Choriste du mois


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 04. Confessions d'une fausse garce.

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MessageSujet: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyVen 27 Juil - 2:30

COULOIRS DE MCKINLEY, 08H46 – On était jeudi et comme chaque jeudi, Adriana s’apprêtait à aller en cours de maths. Oh oui qu’elle aimait les maths ! A vrai dire, c’était l’un de ses cours préféré et même celui dans lequel elle excellait, avec l’espagnol bien entendu. D’ailleurs, l’année dernière, elle avait fait partie du club d’échecs mais à partir d’un moment elle avait fait sa crise de nerfs. Comprenez là, une heure par jour à supporter des intellos qui se la pètent et qui n’ont qu’une seule passion dans la vie, les échecs. D’ailleurs, elle n’avait même pas tenue une semaine dans ce club de loser. Pendant ce temps, Adriana Marquez traversait le couloir avec la grâce d’une gazelle, vêtue de son uniforme de Cheerios, et se rendait vers son casier. Elle l’ouvrit, d’un coup sec et puissant histoire de se faire remarquer (comme chaque matin), et la désagréable odeur de poisson en décomposition du couloir fit place à un délicieux parfum fruité et féminin qui en sortit telle une bombe de fraîcheur. Adriana s’empara de son brillant à lèvres à la fraise « Red Delicious » qu’elle avait acheté chez Victoria’s Secret et en appliqua abondamment sur ces lèvres charnues tout en contemplant son reflet ravageur dans son petit miroir accroché dans son casier. Elle continua à se pomponner telle une diva et ne cessa de vérifier si ses longs cheveux chocolat réunis en une queue de cheval haute et bouclée descendaient bien sur sa poitrine et pas dans son dos. La veille, elle avait bien précisé à Devon de se boucler les cheveux de sorte à ce qu’elle n’oublie pas que le jeudi était le jour des boucles. Après s’être correctement parfumée de Chanel n°5, Adriana sortit de son casier une mini-bombe de laque qu’elle appliqua sur toute sa chevelure. Une fois satisfaite de son apparence, elle s’empara de ses affaires de maths qu’elle fourra dans son sac Miu-Miu et en sortit son Blackberry. Aucun nouveau message. Devon devait certainement arriver d’une minute à l’autre. Adriana referma son casier et erra dans les couloirs jusqu’à trouver son amie. « Heyy te voilà ! », s’exclama une voix dans son dos. Adriana se tourna et vit Devon. Ses cheveux bouclés lui donner un air sexy que personne ne pouvait nier. « Salut sexy chica ! », fit Adriana en lui faisant la bise très légèrement afin d’éviter toute certaine trace gluante de gloss sur la joue de son amie. « Mmmh laisse-moi deviner, Very Irresistible de Givenchy ? », demanda Adrie en essayant de marcher en même temps que son amie qui, elle, acquiesçait en souriant. « En ce qui te concerne, je vois que tu n’as toujours pas lâché ton n°5. D’ailleurs tu as raison, je ne m’en lasserai jamais. Merci Karl. », Dit sagement Devon en saisissant ses affaires de français. « A part ça, dis-moi, tu ne craques pas un peu sur Burlingame, toi ? », chuchota la jeune mexicaine le plus bas possible afin d’éviter les rumeurs (car oui les rumeurs couraient très vites à McKinley, très vite !). « N’importe quoi ! Tu délires ma pauvre ! », S’exclama Devon, sûre d’elle. « haha tu crois ça ? je n’en suis pas si sûr. J’ai remarqué ton petit regard, Devon. ». Adriana adorait embêter son amie de cette façon. De plus, elle savait pertinemment que Devon avait un faible pour Elijah, même si elle trouvait ce choix de très mauvais goût alors qu’elle pouvait avoir des garçons bien plus canons. « Pff…quel petit regard, Adrie ? ». Non seulement, Adriana parlait beaucoup mais elle épiait beaucoup également et elle connaissant son amie Devon comme sa poche. Les petits regards dragueurs, elle les voyait. Mais elle ne souhaitait pas énerver Devon plus que ça et laissa tomber afin d’aborder un sujet un peu plus…chaud bouillant. « Aucun, laisse tom…Oh Mon Dieu ! Regarde-moi cette horreur … Applebee a trouvé ça à la déchetterie du centre ou quoi ? ! » Critiquer. C’était leur vie, leur passe-temps, et elles aimaient ça par-dessus tout. « Oh My ! Cette besace en toile de jute me brûle les yeux ! Partons vite d’ici. ». Adriana suivit son amie qui se dirigeait cette fois vers l’administration. « Bon eh bien on se voit plus tard.», déclara Adriana d’un ton amical. « Oui parfait, Ciao ! », s’exclama son amie sur le même ton. « Ciao et ne bave pas trop sur Burlingame ! ». Adriana vit son amie partir au loin dans la foule et se retourna, prenant la direction opposée. Dans la foulée, elle heurta violemment quelques losers, sans prêter attention à personne. Elle ouvrit son casier et but une gorgée de Vitamin Water à la fraise avant de fourrer un Big Red dans sa bouche. En se retournant, elle eut le plaisir de voir Ruby Caldwell pointait son nez. Sur le coup, Adriana ne comprit pas bien. Elle ne faisait pas partie du lycée alors pourquoi était-elle là, devant Adriana ? Celle-ci n’avait pas retenu un très bon souvenir de leur rencontre et elle ne souhaitait pas perdre son temps avec des lèches-bottes. Adriana fit mine d’apprécier son arrivée et lui lança un faux sourire. « Oh Ruby, quelle plaisir de te voir ! », s’exclama Adrie en balançant son papier de chewing-gum au fond de son sac. Au grand désespoir d’Adriana, Ruby ne bougea pas. Elle décida alors de passer à la vitesse supérieure. « Bon qu’est-ce que tu veux ? », demanda-t-elle d’un ton maussade et en levant les yeux au ciel.


Dernière édition par Adriana Marquez le Sam 1 Sep - 22:54, édité 1 fois
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Ruby Caldwell
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyVen 3 Aoû - 14:16

Quelques soient les raisons qui l'obligeaient à retourner dans ce lieu chargé de souvenirs, elle ne souhaitait pas trop y penser. La surprise qui l'avait attendue la veille était de taille car jamais Ruby n'aurait cru devoir être à nouveau confrontée et liée aux histoires de son ancien lycée. En rentrant dans le logement qu'elle partageait avec son amie Savannah Williams, une enveloppe s'était trouvée sur la table basse du salon, portant son nom en lettre majuscules, sans timbre, adresse ou tampon indiquant que la lettre avait voyagé par l'intermédiaire d'un facteur. Le mystère était d'autant plus grand qu'en l'ouvrant, seule une feuille blanche se trouvait à l'intérieur avec les inscriptions suivantes : « Mademoiselle Caldwell, je vous prie de me retrouver au centre administratif du lycée William McKinley demain entre 15h et 17h. Dans l'espoir de vous voir présente. R. F. ». Bien que le suspens laissé par ce message était grisant, s'imaginer traverser de nouveau les couloirs de son ancien établissement ne la réjouissait guère. Ses années passées là-bas lui avaient laissé un goût amer que le temps n'avait pas effacé. À l'époque, elle avait pu profiter de sa scolarité sans trop se soucier des problèmes que pouvaient causer les statuts sociaux de chaque élève, ayant rejoint dès son inscription l'équipe des cheerleaders de Sue Sylvester aux dépens de son vœux le plus cher de devenir choriste. Mais ça aurait été trop simple de se plier aux exigences que l'on attendait d'une jeune fille de son rang. De toute façon, même si elle l'avait voulu, elle n'en aurait pas eu le courage. En effet, sa timidité quasi maladive, qui l'avait poussé à migrer vers McKinley en cours d'année, était toujours apparente malgré ses efforts de dissimulation. Cette adolescente aussi innocente qu'un agneau qui venait de naître n'avait jamais vraiment fait l'unanimité auprès de son groupe de sportive, ces dernières prônant un peu trop à son goût l'importance de la hiérarchie entre lycéens. Ainsi, elle s'était jurée de ne pas se laisser influencer par ces furies, de conserver son identité à n'importe quel prix, de ne jamais acheter un slushy dans le seul but de le voir dégouliner sur le visage de l'un de ses camarades de classe et par dessus tout, de se lier d'amitié avec des personnes ordinaires, dont la position était peut-être vers le bas de l'échelle sociale mais avec qui elle se sentait nettement plus à l'aise qu'un footballeur, par exemple. Ses petites habitudes avaient pu lui valoir l'affection d'un bon nombre de jeunes étudiants qu'elle avait eu la fierté de nommer ''amis''. Elle était le parfait opposé du cliché des pom-pom girls qui se rattachaient dur comme fer à la popularité dans l'espoir de se faire apprécier de tous. On aurait pu s'attendre à ce qu'une jeune fille comme elle ne rencontre aucun obstacle dans la tranquillité de sa petite vie. Seulement, son comportement ne lui avait pas épargné quelques attaques de granités. Pendant un temps, elle avait été la cible de ses compères Cheerios. La brunette avait alors mis ça sur le compte de l'incompréhension de celles-ci par rapport à la sympathie que l'on pouvait avoir pour quelqu'un qui ne surjouait pas. Cette hypothèse fut confirmée par la suite, lorsque certaines adolescentes en jupette étaient venues se confier à elle sur la réalité de leur personnalité, qu'elles avaient automatiquement cachée en intégrant l'équipe. Elle avait alors compris que pour beaucoup, la méchanceté et la prétention n'était qu'une façade.

En se garant sur le parking de l'établissement, un froncement de sourcil lui échappa. Rien n'avait changé, de la couleur des murs au personnel d'entretien s'affairant à arroser et planter les fleurs dans les parterres qui encadraient l'entrée. Elle hésita. Il était encore temps de faire demi tour, de retourner se lover dans le canapé devant une rediffusion de Stargate, une tasse de chocolat chaud à la main, une tartine de confiture dans l'autre. Poussant un soupir de désespoir, elle ouvrit la portière de sa voiture et en sortit avec une absence flagrante de motivation. En tournant légèrement la tête, elle aperçut un jeune garçon porté par quatre gorilles en vestes rouges et blanches marquées des initiales WMHS finir dans la benne à ordure. Non, ici, absolument rien n'avait changé. Détournant le regard de ce triste spectacle, elle marcha jusqu'à la porte du lycée, impuissante, sans cependant oublier de saluer les jardiniers au passage. Ils n'avaient pas semblé la reconnaître. Tant pis. En même temps, difficile de faire le rapprochement entre l'ancienne Ruby, celle qui portait son sac pendu à ses bras devant elle et arborant une adorable queue de cheval ondulée, et la nouvelle, celle qui s'avançait d'un pas déterminé, le regard fixe, munie d'une veste en jean et de bottines à talon. La première chose qui la frappa en pénétrant dans le hall fut l'odeur. Un mélange de gomme, de désinfectant, de slushy à la framboise et de transpiration. Elle ne put s'empêcher de grimacer, éprouvant soudain un haut le cœur. Difficile de se familiariser une nouvelle fois à tout cela. Un amas de souvenirs s'empara de son esprit, qu'elle refoula aussitôt. Ce n'était pas le moment de se montrer déstabilisée parmi tous ces lycéens. Elle se dirigea vers le couloir au bout duquel se trouvait l'administration. En y parvenant, elle se figea à la vue du nombre d'élèves qui s'y trouvaient. Tous se bousculaient, se cherchaient, se battaient, riaient, comme à l'époque où c'était elle qui se pavanait dans l'uniforme bicolore, toute craintive et pourtant tellement respectée. Elle laissa malgré elle ses réminiscences la submerger. Elle revoyait les lycéens ouvrir un passage lorsqu'elle traversait ce lieu avec une boisson, pris d'une peur largement compréhensible. Quand c'était le cas, elle souriait à certains pour les rassurer, mais assez discrètement pour éviter qu'on ne la surprenne à sympathiser avec les ''loosers''. Lors de son arrivée en 2011, elle avait particulièrement pris soin de ne pas se faire remarquer auprès des Cheerios pour éviter de trop vite attiser leur foudre. Elle n'avait pas pour autant évité les autre lycéens – à l'exception des Titans – qui d'après elle méritaient beaucoup plus son estime. C'est ainsi qu'elle s'était liée d'amitié avec Gale Hemmens, son voisin de table en mathématiques, qui lui aussi était nouveau mais n'avait rejoint aucun club, du moins au départ. Ou encore Ashandra Moon, la douce et timide afro américaine avec qui elle avait tant de points communs. D'ailleurs, d'après ce qu'elle lui avait dit la dernière fois qu'elles s'étaient parlées, celle-ci suivait un stage ici. Ruby jeta un bref coup d’œil aux alentours, mais aucune trace de son ancienne amie. Il en était peut-être mieux ainsi, une nouvelle rencontre hasardeuse aurait pu les mettre toutes deux dans un certain embarras, n'étant pas vraiment en très bon terme en ce moment. Elle se rappela alors ce qu'elle lui avait dit le jour de leur entrevue. Que cette fois, dans le lycée, c'était à elle de se faire respecter. C'est dans cet état d'esprit qu'elle partie à grandes enjambées vers les bureaux. Soudain, une voix capta son attention. Elle lui était familière, mais ce n'était pas celle d'Ashandra. Elle était plus aiguë, plus moqueuse. C'est alors qu'elle aperçut la cheerleader et la reconnut de suite. Il s'agissait d'Adriana Marquez, habituée de la boutique de sa colocataire, qui était en train de ricaner à propos du style vestimentaire d'une jeune fille.

Les premier signes de la colère se firent ressentir. Si elle connaissait son nom, c'était bien parce qu'elle s'était également permis de la toiser d'un regard méprisant quelques jours plus tôt au magasin. Chose qu'elle n'avait pas supporté. Mais là, la voir recommencer, et de plus vêtue de l'uniforme des Cheerios, s'en était trop. Elle aurait dû s'en douter la dernière fois. Une petite peste de William McKinley High School devait forcément faire partie de l'équipe reprise par Quinn Evans. Elle n'avait rien contre cette dernière, ce n'était pas sa faute si le comportement de certaines de ses élèves n'avait pas changé malgré le départ de Sylvester. Il devait y avoir comme une substance dans le costume qui devait transformer les jeunes filles prudes en véritables harpies. Ou alors le gymnase devait encore empester la mixture ultra protéinée que les pom-pom girls étaient forcées d'ingurgiter. Elle s'était toujours douté qu'il y avait un fragment de l'ADN de Sue dans ces boissons. Sur le coup de l'impulsivité, elle se dirigea droit sur Adriana, prête à laisser éclater sa rage au grand jour. Immobile, elle fut d’abord étonnée qu'elle connaisse son identité, puis toujours aussi impassible, elle attendit de la voir s'impatienter pour commencer à parler. « Une cheerleader hein? Ça ne m'étonne pas vraiment. » lâcha-t-elle. Marquant une pause pour qu'elle comprenne le sous-entendu, elle guetta sa réaction. Une odeur forte de parfum lui piquait le nez. « Donc en fait c'est ça ton passe-temps favori? Critiquer et te refaire une beauté à chaque intercours? Et entre tout ça venir t'acheter un nouveau haut assorti à ton dernier rouge à lèvre? ». Elle avait conscience que ses propos étaient assez durs, alors pour se rattraper, elle fit rouler ses yeux avec un demi sourire. « Crois-le ou non, j'ai déjà porté cet uniforme, et ce n'est pas pour ça que je me suis comportée comme une garce du jour au lendemain. Il faut que tu comprennes qu'on n'est pas censé respecter des règles de popularité seulement parce qu'on parcours les couloirs dans cette tenue. Ce n'est pas une armure, et tu n'es pas plus infaillible que les autres. ». Tournant les talons, prête à repartir, elle s'arrêta un instant. « Donc arrête de te donner un air supérieur et soit un peu plus la cliente sympathique que j'ai parfois l'occasion de croiser. ». Bien sûr, en disant cela, Ruby faisait abstraction ce que qui s'était passé l'autre jour. Elle décida enfin de reprendre la direction de l'administration sans faire attention aux regards que lançaient certains des spectateurs ayant assisté à la scène avant d'être coupée dans son élan.
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptySam 1 Sep - 22:53

COULOIRS DE MCKINLEY, 08H54 – Ruby Caldwell. Voilà un nom qu’Adriana aurait préféré ne jamais connaître mais manque de chance c’était le cas et malheureusement en cet instant présent elle devait y faire face. D’ailleurs, Adriana ne comprenait pas comment une fille aussi démodée et has-been que Ruby Caldwell pouvait être amie, et colocataire par-dessus le marché, avec Savannah Williams, l’icône de mode à Lima. Il devait certainement y avoir une erreur, elles avaient commis un marché ou quoi! Peu importait. C’était clair, net et précis pour Adriana : Ruby Caldwell n’était pas son amie et n’avait aucune chance de l’être. Alors elle ne voyait pas pourquoi cette dernière était venue lui parler. Peut-être voulait-elle un relooking complet ? Quoique, si Ruby faisait un petit effort, elle pourrait sérieusement s’améliorer niveau look et devenir bien plus…regardable. Contrairement à Savannah, qui, elle, était au top et n’avait nul besoin de conseils en matière de mode. A présent, tout ce qu’Adriana souhaitait c’était que cette ringarde sans goût bouge de son espace vital avant qu’elle ne lui fasse comprendre un peu trop méchamment. La cheerleader n’avait jamais voulu être méchante avec Ruby si cette dernière commençait à lui donner des leçons de vie et à lui faire la morale, Adriana n’allait pas se gêner. D’autant plus que Ruby abusait un peu trop du sarcasme à son goût, chose qui ne la faisait pas rire. « Une cheerleader hein? Ça ne m'étonne pas vraiment. », Déclara Ruby d’un air piteux. Mais de quoi elle se mêlait ? Adriana fit mine de ne pas trop prendre cette remarque trop à cœur mais au fond ça ne la laisser pas si indifférente. Critiquer ce qui avait fait sa réputation ici ne la faisait absolument pas rire. Sans les Cheerios, Adriana Marquez ne serait plus Adriana Marquez. Elle serait une fille à la Rainbow qui soutiendrait un milliers de clubs différents dans le but d’avoir un minimum d’amis et qui s’habillerait en sac poubelle recyclable. Intégrer le Lycée McKinley High, c’était un ticket d’entrée dans l’arène. Une arène où chacun survivait comme il le pouvait afin de sauver sa peau ou bien de se faire accepter parmi les plus populaires. En faisant partie des Cheerios, Adriana était assurée d’en sortir saine et sauve et cette décision d’intégrer l’équipe l’avait propulsé aux rangs des plus populaires même si elle en avait pas mal bavé. Ça la mettait donc hors d’elle qu’on critique ce choix, encore plus quand il s‘agissait d’une loser comme Ruby. « Va donc voir un épisode de Hellcats et on en reparle. », répondit-elle en libérant une odeur délicieuse de son chewing-gum à la cannelle. Adrie se moquait éperdument de ce que Ruby pouvait bien penser des Cheerios mais elle ne tolérait pas les personnes qui sous-estimaient le cheerleading ! Les footballeurs ne supportaient même pas le tiers de ce que les pom-pom-girls devaient supporter physiquement … et mentalement. Non seulement une cheerleader était censé savoir supporter la douleur malgré les râlements de son coach mais elle devait également sourire sans arrêt, même quand ses muscles la tiraillaient. Devant son casier, Adriana observa une énième fois son reflet dans le miroir. Malgré la tonne de laque et de spray fixant qu’elle avait pu mettre sur ses cheveux, Adriana ne se sentait pas assez parfaite à son goût aujourd’hui. En attendant, Ruby commençait sincèrement à lui taper sur les nerfs avec ses remarques désobligeantes et elle avait ras le bol de ses leçons de moral à deux sous. Elle n’était ni sa sœur, ni sa mère après tout. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? Qu’est-ce que ça peut bien te faire à toi Ruby Caldwell que je critique à longueur de journée ? Et puis…je ne vois pas en quoi ça te regarde. », Expliqua la jeune mexicaine en lui souriant telle une cheerleader savourant son trophée avant même d’avoir gagné. Après tout, c’était vrai. Ruby ne s’était jamais intéressée à Adriana et si elle la trouvait si détestable, pourquoi était-elle en train de lui parler ? Mystère et boule de gomme. Adrie continua à se contempler dans le miroir sans se soucier de la présence de Ruby. Elle attacha ses cheveux en une queue de cheval haute qui retombait en une unique et parfaite boucle puis repassa une couche de gloss sur ses lèvres si convoitées, avant de (re)prêter attention à la personne qui lui faisait perdre son temps, Caldwell. D’après cette dernière, sa propre expérience de pom-pom-girl n’était pas l’une des plus belles périodes de sa vie. Après cette leçon de moral longue et ennuyeuse, Adriana ne put s’empêcher d’esquiver un petit sourire narquois et tellement ch**nt. « Ah oui tu crois ? » Son speech la faisait plus rire qu’autre chose et ce n’était pas demain la veille qu’elle allait quitter son uniforme de Cheerio ou arrêter d’être une langue de vipère. Ruby n’avait aucune leçon à lui donner, surtout que son adolescence fut un total échec, contrairement à Adriana qui, elle, baignait dans la réussite sociale. Peut-être pas totalement dans le bonheur mais ce n’était qu’une question de temps. La voyant tourner les talons, fière d’elle, Adriana faillit exploser. Comment osait-elle la remettre en question devant tout le monde ? Ruby avait dépassé les bornes et Adriana n’avait pas l’intention de la laisser s’en aller aussi facilement. C’était elle, après tout, qui était venue vers la mexicaine. Il fallait à présent qu’elle en assume les conséquences. Adriana avait décidé d’être gentille. Mais ça, c’était avant. La garce allait enfin sortir de ce corps. Elle n’allait pas avoir recours à la violence (même si elle en avait vraiment envie). C’était un moyen facile et puéril de se bâtir une réputation de caïd et de se prendre quelques pénibles heures de colle. Adriana s’empara en une fraction de seconde de ses cahiers de maths et claqua furieusement la porte de son casier ce qui attira l’attention de nombreux étudiants. Elle n’eut pas beaucoup de mal à dépasser Caldwell et couper son élan aussi disgracieux qu’un hippopotame. « Mais, dis-moi Caldwell, pour qui tu te prends pour me faire la morale ? Je suis sympathique avec ceux qui le sont avec moi et je te rappelle que c’est toi qui es venu en m’agressant à moitié ! Que tu viennes me parler soit mais que tu viennes me donner des leçons sur ma vie d’adolescente comme si j’étais une pauvre gamine de cinq ans alors que toi, ton adolescence fut sûrement un total échec, je ne l’accepte pas ! Je suis désolée si ta vie lycéenne se résume par une période longue et chiante de ta vie mais je ne peux rien y faire. », Explosa Adriana en parlant si vite qu’elle en oubliait son public. Ça ne l’étonnerait pas si dans quelques heures, cette vidéo circulait sur Youtube ou Facebook mais elle n’y pouvait rien, elle disait ce qu’elle pensait. En voyant tous les regards posés sur elle, Adrie n’hésita pas à protester. « Qu’est-ce que vous regardez ? On n’est pas au zoo ! » En réalité, Adriana était loin d’être aussi garce et prétentieuse que ça mais c’était cette carapace qui lui permettait d’affronter tous les obstacles. Il ne fallait pas être faible à McKinley sinon bonjour l’échec social !
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyDim 30 Sep - 20:29

Ruby comprit très rapidement l'erreur qu'elle avait commise. Venir à McKinley, si tôt, alors que le rendez-vous fixé était en fin de journée, c'était s'exposer à tout ce qu'elle avait tenté de fuir. Quel élément déclencheur l'avait poussé à retourner dans son ancien établissement pour voir ce qu'il en restait, alors que la réponse lui était venue dès que l'idée lui avait traversé l'esprit? Clairement, la brunette s'était fait piéger par ses propres sottises. Et elle avait beau cherché en son fort intérieur, rien ne justifiait son choix. Ce lycée avait peut-être été une délivrance à l'époque, contre toutes les railleries de ses camarades lorsqu'elle n'étudiait pas encore à Lima, mais en sortir l'avait également libérée d'un poids qui pesait depuis trop longtemps sur sa conscience. Cette petite expérience dans l'équipe des cheerleaders lui avait tout de même forgé momentanément un nouveau mental un peu plus résistant, sans pouvoir encore le comparer à de l'acier, mais elle avait au moins été tranquille pendant deux ans, plus indépendante et contenant bien mieux ses pulsions pusillanimes. Chaque jour avait été un nouveau combat contre son défaut, ce qui ne l'avait pourtant pas empêché d'être quotidiennement paranoïaque quand un regard furtif se posait sur elle. Elle avait alors calqué son comportement sur celui d'autres Cheerios avec qui elle s'entendait et qui, de part leur plus grande ancienneté dans le groupe, parvenaient à se mouvoir sans gêne et à accepter tout ce qui se présentait à elle et qui dans d'autres situations aurait fait fuir Ruby. Au fil des mois, sa démarche s'était faite plus décontractée dans les couloirs, elle n'avait plus fui la compagnie de quelques footballeurs qu'elle jugeait ''potables'' et qui comme elle évitaient les attaques de slushy, et enfin sa réputation lui avait permis de s'entourer de n'importe quel lycéen, qu'il soit considéré qu'il soit rangé dans la catégorie des outsiders ou non. Ce dernier point n'avait pas été acquis d'avance, et les œillades menaçantes de ses équipières avaient été pendant un temps remplacées par un mépris qui avait particulièrement touché la brunette. Elle avait alors goûté aux joies des douches de granités et leur odeur horriblement sucrée. Mais elle ne s'était pas laissée abattre, étant persuadée qu'elle n'avait pas fait tous ces sacrifices pour rien. Son parcours fut ensuite celui d'une jeune fille relativement bien appréciée, libre de ses actes tant qu'elle ne laissait pas resurgir sa timidité qu'elle était parvenue à contrôler. À son entrée à l'université, tout ce qu'elle avait tenté de construire s'était effondré, et la solitude l'avait poussée à renier l'identité qu'elle avait mis tant de temps à forger. Le masque était tombé, et face à la dur réalité qui l'avait assaillie lorsqu'elle dû abandonner son uniforme rouge et blanc – soit qu'elle était toujours cette jeune fille craintive et timide -, elle décida d'accepter qu'elle avait commencé sa vie ainsi, et qu'elle allait donc la terminer de la même façon, bien que cet optique ne lui plaisait guère. Tout ceci était sans compter sur Thomas, garçon qu'elle avait perdu de vue depuis des années et qu'elle avait retrouvé par hasard dans les locaux de l'OSU. Il avait déjà tenté, lors de leur première rencontre en 2008, de lui faire comprendre qu'elle méritait d'être heureuse, sans tous ces défauts qui lui collaient à la peau. Depuis maintenant plus de deux ans, il réussissait à recoller les morceaux de la forteresse qu'elle avait laissé s'écrouler. C'est pourquoi, lorsque l'adolescente essaya de la réduire à son état de fille impressionnable et sans défense, Ruby ne pu s'empêcher de se retrouver sur la défensive.

« Je te demande pardon? ». Les grands airs de mademoiselle Marquez eurent don d'agacer Ruby qui avait l'impression de se retrouver dans une nouvelle situation provoquée par Thomas pour l'endurcir. Cette fois, elle allait enfin tenir tête à une cheerleader, chose qu'elle n'aurait même pas envisagée lorsqu'elle était encore scolarisée dans cet établissement. Quelle sorte de pom-pom girl aurait-elle fait avec sa personnalité actuelle? Bien qu'elle ne soit plus la même qu'il y a cinq ans, elle n'imaginait pas un autre scénario que celui qu'elle avait déjà vécu à l'époque. Sa transformation n'avait pas affecté l'ensemble de son comportement, surtout lorsqu'elle se retrouvait dans un contexte auquel elle n'avait jamais fait face. Et aussi, jamais la brunette n'avait abordé une élève de Sylvester dans le but de lui faire la morale. La seule raison qui l'avait poussé à agir ainsi aujourd'hui était qu'elle faisait une demi tête de plus qu'Adriana et qu'elle se sentait bien plus mature. La plupart de ses anciennes camarades à pompons avaient abandonné la pratique de la torture envers les personnes qu'elles considéraient inférieures. Cette façade de démones qu'elles avaient alors arborée au lycée était la marque d'un complexe de supériorité qui s'était atténué au fil des années, étant passées par de nombreuses expériences qui les avaient rendues plus mûres. Adriana explicita plus précisément ses pensées. Dans un sens, elle n'avait pas tort. Il n'était pas du ressort de la choriste de juger de ce qui était bon ou non pour la jeune fille, mais elle savait bien trop ce qu'était le harcèlement permanent causé par les adolescents se trouvant au sommet de l'échelle sociale, ou encore les conséquences d'une telle attitude. Le bourreau regrette souvent de s'être attaqué à la personne qui plus tard deviendra son patron, et la victime se complaira dans l'asservissement de celui ou celle qui lui aura gâché une partie de sa vie. D'autant plus qu'elle pouvait affirmer que la plupart des lycéennes à jupette ne se montraient pas sous leur vrai jour. Ruby croisa les bras sur sa poitrine et soupira. « Rien, c'est vrai. Ça ne me fait rien du tout. Ce n'est pas moi qui me réveillerait plus tard en me disant que j'ai loupé une occasion d'être qui je suis vraiment. » Certes, ça ne se produirait pas, mais ça ne signifiait pas pour autant que ce n'était pas arrivé auparavant.

C'était exactement ce qui s'était produit à sa sortie du lycée. Non pas qu'elle n'avait pas été fidèle à ses principes, mais qu'à chaque fois qu'elle avait dû enfiler son uniforme le matin ou qu'elle était passée à côté de la salle de chant, elle avait ressenti un énorme pincement au cœur. Parce qu'elle était réellement, c'était une chanteuse et musicienne. Les cours de danse qu'elle suivait à l'époque n'y avaient rien changé, elle avait toujours de loin préféré faire travailler sa voix et son aptitude à jouer du piano. Si bien qu'il lui avait semblé ne pas valoir mieux que ses coéquipières qui se cachaient derrière leur masque. Tournant les talons, persuadée que sa petite irruption ne changerait rien, elle se fit vite devancer par la Cheerio, visiblement en furie. Prise de court cette fois-ci, elle écouta perplexe la jeune mexicaine. Sans même regarder ce qui se passait autour d'elles, Ruby devina que l'attention était portée sur leur discussion houleuse. Rendossant soudain son statut haut placé dans la hiérarchie de McKinley, la jeune femme pris une grande inspiration et lança des œillades mauvaises aux spectateurs. En réaction à la phrase habilement envoyée par Adriana, tous les spectateurs se figèrent. La brunette se retint de rire tellement la situation était ridicule. « Vous l'avez entendue? Si j'étais vous je déguerpirais, et rapidement. Elle a l'air assez violente quand elle est en colère. » En un instant, la circulation reprit dans les couloirs. Dans la précipitation, les plus maladroits se heurtèrent à d'autres élèves. Ruby secoua la tête et afficha un sourire en coin en s'adressant à nouveau à Adriana. « Une vraie terreur. » Elle replaça une mèche de ses cheveux ondulés derrière son oreille. « Bon, alors. Je vais te dire une chose: mon adolescence n'a pas été un échec contrairement à ce que tu pourrais croire. J'ai aimé faire partie des Cheerios, même si Sue Sylvester essayait de nous forcer à avaler de la nourriture prédigérée. J'étais motivée, et même plutôt appréciée. Je n'ai même pas eu besoin de jouer la comédie. » Marquant une courte pause, elle tenta de déchiffrer son expression. Ce qu'elle vit l'encouragea à poursuivre. « Tu ne vas pas me dire que la personne que j'ai croisé à la boutique est la même que celle que j'ai devant moi en ce moment? Je n'y crois pas une seule seconde. Tu as l'air tellement... pleine de vie, tu as de l'énergie à revendre, pourquoi est-ce que tu la dépenses inutilement en critiquant ceux qui ne te ressemblent pas? Le seul fait d'être une pom-pom girl te rend respectée et populaire, qu'est-ce que tu veux de plus? » L'espoir d'enfin faire entendre raison à une cheerleader traversa l'esprit Ruby. Elle ne se faisait pas réellement d'illusions, mais rien ne l'empêchait de tenter. Dans le pire des cas, Adriana n'entendrait plus jamais parler de l'étudiante et oublierait assez rapidement la femme qui osa blesser son ego. Au mieux, la brunette découvrirait la véritable personnalité de la lycéenne, qu'elle savait être bien plus agréable que la sportive ne le laissait penser. « Franchement crois-moi, mon but n'est pas de te froisser, j'aimerais simplement comprendre pour une fois. Désolée d'être partie au quart de tour, ça ne me ressemble pas. » dit-elle d'une voix douce. Le couloir se vidait peu à peu de la foule qui l'avait occupé.
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyMar 30 Oct - 17:59

COULOIRS DE MCKINLEY, 09H03 –Une fois que tous les élèves un peu trop voyants avaient déguerpis, la conversation continuait et prenait des allures qu’Adriana n’appréciait pas trop. Cette dernière savait pertinemment que Ruby avait six ans de plus qu’elle, que son adolescence était loin d’être terrible et qu’elle ne lui voulait que du bien mais Adrie ne supportait pas d’être jugée sur la double personne qu’elle était au lycée. Après tout, c’était son choix si elle voulait être une vraie garce au lycée et un petit ange en dehors. C’était son pitoyable choix. Ça ne la rendait pas heureuse et ça elle le savait pertinemment mais « changer » signifiait tellement de choses. Elle prendrait le risque de perdre des amies, notamment Devon, de perdre sa réputation, son statut social et de devoir faire une croix sur son rêve de devenir un jour reine du lycée. On ne pouvait pas dire qu’Adriana était un monstre à la Cissy mais elle n’était pas complètement innocente non plus. Elle critiquait, rabaissait et se prenait de haut. Même si elle avait l’intention de s’assagir, elle ne pourrait pas changer sa personnalité narcissique, c’e serait bien trop demandé. Par contre, ne plus cacher ses sentiments et se montrer un peu plus naturelle pourrait lui faire un bien fou – et pas que à elle. Les propos de Ruby ne laissaient pas Adriana indifférente, loin de là. Elle était fortement touchée par Ruby et par le fait qu’elle lui voulait du bien. D’un côté, c’était assez étonnant mais de l’autre, très sympathique. Adriana ne comprenait pas trop les raisons pour laquelle Ruby souhaitait l’aider. Peut-être était-ce tout simplement parce que des personnes aimables existaient dans ce monde de brutes. Depuis sa dernière réplique, Adriana n’osait à peine ouvrir la bouche pour protester. Ruby la scotchait, et sur le moment, elle en regrettait ses mots. Cette fille ne lui voulait aucun mal, mais que de profiter à fond de sa vie de lycéenne et ce n’était que maintenant qu’Adriana s’en rendait compte. Elle comprenait que Ruby soit furieuse après avoir vu son soudain changement de personnalité. Adriana avait beau faire la diva, son naturel reviendrait toujours au galop. La pression de devenir parfaite l’avait complètement détruite. Lorsqu’elle rentrait chez elle, Adrie ne comprenait même plus le but de tout cela, de tous ces faux sourires, ces critiques mais dès qu’elle revenait au lycée c’était reparti de plus belle. Les paroles de Ruby la firent rapidement revenir sur Terre. Endroit où après le lycée, il ne s’agissait plus d’être la plus populaire, la plus aimée, la plus parfaite, la plus souriante ou encore la plus belle. Il s’agissait tout simplement de faire sa vie. Entretenir l’image d’une Cheerio froide avide de pouvoir ne servirait plus à rien et ça ne l’aiderait certainement pas à obtenir son diplôme. Elle se rappelait alors l’innocente petite fille qu’elle était en entrant dans ce lycée pour la première fois. Une fille aux airs latinos, en robe et en sandale, aussi gentille que n’importe qu’elle fille de 16 ans. Personne n’aurait imaginé que ce petit ange deviendrait une cheerleader cruelle, jugeant tout ce qu’elle voyait. Cette transition était assez impressionnante à suivre. Adriana Marquez, un vrai phénomène en son genre.

Ruby commença à lui parler de son adolescence, comme quoi elle était loin d’être horrible et blablabla. Adriana se surprit à l’écouter jusqu’à la fin, sans l’interrompre une seule fois. Elle n’arrivait plus à dire un mot pour se défendre. A vrai dire, elle n’avait pas à se défendre. Son visage se tendit, ses yeux commencèrent à briller comme de petits diamants et ses lèvres tremblaient ne savant plus quoi dire une fois de plus. Adriana était tétanisée par l’abominable vérité qui surgissait des lèvres de Ruby Caldwell. Elle avait le cœur serré et la gorge glacée. Les mots, les menaces, les critiques et les cris n’en sortaient pas. Après les excuses sincères de Ruby, Adriana resta là, sans rien faire ni rien dire. Tout ce qu’elle avait envie de faire était de partir, de s’enfuir loin où tout le monde la laisserait tranquille avec ces foutues histoires de comportement et de leçons de vie. Elle savait qu’il fallait qu’elle dise quelque chose avant que Ruby ne lui demande ce qui n’allait pas. Mais elle n’arrivait non seulement pas à parler, ni à donner des arguments concrets, et encore moins à réfléchir. Sa respiration n’était plus régulière et on pouvait facilement sentir qu’elle n’était plus à son aise et qu’elle essayait de contrôlait ses tremblements de lèvres. Adriana allait ouvrir la bouche pour enfin s’exprimer mais il était trop tard, son visage était humide, tremblant, empli de tristesse. Cette toute autre fille était si fragile, douce et sensible qu’on avait du mal à croire qu’il s’agissait de la même personne. Le couloir était vide à présent car la sonnerie avait déjà retentit. Mais Adrie s’en fichait. Elle s’en fichait d’arriver en retard en cours, elle s’en fichait que des dizaines ou des centaines de personnes la voient pleurer, faible et sensible. Adriana avait du mal à réfléchir et à se concentrer sur ses prochaines paroles. Ses pleurs étaient tellement forts qu’elle en avait mal à la tête. Elle sortit un Kleenex de son sac en essayant du mieux qu’elle le pouvait de ne pas croiser le regard de Ruby. Elle essuya son visage mouillé en y laissant des traces de mascara. D’ailleurs, son gloss Victoria’s Secret n’avait pas tenu très longtemps. Son regard triste se transforma en un regard absent et froid. Ses pleurs diminuèrent. Elle put enfin se calmer en essayant de retrouver une respiration régulière et décida enfin à parler. Ce fut assez dur pour Adriana de l’admettre mais ses sentiments étaient bien plus puissants que sa raison et elle ne pouvait nier le fait que Ruby avait entièrement raison. « Tu as raison. », admit-elle d’une voix faiblarde et douce. Adrie s’était enfin ouverte à Ruby, malgré elle.
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Ruby Caldwell
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyDim 23 Déc - 23:50

La foule qui s'était amassée dans les couloirs manquait de faire suffoquer Ruby. Cette atmosphère pesante lui rappelait ses années passées dans son premier lycée, lorsque le simple fait de se trouver entourée lui donnait envie de prendre les jambes à son cou. Ici, parmi les visages inconnus des adolescents assistant à la scène, Ruby pouvait cerner toute la curiosité déplacée de chacun d'entre eux. Des regards de biais pour les plus subtils, des sourires en coin pour les autres. Certains restaient même postés bien en évidence devant elles, les bras croisés sur leur poitrine, attendant impatiemment la suite de la dispute. Une angoisse non maîtrisable s'empara de la brunette, partant de son cœur jusque dans son cerveau et redescendant progressivement dans chaque extrémités de ses membres. Si cela ne tenait qu'à elle, elle s'enfuirait par le hall d'entrée en laissant Adriana au milieu des rangées de casiers. Se donner en spectacle, c'était bien ce qu'elle détestait le plus. Rien à voir avec ses représentations à la chorale ou au Piano Bar qui étaient justifiées par ce qu'elle qualifiait de pulsions naturelles provoquées par sa passion pour la musique. Dans cette situation, elle était contrainte de dévoiler devant tout le monde sa personnalité, sans aucune alternative. La discrétion était l'un des principes les plus fondamentaux qu'elle s'était instaurée car c'était le seul moyen de lui éviter des ennuis. En y repensant, c'était pourtant elle qui était allée à la rencontre de la cheerleader. Elle ne pouvait alors s'en prendre qu'à elle-même si cette rencontre était devenue l'objet de toutes les attentions. Face à ce nouveau défi, seule la nouvelle Ruby était apte à gérer efficacement cette petite discorde et les « dommages collatéraux » qu'elle avait engendré. Regonflant ses poumons, elle se tourna vers les lycéens dans le but de leur lancer une réplique cinglante, agacée par le brouhaha incessant de leurs commérages. Seulement, elle n'eut pas le temps de lancer sa phrase que son interlocutrice pris le devant. La brunette posa des yeux interloqués sur Adriana, qui venait de réussir en un instant à faire taire toute l'assemblée. Admiratrice de cette autorité précoce, elle ne put s'empêcher de sourire et de l'encourager en insistant bien sur les répercussions que leur désobéissance aurait sur leur ego une fois que la jeune fille réglerait leur compte à chacun d'entre eux. L'étudiante repris soudain ses esprits, et l'horrible réalité lui revint brusquement. Pendant les cinq dernières minutes, elle n'avait fait que sermonner et critiquer la pom-pom girl. Pire que ça, elle avait profité de son plus grand âge pour enfin dire ses quatre vérités à une Cheerios, acte qu'elle n'aurait jamais osé faire lorsqu'elle portait encore l'uniforme bicolore. En fait, elle reprochait à la lycéenne toutes les mauvaises actions que les cheerleaders qu'elle avait connues avaient commises. Lui faire porter le chapeau était si simple, elle n'était plus une personne à part entière mais simplement une élève de Sue Sylvester comme les autres... seulement, Ruby avait oublié que la coach n'était plus la même, que six années étaient passées depuis, que le temps ne s'était pas figé et que malgré les apparences, McKinley n'était sans doute plus ce qu'il était. Pleine de remords, la jeune femme baissa le regard et commença à s'expliquer de manière moins agressive.

Pendant qu'elle s'excusait en tentant de rétablir une certaine cohérence entre la réalité et ses propos, le visage d'Adriana se décomposait progressivement. Ruby se mit à bafouiller, complètement déboussolée et alarmée. Elle tourna sa tête de tous les côtés, les paupières grandes ouvertes par la panique, avant de reposer son regard sur son interlocutrice qui semblait dévastée. Les lèvres de la cheerleaders se mirent à trembler, ses yeux à briller. La brunette avait réussi à anéantir en un instant toute la crédibilité de la fausse garce. Une larme commença à couler sur la joue de la lycéenne. Ruby n'avait jamais autant culpabilisé de toute sa vie. Elle essaya de bouger un membre en vain, pétrifiée par l'effroi, ne se reconnaissant pas. Elle n'avait jamais fait craquer personne lorsqu'elle s'emportait. Il fallait dire que les occasions étaient rares, et elle n'était pas du genre à s'attirer des problèmes. Réfléchissant à ce qu’elle devait faire dans ce genre de situation, elle chercha frénétiquement un mouchoir dans son sac à main mais au moment où elle en trouva un, elle remarqua qu'Adriana l'avait encore devancée. « Je suis vraiment désolée, vraiment, vraiment désolée. » répéta-t-elle, ne sachant quoi articuler. Le couloir était cette fois désert, tous les élèves étant en cours. L'étudiante n'y prêta pourtant pas attention, trop perturbée pour faire le lien entre l'absence de foule et le lycée. Elle tenta de remettre au clair ses pensées quand elle entendit la jeune fille prononcer quelque chose. Qu'elle avait raison. « Non, j’ai été trop loin. C’est ce lycée, j’ai l’impression que rien n’a changé depuis que je l’ai quitté. Pourtant, quelques améliorations n’auraient pas été de refus. » Ruby regarda autour d’elle, affichant un air contrit. En apparence, certes, rien n’était différent. Sans doute que si elle creusait plus en profondeur, elle se rendrait compte que les mentalités étaient également restée les mêmes. Seulement, elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, simplement apaiser les tensions qu’elle venait d’occasionner. « Je me suis montrée stupide à te juger sans réellement te connaître. Ça ne me ressemble pas, pardon. » Adriana continuait de sangloter silencieusement, mais elle s‘était arrêtée de pleurer. Attendrie, elle prit le bras de la pom-pom girl et l’attira vers elle. « Allez, viens là. » Elle l’enlaça doucement. Étrangement, le pressentiment qu’elle avait à son égard disparu. Le masque venait de tomber. « Tant que toi tu sais qui tu es, tu peux agir comme il te plait, et tu te contrefiches de ce que des pauvres filles comme moi peuvent te dire. Mais c’est quand même dommage que tous les lycéens de McKinley ne connaissent pas ta partie cachée. » Elle se défit de son étreinte, puis afficha un sourire en coin. « Je suis contente de voir que je ne me suis pas trompée sur toi. Tu m’as l’air bien sympathique en fait. Pourquoi est-ce que tu ne le montres pas plus que ça? Ne t’inquiètes pas, il n’y a pas de mauvaise réponse. »


Dernière édition par Ruby Caldwell le Ven 1 Fév - 23:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyDim 30 Déc - 16:30

COULOIRS DE MCKINLEY, 09H12 – Qui aurait pensé que seulement quelques minutes auparavant Adriana faisait sa crise d’adolescente rebelle en manque de popularité ? Personne. Car maintenant quiconque la voyait dirait qu’elle était aussi innocente qu’un agneau et ne ferait pas de mal à une mouche. Son maquillage était ruiné et la tristesse qui avait envahi son visage subsistait. Elle essayait de se calmer autant qu’elle le pouvait et séchait ses larmes, comme une enfant de 5 ans. Bien qu’elle ne supportait pas de fondre en larmes devant les gens, elle ne pouvait le contrôler et ça la mettait hors d’elle que les gens puissent voir à quel point elle pouvait être vulnérable. Parce que tout ce qu’elle voulait c’était que les gens puissent ne pas douter une seule seconde qu’elle était une jeune femme forte et puissante. Même si ce n’était absolument pas le cas, et elle devait voir la vérité en face. Elle n’était pas faite pour être femme fatale, elle était beaucoup trop fragile et frêle à l’intérieur. Ça se voyait d’ailleurs très bien lorsque Ruby essayait de lui mettre en évidence qu’elle passait à côté de ses années lycées. Il ne lui fallait qu’entendre des mots forts pour se mettre pleurer et casser cette carapace qui la détruisait. Rejeter sa vraie nature, c’était quelque chose qu’elle faisait au quotidien, dans le but de quoi ? De se faire des amies, d’être la plus populaire etc… Tout ce dont elle n’avait pas besoin pour être heureuse en fait. Parce que, il fallait se mettre à l’évidence… La popularité, la gloire, l’argent et tous ces artifices ne font pas le bonheur. Il suffisait qu’Adriana voit Sean pour se dire qu’elle était franchement pathétique et pitoyable à côté et qu’ellese surprenait à beaucoup l’aimait bien qu’il ne soit pas riche, ni célèbre. La seule chose qui lui fallait pour la réveiller de ce monde de strass et paillettes, dans lequel elle était prisonnière, était une bonne claque. Et elle était justement en train de se la prendre. Jusqu’à ce que Ruby se mette à s’excuser. Adriana venait de comprendre que ses larmes avaient peut être rendue Ruby un peu coupable de ses paroles un peu vives. N’entendant plus que les excuses de Ruby, la jeune mexicaine ne se sentit pas bien du tout et était complètement déstabilisé par la situation. « Tu n’as pas à t’excuser pour avoir dit la vérité. C’est vrai, je suis une garce au lycée alors si je dois en vouloir à quelqu’un, c’est bien à moi. », Expliqua Adriana, calmement. Maintenant qu’elles se sentaient toutes les deux coupables, elles allaient peut-être fondre en larmes ensemble, histoire de fonder une association des culpabilisés sanglotant de Lima. Ça n’avait pas l’air d’aller très loin tout ça.

Ruby était toujours en train de s’excuser, ce qui n’améliorait pas l’état de culpabilité d’Adriana, bien au contraire et selon elle, les mentalités de ce lycée avaient bien changé, en positif bien entendu. Ce n’était pas exactement l’avis d’Adriana. Pour elle, quelques soient les générations, il y aura toujours des personnes prêtes à rabaisser les autres et à les juger. Elle le savait car même si elle les redoutait, elle faisait partie de ces personnes odieuses. Elle avait complètement honte de l’avouer mais il fallait qu’elle regarde la vérité en face et qu’elle se mette à l’évidence qu’elle faisait partie des garces les plus populaires de Mc Kinley et que Rudy, non n’avait pas été rude ni cruelle dans ses propos, mais avait juste déballé l’abominable vérité. Adriana ne regrettait plus la présence de Ruby parce qu’elle aimait le fait que cette dernière soit là pour lui rappeler qui elle était vraiment. Adriana se surpris à accepter sans geindre le câlin et le soutien que lui offrait Ruby. A quoi bon refuser ? Ruby la soutenait, l’aidait et ça ne pourrait lui faire que du bien.
Ruby se détacha de l’étreinte d’Adriana et brisa le silence religieux qui pesait dans le couloir pour lui expliquer que tant qu’Adrie savait qui elle était, tout allait bien. Mais encore fallait-il savoir qui elle était vraiment ? Un petit être fragile, sage et innocent. « Ma partie cachée », gloussa-t-elle. Adriana voyait très bien ce que Ruby voulait dire derrière « sa partie cachée ». Se révéler, montrer son naturel reviendrait à changer beaucoup de chose y compris son rêve d’un jour être la reine de lycée. « As-tu déjà vu quelqu’un de sage, de fragile et sympathique être reine du lycée ? En ce qui me concerne, je n’en ai jamais vu. C’est bien pour ça, qu’abandonner l’idée d’un jour la devenir serait judicieux. N’est-ce pas ? Je me souviens de la raison pour laquelle je me suis engagée dans les Cheerios. C’était uniquement pour qu’on me laisse tranquille, pour que le lancé de slushi me soit épargné et pour que je me fasse un peu plus respecter. A la base, je voulais juste être populaire mais je crois que je suis tombée dans l’extrême à toujours vouloir en faire trop. », Avoua Adriana en se rendant compte de ce pourquoi elle en était là. Elle se moucha, effaça son gloss et détacha sa parfaite queue de cheval. « Je crois qu’il est temps pour moi d’arranger ça, de changer. » annonça-t-elle en s’ébouriffant les cheveux, chose qu’elle n’aurait jamais pu faire quelques minutes auparavant.
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MessageSujet: Re: 04. Confessions d'une fausse garce.   04. Confessions d'une fausse garce. EmptyLun 18 Fév - 23:34

Ruby ne parvenait toujours pas à réaliser à quel point elle avait manqué de tact en abordant ainsi Adriana, la réprimandant sur des choses qui la dépassaient complètement. Jamais l'idée de devenir reine du lycée ne lui avait traversé l'esprit, pas même lorsqu'elle faisait partie des cheerleader. Elle n'avait de ce fait pas eu recours à toutes sortes de stratagèmes qui lui auraient permis de gravir les rangs de l'échelle sociale. Porter l'uniforme bicolore avait déjà été assez déroutant. La principale raison qui l'avait poussée à rejoindre cette équipe était finalement une contrainte, celle de ne pas pouvoir faire partie d'une des chorales de McKinley. Ça avait pourtant toujours été son rêve. Chanter dans un Glee Club, participer aux différents championnats de la région, choisir les titres à interpréter en fonction de ses humeurs. Trouver un nouveau moyen d'expression qui lui aurait permis de dévoiler sa personnalité à cent pour cent. Elle savait que dans ce genre de groupe, les différences de chacun étaient mises à profit pour permettre aux jeunes chanteurs de s'accepter. Les principes des pom-pom girls, eux, étaient aux antipodes de ceux que tentaient d'inculquer les chorales. Plus encore, chaque sous-fifre de Sylvester devait être formé de la même matière, rentrer dans le même moule, être programmé de sorte que tous les lycéens le craignent et l'admire en même temps. Ces filles étaient éblouissantes et terrifiantes. De belles pommes rouges empoisonnées, aux couleurs de leur uniforme. Elles ne savaient réagir que de deux manières différentes: en attaquant ou en charmant. Certaines d'entre elles, cependant, parvenaient parfois à sortir de ces conventions, soit parce qu'elles possédaient une ou plusieurs imperfections, soit parce qu'elles n'étaient pas à leur place dans cette équipe, la coach n'ayant pas réussi à leur arracher leur âme. Ruby se classait dans les deux catégories. Sa timidité maladive ne l'avait jamais totalement quittée, l'empêchant quelques fois d'agir à sa guise parmi les Cheerios, et sa conscience – doublée d'un peu de gourmandise – lui avait toujours interdit de pratiquer le lancer de slushy. Elle était réputée comme étant la gentille cheerleader, celle qui n'avait rien à faire parmi les robots de l'armée Sylvester. Beaucoup des amis qu'elle s'était faits avaient été étonnés qu'elle tienne aussi longtemps. La jeune fille avait en fait craint de revivre le cauchemar de ses premières années lycée. Faire partie de l'équipe était l'assurance d'être respectée, même quand tout le monde savait qu'elle était plus innocente et douce qu'un agneau. Elle avait peut-être été la moins populaire de son équipe (ou en tout cas la plus discrète), mais elle avait eu ce qu'elle avait voulu: de la tranquillité. Chez les Cheerios plus que nulle part ailleurs, la moindre erreur pouvait se payer très cher. Ainsi, mieux valait se faire oublier. C'est pourquoi elle n'avait aucune leçon à donner à Adriana, laquelle ne vivant manifestement pas la même histoire. La brunette ignorait tout de ce qui se tramait dans la tête de la lycéenne lorsqu'elle traversait les couloirs de McKinley avec un air hautain, et compte tenu de la scène qui se déroulait devant elle, il allait être difficile de lui accorder beaucoup de crédibilité dans ce rôle désormais. Tentant de limiter les dégâts qu'avaient causées ses larmes en faisant couler son maquillage, la jeune fille semblait si fragile que Ruby osait à peine respirer, de peur de la faire tomber avec son souffle.

Elle tiqua. Le triste spectacle qui s'offrait à elle lui était familier. L'étudiante avait rarement été confronté à des situations susceptibles de faire ressortir sa sensibilité, et lorsque ç'avait été le cas, elle ne se rappelait pas l'avoir autant été qu'Adriana. Sauf peut-être une fois. Quelques mois après avoir quitté le lycée, face à son miroir, vêtue de cet uniforme qu'elle aurait dû ranger au fond d'un placard depuis longtemps. Elle s'était contemplée de longues minutes en essayant de reconnaître la Ruby qu'elle avait toujours été. La tâche n'avait pas été bien compliquée. Tous les efforts qu'elle avait fournis pour s'améliorer s'étaient révélés vains, si bien que le contraste entre la personne portant la tenue des cheerleaders et l'image qu'elle reflétait dans la glace était remarquable. N'ayant pas supporté cette vision, en colère contre elle-même, elle avait réduit en lambeau le dernier souvenir qu'elle avait gardé des années passées à McKinley, si « gracieusement » offert par la coach Sylvester. Si elle ne réagissait pas maintenant, il en adviendrait peut-être de même pour Adriana. Or, elle ne souhaitait à personne de vivre une crise d'identité pareille à la sienne. L'adolescente ne devait pas se perdre. Regrettant d'avoir été aussi directe, Ruby se confondaient en excuses, devant une jeune fille dévastée par les mots qu'elle venait de prononcer. Si elle avait su que cela engendrerait de telles conséquences, la jeune femme se serait contentée de faire le tour du lycée pour saluer ses anciens professeurs plutôt que de jouer les bonnes consciences. Bien qu'Adriana essayait de la déculpabiliser, elle savait bien qu'elle avait eu tort d'agir ainsi. C'est pourquoi elle se sentit obligée de la prendre dans ses bras, ce qui pouvait paraître déplacé dans ce contexte, mais il lui semblait nécessaire de briser le mur qu'elle avait bâti entre elles. Pour apaiser les tensions, et lui faire comprendre que malgré les apparences, elle ne lui voulait aucun mal. C'était du Ruby tout craché que de croire qu'il n'y avait qu'en étant réellement soi-même qu'on pouvait être heureux. Adriana semblait cependant vivre sa scolarité sans embûches grâce à son mode de conduite. C'était peut-être ce qu'il y avait de mieux pour sa réussite. Pourquoi fallait-il que la brunette rapporte tout à son propre cas? Chaque expérience est pourtant différente, étant vécue par des personnes différentes, possédant un état d'esprit différent. Adriana et elle étaient différentes, sans aucun doute. Alors que l'ex cheerleader avait considéré qu'être à l'arrière plan n'était pas une si mauvaise chose tant qu'elle n'avait pas de problèmes – d'où le port de l'uniforme rouge et blanc - , l'adolescente voyait les choses en grand.

Être reine du lycée. C'était bien le rêve de la majorité des pom-pom girls. En effet, il n'était même pas envisageable de le devenir en étant un lycéen lambda. La réputation se construisait sur les choix que l'on prenait lors de sa scolarité, et faire partie de l'équipe la plus adulée de McKinley était déjà un très bon début. En fait, il était même essentiel d'arborer les couleurs de l'établissement en se baladant en mini-jupe à volants dans les couloirs. Il s'agissait du meilleur moyen pour commencer à se faire remarquer. Ensuite, l'étape la plus décisive était d'adopter un comportement de parfaite garce. Qui oserait donner ses votes à n'importe qui en sachant qu'une seule des élèves de Sylvester pouvait rassembler une armée de footballers en un battement de cils? La crainte qu'elles inspiraient suffisait à mettre tout le lycée à leurs pieds. La personne élue pour être reine était en général celle qui inspirait le plus de terreur. Ruby se rappelait de cette Summer Davis, à qui elle n'avait jamais parlé alors qu'elles appartenaient au même groupe. En sa présence, elle avait toujours évité de paraître soumise pour ne pas être écrasée par la suite. Sur ce point, Adriana avait raison. La brunette n'avait jamais vu quelqu'un de vraiment sympathique accéder au trône. Alors pour ce qui était de fragile et sage, il valait mieux oublier. Elle comprenait les ambitions de la Cheerio. Le rêve de Ruby avait été d'intégrer une chorale. C'était chose faite. Adriana souhaitait être au sommet de la pyramide sociale et pour cela, elle n'avait pas d'autre alternative que de coller à l'image de la parfaite cheerleader. L'étudiante observa la jeune fille détacher sa queue de cheval, révélant une longue chevelure brune et soyeuse. Ne jamais abandonner ses rêves. « Qu'est-ce que tu fais? » Une nouvelle fois, la jeune femme secoua la tête. « Si ce que tu désirais réellement, c'était qu'on te laisse tranquille, alors j'imagine que tu as réussi. J'ai rejoins l'équipe pour les mêmes raisons, mais je pense qu'être épargnée des lancers de slushies était le seul véritable avantage. Maintenant, si tu veux réellement être la reine du lycée, ça ne sert à rien d'essayer de changer. S'il y a bien une chose que j'ai eu le temps de méditer, c'est qu'il ne faut jamais renoncer à ce que souhaite. Ça évite les frustrations.  » Elle haussa les épaules. « Même si ça implique d'être assez autoritaire. » Cet euphémisme la fit rire. À ce stade, ce n'était plus de l'autorité, mais du totalitarisme. En tournant la tête, elle s'aperçut que l'heure était assez avancée pour une lycéenne, un peu trop matinale pour l'étudiante qu'elle était. « Tu n'as pas cours? Je m'en voudrais de t'avoir fait louper quelques minutes de mathématiques ou autre matière tout aussi réjouissante. Tu devrais peut-être y aller. » Elle lui offrit son plus grand sourire et commença à se détourner de son interlocutrice pour se diriger vers la sortie. Le rendez-vous prévu passait à la trappe. « Moi, je pense que je vais retrouver mon lit, tu ne m'en veux pas? J'espère qu'on aura d'autres occasions de se croiser, je t'aime bien tout compte fait. » Elle lui lança un clin d’œil puis s'enfuie en claquant ses talons contre le carrelage collant du fait des nombreuses boissons glacées qui avaient dû être jetées. Pressée de quitter les lieux, elle attendit d'être hors du champs de vision d'Adriana pour accélérer son pas, courant presque jusque sa voiture. Ce qu'elle venait de vivre n'avait pas été vraiment agréable malgré la réconciliation entre les deux jeunes femmes. En le réalisant, et en se retournant vers McKinley, son cœur se mit à battre plus fort. Revenir ici avait été une erreur, et elle aurait dû se fier à son instinct en s'enfuyant avant même d'entrer dans l'établissement. Elle ne se jura qu'une chose et le prononça dans un souffle. « Plus jamais. »

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