Ça faisait tellement longtemps. Chaque minutes, chaque secondes, chaque heures qui passaient, Jessica les regardaient passaient comme-ci c'était interminable. Quand un rendez-vous se terminait, elle espérait qu'il ne restait pas beaucoup de temps pour que ses consultations se terminent. Heureusement, il lui restait plus qu'un seul patient à voir, et elle allait enfin pouvoir passer une agréable soirée. Une soirée comme elle n'avait pas eu depuis bien longtemps. Toujours avec un sourire sympathique encré sur son visage, la jeune femme accueillit son dixième patient de la journée. Elle était prête à écouter les paroles de la femme en face d'elle, prête à écouter ce qui avait changé depuis la dernière fois. Prête à l'aider. Surtout. La ménagère commença à parler à la psychiatre, lui racontant sa vie, ce qu'elle avait ce matin, lui racontant aussi ses émotions ; toute sa vie. C'était une ancienne dépressive, mère de six enfants. Même si ça faisait à présent cinq mois, que Jessica avait réussie à faire sortir la femme de sa dépression, elle restait encore sur ses gardes car elle savait qu'à tout moment le risque d'une rechute était possible. A tout moment la ménagère pouvait recommencer à avoir des idées sombres et à vouloir abandonner sa vie entière. La psychiatre, elle même membre d'une grande fratrie, savait que le rôle d'une mère de six enfants était souvent très pénible. Voir encombrant. Quand elle était petite, elle voyait très bien que sa mère n'était pas toujours aussi joyeuse qu'elle le laisser paraître, que quelquefois elle et ses frères et sœurs l'énervaient beaucoup trop. Pourtant, même si Jessica avait eu la chance d'être très rapidement mature, comme tout les enfants de son âge, elle ne pouvait pas s'empêcher de faire des bêtises. Et se faisait ainsi gronder par son père. Tout naturellement. Elle pouvait donc, se mettre facilement dans la peau des enfants de sa patiente, qui devaient sûrement comprendre la souffrance qu'ils faisaient causer à leur mère ; mais leurs esprit d'enfants, ne les préparaient pas encore à aider l'adulte qui s'était toujours occupée d'eux. Leur problème pouvait être encore plus grand, surtout que la ménagère éduquée ses enfants seule, sans compagnon. Morne vie que celle-ci.

Les paroles de la femme se firent de plus en plus courtes, elle semblait prendre conscience de quelque chose. Notant quelques réflexions sur son carnet habituel, la psychiatre releva les yeux vers elle, pour ainsi voir un vague sourire apparaître sur le visage de sa patiente. Encore une victoire de gagnée. Elle échangea quelques paroles avec sa patiente, avant de lui donner quelques autres conseils, ainsi que des médicaments pour éviter qu'elle ne retombe dans la spirale infernale qu'est la dépression. Quand elle vit sa patiente sortir du cabinet, Jessica ne put s'empêcher d'échapper un soupir de soulagement. La journée se terminait enfin. Elle allait enfin pouvoir se changer les idées. Ne perdant pas une minute, elle prit ses affaires et sortit en même temps que sa secrétaire, qui visiblement semblait étonnée de la voir sortir aussi rapidement. D'habitude, elle restait toujours dans son bureau, à rédiger des dossiers, ou à en lire quelques uns. Mais, là, c'était diffèrent, elle avait rendez-vous. Rendez-vous avec une personne qu'elle appréciait. C'est en laissant planer un doute sur cette soudaine hâte de rentrer chez soi, que la jeune femme se dirigea vers sa voiture pour ensuite rentrer à la maison et se changer. Quand elle arriva, elle ne fut pas choquée de voir que Hayley et Holliday n'étaient pas à la maison, et qu'elles devaient elles aussi être occupées. Une heure s'était écoulée quand Jessica ressortit de la demeure. Elle avait radicalement changé d'apparence. Ses cheveux n'étaient plus attachés en queue de cheval comme ça avait pu être le cas le matin, mais ils étaient à présent détachés, tombant joliment sur ses épaules. Elle portait une ravissante robe noire à pois, qui ne faisait pas trop habillée. Le tout avec des escarpins blancs et un gilet couleur crème. Elle avait essayé de ne pas s'habiller trop chic, surtout qu'elle n'avait pas rendez-vous dans un merveilleux restaurant ultra-chic. Ce qui était sûre, c'est que de cette manière c'était comme-ci elle retombait en adolescence.

Montant dans sa voiture, la psychiatre se dirigea vers le Breadsticks dans le vieux quartier. Elle était censée se retrouver là-bas avec son ami, Peter. Sans qu'elle n'y prenne grandement attention, une sorte de sourire d'excitation était apparue sur son visage. Au fond d'elle même, elle avait tellement attendue cette journée. Pour plusieurs raisons. Pour des raisons qui la rendait encore plus joyeuse qu'elle ne pouvait déjà l'être. Quand, elle arriva au Breadsticks, Jessica ne s'attarda pas sur les personnes qu'il pouvait y avoir. Il n'y avait pas beaucoup de monde, ce qui était une bonne chose. Elle décida de s’asseoir directement sur une table près de la baie vitrée, pour ainsi observer les personnes qui marchaient dans le vieux quartier, qui était déjà envahit par la nuit tombée. C'était instinctif ; elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder les personnes, d'observer leurs faits et gestes, de vouloir les analyser. Le fait qu'elle était quelqu'un de très curieuse, amplifiait cette envie de savoir ce qui n'allait pas chez les autres personnes ; de savoir s'ils avaient des problèmes enfouis au plus profond de leur être, des problèmes qu'ils ne voulaient pas forcément parler aux personnes qui les entouraient, des problèmes, des pensées qu'ils voulaient garder toute leur existence. Quelquefois, elle essayait quand même d'arrêter de faire sa psychiatre avec les gens de son entourage, mais c'était quelque chose qui revenait aussi vite qu'elle avait essayé de le chasser. C'était son métier, c'était elle. Jessica avait toujours était dessinée au métier de psychiatre, sa capacité d'observation était un atout majeur pour ce métier, et c'était donc peut-être pour cela, si elle ne pouvait pas s'empêcher de continuer à exercer un peu son métier, en dehors de son cabinet. C'était un peu une habitude. Aussi mauvaise, ou aussi agréable selon les circonstances.

Le regard perdu sur les rues du vieux Quartier, la jeune femme put apercevoir son ami qui s'approchait du Breadsticks. Le sourire qu'elle avait pu avoir dans la voiture, ne s'était toujours pas dissipée ; aussi étonnant que cela pouvait être. Elle était si contente d'avoir un second rendez-vous avec Peter. Oui, le second. C'était la seconde fois qu'elle avait prévu de dîner avec le jeune homme, et de discuter une nouvelle fois avec lui. Peut-être qu'il y avait d'autres raisons à ce bonheur étrange qui l'envahissait, mais elle ne voulait pas spécialement savoir quelle était la véritable cause. Puis, elle et Peter, discutaient bien, depuis qu'elle l'avait rencontrée, la psychiatre avait apprit à le connaître et à le considérer presque comme un ami. « Bonsoir Peter ! » s'exclama t-elle quand elle le vit arriver. Elle avait envie que ce sourire d'adolescente qui ornait son visage, disparaisse ; que ses lèvres arrêtent de sourire, et que surtout qu'elle arrête de penser. « J'espère que ça ne te dérange pas que je me sois mise près de la baie vitrée ? » Jessica se n'était pas une grande bavarde ; elle posait plus de questions qu'autre chose. Encore la faute à son métier ça. Pas grave.

Peter se redressa sur sa chaise, tentant d'étirer son dos douloureux. Il avait passé l'après-midi à son bureau, à préparer ses cours du lendemain et à corriger des copies médiocres d'élèves passables. En se lançant dans l'enseignement, il était loin de se douter de tous les inconvénients qu'impliquerait son nouveau statut. Comme la plupart des gens, Peter ne voyait dans le secteur de l'éducation que les vacances, les semaines peu chargées et le salaire intéressant. Grave erreur. Il se retrouvait aujourd'hui chargé de 5 classes de 20 élèves, et ne profitait même pas de son salaire, passant ses vacances à préparer le trimestre suivant. "La rançon de la gloire" tentait-il de se convaincre; il restait persuadé d'être le professeur le plus efficace de Mc Kinley, avec ses méthodes certes discutables, mais toujours suivies de résultats. Récemment, il avait trouvé une nouvelle manière de conserver entière la concentration de ses élèves: Il leur faisait résoudre des calculs de tête, avec des nombres allant jusqu'à trois chiffres. Poussés dans leurs retranchements, ses étudiants passaient une heure de calvaire, les yeux rivés sur le tableau, comme si voir l'opération noire sur blanc allait leur inspirer la réponse. Peter était loin d'être aimé, mais il n'était pas là pour ça. Son but premier était d'augmenter le taux de réussite aux examens, rien de plus, rien de moins. Le relationnel lui importait peu.

La sonnerie retentit, signalant la fin de la journée. Il était temps de ranger les copies et de passer à autre chose; Dès qu'il passait les murs du lycée, Peter redevenait un jeune homme lambda: il ne se considérait plus comme un professeur, et ne voulait plus entendre parler de mathématiques, de devoirs et encore moins d'élèves. Il entassa les copies dans sa besace, enfila son trench, et ferma la porte derrière lui. Il traversa les couloirs, déjà presque vides. Quelques étudiants discutaient encore près des casiers, mais la plupart avait déjà filé, pour rejoindre leurs activités extra-scolaires ou leur amis pour sortir se changer les idées. En passant la porte, il fut surpris par la douceur de l'air; un léger vent décoiffait sa tignasse et lui frôlait le visage. Il inspira longuement, et sortit son paquet de cigarettes. Il regarda sa montre; il n'était pas avance. Il pressa le pas, et slaloma nerveusement entre les passants toujours trop lents. Tout en marchant, il repensa à ce qui l'attendait.

Il avait rendez-vous avec Jessica. Une jeune femme, qu'il avait rencontrée par hasard peu de temps auparavant. Enfin presque. Un jour qu'il se rendait au lycée, Peter avait remarqué dans la foule une jeune femme qu'il qualifierait volontiers de jolie. Grande, blonde, de beaux yeux clairs, des proportions parfaites, il ne pouvait rester insensible. Le professeur, conscient du pouvoir de l'imprévu, avait décidé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire de tenter une approche. Il avait misé sur la bonne âme de la demoiselle, et avait feint d'être bousculé pour laisser tomber l'ensemble de ses copies au sol. Il ne risquait pas grand chose, à part perdre deux ou trois devoirs, alors pourquoi ne pas essayer? Par chance, la manoeuvre avait parfaitement fonctionné; la jeune femme, interrompue dans ses pensées, s'était précipité à la poursuite des feuilles volantes, et lui avait rendu son bien avec empressement. Peter, ravi, s'était alors présenté, et l'avait chaudement remerciée. Il en avait également profité pour détailler la jeune femme: Elle avait quelque chose de solaire, de lumineux. Tout dans son attitude était sympathique; ses yeux trahissaient une spontanéité juvénile, ses sourires étaient d'une sincérité désarmante. Plus que son physique, il réalisa que c'était ce qui l'avait attiré vers elle. Elle lui avait tendu la main, et s'était présentée à son tour. Elle s'appelait Jessica Randfield, était psychiatre, et avait 34 ans.

Peter avait vite compris que le courant passait entre eux. Après une demie-heure de conversation en pleine rue, au milieu d'un trottoir, il avait proposé un verre à la jeune femme, qui curieuse, avait accepté. Leur premier rendez-vous "officiel" avait été placé sous le signe de la camaraderie franche et décomplexée. Jessica avait le don de le surprendre; Elle avait saisit le fonctionnement du jeune homme à une vitesse fulgurante, et ne tentait pas de le brusquer. Ils avaient dîné, bu, ri, et beaucoup discuté. Peter ne s'était pas senti espionné, Jessica avait su laisser son comportement de psychiatre au bureau. Il s'était laissé aller à quelques confidences, mais rien d'extraordinaire. Elle-même ne s'était pas beaucoup dévoilée. Ils s'étaient contentés de profiter de l'instant, de critiquer les serveurs et de faire des paris stupides. "Cap ou pas cap de fumer ta cigarette dans le pub sans te faire prendre?" "Cap ou pas cap de te faire passer pour la serveuse et réclamer un pourboire aux motards au fond de la salle?" Ils avaient fini par quitter le bar en courant, les larmes aux yeux à force de rire. Ils avaient fait la course sur deux pâtés de maison, avant de se jeter sur un banc public, hors d'haleine. Le silence de l'avenue n'était brisé que par leurs souffles courts, et leurs légers rires ivres. Ils avaient encore discuté un peu, puis s'étaient séparés, sans se promettre vraiment de se revoir ou de se donner de nouvelles.

Pendant deux semaines, Peter avait souvent repensé à cette soirée, ne sachant plus trop si le souvenir était réel ou simplement un fantasme né de l'abus d'alcool. Il avait aimé passer du temps avec Jessica, sans se poser de questions. Tout les deux avaient gardé une âme d'adolescents immatures, manipulant légèrement les relations sociales pour arriver à leur fin. Ils se retrouvaient l'un dans l'autre, et leur complicité s'en trouvait renforcée. Cependant, l'absence de nouvelles ne le dérangeait pas outre mesure. Mais, un soir qu'il lisait, lové dans son fauteuil club, le chat du voisin sur le dossier, il eut un sursaut. Il s'était soudain rendu compte que depuis qu'il travaillait à Mc Kinley, toutes ses soirées se ressemblaient. Non pas qu'il soit un vieux garçon avant l'heure, simplement il n'avait jusqu'alors aucune envie de voir de potentiels amis. Il décida de mettre un terme à cette situation - un livre, un chat et un café un vendredi soir, on trouve plus divertissant- et chercha dans son répertoire un contact susceptible d'être disponible. Les lettres de l'alphabet défilaient, et personne ne trouvait grâce à ses yeux. Quand il arriva au nom de Jessica, il n'hésita pas une seconde. Il savait qu'elle répondrait présente, elle lui avait déjà dit qu'elle passait plus de temps au bureau que chez elle ou en sortie. Il se contenta de lui envoyer "Demain, Breadsticks, 19h30?" Ce à quoi elle avait répondu positivement.

Peter arrivait justement devant l'enseigne: Il avait déjà repéré Jessica, attablée contre la baie vitrée. Il répondit à son sourire, et entra. Il se sentait bien. Il était heureux de passer un moment avec ce petit phénomène, sans arrière-pensée. "Bonjour Jessica" lança-t-il d'un ton enjoué qui le surprit lui-même. Il s'approcha pour l'embrasser. "J'espère que ça ne te dérange pas que je me soit mise près de la baie vitrée?" demanda la jeune femme.
"Au contraire, j'adore qu'on m'observe manger; un reste d'exhibitionnisme hérité de l'enfance je suppose."
Quelqu'un de normal aurait pris un temps de réflexion avant de décider si la remarque était à prendre au premier degré ou si c'était de l'humour.
Jessica, non.

Jessica se souvenait encore de sa rencontre avec Peter. Une rencontre surprenante. Elle en souriait encore quelquefois, quand elle y repensait. Un jour, quand elle se promenait tranquillement dans la rue, profitant de son temps libre, elle le vit se faire bousculer, faisant tomber toutes ses copies sur le sol. Dans un élan de générosité, elle ne s'était pas faite prier pour aller l'aider. C'était ainsi que quelques instants après, ils étaient partis boire un verre pour faire plus ample connaissance. Sur le moment, la jeune femme s'était dite que ça avait été une simple rencontre comme on peut en rencontrer, quelquefois, par hasard. Mais, aussi bizarre que cela pouvait sembler paraître, quelques réflexions après, firent qu'elle s'était ensuite dite que peut-être ça pouvait être bien plus qu'une simple rencontre de connaissance. Oui, car pendant qu'ils avaient appris à se connaître, elle l'avait analyser, observer, comme elle pouvait le faire d'habitude. Néanmoins, elle avait finit par ranger son comportement de psychiatre, pour pouvoir passer un bon moment. Et elle ne l'avait pas regretter. Elle se souvenait encore de leur comportement d'adolescent qui les avaient fait rire, de leurs légères confidences et de leurs critiques sur les autres personnes. La psychiatre de Lima avait disparue pendant leur connaissance. Alors, quand Jessica repensait à cette fameuse rencontre, il n'était pas étonnant qu'un petit sourire se dessiner sur ses lèvres, et que son esprit se remplissait de souvenirs en tout genre. Pendant quelques jours, elle n'eut plus de nouvelles de Peter, étant donné qu'ils ne s'étaient pas promis de se revoir par la suite. Pourtant, même si elle ne l'avait pas fait savoir, une infime partie d'elle, avait espéré qu'un jour ils se revoient pour une soirée autant plaisante que la précédente. Elle s'était donc concentrée sur son travail, toujours autant, le souvenir de cette rencontre ne s'étant pas effacé de sa mémoire. Elle revoyait son sourire, le côté charmant de Peter, et elle ressentait encore cette sensation de joie. Celle qu'elle avait pu ressentir quand ils avaient commencé à parler ensemble, quand ils avaient rigolé. Lorsque certaines personnes ressentaient ce sentiment, ont encore des souvenirs de quelqu'un dans la tête, elles en parlaient à une autre personne, un ami, un membre de leur famille. Sauf Jessica. Elle, elle ne ressentait pas le besoin de se confier à quelqu'un, elle préférait amplement entendre les confessions des gens. A force d'entendre des gens lui confier diverses choses qu'ils ne disaient peut-être pas à leurs proches, elle n'avait pas envie de parler de ses problèmes à quelqu'un. Pour le moment, elle était ainsi. Et cela ne changerait sûrement jamais.

Alors, que la jeune femme avait espéré qu'un jour elle puisse revoir Peter, elle ne s'était pas pour autant attendu à recevoir un message de lui. Quand elle avait vu son portable afficher un message du jeune homme, elle ne s'était pas douté que c'était pour l'inviter à un boire un verre. Même, si bien entendu elle ne fut pas extrêmement surprise. Elle fut plutôt enchantée. La sensation d'être une adolescente, n'avait pas disparue, même si elle restait quelqu'un de mature. Mais, cela lui faisait un bien fou de retomber dans cette autre partie de son existence. A présent, la psychiatre était au Breadsticks, avec quelques minutes d'avance. Elle n'aimait pas être en retard, et préférait même arriver avant la personne avec qui elle avait rendez-vous. Lorsqu'elle vit arriver Peter, elle ne put s'empêcher de remarquer que depuis leur dernière rencontre, celui-ci n'avait pas changé. Bien que Jessica ne le faisait pas clairement montré, il fallait avouer qu'elle n'était pas insensible au charme du jeune homme. C'était la première fois depuis bien longtemps qu'elle dîner avec un homme, et cela lui avait presque manqué. Non seulement Peter était un professeur de maths travaillant à WHMS, mais non seulement il n'était aussi âgé que de seulement 26 ans. C'était donc en partie pour ces raisons là si la jeune femme adorait quand il essayait de la séduire. En effet, depuis quelques temps, Jessica avait prit conscience qu'il fallait peut-être qu'elle consacre autant de temps à sa vie privée qu'à sa vie professionnelle. Elle se doutait que sinon elle allait peut-être rester vieille fille toute sa vie. Que sinon elle allait rester la psychiatre célibataire de Lima, qui est colocation avec Holly Holliday. D'ailleurs, voir cette dernière en couple avec un adolescent, avait été le déclic pour la psychiatre. Si Holly faisait craquer les plus jeunes, se moquant pleinement de ce que pouvait penser les autres, ne voulant que son propre bonheur, alors pourquoi est-ce qu'elle, elle n'avait laissé la porte de son cœur ouverte éventuellement à quelqu'un ? La raison était peut-être qu'elle n'avait jamais voulu que cela empiète sur son travail. Pendant toutes ces années, elle avait préféré laisser les hommes croire qu'ils avaient une quelconque chance avec elle, alors qu'en réalité non. Pensant qu'elle n'avait pas besoin de cela pour être heureuse ; pas pour le moment. Cette pensée était toujours présente dans son esprit, bien qu'elle voulait quand même enlever ce manque de solitude qui pouvait la hanter. Alors, elle se retrouvait, là en compagnie d'un charmant d'un jeune homme, en compagnie d'une personne avec qui elle s'entendait à merveille, avec qui elle se complétait aussi à merveille.

Après, avoir fait la bise au jeune homme, elle le vit s’asseoir en face d'elle. Le sourire qu'elle avait sur son visage, était toujours présent. Toujours aussi naturelle, aussi simple. Ses yeux se posèrent sur le professeur. Dire qu'elle le trouvait terriblement séduisant, serait un peu trop exagérer ; elle le trouvait juste ravissant. Lorsqu'elle l'entendit dire que non cela ne le dérangeait pas qu'elle se soit mise près de la vitre, car il adorait qu'on l'observe manger, sûrement dû à un reste d'exhibitionnisme hérité de son enfance ; elle ne put s'empêcher de rire. Certaines personnes n'auraient pas compris pourquoi est-ce qu'elle se mettait à rigoler, ils n'auraient sûrement pas trouvé ce qu'il pouvait y avoir de drôle dans les paroles de Peter. Mais, aussi invraisemblable que cela pouvait être, Jessica elle l'avait compris. Elle se doutait qu'il avait dit ça, peut-être pour voir sa réaction ou alors pour que l’atmosphère prenne une autre tournure. Dans tout les cas, cela avait marché. « Peut bien que c'est ça oui. » répondit-elle avant de rigoler une nouvelle fois. Elle fit un sourire en direction de Peter, après avoir terminé de rire. C'était évident que la soirée débuté bien. De plus, il n'y avait pas grand monde dans le restaurant ; la jeune femme était ravie de voir que pour un soir, un restaurant n'était pas encombré de diverses jeunes, tous irrespectueux envers les autres. Seules les paroles des autres personnes, et une musique de fond régnait dans le Breadsticks. Parfait. Céleste. Elle prit le menu posé sur la table, afin de regarder ce qu'il pouvait y avoir de bon à déguster. Elle n'était jamais venue manger dans ce genre de restaurant, ayant rarement le temps de profiter calmement d'une soirée. « Tu sais, je me demandais quand est-ce qu'on allait se revoir. Je n'ai pas oublié la première rencontre, ni tes copies éparpillées sur le sol . » Ces paroles étaient dites d'un ton franc, serein, voir même comique. C'était un peu difficile à cerner. Qu'importe. Ses yeux défilèrent le menu, à la recherche de quelque chose à prendre. Même si quelquefois Jessica n'était pas quelqu'un de grandement bavarde, elle ne pouvait quand même s'empêcher de chercher de parler franchement. Sa sociabilité était aussi un merveilleux atout. « Sinon, tu as passé une bonne semaine ? » Cette question aurait pu paraître purement banale ; seulement la psychiatre se doutait que le professeur avait compris ce qu'elle voulait dire. Elle se doutait bien qu'il avait compris, qu'elle lui demandait si gérer les cours n'avaient pas était trop compliqué. Bref, quelque chose de ce genre. C'était évident. Clairement. Purement évident.

Peter avait toujours eu tendance à se gausser silencieusement face aux amoureux transis, ceux qui propageaient le mythe des "yeux qui brillent et des papillons dans le ventre" face à l'être aimé. Cependant, il se trouvait à présent confronté à un étrange phénomène: Son rendez-vous avec Jessica le plongeait dans une douce euphorie, et il avait également décelé une légère tension nerveuse dans le bas de sa nuque. Était-ce dû à la fatigue? A la perspective d'un week end de correction de copies? Ou simplement une excitation post-adolescente liée à l'enjeu de la rencontre avec la psychiatre? Il lui était impossible de savoir. Ce n'était pourtant la première fois qu'il avait rendez-vous avec une femme, jolie qui plus est. Mais Il admettait volontiers que Jessica n'avait rien à voir avec ses anciennes conquêtes. D'abord parce qu'elle n'avait pas encore succombé à ses charmes, mais surtout parce qu'elle avait une tendance prononcée à le prendre à contre-pied. Peter y trouvait son compte; il n'était pas prêt à se lancer dans une histoire sérieuse avec un membre de la gente féminine, alors cette amitié ambiguë lui convenait.
Il s'assit face à la jeune femme, notant immédiatement qu'elle souriait. Cela plissait ses yeux, leur donnant une forme d'amande proprement irrésistible. Il avait cru que le souvenir qu'il avait gardé d'elle était édulcoré par l'ivresse, mais non, son amie était bel et bien magnifique; Son ego de mâle s'en trouva soudain revigoré, et il ne pu s'empêcher de jeter un oeil sur les représentant masculins de la salle pour asseoir sa supériorité. Quelques hommes lorgnaient dans leur direction, avec des regards plus salaces que curieux. Peter se redressa sur sa chaise, les poings serrés sur la table. Chacun retourna à son assiette, l'air de rien. Le professeur redirigea son attention vers son hôte, toujours souriante.

"Tu sais, je me demandais quand est-ce qu'on allait se revoir. Je n'ai pas oublié la première rencontre, ni tes copies éparpillées sur le sol."Pour toute réponse, Peter se contenta d'étirer sa bouche en un grand sourire. Jessica apprendrait sûrement un jour la nature véritable de leur rencontre, mais pas aujourd'hui.
"Comment s'es passé ta semaine?" demanda-t-elle.
La partie commençait. Peter savait qu'à partir de cet instant, sa répartie deviendrait sa meilleure alliée. Il retira sa veste, et se contorsionna douloureusement pour la faire tenir sur le dossier de son siège.
"Je dirais que pour un professeur moyen dans un lycée moyen, la semaine s'est moyennement passée. Les jeunes sont tous plus médiocres les uns que les autres, et les meilleurs sont d'une arrogance insipide. Mais je suis payé pour leur apprendre le minimum syndical, donc je ne me pose pas de question."
Il esquissa un léger rictus; il savait qu'il était le premier à faire preuve d'arrogance; simplement, il estimait qu'il avait fait preuve d'assez d'abnégation durant ses études pour se permettre une telle conduite. Lorsque ses élèves auraient acquis son niveau, alors il les traiterait d'égal à égal. Il ne respectait que ceux qui fournissaient assez d'efforts pour le mériter. Et Jessica faisait partie de ceux-là. La jeune femme avait une vivacité d'esprit reposante; il pouvait aborder tout les sujets possibles, il savait qu'elle aurait une réponse pertinente à lui apporter. Leur dernier rendez-vous lui avait laissé un souvenir assez irréel: il ne s'était pas attendu à retrouver l'enthousiasme de ses année adolescentes avec cette blonde sculpturale, et encore moins à éprouver un tel sentiment de plénitude en sa présence. Il n'était pas encore question d'attirance. Il n'en était qu'à la première phase de la séduction: il la cherchait, apprenaient à la connaître et jouait de l'ambiguïté naissante entre eux.

"Tu as déjà choisis ce que tu voulais manger?" Demanda-t-il en se saisissant de la carte. "Je pourrais manger un éléphant; je me demande même si je ne fais pas de la boulimie affective en ce moment, je me ruine au rayon junk food." Peter aimait rappeler à Jessica qu'il n'oubliait pas son métier, et qu'il était parfaitement au courant qu'elle l'avait déjà sûrement analysé au premier regard. Cela lui permettait de garder un certain contrôle sur la situation: il acceptait d'être analysé, mais pas manipulé.
Il jeta un oeil sur la carte, et se décida pour le menu XXL. "Prend ce que tu veux, je t'invite." De vieux restes de bienséance lui revenaient par bribes, et il se doutait bien que Jessica n'y serait pas insensible. Il n'était pas spécialement généreux, mais il savait se tenir; Lors de leur dernier rendez-vous, il avait payé une tournée de Mojitos, aujourd'hui c'était un repas à Breadsticks. Il y avait une légère amélioration. Il sourit en réalisant soudain qu'il passait tour à tour pour un alcoolique et un goinfre aux yeux de la jeune femme. Peu importe, elle était là, c'était le principal. A lui de rendre cette entrevue distrayante.

Il releva les yeux vers elle, les bras croisés appuyés sur la table. Il se pencha lentement, lui signifiant d'un mouvement de tête qu'il fallait qu'elle s'approche pour entendre ce qu'il avait à dire. Lorsque Jessica ne fut plus qu'à quelques centimètres de lui, il chuchota:

"Est-ce que tu veux jouer?"

Lorsque ses patients lui parlaient de leur état d'âme sentimental, Jessica essayait de ne pas penser au sien. Elle ne leur donnait jamais de conseil, selon elle il n'en avait pas véritablement besoin. Elle évitait seulement qu'il ne tombe pas dans la dépression. Mais en ce moment, aussi bizarre que cela pouvait être, elle prenait conscience de sa solitude. Elle prenait conscience qu'à son âge, peut-être devait-elle trouver quelqu'un avec qui finir ses jours. Seulement, elle avait toujours cette envie de travailler encore plus. Son travail passait avant tout. Elle pouvait se rendre à n'importe quelle heure chez un patient, si celui-ci l'appelait. Une femme toujours présente pour ses patients, voilà ce qu'elle était. De plus, personne ne lui reprochait cette solitude, ce manque de compagnon. Alors, elle avait du mal à comprendre pourquoi c'était maintenant qu'elle prenait conscience de cela. Peut-être que sa rencontre avec Peter avait été un des éléments déclencheurs. Peut-être qu'au fond ça lui avait terriblement manquer de ne pas partager un tel moment avec un homme. Certes il y avait encore beaucoup d'hommes qui l'accostait, la séduisait, mais elle avait toujours compris que ces hommes recherchaient bien plus qu'une relation sérieuse. Avec Peter c'était différent. Au fur et à mesure, elle prenait conscience que peut-être leur amitié ambiguë pourrait conduire sur autre chose. Bien qu'elle n'était pas présente. Ô non, sa solitude lui plaisait. Elle trouvait le réconfort dans le travail, comme toujours. Elle savait déjà que certaines personnes se demandaient comment une personne aussi séduisante qu'elle, pouvait être célibataire. Sa secrétaire lui avait déjà demandé. Sauf que Jessica n'en savait rien. Enfin, si elle savait qu'elle n'avait jamais était une de ces personnes qui croient que le bonheur se trouve dans l'amour. Peut-être que c'était cela. Ou peut-être que c'était une autre raison. Elle avait beaucoup de facilité à comprendre les autres personnes, mais c'était comme-ci elle ne se comprenait pas entièrement elle même. C'était étrange. Depuis quelques mois, elle réagissait différemment quand certains de ses patients – le plus souvent des adolescents – lui parlaient de leur amour caché. Elle ne prenait jamais parti, mais au fond d'elle un sentiment bizarre naissait. Bien qu'elle n'y prêtait pas grande attention, elle se demandait si ce sentiment était lié à quelque chose qu'elle ne voulait pas admettre. Ce qui était sûrement le cas.

Sauf que aujourd’hui Jessica avait décidé de ne pas penser à son travail. De se comporter telle une personne normale et non comme une psychiatre. Pourtant, c'était encré en elle. C'était instinctif. Tout ce qu'elle observait était fait instinctivement. Pourtant, lorsqu'elle se mettait à parler à Peter, elle semblait oublier entièrement son travail, et se concentrer uniquement sur lui et leur rendez-vous. C'était ça qu'elle avait ressentir lors de leur premier rendez-vous imprévu. Elle avait même ressentie de l'euphorie, aussi étrange que cela pouvait paraître. Ses yeux fixèrent le jeune homme, comme si elle le passait aux rayons x. Bien que ce n'était pas ce qu'elle voulait, et qu'elle se doutait que ce n'était pas ce qu'il ressentait. Sinon, il n'aurait pas eu un grand sourire quand elle lui parla. C'était purement évident. Si la jeune femme repensait plus sérieusement à sa rencontre avec le jeune homme, elle se serait peut être dit que ce n'était peut-être pas une rencontre accidentelle. Cette hypothèse lui était déjà venue en tête, mais alors c'était jouissif si c'était une rencontre voulue. Car, on ne l'avait jamais abordé de cette façon. D'habitude, c'était toujours d'une manière très perceptible qu'elle voyait les hommes qui voulaient la connaître. Alors qu'avec Peter, elle ne s'en était même pas rendu compte. Néanmoins, elle préférait oublier cette pensée. Puis, si leur rencontre n'avait pas été accidentelle le jeune homme lui dirait bien. C'était obligé. Du moins elle l'espérait. Quoique ce n'était pas quelque chose de grandement important. Dans tout les cas, cela l'avait conduit là. Au Breadstick's avec un homme qui lui plaisait beaucoup.

En effet, Jessica n'était pas insensible au charme du professeur de mathématiques. C'était la première fois qu'elle se sentait bien en compagnie d'un homme. C'était même la première fois qu'elle prenait goût aux avances d'une personne de sexe masculin. Et il la faisait rire. Elle adorait discuter avec lui. Bref pour le moment elle n'avait rien à lui reprocher. Si Holly savait ce qu'elle ressentait à cette instant, alors il serait fort probable qu'elle commence à lui faire un discours sur l'amour ou sur le fait qu'il faudrait qu'elle se trouve quelqu'un. Heureusement, sa colocataire n'était pas là et la psychiatre pouvait donc penser en toute tranquillité. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres maquillées de rouge quand elle vit que Peter s'apprêtait à répondre à sa question, en enlevant sa veste. La surprise ne fut pas présente quand elle entendit sa réponse. Elle avait tout de suite compris dès qu'elle avait parler avec le jeune homme qu'il était quelqu'un d'hautain, mais surtout quelqu'un d'imprévisible. « Hum. Tu as raison. Les jeunes ont leur petit caractère, c'est souvent difficile d'obtenir ce qu'on veut d'eux. » répondit-elle. Elle comprenait ce que voulait dire Matterface et pour cause elle avait une adolescente qui habitait avec elle. La nièce d'Holly. Elle comprenait aussi grâce aux adolescents qu'elle avait comme patient. Aucun de ses jeunes patients ne lui avait parlé des cours de mathématiques qui ne devait peut-être pas être à leur goût, mais peut-être qu'un jour ça serait le cas. A présent, la jeune femme savait à quoi s'y attendre si elle entendait parler des cours de mathématiques. Enfin elle décida de ne pas s'attarder trop sur ce sujet, ne voulant pas que le professeur croit qu'elle s’intéressait plus à son travail qu'à lui. Ce qui n'était pas du tout le cas. Bien qu'une infime partie d'elle pensait à cela, il fallait que cela disparaisse.

Lorsque Peter lui demanda ce qu'elle voulait manger, Jessica prit un temps de réflexion avant de répondre. Avant même qu'un son ne sorte de sa bouche, le jeune homme avait déjà commencé à parler. Non pour engager une réflexion sur quelque chose, mais plus pour dire quelque chose qui eu pour conséquence de faire rire la psychiatre, une nouvelle fois. Elle comprit alors avec joie, que le professeur n'avait pas oublié le métier qu'elle exerçait. « Je te vois mal faire de la boulimie affective. » Même si elle ne connaissait pas entièrement le jeune homme, elle le voyait mal être boulimique. Puis, elle avait reconnu le ton ironique de sa phrase ; c'était d'ailleurs avec le même ton qu'elle venait de lui répondre. Telle une adolescente, elle ne pensait qu'à s'amuser et à passer un bon moment en compagnie d'un séduisant homme. Jessica se décida enfin à prendre un menu léger. Même si c'était Peter qui payait, elle ne voulait pas qu'il paye une somme considérable – bien que les prix au Breadstrick était assez raisonnable. « Je vais prendre une entrée Chicken Marsala et en plat plat principal un plat de pâtes Angel Hair Alla Checca. » Bien que ça pouvait ressembler à un plat non léger, pour Jess' c'était le cas. Elle avait passé une dure journée et se faisait donc plaisir au restaurant. Ce qui était parfaitement normal après tout. Elle leva les yeux de sa carte pour regarder autour d'elle. Quand elle vit un serveur, elle le héla afin que celui-ci vienne prendre leurs commandes. A première vu le serveur ne semblait pas pressé de venir prendre leur commandé. Ce qui n'était pas pénible étant donné que ni Jessica, ni Peter ne semblait pressé. La jeune femme posa le menu sur la table, avant de mettre une main dans ses cheveux, comme pour soutenir sa tête. Elle vit Peter lui faire un mouvement de tête, signifiant qu'il fallait qu'elle s'approche. N'étant plus qu'à quelques centimètres de lui, elle l'entendit lui chuchoter la question qui allait pimenter leur soirée. En effet, le professeur de mathématiques lui demanda si elle voulait jouer. Ce qui bien évidement fut immédiatement une réponse positive de la part de la psychiatre. « Avec plaisir. » Un petit sourire se glissa sur son visage, avant qu'elle ne regarde son ami droit dans les yeux. Auparavant, ils s'amusaient à jouer à des gages, à faire des paris assez stupides. Elle s'était même demandé si ce soir là elle aurait le droit à ce genre de jeu. Et apparemment oui. Enfin. Relevant la tête comme ci de rien n'était, elle ne put s'empêcher néanmoins de revenir vers Peter pour lui dire quelque chose. « Tu veux jouer à quel jeu exactement ? » déclara t-elle d'un ton joueur. Ce soir, l'adolescente à l'intérieur de Jessica était revenue. Prête à s'amuser, à rire, à profiter de la vie. Bien qu'elle aurait pu décider du jeu auquel ils s'apprêtaient à jouer, elle voulait savoir qu'elle était l'avis de Peter. Ces idées étaient toujours fascinantes. Cela lui rajoutait même une autre pointe de charme aux yeux de jolie blonde.