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 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. Empty
MessageSujet: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyMar 3 Avr - 3:59

Les yeux plantés tout droit sur le téléviseur face à elle, Ecaterina éprouvait toutes les peines du monde à retenir ses larmes. Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour débarquer (avec un pot de glace rhum/chocolat sous le bras) chez Gale au beau milieu de la soirée pour l’obliger –elle n’avait pas eu à beaucoup à insister cela dit– à regarder ce film stupide qui la faisait pleurer à coup sûr en sa compagnie ? Regardant le générique de fin défiler sous ses yeux larmoyants, elle fronça doucement les sourcils en tentant de garder une mine tout à fait neutre, ne bougeant pas d’un millimètre pour ainsi ne pas exposer son visage triste à son petit ami. Néanmoins, elle pressa davantage son dos contre la poitrine de Gale positionné juste derrière elle et lui attrapa les mains pour qu’il la serre davantage dans ses bras tout chauds. La question ne se posait même pas : quand Cat était déprimée, c’était dans les yeux de Ryan Gosling et Rachel McAdams qu’elle noyait son chagrin. C’était ridicule, étant donné qu’elle avait la nette impression que l’histoire de Noah et Allie faisait un peu trop écho à sa propre histoire avec Gale. Dés les premières minutes du film, elle sentait déjà la soif la terrasser toute entière. Sa gorge restant nouée de la première à la toute dernière scène, mais c’était un rituel auquel elle se cantonnait. Elle déprimait, elle s’affalait dans son canapé en se morfondant comme la dernière des ratées, pleurait toutes les larmes de son petit corps fragile et tout finissait par passer. Elle se réveillait le lendemain apaisée par tant de larmes versées, un mouchoir humide collé sur son front, ses yeux non-démaquillés ayant laissés des traces de mascara partout sur ses joues et la bave au coin de la bouche. Ce n’était peut-être pas un tableau très reluisant, mais c’était soit regarder des films, soit s’empiffrer. Le choix était vite fait. Ce soir, elle ne pouvait pas pleurer, pas devant Gale. Ça n’aurait pas été la première fois. Cependant en arrivant, il lui avait fait savoir que Finn n’était pas là de toute la soirée et elle avait bien l’intention de faire autre chose que de regarder des films après avoir terminé cette séance. Pour se faire pardonner d'une erreur dont elle ne lui avait même pas encore parlée ? Peut-être bien. Ses larmes de crocodile n’aideraient surement pas à faire monter la température, elle le savait et elle prit sur elle pour ne pas gâcher toutes ses chances de rester pour la nuit. On ne pouvait pas dire que Cat était au meilleur de sa forme, ces temps-ci. Il ne fallait pas chercher bien loin pour savoir ce qui la tourmentait : c’était Seth et la cabine d’essayage maudite. Elle avait mis un terme temporaire à leur relation amicale –un petit rictus intérieur résonna dans sa tête, satanée conscience. C’était une bonne décision, elle ne reviendrait pas dessus. Malgré tout, son quotidien lui paraissait tellement différent, morne. Ils ne se voyaient plus puisqu’elle ne voulait plus se retrouver seule avec Seth et les conversations qu’ils avaient entretenues depuis leur virée shopping au centre-commercial se comptaient à peine sur les doigts d’une main tellement elle était mal à l’aise à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour s’adresser à elle. Ils se voyaient à la LPA, mais elle était bien trop occupée à éviter de se retrouver dans la même pièce. Ce qui n’était pas propice à des discussions passionnées sur le dernier épisode de la Ligue des Justiciers ou elle ne savait quoi encore. Pour faire court : Seth lui manquait, beaucoup. Et pas seulement parce qu’il lui avait offert la partie de jambes en l’air la plus intense de toute sa vie. Elle savait qu’elle devait lui manquer aussi. Les choses n’étaient pas faciles. Seulement, elle estimait cette prise de distance nécessaire. Peut-être que tout ça leur ferait du bien, au final. Aussi, elle ne pouvait s’empêcher d'y penser tout le temps. Elle souriait, ne laissait rien transparaître de son chagrin, mais à certain moment, elle se rendait compte de la distance qu’elle mettait entre elle et les autres. Tout au fond d’elle, elle espérait vraiment que la situation se règle au plus vite.

Le ruban du générique s’arrêta. Cat se mordit la lèvre inférieure, se relevant tout doucement, les membres endoloris et la langue bien trop sèche. Elle passa une main sur le haut de son crâne, ébouriffant ses propres cheveux encore un peu ondulés ce soir-là puis glissa une longue mèche derrière son oreille en tournant à peine son visage vers Gale. Lui, il n’avait même pas pleuré ! Le regardant du coin de l’œil, un peu vexée d’être la seule faible dans l’histoire (comme toujours), elle prit une moue boudeuse puis s’éclaircit discrètement la voix, finissant par dire d’un ton empreint d’une totale mauvaise foi « Ce film est vraiment –mais alors vraiment !– ri-di-cu-le. » Elle n’en pensait pas un traitre mot, il s’agissait de son film préféré. Secouant la tête dans une fausse mine dépitée, elle se courba pour déposer un furtif baiser sur la bouche de Gale avant de se lever, frissonnant au contact de ses orteils nus sur le sol froid de l’appartement. En douce, Cat essuya avec son petit doigt une larme qui n’avait pas eu le temps de couler nichée au coin de son œil puis elle se pencha pour attraper le sweat du jeune homme sur l’accoudoir du canapé. Défaite des bras de Gale, la blondinette fut prise d’un coup de froid alors elle enfila le dit sweat qui lui arrivait un peu au dessous des genoux, masquant entièrement sa jolie robe couleur amarante.

Allie était une idiote de première catégorie. Comment avait-elle pu penser que Noah l’avait oublié pendant toutes ces années alors qu’il semblait l’aimer de tout son être ? Elle s’était juste trouvée une excuse bidon pour ne pas avoir à affronter la situation, voilà tout. Elle était soi-disant tombée amoureuse d’un autre avec lequel avait bien failli se marier : Lon. Lon –c’était quoi ce prénom, d’abord ? Personne ne s’appelait Lon dans la vraie vie. Heureusement qu’elle avait eu la présence d’esprit de venir refaire un petit tour à Seabrook Island où elle avait revu Noah qui savait y faire avec la petite Allie, alors ça… elle-même était jalouse d’autant de savoir-faire de la part du beau blond, elle n’avait même pas honte de l’avouer. Le hic étant que Lon avait fini par la rejoindre, ce sale fourbe à la mèche gominée et aux dents trop blanches. En fronçant le nez, elle nota à quel point elle pouvait prendre les choses à cœur parfois. N’empêche que… ces écrivains et scénaristes ! C’est qu’ils en avaient des idées de folies pour rendre les choses compliquées, c’était incroyable ! Balayant tout ça d’un mouvement de tête furtif qui la ramena dans l’instant présent, l’arrachant violemment aux teintes jaunies de Seabrook Island, elle commença son petit trajet jusqu’à la cuisine où son pot de glace l’attendait sagement dans le congélateur. En effet, elle se sentait un peu chez elle. Remontant la fermeture éclair du sweat jusqu’à sa poitrine, elle ouvrit la porte du congélateur pour récupérer son pot et dans la foulée, se dénicha une cuillère dans le tiroir à proximité. Elle se hissa sur le meuble trop haut pour elle, s’assit confortablement en croisant les chevilles et ouvrit son pot. Balançant le couvercle sur le plan de travail, elle n’attendit pas davantage avant de plonger sa cuillère dans la mixture chocolatée. Il lui faudrait au moins ça pour se remettre de ses émotions. En glissant la cuillère dans sa bouche, elle jeta un regard à Gale. Avalant sa bouchée, elle la dégusta comme de l’or liquide lui coulant dans la gorge tellement elle adorait ça. Puis après un temps, elle reprit la parole :

« Tu… » Elle hésita. Le pointant avec sa cuillère, les yeux légèrement plissés, Ecaterina pinça ses lèvres sucrées, laissant un court silence s’installer. Ce qu’elle s’apprêtait à lui demander, elle savait très bien qu’elle allait le regretter. Mais Gale, Madeleine, Emma et William étaient les seules personnes qui pouvaient lui donner des nouvelles de Seth sans qu’elle ne passe pour une psychopathe accrochée à son ex comme à une bouée de sauvetage. Alors certes, les deux coqs de basse-cours trop fiers qu’étaient Gale et Seth se détestaient, mais la jeune fille savait qu’ils avaient au moins dû se croiser dans l’immeuble, c'était inévitable. Et tant qu’elle savait Seth droit sur ses deux pieds, ça lui allait. Tant pis. Gale n'en mourrait pas. Le grand bouclé restait son ami malgré les circonstance, il devait s'y faire. Elle avait envie de le savoir en bonne santé, voilà tout. Reportant son attention sur son pot de glace, le maintenant fermement entre ses doigts maintenant gelés, elle replongea sa cuillère dans sa précieuse mixture en reprenant « Tu as vu Seth, récemment ? » Elle jeta un regard très rapide par-dessous en direction du jeune homme alors qu’elle secoua légèrement la tête. Ce qui trahit son agacement vis-à-vis de leur petite guéguerre stupide. Peut-être même sa culpabilité face à son affront qu’elle parvenait très bien dissimulée jusqu’à présent. En roulant des yeux, elle poursuivit sur le même ton « Je sais que vous ne vous adressez pas la parole, mais peut-être que vous vous êtes croisés au détour d’un escalier. » « Et qu'il t'as parlé de notre séance de gym de la semaine dernière. » continua-t-elle dans sa tête. Ecaterina haussa nonchalamment les épaules pour se donner bonne contenance et attaquant sa deuxième bouchée de glace, elle attendit de l’avaler pour terminer l’air totalement innocent ; tellement que sa voix en devint fluette « Est-ce qu’il avait l’air d’aller bien ? » Amortissant les dégâts, la blondinette balança ses courtes jambes dans le vide tout en se dandinant sur le meuble sur lequel elle était assise pour forcer le trait de l’innocence. Elle désigna une nouvelle fois Gale du bout de sa petite cuillère, faisant de petits mouvements circulaires avec celle-ci dans sa direction. Puis enfin, elle glissa de sa voix la plus sensuelle, ses prunelles brillants soudain d’une lueur malicieuse « Tu devrais venir la goûter, elle est délicieuse. »


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Dim 18 Nov - 23:39, édité 3 fois
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03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. Empty
MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyJeu 19 Avr - 1:41

Gale esquissa un large sourire : entre l’écran de télévision face à lui et le spectacle d’émotions sur le visage de sa petite amie, il n’était pas certain de savoir ce qui l’avait le plus fasciné durant les deux heures qui venaient de s’écouler. Si, il le savait. Et à vrai dire il avait su à l’instant où Ecaterina lui avait proposé de visionner un film qu’il ne parviendrait pas à détacher ses yeux de la jeune fille—adossée de surcroit contre sa poitrine, laissant flotter librement quelques mèches de ses cheveux blonds sous le nez du jeune homme. Curieusement, depuis qu’il avait commencé ses études à l’université, il avait la nette impression de ne plus pouvoir savourer un film comme il en avait eu l’occasion plus jeune. Pas une scène ne se passait sans qu’il n’essaie d’en dénicher même les défauts scénaristiques les plus insignifiants, c’était plus fort que lui. Ses professeurs auraient sans doute vu cette sale habitude d’un très bon œil, mais maintenant que le générique de fin démarrait et qu’il se souvenait tout juste du prénom de l’héroïne—une jolie blonde qui criait beaucoup trop souvent pour ses oreilles—il se sentait profondément idiot. Pour son plus grand soulagement, Cat ne semblait pas d’humeur très loquace après ce visionnage, aussi Gale se contenta-t-il de la serrer plus fort lorsqu’elle disposa les bras du jeune homme autour d’elle. Toute cette affection face à un simple écran de télévision le surprit un peu, et il en vint à se demander si quelque chose ne la tracassait pas—outre que la scène finale triste qu’ils venaient de voir. Délicatement, il posa sa tête sur l’épaule de la blondinette pour venir lui susurrer dans un souffle chaleureux près de l’oreille : « He, ça va ? ». La réponse était claire pour lui, mais il ponctua ses paroles en déposant un baiser sur sa tempe, et joint ses mains avec celles de Cat pour les réchauffer.

La générique terminé, la jeune fille se redressa et lui lança un regard en coin, tandis que lui restait avachi pitoyablement contre le dossier de son canapé, l’air impassible, et se contentait de scruter inlassablement Cat. Celle-ci affirma qu’elle trouvait le film ridicule, ce qui ne manqua pas de décrocher un sourire un poil malicieux au jeune garçon. Se laissant volontairement tomber sur le côté pour s’étaler de tout son long, ses yeux restèrent rivés vers la jeune fille qui l’embrassa, il ne put réprimer l’envie de la taquiner un peu : « Ce film est tellement ridicule que tu en connais la moitié des répliques par cœur, n’est-ce pas ? ». Au lieu de répondre, Cat se rendit dans la cuisine, et cela coûta beaucoup d’effort au jeune homme pour se redresser et éteindre le téléviseur. Fatigué, il passa sa main dans ses cheveux déjà ébouriffés et tenta en vain de défroisser son t-shirt pour se donner meilleure allure. Il le fallait s’il ne voulait pas effrayer sa petite amie—d’autant qu’il avait d’autres projets que la laisser filer aussi tôt. Finn lui avait clairement fait savoir qu’il ne rentrerait que très tard le lendemain, et il n’en avait pas fallu plus au blondinet pour inviter Cat à passer la soirée avec lui. C’était le genre d’intimité qui leur manquait bien trop souvent, et Gale déplorait ce désavantage-là de la vie en colocation. Il était donc hors de question de ne pas mettre cette soirée à profit.

Il entendit la blondinette reprendre la parole et se retourna vers elle : il constata avec surprise qu’elle était assise sur le meuble de la cuisine, les chevilles croisées, et tenait dans sa main le précieux pot de crème glacée qu’elle avait insisté pour qu’il mette au congélateur à son arrivée. Un portrait qui lui plaisait beaucoup : cela montrait qu’au moins, la jeune fille prenait ses aises et qu’elle n’était pas décidée à quitter les lieux de sitôt. Il fit quelques pas pour la rejoindre mais s’arrêta net lorsqu’elle termina sa phrase. Seth, pourquoi fallait-il qu’elle parle de lui maintenant ? Il s’efforça de paraître indifférent mais serra ses mâchoires aussi fort qu’il put. La simple évocation de ce prénom avait suffi à le ranimer mais ça n’était pas dans les circonstances qu’il avait espérées ; lorsque Seth s’immisçait dans leurs discussions, celles-ci tournaient beaucoup trop souvent aux disputes. Dans tout son orgueil, le blondinet savait qu’il en était en grande partie responsable, mais Cat était bien forcée d’admettre que les intentions du jeun brun envers elle étaient très louches—il n’était pas dupe, il voyait comment Seth regardait Cat, c’était bien plus que de l’amitié dans ses yeux. Gale était un jaloux maladif, certes, mais pas un paranoïaque. S’il se trompait, pourquoi Seth le détestait-il, au juste ?

« Vous vous êtes fâchés ? » lâcha-t-il sans vraiment réfléchir. Sa question semblait idiote ; si la jeune fille en venait à lui demander des nouvelles du jeune garçon—à lui, Gale Hemmens—c’était que clairement quelque chose n’allait pas entre eux. Il sentit soudainement un léger pincement au cœur—toutes ces émotions devant le générique de fin, était-ce à cause de ça ? Dubitatif, il fronça les sourcils, avant de murmurer dans sa barbe « Très bien, ça ne me regarde pas » et posa ses fesses contre le dossier du canapé derrière lui, faisant ainsi face à Cat. Avec un peu d’amertume, il consentit à malgré tout lui répondre : « Je l’ai aperçu ce matin en sortant pour courir. Je ne lui ai pas parlé mais si ça peut te rassurer, il ne m’a pas plus dévisagé que d’habitude. Je suppose que c’est une bonne chose ? » Il l’espérait, même s’il savait qu’au fond, si Cat et Seth en était venus à se disputer, il y était certainement pour quelque chose. Il s’ôta cette idée de la tête et l’invitation à goûter la glace de Cat lui redonna le sourire : il gagna la cuisine et vint se poster face à la jeune fille, presque aussi grande que lui assise à cet endroit. Sans se faire prier, il plongea son index dans le pot d’un geste habile puis déposa la texture glacée sur sa langue. Hochant la tête et extirpant son doigt de sa bouche, il vint déposer le reste de glace fondue sur son index sur le nez de la jeune fille. « Pas mauvais. » ajouta-t-il avec espièglerie, fier de la trace foncée sur la peau claire de Cat.

Il fit quelque pas vers le réfrigérateur et l’ouvrit pour en sortir un grand tube de crème chantilly. « Mais avec ça, ce sera encore meilleur » affirma-t-il avec assurance, remuant énergiquement le tube avant de le déboucher d’un regard fasciné—comme un magicien dévoilant le contenu de son chapeau. Il vint s’asseoir sur la table de la cuisine, face à la jeune fille, et versa la crème directement dans sa bouche. La bouche pleine, il avala la mixture sucrée pour parvenir à formuler « Tiens » tout en tendant le tube à la blondinette. Si se goinfrer leur évitait de parler de choses fâcheuses, le jeune homme était partant.
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03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. Empty
MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyJeu 19 Avr - 17:53

Lorsque Gale demanda à la blondinette si elle s’était fâchée avec Seth, cette dernière ne répondit pas. Elle se contenta de froncer les sourcils, reportant brusquement son attention sur son pot de glace, contrariée. Quand Ecaterina essayait d’analyser les circonstances dans lesquelles ils s’étaient quittés, elle n’avait aucune difficulté à ressentir de la colère à l’encontre du jeune professeur. Pendant un temps, il avait réussi à semer le doute dans son esprit, profitant d’un moment de faiblesse pour la faire flancher, et même si elle admettait que le coup était particulièrement bien joué étant donné son talent certain à céder à la moindre difficulté, elle ne pouvait s’empêcher de le haïr pour être bien meilleur qu’elle à ce jeu. Oui, c’était sa faute à elle aussi. Elle n’en disconvenait pas, et elle l’assumait, même si ce n’était pas évident. Ils étaient bien deux à avoir fautés, à avoir agi sous le coup de l’impulsion. Mais les répercussions qu’aurait cette petite incartade sur la vie de Seth, seraient sans doute moins désastreuses, et ça, Cat le savait. Mais soit, si Gale pensait qu’il y avait conflit entre les deux amis, elle préférait cent fois présenter les choses de cette façon, il lui facilitait la tâche. Du moins, pour le moment. Elle savait que bientôt, elle serait forcée de mettre des mots sur ce qui s’était passé entre eux, et qu’elle devrait lui expliquer. Ecaterina ne voulait pas lui mentir plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Elle n’en avait pas la force, et garder ce secret n’entrait pas dans son désir profond de faire fonctionner son couple : elle allait lui dire. Ce serait douloureux, Gale lui en voudrait et peut-être même qu’il ne voudrait plus jamais la revoir ensuite, mais au moins, les choses seraient claires. Cat était bourrée de défauts, mais sa franchise était sans failles. Elle avait du mal à croire qu’elle allait enfoncer le couteau dans la plaie, mais elle n’avait pas d’autre alternative. La vérité blesse, mais elle estimait que les mensonges étaient pires encore. Quitte à faire un choix, elle préférait mettre tout à plat et ne pas aller à l’encontre de son caractère, plutôt que de laisser faire le temps pour ainsi donner à la tromperie, un vaste terrain sur lequel s’installer. Relevant la tête, elle esquissa un bref sourire en voyant Gale s’approcher. Elle ne le méritait pas. C’était un fait, elle n’essayait pas de se sous-estimer. Elle ne le méritait vraiment pas. Jamais Gale ne serait capable de lui faire une chose pareille, elle en était intimement convaincue. Seulement, même si les choses paraissaient faciles à comprendre de l’extérieur, elles ne l’étaient pas, en réalité. Ce n’était pas juste une question d’un cinq-à-sept dans une cabine d’essayage. Elle avait voulu mettre un terme définitif à sa relation avec Seth, elle voulait que les choses soient limpides. Pour Ecaterina, elles commençaient peu à peu à l’être. Elle s’était retrouvée confuse pendant deux ou trois jours après ça, mais aujourd’hui, elle savait ce qu’elle voulait. Elle n’en démordrait pas, Seth pourrait tout faire pour la convaincre qu’il était capable d’aimer pour deux, sa vision d’un couple n’était pas la sienne. Elle l’adorait, elle l’aimait, mais pas de la façon dont il l’espérait. Elle n’essayait même plus de s’en convaincre, elle savait que c’était vrai, parce qu’elle ne s’accrocherait pas autant à Gale si elle avait des sentiments pour Seth, c’était logique. Elle avait fait son choix, il devait s’y plier. Il était tellement théâtral quand quelque chose lui échappait. Le petit avertissement ridicule dont il l’avait gratifié quand il avait quitté la cabine, celui où il lui avait fait savoir qu’il ne lâcherait jamais l’affaire, qu’il viendrait même la chercher, c’était d’un égoïsme sans nom. Et un peu plus encore, elle se mit à le détester.

Croisant davantage les chevilles, Cat resta silencieuse, ne lâchant pas le jeune homme du regard. Il la rassura tout de même en lui faisant savoir qu’il avait croisé Seth dans la matinée ; elle se détendit. Hochant lentement la tête, elle tapota le bord du pot avec sa cuillère, réfléchissant. Même si elle n’expliquait pas clairement la situation à Gale, elle estimait qu’il devait au moins avoir une idée de ce qui se tramait entre eux, et s’apprêtant à reprendre la parole pour le mettre au courant, elle fronça le nez quand il déposa un peu de glace sur celui-ci. Elle n’eut pas le temps de riposter qu’il tournait déjà les talons. Elle se frotta le bout du nez avec la manche du sweat de Gale qu’elle avait enfilé avant de se laisser glisser du meuble, la mine boudeuse. Ce qui ne l’empêcha pas de s’expliquer :

« Non, on n’est pas vraiment fâchés. » Elle mit la cuillère dans sa bouche pour remonter sa manche gauche trop longue sur son poignet, puis pencha la tête en attrapant la bombe de chantilly qu’il lui tendait. Elle retira doucement la cuillère, en tachant de bien choisir ses mots « Divergence d’opinion. Il pense pouvoir me faire changer d’avis sur un truc dont je suis absolument certaine. Comme je suis têtue et vraiment, » Elle plongea son regard dans celui de Gale, puis toucha le bout de son nez avec sa cuillère, approchant brièvement son visage du sien en insistant « vraiment sûre de mon coup, il boude. Mais il se résignera, j’ai toujours raison. » Elle haussa les épaules en concluant, secouant la bombe de chantilly comme une dératée. Elle tendit le pot de glace à Gale pour avoir une meilleure prise, et souhaitant assez vite changer de sujet, elle ajouta « Tu sais, j’ai pensé qu’on devrait organiser quelque chose pour Quinn. Comme elle va très bientôt devenir une baleine… » Elle sentit le regard réprobateur de Gale sur elle alors qu’elle déboucha la bombe. Essayant d’enclencher correctement l’embout, elle leva la tête en grossissant les yeux, feignant l’innocence « Bah, c’est vrai. Le truc qu’elle a dans le bide va continuer à se développer. Après six mois de grossesse, on devra la pousser. J’ai lu ça quelque part. »

Toute la délicatesse de Cat servie sur un plateau. Elle ne parvenait toujours pas à comprendre comment Quinn pouvait s’embarrasser d’un bébé, mais ce n’était pas son problème, après tout. Tant qu’elle ne lui fourrait pas dans les pattes, tout se passerait bien. Peut-être même qu’elle l’aimerait, le monstre. Opinant inlassablement pour confirmer ses dires – et accessoirement convaincre Gale de ses propos – elle se résigna à baisser de nouveau les yeux, continuant à peiner avec le fameux embout. Se préparant à continuer sur sa lancée, ce fut à ce moment que l’embout décida de s’enclencher, déversant une quantité abondante de crème sucrée dans la paume de sa main. Arrondissant la bouche sous le coup de la surprise, laissant un tout petit miaulement s’échapper de ses lèvres, la blondinette la ferma aussitôt pour se mordre la lèvre. La première chose qui lui vint à l’esprit fut d’engloutir tout ça d’un coup. Néanmoins, elle n’en fit rien. Elle préféra couler un regard incertain sur son petit ami assis en face d’elle, regardant plusieurs fois et successivement Gale et sa main avant de la laisser s’échouer délicatement sur sa joue. Etalant sur toute la largeur de celle-ci la mixture qu’elle avait dans la paume, elle réprima son rire en se mordant plus fort la lèvre, ne cessant de passer et de repasser sa main pleine de crème sur la joue du jeune homme.
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyVen 20 Avr - 18:25

Le jeune homme n’avait pas eu besoin de réponse à sa question pour savoir qu’une altercation avait eu lieu entre Seth et elle : son silence en disait bien plus. Malgré toute la rancœur qu’il éprouvait à l’égard du professeur, il n’arrivait pourtant pas à s’estimer heureux d’une telle nouvelle. Foncièrement, il savait à quel point Cat pouvait tenir à son no-life de première, sans vraiment comprendre pourquoi, et il savait aussi combien ne plus fréquenter ses amis les plus proches était difficile. Il n’osait même pas s’imaginer ce qu’il aurait pu ressentir si Quinn ou Sam en venaient subitement à lui tourner dos—voilà pourquoi il ne renchérit pas. A plusieurs reprises, Cat lui avait démontré que son attitude envers Seth était puérile, et sans doute avait-elle fait la même chose avec l’intéressé, mais il n’en démordait pas. Il avait beau vouer une confiance aveugle à la jeune fille, il savait que les intentions de son idiot de meilleur ami n’étaient pas celles qu’il voulait bien faire croire. Et lorsqu’il parvenait enfin à se convaincre qu’il devait faire des efforts avec son voisin, la jalousie reprenait vite le dessus.

Il fut étonné qu’Ecaterina se décide à lui répondre, bien qu’elle n’explicitât pas clairement les circonstances ni même le sujet de leur fameuse divergence d’opinion. Le blondinet ne réclama pas de détails, satisfait d’apprendre qu’il avait vu juste, et se contenta de pencher la tête, feignant la réflexion. Planté devant son réfrigérateur, il se retourna après avoir saisi la bombe de crème chantilly et répondit avec considération : « C’est un garçon, il est blessé dans son orgueil, c’est normal ». Il s’avança lentement tout en secouant le tube de la main droite. « Je peux essayer d’aller lui parler, si tu veux » offrit-il, provoquant un regard surpris teinté de méfiance sur le visage de la jeune fille. Baissant les yeux au sol, il ne put réprimer un sourire amusé, faisant disparaitre toute trace de sérieux de son faciès. « Je plaisante. Attends qu’ils sortent le nouveau numéro de Spiderman ou je-ne-sais-quel autre bande dessinée, il sera tellement ravi qu’il viendra ramper devant ta porte pour te supplier de le pardonner… ». Il vint ensuite s’appuyer contre la table pour faire face à Cat, toujours perchée sur le meuble, son pot de glace à la main. La bouche pleine, il tendit le tube à la jeune fille avant d’articuler difficilement « Je me trompe ? ». Il étira un sourire, béat, sentant un peu de crème restée collée sur le coin de ses lèvres.

Il abandonna son air de demeuré pour une moue plus sérieuse lorsque Cat évoqua la grossesse de Quinn, mais rapidement sa bêtise reprit le dessus lorsqu’il constata la difficulté avec laquelle la blondinette tentait de faire fonctionner la bombe de crème. Une large noisette se répandit finalement sur la paume de sa main, et avant même qu’il ne puisse lui proposer d’aller chercher le rouleau d’essuie-tout, il se retrouva la joue tartinée de chantilly. A la fois surpris et hébété, il n’opposa aucune résistance et se laissa faire, docile, fermant les yeux et fronçant le nez pour manifester sa résignation. « C’est la gifle la plus sucrée que j’ai jamais reçu » précisa-t-il d’un ton affligé avant de rouvrir les yeux pour apercevoir Cat face à lui, un sourire aux lèvres. « Tu es contente ? » ajouta-t-il, faussement offusqué. Il attendit que la jeune fille retire sa main pour se diriger vers le rouleau d’essuie-tout à reculons, pointant l’index vers la blondinette et tentant en vain de réprimer un sourire. « Ma crème chantilly dûment gagnée, et voilà ce que tu en fais ! ». Il se retourna enfin, la joue toujours recouverte de crème—ce qui n’était pas pour déplaire à ses narines—et constata qu’au lieu d’être en face du rouleau, il se retrouvait de nouveau devant le réfrigérateur. Heureux hasard.

Sans hésiter la moindre seconde, il ouvrit la porte et saisit plusieurs choses sans lésiner sur la quantité : une boîte d’œufs, un tube de coulis au chocolat, du ketchup et un sachet de farine, posé au-dessus. Pivotant, il lança un regard malicieux à la jeune fille qui l’observait, sans doute consciente de ses arrières pensées. Discrètement, il attrapa un œuf qu’il dissimula dans son dos avec sa main droite. De l’autre main, il tenait la pyramide que formaient ces étranges ingrédients. « Ça, par contre, c’est à Finn. » dit-il en hochant la tête. Une étincelle dans son regard en disait long sur l’idée que lui avait mise en tête la jeune fille, pourtant, celle-ci ne bougea pas d’un iota. Approchant de la table, il heurta l’œuf sur le rebord assez agilement pour simplement ébrécher la coquille. Posant délicatement les ingrédients sur plan, l’œuf toujours dissimulé, il s’approcha de la jeune fille, un sourire toujours pendu aux lèvres et la joue collante à cause de la crème séchée. Se trouvant à quelques centimètres de la jeune femme, il approcha son visage du sien avant de murmurer, sur un ton de défi : « Dites-moi, mademoiselle Robertson, ça vous tente un cours de cuisine improvisé ? » et sans même attendre sa réponse, il attrapa le menton de la blondinette avec ses doigts pour l’embrasser fougueusement. Son autre main, libre, vint percuter le meuble assez fort pour casser l’œuf, qu’il s’empressa de déverser sur le crâne de la jeune fille. Ses lèvres toujours collées à celles de Cat, il ne put s’empêcher de lâcher un rire nerveux face à son geste. Elle qui prenait tellement soin de ses cheveux, elle était servie.
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptySam 21 Avr - 17:47

Fière de son geste, Ecaterina ne put réprimer plus longtemps son rire qui finit par résonner dans la cuisine. La main enduite de crème, elle passa et repassa, plus délicatement encore, celle-ci sur la joue de Gale, s’appliquant à n’oublier aucun recoin. L’air résigné du jeune homme eut pour effet de la faire rire davantage, et quand il rouvrit les yeux, elle retira sa main en redressant les épaules, relevant fièrement le menton. Elle tenta de retrouver son sérieux, mais son entreprise échoua ; elle éclata d’un rire rauque, inspectant son œuvre du coin de l’œil. Les gens n’avaient pas l’occasion de constater que la blondinette avait de l’humour. Ils s’arrêtaient souvent à la première impression qu’ils avaient d’elle ; l’arrogante de base dépourvue de tout sentiment, qui passait plus de temps à se tresser les cheveux qu’à dire des boutades. Sauf que les gens se trompaient, et pas qu’un peu. Elle passait, certes, du temps à se tresser les cheveux, mais elle pouvait très bien faire deux choses à la fois, et il s’avérait que son imagination débordante lui permettait de mettre en place les coups les plus tordus du monde. Elle ne se gênait d’ailleurs pas pour le faire. Dorian pouvait en témoigner ! Il avait souvent eu à se frotter à l’humour douteux de sa cadette – humour qu’ils avaient en commun. Il ne voulait pas l’admettre, mais ses blagues étaient aussi pourries que les siennes. Gale n’était qu’une victime de plus, c’était plutôt rare pour avoir le mérite d’être souligné. Ils passaient plus de temps à discuter sérieusement qu’à profiter de leur relation. Cat le regrettait, et même si la moue faussement offusqué de son petit ami aurait put la contrarier, elle ne parvenait pas à ressentir ne serait-ce qu’une once de culpabilité face à cette joue blanchie et sucrée – forte appétissante au premier coup d’œil. Ils avaient ratés des choses, beaucoup trop. Cat s’imaginait que, si elle n’était pas partie comme une voleuse cinq ans plus tôt, des moments comme ça, ils en auraient sans doute connu des tas. Comme elle était prête à faire tout son possible pour recoller les morceaux, elle ne lésinerait pas sur les moments de complicité comme celui-ci. Et tant pis si elle perdait son image de rabat-joie de service qu'elle s'était construite. Laissant le passage libre à Gale, elle se recula en gloussant, s’attaquant au reste de crème qui recouvrait ses doigts. Elle lança un regard en dessous au jeune homme qui s’éloignait maintenant, lui piquant sa place sur le coin de la table en s’y glissant agilement. Elle feignit encore une fois l’innocence lorsqu’il la pointa du doigt, passant sa langue sur ses doigts en regardant en l'air, balançant ses jambes dans le vide. Une fois ses doigts propres, Cat reporta toute son attention sur son pot de glace préférée, alors que Gale sortait plusieurs choses du réfrigérateur. Immédiatement, ses yeux furent attirés par la bouteille de coulis au chocolat, et elle sauta sur ses deux pieds pour la récupérer hâtivement. Ne prenant même pas la peine de considérer la pile d’ingrédients incompatibles que Gale venait de sortir, Ecaterina se hissa sur la pointe des pieds et l’embrassa furtivement sur la bouche, contractant ses doigts autour de la bouteille qu’elle avait dans les mains, et qu’elle était désormais prête à défendre au péril de sa vie.

« Ça, c’est à moi, maintenant. » Elle retourna à la table en trottinant, Gale sur ses talons. En voulant se tourner pour se rasseoir, elle fut prise au dépourvu par son baiser, ayant tout juste le temps de poser son pot de glace et de déboucher la bouteille de coulis au chocolat. Il arrivait à Cat d’être naïve, surtout avec Gale à proximité. Elle avait pensé d’emblée que jamais il n’oserait riposter. Il était bien trop gentleman pour oser tartiner le visage de sa petite amie de nourriture. Tu parles, elle s’était bien trompée. Et sentant un liquide épais lui couler le long du crâne alors qu’elle resserrait déjà l’étreinte de ses lèvres contre celles du jeune homme, elle ferma fort les yeux en rompant leur baiser puis, ouvrit grand la bouche lorsqu'elle prit conscience de la situation, outrée. Le rire nerveux de Gale la dérida assez vite, elle se mit à rire à son tour. Hésitante, elle se risqua à passer ses doigts tâtonnants dans le liquide qui recouvrait son crâne, et qui commençait déjà à lui dégouliner sur le front. Elle fronça le nez, écœurée. Ce n’était que de l’œuf, d'après ce qu'elle percevait, mais il lui faudrait au moins trois shampooings pour réussir à s’en défaire, ce qui intensifia son rire. La main gluante, elle jeta un regard empreint de malice à Gale, et profitant d’être encore assez près de son visage pour le toucher, elle fit glisser sa main de son front jusqu’à son menton, insistant en lui enfonçant bien les doigts dans les yeux au passage, y laissant une trace de jaune de la largeur de sa paume. Une idée en cachant très souvent une autre pire encore, Ecaterina tendit sa seconde main – celle qui tenait la bouteille ouverte de coulis au chocolat – au dessus de la tête de Gale. S’approchant davantage de lui, elle déversa une quantité importante de liquide sucré sur son crâne. Avant de laisser la bouteille tomber à leurs pieds, Cat prit le soin d’étaler le chocolat sur les cheveux qu’elle pouvait atteindre (elle était à plat, ce qui n’était pas avantageux pour elle), faisant abstraction de l’œuf qui dévalait le long de son nez. Souriant de toutes ses dents, elle déposa un rapide baiser sur les lèvres de Gale, et d’un ton neutre, presque doux, elle murmura « N’essaie même pas de m’attraper. Je suis bien plus rapide que toi, Hemmens. »

Ne lui laissant pas une chance de l’attraper, la jeune fille le poussa légèrement en arrière pour le déséquilibrer, et profita de sa confusion pour s’enfuir. Marchant dans le chocolat qui s’était répandu au sol quand elle avait laissé la bouteille tomber, Ecaterina fit bien attention de ne pas chuter. Cependant, elle fit quand même une petite glissade dangereuse. Se rattrapant de justesse à la table, elle n’avait pas dit son dernier mot. Remontant la capuche du sweat de Gale sur sa tête collante, elle émit un petit cri de souris lorsqu'elle constata qu’il était aussi près d'elle. Dans un pas de côté, elle s’échappa pour de bon – prenant le temps de le narguer avec une grimace tout à fait puéril. Dans la précipitation, elle subtilisa le paquet de farine au passage, parée à contourner tout obstacle pour aller se réfugier Dieu seul savait où. Seulement, la blondinette n’eut pas le temps de sortir de la cuisine qu’elle tomba lourdement au sol. Dans sa chute, le paquet de farine s’ouvrit à la volée, laissant toute sa poussière granuleuse se déverser autour d'elle. Les fesses douloureuses, et vexée d’être aussi peu douée, Ecaterina se précipita pour se retrouver à genoux aux pieds de Gale qui, sous cet angle, paraissait encore plus impressionnant que d’habitude. Soudain paniquée, elle hurla :

« PAUSE ! » Se hissant difficilement sur ses coudes, Ecaterina eut bien du mal à marquer le temps-mort avec ses mains. Alors, elle se contenta de fixer Gale, quasi suppliante, tout en minaudant « C’est de la triche, je suis tombée ! » Le crâne recouvert d’œuf, la farine commença peu à peu à se déposer sur ses cheveux blonds. Le tableau ne devait pas être joli à contempler. Dans l’immédiat, Cat s’en fichait pas mal. Elle était plus occupée à tenter de se lever en s’accrochant aux jambes de Gale. Riant à s’en décrocher la mâchoire, elle ne réussit pas à se hisser sur ses deux pieds. De ce fait, épuisée par ses tentatives infructueuses, elle abandonna le combat. Néanmoins, elle resta droite, une lueur de défi brillant toujours dans ses yeux clairs. Sa voix grave secouée de petits rires nerveux, elle ajouta tout de même « Gale ! On ne frappe pas quelqu’un qui est déjà à terre. Une femme, qui plus est. Laisse-moi m’échapper, et je te jure que tu ne le regretteras pas. » Elle opina exagérément du chef en grossissant son regard brillant, puis elle compléta très solennellement, une main chocolatée posée sur son cœur « Promis. »
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyLun 23 Avr - 21:49

Observant d’un œil malicieux la substance gluante se déverser sur la chevelure puis sur le visage de la blondinette, Gale riait aux éclats, plus fier que jamais d’avoir osé la riposte. A la tournure que prenaient les choses, il se doutait que la pièce finirait bientôt par ressembler à un taudis, mais la satisfaction qu’il avait eu en lisant la surprise sur les traits de sa petite amie était beaucoup trop intense pour qu’il puisse ne serait-ce qu’éprouver un peu de culpabilité. Leur petit jeu était totalement puéril—il imaginait le ton moralisateur que prendrait Finn s’il venait à découvrir le pot aux roses—mais la complicité entre eux était telle qu’il était difficile de ne pas trouver ce spectacle attendrissant. Le blondinet savait pertinemment ce que les gens pensaient de lui, qu’il avait la sinistre réputation d’être un garçon sympa mais affreusement coincé. Et au fond, c’était peut-être vrai : il réfléchissait beaucoup trop, et n’agissait que très rarement sous le coup de l’impulsion. Jusqu’à présent, ce genre d’attitude lui avait toujours réussi, mais il était conscient qu’en matière de relations amoureuses, tout n’était pas si simple. A force de se terrer sous de sempiternelles réflexions, il agissait maladroitement, ce qui le desservait sérieusement. Il n’y avait pourtant rien de calculé dans son dernier geste. Non, il avait renversé cet œuf avec son instinct, et il devait bien admettre qu’une telle prise de risque n’avait rien de déplaisant. Au contraire, ça n’avait fait qu’attiser son euphorie.

Il réalisa trop tard que la jeune femme s’apprêtait à se venger : en la voyant tendre son bras au-dessus de sa tête, il eut tout juste le temps d’écarquiller les yeux puis sentit, la seconde suivante, un liquide froid se répandre sur son crâne. Pour couronner le tout, la blondinette étala le coulis avec ses mains. Bon joueur, le jeune homme se laissa faire, fléchissant sensiblement ses genoux pour lui permettre d’atteindre le haut de son crâne. La sensation n’était pas si désagréable qu’il l’aurait cru : c’était, à s’y méprendre, comme du shampoing, un constat qui lui fit froncer les sourcils. Il porta ses mains sur sa tête pour s’apercevoir qu’au toucher, en revanche, il n’en était rien. L’aspect gras et collant du chocolat le fit grimacer d’avantage, mais il gardait toujours un sourire aux lèvres. Ecaterina le mit en garde en affirmant être la plus rapide, ce qui ne fit pas flancher le regard défieur du jeune homme pour autant. « C’est c’qu’on va voi… » eut-il à peine le temps de rétorquer. La blondinette s’enfuit à toutes jambes vers la sortie de la cuisine, attrapant la farine à la volée, mais termina sa course en tombant à quelques centimètres à peine de l’entrée du salon. Observant avec attention sa réaction, Gale ne put réprimer plus longtemps un éclat de rire lorsqu’il fut assuré qu’elle allait bien. Il s’avança lentement vers elle, sautillant par endroits pour esquiver le chocolat versé par terre puis vint se poster, presque triomphant avec sa bouteille de ketchup dans la main, devant la jeune femme au sol. Jubilant, il ouvrit le bouchon et se prépara à viser, mais c’était sans compter sur la force de persuasion de Cat qui lui promit qu’il ne regretterait pas s’il la laissait filer. Dubitatif, tenant toujours fermement son tube de ketchup, il pencha la tête dans une moue songeuse. Il n’y avait pas à dire, elle était très douée—et Gale se résigna à ne pas l’attaquer, pas dans cette position de faiblesse.

Après avoir passé une main dans ses cheveux—qui restèrent collés pour la plupart en arrière sous l’effet du chocolat—il l’aida plutôt à se remettre sur pieds en la soulevant assez aisément. Désormais à quelques centimètres du visage de la jeune fille, il put constater de plus près l’ampleur des dégâts : l’œuf, désormais entièrement coulé, constituait un ciment parfait pour la farine qui restait accrochée par endroits sur ses joues et sur son nez. « Tu as du… » dit-il dans un large sourire, montrant du doigt sa propre bouche comme pour lui indiquer que quelque chose était collé sur son visage. C’était plutôt gonflé de sa part : avec ses cheveux couleur chocolat et sa joue tartinée de chantilly, il n’imaginait même pas ce dont il devait avoir l’air. Pourtant, il insista et approcha son visage de celui de Cat pour venir lui lécher, du bout de la langue, quelques grains de farine au coin des lèvres avant de finalement l’embrasser pour de bon. Elle ne s’enfuit pas : la supercherie avait donc fonctionné. Ses deux mains libres, le jeune homme y versa une important quantité de ketchup, frottant les paumes de ses mains, et les plaqua délicatement contre les joues encore trop propres à son goût de la blondinette. Sans surprise, elle rompit le baiser et le fusilla du regard, mais il continua à sourire bêtement : « He, mais ! Tu étais debout, là. » expliqua-t-il tout en levant ses mains toutes rouges—aussi rouges que les joues d’Ecaterina—en l’air.

S’approchant de nouveau du visage de la jeune femme pour l’embrasser, sans arrière pensée cette-fois, celle-ci l’esquiva puis s’échappa, et Gale fit demi-tour pour se diriger vers la table de la cuisine. La course était lancée. Soudain pris d’une idée, il ôta son tee-shirt et l’enroula pour l’accrocher autour de son front en guise de bandeau—un exercice qui n’était pas sans lui rappeler son enfance. Saisissant dans le feu de l’action le pot de glace abandonné sur la table et la cuillère, manquant de trébucher en marchant sur le pot de coulis qui se vida un peu plus, il se dirigea à pas de loups vers le salon. Le mélange des odeurs—sauce ketchup, œuf et chocolat—qui émanait de ses mains lui fit froncer le nez mais il reporta bien vite son attention vers la pièce, pour tenter d’y dénicher toute trace indiquant la direction prise par la jeune fille. Manque de pot, au moment où il baissa les yeux à la recherche de traces de chocolat, celle-ci déboula par sa gauche, le faisant sursauter. « Oh, oh, oh » s’exclama-t-il, reculant face à la menace ennemie. Sans hésiter, il brandit le pot de crème glacée devant lui d’une main et le plaqua ensuite contre son torse nu, avant d’y placer la petite cuillère comme un couteau sous la gorge d’un otage. « Rends-toi, Robertson. Sinon, le pot y passe ! ». Il tenta de garder le sérieux, mais fut rapidement pris d'un autre fou rire. « Et je peux te dire que là, c'est toi qui ne le regretteras pas. » insista-t-il. C'était à se demander s'il n'y avait pas quelque chose, dans cette fameuse glace.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyMar 24 Avr - 13:56

Les mains levées devant elle, Ecaterina continua de hocher lentement la tête en fixant Gale pour tenter de lui faire rendre les armes. Sur les genoux, elle analysa la situation d’un œil hésitant : s’il ne cédait pas à ses œillades insistantes et qu’il lui déversait finalement tout ce ketchup sur la tête, elle pourrait sans aucun doute tenter une roulade dangereuse sur la droite. Le prendre en traître par l’arrière et le menacer avec le pot de glace intact qui était encore posé sur la table. Sauf qu’elle ne savait pas faire les roulades – dans ce genre de moments, elle regrettait amèrement d’avoir autant séché les cours de gym pour traînasser à la bibliothèque quand elle était au lycée–, et qu’il était hors de question qu’elle sacrifie son pot de glace pour ses beaux yeux. Si elle ne trépassait pas après cette lutte acharnée, il lui resterait assez d’énergie pour se goinfrer, elle en était tellement certaine qu’elle en frétillait même d’impatience. Elle ne lui en ferait pas profiter, d’ailleurs. Elle l’attacherait plutôt au radiateur du salon jusqu’au lendemain matin, moment où Finn déciderait de rentrer, comme par hasard. Comme elle prendrait le temps de le déshabiller entièrement avant de mettre son talent pour les nœuds marins en pratique, la situation risquerait d’être très gênante pour eux, mais plus particulièrement pour Gale, tout ruisselant de nourriture, qui devrait donner des explications à son cher colocataire. Peut-être qu’elle resterait planquée dans les parages ! Histoire de se fendre la poire en catimini. Elle serait même capable de filmer la scène avec son téléphone, pour avoir de quoi lui faire du chantage tous les trente-six du mois. Seulement, c’était impossible. Elle avait beau tenter de s’en dissuader, Gale pouvait faire tout ce qu’il voulait d’elle, et elle redoutait qu’il ne la laisse l’entraver aussi facilement. A côté du jeune homme, Ecaterina avait la carrure d’une gamine de douze ans – et encore, elle connaissait des gamines de douze ans beaucoup plus baraquées qu’elle. La vie était franchement mal faite, elle trouvait ça trop injuste. Redescendant de son petit nuage, elle secoua brusquement la tête en reprenant conscience de la posture dans laquelle elle se trouvait. Elle n’avait pas encore perdu la bataille, elle avait de bons arguments pour l’obliger à retrouver raison, et il était clair qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde à les utiliser. Quoi qu’elle n’était pas totalement certaine que ça fonctionne avec lui, mais elle pouvait toujours essayer, sa dignité n’était pas à un mauvais choix près. Néanmoins, elle n’eut pas besoin de sortir l’artillerie lourde pour se retrouver debout sur ses deux pieds. Face à Gale, un sourire victorieux se dessina sur son visage.

« Bien. Très bon choix. Ça sera payant, je te l’ai promis. » Les cheveux collants sous sa capuche, elle la baissa, retrouvant un semblant d’air frais sur ses joues souillées de farine et d’œuf. Reportant son regard sur Gale, Cat eut l’impression qu’il se payait ouvertement sa tête en la regardant d’aussi près, avec ce sourire qui la faisait tomber dans le panneau à chaque fois. Néanmoins à cet instant, elle ne se laissa pas avoir. Blessée dans son orgueil, elle fronça les sourcils, et pour tenter de retrouver toute sa crédibilité, elle prit une moue boudeuse en le poussant du bout des doigts « Je signale que je me suis fait mal, en plus. Et ça te fait rire, j’aurais pu me tuer ! » dit-elle d’une voix mi-geignarde, mi-boudeuse tout en soulevant le jupon de sa robe pour constater les dégâts sur ses genoux. Elle ne s’était pas fait mal du tout, mais elle était bien trop fière pour admettre qu’elle était d’une maladresse sans nom. Cette fois encore, elle posa son regard faussement furieux sur Gale qui désignait sa bouche et la sienne d’un même mouvement. Levant avec hésitation la main devant son visage sous les signes de Gale, elle toucha sa propre joue en haussant les sourcils « J’ai… quoi ? » Sous ses doigts, Cat sentit le plâtre qu’avait formé la farine sur sa peau, mais avant d’avoir le reflexe de s’en débarrasser avec sa manche, Gale prit le coche et s’en chargea à sa place. Ouvrant légèrement la bouche en souriant, elle ferma les yeux, le rapprochant un peu plus avec la pression de la paume de sa main sur sa nuque. Elle savait qu’elle regretterait de se laisser faire de la sorte, parce que la lueur malicieuse qui brillait dans les yeux du jeune homme l’avait mise sur la piste. Il préparait autre chose, c’était évident. Cependant, c’était trop lui demander que d’ignorer son geste, et elle se laissa embrasser.

Comme elle l’avait prévu, Gale posa ses mains tartinées de ketchup sur ses joues, si bien qu’elle n’eut pas le temps de répondre à son baiser. Rouvrant derechef les yeux, elle le fusilla du regard. C’était la chose la plus dégoutante qu’elle n’avait jamais eue sur la peau, et l’odeur était insupportable. Mais soit. En mauvaise perdante reconnue, Ecaterina détourna la tête quand le jeune homme se pencha de nouveau pour l’embrasser, et pivota sur ses pieds pour sortir de la cuisine à petits pas pressés, lançant des regards courroucés par-dessus son épaule avant de se mettre soudain à courir dans une direction qu’elle-même ne connaissait pas. Mais elle n’était pas prête à s’avouer vaincue, ça non. Hemmens avait peut-être gagné une bataille, mais pas la guerre et c’est en tournant à l’angle du couloir pour se retrouver dans la salle de bain qu’elle décida d’un plan. Prenant le soin de s’enfermer à double-tour, la blondinette se plaqua tout contre la porte, reprenant difficilement son souffle. Elle fixa du coin de l’œil le miroir non loin d’elle ; c’était le passage obligé, elle sentait qu’elle ne devait pas être très jolie à voir. Très lentement, elle s’en approcha. En voyant son reflet dans le miroir, elle eut un sursaut de surprise. Couverte de farine, d’œuf et de ketchup, ses pauvres cheveux étaient ceux qui mériteraient une médaille d’honneur après cette guerre. Elle n’avait pas le temps de s’y attarder, néanmoins et sans perdre un seul instant, elle ouvrit le robinet d’eau chaude. Elle enleva le sweat de Gale qu’elle laissa tomber au sol, s’attacha ses cheveux collants avec un bracelet qu’elle portait au poignet puis se pencha pour passer de grandes rasades d’eau sur son visage, se débarbouillant ainsi de toute la nourriture collée. Par chance, elle n’eut pas besoin d’insister. Le mélange incompatible tournoya dans le siphon du lavabo, et jetant un dernier regard à son reflet, elle constata que son mascara tenait vraiment le choc. Ecaterina se reprit de justesse, passant sa tenue au crible et termina par se hisser sur la pointe des pieds, furetant sur les étagères au mur à la recherche de l’arme ultime. Quand son regard s’arrêta sur une bombe de mousse à raser, elle ne se demanda même pas à qui elle appartenait, et l’empoignant en faisant volte-face, elle se prépara à retourner au front. Elle replaça correctement les plis de sa robe (propre) sur ses cuisses, s’éventa son visage humide en trois coups avec sa main et prit une grande inspiration avant d’ouvrir la porte. Trottinant littéralement jusqu’à la cuisine, elle secoua vivement la bombe avec sa main gauche, balançant le bouchon au passage. Elle appuya une fois, un jet bleuté recouvrit le mur d’en face, ce qui la fit éclater de rire, mais elle recouvra rapidement son sérieux quand elle arriva tout près de la cuisine. Son cœur se mit à battre plus fort, ses yeux se plissèrent. Là, elle fit son entrée en brandissant la bombe devant elle, mais elle laissa très vite tomber son arme à ses pieds en prenant compte de la scène.

« Je me rends. » dit-elle en levant les mains devant elle en signe de capitulation, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration haletante. L’image du pot de glace dans les mains de Gale – qui, avec son t-shirt enroulé autour de son front, avait vraiment l’air idiot – lui serra le cœur, et elle déglutit difficilement. Elle écarta ses doigts un peu plus, pinçant les lèvres « C’est bon, tu peux… » Elle ferma les yeux, bien obligée de se résigner « Tu peux la relâcher. » ajouta-t-elle d’une toute petite voix fluette. Voilà, elle avait perdu. Et c’était franchement difficile à avaler. Le coup du pot de glace, elle trouvait ça particulièrement cruel. Gardant les mains en l’air, elle fit tout son possible pour ne pas regarder le jeune homme, vexée. Elle était un peu inquiète de la suite des événements, et elle se recula lentement vers le meuble sur lequel elle était assise un peu plus tôt. Oh, Gale ne lui ferait jamais de mal, elle en était convaincue. Seulement, elle jugea bon s’en assurer tout de même, au cas-où. Après tout, il avait tenu en otage un pot de glace innocent ! S’arrêtant en chemin, elle prit appui sur l’une de ses jambes, faisant mine de réfléchir un instant, et s’éclaircissant discrètement la voix, elle commença « Tu… » Le son de sa voix était encore plus aigue, mais elle ne se laissa pas déstabiliser par le caractère exceptionnel de la chose ; elle continua, reculant encore et encore, la respiration se calmant peu à peu « Tu… tu ne vas pas me faire de mal, hein ? » Elle baissa brusquement les mains puis plissa doucement les yeux en le regardant soudain avec insistance, le ton radoucit « Le chocolat te rends encore plus appétissant. » Elle se redressa alors, secouant la tête, se rappelant qu’elle était censée bouder « Mais le t-shirt autour du front te donne un air de débile profond. » Et elle détourna la tête, le nez en l’air en croisant énergiquement les bras sur sa poitrine ; on ne plaisantait pas avec la défaite.
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyVen 27 Avr - 2:18

C’était dans la poche. L’air de rien, Gale avait tout mis en œuvre pour retarder le départ de la jeune fille, et maintenant qu’un bon shampoing s’imposait à elle, il comptait bien en profiter pour la convaincre de rester la nuit entière. Les évènements avaient certes pris une dimension qu’il n’avait pas prévue, mais le résultat était là—et l’euphorie était bien trop forte pour qu’il ne puisse se résoudre à blâmer leur petit jeu stupide. Très fier de lui, au contraire, il souriait d’un air bête tandis que le pot de glace, plaqué contre sa poitrine nue, lui donnait quelques frissons désagréables. Dans son sursaut, il n’avait pas aperçu le tube de mousse à raser, échoué aux pieds d’Ecaterina, et grimaça en posant les yeux dessus et s’imaginant les dégâts qu’aurait pu provoquer une arme pareille. Mais la bataille était terminée : il avait gagné. L’air profondément vexé de la blondinette ne suffisait pas à dissiper la satisfaction qu’il ressentait et il consentit à poser le pot de glace sur un meuble voisin pour témoigner de sa bonne foi. « Sage décision », précisa-t-il sur un ton formel, hochant la tête pour se donner un air grave. Lorsque la blondinette confirma ses craintes en lui annonçant qu’il avait l’air débile, il ne put toutefois rester sérieux plus longtemps et esquissa un sourire tout en baissant graduellement la tête vers le sol, blessé dans son orgueil de gamin. Otant le bandeau de fortune de son front, il en profita pour s’essuyer les mains et sa joue légèrement collante, puis laissa tomber le tee-shirt enroulé par terre, jetant un regard plein de malice à la jeune femme. « Et là, j’ai l’air plus appétissant ? », s’enquit-il tout en haussant les épaules. Il ne savait pas au juste dans quel but elle lui avait fait ce compliment mais ne se gênait pas pour l’interpréter à son gré. Ces derniers temps, elle lui faisait beaucoup trop souvent ce genre de remarques pour qu’il passe à côté une nouvelle fois.

Avançant lentement, ses cheveux toujours collés et avec rien d’autre sur lui que son jean miraculeusement épargné, il lança quelques œillades à la dérobée à la jeune fille. Curieusement, celle-ci semblait inquiète, presque impressionnée, et lui demanda s’il comptait lui faire du mal. Quelle question ! A la fois intrigué et surpris, le jeune homme s’arrêta subitement, dubitatif, tant la crainte dans sa voix et dans son regard lui sembla sincère. Mais non, elle ne pouvait pas l’être : Cat savait très bien que tout ça n’était qu’un jeu, qu’il n’oserait jamais lui faire quoi que ce soit. La gratifiant d’un regard qui se voulait réconfortant, il répondit : « Moi vivant, personne ne te fera de mal, Robertson. Ni moi ni personne ». Il reprit sa marche pour se retrouver plus qu’à quelques mètres, et bientôt qu’à quelques centimètres de la jeune fille. Doucement, elle continuait à reculer—sa tête levée en l’air et le regard plongé dans celui du jeune homme—mais se heurta rapidement au meuble du téléphone derrière elle. Gale, quand à lui, ne s’arrêta qu’à quelques millimètres de la jeune fille, collant son corps contre le sien pour venir caresser sa nuque d’une main et le bas de ses reins de l’autre. Penché vers le visage de la jeune fille, il sentait son souffle lui réchauffer le menton. D’un seul geste, il poussa le téléphone qui vint s’écraser par terre et souleva la jeune fille pour qu’elle vienne s’appuyer sur le meuble, leurs visages à hauteur égale. « J’ai envie de t… ». Le garçon n’eut pas le temps de terminer sa phrase : ils étaient déjà en train de s’embrasser.

Si la jeune fille avait pris les devants, c’était certainement par crainte qu’une fois de plus Gale ne se dérobe. Mais une chose était certaine : ça n’était pas un baiser comme les autres. Il avait envie d’elle, et c’était manifestement réciproque. Il s’en rendit compte lorsque la blondinette le serra fort, très fort—plus fort que d’habitude—puis qu’elle enroula ses jambes autour de lui pour venir crocheter ses pieds au niveau de ses fesses. Leurs lèvres ne se quittèrent pas, et Gale l’entoura de ses bras musclés pour la soulever aisément, réduisant encore un peu l’espace entre eux. Rapidement, le garçon sentit le désir monter, et tenant toujours fermement le corps de la jeune femme contre le sien, il s’empressa de rejoindre sa chambre. Gale ne fit de pauses entre leurs baisers que pour l’embrasser dans le cou, et une fois arrivé dans la pièce, se courba délicatement au-dessus du lit pour l’y allonger. Désormais agenouillé au-dessus d’elle, il se releva un peu pour contempler le visage de Cat, mettant temporairement fin à la rafale de baisers et de caresses.

Cela faisait longtemps qu’il attentait ce moment-là, beaucoup trop longtemps. S’il était conscient qu’il marquerait incontestablement un tournant dans leur relation, il ne s’était pourtant jamais vraiment interrogé sur les circonstances dans lesquelles ils franchiraient cette étape. Et c’était une bonne chose, car malgré leurs mines affreuses et leurs cheveux poisseux, cette soirée lui plaisait beaucoup. Parcourant avec son doigt le visage de la jeune fille, il s’offrit une minute pour l’admirer dans toute sa beauté. Ça ne faisait aucun doute, il l’aimait plus que personne.
Se baissant de nouveau pour l’embrasser langoureusement, il libéra sa main pour venir déboutonner son pantalon et caresser les courbes de la jeune femme avec délicatesse. Il descendit légèrement pour déposer quelques baisers furtifs sur son cou, puis au niveau de son décolleté, avant de finalement soulever son haut pour en déposer d’autres tout autour de son nombril. Lui qui n’aimait jamais précipiter les choses, il sentait que la température montait bien vite.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptySam 28 Avr - 17:31

Elle était parvenue à l’oublier. Le temps de cette bataille puérile, Ecaterina avait fini par oublier la vraie raison pour laquelle elle était venue voir Gale, ce soir. Et lorsqu’il la rassura en lui affirmant qu’il ne lui ferait pas de mal, cette information – pourtant capitale – lui explosa brusquement à la figure. En même temps, ses reins heurtèrent dans un petit bruit concis, le meuble juste derrière elle. Sonnée à cause de ce violent atterrissage, elle baissa la tête pour constater les dégâts – tout semblait en ordre. Elle avait le choix ; profiter de cette (re)prise de conscience pour révéler la vérité à son petit ami ou attendre, encore. Relevant la tête avec un temps de retard, le regard troublé de Cat trouva instinctivement celui de Gale qui s’approchait davantage, jusqu’à ne laisser qu’un mince espace entre eux, qu’il finit par réduire en une délicate pression sur ses reins. A ce moment-là, c’en était fini pour Cat : elle perdit tous ses moyens, au point d’en oublier de respirer. Elle ne pouvait pas gâcher ce moment, c’était la première fois qu’ils réussissaient à créer une vraie complicité. Si elle détruisait tout en une seule phrase, jamais elle ne se le pardonnerait. Et parce qu’elle était incapable de faire preuve de courage, elle se laissa faire, se contentant de frôler très doucement – presque précautionneusement – du bout du nez, l’ovale du visage du jeune homme. La suite des événements, Ecaterina ne l’avait pas prévue. Comme à chaque fois, elle s’attendait à ce que Gale l’embrasse, qu’il lui glisse d’autres paroles réconfortantes au creux de l’oreille ; elle s’y résignait, presque. Mais au lieu de quoi, elle se laissa surprendre par la prise d’initiative du jeune homme qui, d’un revers de main, débarrassa le meuble du téléphone qui y était posé. Ecaterina voulut l’interroger du regard, tentant de se dégager de sa main posée sur sa nuque brûlante. Cependant, elle se retrouva assise sur le fameux meuble, sans même avoir eu le temps de prononcer autre chose qu’un soupir de surprise. D’elles-mêmes, ses mains se posèrent sur le torse de Gale et ses yeux sondèrent les siens avec une intensité telle, qu’elle-même s’imaginait à quel point sa mine stupéfaite pouvait paraître déroutante. Pourtant elle l’était réellement, stupéfaite. Elle ne savait pas ce qu’il y avait dans sa glace, mais tous ses composants chimiques et autres ingrédients mystères, avaient un effet surprenant sur le jeune homme. Le souffle coupé, le cœur battant à la chamade, Ecaterina décida de ne pas laisser filer sa chance, car une fois que Gale s’apercevrait qu’il était clairement en train de franchir les limites, il la laisserait se débrouiller toute seule avec sa frustration en lui proposant en échange de partager son lit pour rien de plus qu’une nuit de sommeil paisible. De fait, quand elle constata qu’il était déjà en train de reprendre la parole, elle se somma de ne pas faire dans la délicatesse et lui ferma la bouche par un baiser. Ecaterina n’avait pas le droit de profiter de la situation, tout en elle lui criait d’arrêter, mais c’était beaucoup trop lui demander. Sa conscience avait beau s’époumoner, elle ne rompit pas leur étreinte, bien au contraire. Elle glissa doucement sur le meuble, ne détachant pas ses lèvres de celles de Gale, pour enrouler résolument ses jambes autour de lui, cherchant à le rapprocher d’elle encore un peu plus. Elle serra lentement les genoux, et crispa ses doigts sur son torse, prise d’une vague de désir qu’elle n’essaya même pas de refouler, pas cette fois. Une chaleur indescriptible l’enveloppa toute entière, l’obligeant à chercher de quoi calmer ses ardeurs pour ne pas brusquer le jeune homme, mais rien ne lui vint à l’esprit. Elle préféra presser sa poitrine contre celle de Gale, ses mains glissant délicatement jusqu’à sa nuque, où elle plongea ses doigts dans les cheveux épargnés du chocolat qu’elle y avait déversé plus tôt. Pourquoi fallait-il que ça se passe maintenant ? Au moment même où elle était prête à passer aux aveux ? Le karma n’était décidément pas de son côté. La jeune fille était consciente qu’elle devrait mettre fin à tout ça le plus tôt possible ; mettre Gale au courant de son erreur, c’était nécessaire. Il n’y avait pas à tortiller. Elle se demandait comment le jeune homme avait fait pour passer à côté de cette mine coupable qu’elle arborait depuis une semaine – il était censé la connaître mieux que personne. Se redressant tout doucement en l’embrassant, le serrant trop fort dans ses bras, Ecaterina voulut cette fois rompre leur étreinte pour de bon, mais Gale joua de nouveau sur l’effet de surprise en la soulevant littéralement pour l’emmener dans sa chambre ; elle était piégée, les choses devenaient sérieuses.

Délicatement posée sur le lit par Gale, leurs lèvres se séparèrent. Ecaterina aurait dû profiter de l’occasion pour parler, mais elle fut incapable de prononcer quoi que ce soit, tant les yeux du jeune homme brillaient, même dans l’obscurité sommaire de la chambre. Elle lui sourit alors, son visage se dessinant peu à peu dans le noir. S’apprêtant à fermer les yeux pour essayer de retrouver la raison, ses pupilles se posèrent sur le bijou qu’il portait autour du cou, lui frôlant la poitrine. Resserrant faiblement ses cuisses autour de la taille de son petit ami, Ecaterina élargit graduellement son sourire puis attrapa du bout des doigts le pendentif qui flottait au dessus d’elle, alors que Gale la contemplait comme jamais auparavant, caressant son visage sans la quitter des yeux. C’était le sien, son e. Celui qu’elle lui avait laissé quand elle était partie, et qu’il avait voulu lui rendre sur le toit. Elle n’avait jamais fait attention au fait qu’il le portait encore. Elle pensait juste qu’il le gardait précieusement dans un endroit que lui seul connaissait, mais pas qu’il le gardait toujours sur lui. Cette vision lui contracta douloureusement l’estomac : il l’aimait. Elle en avait douté, elle estimait maintenant ne pas mériter tout l’amour qu’il lui portait. Fermant brièvement les paupières, elle prit une courte inspiration avant de murmurer avec tellement de douceur qu’elle-même fut surprise par son ton :

« Tu sais que tu n’es plus obligé de le porter. » Suivant délicatement la ligne de la chaîne avec son doigt, Cat releva les yeux, les plongeant directement dans ceux du jeune homme. Il n’était pas nécessaire qu’elle explicite, elle savait qu’il comprendrait : il n’était plus obligé de le porter, parce qu’elle était revenue et qu’elle n’était pas prête de repartir. Tirant prudemment sur le pendentif pour astreindre Gale à se pencher de nouveau sur son visage, elle l’embrassa sur les lèvres, et arqua sensiblement le dos lorsqu’il déposa une pluie de baisers dans son cou, puis son décolleté. Enfonçant le bout de ses doigts dans sa nuque, elle le libéra de ses doigts quand il descendit plus bas, soulevant le tissu qui recouvrait son ventre. La jeune fille retint sa respiration déjà bien saccadée ; c’était maintenant où jamais. Sentant le souffle chaud du jeune homme lui caresser la peau, elle paniqua « Attends. » Elle attendit que le jeune homme remonte vers son visage, et pour tenter de le rassurer sur la manière dont il s’y prenait, elle esquissa un sourire en venant brièvement poser son front sur son menton, se rapprochant de lui en se cambrant un peu plus « Ça va. » dit-elle simplement en souriant toujours. Se relaissant tomber en arrière, elle l’attira à lui en l’embrassant, mais ce baiser non plus, n’était pas comme les autres. Il donnait l’impression d’être le dernier qu’ils échangeraient. Elle aurait voulu être moins transparente, ne pas lui donner l’impression que si elle avait tout arrêté d’un coup, c’était parce qu’elle avait quelque chose d’important à lui dire. Mais l’intention qu’elle y mettait, la pression de ses doigts contre sa peau, la façon dont elle fermait les yeux : tout signifiait qu’elle allait tout gâcher. A bout de souffle, Ecaterina détacha ses lèvres des siennes. Elle garda ses yeux fermés, un temps. Seulement, elle ne pouvait se résoudre à ne pas affronter son regard, elle n’était pas lâche à ce point-là. Déposant un autre baiser sur sa bouche encore tout près de la sienne, elle rouvrit les yeux pour le fixer droit dans les yeux ; la suite se déroula d’elle-même « J’ai couché avec Seth. » Derechef, elle agrippa le cou du jeune homme avec sa main droite pour qu’il ne se défile pas ou ne détourne les yeux dans une autre direction « Regarde-moi, ça ne remet pas en cause ce que je ressens pour toi, je t’aime. » Elle n’avait aucune excuse à lui fournir, aucune argumentation potable pour se défendre. Raffermissant encore l’étau de ses jambes autour de Gale, elle ravala ses larmes. Elle ne savait pas quoi ajouter, et alors que la lueur de panique perceptible dans son regard semblait grandir de seconde en seconde, elle marmotta sans aucune malice, sans même un peu de sarcasme, juste de la tristesse « Je te l’avais bien dit. »
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyMar 1 Mai - 0:07

Chaque seconde qui s’écoulait les rapprochait un peu plus du moment fatidique. Ce moment où ils feraient connaissance d’une toute nouvelle manière, s’offrant mutuellement une toute autre partie d’eux même et renforçant de fait un peu plus leur amour. Ou du moins, c’était ce que croyait fermement Gale—et la seule pensée de ce contact charnel l’emplissait d’un désir déjà débordant, refoulé par une bonne dizaine de baisers furtifs déposés sur le ventre de la jeune fille. Le contact de sa peau sur ses lèvres et ses fines jambes autour de lui ne firent que l’exciter davantage et, glissant une main exploratrice sous le haut de la blondinette, il descendit un peu plus. Il avait beau ne pas être un expert en la matière, la blondinet savait malgré tout comment s’y prendre, et à en juger par la manière dont la jeune femme se laissait guider, il était bien forcé de croire qu’il s’y prenait bien—il le fallait. Mais lorsque la voix de Cat interrompit le seul bruit discontinu de leurs souffles, il reprit ses esprits et se figea un petit moment, avant de finalement remonter son visage à hauteur de celui de Cat, effrayé de s’être montré trop entreprenant. Son regard se plongea dans celui de Cat et le sourire qu’il aperçut sur ses lèvres dissipa ses doutes—elle confirma elle-même que tout allait bien. Gale resta toutefois perplexe et intrigué, cherchant une réponse en balayant d’un regard intense le visage de la jeune femme. C’était étrange : au lieu de s’expliquer, elle se redressa un peu plus pour l’embrasser et beaucoup trop émoustillé pour rechigner, il se laissa faire, exerçant une pression plus forte contre ses lèvres et frottant son torse nu contre le sien. Un instant, il songea qu’il avait simplement pris la mauvaise direction, que la blondinette préférait faire les choses à sa façon, et peu à peu ce long baiser le rassura. Mais lorsqu’ils rompirent le contact, l’expression sur le visage de Cat avait radicalement changé, et frappé par ce constat il fronça les sourcils, reprenant naturellement un air plus sérieux.

Les quelques mots qui suivirent l’assommèrent littéralement, à tel point qu’il ne bougea pas d’un poil, ne cherchant même pas à s’échapper. Etourdi, stupéfait, il continuait d’écouter la jeune fille passivement, tandis que son cœur, bondissant à rythme effréné dans sa poitrine, menaçait d’exploser en mille morceaux. Cinq secondes suivirent—cinq longues secondes durant lesquelles il reprit suffisamment ses esprits pour espérer un retournement de situation, pour espérer n’avoir affaire qu’à une vulgaire plaisanterie de mauvais goût de la part de sa petite amie. Mais le silence confirma ses craintes, et soudain pris d’un haut-le-cœur en se répétant encore et encore les mots qu’il venait d’entendre, il se redressa brusquement, mettant fin à leur étreinte. « Lâche-moi. » dit-il d’un ton agacé, éprouvant le besoin de prendre de la distance. Une fois sur ses deux pieds, le blondinet se dirigea vers l’interrupteur en vacillant, attrapant dans sa marche un pull qu’il enfila sans même prendre la peine de le mettre à l’endroit. Une fois la pièce éclairée—il ne servait à rien de rester dans l’obscurité, il ne se passerait plus rien—il jeta un regard noir à la jeune fille, toujours postée sur son lit, et détourna rapidement ses yeux vers la fenêtre, irrité par la mine désolée qu’il lisait sur son visage. Le sentiment qu’il éprouvait à cet instant se rapprochait dangereusement de celui qu’il avait ressenti cette nuit-là, sur le toit de l’immeuble quelques mois plus tôt. Les choses avaient beaucoup changées depuis, ou le pensait-il, mais ce souvenir indésirable mêlé à la colère qui menaçait à tout moment de se manifester lui donnait la nette impression qu’il s’était trompé. C’était un peu comme si ces derniers mois, dont il avait particulièrement profité malgré quelques mauvaises passes, n’avaient servi à rien. Comme si ces moments passés ensemble n’avaient compté que pour lui. Lui qui avait cru l’espace d’un instant que les mauvaises choses étaient derrière lui, il s’était mis le doigt dans l’œil.

« Quel salaud ! » dit-il dans un rire sardonique, sans mâcher ses mots. Au contraire, il avait plutôt l’impression de ménager son voisin : au fond de lui, il avait su à la minute où ils s’étaient rencontrés que Seth ne lui apporterait rien de bon—pour une fois, il aurait aimé se tromper à son sujet. Mais cette rancœur ne signifiait en rien qu’il n’en voulait pas à la jeune fille, au contraire. De la pire manière qui soit, elle venait de briser sa confiance—et son cœur avec. Gale aurait aimé pouvoir lui dire que tout ça ne changeait rien non plus pour lui, qu’il l’aimait, mais il en était incapable. Non, à cet instant-même, il voulait juste se retrouver seul, oublier cette soirée, et ne plus souffrir inutilement comme il souffrirait sans doute au terme de la conversation qui suivrait. Crispé, il s’avança vers la fenêtre sans même daigner se tourner vers la jeune fille en quête d’un exutoire à toute la rage qui bouillait au fond de lui, et qui ne cessait de grandir à chaque fois que son esprit tordu lui projetait l’image de Cat et Seth, nus et enlacés. Ses mains tremblotantes trouvèrent le rebord de sa commode qu’il empoigna avec fermeté, comme pour extérioriser sa rage ailleurs que dans la violence. Toute trace de désir s’était envolée et avait laissé place à du dégoût—elle l’avait trompé, clairement. Mettre des mots sur tout ça était difficile à avaler, surtout lorsqu’il imaginait, face à lui son voisin le pointant du doigt et lui lançant d’un air triomphant : "Cocu, tu n’es qu’un cocu Hemmens !"

« Alors quoi ? » demanda-t-il pour mettre fin à ce silence presque pesant. « Je suppose que tu vas me dire que tu regrettes, que c’était plus fort que toi ou quelque chose dans le genre. » son regard toujours braqué vers le sol, il serrait fort ses mâchoires pour contrôler sa colère—non, il n’était pas question que ce soit lui, le méchant de l’histoire. Son ton suffisait à lui faire passer le message. « Parce que ça ne servira à rien. Au contraire, contente-toi d'assumer ce que tu as fait et dis-moi pourquoi tu l’as fait. » Se tournant pour s’adosser à la commode, il finit enfin par faire face à la jeune fille. Son expression se durcit un peu plus, et jetant un regard froid dans sa direction, il ne parvint pas à attendre sa réponse avant de reprendre. « C’est de ma faute, c’est ça ? Tu as peur de ne pas être satisfaite avec moi alors tu vas te servir chez le voisin ? Tu sais, j’ai déjà couché avec plusieurs filles et pour autant que je me souvienne, elles ne se sont jamais plaintes. » Gale se sentait trahi, et c’était sa rancœur qui motivait ses paroles—il ne doutait pas de son amour pour lui, son raisonnement douteux le montrait. Mais c’était plus fort que lui, il ne put s’empêcher d’ajouter : « Tu n’as qu’à demander à Quinn ».
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyMar 1 Mai - 19:03

Il ne servait à rien de le retenir, Ecaterina avait l’impression que quoi qu'elle fasse, elle ne ferait qu’aggraver la situation. C’est pourquoi elle lâcha Gale sans opposer la moindre résistance lorsqu’il lui demanda de le faire d’un ton qui lui serra la gorge, elle-même sonnée par ce qu’elle venait de lui annoncer de la manière la plus violente qui soit. Sans doute que si elle l’avait asséné de coups, le résultat aurait été le même. Voilà, Cat avait tout anéanti en à peine quelques mots. Il n’y avait pas d’issue possible à ce qu’elle venait de déclencher, elle le savait parfaitement et au fond, elle s’y était préparée. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il lui avait fallu plusieurs jours avant de passer aux aveux. Elle aurait dû se sentir mieux, être satisfaite d’avoir au moins une fois dans sa vie fait preuve d’un peu d’audace en avouant ses erreurs sans chercher à se dédouaner en rejetant la faute sur son passé difficile, sur sa mère, sur son frère – sur toutes les personnes qui l’avaient conduite à fauter –, mais bien sûr ce n’était pas de cette façon que les choses fonctionnaient dans le monde réel. Ç’aurait été trop aisé, moins amusant pour le karma qui prenait un malin plaisir à faire se rétablir l’ordre des choses depuis le retour de la jeune fille en ville. Et là, allongée sur ce grand lit, la sensation de ne plus pouvoir ressentir rien d’autre que de la culpabilité se faisait de plus en plus grandissante à mesure que Gale s’éloignait d’elle. La responsable cette fois-ci, c’était bien elle.

Elle s’était attendue à tout – elle s’était imaginée qu’elle se serait fatalement mise à pleurer, écrasée par le poids de la déception qui transparaîtrait dans les yeux de son petit-ami en l’implorant de la pardonner encore une fois pour ses erreurs, utilisant des arguments montés de toute pièce dans le but de plaider sa cause, de le convaincre qu’elle n’avait pas fait ça dans le but de le blesser et qu’elle l’aimait, qu’elle l’aimait de tout son être et qu’il n’avait pas le droit d’en douter –, mais sûrement pas à rester aussi placide. Le regard fixé sur le plafond qui s’étalait au dessus de sa tête, Ecaterina resta silencieuse. Les lèvres encore engourdies, elle ne parvenait pas à se faire à l’idée que quelques secondes plus tôt, ils étaient sur le point de rendre les choses sérieuses entre eux. Maintenant, ils paraissaient plus distants que jamais et tout ça, c’était de sa faute. Elle aurait pu s’obliger à prononcer quelque chose, à se mettre à geindre ou bien à emboîter le pas à Gale pour le retenir et lui ordonner de la regarder de nouveau pour qu’il puisse déceler tout ce qu’elle n’arriverait sûrement pas à lui dire. Seulement, elle se sentait vidée, épuisée par cette nouvelle déclaration de guerre dont ils ne sortiraient pas indemnes cette fois. Elle ne pensait pas seulement à elle. Elle, elle savait qu’elle ne s’en remettrait pas. Il n’y avait qu’à voir l’état dans lequel elle s’était mise la dernière fois, elle n’était pas taillée pour pouvoir supporter autant de remords en plus des reproches. Elle jouait avec le feu sans même s’en rendre compte, c’est Seth qui le lui avait dit et comme souvent, il se trouvait qu’il avait raison. Elle s’était sentie prête, mais finalement, elle ne l’était pas. C’était ça qui l’avait poussée à partir cinq ans auparavant. Elle avait eu certes peur de ne jamais réussir à pardonner les mensonges de Dorian, mais les reproches dont il l’avait gratifié – reproches qu’elle ne méritait vraiment pas à l’époque. C’était à leur mère qu’il en voulait pas à elle –, l’avait tout bonnement achevée, la forçant à partir pour accuser le coup. Cette fois, les choses étaient différentes. Si Gale voulait l’enterrer sous un parterre de reproches, elle ne le blâmerait pas. Elle le méritait, point. Les yeux ne lâchant pas ce point invisible qu’elle s’entêtait à fixer au plafond, elle entendit le jeune homme prononcer des paroles à l’encontre de Seth. Elle aurait aimé lui dire qu’il n’y était pour rien, essayer de porter toute seule la responsabilité de cet acte sur ses épaules et ne pas mêler – du moins davantage. Qu’elle le veuille ou non, Seth faisait partie intégrante de l’histoire – Seth à tout ça, mais elle craignait que ça ne fasse qu’envenimer les choses alors, elle resta murée dans son silence, incapable de bouger. Il le fallait, pourtant. Elle devait se redresser, se lever pour affronter la situation comme il se devait. Elle ne chercherait pas à se trouver des excuses, elle lui devait au moins ça. Le fait qu’elle ait le cran de mettre les pieds dans le plat à ce moment fatidique prouvait qu’elle était prête à en assumer toutes les conséquences, même les plus désastreuses. Mais ça, Gale n’était surement pas en état de le comprendre. Rassemblant tout son courage, la jeune fille se redressa lentement. Elle remit le tissu relevé de sa jupe sur ses cuisses, baissa son top sur ses hanches et se leva du lit mécaniquement pour se diriger d’un pas traînant vers la porte de la chambre. Oh, elle ne partait pas. Elle installait juste plus de distance entre eux, parce qu’elle avait compris que c’était ce que Gale avait voulu faire en se levant du lit. Prenant du temps avant de se retourner, elle finit par s'adosser au mur près de la porte. Instinctivement, ses yeux se posèrent sur Gale qui lui faisait dos et qu'elle regarda longtemps. Elle qui avait laissé transparaître un grain de panique quelques instants auparavant était d’une neutralité sans égal, c’en était presque déroutant. Mais elle savait que ce n’était pas lui rendre service que de pleurer, elle ne lui ferait pas cet affront. Toutefois, elle se somma de dire un mot, n’importe quoi. Elle ne pouvait plus rester silencieuse, elle devait réagir et s’appuyant davantage sur le mur derrière elle, elle posa ses mains sur le haut de sa poitrine, serrant tout doucement son cou avec ses doigts pour dissiper ce picotement atroce dans sa gorge.

« Gale… » commença-t-elle – il prit la parole en même temps. Le ton qu’il employa la fit violemment tressauter, elle ferma brièvement les yeux sous le coup de la surprise. Déglutissant difficilement, elle rouvrit les yeux, resserrant ses doigts crispés autour de sa gorge douloureuse. Elle ne le quitta pas du regard, elle était prête à entendre tout ce qu’il avait à lui dire. Cette fois, elle n’aurait pas besoin de sa répartie, ni besoin de sarcasmes, ni de longues phrases qu’on ne lisait que dans les livres : elle devrait improviser. Ne baissant pas les yeux, elle croisa ceux du jeune homme quand il se retourna. Il avait raison, les premiers mots qui lui venaient à l’esprit étaient des mots d’excuses, mais pas seulement et consentant enfin à rompre le contact de leurs yeux, elle baissa la tête en murmurant « C’est plus compliqué que ça, Gale. » avoua-t-elle. Oui, ça l’était. Au départ, elle fut tentée de croire que la seule motivation à son geste était le manque d’attention de son petit ami, mais elle sentait bien qu’il y avait autre chose. Il était assez bien placé pour savoir qu’il était difficile de tourner la page quand on avait des sentiments pour quelqu’un… Et il se trouvait que Cat en avait pour Seth. Ils étaient différents de ceux qu’elle avait pour Gale, c’était indiscutable parce qu’elle restait intimement convaincue que Gale était l’homme de sa vie… Mais elle ne pouvait plus se mentir, prétendre n’être que l’amie d’un garçon qui l’avait faite changer et qui l’avait toujours soutenue.

La jeune fille voulut éclaircir sa réponse puisqu’il semblait que c’était ce que Gale voulait, mais encore une fois, il fut plus rapide qu'elle. Elle prit ses premiers mots comme un coup de poing dans le ventre. Elle n’aimait pas du tout ce qu’il sous-entendait et profondément blessée, elle détourna la tête. Mais, elle s’était jurée qu’elle encaisserait, elle s'y tiendrait. Cependant, sa dernière phrase lui porta le coup de grâce et tournant vivement la tête vers lui, elle le fixa sans chercher à ménager leurs pupilles. Sur le coup, elle ne saisit pas. Elle tenta de rassembler ses idées en serrant encore un peu plus ses mains autour de son cou au point d’en avoir du mal à respirer. Son cœur qui paraissait si calme se mit à battre plus fort. Elle ne pouvait pas croire ce qu’elle venait d’entendre, elle ne voulait pas y croire. De toute façon, c’était impossible. Tentant intérieurement de se calmer, Ecaterina sentit néanmoins les larmes lui monter aux yeux. Il essayait de la blesser volontairement. Si elle l’avait déçu en rouvrant ses plaies, il venait de démonter entièrement l’image sans défauts qu’elle avait de lui. Ecaterina avait peut-être des failles, mais jamais elle n’userait de la méchanceté pour se venger de lui. Apparemment, ce n’était pas son cas. Laissant tomber ses bras le long de son corps, la jeune fille tenta de prendre sur elle. Sa bouche devint sèche, sa vue se brouilla, elle parvint tout de même à marmotter « T’avais dit que tu ne me ferais jamais de mal. » Elle continua à le regarder fixement sans ciller « Tu mens, t’essayes juste de me blesser comme je t’ai blessé. Tu utilises ce genre d’argumentation bidon parce que tu sais que je n’ai pas le droit de t’en vouloir, pas après ce que je t’ai fait. » Ecaterina se décolla du mur tout en souriant – pas de joie. Posant les mains sur ses yeux, elle avança un peu dans la pièce. Mais elle fit volte-face pour se retrouver face à Gale et le regarder intensément. Elle voulait à tout prix se convaincre que ce n’était qu’un mensonge, qu’il essayait juste de lui faire mal, mais l’expression sur son visage lui prouvait le contraire et elle eut l’impression que son cœur venait d’exploser dans sa poitrine. Gardant son sourire douloureux accroché à son visage, elle dit « Tu sais quoi ? » reprit-elle en croisant les bras « J’ai toujours cru que c’était moi la plus lâche de nous deux. Mais je crois que je me suis plantée, tu vaux vraiment pas mieux. » Meurtrie, Cat voulut néanmoins soutenir son regard le plus longtemps possible, mais davantage ses yeux bleus clairs se remplirent de larmes tant elle se trouva dure dans ses propos. Malheureusement pour elle, elle ne put les retenir plus longtemps et secouant la tête en pinçant les lèvres très fort, elle fronça les sourcils puis se détourna du jeune homme.
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyLun 7 Mai - 2:16

Gale, toujours tourné vers la fenêtre de sa chambre, parcourait l’épais tissu du rideau d’un regard attentif. Il était en quête de quelque chose, le moindre défaut ou le plus petit détail tape-à-l’œil sur lequel centrer son attention, pour ne pas flancher. Les mots sortirent spontanément de sa bouche, si rapidement qu’il n’eut pas réellement le temps de les élaborer—il le regretta presque aussitôt. A peine le silence eut-il envahi la pièce à nouveau qu’il réalisa l’erreur qu’il avait commise, et ne pouvant se rétracter, il se contenta de se blâmer mentalement, profondément affligé. Il ne savait pas vraiment ce qui l’avait poussé à se cacher derrière cette révélation qui sonnait clairement la fin de toute chance de réconciliation entre eux, mais il l’avait fait—incontestablement par colère plutôt que par simple velléité de se venger. Baissant le regard au sol, il ferma les yeux et se mordit la lèvre fort, si fort qu’il ne lâcha prise que lorsqu’il sentit le goût du sang sur le bout de sa langue. Être en colère ne lui réussissait vraiment pas. Il s’échina malgré tout à se retourner vers Cat, qui lui tournait dos, sentant le rythme de son cœur s’accélérer un peu plus à mesure que le silence se prolongeait—il aurait dû faire quelque chose, quoi que ce soit, mais il était incapable de bouger. La réponse de la jeune femme était pire que tous les scénarios qu’il avait imaginés et il resta muet, levant simplement les yeux pour affronter son regard et lui confirmer qu’il disait la vérité—il lui devait au moins ça. Le jeune homme, perdu dans le tumulte de ses pensées, ne savait plus très bien quoi faire : il gardait en tête que, malgré tous les reproches que pouvait lui infliger la jeune fille, il était lui aussi en position de lui en vouloir. Devait-il se sentir en colère—ou du moins, plus qu’il ne l’était déjà—ou éprouver de la honte ? La simple vision de Seth aux côtés de la blondinette le narguant lui apporta sa réponse, et se redressant un peu, il fronça davantage les sourcils. Peut-être qu’Ecaterina avait raison, peut-être bien qu’il était plus lâche qu’elle, soit. Il n’était pas question qu’il lui laisse une seconde occasion de le prouver.

« Quinn et moi c’était l’histoire d’un soir, rien de plus. » expliqua-t-il d’un ton monocorde sans chercher à se défiler. « Sam et toi étiez partis, on cherchait juste un peu de réconfort, et puis c’est arrivé. » Son regard était posé sur le visage de la jeune fille, observant le moindre signe, la moindre réaction de sa part. Il savait qu’il avait promis de ne plus évoquer le départ de la jeune fille, mais dans le cas présent il y était obligé. Pour autant, il ne lui avait pas menti lorsqu’il lui avait dit l’avoir pardonnée—il ne lui en voulait plus du tout. Non, s’il était en colère contre elle, c’était bel et bien pour ce qu’elle venait de lui avouer—il peinait à se le répéter clairement, sentant une douleur lancinante au fond de sa gorge ajoutée à son cœur tambourinant. Reculant jusqu’à venir buter du bout du talon le mur derrière lui, il empoigna le rideau de ses dix doigts crispés, serrant très fort. « On s’est fait la promesse d’oublier ça et d’en parler à personne. Si tu appelles ça être lâche, alors oui, tu as raison. » Il parut involontairement plus sec sur la fin de sa réplique mais n’y fit pas réellement attention : elle n’avait pas le droit de lui en vouloir pour ça. Gale savait tenir une promesse mais il était bien vrai que s’il s’était évertué à respecter celle-là, c’était aussi par crainte de réprimande—et il ne s’était pas trompé, visiblement. Mais Ecaterina ne devait pas oublier qu’à l’époque, Gale était par la force des choses un jeune garçon célibataire—Quinn aussi—beaucoup trop perdu pour mesure l’impact de ses actes. Elle n’avait pas le droit de lui reprocher cet écart.

« De toute manière, ça n’est pas de ça dont il est question. » ajouta-t-il, secouant la tête pour éviter de se perdre et se détourner du fond du problème. Il déglutit avec difficulté, balançant sa tête en arrière qui vint se heurter à la vitre dans un bruit discret. Les paupières à moitié fermées, il contemplait le plafond, respirant pour faire cesser ce qui lui semblait être des picotements dans ses yeux. S’éclaircissant la gorge, il redressa la tête, chahuté par les battements aigus de son cœur. D’un vois plus grêle, plus fragile et presque apeurée, il ajouta : « Explique-moi juste pourquoi tu as fait ça. Je m’en fiche que ce soit compliqué, je veux savoir. » Il y eut un temps. Gale était tout sauf prêt à entendre la raison que la blondinette avait à lui donner, mais il ne s’imaginait pas pouvoir la laisser filer sans savoir. Il se souvenait précisément du jour où il avait appris que Cat avait quitté Lima sans lui dire adieu—de toutes les questions qu’il s’était alors posées sans trouver la moindre réponse—et refusait de revivre ça. « Tu doutes de moi, c’est ça ? » lui demanda-t-il, s’avançant vers le lit face à lui pour mettre fin à cette distance insoutenable. Trop froissé pour s’approcher de la jeune fille toutefois, il vint s’asseoir au pied du lit, sur le sol face à elle. Il continua pourtant à la fixer du regard—un regard plein de peine et d’amertume. « Tu ne me crois pas quand je te dis que je t’aime ? » renchérit-il. « Parce que, tu sais, je doute sérieusement que n’importe quel garçon se souvienne de la manière dont tu étais habillée quand il t’a rencontré, ou de chaque fois où il a rêvé de t’embrasser sans pouvoir le faire. » Il haussa les épaules en signe d’incompréhension avant de secouer la tête, toujours adossé au lit. Sentant les picotements reprendre, il s’empressa de continuer avant d’avoir la gorge trop nouée pour parler « Je m’y prends peut-être mal, je fais peut-être les choses de travers mais je ne demande qu’à m’améliorer. » Il fit une pause, encore une fois. Ses yeux s’embuèrent de larmes et il ferma lourdement les paupières pour les empêcher de couler. « Seth… Il sait faire toutes ces choses-là, pas vrai ? »

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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyLun 7 Mai - 16:37

Cat n’en voulait pas à Gale d’avoir eu une histoire avec Quinn. Elle n’était pas idiote à ce point, elle avait toujours su qu’il avait dû côtoyer d’autres filles pendant son absence, elle n’était pas du genre à se mettre des œillères pour renier ce genre d’évidence. Elle l’acceptait, plutôt bien. Elle n’avait jamais espéré qu’il lui reste fidèle durant cette longue période au contraire. Elle-même avait tenté de vivre une histoire avec quelqu’un d’autre. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il soit heureux, pas qu’il se morfonde sur l’hypothétique histoire qu’ils auraient pu vivre si elle était restée. Que ce soit avec elle ou une autre, peu importe ; tant que tout allait bien pour lui, elle n’en demandait pas plus. Non, ce qui était particulièrement difficile à avaler pour la jeune fille, c’était le fait qu’il avait attendu qu’elle ait quelque chose à se reprocher pour sauter sur l’occasion et la piéger – l’arroseur arrosé. Parce qu’elle n’avait pas le droit de lui en vouloir, il le savait. Cat n’en démordrait pas, il était parfaitement conscient qu’elle n’avait pas le droit de le blâmer pour cette histoire, pas après l’annonce qu’elle venait de lui faire. Cat le détestait pour l’entraver de cette manière, pour lui empêcher de mal prendre cette révélation comme elle l’entendait, pour tout bonnement la bâillonner en la laissant en proie à une tristesse telle qu’elle avait l’impression de mourir à petit feu à mesure qu’elle prenait conscience de l’issue de la situation. C’est pour ça qu’elle lui avait dit qu’il était lâche, car il avait attendu qu’elle soit en position de faiblesse pour pouvoir la faire tomber encore plus bas et l’achever – ça jamais Ecaterina ne pourrait lui pardonner. Les yeux bordés de larmes, Ecaterina se détourna de lui, cherchant tout simplement à cacher ses larmes. C’est vrai qu’elle s’était trouvée rude dans ses propos, mais elle était en colère contre lui – contre elle-même aussi –, elle se fichait bien d’avoir heurté sa sensibilité. De toute façon, il était de notoriété publique qu’entre eux, c’était elle qui avait toujours le mauvais rôle alors autant jouer les garces jusqu’au bout et mériter cette étiquette de jeune fille sans scrupules qu’on lui collait et préserver cette image lisse, parfaite de pauvre garçon à plaindre qu’il avait. Au moins, les choses restaient à leur place, et une fois encore on la pointerait du doigt pour l’avoir fait souffrir ; la belle aubaine, c’était tellement facile. Dos à Gale, Cat pinça encore plus les lèvres quand elle l’entendit lui expliquer les raisons de son aventure avec Quinn. Elle n’en avait strictement rien à faire, elle ne voulait pas savoir. Elle ne voulait pas qu’il trouve encore le moyen de lui mettre cette histoire sur le dos en prétextant qu’il ne cherchait qu’un moyen de l’oublier ou quelque chose qui s’y apparentait. Trop tard, c’est ce qu’il venait de faire et fermant les yeux, elle se mit à pleurer pour de bon, mais silencieusement. Elle ne répondit rien, alors. Elle n’en avait pas la force, et surtout elle n’en avait pas le droit.

Tentant de se reprendre, Ecaterina posa ses deux mains sur ses paupières en retenant ses sanglots alors que Gale mettait un point d’honneur à contourner le sujet pour revenir à ce qui avait mis le feu aux poudres. C’était ça son problème, dès qu’il pouvait éluder tout sujet le concernant de près comme de loin, il ne se gênait pour le faire. Ecaterina n’était pas mieux dans le genre, certes. Mais depuis un certain temps déjà, elle faisait de nombreux efforts pour gommer ce défaut parce qu’il lui avant demandé de se livrer plus, d’être moins secrète et qu’elle était prête à tout pour que ça marche. De ce fait, elle se faisait violence sans rechigner. Elle lui parlait alors sans chercher à contourner les choses difficiles, tellement d’ailleurs qu’elle avait l’impression déroutante de parler toute seule et d’être la seule à réellement faire des efforts pour faire en sorte que tout fonctionne entre eux. Lui, il se contentait d’être là, de l’écouter et de lui dire à la fin à quel point il l’aimait ; c’était toujours le même scenario. Et encore une fois, il la questionnait maintenant puisqu’il voulait savoir, connaître les raisons de son geste. C’était légitime, cette fois, elle n’en disconvenait pas, mais elle n’avait rien à lui donner. Sans doute qu’il se mettrait à analyser tout ça, à chercher pour la énième fois à lui faire subtilement comprendre que peut-être il l’aimait plus qu’elle ne l’aimait alors que c’était totalement faux. Mais seuls les sentiments de Gale comptaient, ceux de Cat n’étaient que de la camelote à côté de l’incommensurable, l’insondable, le titanesque amour qu’il lui portait. L’entendant s’animer derrière elle, Ecaterina se dirigea aussitôt vers le mur à côté de la porte, celui qu’elle avait quitté plus tôt. Maintenant, c’était elle qui cherchait à mettre le plus de distance possible entre eux. Se retournant, elle s’y adossa en évitant soigneusement de regarder le jeune homme. Pas pour le préserver, juste parce qu’elle n’en avait plus envie et elle l’écouta, elle n’en avait pas le choix. Inconsciemment, ses larmes se mirent à couler. Elle ne tenta pas de les retenir, elle sanglotait à l’intérieur, rien ne pouvait arrêter son flot, c’était incontrôlé. Elle se sentait profondément coupable, elle était en colère contre la Terre entière ; elle avait l’impression de se revoir cinq ans plus tôt après la dispute avec son frère, et ça n’avait rien d’un souvenir heureux. Elle se rappelait de la suite des évènements, elle refusait d’être obligée d’en venir à réitérer cette erreur. Après les dernières paroles de Gale, le silence retomba. L’arrière de sa tête posée contre le mur, les bras le long de son corps, la jeune fille savait qu’elle devrait répondre quelque chose. La vue brouillée, elle se concentra sur le plafond en laissant la tension entre eux s’agrandir, vide de mots. Pourtant, tachant de ne pas faire perdurer cette torture plus longtemps, elle daigna enfin ouvrir la bouche en ne lâchant pas le plafond du regard.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » Elle fronça les sourcils, sentant la colère reprendre peu à peu le dessus sur sa culpabilité perceptible même dans le son de sa voix « Qu’il sait mieux s’y prendre ? Parfait, c’est le cas. Qu’est-ce ça change, tu te sens mieux ? Je suis contente pour toi, mais ce n’est pas mon cas. Le mal est fait. » Se forçant à retenir sa deuxième vague de larmes, elle se mordit la lèvre, laissant ses yeux vadrouiller le long de la barre à rideaux en face d’elle. Elle eut un sourire narquois lorsqu’elle consentit enfin à baisser les yeux sur le jeune homme assis au sol « T’es tellement occupé à vouloir me prouver que tu m’aimes, Gale que t'en oublies que moi aussi, je t’aime. On est deux dans cette histoire, tu n’es pas le seul à être prêt à tout. T’as tendance à oublier certains détails ; tu veux qu’on joue à qui aime l’autre le plus ? Très bien, si ça t’amuse. Je prends la main. » Elle se décolla vivement du mur pour s’avancer sur sa gauche en faisant mine de réfléchir puis feignant d’avoir mis le doigt sur quelque chose, elle posa son index sur sa bouche avant de se retourner vers lui, la mine faussement réjouie – mais elle ne trompait personne, elle n’avait pas l’air heureuse « Je t’ai appelé. Tous les jours sans exception après mon départ. De mai à octobre juste pour entendre le son de ta voix. J’attendais que tu sois en cours exprès pour tomber sur ton répondeur. Et quand tu décrochais, je raccrochais aussitôt. Puis, tu as changé de numéro. J’ai été forcé d’arrêter, c’est à partir de ce moment que les choses sont devenues plus difficiles, je n’avais plus rien qui me raccrochait à toi. A part le piano. » Elle secoua la tête en élargissant son sourire douloureux, se mordant la lèvre en même temps. Sentant ses larmes gonfler au bord de ses yeux, elle les ferma brièvement pour ne pas craquer de nouveau « Au cas-où tu ne l’aurais pas compris, je n’ai pas continué le piano parce que je me suis trouvée une vocation. J’ai continué à cause de toi, j’avais trop peur d’oublier. » Détournant brusquement la tête, elle passa sa langue sur ses dents, ne supportant plus le goût des larmes dans sa bouche. Puis sans crier gare, Ecaterina reprit d’une voix hésitante « Peut-être qu’on se trompe… » Elle serra les dents, mais ne parvenant à retenir ses larmes plus longtemps, elle continua difficilement « Peut-être qu’on n’est pas faits pour être ensemble et… et qu’il vaut mieux tout arrêter maintenant. » Encore une fois, c’est elle qui prenait la décision la plus difficile ; il ne servait à rien de lutter, elle en avait assez de se battre toute seule.
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyMer 9 Mai - 23:57

L’atmosphère était palpable, presque insoutenable. Gale, le visage camouflé derrière ses paumes de mains, tentait par tous les moyens de se réveiller pour sortir de cet affreux cauchemar—rien n’y faisait. Il restait foncièrement convaincu qu’il n’avait pas volontairement caché ce secret pour le ressortir dans un moment pareil, mais la confusion semée dans son esprit était telle qu’il en arrivait à douter de lui-même. Peut-être qu’après tout, la jeune fille n’avait pas tort : peut-être que c’était un lâche. Le blondinet avait en effet tendance à oublier que pour qu’une relation puisse fonctionner correctement, ça n’était pas l’harmonie qui était primordiale, mais bel et bien la franchise. Ce genre de crises était parfois nécessaire, il l’apprenait à ses dépens, et l’exercice était bien plus périlleux qu’il ne l’avait espéré. Il s’en rendait hélas compte beaucoup trop tard, car même si jusqu’ici son couple avait fragilement tenu la route, il n’était pas idiot au point de se voiler la face ; cette fois les choses étaient plus graves, ils en garderaient tous les deux des traces indélébiles. Sa rancœur envers la jeune fille était mêlée à un lourd sentiment de culpabilité qui ne faisait qu’amplifier à mesure que le silence s’installait dans la pièce. Le jeune homme savait qu’Ecaterina l’aimait autant que lui, et elle venait de le lui prouver en lui avouant courageusement sa faute, mais son histoire avec Seth était difficile à avaler pour lui à bien des égards : elle signifiait que, même s’il avait cru être un bon petit ami, il s’était bien planté. Il avala d’ailleurs difficilement la réplique suivante de la blondinette qui confirma ses craintes—Seth était plus doué que lui. Serrant les mâchoires pour se garder de rétorquer sous le coup de la colère, il fronça les sourcils et tourna son visage vers la jeune fille. Il se battait contre lui-même, s’empêchant de montrer à quel point son cœur le faisait souffrir et retenant avec effort les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Sans chercher à laisser transparaitre ses sentiments, il profita d’un moment de silence pour ajouter, d’un ton qui se voulait neutre : « J’aurais dû te parler de cette histoire beaucoup plus tôt. J’ai cru bien agir en évitant de le faire mais j’ai eu tort, je m’excuse. » Il hausse les épaules, résigné à assumer son erreur, puis conclut : « Je ne te demande pas de me pardonner, je sais que ça n’est pas possible » . Il se tut puis vint fixer le mur en face de lui, ravalant sa fierté. L’élue de son cœur méritait au moins qu’il fasse cet effort.

Il baissa rapidement les yeux au sol lorsque la jeune femme reprit la parole : en seulement quelques phrases, elle lui brisa le cœur une seconde fois. C’était sans aucun doute plus douloureux que la première, car au travers de ses mots, Gale comprit qu’il n’avait pas seulement commis quelques erreurs de parcours comme il l’avait bêtement cru jusque là—non, il avait tout fait de travers. Cat lui reprochait d’oublier que leur amour était réciproque, de s’entêter à vouloir lui prouver qu’il l’aimait—et il était suffisamment intelligent pour comprendre ce dont elle voulait parler. C’était vrai, Gale lui disait souvent à quel point il tenait à elle—visiblement trop—mais cette critique n’en restait pas moins difficile à encaisser. Elle remettait clairement en cause tout ce qu’il avait pu faire jusque-là. Ou presque. Il entreprit de se défendre mais Cat fut la première à reprendre la parole. La suite fut tout aussi pénible pour lui à entendre. Elle lui avoua qu’après son départ, elle l’avait appelé chaque jours pour écouter le son de sa voix, jusqu’à ce qu’il ne change de numéro, après quoi elle avait continué à apprendre le piano. Naturellement, il l’ignorait, et entendre tout ça dans de pareilles circonstances lui fit un pincement au cœur. Il n’avait jamais pensé, pas la moindre seconde, qu’elle l’avait oublié durant son absence, mais savoir qu’elle avait autant souffert que lui, qu’elle s’était cramponnée à son souvenir comme il l’avait fait lui fit réaliser qu’il s’était involontairement montré égoïste avec elle. Beaucoup trop occupé à lui offrir son amour depuis leurs retrouvailles, il avait oublié de recevoir le sien—grave erreur. Pourquoi fallait-il qu’il s’en rende compte seulement maintenant ? Il ferma lourdement les paupières, laissant échapper un soupir.

Gale était fatigué, furieux contre lui-même. Il n’était pas masochiste au point de se dire que si Cat l’avait trompé, c’était bien fait pour lui, mais presque. Trop souvent il s’était montré maladroit avec elle, encore aujourd’hui, et il s’était douté que tôt ou tard, la blondinette n’aurait plus la force de le supporter. Il réprima un sourire amer : il avait espéré qu’elle lui ferait passer le message de manière moins radicale. Les choses étaient donc claires, il n’était plus question qu’il continue comme ça—s’il voulait la garder, il n’avait pas d’autre choix, il devait changer. Se levant d’un mouvement brusque, désormais de dos à la jeune femme, il reprit un peu plus de distance en choisissant de s’installer contre la porte refermée, sans piper mot. Il voulait s’excuser, lui promettre de s’améliorer, d’arrêter de la couvrir à outrance d’affection mais il doutait que cela puisse suffire—le silence était déjà suffisamment insupportable pour qu’il prenne le risque d’en rajouter une couche. Non, ce fut Cat qui prit la parole, et prononça la phrase qu’il avait tant redoutée. Encore des mots qui lui brisèrent le cœur, mais de la pire manière qui soit cette fois : elle évoqua l’éventualité de leur séparation. Son cœur se mit à battre très fort sous le coup de la surprise et, cassé sous le coup de la douleur, il sentit quelques larmes couler. C’était trop tard pour les cacher et de toute manière, il n’en avait pas envie—il n’avait jamais prétendu être un garçon fort. Déglutissant avec difficulté pour humidifier sa gorge sèche, il n’attendit pas longtemps avant de rétorquer, puisant dans toute la conviction qu’il put trouver : « Non, je refuse » . Il hocha la tête pour appuyer ses propos et fixa Cat avec intensité. Il passa le dos de sa main pour venir écraser ses larmes et renifla, avant de poursuivre. « Je refuse de te laisser partir. Je sais que je suis loin d’être parfait, que tu as fait beaucoup d’efforts et que je n’en ai pas fait assez. Mais je sais aussi que je suis capable de changer pour toi. Je me battrai ! » Sans s’en rendre compte, il porta ses mains plaquées contre la porte en face de lui, les gesticulant pour ponctuer la chose. « Je, je… j’arrêterai de te dire que je t’aime à longueur de temps ou… ou de détourner nos conversations pour te couvrir de compliments, si c’est ce que tu veux. » . C’était une proposition étrange, mais il savait qu’elle comprendrait où il essayait d’en venir. Se mordillant nerveusement la lèvre inférieure, il laissa retomber ses bras le long de son corps, défait. Il était capable de n’importe quoi pour ne pas la perdre, elle le savait. « Maintenant que je sais que tu t’es obstinée à m’appeler rien que pour écouter le son de ma voix, il n’y a pas moyen que je te lâche, tu m’entends ? » ajouta-t-il avec croyance ferme, avant de fermer les yeux dans l’angoisse d’une réponse négative. D’une voix plus faible, presque inaudible, il murmura « S’il te plait. »
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest.   03. [Appartement Hemmens] The first cut is the deepest. EmptyJeu 10 Mai - 16:44

Elle ne pouvait plus vivre de cette manière, elle était en train d’exploser. Cette histoire avec Seth prouvait à quel point elle était perdue – à quel point elle s’était perdue. Elle était allée à l’encontre de tous ses principes, avait voulu se départir de tout un tas de choses sans même penser aux conséquences. Ce n’était pas elle. Ecaterina n’agissait pas comme ça, elle savait ce qu’elle faisait, elle n’était pas stupide, et encore moins téméraire au point de se mettre en danger, elle et son couple. Elle était réfléchie, déterminée, droite – trop parfois. Elle avait fauté, elle était perdue et personne ne semblait s’en apercevoir, même pas elle-même. Si Gale continuait à y croire, Cat, elle, n’y croyait plus. Malgré ce que semblait penser le jeune homme, leur relation, la blondinette la vivait à fond. Elle s’était accrochée, elle avait fait des efforts pour se convaincre que les choses deviendraient beaucoup plus faciles à gérer, elle y avait cru. L’impression qu’elle avait de donner plus que ce qu’il ne fallait finirait par s’estomper à mesure que les mois passeraient, elle n’avait cessé de vouloir s’en persuadée. Ancrant dans son esprit que le problème venait d’elle – parce que cela avait toujours été le cas jusqu’à présent –, elle rongeait son frein en prenant sur elle comme elle savait si bien le faire, ayant tout simplement peur de faire fuir celui qu’elle aimait puisque, tôt ou tard, tout ceux qui été proche d’elle finissait toujours par partir – le drame de sa vie. Mais justement ; plus ces mois passaient lui confirmant que Gale ne partirait pas, plus elle avait la sensation d’étouffer en plus de prendre conscience que, peut-être, elle n’était pas la seule fautive dans les difficultés qu’ils rencontraient ; ils étaient deux, ses épaules ne supportaient plus autant de pression, elle n’était plus aussi forte. Pourtant, Cat était sûre de l’aimer, un détail lui échappait. Ce n’était pas les sentiments imprécis qu’elle avait à l’égard de Seth qui la mettait dans le doute. De toute façon, elle en était farouchement convaincue, personne ne pourrait la faire changer d’avis ; elle n’était pas amoureuse de lui. Quoi qu’on en dise, ce n’était pas ça le fond du problème. Elle passait à côté d’un détail. Malheureusement, elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus et soudain déstabilisée par la tournure que prenait cette histoire, elle tenta de s’accrocher à d’autres branchages lorsqu’un éclair de lucidité la foudroya : ils s’étaient trompés, clairement. Ça arrivait tout le temps, non ? Il n’y avait qu’à prendre le cas de ses propres parents ; ils s’aimaient vraiment, pourtant ils ne s’entendaient pas. C’était triste, mais c’était ainsi. S’obstiner, c’était creuser leurs tombes. Ecaterina n’apportait rien de bon à Gale. Il lui dirait le contraire, mais Ecaterina savait que c’était vrai. Elle ne faisait rien d’autre que de lui causer du souci et cela depuis leur toute première rencontre. Rencontre durant laquelle la jeune fille lui avait laissé un beau bleu sur le menton ; ils auraient dû prendre cette collision malheureuse comme un avertissement, et pas comme un signe du destin. Peut-être qu’ils avaient eu un moment de répit après leur réconciliation, mais ce temps était définitivement révolu. Cette dispute en était la preuve concrète ; il était nécessaire d’arrêter le massacre. Ils étaient encore debout, les choses ne seraient pas faciles, mais ils survivraient, ils finiraient par s’en remettre. Gale méritait mieux qu’une fille perdue comme elle.

La tête baissée, Ecaterina cherchait un moyen de les faire sortir de cette impasse, seulement trop de sentiments contradictoires se bousculaient. Elle était coupable, furieuse, brisée, fatiguée – il ne fallait pas être Einstein pour comprendre que c’était bien trop pour une aussi petite personne, surtout qu’elle avait, en plus, des tas de choses à se reprocher, c’était elle la responsable de tout ce cirque. Elle peinait difficilement à remonter à la surface et restant silencieuse après ses derniers mots, ses yeux embués restèrent perdus au sol comme si elle s’attendait à y trouver un indice la mettant sur la bonne piste, alors que Gale, lui, reprenait déjà la parole. Des sanglots restèrent coincés dans sa poitrine, l’évidence commençait à s’infiltrer partout dans tout son corps, n’arrangeant rien à l’impression désagréable que le sol se dérobait sous ses pieds. Ils n’avaient pas le choix, ils devaient prendre une décision. Gale ne semblait pas empreint à s’y coller, il refusait l’idée même d’une séparation. Ecaterina devrait donc s’en charger, ce n’était pas la chose la plus facile qu’elle avait eue à faire. Mais elle restait lucide, il fallait tout arrêter sinon ils courraient à la catastrophe et elle ne pourrait pas prendre toute la responsabilité d’une autre crise comme celle-ci, elle ne s’en sentait plus capable. Elle en avait assez de le faire souffrir, prendre des mesures radicales apparaissaient comme la solution la plus adulte à ses yeux ; ça tombait bien puisqu’ils étaient censés l’être. Alors, prenant une longue inspiration pour recouvrer son calme, elle releva la tête, tachant de paraître neutre, mais ses yeux étaient trop humides et son mascara formait de discrètes traces justes sous ses yeux tristes. Une fois encore, elle ne trompait personne ; elle fixa Gale.

« Non. » dit-elle. Ça ne servait à rien d’en faire trop, elle opta donc pour l’économie de mots, histoire de les ménager un peu. Elle pinça les lèvres un temps avant d’ébaucher un sourire douloureux en secouant la tête pour la détourner. Elle poursuivit calmement, la voix pleine de larmes « Ouvre les yeux, Gale. On ne peut plus continuer comme ça. » Pour une fois, Cat savait qu’elle avait raison. C’était une profonde conviction. Même si voir Gale dans cet état lui faisait du mal, elle savait aussi que, s’ils s’obstinaient encore davantage, ça ne serait pas la dernière fois qu’elle le verrait comme ça. Elle, c’était cette éventualité qu’elle refusait, c’était trop difficile à supporter. Prenant une profonde inspiration, elle s’obligea à bouger pour le rejoindre. Elle s’essuya courageusement les yeux, s’avançant en souriant vers la porte avant de se poster face à lui et de lui prendre le visage à deux mains, se hissant sur la pointe des pieds pour bien le regarder. Elle planta ses yeux dans les siens, et même si sa voix tremblotante trahissait l’expression qu’elle essayait de donner à son visage, elle ne craqua pas et lui replaça une mèche sur son front « Ça ira, j’en suis sûre. Et puis, c’est temporaire. » tenta-t-elle de le convaincre. Avec ses paumes, elle sécha avec douceur les joues du jeune homme et fronçant soudain les sourcils, elle murmura enfin « Je suis vraiment désolée, tu sais. »

Un moment, elle balaya d’un regard intense chaque détail du visage du Gale et, donnant une petite impulsion sur ses pieds, vint déposer un baiser sur sa joue. Une fois encore, elle préféra ne pas en faire trop. Il ne fallait pas rendre les choses plus difficiles qu’elles ne l’étaient déjà et sachant très bien que, si elle s’attardait, si elle prenait le risque de l’embrasser sur les lèvres, si elle le prenait dans ses bras ou si elle respirait un peu trop longtemps son odeur, elle craquerait et finirait par céder. Et il ne fallait pas qu’elle cède alors, se retrouvant sur ses pieds, elle lui donna un dernier sourire qui se voulait réconfortant, malgré tout les sentiments négatifs qu’elle avait éprouvés à son égard pendant ces dernières minutes, puis faisant un pas de côté pour attraper la poignée de la porte, elle rassembla le peu de courage qui lui restait pour l’ouvrir. C’était terminé.

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