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 03. Loser like you !

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MessageSujet: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyMer 16 Mai - 0:09

Dix heures moins le quart venait de sonner. Dans son fauteuil de mairesse, Sue Sylvester jubilait. Aujourd’hui, c’était le grand jour ! Ce jour entrera à jamais dans l’histoire de Lima ! Elle allait enfin pouvoir se débarrasser de tous ses craignos qui pullulaient dans les rues de la ville ! Un énorme sourire démonique s’affichait sur son visage et ses yeux, sous l’effet de l’excitation et de l’euphorie, sortaient de leurs orbites. Tous ces losers allaient sentir passer la colossale et amère pilule que l’ancienne coach leur avait préparés avec tant d’amour et de sueur. Parce qu’elle en avait sacrifiés des gouttes de transpiration ! Chaque jour, chaque nuit, et même dans ses rêves les plus fous, Sue avait tenté d’élaborer une stratégie infaillible, indémontable, en soit parfaite ! En aucun cas ces vermisseaux du conseil municipal devaient exploiter les failles — inexistantes, il va de soi — de son plan rigoureusement militaire pour l’anéantir. Non de non ! Ses arguments allaient les estomaqués et scotchés leur gros postérieur sur les inconfortables sièges de la Salle du Conseil — qu’elle avait pris soin d’installer il y a quelques mois ; il ne faut pas non plus qu’ils prennent trop de plaisir à voter contre les merveilleux projets de la mairesse.

Car si Lima était dans un état aussi détestable que maintenant, c’était entièrement à cause de ces demeurés de technocrates qui n’étaient payés qu’à rédiger quinze fois le même rapport sans avoir idée de le copier/coller et qu’à se gratter le cul en buvant leurs dixièmes cafés de la journée. Quel métier ! Pendant ce temps, la mairesse se farçait toutes les jérémiades des habitants toujours mécontents, qu’elle avait tout de même pris soin auparavant de rediriger vers son assistante Davies. Fallait bien qu’elle bosse la petite ! Bref, ces attardés étaient tous bons pour l’asile, car mise à part une connaissance très étendue sur les noms d’oiseaux et lever bêtement la main pour freiner les ambitions de l’ex-coach, ils ne servaient strictement à rien ! Encore à peine avaient-ils leur place au musée des marionnettes tellement ils étaient limités au niveau gesticulatoire !

Par conséquent, depuis plusieurs mois — pour ne pas dire depuis son élection, Sue n’avait réalisé aucune promesse de son épatant programme qu’elle avait nommé très modestement « Les 10 Commandements, ou le Décalogue sylvesterien ». Dix engagements, dix grandes idées qui étaient sur le point de changer pour toujours l’image de plouc qui colle à Lima. Aujourd’hui, face aux zombies du ciboulot atrophié, elle mettait à exécution la première phase de son stratagème. Aucun des attardés d’élus voulaient que leur petit-pois cérébral soit violé par les propos de la mairesse, pourtant reflet à peine fallacieux de la triste et dur réalité de Lima ? Soit ! Ils allaient en voir aujourd’hui des paumés, des craignos et autres minables; elle allait leur en montrer jusqu’à qu’ils vomissent leurs tripes et qu’ils comprennent que l’heure était grave ! Une riposte contre cette prolifération de vermines devait être conduite dans les plus brefs délais !

Pour cela, Sue avait envoyé de manière officielle de jolis petits cartons d’invitations aux plus grands ratés du berceau que Lima est connue. Elle s’était drôlement appliqué, avec l’aide de Davies, à paraître aimable et avenante :


Sue Sylvester a écrit:
Mme le maire prie Invité de lui faire l’honneur d’assister à la consultation sur l’installation d’une future discothèque à Lima, donnée dans la Salle du Conseil le mardi 12 décembre à 10 heures. Vous pourrez y partager votre avis avec les membres concernés. Par ailleurs, nous tâcherons de répondre, dans la mesure du possible, à toutes vos questions sur le sujet. Votre présence est vivement recommandée.


Sue Sylvester


Ainsi le piège avait été tendu. A dix heures moins cinq, la mairesse dévala les escaliers qui séparait son bureau de la Salle du Conseil. Elle y entra, sans frapper, et observa les mollusques avachis sur leur chaise et placés de façon régulière autour d’une immense table. « J’espère avoir été suffisamment claire ! s’exclama Sue, rompant le silence pesant qui s’était installé à son arrivée. Le premier qui ouvre la bouche, ne serait-ce que pour bailler, il sera empalé sur la place Bellefontaine et exhibé jusqu’à Pâques ! »

Et sur ce, elle s’installa dans le confortable fauteuil de cuir au dos duquel était gravé le nom de la mairesse, en fixant chacun des élus locaux d’un regard de chien hargneux prêt à défendre sa gamelle. Soudain, le combiné téléphonique prêt d’elle vibra. Elle décrocha rapidement, écouta son interlocutrice, et déclara « Bien… Faites la donc entrer », avant de raccrocher.

Les pions se mettaient en place. Elle allait l’avoir son approbation ! Avec le sacré argument qui était derrière la porte, c’était gagné d’avance !


Dernière édition par Sue Sylvester le Dim 3 Fév - 14:50, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyMer 16 Mai - 21:16

    Candice avait reçu quelques jours plus tôt une drôle de petite enveloppe blanche dans sa boîte aux lettres. Dessus, le logo de la mairie y était tamponné avec son nom et son adresse en dessous. Croyant à une publicité, la jeune femme s’était mise en tête de la jeter à la poubelle avant de l’ouvrir. Cependant, elle s’était mise en tête de se boire un petit verre de rhum entre la boîte aux lettres et la poubelle de son appartement, ce pourquoi elle avait oublié l’enveloppe sur le buffet de la cuisine sans même l’ouvrir. Ce n’est que le lendemain, accompagnée de sa gueule de bois matinale, qu’elle l’avait ouverte en se demandant ce que cela pouvait faire là. Il s’agissait d’une invitation de la mairesse Sue Sylvester en personne. Candice s’était mise à sourire seule dans sa cuisine, en pyjama. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas vu son ancienne coach ! Celle-ci avait admirablement réussi sa vie depuis que Candice avait quitté les Cheerios une bonne fois pour toute au commencement de sa dépression. Elle avait toujours cru que ce départ brutal l’avait vexée. Il faut dire qu’à l’époque, tout poussait la lycéenne qu’elle était à marcher dans ses pas : son mental d’acier – en apparence, certes – lui permettait de vaincre tout et n’importe quoi, à commencer par le feu que crachait le dragon Sylvester sur ses cheerleaders. En se retirant de WMHS une bonne fois pour toute, la blondinette pensait disparaitre de la vie de Sue également. Non pas qu’elle en fut vraiment triste, mais elle avait eu un peu de peine : bien qu’ils n’aient pas remporté les Nationals, elles les avaient bien entrainées. Candice lui en était reconnaissante, comme elle l’était pour les insultes bien recherchées qu’elle leur avait crachées pour les faire progresser. Candice pensait ne plus jamais la revoir ailleurs qu’à la télévision. Apparemment, Sue ne l’avait pas oubliée pour guetter de loin ses habitudes, puisqu’elle lui envoyait une invitation l’incitant à donner son avis sur une future boîte de nuit.

    « Tu as sonné à la bonne porte, Sue. » murmura-t-elle toute seule.

    L’invitation retomba sur le buffet. Il fallait qu’elle se trouve une tenue pour y aller. On ne refuse pas une invitation de la mairesse.


    Quelques jours plus tard, elle se présentait à la mairie de Lima. Un grand bâtiment dans lequel elle ne mettait jamais les pieds d’ordinaire, plein de symboles américains dont elle ne connaissait pas la signification et de statues de Sue Sylvester, probablement la nouvelle déco depuis son arrivée. Candice avait toujours respecté le narcissisme de son ancienne coach : elle trouvait ça plus amusant qu’agaçant. En fait, elle admirait toujours cette femme qui avait si bien réussi sa vie. Candice n’avait fait que foirer la sienne … L’hôtel de ville était rempli de femmes en tailleurs et d’homme en costards aux airs sérieux. Elle avait enfilé une robe noire assez courte avec une fine ceinture rouge qui lui serrait la taille et des collants noirs. Ses talons étaient hauts et donnaient une impression de jambes interminables. Elle avait du mal à marcher, titubait de temps en temps.

    Evidemment, la blondinette s’était sentie un peu nerveuse avant de venir. Pour se détendre, elle s’était enfilé une ou deux bouteilles de bière avant de partir au rendez-vous. A présent, elle se sentait bien, à l’aise n’importe où quoi « qu’un peu » pompette. Mais personne ne s’en rendrait compte, ils la croiraient tous de bonne humeur, point barre. Elle se présenta à l’accueil et la secrétaire l’envoya à un autre bureau, où une seconde secrétaire annonça sa visite à un mystérieux interlocuteur par téléphone. On lui indiqua une salle dont la porte était fermée. Aucun bruit ne venait de l’intérieur, silence plat. Inquiétant. Dans ce genre de réunion, les gens ne devraient-ils pas débattre entre eux de ce qui serait bien ou non pour la future discothèque, comme indiqué sur le papier ? Candice se demanda si quelqu’un d’autre était venu. Si Sue Sylvester était là. Si elle allait faire de nouvelles rencontres comme elle aimait en faire.

    « Te pose pas de question ma vieille. » fit-elle pour elle-même.

    La jolie blonde poussa la porte et … se retrouva face à une longue table où des dizaines d’autres gens tous aussi sérieux et rigides la fixaient. Sur certains, elle put voir leurs fronts transpirer sous l’effet sur stress. De quoi pouvaient-ils bien avoir peur ? Ils venaient juste parler boîte de nuit et fête ! Ces gars-là n’avaient pas l’air de vouloir beaucoup s’amuser … Son regard se posa enfin sur Sylvester, les yeux brillants d’un regard qui lui était vaguement familier. Le regard de la victoire. De l’autosatisfaction. Du Pouvoir avec un grand « P ». Ses yeux bleus-verts cherchèrent une aide parmi l’assistance, mais ils ne rencontrèrent que des visages inconnus et tendus. Elle se décida donc à prendre la parole sans la moindre timidité grâce à la bière coulant dans son sang, un petit sourire gêné sur les lèvres. Ses mains serraient nerveusement son sac à main.

    « Heu .. B’jour ! Je suis Candice Connell. »
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyVen 18 Mai - 20:20

C'était une blague ! L’immense grimace de Sue qui lui servait de sourire se figea instantanément lorsque l’argument Number One entra dans la pièce. Horreur, enfer et damnation ! Ce n’était pas possible, ces demeurés du service postal avaient dû se tromper de boîte aux lettres ! Cela devenait une habitude à Lima ! Il fallait vraiment tout redresser dans cette ville de ploucs ! Encore un dossier sur lequel la mairesse allait bosser d’arrache-pied, parce que si un jour son courrier était envoyé par erreur à Schucroute ou Bryhanna, ce serait extrêmement préjudiciable ! Bon il était vrai qu’elle s’était permis quelques libertés, qu’elle avait soudoyé le chef des postiers pour rediriger les babillardes de ces deux craignos vers la boîte aux lettres de la mairie... Mais il ne fallait tout de même pas tout mélanger ; ce n’était pas jour de kermesse !

Bref, la déception était de taille. Sue s’était imaginée qu’à l’arrivée de l’un de ses exemples les plus éloquents, plusieurs membres du Conseil se fussent insurgés qu’une telle ratée aussi négligée hygiéniquement et accoutrée comme une clodo à la gueule de bois puisse pénétrer dans cette sacro-sainte salle. Une jeune femme débraillée, à la dégaine provocante, ayant pour seule fragrance une odeur nauséabonde d’alcool fort ; voilà l’image que l’ex-coach avait gardée de celle qu’on surnommait au lycée Mini Sue — ou du moins selon les langues de vipères qui lui avait servi de sources. Eh bien ce n’était pas du tout le cas ! A la place d’une répugnante personne, c’était la fille spirituelle de Sue Sylvester qui se tenait devant eux ! On avait le droit à une élégante et fraiche dame, presque aguicheuse, en plus de s’être mise sur son 31. Finalement, tout pour détruire le peu de crédibilité de sa réunion d’urgence. Sa prestation orale allait devoir être d’excellente qualité — chose qu’elle n’en doutât pas ; par contre le problème allait sans aucun doute venir des atrophiés du cerveau autour de la table qui se demanderaient la raison de leur présence ici. Eux qui devaient être éblouis par la loser-attitude de la jeune femme, ils étaient totalement lobotomisées par l’attitude professionnelle de cette dernière ! « Nous vous attendions. » déclara la mairesse, le visage raidi par la stupéfaction et la colère. « Prenez donc une chaise. » Cette phrase n’était que pure formalité parce qu’elle savait en réalité que personne n’avait prévu de fauteuil pour Candia ; non parce qu’on manquait de politesse à l’hôtel de ville de Lima, juste parce qu’elle n’en allait pas en avoir besoin. « Ah non désolé… Restez plutôt debout, il paraît que c’est bon pour la circulation du sang. » Paraître inflexible et totalement sûre de soi, c'était la clef de la réussite de son opération. Déjà son plan ne se déroulait pas comme prévu alors même qu'il n'avait pas commencé ! Les plus gros losers auraient déjà perdu leurs moyens et se seraient effondrée comme un vulgaire château de carte lors d'une tempête tropicale. Mais Sue Sylvester n'avait pas dit son dernier mot ! De part son expérience, elle savait que ses talents naturelles pouvaient retourner bien des situations qui ne lui étaient pas favorables.

La mairesse ajusta sa veste, scrutant les réactions de Miss Quenelles. Celle-ci était nerveuse, ses mains massacraient le cuir du sac à main qu'elle tenait. Sue sentait les émanations du stress et de la peur qui se dégageaient de Drugs Woman. Soit ! La balle était dans le camp de l’ancienne coach à présent ; certes l’entrée en matière avait été complètement raté, mais à présent le petit agneau était en plein dans la gueule du loup ! La belle était prête à faire dans son froc ! « Bien, dit-elle avec un sourire carnassier, nous allons pouvoir commencer. » Et sur ce, elle alluma le rétroprojecteur et commença sa démonstration. « Avant de démarrer, je tiens à remercier Kandy Quenelles d’avoir aimablement acceptée mon invitation. » déclara-t-elle à l’audience. Puis se penchant vers l’intéressée, « Je suppose que c’est la première fois que vous assistez à ce genre de réunion n’est-ce pas ? En tout cas, ne vous inquiétez pas, tout se passera à merveille ! » Elle laissa un bref silence, histoire de rendre le moment très théâtral, avant d'ajouter dans un souffle : « Du moins, la réunion se passera bien, vous en revanche, j’en serai pas aussi sûre... »

Sue Sylvester était en pleine ébullition. Petit à petit, elle refermait le piège sur sa misérable proie. Elle allait la bouffer toute crue ; c’en était tellement facile qu’elle n’allait en éprouver aucun plaisir malsain et démoniaque... Ce n'était pas grave, tant que les membres du Conseil mordaient à l'hameçon, c'était le principal


Dernière édition par Sue Sylvester le Sam 18 Aoû - 23:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyDim 3 Juin - 18:03

    Candice n’était ni douée, ni totalement stupide en ce qui concernait la lecture des sentiments dans les expressions des yeux et du visage. Ses sens étaient un peu étourdis par l’alcool aussi. Néanmoins, la face de Sue Sylvester qui avait causé tant de cauchemars chez les lycéens était la plus expressive qu’elle ait jamais vue. En cet instant où le sourire cruel de Sue se figeait et se rendait plus affreux encore, la jeune femme pu y voir de la déception. Mais pourquoi ? Que s’attendait-elle à voir ? Candice la décevait ? Il est vrai que sa robe était un peu courte, mais quand même … A moins que ce ne soit son maquillage. Du rouge à lèvre trop rouge qui a déteint sur les dents ou du mascara qui a coulé. Oui, ce devait être ça. Ce moment de panique chez la jeune femme lui avait valu définitivement toutes les paires d’yeux des personnes présentes braquées sur elle. Ils semblaient tous la traverser, ne faisant qu’aggraver son stress.

    Son sac à main hors de prix était fichu tellement ses ongles s’y étaient agrippés comme à une bouée de sauvetage. Tant pis : elle en avait tellement qu’un de plus ou un de moins ne faisait pas grande différence. Grâce à l’argent de son père, elle pouvait tout se permettre. Sue lui proposa une chaise, mais c’est gênée que Candice n’en trouva aucune de libre. Bon, hé bien elle restera debout. Elle nota au passage que son ancienne coach n’avait pas perdu sa répartie. Ni sa fierté, ni sa confiance en elle. Elle était restée la femme effrayante et admirable à la fois qu’elle avait connue. Cependant il y avait quelque chose qui dérangeait l’ancienne Cheerio. Elle avait été invitée pour partager son avis sur une future discothèque. Où étaient passés les fêtards comme elle, ceux qui avaient reçu la même invitation ? Ces gens en costards-cravates muets et transpirants de nervosités ne semblaient pas être du genre à faire la fête jusqu’à l’aube. En tout cas, Candice se sentait ridicule debout au bout de cette table, elle réalisait tout juste au sourire de Sue que c’était l’effet esconté. La honte, voilà un sentiment dont la mairesse actuelle se jouissait.

    Sue alluma un rétroprojecteur, plongeant la salle dans une ambiance plus … professionnelle. Quelque chose que la miss ne connaissait pas pour n’avoir jamais eu de véritable travail. Elle respira à fond et tenta de se détendre. Cette réunion aux allures étranges ne pouvait pas être si terrible que ça. Elle fronça les sourcils lorsque la mairesse lui annonça que tout allait bien se passer … La réunion du moins. Etrange. Candice décida de jouer sa meilleure carte, bien que ce ne soit peut-être pas la plus adaptée à la situation : le naturel. Elle s’approcha de la table et s’y appuya légèrement. En se penchant un peu en avant, quelques-uns pouvaient avoir une meilleure vue sur son décolleté, ce dont elle avait conscience et n’y apportait aucune importance.

    « Relax ! On est là pour parler d’une nouvelle boîte non ? Faut se détendre ! » s’exclama-t-elle dans le but d’alléger l’atmosphère, un sourire alcoolisé aux lèvres.

    L’effet inverse se produit : les quelques rares personnes détournées pour regarder patiemment l’image qu’affichait le rétroprojecteur la fixèrent à nouveau, leurs yeux écarquillés comme si la blondinette venait de prononcer un blasphème. A moins qu’ils ne dévisagèrent ses seins … Tout à coup, ses yeux bleus s’accrochèrent à leur tour à l’image projetée en grand sur le mur : son nom écrit de toutes lettres, Candice Emily Connell, accompagné d’une photo d’elle peu flatteuse dont elle n’avait pas le souvenir, probablement lors d’une sortie de bar ou quelque chose comme ça. Elle mit quelques secondes à réagir avant d’apporter un regard accusateur à Sue.

    « Heu … Qu’est-ce que mon nom fout sur ce mur ?! Pourquoi on parle pas de votre boîte ? J’ai rien fait, j’vous l’jure ! »

    Cette dernière phrase, presque automatique comme lors d’un contrôle de police, était juste préventive. Au cas où on l’accuserait de quelque chose – comme si ça l’innocenterait ! La plupart du temps, elle arrivait lorsqu’elle avait bu : « je roulais pas trop vite, c’est les autres, ils roulent trop lentement, j’vous jure ! », « j’ai pas touché à une goutte d’alcool avant de conduire, j’vous l’jure ! Pas moins d’une heure avant de partir ! ». La panique l’empêchait de bouger, elle restait focalisée sur le dragon qui pourrait cracher du feu tout en continuant de sourire.
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyDim 10 Juin - 0:26

Quand on chasse le naturel, il arrive au galop affirme l’adage. Sue était absolument euphorique de voir que ces antiques formules de vieux débris n’étaient pas que des prétextes à faire vendre des dictionnaires de dictons pour les soi-disant intellects. La pauvre Mandy avait beau avoir fait des efforts surhumains pour enfiler cette tenue bas-de-gamme et totalement démodée, son naturel s’attachait à elle comme les bourrelets d’une obèse. L’atmosphère plus tendue qu’une ficelle de string avait poussé la jeune fille à tenir des propos déplacés, démontrant un manque significatif de tact et de charisme qui n’allaient pas plaire à ces fontaines de sueurs qu’étaient les élus locaux. Erreur pauvre courge ! Tu ne sais pas du tout à qui tu as à faire ! Sue Sylvester’s surpassing you ! En ce moment très précis, la mairesse était en pleine extase cérébrale. Le piège qu’elle avait minutieusement préparé était parfait — comme à son habitude d’ailleurs. C’était pas bien compliqué à comprendre ; mais la blonde écervelée n’avait sans doute aucune notion de chasse. Plus elle était stressée, plus elle était instable ; et dans ce cas beaucoup plus de chance qu’elle commît des écarts de conduite — ce qui n’étaient pour Kandy pas bien difficile à reproduire puisque c’était sa routine. L’ex-coach n’attendait que ça d’elle en fait, qu’elle pète une durite, qu’elle clashe à max histoire de faire une aussi mauvaise impression au Conseil qu’un concert des New Direction. Après mûres réflexions, la robe était finalement un choix beaucoup plus judicieux que Sylvester ne l’aurait imaginée. Ce décolleté plongeant exhibait à merveille la paire de miches de la jeune femme, à peine redessinées par un chirurgien. Amplement suffisant pour faire tourner de l’œil les plus puritains et les plus prudes de la salle, ou les pervers — et Sue seule savait qu’il y en avait ! Les autres attendaient la suite de la réunion, concluant dès que le terme “boîte” avait résonné dans la pièce que cette dernière était bien moins ordinaire et nettement plus intéressante que les précédentes.

Le rétroprojecteur était en route, et derrière la mairesse, un diaporama défilait, constitué de photographies des membres des chorales de la ville, Cul-au-Menton et Schtroumpf Prétentieux en tête. Les dizaines de paires d’yeux de crapauds la fixaient sans réelle conviction, blasées que cette question ne revienne encore une fois sur la table. Soudain, une image de la fêtarde remplit l’ensemble de l’écran et son identité, dans un effet ultrasophistiqué, s’y inscrit. La réaction de l’intéressée était prévisible. Crispée comme une moule, elle resta un petit moment coite. Le regard de Sue, aussi perçant qu’un faucon au vol, remarqua de grosses gouttes perlées sur le front de la fille et son ouïe ultrasensible, qu’elle avait entrainée lors de son passage au service secret, perçut une augmentation significative de son rythme cardiaque. Tant qu’elle claquait pas d’un arrêt cardiaque, ça allait ! L’éponge éthylique humaine était farcie à merveille ; elle était sur le point de remplir sa petite culotte et de tacher la moquette de la salle du Conseil aux premiers mots de la mairesse, quels qu’ils fussent, même les plus anodins. Avant de casser du loser, la mairesse se pencha sous son bureau et sortit un curieux objet. Elle se pencha vers Randy. « Va pas croire que je sois ami-ami avec les femmes de ménage sans papier qui déambulent dans les couloirs de l’hôtel de ville, commença-t-elle. Mais pour éviter l’odeur, voici un pot de chambre, au cas où tu ne pourrais pas te retenir en te voyant dans des postures complètement inimaginables pour l’entendement humain. » Puis dans sa lancée, elle chopa un petit carton plein à craquer. « T’es anorexique donc inutile de te présenter ceci. Mais ne confonds pas, les sacs à vomi c’est pour les déjections buccales et le pot… » Elle s’arrêta par principe et fixa Lorie. «  Pas besoin de te faire un dessin, je pense que t’as saisi la difficulté. »

Sue se tourna vers les zombis névrosés. « Mes très chers collègues. Bien que parfois je vous ai trouvé aussi pénibles que de douloureuses hémorroïdes, je n’ai jamais baissé les bras sur le problème central de Lima : les... » Elle jeta un coup d’œil rapide en direction de Candia, cherchant ses mots pour ne pas perdre le peu de confiance de la loser qui se tenait à ses côtés. « ...les désespérés de la vie. Il faut en effet trouver très vite une solution avant que nos enfants chéris finissent comme elle. » Et pour accompagner ses propos, la mairesse présenta à l’écran une photo encore moins flatteuse de Mandy, qu’elle avait changée en appuyant sur un petit boitier. La jeune femme, vautrée dans une flaque de liquide qu’il ne vaudrait mieux pas identifier, se tenait dans une position extrêmement licencieuse. Quelques personnes ne purent retenir un cri d’étonnement. « Naturellement nous avons préféré flouter quelque peu l’image pour ne pas choquer les âmes sensibles. » Elle s’arrêta de nouveau, feignant grossièrement un air de répugnance, puis reprit. « Nous devons agir ! Nous en avons le pouvoir ! Poppy, si votre fille était comme cette loque, que feriez-vous ? » Ladite femme, muette, écarquilla les yeux. « C’est la raison pour laquelle j’ai invité Menphis, pour qu’elle partage avec nous ses mésaventures et pour qu’elle nous aide à prendre des décisions importantes. » Le scénario se mettait peu à peu en place, et la brève introduction de Sylvester avait rendu les membres du Conseil aussi excités que des puces accros à la caféine. Quels craignos ceux-là ! Il fallait présenter des images chocs et des paroles crues pour que ces demeurés ouvrent en grand leurs feuilles de chou ! La prochaine réunion, c’était simple, la mairesse réaliserait une téléréalité où elle rassemblerait la crème des ratés de la ville ! Nettement plus simple et économique en plus ! Créer une chaîne télé et hop, revenus conséquents ! Ce genre d’émissions poubelles plaisait énormément à ces américains au goût de chiotte. Dans tous les cas, l’idée géniale était à creuser pour la suite.

Regardant Candia qui souhaitait sans doute être n’importe où plutôt que dans l’antre de la bête, Sylvester lui expliqua sagement : « Ne crains rien, nous ne sommes pas ici pour te juger. » Mais bien sûr que si ! C’était l’objet recherché depuis le début ! Voir une femme sortant de l’adolescence presque à poil, un Mathusalem à la main, allongée dans une mare de fluide douteux, ça ne laisserait personne de marbre ! Un sourire illumina le visage de Sue. « Vas-y. Nous t’écoutons. » Sur le coup, l’ex-coach retient une grimace de dégoût. A s’entendre parler, elle avait l’impression d’être le gourou d’une secte d’aide psychologique pour épaves ambulantes, le genre de service complètement débile qu’accomplissait Rouquemoutte. Mais ce n’était en soit pas grave, si elle réussissait à obtenir ce dont elle voudrait, elle n’en serait que ravie ; dans le cas contraire, une tête au carré à Poil de Carotte ne lui ferait pas de mal...


Dernière édition par Sue Sylvester le Sam 18 Aoû - 23:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyLun 25 Juin - 17:19

    Candice commençait à se sentir mal. Vraiment mal. Ses jambes étaient cotonneuses mais refusaient de bouger d’un pouce. Son cœur battait plus fort et plus vite que la normale. Elle avait horriblement chaud, le rouge lui étant probablement déjà monté aux joues. Jamais elle n’avait eu si honte d’elle-même lorsque cette photo d’elle éclaira les membres de la réunion. Si c’était bien elle ! Cette fille avait bien les mêmes boucles blondes, le même visage et la même robe qu’elle portait quelques fois. Mais hormis ça, elle ne se reconnaissait pas. Elle n’avait pas souvenir d’avoir eu cette expression-là sur le visage, elle ne reconnaissait pas l’homme près d’elle. Qui avait bien pu prendre une photo pareille à son issu ? Candice était si surprise qu’elle se posait une quantité inimaginable de questions. Son regard mêla interrogations et stupeur lorsqu’il se posa sur Sue Sylvester, lui tendait fort généreusement un pot de chambre. Elle se payait sa tête en plus de ça.

    Candice ne trouva pas immédiatement la force de protester. Elle entendit son ancienne coach la traiter de « désespérée de la vie ». Prendre à partie une pauvre mère. Corde sensible chez la jolie blonde qui avait perdu la sienne quelques années plus tôt. Une perte qui avait en partie engendré sa dépression et amené à ce qu’elle était aujourd’hui. Les yeux écarquillés de la pauvre Poppy croisèrent les siens. Peut-être qu’elle y voyait sa fille dans quelques années. L’ancienne élève de WMHS ne pouvait pas supporter ce regard apeuré d’une mère face à une éventuelle débauche de sa fille. Sa langue se délit, chauffée par l’alcool qui bouillait dans ses veines, bien qu’en toute petite quantité par rapport à ce qu’elle avait l’habitude de prendre.

    « Vous n’êtes pas ici pour me juger ? On se croirait juste à un procès ! » répliqua-t-elle, presque euphorique tellement elle se sentait tendue.

    Voilà qu’on lui donnait la parole – comme c’est étonnant ! Mais bon, elle n’était plus à ça près niveau émotion forte. La surprise laissait peu à peu place à la rage. La mini-Sue revenait au galop ! Gare à la contre-attaque de celle qu’on surnommait au lycée Can-dragon, celle qui frappait tout et n’importe quoi pour extérioriser sa violence. Celle qui martyrisait les petites élèves de seconde dans les toilettes et insultait les membres du Glee Club à coups de slushies et de moqueries ! Cette fille-animale avait sommeillé au fond d’elle-même depuis la sortie du lycée. Candice allait se battre ! Même s’il fallait s’attaquer à plus gros qu’elle : au moins, elle perdra dans la dignité et non comme une larve coite enrobée dans sa surprise et dans sa peur. Elle envoya valser le pot de chambre et tout ce que Sue lui avait « généreusement » fourni dans un coin de la salle d’un coup de talons aiguilles. Ses neurones tournaient à plein régime comme ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps. Pour une fois, elle allait avoir l’alcool méchant et non joyeux. S’appuyant des deux mains sur la table, elle contempla son audience puis répliqua d’un ton sec, clouant sur place toute la salle par son brusque changement de comportement.

    « Ecoutez, je sais pas pourquoi j’suis là et pourquoi vous êtes là aussi. Mais j’me laisserais pas faire, Sue. Non, c’est mal me connaitre ! D’accord, il m’arrive de boire et de faire la fête très souvent, mais est-ce que c’est interdit ? Mais attends, c’est peut-être ça, le but de cette réunion ?! Interdire aux gens de s’amuser ? C’est nettement plus économique que de les aider ! »

    Le ton montait, la machine était lancée. Candice ne pouvait plus s’arrêter. Elle s’approcha de celle que Sue avait dénommé Poppy ou Puppy et se pencha légèrement vers elle. D’accord, elle lui offrait une vue panoramique sur son décolleté et certains devaient envier cette femme pour cet avantage. Elle avait remarqué lors de cette période où un nouvel homme se réveillait dans son lit tous les matins que toute la gente masculine avait un côté pervers – sauf les gays, à la limite.

    « Madame, si votre fille était comme moi, n’auriez-vous pas envie de l’aider ? Ma mère est morte et mon père a refait sa vie de son côté. Votre fille a une maman pour la protéger, ça n’a rien à voir. »

    La jeune femme lui offrit un petit sourire sincère et s’éloigna pour revenir vers Sue. Elle planta son visage à quelques centimètres du sien, très remontée et décidée à ne pas laisser son ancienne coach gagner ce duel. Un combat de coq où, Candice le savait, elle n’était pas la plus forte ni la plus expérimentée.

    « Je ne ferais pas dans ma culotte et je ne suis pas anorexique. Je ne compte pas m’enfuir en courant. Ce n’est pas vous qui m’avez appris à être toujours la meilleure des cheerleaders ? A éliminer ses concurrentes pour s’assurer d’avoir toujours la meilleure place ? Eh bien, je viens de décider que j’allais appliquer ces règles dans ma vie de tous les jours. Pas de chance, Sue. »

    Un silence de mort dans la salle. Tous retenaient leur souffle en attendant que la mairesse devienne folle de rage et qu'elle détruise tout sur son passage comme elle en avait l'habitude.
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyLun 30 Juil - 21:09

Sue n’ignorait pas qu’elle allait avoir du fil à retordre avec cette blondasse junkie, mais elle avait envisagé tellement de plans et de tactiques qu’elle ne doutât ne serait-ce un seul instant qu’elle allait laminé en totale beauté cette demeurée de la vie. Patientant (dans la mesure du raisonnable) une réaction démesurée de la part de sa proie, elle ne tarda pas à avoir ce dont elle désirait. Ces zombis névrosés, quoique étonnés du ton conciliant et bien trop doux de la mairesse, ne seraient que outrés face à quelques dérapages verbaux dans lesquels Mandy avait l’habitude de tomber ! Le plus compliqué pour Sylvester, c’était de se contrôler. Chacune des attaques, pics, et autres propos de la proie, l’ex-coach se devait, pour attendre son but, avoir des réactions justifiées et modérées. A la bonne heure ! Elle lâcha un rire dès qu’elle entendit les premiers mots de la loseuse. « Juger ? Procès ? Tout de suite les grands mots ! Une chasse aux sorcières tant qu’on y est ! Vu ta tronche, t’aurais fini au bûcher… » Elle jeta un coup d’œil en direction de ses collègues de bureau et comprit bien assez vite qu’elle était déjà limite niveau langage. « Puritains ! » aurait-elle lancé en d’autres circonstances, en leur balançant des préservatifs de toutes tailles à la figure. Express yourself chantait Madonna ; sur ce coup-là, on allait laissé l’idole de toute une génération au placard, de peur qu’une bombe SS ne fasse d’innombrables dégâts irréparables en explosant ! Fallait espérer que la petite pimbêche explose avant elle, ce qui, en la voyant jeter les affaires, n’allait pas tarder !

Une large sourire forcé rompit les traits naturellement durs doux de la mairesse lorsque cette pauvre fille entama un long monologue de victimisation. Quel blabla ! Ca sentait le discours préparé à plein nez ! « Moi ceci, moi cela », tout le monde se foutait largement de sa misérable vie, maintenant qu’elle avait craché le morceau ! Cette fille était très souvent une viande saoule ! La victoire brillait dans les yeux de Sylvester, et son corps entier vibrait à l’idée que cette débile était sur le point de mordre la poussière de la moquette, d’une couleur hideuse au passage, de la salle de réunion. Le reste, elle s’en tapait : la mort de la mère de Candia (et alors ?), son père complètement absent de sa vie (il avait déjà compris bien assez tôt que sa fille était un énorme problème). Tout ça c’était des excuses faciles ! De toute manière, avec les losers, ce n’étaient jamais de leurs fautes ! Prendre leurs responsabilités, c’était tellement difficile… Elle ne put retenir un bâillement, qu’elle ne cacha pas pour bien montrer son exaspération à la pipelette.

Les yeux dans les yeux, l’ex coach laissa terminer son ancienne cheerleader, malgré son immonde haleine, un mélange d’odeurs d’alcool fort et de puanteur de cadavre macérant dans du purin d’ortie. Qu’à cela ne tienne ! Ne pas couper la parole, n’était-ce pas une règle de savoir-vivre (même si Sue ne l’avait que très rarement appliquée) ? Pour se défendre, cette harpie n’a pas trouvé d’autres moyens que de critiquer la mairesse en personne ! Mais quelle sale gamine !!! Si elle l’attrapait à la sortie de la mairie, Sue se ferait un plaisir de la cogner ! Son sang bouillonnait au fond d’elle. Elle ferma les yeux, respira à grands coups pour éviter l’incident politique et se concentra pour garder son sang-froid. S’assurant que cette gonzesse n’avait plus rien n’a ajouté, elle commença : « C’est bon ? T’as fini ? T’as la langue bien tendue ! Je te recruterais peut-être un jour pour lécher les enveloppes et les timbres ! » Puis, elle s’assit, voulant à tout fuir cette puanteur. « Premièrement, sache que la grande Sue Sylvester est devenue mairesse de Lima. Alors aujourd’hui, tu m’appelleras soit Mme le Maire, soit Mme Sylvester. Ce n’est pas trop compliqué pour ton petit cerveau ? » Il fallait être ferme contre la vermine ! Il n’allait pas non plus faire la loi dans cette ville qui était presque totalement à leur merci ! « Deuxièmement » reprit-elle vigoureusement, « diffamer c’est passible d’une peine de prison. J’ai toujours coaché mes cheerleaders de façon respectueuse et solidaire. Alors tes bobards tu peux te les mettre où je pense. Troisièmement, les brosses à dents , ça existe. Si tu veux je peux te passer l’adresse d’un magasin si tu ne connais pas ce système de nettoyage buccale ! » Elle marqua un temps de pause et s’assit. Elle leva la tête, fixa la fille à papa et reprit. « Comme je te l’ai déjà dit, nous sommes tous ici présent pour t’aider. Que tu sois alcoolique, droguée, accro au sexe… et même grosse ! Tu es agressive, tu es sur la défensive ; c’est parce que au fond de toi-même, tu sais que tu es mal dans ta peau ! Sache que nous pouvons remédier à cela ! S.O.S. Epaves bonjour ! Que Sylvester se sentait mal dans cette risible situation ! Néanmoins c’était malheureusement le seul moyen d’arriver à ses fins. Elle se tourna vers la blonde. « J’ai en effet toujours poussé mes élèves à être les meilleures. Mais là, aujourd’hui, tu te sens être la meilleure de toutes ? » La mairesse avait prononcé ses mots sur un ton presque de confidence. Mais que nenni ! C’était une excellente comédienne la Sylvester ! Et oscarisée ; elle s’était en effet gardé un après avoir étrangement retrouvé les célèbres statuettes en 2000 ! Tant pis ! Il fallait jouer dans le drama ; allons-y gaiement ! « Tu te sens meilleure aujourd’hui qu’il y a quelques années ? » répéta-t-elle. « Vivre dans le déni du passé, c’est très mauvais… » Touché la sensibilité de la demeurée, c’était la clef de la victoire.


Dernière édition par Sue Sylvester le Dim 30 Déc - 20:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyMar 31 Juil - 15:14

    Pendant une seconde, rien qu’une seule, Candice crut gagner la partie contre l’inébranlable Sue Sylvester. Durant ce très court temps, elle se vit couronnée de gloire, fière de sa réplique. Elle était maline et futée. Avoir foiré ses années lycées ne voulait pas dire qu’elle n’était bonne à rien. La preuve ! A présent elle faisait face à ses vieux démons, dont l’un s’appelait Coach Sylvester parmi toute la clique des anciens lycéens de Lima qui changeaient de trottoir en la voyant dans la rue. Une petite voix au fond d’elle lui intimait qu’il était temps de traverser la rue avec eux. De leur faire face une bonne fois pour toutes et de s’expliquer. Plus facile à dire qu’à faire. Certains avaient quittés Lima, dont des amis pseudo-proches qui n’entretenaient certainement qu’une bonne relation avec elle de peur d’être frappés ou harcelés dans le cas contraire. Une infime partie de sa dépression : la solitude soudaine à laquelle elle avait fait face lorsque tout le monde s’était éparpillé dans des universités différentes alors qu’elle restait stagnée au même stade, au même échec. Et ce depuis des années. Pour une fois, elle aurait tant voulu gagner ! Remporter une bataille plus d’une seconde !

    Cette seconde fut trop courte. Bien trop courte au goût de la blondinette. En effet, Sue répliquait déjà. Ah non, pardon, Madame le Maire ! Cette remarque fit lever les yeux de Candice en direction du plafond. Avec insolence, elle croisa les bras sur sa poitrine sans répliquer. Elle avait tellement entendu les autres adultes l’appeler Sue que s’en était devenu une habitude, elle ne faisait plus attention. Pourtant, son ancienne coach ne se gênait pas pour déformer son prénom. Paradoxe. En tout cas, Madame SS avait la tête grosse comme un ballon de baudruche et les chevilles prêtent à éclater ses baskets. Comme quoi la célébrité n’avait pas que du bon. Candice regarda cette femme qu’elle avait tant admirée dans le passé gesticuler en lui trouvant tous les défauts de son discours, y compris ceux qu’elle n’avait pas dit – ce qui ne la touchait absolument pas, ses années en tant que Cheerios lui avait permis d’y être imperméable. Notre ancienne cheerleader savait que Sue essayait tant bien que mal de se contrôler depuis qu’elle avait ouvert la bouche pour prendre sa défense. Toutes les deux avaient une violence en elles – probablement dues à ce qu’elles avaient pu endurer vis-à-vis de leurs familles respectives – qu’elles contenaient sans cesse.

    Une phrase tira Candice de ses pensées autour de la psychologie de SS.

    « Tu te sens meilleure aujourd’hui qu’il y a quelques années ? Vivre dans le déni du passé, c’est très mauvais … »

    Depuis quand Sylvester était télépathe ? Etait-ce humainement possible au moins ? Apparemment oui. Candice se sentait meilleure que dans le passé à cet instant même. Elle ne put contenir une mine déconfite devant la justesse de cette phrase. Etait-elle si facile à cerner ? L’ancienne coach aurait-elle fouillé dans les dossiers top secrets de la psychologue la plus réputée de la ville ? Dans tous les cas, Sue parlait sous un air de fausse confidente. Pas de doute : elle comptait mettre toute la tête de Candice sur le tapis, histoire de la ridiculiser comme il le fallait. Si ça ne suffisait pas, elle y mettrait aussi ses entrailles etc. jusqu’à ce que mort s’en suive. Pas de soucis, Candice savait encaisser, depuis le temps.

    « Je ne vois pas en quoi cela vous regarde. Je ne me confierai ni à vous ni à personne dans cette salle. »

    Le regard de l’ancienne lycéenne était glaçant et assassin. Si elle avait pu imiter Ashandra Moon pendant une crise de nerfs ou se transformer en sorcière de conte de fée pour lui lancer un sort, elle l’aurait fait. La différence était qu’elle n’était ni Ashandra, ni la méchante belle-mère de Cendrillon. Elle allait devoir faire avec les moyens du bord.
    Alors qu’elle n’avait pas bougé depuis la fin de sa longue réplique au sujet de ses nouvelles résolutions, Candice s’avança vers la table sans jamais quitter des yeux la dragonne répondant au nom de Sylvester.

    « Essayer de me déstabiliser pour mieux me faire tomber, c’est ça votre technique ? Mais qu’est-ce que vous voulez à la fin ? Je n’ai jamais gêné personne à ce que je sache ! »

    Ne comptant pas en découdre aussi facilement, Candice se pencha pour s’appuyer à nouveau sur la table. Elle avait soif et terriblement envie de fumer. Ses mains tremblaient et avaient abandonné son sac à main depuis un moment sur la table en question. Elle jeta un œil discret à sa montre. Le temps passait trop lentement. Et quelque chose lui disait qu’elle n’avait pas fini d’en prendre pour son grade …


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MessageSujet: Re: 03. Loser like you !   03. Loser like you ! EmptyDim 30 Déc - 20:49

« Qu’on ne joue pas à la fille sans problème avec moi, Miss Quenelles ! » Les mots lui étaient sortis de la bouche comme un bébé recrachant le brocoli qu’il n’aimait pas. L’index menaçant tendu dans la direction de l’échauffée du ciboulot, elle souffla tel un buffle en furie, tentant de se raviser pour ne pas proférer toute sorte d’insultes et autres humiliations. Mais la barrique était déjà pleine... « En fait, on s’en fout de ta misérable vie de raté ma petite ! Ici c'est le monde des adultes responsables ! Quoique... Y’a tellement de gens comme toi dans cette ville qu’il m’était tout simplement impossible de tous les réunir dans une seule salle, même la plus grande de Lima ! Mais il a fallu que sur les centaines de milliers de ploucs je tombe sur la nana qui croit avoir un double jeu de litchis au niveau de l’entre-jambe !!! » Il était trop tard à présent, l’envolée colérique de Sylvester n’était qu’à son point de départ, et il allait être difficile de la stopper, quoi que dise les autres membres du conseil voire sa conscience. « Sache que jamais, JAMAIS, on ne m’a parlé sur ce ton ; et ce n’est pas aujourd’hui que je vais me faire marcher sur les pieds par une fille à papa capricieuse ! » Son corps, son esprit étaient en transe. Chacun de ses pores vibraient aux assauts verbaux de la mairesse. Ces minables élus, tétanisés, n’osaient intervenir, que ce soit physiquement mais aussi oralement, de peur de se prendre au choix un poing, ou un terrible camouflet (pour rester parfait gentlemen). La technique d’être la gentille de l’histoire n’avait pas fonctionné ? Qu’à cela ne tienne ! Sylvester allait rapidement passer d’ange à démon !

Contrôlant ses pulsions de catcheuse, elle abandonna un instant le bombardement intensif sur le camp adverse pour appuyer nerveusement sur la télécommande du rétroprojecteur. Les photographies défilaient à une si grande allure que personne ne pouvait distinguer ce qu’elles représentaient, hormis Sue qui semblait parfaitement savoir ce qu’elle devait faire et où elle allait en venir. Puis soudain, une tombe apparut à l’écran, grise, très peu fleurie, dont on pouvait difficilement lire les inscriptions tellement la mousse et le lichen s’étaient emparés de la pierre. Le dragon, toujours assis, pivota son fauteuil en direction de la très chère jouvencelle en détresse. « Je n’ai jamais gêné personne à ce que je sache ! » répéta l’ancienne coach, les yeux au ciel, feignant la voix nasillarde de Candia. « T’es sûre de toi ? T’es sûre ??? Réfléchis à deux fois avant de parler ! Tu veux que je te sorte toutes les plaintes de voisins à cause de la musique trop forte, les plaintes des habitants après avoir découvert des tags obscènes sur leur clôture, celles des jardiniers amateurs sidérés que leurs parterres de fleurs et leurs précieux nains décoratifs aient été saccagé ? — et je ne dis pas ça parce que tu aimes ça Drew. Tu veux que je te montre les frais de police, de pompier, d’ambulance, sans oublier les services d’entretien de la ville, obligés de nettoyer les immondes galettes délicatement déposées sur les trottoirs ! C’est exorbitant !!! » D'un geste, Sylvester invita son assistance à mieux regarder la photographie. « Et ce pauvre Mistigri ! Qu’a-t-il fait pour mériter ce sort ? » Sortez les mouchoirs, voici la minute émotion, interprétée en avant-première par la grandiose (mais pas encore oscarisée) Sue Sylvester. Les yeux humectés par on ne sait quel liquide, elle continua sa harangue, quelque peu théâtralisée. In aurait cru qu'elle mettait en scène plusieurs vers de Racine, à sa sauce personnelle naturellement. « Mais au moins te souviens-tu de ce jour de mai 2011, lorsque, rentrant d’une soirée, tu as renversé ce pauvre animal ? Durant des jours, et des nuits entières, il a agonisé, auprès de son maître, terrifié à l’idée de le perdre à jamais. Cependant, tu avais précipité sa mort ce soir-là, et il s’en est allé, alors qu’il allait atteindre sa huitième année. » Elle s’interrompit pour sortir un mouchoir de sa poche afin de s’essuyer le coin des yeux, pus reprit. « Seulement avais-tu imaginé, ne serait-ce un instant, que son propriétaire, Mr MacGelham, effondré par la mort de la seule… personne… qui tenait à lui, n’est plus jamais sorti de chez lui ? Sais-tu que pour tuer le temps il s’est mis à manger comme un porc ? Sais-tu que le pauvre, dans le désespoir et la solitude la plus profonde, a tenté de mettre fin à ses jours avec une cacahuète ? » Malgré sa main devant la bouche, Miopy ne put retenir un petit cri d’effroi. Sylvester la rassura. « Pas d’inquiétude, un bon samaritain passant par là a immédiatement appelé les services vétérinaires en voyant une masse difforme s’agiter derrière les rideaux. Mais sais-tu », dit-elle en s’adressant de nouveau à Mandie, « que pour le sortir de sa maison, les urgences ont été obligé de le défenestrer tellement il avait pris de poids ? Et que, par une malchance inouïe, quelques amateurs ont pris des photos de l’extraordinaire intervention ; ces mêmes photos — que vous voyez à l’écran — qui ont fait la une de de la Gazette de Lima ? Sais-tu au moins, » termina Sue, avec un panache et une ardeur à leur apogée, « sais-tu que ce torchon a élu Mr McGleam Obèse de l’année ? Et tu oses dire que tu ne gênes personne ??? »

A ce mots, la mairesse se leva d’une traite, cambrer sur hauts talons, afin de mieux asseoir son autorité — et pour réveiller les craignos qui avaient eu le malheur de s‘endormir durant son discours. Le regard balayant les demeurés du Conseil municipal, elle se laissa emporter par l’énergie que lui avait procurée ce relâchement verbal. « Et oui, chers élus ! Tout est lié ! Obésité, mort, déficit public, malchance au loto, perte de cheveux ; tout est la conséquence de gens comme celle-là ! » Et le doigt, plus tendu que jamais, désignait Randy. « J’ai pas raison ? » Sue Sylvester chercha l’acquiescement de ces collègues politiques. Qui donc pouvait contredire sa brillante démonstration ?
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