin ne portait pas dans son cœur l’homme avec qui elle partageait sa vie. Will se mit à caresser sa main, apaisant encore plus Emma qui en oublia ses comparaisons.

« Hmm » Commença-t-elle avant d’ouvrir les yeux, se rendant compte qu’ils s’étaient fermés sans qu’elle ne s’en rende compte. « J’ai toujours pensé que tu étais plutôt le genre d’enfant faisant la fierté de ses parents en étant calme et bon élève. Et pourtant, j’aime t’imaginer comme un petit rebelle de première ». Elle retira l’une de ses mains à moitié endormies du dessous des draps et la posa sur l’épaule de Will. Dans un murmure, elle poursuivit. « Je suis certaine que tu étais aussi le Casanova de la cour de récré, je me trompe ? Les filles étaient sûrement en admiration devant le tyran de la classe, c’est toujours le cas. Et puis, tu devais être terriblement mignon en étant enfant. De jolies bouclettes, un regard vert troublant… Je suis sûre que si j’avais été dans ta classe, je serais immédiatement tombée folle amoureuse de toi ».

Elle rit légèrement à cette pensée. A vrai dire, cela leur aurait évité de perdre tant de temps… ou peut-être pas. Emma caressa du bout des doigts l’oreille de son petit ami avant de reposer ses doigts dans son cou. Elle recula légèrement le visage pour pouvoir le regarder dans les yeux puis elle esquissa un sourire. Ses doigts glissèrent finalement sur son torse et elle plaça sa main contre son cœur, sentant ce dernier battre en rythme sous ses doigts délicats. Elle posa son front contre le sien comme elle l’avait fait quelques secondes plus tôt. « Will… » Dit-elle dans un souffle. Elle s’interrompit soudainement en sentant un coup de pied dans son ventre. Ils avaient visiblement réveillé le petit bébé, mais Emma ne se plaignit pas de ce coup qu’il lui donnait. Elle aimait le sentir s’agiter en elle. Reportant son attention sur son petit ami, elle plissa les yeux sans pouvoir se détacher de son regard hypnotisant. « Il faudra que tu me tiennes la main. Tu sais… quand il arrivera. Je ne pourrais pas le faire sans toi, je… j’en serai incapable ». Elle serra avec force la main de son petit ami dans la sienne, comme pour appuyer ses propos. Le bébé lui donna un nouveau coup de pied et elle serra les dents. Elle avait si hâte qu’il arrive enfin.


Dernière édition par Emma Pillsbury le Sam 19 Nov - 6:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyMar 15 Nov - 23:16


C'était dingue comme tout était allé si vite. J'étais en couple depuis douze mois avec Emma. Déjà. Je ne voyais pas le temps passé à ses côtés. Puis je devais dire qu'avec sa grossesse le temps m'avait long, mais en regardant de plus près, tout s'était enchaîné à une vitesse folle. Nous allions bientôt porter le statut de parents, l'arrivée de l'enfant approchait à grands pas. Cela s'était passé si vite qu'en fin de compte, c'est à peine si l'on a le temps de se questionner, de se remettre en question ou de paniquer. Je ne parle pas pour Emma pour qui tout cela a dû être plus difficile que pour moi tout s'était plutôt bien déroulé. Ce que je veux dire c'est que je n'avais pas de nausées, de dépenses a faire en pantalons trop larges ou ni même de ventre ressemblant à un obus, selon les dires de la rouquine. Je n'imaginais même pas à quel point ces neuf mois savaient été éprouvants pour ma petite-amie. Malgré tous mes efforts pour lui rendre la vie plus facile, je ne pouvais rien faire, réellement, pour l'aider à part la soutenir. Je sentais Emma se refermer à cause de l'échéance qui arrivait. Je n'imaginais pas à quel point cela devait être stressant pour elle. Je pouvais faire tout ce que je pouvais, je ne pouvais décidément pas me mettre à la place d'Emma. Mon regard se posait doucement sur son ventre, bientôt le stress et la peur s'en iront pour laisser place au bonheur et à la joie. Cette pensée m'arrachait un léger sourire. Depuis le temps que j'attendais ce moment. Enfin. Nous y étions presque …

Contrairement à l'enfant sage et calme que devait être Emma, j'étais une vraie pile électrique haute comme trois pommes. Il était impossible de me demander de rester tranquillement assis sur ma chaise, il fallait à tout prix que je fasse quelque chose. Soit mes pieds se balançaient avec force dans le vide, soit j'attrapais tous les objets à porter de main, soit je tapais le rythme d'une chanson qui me plaisait sur la table à l'aide de mes petits doigts … Il était tout simplement impossible de me dire de ne rien faire. Souvent on avait dit à mes parents que cela me passerait en grandissant, et effectivement c'est ce qu'il s'est passé. Un peu avant l'adolescence, j'ai mûri et appris à canaliser toute cette énergie, surtout lorsqu'à l'école je participais aux nombreuses activités sportives. Apparemment Emma ne m'avait pas imaginé comme ça. J'avais énormément changé. Puis je déclarais à Emma que ses rares prétendants, Carl et Ken, avait laissé filer une chance unique avec la rouquine. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi, avais-je presque envie de dire. A présent, je ne me voyais pas autrement qu'avec la conseillère d'orientation. Si j'avais des projets ou des envies, je ne les imaginais qu'à ses côtés. C'est pour cela que ma plus grosse crainte, maintenant, était de la perdre. Après tout, tout peut arriver, malheureusement ... Mais je préférais chasser ces idées de mon esprit, d'un geste vif de la tête, alors que mon regard se relevait vers celle avec qui je partageais désormais ma vie.

Le front d'Emma se colla contre le mien, et cette dernière avança son visage du mien afin de réduire l'espace qui existait entre nos lèvres. Il était rare, ces derniers temps, que ce soit elle qui fasse le premier pas. Je la sentais moins sûre d'elle, moins confiante .. J'en avais déduis que tout cela était dû à la grossesse et à tous les changements entraînes par celle-ci. C'est ce moment qu'elle choisit pour essayer d'en savoir un peu plus sur mon enfance. Je souriais doucement à Emma. Elle savait quels moments choisir et comment s'y prendre pour me faire parler : elle me connaissait trop. Je posais mon visage sur son épaule, sentant sa peau chaude contre ma joue. Je lui racontais une anecdote qui m'avait marqué en caressant doucement le dos de sa main, dans un geste doux. « Hmm » Je levais lentement mon regard vers Emma sans quitter son épaule. Je ne voulais plus la lâcher maintenant que j'avais réussi à m'approcher d'elle sans entendre une remarque envers son ventre. « J’ai toujours pensé que tu étais plutôt le genre d’enfant faisant la fierté de ses parents en étant calme et bon élève. Et pourtant, j’aime t’imaginer comme un petit rebelle de première » Je souriais franchement à sa dernière phrase. Je n'avais jamais vraiment été la fierté de mes parents. Mon père n'avait jamais pris la peine de m'encourager dans mes projets ou mes ambitions, préférant me rabaisser à la place. Cela m'avait été à me forger ce caractère si têtu. Je savais ce que je voulais et même si personne n'était d'accord avec moi, je défendais mes idées jusqu'au bout. Je sentais la main d'Emma se posait sur mon épaule alors qu'elle reprenait la parole. « Je suis certaine que tu étais aussi le Casanova de la cour de récré, je me trompe ? Les filles étaient sûrement en admiration devant le tyran de la classe, c’est toujours le cas. Et puis, tu devais être terriblement mignon en étant enfant. De jolies bouclettes, un regard vert troublant… Je suis sûre que si j’avais été dans ta classe, je serais immédiatement tombée folle amoureuse de toi » Je l'entendis rire légèrement, je fis de même, fixant nos mains enlacées sur les draps. Je secouais la tête de gauche à droite avant de lui répondre dans un même murmure. « Non, du tout. Tu sais très bien que je ne suis pas comme ça .. Je dois avoir des photos de moi gamin qui traînent par là. » Mon nez jouait avec le creux de son cou, alors que je reprenais. « Je suis sûr que tu étais adorable, enfant, avec tes longs cheveux roux et tes beaux yeux bruns. » Je lui lançais un sourire franc avant de soupirais doucement. Il était loin le temps des bacs à sable … Je sentais les doigts d'Emma glisser sur ma joue après avoir frôler mon oreille, dans un geste tendre. Soudainement, elle se recula, je me redressais légèrement et la fixais, alors que son regard brun me scrutait. Son front se reposait contre le mien, alors que je fermais les yeux un instant. « Will… » J'ouvrais doucement les yeux, plongeant mon regard dans le sien. Il y eu un court silence, avant qu'elle ne reprenne. « Il faudra que tu me tiennes la main. Tu sais… quand il arrivera. Je ne pourrais pas le faire sans toi, je… j’en serai incapable » Cela sonnait comme une évidence pour moi. Je serais là pour la soutenir, ce n'est même pas une question, mais une affirmation. Je m'appuyais sur mon coude et posais un regard protecteur sur ma petite-amie, avant de doucement lâcher sa main pour caresser sa joue. « Bien sûr, Em. Je serais là pour toi .. pour vous. » J'accompagnais mes paroles d'un geste en posant ma main sur le ventre d'Emma. Je sentis alors un des nombreux coups de pieds de l'enfant, qui se faisaient plus nombreux à l'approche de l'accouchement. Nous avions dû le réveiller. Un sourire fit son apparition sur mon visage sans que je m'en aperçoive. « Je le sens bouger .. » Mes yeux ne lâchaient plus ma main posée délicatement sur le ventre d'Emma.
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptySam 19 Nov - 6:25


Oui, Emma avait hâte que son enfant arrive enfin. Au revoir, mauvaise humeur quotidienne, crises de panique et ventre façon obus sur le point d’exploser ! Emma ne regretterait pas vraiment cette période durant laquelle elle avait été si peu supportable. De sa vie, jamais elle n’avait été aussi grincheuse et boudeuse. Elle dont le sourire était habituellement figé sur ses lèvres alors que ses yeux pétillaient de malice et de dynamisme, avait petit à petit perdu son caractère jovial qui avait été remplacé par une humeur lunatique qui la faisait passer du rire aux larmes en l’espace de quelques secondes seulement. La conseillère ne plaisantait pas quand elle disait à Will que sa vie avait dû être un calvaire au cours de ces derniers mois : la supporter dans cet état-là devait être tout sauf réjouissant. Le pire était qu’Emma s’en était rendu compte. Au fil des semaines, elle s’était elle aussi détesté d’agir ainsi sans pour autant parvenir à changer son comportement. Elle s’en voulait énormément : Will ne méritait pas une petite amie qui passe ses journées à se sentir mal dans sa peau et à regarder son ventre grossir avec pessimisme. Et si jamais le professeur d’espagnol avait un jour songé à avoir une grande famille, il était sûrement revenu sur cette décision au cours de ces derniers mois !

Heureusement pour elle comme pour lui, l’arrivée du bébé ne devait plus tarder et les choses devraient rentrer dans l’ordre incessamment sous peu. Cet enfant synonyme de miracle troublerait bien sûr leur vie : ils auraient tous les deux de nouvelles préoccupations. Emma appréhendait énormément le fait d’être mère et même s’il arrivait qu’elle en parle, elle essayait de dissimuler ses craintes du mieux qu’elle le pouvait, ne voulant pas ennuyer davantage son petit ami qui subissait déjà suffisamment ses sautes d’humeur sans qu’elle n’en rajoute une nouvelle couche. Alors, la seule chose qui parvenait à la rassurer quand elle prenait peur était sa certitude que Will, contrairement à elle, serait un père merveilleux et qu’il arriverait peut-être à rattraper les erreurs qu'elle ferait.

Emma n’avait aucun mal à imaginer celui qui partageait désormais sa vie dans le rôle de père. Il voulait un enfant depuis si longtemps qu’après tout, il avait dû s’y préparer. Aussi, quand elle imaginait Will avec leur futur bébé, elle le voyait toujours très protecteur, bienveillant et amusant. Si c’était un garçon, il serait peut-être plus sévère avec lui, ce qui ne l’empêcherait pas de le faire rire aux éclats, de lui apprendre à faire des passes de baseball, ou de lui enseigner l’art de la musique. Si au contraire, il s’avérait que c’était une fille, alors il se laisserait sûrement davantage attendrir par elle, agirait comme un véritable papa poule qui veillerait sur elle en permanence, et il était même possible qu’il lui transmette sa passion pour le chant. Pour elle, cet enfant serait une sorte de duplicata de Will qu’il admirerait et prendrait comme exemple. C’était la seule chose dont Emma était à peu près certaine, ce qui l’aidait à se consoler quand elle se disait qu’elle, au contraire de son petit ami, aurait sûrement plus de difficultés à être une bonne mère.

Soupirant tout en secouant légèrement son visage, la jeune femme remua doucement sur les draps avant de s’immobiliser. Elle ferma les yeux un instant, laissant le souffle de Will sur sa peau l’apaiser. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas été si proches, pour la simple et bonne raison que cette fois-ci elle l’avait autorisé à l’approcher plus que d’habitude. Elle était toujours aussi honteuse de ses formes embarrassantes qui étaient tout sauf attirantes, mais elle avait besoin de réconfort, du soutien et de la tendresse de son petit ami. Alors tant pis pour cette fois, elle mettait le peu de fierté qu’elle avait de côté et lui tendait les bras.

Les doigts de Will caressant le dos de sa main arracha un nouveau soupir à la jeune femme. Elle ouvrit de nouveau les yeux et se rapprocha encore de lui. Le professeur d’espagnol lui raconta alors qu’il était loin d’être le petit tombeur de ses dames, avant d’ajouter qu’il devait avoir des photos de lui plus jeune. Ce dernier détail ne passa pas inaperçu aux yeux d’Emma, qui ne put s’empêcher d’imaginer de nouveau le petit Will au cours de ses plus jeunes années. A vrai dire, il n’était pas difficile pour elle d’en dresser le portrait puisqu’il coïncidait avec celui qu’elle faisait de son futur enfant s’il s’avérait que c’était un garçon. « Je veux ces photos… non, en fait je les exige même » Murmura-t-elle d’un air déterminé avant de laisser son rire cristallin résonner encore une fois dans la chambre. « J’irai les réclamer à tes parents s’il le faut, tu sais. De toute façon, maintenant que je porte leur futur petit fils ou petite fille, ils ne peuvent rien me refuser j’en suis certaine ».

Sentant Will remuer le visage contre sa peau, elle se tut une seconde, levant les yeux vers le plafond. Pour une fois, elle se sentait bien. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait plus ressenti cette impression de plénitude, et autant dire qu’elle l’accueillait avec plaisir. Cela ne pouvait annoncer que de bonnes choses : bientôt la fin de semaines grises qui l’avait poussée à prendre un peu de recul et à se renfermer sur elle. Plus important encore, Will ne l’avait pas quittée et l’avait même supportée, quant au bébé qui était sur le point d’arriver, il ne ferait que renforcer l’amour qu’elle lui portait.

Will lui confia alors être certain qu’elle aussi était mignonne en étant jeune, ce à quoi l’intéressée répondit par un haussement d'épaules. Non, elle n’était pas spécialement jolie lorsqu’elle était enfant. Elle se souvenait être souvent seule dans la cour de récréation, son caractère timide la poussant à regarder les petites filles extraverties s’amusant ensemble loin d’elle, sans qu’elle ne prenne part aux festivités. Les garçons ne s’intéressaient à elle que pour lui tirer les cheveux ou à s’amuser de ses cheveux « orange » comme ils aimaient les qualifier. Eh oui, elle était bien loin du caractère sociable, rebelle et séduisant de Will. Elle était même presque l’opposé de celui-ci et peut-être même qu’il aurait été le premier à se moquer d’elle s’ils avaient été dans la même classe.

« Non, pas vraiment » Se contenta-t-elle de répondre, se renfermant légèrement sur elle-même. Si Will était disposé à lui montrer les fameuses photos qui dataient de sa jeunesse, elle n’était pas prête d’en faire autant. Oh, bien sûr, s’il venait à rencontrer ses futurs beaux-parents –si toutefois ils se mariaient un jour- ces derniers se feraient un plaisir de les lui montrer… Elle imaginait déjà les commentaires acerbes de sa mère, et l’admiration qui percerait la voix de son père en parlant de ses « magnifiques » cheveux roux. Autant dire qu’elle n’avait aucune envie que ce genre de rencontre se produise, même si au plus les semaines passaient, au plus elle se disait que ce serait inévitable : elle ne pouvait tout de même pas priver ses parents de la compagnie de leur petit-fils (ou petite-fille), surtout après qu'ils aient passé tant d’années à en réclamer un.

Emma posa alors son visage contre celui de Will tout en écartant ses parents de ses pensées. Le regard de Will était ancré au sien et cela lui donna suffisamment de courage pour lui avouer qu’elle ne parviendrait pas à mettre le bébé au Monde sans sa présence. Qu’il fasse jour ou qu’il fasse nuit, elle aurait besoin de lui, elle le savait d’avance. Comment pourrait-il en être autrement de toute façon ? Elle aurait besoin de lui, de son soutien et de ses paroles apaisantes pour l’encourager. L’épreuve que cela constituerait était trop effrayante pour qu’elle puisse la passer sans lui et c’est ce qu’elle essaya de lui faire comprendre. Will se redressa alors et s’appuyant sur son coude, recula son visage du sien pour mieux l’observer. Il lui dit qu’il serait là et même si Emma le croyait, elle avait besoin de bien plus que ça. « Promis ? » Demanda-t-elle d’une voix timide.

Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de poser sa main sur son ventre ; ce genre de geste que tout le Monde avait envers elle depuis plusieurs semaines, y compris certains élèves visiblement sans gêne. Même son ventre avait fait de l’effet à Sue Sylvester lorsqu’elle l’avait croisée en ville. Bien sûr, celle-ci n’avait pas tendu la main ni rien : elle s’était contenté de regarder le ventre avec une mine de dégoût, comme s’il s’agissait de la chose la plus ignoble qu’elle ait vu de sa vie… ce qui était peut-être le cas d’ailleurs, de son point de vue.

Souriant à cette pensée, Emma oublia ensuite Sue Sylvester lorsque Will lui dit sentir l’enfant bouger sous ses doigts. « Bien sûr qu’il bouge : il entend la voix de son père... ». Elle posa sa main par-dessus celle de Will et soupira avant de murmurer d’une toute petite voix. « Tu n’imagines même pas les acrobaties spectaculaires qu’il fait lorsque tu chantes… Cet enfant est soit un futur gymnase, soit l’un de tes futurs fans. Ou plus probablement un mélange des deux ». La conseillère profita de sa main libre pour dégager l’une de ses mèches de son visage, avant de fuir une seconde le regard clair de Will pour le poser sur le réveil. Elle fixa l’heure, puis la date qui y était affichée et plissa les yeux, se demandant pourquoi cette date attirait autant son attention. Et puis, soudain, elle comprit. Elle plongea de nouveau son regard dans celui de Will, non sans un sourire aux lèvres. « Au fait, joyeuse fête de St Valentin, mon chéri… ».
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 20 Nov - 16:14


Je profitais de ce moment où la distance entre Emma et moi était infime. Ces derniers temps, nous n'étions pas aussi proches, puisqu'elle avait honte de son ventre et de son physique, selon elle repoussant. Donc je gardais mes distances, ne voulant pas la frustrée, elle était déjà assez perturbée par ses sautes d'humeur, ne la prenant dans mes bras ou ne l'embrassant que lorsqu'elle faisait le premier pas. J'avais essayer d'être le plus compréhensif possible pendant ces neuf derniers mois, sachant que ce n'était pas simple pour elle. Je m'en suis plutôt bien sorti, je trouve, mais j'étais tout de même pressé que l'enfant fasse son apparition, que tout redevienne comme avant. J'avais toujours voulu avoir un enfant, ou plusieurs d'ailleurs, on m'avait souvent dit que j'avais un don avec les enfants et qu'ils me le rendaient bien. J'ai toujours eu de bons contacts avec eux, du moins avec les enfants des autres, nous verrons bien ce qu'il en est réellement avec le petit garçon ou la petite fille qui ne va pas tarder à arriver … J'espère en tout cas que je serais à la hauteur. J'aimerais être un modèle pour mon enfant, être son inspiration, celui en qui il aurait confiance dans n'importe quelles circonstances … Être un bon père. Je ne voulais surtout pas reproduire toutes les erreurs commises par ma figure paternel des années auparavant. Je me rapprochais un peu plus d'Emma comme pour trouver du réconfort face à tous mes doutes.

L'arrivée de l'enfant allait bien sûr bousculer notre vie bien rangée. J'allais devoir m'occuper d'un petit être en plus de mes copies d'espagnol, des partitions du Glee Club et de ma relation avec Emma. Tout notre quotidien allait changer. Heureusement, je savais que je ne serais pas seul à tout gérer. Emma serait à mes côtés, même si je savais qu'elle doutait énormément quant à ses capacités à être une bonne mère. Moi, je n'en doutais pas une seconde, je savais qu'elle serait une figure maternelle exemplaire pour notre enfant. Je comprenais pourtant son appréhension car je connaissais le même état d'esprit, et cela plus la date de la supposée naissance s'approchait. Le visage toujours posé sur l'épaule d'Emma, son parfum flottant jusqu'à mes narines, je restais silencieux, perdu dans mes pensées. Mon doigt caressait sa main sur les draps, dans un geste doux et régulier. Je sentis Emma bouger et se rapprocher un peu plus de moi, ce qui m'arracha automatiquement un sourire. Même si j'acceptais le fait qu'elle ne veuille pas que l'on soit proche, à cause de son physique, je ne pouvais nier que cela m'avait manqué. Lorsque je lui disais que je devais sûrement avoir des photos de moi enfant traînant quelque part dans l'appartement, Emma déclarait qu'elle voulait, voir même qu'elle exigeait voir les photos en question. Je souriais amusé, il faudrait que je les cherche dans les vieux cartons. Entendre Emma rire me fit tellement plaisir … Je m'empressais de lui répondre sur un ton taquin accompagné d'un léger sourire. « Je te montre mes photos, si tu me montres les tiennes. » Elle continuait en disant que si je ne voulais pas les lui montrer, elle irait les réclamer auprès de mes parents. C'est sûr que maintenant qu'elle porte notre enfant, mes parents ne pourraient rien lui refuser, surtout ma mère, en réalité. « C'est que tu ferais du chantage … » Je l'aime tellement que je n'arrive même plus à mettre de mots sur ce sentiment, que je ne m'imagine plus sans elle … Mon amour pour elle n'a fait que grandir depuis qu'elle porte notre enfant.

Emma haussait les épaules lorsque je supposais qu'elle devait être mignonne enfant. Je l'imaginais très bien avec ses longs cheveux roux flamboyants et ses grands yeux bruns remplis de malice. Puis elle me répondit qu'elle ne l'était pas vraiment. Elle n'avait pas l'air partante pour me montrer ses photos d'enfance. Je faillis lui dire que j'irais les demander à ses parents si il le fallait, qu'il ne pourrait pas refuser cette faveur venant du père de leur petit-enfant. Mais je me retins, sentant Emma mal à l'aise au sujet de son enfance. Puis, je n'avais jamais rencontré ses parents, Emma n'en parlait d'ailleurs que très rarement. Elle devait avoir ses raisons. J'attendrais qu'elle soit prête pour les rencontrer. Je me contentais alors de déposer un furtif baiser sur l'épaule de ma petite-amie, gardant le silence. Emma posait son visage contre le mien avant de me demander d'être là et de lui tenir la main durant l'accouchement. Selon ses dires, elle n'y arriverait pas sans moi. Je me redressais rapidement, m'appuyant sur mon coude et fixant Emma d'un regard protecteur avant de lui répondre que je serais là pour elle. Elle me demanda de promettre d'une voix légère et timide. Je ne répondis pas tout de suite, posant ma main sur son ventre, sentant les mouvements de l'enfant sur le bout de mes doigts. « Promis. » Je déposais un baiser sur ses lèvres comme pour appuyer ma promesse. Je posais mon regard sur ma main, posée sur le ventre de la rouquine. Je murmurais à Emma que je sentais le petit-être bouger. Notre discussion avait dû le réveiller … Elle me répondit qu'il était normal qu'il bouge, qu'il devait avoir entendu ma voix. Je souriais doucement alors que la main d'Emma venait se poser sur la mienne. Elle me murmura qu'il faisait d'incroyables acrobaties lorsqu'il m'entendait chanter. Je riais doucement lorsqu'elle ajouta que ce serait un futur gymnaste, un de mes futurs fans ou un probable mélange des deux. Je gardais mon regard braqué sur nos mains posées sur le ventre arrondi d'Emma. J'étais tellement impatient que notre enfant naisse … Emma me sortit de mes pensées en me souhaitant une bonne fête de la St Valentin. J'étais tellement préoccupé par l'arrivée de l'accouchement que j'en avais totalement oublié cette fête qui ne signifiait pas n'importe quoi. Cela faisait à présent un an, tout pile, que j'étais avec Emma. Je me souvenais de la soirée au bal de la St Valentin comme si c'était hier. Je lui adressais un sourire qui voulait en dire long. « Bonne fête à toi aussi, ma chérie. » Je posais mon dos contre mon oreiller avant de fixer le mur en face de nous et de souffler. « Un an … Déjà .. » Je riais doucement en secouant légèrement la tête de gauche à droite, puis je tournais mon visage vers Emma qui affichait également un sourire. « Je t'aime, Emma »
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 20 Nov - 22:20


La Saint Valentin. Avec l’arrivée imminente du bébé, Emma avait complètement oublié la fête des amoureux, et elle le regrettait presque désormais. Si elle s’en était rendu compte avant, elle aurait pu acheter un petit cadeau à Will. Un nouveau veston ou une jolie cravate, par exemple. Voire quelque chose de plus personnel. Sauf que ce détail lui avait complètement échappé et que désormais, elle se retrouvait sans le moindre présent à offrir à son petit ami. La main toujours au-dessus de son ventre, la jeune femme soupira longuement avant d’esquisser un maigre sourire de consolation en se disant que l’enfant qu’elle portait serait le plus beau cadeau qu’elle pouvait offrir à Will, même s’il arrivait quelques jours seulement après la Saint Valentin. Après tout, le professeur d’espagnol avait toujours rêvé d’avoir un enfant. Alors une cravate ou un veston, à côté, cela semblait insignifiant. A la place, il aurait le plaisir de découvrir la bouille de son enfant, et d’être l’homme le plus heureux du Monde. Emma sourit à cette pensée : elle n’avait aucun mal à imaginer la réaction du futur père. Elle était persuadée que son sourire ne le quitterait pas avant une bonne demi-douzaine de jours, et qu’il sauterait littéralement au plafond lorsque l’enfant viendrait enfin au Monde. Enfin, si les choses se déroulaient bien.

Fronçant les sourcils, la jeune femme leva les yeux vers le plafond un instant. L’idée que les choses se passent mal au cours de l’accouchement lui avait effleuré l’esprit à de si nombreuses reprises qu’elle avait évité de les compter. Échouer si près du but serait la pire chose qui puisse arriver, et Emma n’imaginait même pas pouvoir encore regarder Will droit dans les yeux après cela. Au cours de ses longs mois de grossesse, c’était une crainte qui ne lui avait pas laissée de répit : et si elle perdait leur bébé ? Aurait-elle le courage de le dire à Will ? Oui, bien sûr, elle ne commettrait pas le même genre d’impair que Terri. Seulement… à la seule idée de devoir avouer une telle chose à son petit ami, elle frissonnait.

Par chance, tout s’était très bien déroulé. Selon les dires de son gynécologue, l’enfant était en pleine forme, ce qu’Emma avait rapidement constaté en sentant les coups de pied incessants du petit dans son ventre. Cela avait beau être une sensation des plus étranges, cela n’en restait pas moins agréable, et cela l’avait même aidée à se rendre compte qu’elle portait vraiment un enfant : que c’était réel, et qu’il ne s’agissait pas d’un simple rêve. Leur enfant. Elle l’avait tout d’abord rejeté, en apprenant sa grossesse, puis l’avait redouté par la suite. Et enfin, quand Will était revenu, elle avait appris à l’aimer. Avant même qu’il ne montre le bout de son nez, elle avait été frappée par la tendresse qu’elle portait déjà au futur bébé. Parfois, elle se surprenait à caresser son ventre du bout des doigts en souriant. Cet enfant qu’elle n’avait jamais espéré, ni même un jour désiré – parce que ce serait mentir de dire qu’elle avait un jour voulu un enfant : cela semblait impensable puisque jamais elle n’aurait imaginé perdre sa virginité – était petit à petit devenu l’être le plus important à ses yeux, en dehors de Will.

Emma soupira légèrement de soulagement lorsque Will lui fit la promesse d’être là pour elle quand elle accoucherait. Elle avait beau savoir que ce n’était pas le genre de chose qu’il manquerait, bien au contraire, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir apaisée en entendant ce mot qui signifiait tant à ses yeux. Will se pencha vers elle, l’embrassant délicatement du bout des lèvres, et quand il écarta son visage du sien elle ne put s’empêcher de sourire de nouveau. « Merci » Lui dit-elle d’une toute petite voix. Semblant de rien, le fait de savoir qu’il lui tiendrait la main pendant cette épreuve qui s’annonçait comme étant la plus terrifiante de toute sa vie, calmait la panique qui ne cessait de grandir en elle à l’approche de l’événement qui troublerait à jamais sa vie.

Lorsque la jeune femme souhaita une bonne fête de Saint Valentin à Will, l’intérêt de ce dernier sembla suscité. Il l’observa un long moment en souriant, tandis que le silence se prolongea entre eux. Emma n’avait aucune idée de ce qu’il se passait dans l’esprit de son petit ami à cet instant précis, mais la tendresse qu’elle percevait sans difficulté dans son regard la fit sourire elle aussi. Elle était si chanceuse de partager sa vie avec un homme pareil, et même s’il ne se passait pas une seule journée sans qu’elle ne fasse ce constat, elle n’en était pas moins heureuse à chaque fois. Autour d’elle, de nombreux couples se brisaient. C’était visiblement la tendance du moment : le nombre de divorces au cours des dernières années avait augmenté à une allure impressionnante et peu à peu, les gens semblaient désespérer de trouver le « grand amour ». Bien qu’elle ne soit pas à l’abri d’une rupture elle non plus – personne ne l’était – elle devait avouer que même dans ses plus grands rêves, elle n’avait espéré connaitre un tel bonheur sur un plan personnel. Et elle qui n’avait jamais apprécié cette fête de Saint Valentin qu’elle avait longtemps passée seule, changeait d’avis à présent.

Rompant finalement le silence qui s’était installé entre eux, Will lui dit que cela faisait déjà un an, ce qui rendit Emma perplexe au début. Un an ? De quoi parlait-il ? Plissant les yeux alors que ceux-ci étaient toujours plongés dans ceux de son petit ami, elle examina avec attention son regard tout en tâchant de se souvenir de ce qu’il s’était passé un an plus tôt. Cela semblait si lointain… un an plus tôt, elle ne portait pas d’enfant et… oh ! Emma écarquilla les yeux en se rappelant les événements qui s’étaient produits à la Saint Valentin de l’année précédente, ce qui ne tenait qu’en quelques mots seulement : son couple avec Carl Howell avait volé en éclats avant qu’elle ne succombe de nouveau au charme ravageur du professeur d’espagnol de McKinley High.

Maintenant qu’elle s’en souvenait, elle avait l’impression que cela s’était déroulé la veille. La dispute sur le pas de sa porte avec Carl, qui lui avait reproché de passer la fête des amoureux en compagnie de son ex – et après tout, qui pouvait le blâmer de penser une chose pareille -, les larmes roulant sur ses joues quand elle s’était rendue compte que c’était trop tard. Et puis, le sourire de Will qui l’avait réconforté, cette danse au milieu des adolescents, ce « Wonderwall » si emblématique et enfin ce baiser qui scella la promesse d’une nouvelle union. Cela faisait donc un an, oui : un an qu’ils étaient ensemble. Emma ne put s’empêcher de sentir une vague de bonheur la submerger. Après tout, ce n’était pas anodin, un an. Cela semblait à la fois si court et si long. « Un an, oui » Répondit-elle d’une toute petite voix. « Notre premier anniversaire… et j’espère que ce ne sera pas le dernier ».

Will plongea son regard dans le sien, lui disant qu’il l’aimait. Emma resta silencieuse un moment, se contentant de l’observer comme si elle voulait mémoriser le moindre de ses traits, les graver dans son esprit pour ne plus jamais les oublier. Elle finit par poser ses deux mains sur les joues de Will, attirant son visage contre le sien. Elle demeura quelques secondes supplémentaires ainsi, se contentant de l’observer, un sourire esquissé aux lèvres. Oubliés, ces moments où elle avait forcé l’éloignement entre eux. Oubliés, ses propres critiques à propos de son physique. Tant pis, elle mettait tout cela de côté car au fond, cela n’importait pas… ou presque. « Moi aussi je t’… ».

Elle s’interrompit subitement, alors qu’une douleur lancinante la frappa de plein fouet. Elle arrondit les yeux de surprise tandis que ses mains se cramponnèrent automatiquement sur son ventre arrondi. La douleur réapparut aussitôt, et cette fois-ci elle ne put s’empêcher de pousser un petit cri. Se redressant aussitot sur son lit, elle s’assit et laissa son regard tomber sur son ventre. Elle n’avait jamais ressenti une douleur pareille de toute sa vie. Le visage déformé par de nouvelles grimaces provoquées par ces terribles crampes, elle sentit ses joues rougir sous l’agitation qui la menaçait. Elle se retourna alors vers Will, complètement paniquée, la terreur se lisant dans ses grands yeux bruns. Elle prit son bras avec brutalité et lorsqu’une nouvelle vague douloureuse la secoua, elle enfonça ses ongles dans sa peau sans s’en rendre compte. « Will ! WILL ! » Cria-t-elle, à bout de souffle. Elle planta son regard implorant dans le sien. « Il arrive, je-je-je… je crois qu’il arrive ! ».
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MessageSujet: Re: 00. Last Night Thoughts (14/02/2012)   00. Last Night Thoughts (14/02/2012) EmptyDim 27 Nov - 16:57


Emma me remercia après que je lui ai fais la promesse d'être présent et de lui tenir la main lors de l'accouchement. Je déposais un léger baiser sur son front. De toute façon, je n'avais pas imaginé les choses se déroulaient autrement. Cela allait être une grande étape pour Emma, un moment qui l'angoissait depuis un moment déjà, je me devais donc d'être à ses côtés pour la soutenir. Puis assister à la naissance de mon enfant était un événement que je ne pouvais pas manquer. Pour rien au monde, je ne raterais l'arrivée de ce petit-être dans notre vie. Cela allait être un jour important, autant pour elle que pour moi, et il arrivait à grands pas. Alors que j'étais impatient que cette fameuse date arrive, je sentais Emma angoissait de jour en jour, faisant de mon mieux pour la convaincre que tout irait pour le mieux. Après tout, c'est ce qu'avait dit le médecin lors de la dernière échographie, non ? C'est ce qu'il avait dit, mais tout comme Emma, un doute planait dans mon esprit. Et si l'accouchement se passait mal ? Et si le médecin avait loupé un détail lors des échographies et que le bébé n'allait pas bien ? Je secouais la tête comme pour chasser ces pensées. Je préférais ne pas y penser … Il n'y avait aucune raison que cela se passe mal, bien au contraire selon les dires du médecin. Puis, Emma n'avait eu aucun problème pendant sa grossesse. A moins que comme Terri, elle m'ait caché quelque chose... Je chassais à nouveau toutes ces mauvaises pensées de mon esprit perturbé. Tout irait bien.

C'est alors qu'elle me souhaita une bonne fête de la St Valentin, ce qui attira immédiatement mon attention. Un souvenir envahit immédiatement mon esprit lorsque le nom de cette fête si populaire parvint jusqu'à mes oreilles. Je me souviens qu'il y a un an pile, nous nous étions retrouvés après la rupture du dentiste avec la rouquine. Je me souviens d'une danse au milieu d'adolescents, des paroles de ''Wonderwall'' murmuraient à mes oreilles, d'un baiser … Un sourire flotta sur mes lèvres. Tout ceci s'était passé lors du bal de la St Valentin organisée au lycée. Je soufflais alors que cela faisait un an déjà. Emma ne sembla pas comprendre de quoi je parlais au début, puis elle me répondit que c'était notre premier anniversaire et qu'elle espérait que ce ne serait pas le dernier. J'espérais la même chose. La marche des un an n'est pas à prendre à la légère, puis nous allions être parents. Mon amour pour Emma avait doublé depuis qu'elle portait mon enfant … Nous étions en couple depuis un an et je ne m'imaginais avec personne d'autre qu'elle à présent. Je tournais mon visage vers elle et lui murmurais que je l'aimais, en plongeant mon regard dans le sien. Son regard scruta mon visage pendant un instant. Nous restions silencieux, se fixant l'un l'autre, alors qu'un sourire apparut au coin de mes lèvres. Je fermais les yeux en sentant les mains d'Emma se posaient sur mes joues attirant mon visage contre le sien. Ces moments me manquaient tellement. Ces instants où nous sommes proches l'un de l'autre, à un point que seulement quelques centimètres nous séparent. Nous demeurions un moment ainsi sans rien dire, jusqu'à que la voix légère d'Emma s'élève pour me dire qu'elle m'aimait aussi. Seulement, elle ne termina pas sa phrase. Ouvrant subitement les yeux, les sourcils froncés par l'incompréhension, je fixais Emma. « Emma, ça va ? »

Elle affichait un air paniqué que je connaissais trop bien. Je compris alors que quelque chose n'allait pas. Un cri traversait les lèvres de la rouquine, dont les mains étaient posées sur son ventre arrondi. Elle attrapa mon bras avec force alors qu'elle cria à bout de souffle qu'il arrivait. Mes yeux s'écarquillaient, alors que je murmurais, comme ne réalisant pas ce que venait de me dire Emma. « Il-il arrive ? » J'affichais alors à mon tour un air paniqué, sautant hors du lit. Mon cœur loupa un battement. Je pris une grande inspiration, ne voulant pas laisser la panique me submerger. Je m'étais pourtant préparé mentalement à ce moment, puis je savais tout à fait quoi faire, mais la peur de mal faire ou d'oublier quelque chose me stressait, surtout que cela pourrait avoir des répercutions sur Emma et notre enfant qui avait décidé de pointer le bout de son nez.

Je me souviens avoir dépassé les limitations de vitesse sur la route. Je me souviens que tout s'est passé très rapidement, tout s'est enchaîné très vite. Je me souviens avoir tenu la main d'Emma. Je me souviens que l'infirmière nous a annoncé, non sans un sourire, que c'était une petite-fille. Je me souviens que je n'ai pas pu retenir une larme de rouler sur ma joue en voyant notre petite fille dans les bras d'Emma. Je me souviens avoir réalisé qu'attendre neuf mois en valait la peine, lorsque j'ai pris Emily contre moi..

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