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 03. All the things she said

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MessageSujet: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyDim 18 Mar - 21:14

L’hiver avait beau être glacial cette année, la tenue des cheerleaders de McKinley High n’avait pas changé d’un iota. Gelée par son trajet depuis la pension en scooter et ce malgré ses gros collants doublés de jambières, d’un manteau en laine et d’une écharpe démesurée, Madeleine fixa tant bien que mal son cadenas sans ôter ses gants qui venaient compléter sa parure de lutte contre le froid. Poussant un soupir qui l’entoura un large halo de vapeur blanchâtre, elle fut dépassée par un petit groupe de Cheerios dont le caquètement passa la barrière de ses écouteurs jouant pourtant à un volume assez conséquent. Les lycéennes à queue de cheval n’avaient ajouté à leur jupette à lanière et petit débardeur moulant qu’une veste à peine épaisse aux couleurs de l’équipe des Titans. Suivant ces pauvres filles dans la cour, la surveillante resserra les pans de son gros manteau contre elle. Rien que de les regarder trembloter avec tout l’orgueil du monde en parfaites reines de popularité la glaçait jusqu’aux os. Comment avait-elle fait à l’époque du lycée pour accepter de porter quelque chose de si léger dans l’hiver d’Ohio ? Jetant un regard compatissant sur les jambes légèrement bleutées de l’une d’elle, la rousse fila droit sur le bâtiment en les suivant à distance. Retirant ses écouteurs pour ne pas se faire houspiller par Figgins qui l’attendait certainement quelque part au chaud pour lui tomber dessus et lui donner tout ce que les deux autres incompétents n’avaient pas fait, la curiosité de la jeune femme la poussa à se rapprocher un peu pour écouter avec plus d’attention ce qui se disait à McKinley aujourd’hui. «Je te jure ! Il parait que Cassidy les a vus ensemble dans un bar la nuit dernière !» dit l’une des stalagmites mouvantes devant elle. «Arrête ! J’te crois pas ! C’est sûr qu’elle ment ! Nina ? Dans un bar ? En tête à tête avec Timothy ?» Enfonçant les écouteurs dans sa poche, Madeleine faillit manquer une marche en entendant les éclats de rire qui suivirent ces déclarations. «Chuuut ! Il paraît qu’il ne veut pas que ça se sache parce qu’il pourrait avoir des ennuis avec Figgins et que leur amour est interdit. Cissy doit être tellement jalouse ! Moi je préfère Tim à Samuel ! Tous ces tatouages... Moi je la comprends !» L’inconnue roucoulait littéralement de plaisir en partageant ces derniers potins et Madeleine bouche-bée dépassa la première intersection des couloirs pour suivre encore un peu la conversation, profitant de ce que ces godiches gossipeuses aient autant de perspicacité qu’une taupe. Le froid n’avait plus la moindre importance, toute son attention était focalisée sur cette conversation et la nouvelle qui n’était malheureusement plus si fraîche pour elle. La sonnerie retentit enfin, mettant fin à cet échange de gloussements idiots et les lycéennes se glissèrent dans les vestiaires qui leur étaient réservés depuis l’époque de Sue Sylvester.

Un instant, la jeune femme resta immobile dans le couloir. Incapable de prendre une décision, ses doigts s’entortillaient dans les fils de son casque, cherchant le clavier de son téléphone dans sa poche. Est-ce qu’elle devait appeler Anna ? Saurait-elle ce que Tim avait fait la veille ? Probablement pas... Ils avaient plus ou moins rompu lors de l’une des soirées à la pension qui ne remontait qu’à deux ou trois semaines tout au plus, et elle n’avait pas eu l’air de vouloir en reparler depuis. Il était tout simplement hors de question de le demander directement au badboy en herbe qui n’était pas de toute façon pas de service dans ses souvenirs. La dernière fois qu’elle avait essayé d’évoquer le sujet de “Nina” avec lui après avoir entendu des rumeurs de ce genre au self, il l’avait tout bonnement ignorée en jouant les innocents... Mais les choses étaient un peu différentes cette fois. Ainston n’était techniquement plus. Quoiqu’en dise Anna, elle avait eu le cœur brisé ce soir-là. Et si jamais il remontait à ses oreilles que son petit-ami, ou ex petit-ami peu importait après seulement deux semaines, avait trouvé un nouveau passe-temps de cinq ou six ans sa cadette, ça allait chauffer. Comme elle ne tenait pas particulièrement à retrouver sa meilleure amie en première page de la gazette accusée de crime passionnel, Madeleine finit par se décider à entrer en mouvement pour rebrousser chemin pour se rendre dans le bureau des surveillants où l’attendait un mémo de son principal préféré lui indiquant une montagne de tâches administratives repoussantes qu’elle devait finir avant 19h30. Elle devait mener l’enquête. Fini bruits de couloirs et surveillants indolents, cette fois, elle irait à la source de l’information et règlerait cette question une bonne fois pour toute. Se laissant tomber sur son fauteuil de bureau, Madeleine démarra le vieil ordinateur en ôtant son manteau et son écharpe, prête à trouver le plus d’informations possibles sur cette Nina. Cheerios bien-sûr... Copine de Cissy pour ne pas arranger les choses. La surveillante sentait déjà la colère tonner au fond de sa poitrine s’il s’avérait qu’Ainsworth avait bel et bien lui aussi couché avec une lycéenne, en trompant la colocataire de son cœur qui plus est. C’était la nouvelle spécialité du lycée ou simplement une concentration anormale d’affamés pédophiles ? Chance, la liste des Nina était somme toute assez limitée et seule Nina Stewart semblait correspondre à ses critères de recherche. Fixant la photo de son fichier jusqu’à se l’imprimer sur la rétine, la jeune femme grommela un vague «Mouais...». Elle était jolie. Certes. Mais moins qu’Anna ! Son dossier ne sortait pas du lot, pas d’absences injustifiées, une bagarre avec une autre fille mais pas de rapport à la clef, de bonnes notes, des activités extra-scolaires à la pelle. Maintenant qu’elle y repensait elle l’avait souvent vue avec cette rouquine dont était entiché Samuel. Elle aurait bien aimé avoir un indique sous la main pour la renseigner davantage sur les rapports qu’elles avaient toutes les deux. La surveillante ferma la fenêtre à toute vitesse en entendant la poignée tourner sans se départir pour autant de son idée de lui rendre une petite visite après l’entraînement. Après tout, elle devait bien répéter avec les autres à deux pas de la prochaine compétition.

Relevant les yeux vers le cadran de l’horloge, il devait être à peu près l’heure de terminer pour Quinn Evans et sa fine équipe d’anorexiques congelées. Laissant en plan son travail, Madeleine s’enroula dans son écharpe en embarquant son téléphone portable et se dirigea droit vers la sortie du gymnase. Manque de chance, elle avait mal géré son timing et les filles commençaient déjà à sortir dans les couloirs. Pourvu qu’elle ne se soit pas déjà enfuie pria-t-elle intérieurement. S’il avait fallu poireauter à la sortie des vestiaires sa mission aurait pu s’éterniser... Apercevant Cissy qui s’éloignait en compagnie d’une blonde peroxydée, Madeleine ne put s’empêcher de souffler avec mépris. Qu’est-ce qu’il pouvait bien trouver à ce sac d’os ? Ignorant ses propres pensées, elle se faufila dans le gymnase où il restait encore quelques gamines qui s’affairaient à répéter une ultime fois dieu sait quel mouvement. «Quinn !» lança-t-elle gaiement en voyant sa collègue enceinte jusqu’aux sourcils. «Je suis désolée mais aujourd’hui je ne viens pas avec un muffin, je cherche Nina Stewart. Elle ne serait pas dans les parages ?» Son sourire radieux cachait à merveille l’angoisse montante à l’idée de cette conversation qui se jouerait à pile ou face concernant l’avenir sentimental de la photographe. Elle ne pouvait pas se permettre de se démonter face à une gamine sur qui elle avait de toute façon l’ascendant. Après un petit signe de main à la coach, elle marcha tranquillement vers l’endroit indiqué par la blonde. «Nina ? J’ai besoin de te parler. En privé s’il te plaît.» déclara-t-elle froidement en envoyant un sourire carnassier à l’autre pompom girl qui était restée papoter et qu’elle reconnaissait comme la lanceuse de rumeur de son début d’après-midi.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyLun 19 Mar - 1:54

Toutes les filles étaient à cran, y compris coach Evans. La compétition approchait et les esprits et les corps s'échauffaient bien plus vite qu'à l'accoutumée, contrastant terriblement avec la température exterieure. La tension montait ces derniers temps dans la basse cour des cheerios accrue par les rivalités et les animosités qui auraient pu embraser le gymnase tel un feu de paille. La situation était des plus inextricables pour beaucoup d'entre elles, liées de diverses intrigues et scandales qui frappent uniquement les plus populaires. Nina le savait, on risque toujours de tomber de plus haut quand on est au top - rien de plus logique - et mentir à tout va commençait à devenir dangereux. Les dernières pages de son carnet rose, celui réservé aux mensonges s'était bien rempli récemment. Ce carnet qui lui servait a noter toutes ses dernières inventions lui était plus qu'indispensable pour rester cohérente et ne jamais éveiller les soupçons et dernièrement elle s'était même risquée à le sortir de son casier pour y jeter de rapides coups d'oeil quand survenait un doute. Les temps avaient beau être durs pour toute l'équipe, Nina sentait qu'elle était la mieux lotie des filles entre Hayley plus exécrable que jamais, Sunny qui se faisait toujours plus insistante, sa relation cachée avec Jared, celle inventée et à alimenter avec Timothy Ainsworth, tous les mensonges à produire et à protéger... Elle avait réellement l'impression de se noyer dans un pot de miel ! Ce n'était pas le mment pourtant car il fallait être plus dynamique que jamais sur ses rollers. C'était la nouvelle idée de la coach : une chorégraphie à roulette. L'ensemble était vraiment réussi, surtout ces derniers temps après les récente et dernières répétition.

Don’t play the stupid game
Cause I’m a different kind of girl
Every record sounds the same
You’ve got to step into my world
Give me all your love and give me your love
Give me all your love today
Give me all your love and give me your love
Let’s forget about time
And dance our lives away

L'espace entier du gymnase grouillait de mouvements circulaires en tous sens et la musique l'emplissait d'une euphorie entraînante. La compétition, c'est aussi elle qui rappelait aux cheerios combien elles aimaient ça d'agiter les pompons ! Une seule chose aurait pu être malgré tout corrigée : Devon au top de la pyramide finale. Cissy aurait été bien meilleure, et bien moins lourde, Nina la soupçonnait d'ailleurs d'être anorexique. En tout cas C'est fièrement que sa majesté Van de Roy descendit pour rejoindre le sol après que Quinn Evans annonça la fin de la répétition. Il était temps, marcher étant indéniablement plus appréciable que rouler à tout va. Les filles rejoignirent le vestiaire pour changer de tenue et en enfiler une nouvelle, la même avec exactitude. C'est vrai qu'il faisait un peu froid pour la mini jupe mais ce froid donnait l'impression à Nina de tailler ses jambes avec finesse, plus sain qu'un lifting me direz vous. Crystal lui fit part des dernières nouvelles qui concernait forcément Jared et Samuel. Nina ressentit un terrible agacement quand Cissy raconta sa nuit avec le quaterback, mais elle savait pourtant qu'elle ne pouvait se permettre aucune jalousie, cette relation devait perdurer pour ne pas éveiller les soupçons qui viendraient mettre en danger la sienne. Puis elle passa à Samuel. Cissy n'en avait elle pas marre de jongler entre les différents membre de la gent masculine ainsi ? Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait après tout, d'autant plus qu'apparemment le surveillant était un dieu du plaisir et un fin expert du corps féminin. Après avoir terminé ses récits quelque peu graveleux elle s'en alla sans attendre son amie, pour rejoindre Samuel Youngblood justement ! Mina Jefferson était seule encore avec Nina dans les vestiaires et vint malheureusement lui parler. Cette fille était en totale admiration devant Nina et le duo de terreur qu'elle formait avec Cissy, mais c'était une véritable fouine également et ce genre de personne, notre mythomane ne les portait pas dans son coeur généralement. "Alors, avec Ainsworth ? Je me demandais si vous étiez passé à l'acte ?" Cette mégère n'avait aucune honte à lancer ce type de question avec un haussement de sourcil des plus pervers. Malgré le dégoût que Nina lui portait, il fallait qu'elle entre dans son jeu. Elle sentait que depuis le début du mois, certaine personne de l'équipe, dont Cissy, commençait à mettre en doute toutes les histoires de Nina à propos du surveillant. Elles n'en faisaient pas un sujet de controverse important et n'en parlaient pas vraiment même, mais aussi faible que soit les soupçons, Nina s'était décidée à bien se servier des qualités de commère pour étouffer l'affaire. Plus c'était fou, plus c'était vrai avec Tim. "Tu me prend pour une prude ? Evidemment qu'on a dépassé ce cap ! Jeudi dernier il m'a demandé de le rejoindre dans le bureau de Figgins à la fin des cours... Tu connais la suite !" Sur ces mots elle prit son sac et se dirigea vers la sortie, fière du regard admiratif que son diffuseur de bonnes nouvelles lui lançait. Cette dernière trottina derrière elle pour la rejoindre dans le gymnase. Quelques filles peaufinaient les mouvements les plus complexes alors même que la coach venait de prendre congé. "Sur le bureau de Figgins ?!" Alors qu'elle mimait une surface plate avec ses mains tout en appuyant sur le "sur", les yeux écarquillés, Nina se tourna vers elle pour la considérer avec mépris. "Evidemment sur ! C'était un délice de transgression !" Mina avait elle compris la moitié de ce qu'elle venait de dire ? Peu importait, la mission était remplies haut la main vu la mine réjouie et avide de l'idiote crédule qui s'extasiait devant de telles prouesses quelle allait à coups sûr colporter. Evidemment cette stratégie était dangereuse et elle se promit de ne pas en abuser, mais c'était le seul moyen de renforcer les fondations de son mensonge.

Madeleine Wild s'approchait des deux filles et vira la première pour parler en privé avec la seconde. Mina partit lentement, presque déçue. Pour sa part Nina eut presque envie de remercier la rouquine presque trentenaire de l'avoir débarrassé de ce boulet mais elle se ravisa. Elle était bien trop perplexe à l'idée de cette demande plutôt inattendue. La surveillante lui indiqua la direction des vestiaires et la jeune fille la suivit sans sourciller en parcourant la liste imaginaire qu'elle se figurait à l'esprit, celle des méfaits possible qui lui vaudrait cette entrevue. Une fois dans les vestiaires, Wild ferma la porte d'un coup sec. "Écoutez mademoiselle Wild, si c'est à propos de l'incident avec Hayley, tout ceci s'est déroulé il y a quelques semaines déjà et à part ça je n'est rien fait qui soit motif à quelque chose d'aussi solennel." Nina n'était pas rassurée en tout cas. il avait beau être admit de tous que la surveillante était un peu à la limite de la raison parfais elle ne pouvait l'être jusqu'au point de devenir folle totalement et de venir régler ses comptes à coups de point dans les vestiaires pour défendre la cause d'Hayley ? Tout ceci était ridicule et Madeleine avait certainement autre chose à l'esprit. Nina garda son calme cependant et joua les parfaites innocentes comme elle savait si bien le faire. "De quoi s'agit-il ? Est ce que je peux vous être utile pour quelque chose ?"
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyLun 19 Mar - 21:52

Tendant une main devant elle en direction des vestiaires qui semblaient avoir retrouvé leur calme, Madeleine pencha la tête pour indiquer à sa future victime le sens de la marche. Bien évidemment, elle s’était jetée la tête la première dans cette histoire sans penser aux tenants et aux aboutissants de la conversation qu’elle était sur le point de provoquer. Si jamais la petite craquait et lui avouait d’un bloc que tout était vrai et que sa relation avec Tim durait depuis un moment, comment ferait-elle ? Bonne question, mais un peu tard pour se la poser quand on est déjà à mi-chemin entre la fille et les vestiaires... Ralentissant un peu son pas déjà très lent, la jeune femme essayait de grappiller autant de secondes que possible pour penser une dernière fois à ce qu’elle devrait faire. Est-ce qu’elle irait elle-même mettre une raclée à son collègue préféré pour avoir osé tromper sa meilleure amie ? Il avait beau être plus grand qu’elle, il ne lui faisait pas peur. Surtout parce qu’elle voyait mal ses mains de musicien cogner autre chose qu’une porte... Et puis Samuel n’oserait pas l’arrêter, ce pervers... Un de ses fantasmes qui se réalise. Le temps qu’il comprenne, elle aurait sûrement le temps de coller son œil au beurre noir au tatoué et de filer à l’anglaise. Est-ce qu’elle le dirait à Anna ? Le terrain était miné. Ils avaient beau ne plus être ensemble, le résultat ne serait sans doute pas beau à voir et même si elle avait toujours du mal à se figurer cette relation improbable et ce depuis le jour de leur rencontre, Ainston était. Ils avaient sûrement passé autant de temps séparés qu’ensemble, si ce n’était plus, mais ils étaient, insupportablement attachés l’un à l’autre. L’idée de briser le cœur de sa colocataire ne l’enchantait pas du tout, et si elle la voyait pleurer on en reviendrait inéluctablement à la solution numéro un : emprunter une batte de baseball aux gamins du quartier et s’en servir pour frapper tout autre chose qu’une balle. Et si elle lui disait par téléphone ? Au moins elle n’aurait pas à la regarder lutter de toutes ses forces d’anglaise légèrement hautaine pour retenir ses larmes... Mais elle la connaissait suffisamment pour s’imaginer la scène sans avoir à y assister. Elle l’entendait d’ici rire amèrement en s’essayant au sarcasme... Il était sans doute préférable d’attendre de la voir... Mais où ? Terrain neutre comme la galerie ou dans l’intimité et le secret de sa chambre sous les toits ? Les questions se bousculaient à une vitesse impressionnante dans sa tête si bien qu’elle en oubliait presque qu’elle n’avait pas même posé la première question de son interrogatoire musclé. La rousse était profondément troublée par cette histoire de bruits de couloirs, mais son air placide et (presque) autoritaire ne devaient rien laisser paraître de ce qui la torturait à l’instant. Règle numéro un avec les Cheerios : les remettre à leur place avant qu’elle n’aient eu le temps d’ouvrir la bouche. Sinon c’était peine perdue et les membres de la sororité du cheveu relevé s’imaginaient toutes que leur popularité au sein des élèves aurait une quelconque prise sur elle.

Malheureusement pour Mad qui avait préféré garder le silence en se dirigeant avec un peu plus d’entrain vers les vestiaires vides, elle n’eut pas le temps de se retourner après avoir claqué la porte pour installer le ton que la petite brune s’était déjà mise à lui mitrailler quelque chose d’une voix qui se voulait téméraire mais traduisait ce qui ressemblait à de l’inquiétude. Bon point. Elle n’avait peut-être pas gagné la bataille de la première à dégainer, mais au moins, elle restait maîtresse de la situation. Arquant un sourcil perplexe, elle cherchait à comprendre de quoi elle pouvait bien lui parler. «Hayquoi ?» Soudain un éclair de lucidité la tira de ses scénarii catastrophe où rien ne se passait correctement et où Anna pleurait et où Tim savait finalement faire autre chose que fuir devant Figgins. Hayley Holliday ! La nièce de Holly. Ne réprimant pas un petit pouffement de rire à l’idée de voir cette adolescente en crise se battre dans les couloirs. C’était donc sur elle qu’elle avait fait ses griffes au détour d’une rangée de casiers... Décidément, soit elle ne parlait vraiment plus assez à son amie, soit on lui cachait des choses. Ou alors elle était trop plongée dans ses logiciels de montage pour écouter ce qu’on lui disait. Chassant ses pensées en se campant fermement sur ses talons hauts, la jeune femme libéra sa gorge de l’écharpe qui lui tenait bien trop chaud maintenant et observa le visage à nouveau serein de la cheerleader. «Non pas de Hayley au programme, il semblerait que quelqu’un se soit chargé de ce dossier... Une chance pour toi, n’est-ce pas ?» En appuyant sur chacun de ses mots, elle réalisait enfin que ce détail insignifiant de son dossier était peut-être la preuve que Timothy couvrait les arrières de sa maîtresse. C’était tout de même surprenant que personne ne se soit occupé de faire renvoyer l’agresseur alors que Figgins avait récemment fait tourner une circulaire sur la question de la violence sur le campus... L’imagination de Madeleine s’emballait à nouveau et elle ne savait plus comment repousser les conclusions hâtives qu’elle était en train de tirer. Calme. Maîtresse de la situation. Se redressant un peu plus pour profiter de sa domination physique. Son ton de Miss Ohio l’énervait profondément. Mais ce n’était rien comparé au fait de la voir battre des cils en voulant se rendre utile. C’était clairement une tentative désespérée de rentrer dans ses bonnes grâces, seulement avec un passif comme le sien, elle pouvait toujours courir. «Effectivement, j’ai besoin d’un petit éclaircissement et on m’a dit que tu étais la personne dont j’avais besoin.» S’éloignant de la porte où elle était restée coincée, Madeleine alla s’asseoir sur l’un des bancs et croisa ses longues jambes pour poser ses mains sur ses genoux d’un air tout à fait détaché. «Il y a beaucoup de rumeurs dans les couloirs de McKinley, pas vrai ? Souvent fausses d’ailleurs. Et tu te doutes que tout ça ne reste pas simplement entre élèves. Certains professeurs font peut-être la sourde oreille, mais il ne faut pas espérer que je ne sois au courant de rien.» Ses lèvres pincées en un sourire froid, Madeleine ne lâchait les yeux de la jeune fille pour essayer de discerner ses réactions. «Eeeeeeet il semblerait que ces derniers temps les rumeurs de liaisons élève-surveillant aillent bon train.» Hésitant un instant à continuer pour être sûre de ne laisser aucune chance à la lycéenne de s’en sortir, le silence était trop pesant pour être supportable. «Il me semble que je serais au courant si j’entretenais une liaison avec un de nos charmants lycéens, ce qui ne nous laisse plus que Samuel.» La jeune femme ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en repensant à Cissy, mais replanta bien vite ses iris grisées par la lumière des néons sur son suspect. «Et Timothy Ainsworth.»
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyLun 19 Mar - 23:24

Nina n'en revenait pas ses yeux. Cette fausse rousse se permettait de pouffer de rire devant les fausses inquiétudes qu'elle avait exprimées, uniquement proférées pour paraître crédible dans le rôle de la petite innocente qui marchait à tous les coups. S'il y avait bien une chose que la jeune cheerio assoiffée de reconnaissance ne pouvait supporter c'était bien le manque de respect. Ces derniers mois elle avait laissé passé bien trop d'attitude inacceptable pour cause d'excès de mépris sur personne admirable : Hayley, dont il n'était finalement plus question, Maxine la diablesse, cette garagiste lesbienne refoulée, Jayden l'alcoolique pervers... Ce fut une des pire affliction que de constater que la liste était si longue et chaque fois ce genre d'individus était des plus détestable et méprisable. Pire que se faire marcher sur les pieds, se faire piétiner par quelqu'un de plus petit que soit car mathématiquement, cela vous rend encore plus petits. Alors que Nina restait perplexe et difficilement placide, elle se voyait devenir lilliputienne, débusquée de sous son champignon confortable par quelques ennemis carnassier qui s'était rêvé bien plus puissant qu'ils ne l'étaient en réalité. Pour qui se prenaient ils tous ces cafards à se pavaner et se permettre de montrer les crocs. Nina ne devait pas se laisser faire, il ne faisait plus aucun doute que Wild n'était pas là en amie elle non plus. Mais elle était cheerio après tout, en théorie redoutée de tous, admirée par tous, alors que pouvait il lui arriver. Madeleine était finalement comme tous ces énergumènes à se permettre les grands airs alors qu'aux yeux de Nina elle n'était qu'une surveillante désaxée de plus, complètement déconnectée de la réalité. Remarque, la réalité ne lui avait pas fait de cadeau, autant s'en détacher un peu ça vaudrait mieux pour elle car si elle pouvait avoir conscience du ridicule de sa silhouette dans l'état où elle se trouva... Une cheerio promise à un avenir radieux, statistiques à l'appui, n'avait rien à craindre d'un chien de garde de couloirs traînant dans un lycée perdu de l'Ohio.

Décidément Wild n'était pas étouffée par la modestie, qui serait pourtant de rigueur aux vues de sa situation. Elle trônait au bas de l'échelle socio professionnelle mais se permettait tout de même des poses de modèles sur le banc du vestiaire, prenant son ton de détéctive tortionnaire en croisant les jambes. Il ne s'agissait plus d'un tête à tête représentant de l'administration face à une élève. Les choses semblaient prendre un tournant différent à présent. Si c'est un combat de lionne que désirait la surveillante, elle s'engouffrait dans un chemin bien dangereux pour elle. L'équipe des cheerios n'avait comme rivale que les pires basses cours du plus profond du texas en terme de piaillements et de coups de bec et Nina doutait que cette femme totalement à la masse puisse s'imaginer ce qui l'attendait en cherchant la confrontation. Nina avait repris de la prestance et s'était tourné vers Madeleine qu'elle regardait du plus haut possible, les mains sur les hanches.

L'aplomb de la lycéenne s'effondra en pente raide dès lors que Madeleine évoqua le terme "rumeur". Au moins elle était fixée, elle ne venait pas pour un entretien formel, Nina sentait que tout ça allait prendre un caractère bien trop personnel à son goût. Question rumeur, c'est sûr elle s'était adressée à la bonne personne même si la mythomane de service se serait bien passer de discuter potins avec qui que ce soit ! De toute évidence, Miss Wild n'avait fait le déplacement que pour une seule raison : lui faire cracher le morceau. Mais à propos de quoi, c'était l'inconnue de l'équation. Dans le meilleur des cas, et ce n'était déjà pas une panacée, Madeleine venait chercher confirmation auprès de la meilleure amie à propos des ébats torrides de Cissy feat Samuel, soit, dans le pire des cas, elle avait eu vent d'une affaire l'impliquant elle et Timothy Ainsworth. Cette pimbêche prenait un malin plaisir à tourner autour du pot, sûrement pour se délecter de l'inquiétude que Nina ne pouvait plus masquer à présent. Son coeur était parti pour un tour de grand huit ascensionnel : la tension montait au rythme du débit de parole de Madeleine, elle chuta et fit crier le moindre globule rouge à bord quand elle évoqua le nom de Samuel, puis, après un moment d'accalmie, des canons à propulsion firent tourner son sang en une seconde dès que le nom clé fut prononcé : Timothy Ainsworth. L'intonation de la voix et du regard qui vinrent appuyer le tant redoutés patronyme pour l'achever d'un coups de massue ne laissaient plus aucun doute quant au pourquoi de toute cette mise en scène. Cette cruche de Mina avait évidemment un volume sonore bien trop assourdissant pour que ça ne s'ébruite pas dans tous les sens. La stratégie de "va porter la bonne parole" n'avait peut être pas été des plus géniales, mais qu'aurait elle pu faire face à toutes les suspicions qui naissaient ça et là ? Nina leva un instant les yeux pour jurer contre les règles du jeu qui se révélaient plus qu'injuste. Tant pis, elle était là et contraint à répliquer comme elle le pouvait. "Oh.... Il allait décidément falloir trouver plus convaincant et incisif que ce gémissement ridicule. Il n'y avait pas trente six solutions, il fallait tout nier en bloc sans sourciller, mais sans ménager son interlocutrice cette fois ci ! "Vous me décevez beaucoup Mlle Wild, moi qui croyait en vous. Vous êtes finalement aussi puérile que vous en avez l'air. J'avais espéré que les bruits de couloirs débités par quelques attardés consanguins n'avaient plus trop d'écho dans le cerveau étriqué d'une trentenaire bien entamée." Certes, ce ton glacial n'était pas des plus approprié face à une surveillante mais c'était un combat de coq, au diable les formalités. Nina s'approcha de Madeleine un peu plus pour la regarder de plus haut. "Maintenant si vous le permettez, laissez moi mettre un terme à cette conversation ridicule. Vos accusations n'ont pas vraiment de sens, et vos sources sont plus que douteuses, alors avant de vous immiscer dans le vie privée des gens et de jouer les fouine, assurez vous d'avoir un dossier qui tient un minimum la route !" De toutes façon, aussi vraie qu'aurait pu l'être sa relation avec Ainsworth, madeleine n'était pas encore assez idiote pour s'être attendue à des aveux sans se battre. C'est la carrière - si on pouvait l'appeler ainsi - du jeune homme qui aurait été en jeu donc aucun soupçon concernant ses mensonges ne pouvaient encore être d'actualité. Néanmoins, il ne faudrait pas longtemps à madeleine pour la faire parler plus efficacement, elle n'aurait qu'à l'emmener face à ses camarades pour confirmer le tout et Nina serait piégée. Elle jugea bon de souhaiter sans plus tarder une "Bonne journée" à son inquisitrice et de tourner les talons aussitôt avec un large sourire.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyMar 20 Mar - 21:56

Le cœur de la surveillante battait de plus en plus fort dans sa poitrine à mesure qu’elle sentait que la vérité allait être dévoilée. Et elle aurait eu toutes les peines du monde à décider s’il s’agissait d’excitation face à cette situation inédite ou bien d’angoisse pour les réponses qu’elle attendait. La jeune femme se sentait un peu comme cet agent du FBI qui était déjà passé la voir une fois. Cet air nonchalant, cette manière de s’asseoir comme si le monde était à ses pieds, on aurait pu jurer que toute sa mise en scène révisée et adaptée aux vestiaires était tout droit sorti d’une mauvaise série policière. Ce qui n’était sans doute pas loin de la vérité. Malgré la gravité de la situation, une petite partie de la rouquine s’amusait terriblement à jouer les Sherlock Holmes en herbe avec cette petite fille à papa qui s’imaginait qu’une paire de pompons lui ouvrirait toutes les portes jusqu’à la fin de ses jours. Le regard que cette dernière lui jeta ne laissait aucun doute sur l’estime qu’elle lui portait. Et il fallait bien admettre que c’était réciproque. Madeleine n’était pas du genre à juger les autres sur leur physique ou même leurs choix de vie, mais quand il s’agissait de Cissy et de sa clique, c’était plus fort qu’elle. Tout ce que ces filles pouvaient dire ou faire l’énervait au plus haut point. Une bande de gamines écervelées accro au shopping et aux ragots, voilà ce qu’elles étaient devenues. Alors si elle s’imaginait l’impressionner avec sa moue dégoûtée, c’était sans compter sur les quatre années déjà passées à travailler comme surveillante dans ce même lycée où elle-même avait joué les cheerleaders, jadis. Souriant de plus belle en lui rendant son regard méprisant, elle comprenait de mieux en mieux ce qu’Anna pouvait endurer avec sa belle-sœur ou ex belle-sœur. Toujours était-il que mépris mis à part, à cet instant précis, elle aurait volontiers fait appel à son joker “ami imaginaire”pour une petite séance de conseils express. Seulement voilà, avec la Cheerios dans les parages tout cela semblait fortement compromis et elle n’aurait pas le droit à un assistant pour remplir le rôle du bon flic avec elle.

Une fois n’était pas coutume son impulsivité l’avait emporté et elle avait préféré agir tout de suite plutôt que de prendre le temps de la réflexion. Grave erreur. Même si sa répartie n’était pas si mauvaise que ça, elle n’avait jamais vraiment brillé dans les débats improvisés. Son truc à elle c’était la pique assassine ou le long discours préparé à l’avance. Or la situation présente ne se prêtait ni à l’une ni à l’autre des possibilités. Elle n’était même plus certaine de savoir ce qu’elle voulait demander, comment le demander voire même pourquoi le demander. Et la première réponse monosyllabique de la jeune fille ne la rassura pas sur ce point. Et si elle faisait semblant de n’être au courant de rien ? Il n’était pas encore trop tard ! Personne ne lui en voudrait de toute façon. Elle n’était pas censée espionner ses élèves ou bien prêter attention à ce qui se racontait sur tout le monde. Timothy n’avait pas réagi quand elle lui avait posé la question, Anna ne savait pas ce qui se passait au lycée et le sujet était banni depuis la fameuse soirée à la Pension. Quant à la morale... Si quelqu’un devait tomber en premier c’était Cissy et son acolyte qui n’était qu’une sombre inconnue quelques secondes auparavant était bien le cadet de ses soucis. Figgins vivait la plupart du temps dans un monde utopique où tout allait bien dans son lycée, il n’allait pas s’occuper des histoires de cœur des deux incompétents qu’il avait embauchés. Franchement, qui aurait eu l’idée saugrenue de l’accuser elle d’avoir fait de la rétention d’information ? Elle n’était même pas concernée ! Bon... Avec son coup de génie, son engagement était réévalué de manière dramatique, mais rien dont elle ne puisse encore se tirer... La jeune femme avait presque décidé de renoncer à son entreprise en prétextant une affaire urgente et laissant la brunette avec un avertissement quand sa voix glaciale et autoritaire se remit à piailler un discours qui la mit dans un état second. Était-ce bien à elle qu’elle était en train de parler ? A priori, pas d’autre “miss Wild” dans la place... Et comme si sa petite tirade n’avait pas suffit, la Cheerios se sentait visiblement invincible et alla jusqu’à s’approcher d’un pas pour la prendre de haut et en rajouter une couche. Bouche bée devant ce spectacle, Mad reprit ses esprits juste avant que sa proie ne s’enfuie. «Minute papillon.» dit-elle en se relevant pour dépasser la lycéenne rayonnante et visiblement satisfaite de son coup et s’interposer entre la porte close et elle. «Je constate avec plaisir que même quand Mademoiselle Clark n’est pas là certaines parviennent malgré tout à aligner une phrase. C’est très impressionnant...» Rendant son sourire à Nina, la surveillante plaça doucement son bras à côté d’elle pour lui barrer la route et l’inviter à faire demi-tour. «Seulement, La trentenaire entamée au cerveau étriqué et quoi ? Puérile il me semble mmh ? N’est pas exactement satisfaite par cette petite mascarade. Alors c’est fort dommage pour toi, mais tu vas gentiment aller t’asseoir sur ce banc et ne plus en bouger jusqu’à ce que j’aie des réponses. Après bien sûr, si tu préfères que nous réglions ça en salle de retenue en attendant tes parents que je ne manquerai pas de convoquer pour leur faire part de ton grand respect pour le personnel du lycée, ça ne me pose aucun souci.» Ses traits étaient calmes et l’espace d’une seconde, sa colère avait effacé son inquiétude pour Anna. Il ne fallait pas qu’elle perde le Nord et ce malgré les provocations. Ce n’étaient pas les premières et ce ne seraient pas les dernières, c’était certain.

Restant debout cette fois, Madeleine scruta vaguement les environs pour s’assurer que personne n’était resté derrière pour espionner la conversation. Bien sûr elle aurait pu se servir de la pression d’une autre version pour faire cracher le morceau à la petite, mais elle restait convaincue qu’elle n’avait pas besoin de ce genre d’artifice pour la faire craquer. Elle avait voulu commencer en douceur par des sous-entendus, mais puisqu’elle voulait la jouer à la manière forte qu’à cela ne tienne ! Elle était le méchant flic dans son couple imaginaire de toute façon. Son dossier ne tenait pas la route, c’était certain. Mais la manière dont Nina avait voulu éviter la question en se cachant derrière un défilé d’insultes digne d’un quatre juillet était suspect. Très suspect. Trop suspect. Madeleine était partie du principe que ce qu’elle cachait c’était une liaison torride avec un surveillant. Mais à ce qu’elle sache, la seule vraie liaison torride qui existait entre un surveillant et une élève était jalousement gardé et pas une fois elle n’avait entendu de rumeur à ce sujet. Les bras croisés, plantée devant la lycéenne en silence, ses doigts se mirent à pianoter de manière frénétique sur sa peau alors que tout tournait trop vite dans son esprit. Les deux hypothèses s’entremêlaient au point qu’elle n’arrivait plus à distinguer le parti qu’elle préférait. «Donc.» lâcha-t-elle autant pour remettre Nina à sa place que pour faire un peu de tri dans ses idées. Il y en avait une qui avait sa préférence en réalité. Celle où Anna ne pleurait pas, où Tim était juste le pigeon de l’histoire et où toutes ces rumeurs n’étaient là que pour faire mousser une hystérique en manque d’attention. Oh oui... Elle préférait cette solution. «Ce que j’ai, dans mon dossier bidon, celui qui ne tient pas la route, tu sais ?» Elle était amère mais les remarques de la Cheerios avaient été plus percutantes qu’elle ne voulait bien l’admettre et son ego ne supportait pas ce genre d’atteintes, aussi ridicules soient-elles. «Ce sont des rumeurs. Des rumeurs flatteuses n’est-ce pas ? Être au centre de l’attention et détrôner sa copine au sommet des bruits du jour, ça doit être excitant pas vrai ? Seulement voilà, il se trouve que Timothy ne semble pas être au courant de cette histoire brûlante qu'il cache, mais ma source, elle, m’affirme que c’est bien toi la petite amie pas si cachée.» ajouta-t-elle d’un ton léger et presque enfantin. Même si le spectre des rumeurs fondées flottait toujours au-dessus de sa tête, Madeleine était prête à vendre son âme pour que tout soit faux et que la question soit réglée au plus vite, balayée par un démenti tonitruant qui relèguerait Nina à un rang inférieur à celui du Glee club et du club de mathématiques. Et à en juger par sa tentative désespérée pour l’écraser de son ego, ce n’était pas le genre de perspective à vous transporter une cheerleader. «Alors bien sûr, en tant que surveillante incompétente je venais m’assurer que tu n’avais pas besoin d’être soutenue pour rétablir la vérité et démentir cette liaison qui pourrait t'attirer de gros ennuis, en plus d'entacher ta réputation.»
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyMer 21 Mar - 23:16

Nina s'était dirigée aux pas de courses vers la sortie, persuadée d'avoir déjà mis fin à cet interrogatoire. Elle en était certaine jusqu'à ce que le bras de Madeleine vint lui barrer le passage. Elle s'arrêta net dans un sursaut de surprise devant le visage souriant de la surveillante. Elle n'avait pas dit son dernier mot finalement et comptait bien arriver à ses fins visiblement. Sans l'écouter vraiment Nina fixait la porte toujours close qui n'avait été qu'à une poignée de main de s'ouvrir pour la laisser s'échapper. Tout espoir de sortie que représentait cette issue de secours fut anéanti quand Madeleine l'invita à rebrousser chemin pour s'asseoir à son tour sur le banc. Il n'était plus question de fanfaronner, Nina avait parier sur l'intimidation et c'était sa seule carte en main face à un surveillant. Cette fois ci et contrairement à ses habitudes de ces derniers mois, elle n'en viendrait pas aux mains, il lui restait encore assez d'éducation pour reconnaître qu'il fallut finalement se soumettre à l'autorité, même au lycée. Elle n'avait de toutes façon pas l'habitude de jouer les effrontée face aux personnels, bien au contraire on lui aurait tout donné sans confession ! Cette marque d'insolence elle se l'était permise dans le cadre personnel que représentait cette confrontation, mais maintenant il était temps d'être raisonnable. Elle obéit et s'en alla donc s'asseoir à la place occupée par Madeleine quelques secondes encore auparavant tandis que cette dernière était celle qui à présent dévisageait son interlocutrice de haut en reprenant ses propos d'un air moqueur, bien haute sur ses jambes. Après tout, la surveillante la menaçait de sanction bien réelle cette fois ci, avec des conséquences inenvisageables pour Nina, il valait mieux se montrer coopératif à présent. Elle s'assit donc, les mains sur ses cuisses et le regard baissé. Quel supplice d'être contrainte à obéir à cette éberluée se dit elle, cette femme qui ne méritait pourtant que son mépris avait sans aucun doute l'ascendant sur elle. L'ambiance glaciale pourtant colorée des vestiaires, le métal des casiers, le silence résonnant, tout participait à rendre cette scène digne d'un vieux polar miteux au paroxysme de l'enquête quand l'assassin est au pied du mur. Dans la situation présente l'enquêteur ne payait pas de mine. Nina imagina son visage agrémenté d'une jolie moustache du même roux que ses cheveux et la trouva soudain plus crédible étrangement malgré le ridicule. Elle avait entendu dire que l'année passée, miss Wild était blonde, et bien elle aurait mieux fait de s'en tenir à ce que lui avait offert la nature d'après Nina. Après qu'elle ait scruté les alentours, l'ex-blondie rompit soudain le silence par un "donc" qui aurait mériter de se gratter le menton. En réalité Nina aurait préféré qu'elles restent toutes les deux là sans parler jusqu'à la fin des cours malgré son coeur qui battait à lui faire mal aux oreilles. Tout aurait été bon pour éviter cette séance révélation qui s'annonçait fatale, toute révélation l'était pour Nina de toute manière. Tout en continuant ses sarcasmes d'un tout horriblement enjoué, Wild décida d'attaquer sans détours cette fois ci. Elle parlait rumeur, attention, réputation, vérité... et de Timothy ! Aussi cruche qu'elle pouvait lui sembler, Nina fut forcée d'admettre qu'elle était sur le point de découvrir le poteau rose. Elle en appelait à "rétablir la vérité"... Si Madeleine savait quelle vaste entreprise ce serait que de tout déballer, cela aurait au moins le mérite de peut être l'effrayer et de la faire fuir en courant devant la folle furieuse qui se tenait devant elle. Quoiqu'elle ne semblait pas beaucoup plus saine d'esprit.

Madeleine paraissait croire que c'était pour la gloire que Nina avait inventé toute cette histoire. En réalité, elle se serait bien passée de ce mensonge ci pour briller un peu plus dans les couloirs, elle en avait d'autre peut être pas aussi efficace c'est sûr, mais qui avait le mérite d'être plus aisés à entretenir et à dissimuler. Elle observa un moment de silence les yeux rivés sur ses pieds le temps de se remémorer comment cette machine s'était emballée à ce point, comment tout cela avait bien pu démarrer sans qu'elle le veuille. Ironiquement, c'est dans ces mêmes vestiaires avant un entraînement de l'équipe des cheerios que toute cette mascarade vit le jour bien plus tôt dans l'année. Comme à l'accoutumée, la gent masculine était à l'honneur dans toutes les bouches vicieuses de l'équipe. L'une racontait ci et ça sur son nouveau copain, une autre prenait la main pour relater sa rupture tandis que Cissy contait à Nina les exploits sportifs de Samuel Youngblood, un autre surveillant. Mina Jefferson, toujours elle cette sale fouine, tendait l'oreille et s'immisça dans la conversation pour quémander des détails. Une fois les chiens rassasiés, Cissy fit les affamées de détails croustillants à son tour, mais cette fois en direction de Nina. Cette dernière n'avait jamais été à l'aise avec le sujet en question et restait une pure novice en matière de sentiment, de sensualité et de sexualité. Malgré cela une telle attitude était manifestement intolérable parmi toutes ses filles assoiffées de chair gavée de testostérone. Nina ne comptait pas perdre la face et fit ce qu'elle faisait le mieux : mentir ! " Bien sûr que j'ai quelqu'un en ce moment ! Le sexe est super, je pense que c'est uniquement physique entre nous d'ailleurs, il est un peu trop extrême pour moi. Il est plus âgé d'une part, et il est tatoué un peu partout sur le corps. Il fait un peu bad boy tu vois, grand, pâle, brun, dans le genre ténébreux !" La honte qui emplissait Nina n'était pas des moindre quand elle s'écouta parler mais elle fut ensuite interloquée par le grand sourire malicieux que lui adressait Cissy. À l'instant où cette dernière crût lire le portrait de Timothy Ainsworth dans les propos de Nina tout alla très vite sans que la situation soit récupérable. Sans même qu'elle ait pu dire un mot, toutes les filles du vestiaire encore présentes l'adulaient du regard et firent de ces conclusions une vérité impossible à démentir à l'instant qu'il était. Nina ne pu se résoudre à se passer de cette admiration qui surpassait celle qu'on portait habituellement à Cissy en cet instant et elle se résolut à compromettre toute sa crédibilité pour cette histoire juteuse. Même si elle avait détesté les moqueries de Madeleine, elle n'avait peut être pas eut tort dans le fond. C'est pour briller un peu plus que celle dont elle restait dans l'ombre que Nina avait signer pour cette relation fictive, à la différence près que tout cela s'était monté contre sa volonté, au départ tout du moins. Nina n'aurait jamais inventé un mensonge pareil, elle était trop experte en la matière pour ignorer le danger qu'il représentait.

"Oh ! Je vous remercie de vous souciez de moi. Je vous prie de m'excuser pour mes propos légèrement abruptes de tout à l'heure, je n'avais pas compris que vous oeuvriez dans mon intérêt ! J'espère que c'est oublié !" Nina cachait à peine l'ironie de ses mots bien appuyés d'un sourire outrageusement forcé. Malgré cela, elle dirigea bien vite à nouveau son regard sur le sol. Il était inutile de poursuivre cette comédie, elle était dans une impasse. Quoiqu'elle fasse, avec ses sarcasmes où non les conséquences seraient fâcheuses. Soit elle continuait à jouer la comédie ainsi, laissant planer le doute sur la véracité des rumeurs, soit elle avouait tout d'un bloc et mettait un terme à son mensonge. En fait, la première solution était loin d'être la plus avantageuse. Madeleine finirait par la traîner face à Figgins et avec Timothy sur le banc des accusés la situation tournerait en sa défaveur, celui ci évidemment nierait tout. Elle pourrait peut être prétexter un viol ? Non...! Dans la deuxième solution, Madeleine courrait sûrement le dire à Ainsworth et peut être que quelques élèves serait au courant eux aussi, peut être même qu'elle en informerait volontairement certain pour venger son ami des rumeurs qu'elle avait faites circuler sur son dos. Mais dans ce cas de figure il y avait peut être un moyen de trouver un compromis. C'était même une nécessité. Madeleine devait sûrement avoir ses faiblesses bien cachées sous la couche impressionnante de ses vêtements. Avant de tout lui révéler il faudrait s'assurer de pouvoir s'arranger avec elle. Elle leva enfin les yeux après ce nouveau moment de silence important. Instinctivement elle glissa son regard dans les moindre recoin visible des vestiaires avant de se tourner vers Madeleine, toujours debout devant elle. " Voulez vous bien vous asseoir s'il vous plaît ? Je vais vous dire la vérité, je crois que je n'ai pas vraiment le choix après tout, mais promettez moi une chose par pitié ! Ne dîtes pas un mot de ce que je vous vais vous dire maintenant, à personne, j'insiste ! Je ferais tout ce que vous voudrez mais par pitié pas un mot !" Les sourcils crispé, comme le reste de son visage, les yeux brillants et suppliants, la jeune fille avait totalement changé de ton et de registre en quelques secondes. Au bord du gouffre elle révélait sa terreur de voir l'un de ses mensonge dénoncé au grand jour, elle était alors plus sincère que jamais pour une fois, prenant presque dans ses mains celle de la surveillante qu'elle insultait quelques minutes auparavant. "Attendez !" Nina l'arrêta pour l'empêcher de répondre au risque de ne plus pouvoir en dire plus si elle était interrompue. Elle marqua un moment de pose tout en se pinçant les lèvres avant de se lancer enfin. "J'ai tout inventé ! Tout est faux, j'ai tenté de ne pas ébruiter ce mensonge mais les filles commençait à se douter de quelques chose, c'était juste histoire de dissiper leurs soupçons ! Je ne voulais faire de tort à personne croyez moi, surtout pas à lui, ça n'a jamais été mon intention. Je n'ai pas voulu que tout cela prenne cette ampleur mais je n'ai rien pu maîtriser. L'histoire s'est dispersée comme un feu de paille ! je vous en supplie ne dîtes rien à Tim, pardon je veux dire à Monsieur Ainsworth ! N'en dîtes pas plus aux autres élèves, à personne je vous en prie, je ferais tout ce que vous voudrez, j'étoufferai l'affaire mais si quelqu'un apprend que j'ai menti durant tout ce temps ce serai fini pour moi ! Ne faîtes pas ça je vous en prie !" Elle l'avait supplier comme si sa vie en dépendait et dans sa tirade tragique elle avait finalement pris les mains de Madeleine alors que ses yeux s'étaient emplit de larmes. Elle n'avait sûrement jamais supplié quelqu'un comme ça ! Même Sunny ! Cette dernière lui avait offert un moyen de protéger son secret à l'instant où elle le découvrit. C'est tout ce qu'elle demandait de Madeleine ! Soudain, elle lui lâcha les mains et se retourna droite à côté de Wild en faisant face au mur. Elle essuya ses yeux et la jeune fille fragile et sincère qui avait fait son apparition quelques secondes auparavant disparu instantanément. "Si je ne vous détestait pas avant, maintenant c'est le cas. Je vous déteste de savoir tout ça sur moi à présent." Ses paroles n'étaient pas agressives, c'est comme si elle avait tenu à lui signifier, lui faire savoir qu'elle la haïssait en toute cordialité.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyJeu 22 Mar - 1:29

Il y avait quelque chose de particulièrement malsain dans cette espèce de jouissance de l’abus de pouvoir qui commençait à tarauder la surveillante. Ce qu’elle faisait n’était pas correct. Elle n’avait absolument pas le droit de retenir cette fille dans les vestiaires contre son gré pour la forcer à parler d’une simple rumeur. Même si elle avait elle-même des intérêts à tout savoir de cette histoire. Même si c’était d’Anna dont il s’agissait. Il n’y avait que la britannique aux cheveux couleur feu pour lui faire faire de telles choses... Et en écrasant la Cheerios de toute sa taille en tenant le menton bien droit, Mad commençait à douter des résultats de son entreprise. Mais le simple fait de voir la lycéenne faire demi tour, la tête baissée et l’air penaud suffit à lui faire gonfler la poitrine de satisfaction. C’était idiot, mais avec toutes ces années elle n’avait rien perdu de son insupportable arrogance qui allait de paire avec une très haute image d’elle-même. Peu lui importaient ce que les autres pouvaient dire d’elle, de son âge, de son mode de vie, de son travail. Tant qu’elle s’aimait elle et ce qu’elle faisait, ils pouvait tous mourir du choléra et revenir d’entre les morts se transformer en zombie qu’elle n’aurait pas tourné les yeux sur eux. C’était sans doute un trait saillant chez la plupart des cheerleaders... C’est qu’il en fallait du courage pour exposer son corps de la sorte à longueur d’année ! Alors s’imaginer le faire en n’appréciant pas chaque parcelle de sa peau et de ses courbes, c’était tout simplement impensable. Mais le ton n’était pas à la compassion et à la recherche de points communs. Au contraire, si elle réussissait à se la rendre encore plus détestable qu’elle ne l’était déjà, la jeune femme avait bon espoir de rentrer tout à fait dans la peau du mauvais flic et de faire passer le suspect aux aveux avant que l’équipe de natation synchronisée ne revienne de sa sortie scolaire. Jetant un rapide coup d’œil à son poignet pour vérifier l’heure, son gros pull l’empêcha de réussir son effet discret et elle dut remonter les manches de ses deux épaisseurs de vêtements pour déchiffrer le petit cadran de sa montre. Elles n’avaient pas toute la journée devant elles, et si la subtilité était passée à la trappe, le message avait le mérite d’être passé avec une manœuvre aussi grossière.

Elle avait pris de gros risques en énonçant tout haut les résultats de ses élucubrations internes. Si jamais elle lui riait au nez en dissipant ses doutes, elle n’aurait plus rien pour la retenir, si ce n’était appeler ses parents pour insubordination ou quelque chose du genre. Elle se garderait bien de le dire mais Madeleine détestait avoir affaire aux parents dans l’enceinte du lycée presque autant que leurs charmants bambins. Ce qui la laissait donc sans rien. Aucun motif, aucun moyen de pression, aucun résultat. Il fallait qu’elle la fasse parler. Et il fallait aussi qu’elle ait raison. Patientant sagement en continuant à abattre ses doigts sur son bras à une cadence effrénée, la déception était lisible sur le visage de la rousse en entendant la réplique de Nina. Encore du sarcasme. Finalement, elle avait sûrement un rapport quelconque avec Tim Ainsworth parce que de mémoire d’elle, jamais elle n’avait assisté à un tel déballage d’anti-phrases en aussi peu de temps si ce n’était en présence du tatoué de service. Pour toute réponse, elle soupira lourdement en ne dissimulant pas son agacement face à cet entêtement stupide. L’une comme l’autre, elles savaient qu’elles ne lâcheraient rien. Seulement il fallait sortir de l’impasse au plus vite avant qu’une nouvelle vague de doute ne s’empare d’elle. Le volume de sa schizophrénie latente monté au maximum, Madeleine ne savait plus où donner de la tête entre les conseils de replis stratégique de James et les encouragements impétueux de Shane. Le débat qu’elle aurait aimé énoncer tout haut avait fini par éclore dans sa pauvre tête où se bousculaient les mêmes interrogations encore et encore. Il était trop tard pour le camp des modérés. Elle ne voulait plus faire demi-tour avant d’avoir sa réponse. Et même si ce devait être un mensonge, “je ne sors pas avec Timothy Ainsworth” sortirait de la bouche de cette fille, elle en faisait une affaire personnelle. Elle ne demandait qu’à le croire. C’était plus simple pour tout le monde. Malgré son regard bleu dur, Madeleine mordillait l’intérieur de sa lèvre inférieure pour retenir ses supplications “Allez un petit effort ma jolie, c’est pas très difficile de mentir. Dis-moi ce que je veux entendre. Un petit démenti de rien du tout !” Ses pupilles posées sur le haut du crâne de la lycéenne qui semblait avoir trouvé un intérêt nouveau pour le sol, elle retenait à peine son impatience qui la faisait trépigner de manière presque imperceptible. Lorsqu’elle se décida enfin à relever ses yeux noirs, son attitude semblait avoir changé du tout au tout et elle n’affichait plus ce sourire irritant qui signait son ironie. Le sol de McKinley était-il si inspirant ? Interloquée par cette requête inédite, Madeleine attendit qu’elle ait fini sa tirade implorante mais finit par s’asseoir lorsqu’on lui objecta le droit de parler. Ramenant ses genoux l’un contre l’autre en se tournant franchement vers la jeune fille, ses yeux luisaient de curiosité. Si elle l’avait faite asseoir pour se sentir plus à l’aise et lui resservir la même soupe de mensonges, elle allait lui arracher sa queue de cheval et lui faire manger jusqu’à la dernière mèche. Pinçant les lèvres pour étouffer son grognement de mécontentement, elle essayait en vain de comprendre où tout cela pourrait les mener. Qu’est-ce qu’elle pourrait bien faire pour elle de toute façon ? Ce n’était pas comme si elle avait le moindre rôle à jouer. Eût-elle été Crystal, elle se serait servie de cette histoire de rumeurs comme d’un moyen de pression, seulement elle n’avait absolument aucun intérêt à demander une faveur à Nina Stewart. Mais si le jeu en valait la chandelle, elle inventerait bien quelque chose, au diable le professionnalisme.

Au-delà de son air revêche, les voix de ses conseillers imaginaires s’étaient tues et elle était pendue aux lèvres de la jeune fille. Un démenti. Rien qu’un tout petit démenti et le tour était joué. Les premiers mots firent exploser une joie démesurée dans le cœur de la rousse qui posa sa main sur sa bouche pour étouffer un gloussement de soulagement. Bingo ! Elle n’avait pas besoin de plus. Peut-être juste d’une raison ou deux, et elle serait libre. Elle ne dirait rien à Anna, se moquerait de Timothy, et ce serait dans la boîte. La détective en herbe regretta à cette occasion l’absence de caméra cachée ou de micro-espion pour enregistrer ces aveux qui promettaient d’être enrichissants étant donné les efforts qu’elle était prête à fournir pour le cacher au reste de l’humanité.
Plus Nina parlait, plus la mâchoire de Madeleine menaçait de se décrocher. Où était passée la gamine arrogante qui se tenait devant elle deux secondes plus tôt ? Est-ce qu’elle avait payé son entrée dans un spectacle de prestidigitation ? Les jumelles extraordinaires, la peste et l’ange, elles changent de personnalité comme de petit ami ! Ouvrant de grands yeux, la surveillante ne réussissait pas à se convaincre que ce qu’elle entendait était la vérité. Et pourtant... Elle n’avait jamais paru plus sincère qu’à cet instant. La surveillante était tellement abasourdie par cette tirade aux accents tragi-comiques qu’elle ne remarqua pas immédiatement les mains de la jeune fille qui prenaient les siennes pour les presser comme s’il s’agissait de la sauver d’une morte certaine. Faire du tort à Monsieur Ainsworth ? Si elle n’avait pas été choquée par la teneur de ses propos Mad serait probablement tombée à la renverse à force de rire ! Les larmes au coin de ses yeux, la voix presque chevrotante plus convaincue que jamais, ses mains moites sur les siennes, c’était comme une scène de cinéma et la réalisatrice en herbe ne put s’empêcher d’imaginer un instant demander à la jeune fille de jouer dans son prochain court-métrage en échange de son silence. Chassant vite cette idée de son esprit, elle n’avait aucune envie de s’acoquiner avec une menteuse professionnelle capable du pire pour protéger un mensonge. Non pas qu’elle ait été beaucoup plus reluisante... Mais là n’était pas la question. Elle l’avait prise au dépourvu une fois de plus, et elle devait trouver un moyen de retrouver l’usage du langage avant qu’elle n’ait pris ses jambes à son cou. Rompant leur contact visuel pour lui tourner le dos, sa dernière remarque aurait pu être la goutte d’eau qui l’aurait rendue hilare, seulement elle savait que si elle riait, c’en était fini de cette tension qui la rendait maîtresse du jeu. «Je vois...» se contenta-t-elle de répliquer en ignorant cette dernière déclaration d’amour touchante. «Je vois, je vois, je vois.» Elle avait fait ça pour la gloire. Elle avait fait ça pour se rendre intéressante, ce qui validait complètement sa théorie pourtant vaseuse. Et maintenant quoi ? Elle avait ce qu’elle voulait. Pas de liaison, pas de larmes à la pension, pas de problème. Mais était-il raisonnable de laisser passer une telle occasion ? Le chantage était répréhensible. C’était mal. Très mal. Mais tentant, aussi.

Immobile sur le banc, la surveillante gardait le silence tout en réfléchissant à ce qu’elle pourrait dire ou faire qui soit susceptible de la tirer de cette situation envenimée. Finalement la vérité ne l’avait pas libérée. L’envie de profiter de cette offre royale de faire n’importe quoi en échange de son silence finit par éclipser toute forme de raison et ôtant 12 bonnes années à son compteur, Madeleine cédait à l’envie d’être mesquine et de s’abaisser au niveau de ces Cheerios qu’elle s’était mis en tête de mépriser. «N’importe quoi, tu dis ?» souffla-t-elle en faisant claquer sa langue contre son palet. «J’imagine qu’en effet ce genre de secret ça vous détruit une réputation à McKinley, adieu pyramide et bonjour slushy... Crystal ne fait pas de cadeau à ce qu’il paraît.» Un étincelle s’alluma dans le regard de la rousse qui trahissait ce plan lumineux qui venait de lui apparaître. «Tu t’entends bien avec elle n’est-ce pas ? N’essaye pas de le nier on ne la voit jamais sans toi. Et puis je sais déjà tout de toi.» Le sarcasme facile était de trop, et elle s’en mordit la lèvre, mais ses réflexes de protection de son ego en péril avaient la vie dure. «Peut-être que tu ne sors pas avec Timothy, mais elle sort avec Samuel. Je le sais. Et je veux que ça cesse.» déclara-t-elle d’un ton froid. Qu’elle admette sa jalousie ou pas, Madeleine savait une chose, elle n’aimait pas que ces deux là ce tournent autour, et visiblement, elle se découvrait prête à s’abaisser à faire chanter une élève pour faire en sorte que cela cesse.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyJeu 22 Mar - 13:18

Les tempes brûlantes, le coeur battant, Nina restait crispée de colère, de honte et de peur tout à la fois sur le banc du vestiaire, offrant son profil baissé à Madeleine, toujours assise à ses côtés. Cette dernière laissait filer un silence perplexe qui ne présageait rien d'encourageant pour la suite des événements. Contrairement à Sunny, faire chanter une élève n'était sûrement pas la meilleure recette pour garder son poste au sein du lycée. D'autant plus que Nina remarqua par un léger coups d'oeil à ceux de son bourreau que celle ci n'avait pas été si bouleversée par les supplications de Nina. Évidemment, comment la situation pouvait elle représenter le même enjeu pour elle ? Elle avait obtenu satisfaction et pouvait à présent s'en aller l'esprit léger. Non ! Nina le savait très bien, tout le monde a quelque chose qu'il peut attendre des autres ! Elle s'en était sorti tout ce temps, et même si les choses se compliquaient cette année avec Sunny dans les parages, chuter pour ses mensonges lui paraissait inconcevable, impossible, inimaginable. Elle demandait juste à cette rouquine prétentieuse de réfléchir un peu et faire preuve de bonne volonté ! Qu'avait elle à perdre après tout ? C'est ainsi qu'elle se décida enfin à parler... Mais les seuls mots qu'elle prononçât furent une déception totale ! "Je vois" ? Plus que jamais Nina se sentait horriblement infantilisée et ne pouvait se considérer comme autre chose qu'une fillette de cinq ans qui vient d'avouer un gros méfait, attendant patiemment qu'on la mette au coin. La peur avait disparu à présent car Nina rougissait plus de honte et de colère contre cette Madeleine ayant troqué le rôle de Sherlock Holmes contre la tenue de maîtresse d'école ! Elle tourna la tête et fixa d'un regard noir celle qui continuait à divaguer parmi les "je vois" ! Encore un silence. Combien de temps cela faisait qu'elles étaient dans ces vestiaires ? Pour Nina, cela semblait être une douloureuse éternité, une vie sans fin, tout comme le silence effrayant que Madeleine observait encore une fois !

Elle parla enfin, et cette fois ci pour proposer quelque chose de constructif. Pourtant quand Nina comprit ce qu'on attendait d'elle, elle se sentit encore un peu plus mal ! Faire rompre Cissy et Samuel ? Madeleine restait impassible et semblait froide et cruelle en ces derniers instants. Comment était elle au courant pour ces deux là ? Il faudrait qu'elle informe Cissy au plus vite après être enfin sortie d'ici que son précieux Youngblood n'avait pas l'air d'être très gêné à l'idée de parler à n'importe qui de leur relation ! Mais peut être que Wild n'était pas n'importe qui. Si elle avait cette requête, c'est que Samuel représentait quelque chose pour elle. Mais peu importait les motivations de cette dernière, qu'elles soient déontologiques ou sentimentales, Nina n'aimait pas du tout la tournure que prenait les choses ! C'est déjà Cisy que Sunny visait en parti en faisant chanter Nina et voila qu'il en était de même pour Wild. La cheerio était partagée entre l'amitié et la colère qu'elle ressentait pour cette reine de lycée ! Elle avait beau considérer Cissy comme sa meilleure amie, elle ne pouvait plus ignorer tout les ennuis qu'elle lui apportait ! Après tout c'est à cause d'elle cette histoire de liaison avec Ainsworth ! Lui aussi elle le détestait, comme tous les autres d'ailleurs. Si seulement il avait été plus facile d'accès, si seulement il avait pu s'intéresser à elle. Si seulement il n'avait tout simplement pas ressemblé à ça ! Pourtant il faudrait composer avec lui car Nina avait bien pris ses précautions dans ce marché ! Certes elle ferait taire les bruits de couloirs, mais jamais elle ne démentirait cette liaison ! Plus que jamais, elle était persuadée qu'il allait falloir agir à la source du problème vite et bien. Dans l'idéal, Nina espérait réellement sortir avec Ainsworth avant que Wild apprenne que la rumeur court toujours. Mais elle s'occuperait de Timothy plus tard, la situation était plus urgente pour Cissy. Ce fut au tour de Nina de faire le silence en fixant le mur d'en face à nouveau. Elle se remémorait les paroles de Madeleine indéfiniment. Crystal ne fait pas de cadeau à ce qu’il paraît. Elle ne croyait pas si bien dire. Si elle découvrait ce qu'avait fait Nina, la vengeance serait térrible. D'un claquement de doigts Nina le savait, elle pouvait vous faire roi comme valet, allez savoir pourquoi ! C'est Cissy qui avait aidé Nina à devenir aussi populaire depuis le collège, c'est d'ailleurs en fréquentant Cissy qu'elle s'était mise à mentir. Et c'est peut être encore Cissy qui l'enterrerait plus bas que les New Direction. Son amitié avec elle devenait très dangereuse : entre les mensonges à lui dissimuler, les informations sur son compte à donner à Sunny, sa relation avec Jared et maintenant la demande de Madeleine. Elle marchait sur un charbon bouillonnant qui menaçait à chaque instant de prendre feu sous ses pieds. Devait elle le faire ? Devait elle les faire rompre ? Avant même de répondre à tous ces questionnements intérieurs, Nina savait qu'elle le ferait. Ses dilemme étaient de ceux qu'on alimente pour soulager sa conscience. Elle n'avait pas réellement le choix de toute façon, elle lui avait promis de tout faire. Malgré tout, elle ne s'était pas attendue à une telle requête.

Nina se leva d'un bond avec un soupir alors qu'elle amenait ses doigts à ses lèvres. Elle fit les cents pas pendant quelques secondes et récapitula son ordre de mission. "Vous voulez donc que je les fasses rompre définitivement ?" Elle continua de faire ses allers et retours pour réfléchir. Il fallait dire oui, c'était la seule issue possible et elle avait tellement attendu cette proposition. Mais c'était une décision difficile à prendre. Elle ne savait même pas comment s'y prendre. Elle trouverait bien un moyen, ce n'est jamais les idées qui lui manquaient mais serait elle assez audacieuse pour une telle entreprise. Si Wild était jalouse, il y avait sûrement d'autres moyens de la satisfaire ! Elle se retourna vers Madeleine pour proférer encore une fois des plaintes et des supplications, moins tragiques cette fois ci, juste dans le but d'attirer sa pitié ! Elle s'arreta de marcher et s'avança précipitamment de quelques pas vers la surveillante, toujours impassible. "Mais Mademoiselle Wild..." Non ! Nina ne se permettrait plus de la supplier de la sorte. Elle s'interrompit et se remit droite pour serrer un peu sa queue de cheval, comme si cela allait remonter le mécanismes qui la rendrait plus dure et intraitable. Nina reprit ensuite, l'air plus méprisant et plus hautain qu'auparavant. "Mais, mademoiselle Wild, je pense qu'il y a quelques moyens moins radicaux pour satisfaire votre jalousie ! Je pense sincèrement que les faire rompre ne soit pas un idée lumineuse. Une fois perdue, Monsieur Youngblood se rappellera du confort et du plaisir que c'était d'avoir Cissy, car croyez moi, je profite du récit de leurs ébats presque tout les matins, et tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est bien le plaisir qui semble les lier !" Nina conclut par un léger sourire. Ça elle ne l'avait pas volé ! Avant de détruire quelque chose il fallait au moins qu'elle en connaisse l'intensité. Mais c'était là une dernière marque d'insolence gratuite car Nina le savait tout autant que Madeleine, elle n'avait pas le choix si elle ne voulait pas finir parmi les parias du lycée. Résignée, Nina abdiqua ! "Je le ferais, je les ferais rompre d'une façon ou d'une autre..." Elle était à présent liée à un autre secret, un autre mensonge, un autre chantage. À mesure que Nina concluait ces pactes, sortes de pansements appliqué au plus vite sur des plaies béantes, elle sentait que tout le travail qui l'avait menée aux côtés de Cissy tremblait sous le poids des blessures et se faisait de plus en plus fragile.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyJeu 22 Mar - 14:46

Si vous lui aviez dit qu’un jour elle en passerait par le chantage auprès d’une mineure pour faire rompre Samuel Youngblood avec sa conquête du moment, Madeleine vous aurait ri au nez. Pendant longtemps elle n’avait pas voulu entendre parler de lui et de ses coups d’un soir, payants, gratuits, mineurs. Seulement la donne avait légèrement changé depuis l’incident du mariage Schuester. Il y avait eu cette soirée chez Dorian Robertson qui lui avait coûté sa fierté et son amitié naissante avec la petite sœur, où le musicien lui avait clairement fait comprendre que remettre le couvert n’était pas dans ses intentions. Elle s’était sentie tellement idiote... D’être venue le trouver, ivre pour ne rien arranger, de lui avoir parlé, de lui avoir offert sur un plateau l’occasion de la rejeter. La jeune femme n’en avait d’ailleurs toujours pas parlé à qui que ce soit, et elle espérait qu’il en aille de même pour le disquaire. Le simple fait d’imaginer la conversation qu’elle devrait avoir avec Anna quand elle serait prête lui serrait le cœur au point de lui donner la nausée. Il fallait se résigner, elle était maudite en amour. Ashton s’était fait la malle pour l’Europe, préférant des recherches sur des étoiles invisibles à la perspective de construire une vie ensemble, et maintenant Dorian avait choisi la solitude plutôt que de lui laisser une chance de montrer qu’elle était autre chose qu’une groupie à l’appétit sexuel exacerbé. Rien de très agréable quand on a une haute estime de soi-même. Même si elle s’enfermait dans le déni, la jeune femme avait été profondément blessée par cette entrevue, et son pauvre cœur brisé n’avait pas supporté de le revoir au mariage en compagnie de sa petite sœur. Elle avait préféré fuir pour aller noyer son chagrin dans le premier bar qui croiserait son chemin, et sauter sur le premier homme qui croiserait son chemin, en admettant que celui-ci veuille bien d’elle. Le Piano-Bar avait été le lieu, et Samuel l’homme. Le destin est un chien. Mais elle avait cédé. Elle était elle-même allée le trouver, et se débarrasser de son escortée du soir. Mordant l’intérieur de sa joue en se souvenant de ce premier moment de faiblesse, Madeleine était folle de rage contre elle-même et contre lui. Comment avait-elle pu être assez idiote pour coucher avec lui ? Et pour vouloir recommencer ? Sans doute parce que ça lui avait fait du bien. Parce qu’il avait beau être une traînée notoire dans Lima, il ne restait pas moins doué et que pendant un bref instant elle avait oublié ses soucis et son blond pour se perdre dans son étreinte et se laisser aller toute entière dans ce plaisir éphémère. Et lorsqu’elle avait été réveillée par les rayons du soleil dans ce studio minable où les meubles étaient plus rares que les cadavres de bouteilles, elle s’était éclipsée. Si elle l’évitait soigneusement depuis, il n’en demeurait pas moins que l’envie de l’entraîner dans une salle inoccupée incendiait de temps à autre son esprit lorsqu’elle croisait son regard. Et rien que pour cela, il fallait qu’il cesse de coucher avec Miss Reine de popularité. Parce qu’elle refusait d’avoir les restes de ce sac d’os. Parce qu’elle refusait de prendre le risque d’être reléguée au second rang. Puisqu’elle n’oserait pas le demander à Samuel de peur qu’il ne comprenne ce à quoi elle songeait, Nina serait son émissaire.

Fronçant les sourcils devant l’absence apparente de réaction de la part de la brunette, Madeleine retint son souffle en la voyant bondir sur ses pieds comme un diable qui sort de sa boîte. Finalement, même acculée au gouffre de sa future vie de rebut de la classe dominante elle avait besoin de prendre le temps de la réflexion. La petite Clark devait être encore plus féroce qu’elle n’en avait l’air. Acquiesçant d’un signe de tête lorsqu’elle éclaircit sa requête, Madeleine affichait une mine contrite et sévère. Non pas qu’elle voulût l’impressionner une fois de plus, mais simplement à cause de la colère qu’elle nourrissait contre Samuel et contre elle-même. Ils étaient majeurs et vaccinés tous les deux, alors pourquoi s’abaisser à ce genre de machination idiote. Si elle voulait coucher avec lui, elle n’avait qu’à lui dire, et il accepterait sûrement avec joie comme la première fois. Et si elle voulait qu’il cesse de voir Cissy, elle n’avait qu’à le lui demander elle-même. La réussite était nettement moins assurée mais au moins, elle saurait à quoi s’en tenir. Pourquoi fallait-il que sa fierté mal placée s’interpose entre elle et le cours normal des choses ? Pourquoi n’arrivait-elle pas à faire marche arrière en balayant sa proposition aussi sérieuse qu’absurde d’une plaisanterie en laissant Nina vaquer à sa mythomanie comme bon lui semblait ? Plus le temps passait, plus la frustration enflait dans sa poitrine, entravant sa respiration, rendant ses vêtements insupportablement étroits et oppressants. Elle plaça sa main contre sa gorge pour masser doucement sa trachée comme si le problème avait été physique, sans détacher son regard de la Cheerios qui marchait de droite à gauche à une rythme dangereux. À quoi pouvait-elle penser ? Était-elle en train de peser le pour et le contre de cette histoire ? Essayait-elle de chercher un moyen d’échapper à son emprise sur elle ? Peut-être que Crystal et elle étaient de vraies amies. Peut-être que derrière le masque de la reine des glaces capable de souffler le chaud et le froid sur tous les habitants de ce lycée se cachait une adolescente normale, capable de porter un véritable intérêt pour une autre personne qu’elle-même. Madeleine en doutait, mais peut-être que la simple illusion de l’amitié était suffisante pour que Nina soit en proie au dilemme qui semblait la déchirer.

La surveillante dévisageait ses traits fins tirés par l’inquiétude avec tant d’intensité qu’elle sursauta quand elle se planta finalement devant elle en laissant échapper un gémissement plaintif auquel elle coupa court immédiatement pour reprendre sur le même ton arrogant dont elle avait fait preuve. Décidément, elle aurait été l’actrice idéale pour son projet, regretta-t-elle silencieusement, dommage qu’elles ne se soient pas rencontrées dans d’autres circonstances. Piquée à vif par le mot de jalousie, le cœur de la surveillante s’insurgea en cognant de toutes ses forces contre sa cage thoracique mais ses lèvres restèrent scellées et seul le courroux de ses yeux trahit sa réaction. Elle refusait de se laisser accuser — à juste titre, certes, mais elle ne voulait certainement pas le reconnaître — sans rien dire. Pourtant elle écouta avec toute l’attention possible la suite de son petit speech sur la merveilleuse et enivrante relation qui unissait son amie au surveillant sans ciller, bouillonnant intérieurement. Ce n’était pas d’une agiteuse de pompons faisant le grand écart à rollers dont elle devait être jalouse. Peu lui importaient la nature de leur rapports. Qu’ils ne couchent ensemble que pour passer le temps ou bien que leur union soit fusionnelle et empreinte d’amour, elle s’en moquait. Ce qu’elle voulait c’était se libérer des regards méprisants de cette fille, accorder un peu de crédit aux belles déclarations du tombeur de ces dames, vivre dans l’illusion qu’elle aurait un peu plus d’importance que les autres cette fois. Elle voulait juste un peu d’attention rien que pour elle. Et s’il fallait garder un dossier répertoriant les mensonges susceptibles de compromettre cette pauvre petite au bord du désespoir qui cachait son malaise derrière de grands airs, eh bien elle le ferait. Elle n’aurait dit à personne que cette relation n’était que poudre aux yeux. Et elle ne le ferait sans doute jamais, si l’on exemptait Anna de la liste du reste de l’humanité. Mais la lycéenne l’en croyait capable et en l’entendant finalement se plier à son manège, Madeleine n’éprouva pas la satisfaction escomptée. En réalité, son malaise s’était accru et elle peinait à se supporter elle-même. Seulement il allait falloir faire avec, et faire des piqûres de rappel si jamais les résultats ne se faisaient pas sentir. Elle était dégoûtée mais déterminée. Se levant à son tour en prenant appui sur ses genoux d’un air las, Madeleine planta son regard dans celui de la jeune fille avec tout le mépris qu’elle avait pour Cissy et pour ces jeux d’influences ineptes. «Parfait.» déclara-t-elle en levant un sourcil suffisant avant de se rapprocher un peu plus de la lycéenne. «Quant à Samuel, c’est très aimable à toi de te soucier de lui, et je ne manquerai pas de lui signaler ton soutien sans faille, mais il ne tardera pas à trouver quelqu’un d’autre. Il ne s’agit pas de jalousie ou d’envies, et tu le sais.» ajouta-t-elle avait aplomb. Plus le mensonge était gros, plus il était crédible pas vrai ? «Sur ce. Je te conseille de tenir ta langue sur ta propre liaison brûlante à l’avenir si tu ne veux pas que quelqu’un d’autre de moins conciliant ne s’en mêle.» Se fendant d’un sourire hypocrite, Madeleine passa à côté de la jeune fille après avoir lissé les pans de sa robe avant de sortir d’un pas tranquille des vestiaires. Juste à temps pour le retour de l’équipe de natation. Voilà une affaire qui avait bien mieux tourné que prévu.
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MessageSujet: Re: 03. All the things she said   03. All the things she said EmptyJeu 29 Mar - 0:30

Impassible, Nina suivi des yeux la surveillante se diriger vers la sortie. Elle sortait en vainqueur et le bruit sourd de la porte qui claqua le confirma et fit sursauter la jeune fille. Après quelques secondes seulement Nina, absolument seule dans les vestiaires se laissa aller aux larmes sans aucune retenue, elle ne le pouvait plus. Elle plongea son visage déjà ruisselant dans ses mains tout en suffoquant bruyamment. Ses sanglots résonnaient en écho entre les rangées de casiers. Sortant peu à peu ses yeux de leur cachette elle se mordit les lèvres, humides et rouges, tout en serrant les poings devant sa bouche. Son regard balayait le vide en quête de réponse. Que faire ? C'était la première fois que Nina se sentait à ce point dépassée par les événements et par la machine infernale qu'elle alimentait chaque jour. Comment faire marche arrière ? C'était impossible à présent. Le monde qu'elle s'était crée prenait son autonomie et les autres s'en emparaient à leur tour risquant de tout faire exploser. Même dans les moments de pire désarroi comme celui là, surtout dans les moments de désarroi, ses scénarios métaphoriques délirants venait l'aider à prendre conscience de la gravité de la situation et cette fois, elle voyait Cissy, Madeleine, Timothy, Maxine, Hayley, Lynn et tous les autres affichant une grimace perfide et avide qui frappaient sans pitié une piñata géante. Sur celle ci était inscrit "MENSONGE" et Nina la remplissait sans s'arrêter et elle aurait certainement continuer de la remplir jusqu'à la mort si Madeleine, la face plus réjouie que jamais fit rompre la pitoyable sacoche laissant le contenu se déverser aux pieds des protagonistes provoquant les supplications aigües de la lycéenne au bord du délire. Pour chasser ces images terrifiantes de son esprit Nina haleta encore un peu plus fort et laissa tomber son visage larmoyant sur ses genoux. Elle était déjà en plein délire ! Impossible de calmer cette crise de larme. En réalité, elle pleurait pour toute la pression accumulée depuis le début de l'année et Madeleine n'avait fait que donner le coup de grâce en la laissant là vaincue et déconfite sur les bancs du vestiaire.

Après quelques minutes, Nina se résolut à se reprendre. Elle serra les dents en essuyant du revers son visage rougis par les pleurs après s'être enfin redressée. Le silence se fit à nouveau dans la pièce, ne laissant pour la jeune fille que le bruit de ses tempes qui battait le rythme de la colère qui montait. Des larmes coulaient encore mais il était pourtant hors de question de se laisser abattre de la sorte. Oui, elle avait perdu cette bataille, mais elle se jura que Madeleine regretterai amèrement de s'être engagée dans cette guerre. Pleine de haine et de chagrin elle se leva doucement et pris son sac au passage pour passer à son tour la porte des vestiaires. Heureusement le gymnase était vide et seul le bruit de ses pas donnait vie au lieu déserté depuis déjà un moment. Quelle heure était il ? Nina n'en savait rien, il était déjà peut être l'heure qu'elle aille revêtir son chemisier et son serre tête au toilette pour son cours de solfège. Elle pu constater qu'il lui restait encore un peu de temps pour se remettre de ses émotions avant de sortir quand elle vit le couloir encore animé d'élève. Quand elle arriva à son casier elle aperçut Tim à quelques mètres seulement. Quelle ironie, il était si près et pourtant totalement ignorant de la scène qui venait de se jouer. Nina le savait plus que quiconque, il ne fallait jamais se fier aux apparences. Pouvait il seulement imaginer ce qu'il se passait dans son dos ? Comment réagirait-il si jamais il apprenait tous les mensonges qu'elle avait raconté à son sujet. La tête appuyée contre la porte ouverte de son casier elle le regardait avec attention en pleine discussion avec Youngblood. Quel genre de personne était il ? Comment pourrait elle l'approcher ? Perdues dans ses interrogations infinies, elle réalisa qu'elle ne savait absolument rien de lui, qu'elle l'avait crée de toute pièce lui aussi dans son esprit. Pourtant il était impératif qu'elle se rapproche d'une façon ou d'une autre du surveillant, le Tim bien réel qu'elle observait en ce moment même. Si depuis longtemps c'était sa résolution, c'était maintenant une priorité absolue.

Elle fut tirée de ses pensées par Mina qui l'agrippa à l'épaule la faisant sursauter de surprise. "Hey Nina ! Alors qu'est ce qu'elle voulait cette folle !" Sans se retourner Nina essuya une nouvelle fois ses yeux, prit ses affaires et claqua violemment son casier avant de traîner cette fouine par le bras un peu plus loin du duo de surveillant. "Parfois ce serait pas mal non plus de te faire un peu plus discrète ! D'ailleurs qui t'as permit de raconter à tout le monde les détails de mes ébats amouraux avec T ? On va finir par avoir des ennuis à cause de toi !" Elle lâcha son boulet et lui fit juste signe de marcher avec elle en la poussant légèrement dans le dos."Mais tu ne m'as jamais dit de ne pas..." Ses livres plaqués contre sa poitrine Nina regardait droit devant elle, la tête haute. "C'est parce que ça me paraissait évident ! C'est pour ça que cette tarée de Wild est venue me chercher. Pour ça et puis pour l'histoire avec Hayley. Concernant T j'ai tout nier en bloc, forcément. Quand à Hayley je lui ai fait promettre de ne rien faire sous peine que son petit béguin pour Youngblood fasse le tour du lycée." Pour sûr Nina devait faire taire les rumeurs à propos d'Ainsworth, mais hors de question de démentir cette liaison. Elle s'acquitterai de sa dette envers Wild également, elle trouverai un moyen le moment venu de faire rompre Samuel et Cissy. Mais elle avait décidé d'ajouter un peu de piment à tout ça, et Madeleine n'aurait pas volé son image d'amoureuse transie sur le carreau aux yeux de tout le lycée. Mina tira sa tête de fouine offusquée. "Tu l'auras compris, tu as quartier libre en ce qui concerne cette info !"



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