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 01. Sensations Art Can Bring

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MessageSujet: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptyDim 8 Jan - 21:33

Un peu de rouge ici. Là du bleu canard. Et dans ce coin un peu d’ocre, histoire de réchauffer ce coin. Son pinceau se posa le temps qu’il secoue la cendre de sa cigarette par la fenêtre à sa droite. Il s’attarda une seconde à observer le paysage qu’il avait d’ici. Pas grand-chose, mais il avait une belle vue sur le parc à quelques pâtés de maison d’ici. Tous ces arbres, la verdure au milieu des maisons et du bitume ; c’était une drôle de vue mais Hank l’aimait bien. C’était aussi pour ça qu’il avait choisi cet appartement en premier lieu ; ça et qu’il n’y avait pas de vis à vis. Après il avait juste prié pour l’avoir. Il l’avait eu, tant mieux. Reportant sa cigarette à ses lèvres, le jeune homme retourna son regard et sa tête vers sa peinture en cours. C’est alors que tout son monde tourna, littéralement. Il fut pris d’un violent tournis, l’obligeant à poser une main sur le cadre de la fenêtre avant que sa tête ne vienne dire bonjour à la peinture fraiche qu’il avait en face de lui. Okay, il était peut-être temps de sortir faire un tour là…Observant sa chambre il se rappela alors les trois peinture tout juste vernies et les deux autres dont la peinture séchait. Ca faisait beaucoup d’odeur et de produit plus ou moins chimiques dans une chambre d’à peine six mètres carré. Attendant que son tournis passe suffisamment, il prit ensuite les mesures nécessaires pour aller faire un peu de peinture en extérieur.

Sa toile en cours sécurisée dans sa valise de voyage, transformée en malle de transport lorsqu’il sort peindre, et dans le coffre de sa Chevrolet bleu nuit métallisée, Hank conduisit vers l’endroit où il serait le plus enclin à peindre tranquillement : Le Parc Lincoln, vous savez, celui qu’il voyait de sa fenêtre ? Le trajet se fit tranquillement sur un air de Van Tiersen, Hank en profitant pour réfléchir à comment il allait continuer sa toile. Non, il ne pensait pas entièrement sa peinture avant de la produire, il y allait à l’instinct. Ce n’était pas très professionnel pour un peindre. Qui a dit qu’il tentait d’être professionnel ? Ceci n’était qu’une échappatoire pour lui, un moyen d’oublier son insomnie qui le rongeait depuis qu’il était gamin, un système de défense face au monde aussi. Il peignait un peu de tout, s’inscrivant plutôt dans le courant romantique et ayant été très influencé par Friederich. Il aimait énormément ses peintures de ruines, elles lui laissaient toujours une impression étrange, ni vraiment bonne ni tout à fait mauvaise…Il eut un rire ; il était certain que sa psy aimerait étudier ce phénomène si elle en avait vent. Enfin bref.

Le tableau sur lequel il travaillait était une forêt. Bien banal, mais c’est qu’il souhaitait peindre en ce moment. Une forêt de grands arbres minces et s’élevant si haut qu’on ne voyait que leurs troncs, formant des lignes sinistres et presque menaçantes sur ce fond de jaune pâle éclatant qui représentait le ciel ensoleillé si seulement il pouvait vraiment percer. Il tentait d’y intégrer une ombre qui n’avait rien à faire, le détail qui ne devrait pas se trouver là, mais qui avait tout de même sa place dans la toile. Sauf que pour l’instant il n’avait pas trouvé comment l’intégrer à son tableau en cours…C’est en réfléchissant à cela que Hank sortit la valise et la voiture et fit chemin vers un coin tranquille du parc, espérant ne croiser personne de sa connaissance ici. Enfin…La plupart des gens qu’il connaissait ne semblaient pas être du genre à se balader dans le parc comme ça, juste pour marcher. Il reprit pinceau, couleurs et tabouret, s’alluma une nouvelle cigarette et reprit sa peinture là om il l’avait laissé, prenant soin de donner aux arbres une impression de vivant, comme s’ils allaient bouger d’un moment à l’autre…Okay, il l’admettait, les films de Tim Burton l’avaient pas mal inspiré aussi pour cette toile. En même temps il avait fait un arrêt net, il n’y a pas si longtemps, quand il était passé devant une boutique où passait l’Etrange Noël de Mr Jack, se rappelant de sa première vision du film.

Pendant quelques minutes Hank se demanda s’il avait bien fait de ne pas prendre un gilet, même fin, avec lui. Pas qu’il fasse froid à proprement parlé, mais il y avait tout de même un petit courant d’air qui le faisait frissonner quand il arrivait à se glisser par les manches de son T-Shirt des Stones, usé par l’âge et le nombre obscène de fois où il l’a porté surtout. Pourtant aucune trace de peinture. Non, seul son vieux jean bleu clair avait fait les frais des restes de peintures durant sa dernière création. Du bleu, du vert et de l’ocre se partageait la vedette sur ce jean…
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MessageSujet: Re: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptyJeu 12 Jan - 23:14

« Tu vas où? On a pas fini. » interpella la voix de JJ alors que Lexie s'apprêtait à sortir. Elle grinça des dents, se retourna en faisant virevolter sa crinière rousse et rétorqua, un large sourire aux lèvres, contrastant avec l'agacement notable dans sa voix « Déjeuner, si sa royale majesté m'y autorise ! » Elle claqua la porte de la boutique, faisant vibrer la vitrine et trembler les tableaux. Arg ce qu'il pouvait l'énerver parfois ! Elle adorait sincèrement Joachim, c'était son meilleur ami, son frère de coeur, le tiers manquant pour former la machine infernale Anna, Lexie et JJ. Mais parfois, il l'insupportait. Peut-être était-ce parce qu'ils vivaient à nouveau l'un sur l'autre alors qu'ils avaient été séparés quelques années, peut-être était-ce la pression de la colocation géante sur ses épaules, leurs épaules, mais parfois il devenait cet être snobinard, condescendant et irritant et Lex le laissait aux mains de sa soeur en ces circonstances. Ils arrivaient à gérer et compenser leur face sombre respective. Et elle, elle avait besoin d'air et fonça donc s'acheter un panini et décida de flâner dans le parc une petite heure. Il fallait absolument qu'elle se vide la tête, qu'elle laisse à JJ le temps de digérer sa mauvaise humeur, de s'énerver sur Anna et de se faire remettre les idées en place. La jeune Preston n'en avait ni le courage, ni l'envie aujourd'hui. La rouquine déambulait tranquillement entre les arbres, inspirant à plein poumons l'air frais et mordant à belles dents dans son sandwich. La journée était assez belle et les températures agréables, même si le petit pull qu'elle avait sur le dos dupait quelque peu ses sens.

« Attention madame ! » cria un jeune adolescent alors que son ballon de foot rasa sa chevelure de feu pour aller s'écraser contre un arbre. Madame? Il l'avait sérieusement appelée Madame? Elle fronça les sourcils, émit un sourire poli et forcé au gosse qui détalait à toutes jambes. Madame... Seigneur Dieu, elle devait vraiment avoir les traits fatigués et bouffis pour qu'on l'appelle Madame. Elle qui était habituée à ce qu'on la tutoie pour lui demander l'heure au détour des rues new-yorkaises avait un peu du mal avec la bonne éducation made in Ohio. Madame. Franchement. Elle coupa à travers une pelouse, ignorant délibérément le panneau d'interdiction. Elle n'était pas une Madame, Lexie Preston était encore jeune et rebelle. Même si marcher sur l'herbe en n'en ayant pas le droit pendant sa pause déjeuner ne relevait pas de l'action Greenpeace. Alors qu'elle maugréait allègrement dans sa petite tête rousse contre les aléas du temps et les sautes d'humeur de son collègue et meilleur ami, elle s'arrêta net. Sa journée venait possiblement de prendre un tour magnifique. Elle l'avait retrouvé.

La jeune britannique, contrairement à ses habitudes, se fit la plus silencieuse et la plus discrète possible, se campant derrière le jeune peintre aussi invisible qu'un petit chat, se faufilant sous une voiture. Elle parvint à distinguer la toile en cours. C'était visiblement parti pour représenter une forêt, qui ne ressemblait guère aux arbres s'étalant devant eux. Et c'était exactement ce qui faisait le ravissement de la tenancière de The Gallery. L'ensemble présentait des traits clairement oniriques, dans le tracé et l'ambiance qui se dessinait déjà sur le tableau. Les couleurs étaient étonnamment sombres, puissantes, conférant un tour quelque peu romantique, voire gothique au coup de pinceau du charmant jeune homme. Ce garçon avait du talent, mais pas un talent d'illuminé conceptuel invendable ailleurs que dans les rues du East Village ou de Camden. Un talent vendable. Lex ne se sentait pas le moins du monde coupable de la volonté mercantile qu'elle éprouvait, derrière la tout à fait sincère admiration et appréciation du travail du bel inconnu. Ses tableaux avaient du potentiel sur le marché que la galerie Preston visait dans les environs et il fallait qu'il accepte une exposition. Jusqu'ici, il s'était mué dans le silence et l'avait fuit, mais hors de question de le laisser s'échapper sans une réponse claire. Et une réponse abondant en son sens dans la mesure du possible.

L'intrépide rouquine bondit donc, toujours dans son attitude pseudo féline de dissimulation/opération commando digne d'une tortue ninja. Elle faillit tout déquiller dans sa tentative maladroite de jouer les Jambes Bond Girl, qui sont les seules à savoir courir et sauter partout en stilettos quoique la jeune femme en pense. Mais elle parvint à atteindre son objectif, c'est à dire s'emparer de la palette du peintre insaisissable et la prendre en otage en échange de réponses. « Haha, cette fois, tu ne t'envoleras pas mon grand, je te tiens ! » Je brandis la palette, victorieuse et lâche accidentellement mon panini sur le sol. Flûte ! Je me penche pour le jeter dans une poubelle toute proche, sans quitter le beau brun des yeux. Il ne m'échappera pas. « Tout d'abord, félicitations, cette toile promet d'être une réussite. Mais pour en venir à nos moutons, vous en avez beaucoup d'autres? Dans d'autres styles? Des portraits peut-être ou seulement des paysages? Je sais, je sais, je suis impolie et trop directe mais vous ne me laissez pas le choix, alors que je veux uniquement vous aider. Et m'aider. Tout le monde gagne, je ne vois vraiment pas pourquoi vous faites la forte tête l'ami ! » Reprenant enfin son souffle après sa tirade en haut débit et sans interruption, elle asséna un large sourire de pub pour dentifrice blancheur à son vis-à-vis. Le combo jolie fille timbrée, offre d'expo et donc d'argent et compliments ne pouvait pas ne pas marcher. Et s'il ne marchait pas, The Gallery allait devoir revoir son mode de sélection....


Dernière édition par Lexie A. Preston le Dim 29 Jan - 16:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptyMer 25 Jan - 11:33

Absorbé qu’il était dans sa peinture, Hank ne remarquait plus vraiment ce qu’il se passait autour de lui. Les cris des enfants et les discussions des groupes alentours ne formaient plus qu’un bruit de fond homogène à ses oreilles. Il avait dans sa tête toute sa bibliothèque musicale et il se repassait certaines musiques dans sa tête, bloquant, finalement, les bruits et états d’esprits qui le dérangeaient lors de cette activité. C’était bien l’une des rares fois où il baissait sa garde ; c’était étrange d’ailleurs, quand on le connait peu. Il semble toujours prompt à réagir, conscient de ses alentours, prêt à vous répondre dans la seconde qui suit…Alors le voir si loin de tout comme ça donnait une impression étrange : comme s’il oubliait tout ce qu’il prétendait être, restant uniquement Hank, le jeune homme qui peint, danse et aime passer des heures à rester chez lui pour bouquiner. Bien loin du jeune homme à la réputation sulfureuse de l’époque du lycée, bad boy de ses dames et smartass à qui on a envie de donner des baffes et qui n’a pas pu entrer à l’université.

Habituellement, son éloignement de la réalité ne le dérangeait pas, personne ne venait le voir. Personne ne venait jamais voir les peintres du dimanche, les gens sachant pertinemment qu’ils avaient tendance à envoyer paitre quiconque venait les déranger (lui y comprit d’ailleurs). Et pourtant quelqu’un était venu le voir. Enfin, le voir…Attirer son attention de manière brusque et vive serait plus exacte pour décrire ce que la jeune femme venait de faire. Hank déposait tranquillement de la couleur sur ses arbres quand sa palette fila à l’anglaise de sa main droite. Cela suffit à la sortir de sa concentration, sa tête tournant vivement jusqu’à ce que ses yeux ne se posent sur le visage de la coupable. Il leva les yeux au ciel et grogna en la reconnaissant. Pourquoi elle ? Pourquoi aujourd’hui alors que c’était son jour de repos ? Hein ? Il allait finir par croire qu’une force supérieure lui en voulait. Cette fille, aussi mignonne soit-elle, était une épine sous le pied de Hank. Elle tenait la galerie d’art un peu plus bas et, ayant un jour vu son travail, s’était mis dans la tête de l’exposer. Il n’avait même pas gratifié sa proposition d’une réponse et l’avait simplement plantée là la dernière fois qu’il l’avait croisée. Cette fois elle avait trouvé le moyen d’attirer son attention. Ca et à commencer doucement à l’énerver. Parce que venir le harceler, passe encore ; venir l’empêcher de continuer à travailler alors qu’il était en repos, ça, ça l’ennuyait déjà beaucoup plus.

Tournant sur son siège et s’allumant une cigarette (seul avantage d’avoir une main de libre) pendant que la rousse parlait, déblatérant des choses dont il se fichait bien à une vitesse impressionnante. Elle ne tiendrait pas sa palette en otage, Henry en aurait sûrement rit. Elle lui posait des questions auxquelles il ne répondrait de toute façon pas, tout ça parce qu’elle était plus têtue qu’une mule. Tant mieux, Hank aussi…Ca promettait. Leur petit jeu tenait du jeu d’usure, qui lâcherait le morceau en premier. Le peintre ne cèderait pas cette fois encore, comme toujours. Tous semblaient penser que quelqu’un qui réalise quelque chose veut forcer le montrer aux yeux du public. Faux. Malgré ce qu’il prétendait être, il n’était pas aussi égocentrique et narcissique. Ses peintures n’étaient là que pour l’aider à se vider l’esprit, pas pour contenter quelques férus d’art qui croyaient s’y connaitre. Poussant un lourd soupir et se frottant les yeux histoire d’être sûr que ce n’est pas un cauchemar, Hank lui répondit.

"Ecoutez, vu que mes comportements précédents n’ont pas été suffisamment clair, je vais élaborer. Je ne veux pas exposer mes peintures. Alors arrêtez de perdre votre temps et de me faire perdre mon temps en tentant de me convaincre."

Il tendit la main, bien décidé à la laisser faire son choix. Soit elle lui rendait sa palette sans problèmes et ils allaient partir chacun de leur côté sans jamais se revoir pour une telle conversation, soit elle s’entêtait et il allait devoir à un moment partir, tant pis pour sa palette, il pourrait en racheter une. Cherchant à incliner son choix vers celui qui l’arrangerait, il rajouta, tirant un peu sur sa cigarette.

"De plus cette toile est la seule que j’ai en ce moment. J’en ai eu d’autre, à une époque. Mais je ne pense pas que vous vouliez savoir ce qu’il est advenu des autres…"

Un sourire narquois aux lèvres, il préférait laisser la rousse imaginer ce qu’il avait pu faire à ses peintures. Lui savait que, de toute façon, elle serait horrifiée de savoir que la plupart de ses anciennes toiles avaient finies à la poubelle, quelques pauvres toiles avaient terminée dans la chambre de sa mère à l’institut, une ou deux avaient finies chez de la famille lointaine ou de son meilleur ami…Mais le reste, bonjour la benne !
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MessageSujet: Re: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptyDim 29 Jan - 16:48

Mais quelle tête de mule ce garçon? Est-ce que tous les individus mâles des environs avaient décidé de lui tenir tête et de jouer les petits enfant immatures et bornés? Qu'avait-elle fait au ciel pour mériter un tel déferlement d'incapables étriqués? Et puis franchement, pour qui se prenait-il cet artiste du dimanche? Clairement, ce n'était pas un peintre professionnel, sinon il serait déjà à genoux dans l'herbe en train de la supplier de l'exposer. Il n'y avait qu'à voir les énergumènes qui les contactaient des quatre coins de l'état, vivre de son art dans l'Ohio n'est pas une mince à faire alors quand on vous donne une chance, vous la prenez. Mais pas Môsieur, qui visiblement se croyait tellement au dessus des gens qui achètent les tableaux plutôt que de... et bien aucune idée, il avait spécial comme type. Lexie croisa les bras, tenant fermement la palette entre ses longues mains manucurées, le laissant néanmoins s'exprimer. Il se bornait à rabâcher encore et encore les mêmes excuses. Ce n'était même pas un argument construit, c'était un simple caprice d'enfant. "Non j'ai pas envie" voilà à quoi pouvait se résumer son refus. Et comme chacun sait, Lexie Antonia Jane Preston possède une foule de qualités admirables, la bonne humeur, la volonté, le charisme par exemple. Mais la patience ne fait pas partie de cette liste. Encore moins la diplomatie. Alors quand il lui laissa entendre qu'il s'était débarrassé du reste de ses oeuvres, un sourire arrogant et narquois sur les lèvres, la rouquine soupira et leva les yeux au ciel. Pourquoi fallait-il que tout soit aussi compliqué? Les gens qui voulaient vendre des photos de leur chat et de leur grand-mère ne désirait rien d'autre que de montrer l'étendue désertique de leur manque criant de talent. Mais les gens qui faisaient des choses belles, des oeuvres véritables, commercialisables aussi et bien, eux, ils se muaient dans leur spleen ou allez savoir quelle excuse d'artiste mal luné. Elle aurait dû envoyer Anna parler à ce type, ils se seraient sans doute compris à merveille.

«Et vous vous croyez drôle peut-être? » lâcha-t-elle, en adoptant son sourire suffisant et son ton moqueur. « Je ne cherche qu'à vous aider, même si vous n'êtes qu'un amateur et que vous n'avez nullement l'intention de faire carrière, vous pouvez considérer cela comme une simple rentrée d'argent. Ou un service rendu à de jeunes commerçants, si vous êtes au dessus des questions matérielles de ce monde. » Parce qu'on a pas besoin d'argent pour être heureux, n'est-ce pas? Ben non, les meilleurs plaisirs sont gratuits et autres tas de conneries du genre. Elle se demanda un instant s'il y avait vraiment des gens qui croyaient en ce tissu de balivernes et vivaient heureux, sans eau, ni électricité au sommet d'une montagne. De leur plein gré s'entend. Mais Lexie retrouva constance et repris son immuable sourire en coin et n'était pas prête de s'arrêter en si bon chemin. « Vous voyez, je trouve intéressant de savoir ce que vous avez fait du reste de vos oeuvres et pourquoi vous l'avez fait. J'aimerais bien comprendre votre refus obstiné alors que franchement, vous ne risquez pas grand chose, c'est nous qui avons le plus à perdre dans cette histoire. Je suis curieuse de savoir ce qui vous rend aussi condescendant et désagréable et ce qui vous laisse croire que vous valez mieux que moi. » Elle poursuivit rapidement, sans lui laisser le temps d'essayer de démentir « Et n'essayez pas de me faire croire le contraire, dites-moi juste pourquoi. »

La britannique s'assit sur un espèce de banc à quelques pas du peintre et lui tendit sa palette, baissant un peu sa garde de fille grande gueule à la dégaine improbable qui vous attaque en plein milieu de nulle part « J'aimerai juste que vous m'expliquiez et si vraiment rien ne vous fera changer d'avis, je lâcherai l'affaire. Promis. » Lexie était peut-être obstinée mais non plus complètement désespérée et militer pour une cause perdue n'était absolument pas son genre. Cela dit, elle était véritablement curieuse maintenant et voulait sincèrement en apprendre plus sur le peintre mystère du Parc Lincoln. Après tout elle l'avait traqué, avait pris sa palette en otage et l'avait plus ou moins attaqué personnellement. Autant que tout cet éclat ne soit pas vain et qu'elle puisse tout de même en tirer quelque chose. Et puis qui sait, elle n'était peut-être pas au bout de son combat...
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MessageSujet: Re: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptyDim 5 Fév - 12:50

Hank la regarda avec des yeux écarquillés et un rire fit sa route dans sa gorge. Il le retint autant que possible et camoufla le peu qui s’échappa avec une toux bien placée. Lui, obvious ? Noooon. Ou si, un peu quand même. En même temps ce qu’elle disait était tellement loin de la vérité. Certes, il était désagréable et il avait toujours eu un problème pour contrôler son ton ; cependant il ne pensait absolument pas qu’il valait mieux qu’elle ou quoi que ce soit. Il refusait son offre parce que ça ne l’intéressait pas de voir des gens acheter ses peintures pour les installer chez eux en pensant comprendre ce que ça veut dire. Il n’était pas de ces gens qui voulaient faire passer un message à travers ses œuvres, loin de là, mais ce n’était pas une raison pour que des gens croient mieux savoir que lui ce qu’il voulait dire dans ses peintures. Ca, ça l’énervait. Chaque fois qu’il allait à une exposition (car oui, il sortait pour autre chose que faire ses courses et peindre) et qu’il entendait une conversation sur le ce que ça peut bien vouloir représenter et dire. Ca l’énervait et pas qu’un peu, alors se dire que des gens pourraient faire pareil avec ses peintures…En fait, il ne comprenait même pas comment des peintres pouvaient supporter ça. D’accord, pour l’art abstrait on pouvait trouver l’argument du « c’est un art subjectif que les gens interprètent comme ils veulent » (en même temps un point rouge sur une toile blanche lui il n’en voyait pas l’intérêt mais bon), mais…Enfin bref, il était peut-être trop fermé d’esprit pour comprendre peut-être.

Le fait qu’elle veuille savoir ce qui était arrivé à ses autres peintures fit marcher des milliers de rouages dans son cerveau pour tenter de trouver ce qui pourrait le plus la déstabiliser voire la choquer, mais ça semblait mal parti. Hank aimait cette idée de choquer les gens dans ce qu’ils croyaient, ne pas faire ce qu’ils attendaient de lui. Une des raisons pour laquelle il refusait d’exposer dans sa galerie d’art peut-être ? Il y avait de grandes chances en effet. Un esprit de contradiction à toute épreuve, voilà un de ses grands défauts. Enfin bref. Reprenant sa palette qu’elle lui tendait (son cerveau lui disant qu’il y avait anguille sous roche, donner comme ça son atout de pourparler…), Hank poussa un nouveau soupir, soufflant sa fumée de cigarette dans une direction opposée à la jeune femme et tendit sa main libre.

"On va déjà commencer par reprendre dans le bon ordre. Moi, c’est Hank." Elle ne croyait tout de même pas qu’il allait lui donner son nom de famille en plus ? "Quant au pourquoi du comment c’est…Compliqué. A vrai dire je ne sais pas trop. Je ne fais pas ça pour être exposé ou même vu, ce n’est pas une passion, c’est une échappatoire. Tout ça…" il désigna sa toile en cours d’un vague signe de main "c’est trop personnel pour que quelqu’un l’achète et l’accroche chez lui. Certains écrivent des journaux intimes, moi je peints. Simple, non ?"

Voilà, ça au moins c’était dit. Le pourquoi il avait préféré peindre plutôt que de faire un journal intime comme tout le monde, il se garderait bien de lui en parler. Il avait bien joué son petit rôle de mec qui ne sait pas trop le pourquoi du comment, il était fier de lui. Maintenant venait l’explication de ce qu’il avait fait de ses autres peintures. Là ça risquait de devenir intéressant. Commençant à ranger sa toile (pas la peine de rester dans le coin maintenant, des gens risquaient d’être intéressé, maintenant qu’une scène venait d’avoir lieu) dans sa valise spéciale, il commença.

"A partir de là, savoir ce que j’ai fait de mes anciennes toiles n’est pas difficile à deviner. Je n’ai pas la place de tout entreposer, alors je les ai détruites. Une fois peintes, elles ne servent plus à rien et je ne suis pas encore assez égocentrique et narcissique pour vouloir les avoir toujours sous les yeux. Satisfaite ?"

Comme elle l’avait demandé, il avait répondu à ses questions. Certes, il avait omis quelques détails, mais elle ne le devinerait jamais et puis ça ne la regardait pas. Hank faisait son minimum pour lui répondre et qu’enfin elle le laisse tranquille, après, chacun sa route, chacun son chemin, et ils ne se croiseraient plus sur ce sujet-là (s’ils se recroisent un jour…)
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MessageSujet: Re: 01. Sensations Art Can Bring   01. Sensations Art Can Bring EmptySam 25 Fév - 14:00

Lexie croisa ses longues jambes élancées et posa une main contre sa joue, le visage légèrement incliné, à l'écoute. Elle était curieuse de savoir ce que ce type bizarre faisait là, à peindre en plein milieu d'un des parcs les plus fréquentés de la ville, alors qu'il semblait clairement se placer parmi les misanthropes désabusés plutôt que chez les peintres bucoliques. La jeune Preston était bien placée pour reconnaître un certain dégoût pour la sociabilité, vu l'énergumène insortable qu'était sa chère grande soeur. Peut-être qu'Anna aurait su voir en ce jeune homme une part d'elle-même, ce petit quelque chose que partagent les snobs dégoûtés de l'espèce humaine et préférant la compagnie de leur art à celle de leurs semblables. Car si Lexie était férue d'art sous toutes ses formes et se piquait d'un intérêt notable pour le théâtre et le cinéma, elle ne vivait pas la peinture -ou à plus forte raison la photographie- aussi intensément que son aînée. Anna avait besoin de ses photos pour s'exprimer, pour parler avec le reste du monde sans mettre en avant sa brusquerie et ses difficultés à communiquer. Alors, peut-être aurait-elle su comprendre ce garçon là, qui était visiblement à mille lieux de l'état d'esprit de Lex. Si cette dernière partageait un lien unique avec sa grande soeur et savait la décrypter comme personne, elle ne partageait malheureusement pas cette faculté avec le premier inconnu croisé au détour d'une rue. Ou d'un parc en l'occurrence. Mais son allant et son aplomb naturels lui permettraient sans doute d'obtenir un début de réponse et peut-être de la laisser continuer son chemin avec l'esprit apaisé.

Etrangement le jeune homme ne rechigna pas, voyant peut-être que si la rouquine était têtue, elle était aussi honnête et que, plus vite il lui répondrait, plus vite il serait débarrassé de sa présence. Bien sûr, qui voudrait se débarrasser de Lexie Preston, là était la véritable question, mais enfin, c'était sa perte. Il se présenta donc, affirmant s'appeler Hank. Soit, ça, elle s'en fichait un peu et elle n'était de toute façon pas douée avec les prénoms. Il en vint alors au fait, expliquant qu'il ne peignait que pour lui-même, comme d'autres couchent leurs pensées sur le papier, lui s'exprimait par la peinture. La londonienne fronça les sourcils et retroussa son petit nez, dubitative. La peinture, les arts picturaux en général sont les choses les moins intimes du monde. La peinture, ça vous explose au visage, ça parle pour vous. Autant il est possible de manipuler les mots à l'infini, de les agencer avec minutie afin de ne faire apparaître que ce que vous voulez laisser voir, autant la peinture ne permet pas autant de précaution. Ecrire, c'est réécrire. Peindre, du moins de l'avis de miss Preston, c'était se laisser aller à l'expression de soi la plus totale et la plus vraie. C'est effectivement très intime. Et si on veut vraiment le garder pour soi, on ne s'adonne pas à cette activité au beau milieu du centre-ville.

Cela dit, si la jeune femme remettait en doute cette question, elle était prête à le croire quand il affirmait refuser de voir ses oeuvres intimes étalées comme un objet de fierté chez des inconnus. C'est tout le paradoxe de l'art. On prend une part de votre âme et on la vend. C'est un système marchand que l'on peut décrier à l'infini, mais il suffit de bien vouloir le comprendre de manière un peu plus pure. Le fameux monde de l'art, ce système, cette institution sociale dont faisait désormais partie Lexie, Anna et JJ. Une criante contradiction, qui les représentait bien de l'avis de la benjamine du lot. Mais bon, elle n'était pas là pour expliquer à ce garçon - apparemment passablement buté - comment fonctionner le marché de l'art contemporain. C'était une question qui lui avait valu de longues heures de lecture et d'écriture d'essai, aussi n'était-elle pas d'humeur à se lancer dans une explication. Et il devait s'en ficher royalement, puisqu'il jetait ses oeuvres une fois qu'il n'en avait plus l'utilité. Haussant un sourcil, Lexie continua à se taire, le laissant terminer. On pouvait dire que chez ce Hank, l'art était pour le moins désacralisé... Cette attitude plaisait à la rouquine, même si elle était trop fermée pour apporter quoique ce soit de constructif à sa galerie. Mais au moins maintenant, elle comprenait. Elle était en mesure d'accepter un point de vue différent du sien - même si la réciproque ne semblait pas vraie - parce qu'on le lui avait démontré, qu'on ne s'était pas contenté de lui dire non.

C'est pourquoi quand il lui demanda si elle était satisfaite, la britannique opina du chef avec vigueur puis se leva d'un bond gracieux. « Tout à fait satisfaite, vous voyez, une petite explication ne vous aura pas tué ! » Elle sourit de toutes ses dents et reprit son babillage joyeux « Ca ne veut bien sûr pas dire que je sois d'accord, ou que je ne trouve pas diablement amusant le paradoxe, qui consiste à choisir comme exutoire intime la forme la plus publique qu'on puisse trouver. Admettez que peindre à la vue de tous ce que vous avez de plus personnel est plutôt drôle. Mais je comprends ce que vous voulez dire et je suis contente que vous ayez accepter de m'expliquer. » Elle marqua une courte pause, enchaîna avec un sourire en coin et un regard taquin puis ajouta « Quelque chose me dit que ce n'est pas là toute l'histoire, mais je vais faire comme si je ne me doutais de rien. Par contre... » Elle fouilla dans son sac un instant, puis finit par en sortir une carte de visite légèrement cornée, mais tout à fait lisible. Lex s'approcha du jeune homme, glissa le carton dans la poche arrière de son jean en un geste malicieux puis termina son monologue « Si jamais vous changez d'avis ou que vous avez envie de parler, appelez-moi ! Ah et permettez que je jette un dernier coup d'oeil... » Elle s'approcha ensuite de la toile, s'imposant sans gêne dans l'espace vital du jeune homme et observa longuement le tracé fin, le maniement des couleurs, fit le parallèle avec les bouts de tableau qu'elle avait pu entrevoir lors de ses précédentes rencontres avec Hank, notant chaque détail. Elle lui sourit avec entrain, imprimant tout ce qu'elle pouvait dans sa jolie caboche rousse. Si jamais elle trouvait une de ses toiles accrochées quelque part, par exemple dans une boutique à Colombus, elle retrouverait ce charmant jeune homme et lui ferait gentiment comprendre qu'on ne prend pas Lexie Antonia Jane Preston pour une idiote. Mais bien sûr, seule sa douce folie transparaissait sur son visage pâle et nul ne pouvait soupçonner les idées de vengeance diaboliques qui tournoyaient dans sa cervelle. Il valait mieux d'ailleurs.
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