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 04. I love the way you hate me

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MessageSujet: 04. I love the way you hate me   04. I love the way you hate me EmptyVen 20 Juil - 16:56

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I love the way you hate me

    Candice revoyait la vie en couleur. Le ciel était redevenu bleu, son vernis rouge pétant et sa robe préférée rose. Cependant, elle n’était pas dans le monde des Bisounours non plus. Elle ne résistait pas devant un verre de bière plein moussant sous ses yeux. Ni à un cachet d’ecstasy d’ailleurs – elle en vendait même pour des lycéens, difficile de résister à l’appel de la marchandise. Non, elle était à mille lieux du paradis. Seuls ses yeux l’étaient, le reste de son corps était en enfer. Elle avait perdu le contrôle depuis trop longtemps. Les signes du manque intempestifs la hantaient. Le plus gros problème, c’était qu’elle en était venue à détester encore plus ceux qui avaient une vie parfaite. Ces gens-là étaient déjà agaçants d’habitude. Généralement ils étaient assez reconnaissables : en couple avec des enfants beaux comme des dieux, aucun problème de dépendance et un cul béni par un curé tous les dimanches matins. Oui, Candice s’était mise à ne plus piffrer du tout les croyants. A vrai dire, elle était totalement athée et ne s’était jamais penchée sur la question de la religion, à part pour la critiquer bien sûr. Pour ça, elle avait son meilleur ami de toujours, Damon Moon, dont la famille était de tradition catholique si elle avait bien compris. En tout cas, sa frangine l’était et Candice ne pouvait pas se la voir en peinture non plus. C’était chimique : elles étaient faites pour se détester. Ce n’était quand même pas la faute de la jolie blonde si tout les séparait. De toute façon, Candice supprimait d’emblée les membres des Second Chances de ses relations amicales : ces gens-là n’étaient que des chanteurs de pacotille qui ne trouvait leur place que dans un lieu religieux. D’accord, elle les cherchait plus ou moins aussi puisqu’elle répondait aux provocations d’Ashandra. C’était plus fort qu’elle, donner le dernier mot à l’afro-américaine lui était insupportable. Trouver un terrain d’entente était très certainement impossible.

    Ce jour-là Candice avait fait plus ou moins nuit blanche – quelques moments de la soirée étaient flous, elle ne savait pas s’il s’agissait d’un effet de la drogue ou du sommeil. Néanmoins elle n’en était pas à sa première et elle ne ressentait pas la fatigue du tout malgré les cernes sombres sous ses yeux. La soirée avait été géniale : drogue et alcool à volonté, musique géniale, garçons mignons – être en couple n’empêchait pas de jeter un petit coup d’œil chez les autres de temps en temps, non ? –, tout était parfait jusque dans les moindres détails. Il faut dire que les petits riches de Lima ont les moyens de donner ce genre de « party » dans leurs immenses maisons. Elle s’était amusée jusqu’au lever du soleil. Là, tout le monde était rentré se coucher. Mais Candice avait bien bu et n’était pas fatiguée, elle ne se voyait pas dans ses draps dans l’immédiat. Comme tout le monde dormait à cette heure de la journée, la demoiselle bien alcoolisée fit le stock d’alcools forts dans une épicerie nocturne avant de se trouver une place dans le vieux quartier pour garer sa belle voiture de sport rouge. Enfin, une « place » était un terme un peu déplacé pour désigner la place devant l’église normalement réservée aux piétons. Comme elle avait du temps à tuer et rien à faire, elle mit l’autoradio à fond dans l’habitacle et se laissa entrainer par un CD des Maroon 5. Elle dansait toute seule sur Moves like jagger ou encore Misery sans se douter qu’on était dimanche matin et que quelques curieux fixaient sa voiture avec de grands yeux interrogateurs ou excédés. Mais lesquels étaient prêts à rater le début de la messe pour appeler la police ? Apparemment aucun puisqu’ils finirent par tous rentrer dans l’immense bâtisse non sans jeter un dernier coup d’œil dans sa direction.

    Une fois le CD fini, la blondinette regarda l’heure sur son autoradio. Bientôt la fin de la messe, déjà ! Les culs bénis allaient se ramener en troupeaux entiers et tenter de faire disparaitre sa voiture en priant dans leurs tenues de moines ! Contrairement à ce qu’on pouvait penser, Candice avait un peu dégrisé dans sa voiture et se sentait d’attaque à effectuer son ancien passe-temps favori : martyriser ! Elle cherchait de quoi évacuer la douleur qui causait sa dépression, et il s’avérait que rendre la vie dure aux autres était le moyen le plus efficace qu’elle avait trouvé. Elle reprenait ses vieux réflexes de lycéenne. A WMHS, on l’appelait mini-Sue en hommage à ses remarques, ses insultes et sa violence comparables à celles de Sue Sylvester, sa terrible coach. Midi approchait et Candice s’ennuyait à mourir. Elle décida de se trouver une occupation, à commencer par se dégourdir les jambes. Elle mit un CD de rap violent, du son informe qu’elle détestait mais qui avait curieusement l’air d’énerver les autres, à fond dans l’habitacle. Une sorte de « soupe musicale », un flot de paroles incompréhensibles et assourdissantes qui ne ressemblait à rien. Un gars lui avait offert son disque avant de disparaitre. Un « petit-ami » de seulement quelques jours, en somme.

    Vite ! Elle allait rater la sortie des croyants ! Elle sortit en laissant la portière grande ouverte afin que le bruit se propage bien jusqu’à l’église. Quelques minutes plus tard, les cloches sonnaient et les premiers croyants sortaient. Excitée et très loin d’être fatiguée, Candice se pencha pour prendre une poignée de graviers à ses pieds et les lança un à un sur eux. A cela s’accompagnaient des insultes hurlées sur ceux qui la regardaient, choqués de son comportement. A moins que ce ne soit à cause de sa robe noire et rose très, très courte. Ou à cause de son mascara qui avait un peu coulé.

    « Qu’est-ce que t’as vieille morue séchée ? Vas faire un lifting ! Et toi le nain ? Me dis pas que c’est ta taille normale ?! »

    La jeune femme riait et s’amusait comme une folle, même si elle aurait aimé que son Damon soit à ses côtés après cette fête mémorable. D’ailleurs, elle ne tarda pas à apercevoir Ashandra Moon, sa grande amie de toujours, sortir à son tour !

    « Hé ho ! Salut miss cul-cul ! »

    Candice était soudainement euphorique. Elle faisait de grands signes à Miss Moon pour attirer son attention … Et sa rage aussi.
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MessageSujet: Re: 04. I love the way you hate me   04. I love the way you hate me EmptySam 21 Juil - 18:04

Attrapant sa fine chaîne en or orné d’un petit médaillon en forme de colombe, Ashandra se redressa devant le miroir de sa coiffeuse. Le reflet qu’il lui renvoyait n’était pas beaucoup plus agréable que d’habitude pour elle, et pourtant elle avait rarement eu le teint aussi frais. Ces derniers temps, les choses avaient eu l’air de s’arranger dans sa vie. Le remariage de sa mère se préparait sans qu’elle ait à se mêler de leurs affaires, l’intégration de Willow à la famille s’était passée sans encombre, même l’absence de Damon n’était plus aussi lourde qu’avant. Son nouveau tuteur était indéniablement plus compétent que son ancienne professeur, les examens s’étaient bien passés à l’université, et elle avait réussi à remporter un des deux duos qui joueraient un rôle essentiel pour la prochaine compétition des Second Chances. Son visage était apaisé, elle se sentait profondément sereine dans le cocon de sa chambre à coucher qui n’avait que peu changé depuis l’époque du lycée. Rien ne semblait pouvoir l’atteindre. Relevant ses cheveux pour glisser le fermoir qu’elle venait de fermer sur sa nuque, elle considéra un instant la possibilité de les relever en un chignon qui mettrait en avant ses épaules fines. Ses mèches bouclées avaient poussé sans qu’elle ne s’en rende compte et lui tombaient à présent sur la poitrine sans ordre. Un passage chez le coiffeur allait bientôt s’imposer. Un bruit dans le couloir la fit sursauter et elle relâcha la masse brune sans y toucher. Deux épingles à cheveux suffiraient à faire tenir les mèches les plus rebelles derrière ses oreilles. Ajoutant une touche de rouge à lèvres très pâle à son maquillage discret, elle était enfin prête pour s’en aller à l’office du pasteur Hamilton, seule, tandis que le reste de la famille irait à Lafayette au sermon que son beau-père prononcerait et que Damon cuverait sa cuite de la veille on ne sait où. Pendant des années ç’avait été un rituel de famille que de se rendre à l’office du dimanche. Les Moon n’avaient jamais été de fervents croyants mais dans leur communauté à Des Moines, la religion jouait un rôle social essentiel que ses parents n’avaient jamais négligé. Puis quand son père avait eu des ennuis avec la justice et qu’ils s’étaient retrouvés sans rien, Dracy s’était tournée corps et âme vers la religion, entraînant avec elle sa fille. Dieu avait été la seule réponse vers laquelle se tourner quand tous leurs amis les avaient abandonnées, le seul salut possible dans ce destin qui allait de mal en pis malgré leur dévotion, le seul qui ne lui demande rien qu’elle soit incapable de donner. Jamais elle n’avait considéré sa religion comme un poids ou une contrainte, encore moins comme une source de punition. Et si l’insulte de “Cul-serré” allait bon train au lycée pour tous les membres du club de Chasteté, elle n’avait jamais fait de lien étroit entre son choix de chasteté après la grosse erreur qu’elle avait faite en cédant face à l’insistance de son petit-ami et son choix religieux. Elle n’était plus vierge de toute façon, et elle avait fini par accepter qu’elle n’en était pas plus souillée aux yeux de Dieu. Cassandra seule était dans la confidence, elle seule était en mesure de comprendre son attachement à la religion. Les gens pouvaient penser ce qu’ils voulaient d’elle, sa foi restait inébranlable. Un refuge assuré dans les moments difficiles et une source d’enseignement sur le comportement des êtres humains dans les moments de bonheur. Et les habitudes avaient eu beau changer, sa famille se diviser un peu plus pour se recomposer ensuite, elle était devenue une habituée de l’église du père de sa meilleure amie.

Un regard en coin vers l’horloge pendue au mur dans son dos lui indiqua qu’elle était déjà en retard. Ce ne serait pas cette fois qu’elle trouverait à s’asseoir à côté de Cassandra sur le premier rang. Depuis leur réconciliation, les choses n’aurait pas pu mieux se passer entre les deux amies, et Shandy avait réussi à ravaler une partie de sa jalousie maladive et dangereuse à l’égard de Christabella malgré sa récente intégration aux Second Chances. Tout allait bien. Elle essayait de s’en convaincre et de chasser les quelques ombres qui s’acharnaient sur le tableau de sa vie. Arrivée dans le vieux centre, elle se gara précipitamment sur le côté de l’église pour entrer discrètement par l’une des portes latérales. Manque de chance, celle qu’elle essaya était verrouillée, tout comme la suivante, la forçant à faire le tour pour pousser le petit battant à l’intérieur de l’imposante porte principale. Elle eut à peine le temps de jeter un coup d’œil à l’extérieur qu’elle se précipita à l’intérieur de la grande bâtisse de pierre en s’assurant malgré tout d’avoir éteint son téléphone portable. Une grosse heure plus tard, elle sortait ravie. Le sermon du pasteur avait une fois de plus été brillant. Elle n’avait bien sûr pas pu voir Cassandra qu’elle guetta un instant dans l’allée centrale, sans succès. Résignée à l’appeler plus tard dans la journée, elle sortit en même temps que le reste des fidèles et s’arrêta une seconde sur le parvis pour profiter des rayons du soleil qui réchauffait son visage malgré le froid hivernal. Néanmoins sa paix ne fut que de courte durée, même dans le caquètement des conversations alentour, ce fut surtout un horrible son grésillant hurlant des insanité qui attira son attention. Se dégageant de la foule qui stationnait à l’entrée en proférant de grandes vagues de protestation, elle put enfin voir une silhouette malheureusement familière jeter des pierres sur les paroissiens qui rentraient chez eux. Elle l’aurait reconnue entre toute. Et si elle n’avait pas pu voir son visage, cette horrible robe — qui tenait davantage du t-shirt à en juger par la quantité de tissu utilisée — aurait suffi à la mettre sur la piste. Candice Connell... La soi-disant meilleure amie de Damon, qu’elle tenait très largement pour responsable dans sa chute vers ce cycle infernal où il s’était enfermé. En une seconde, toute sa sérénité avait été balayée pour laisser place à une rage aveugle et elle s’approcha d’un pas furieux de la jeune femme qui riait à gorge déployée en la vouant venir.

«Qu’est-ce que tu es en train de faire au juste ?» Restant à une distance respectueuse d’elle et de sa voiture qui hurlait encore et toujours des morceaux de rap qui avaient été écrits par les compositeurs les moins doués et les plus vulgaires qui soient, elle se planta bras croisés sur sa route. Si Ashandra avait toujours les pire difficultés à parler calmement pour défendre ses idées, la colère avait au moins pour effet de délier sa langue de manière remarquable. «Tu n’as rien à faire là, si tu ne t’en vas pas très vite quelqu’un va appeler la police. Je te sais habituée de leurs cellules de dégrisement mais donnerais-tu aussi dans le criminel maintenant ?» vociféra-t-elle tant bien que mal au dessus de la musique. Son professeur de sport lui aurait probablement conseillé de garder son calme et de prendre une profonde inspiration pour ne pas répondre à la provocation, mais elle ne pouvait pas rester sans rien faire alors que cette horrible personne s’amusait à jeter des cailloux sur d’innocents passants.
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MessageSujet: Re: 04. I love the way you hate me   04. I love the way you hate me EmptyMar 24 Juil - 13:45

    La musique à fond, Candice forçait tout le monde à crier pour se faire entendre. Elle se faisait plus remarquer qu’une star de cinéma. Après tout, n‘était-ce pas ce qu’elle avait voulu, quelques années plus tôt ? Être comme Amy Winehouse, aussi talentueuse malgré ses addictions. La blondinette avait ce vieux rêve d’être connue, pas forcément pour ses chansons – elle se débrouillait pas mal mais pas de là à être exceptionnelle – mais juste pour le plaisir d’être reconnue dans la rue ou de signer des autographes. Faire partie d’une chorale, hors de question ! Jamais elle ne se serait inscrite dans ces clubs de loosers. Pourtant à présent elle le regrettait un peu : peut-être qu’elle aurait eu de véritables amis sur lesquels compter au lieu des Cheerios qui se tiraient dans les pattes. Le cheerleading était un domaine où on ne s’entraidait pas. On poussait les autres dans le fossé pour être la meilleure. Cette philosophie résumait la vie actuelle de Candice Connell : relève-toi et pousse ceux qui se moquent et qui s’opposent à toi de toutes tes forces.

    Ashandra Moon faisait évidemment partie de ces « opposants ». Elle et Cassandra formaient plus ou moins une coalition anti-Candice. Leur mission ? Mettre la meilleure amie de Damon hors d’état de nuire. La sœurette voulait sauver son frangin. Quel courage ! Comment ? Cela était encore flou dans la tête de Candice. Néanmoins celle-ci voyait d’un très mauvais œil les deux femmes. Elles étaient pires que les Second Chances, aussi difficile que cela puisse paraitre. Deux êtres sournois, maléfiques. Le diable réincarné en deux faux anges. Lorsque Candice vit Ashandra arriver en trombe, ses yeux sataniques plus tranchants que des poignards, elle s’apprêta à se battre. Aussi bien moralement que physiquement. Après tout, ses provocations n’étaient-elles pas déjà un appel à la guerre ? En tout cas, Ashan-shan l’aurait tuée sur place s’il n’y avait pas eu autant de témoins, pas de doute. Cette idée fit rire derechef Candice. La situation était très comique de son point de vue. Cette fille était la meilleure personne qui aurait pu protester contre le remue-ménage qu’elle causait.

    « Je m’occupe comme je peux. Y en a qui vont à l’église, moi je préfère humilier les autres. Chacun son truc. »

    Tout en parlant, Candice continuait de lancer ses petits cailloux avec une sorte de concentration afin de toucher un maximum de personnes. Elle visait les têtes, si possible, bien qu’elle soit en réalité très mauvaise tireuse – personne n’en reçu en pleine face. En tout cas, elle ne regardait même pas son interlocutrice, ce qui allait probablement excéder davantage celle-ci. Par-fait.

    « Parce que te parler c’est pas déjà criminel ? » répliqua-t-elle.

    Candice s’arrêta – elle avait lancé tous les cailloux qu’elle avait en main. Elle daigna enfin se tourner vers Ashan-démon, prête à en découdre avec Madame Zéro-défaut. Ce genre de filles, notre blondinette n’en faisait qu’une bouchée au lycée. Ce n’était pas maintenant que la fille timide allait changer la donne, bien qu’Ashandra soit bien trop en furie pour paraitre timide une seule seconde. Telle un fauve, Candice s’avança à pas de velours – bien que l’alcool encore présent dans ses veines lui fasse toujours tourner la tête – vers sa proie, de plus en plus énervée.

    « Ouais j’suis une habituée aux cellules de dégrisement, mais au moins ça prouve que je fais autre chose de ma vie que d’aller à l’église me faire bénir les fesses par un moine ! J’assume complètement ce que je fais. Qu’on appelle la police, j’y irai avec plaisir. Je préfère être une prisonnière régulière plutôt que la miss je-sais-tout que tu es ! »

    La violence avec laquelle elle avait craché ces mots ne pouvait tomber dans l’oreille d’un sourd. Ses yeux bleus verts affrontèrent ceux d’Ashandra avec une pointe de défi dans le regard. Finalement, elle tourna ses talons aiguilles dans le sens opposé et revint vers sa voiture, non pas pour baisser le son ou pour partir comme le lui avait si gentiment demandé Cul-serré, mais pour rejoindre son coffre. A l’intérieur, plusieurs bouteilles et canette d’alcool étaient couchées dans des cartons. Elle se baissa outrageusement, laissant presque voir sa culotte, histoire d’énerver un peu plus ses spectateurs et de choquer les plus sensibles. Elle en ressortit avec une petite bouteille de bière. D’un geste expert, elle la décapsula à mains nues et bu de grandes gorgées du nectar face à son ennemie satanique préférée. Après avoir vidé le tiers d’un seul coup, elle tendit la bouteille à Ashandra.

    « T’en veux ? Ah nan c’est vrai, pas l’droit. Ça pourrait trop te détendre, et alors bonjour les bêtises. »

    L’ancienne Cheerio partit d’un nouveau rire incontrôlable dû en très grande partie à l’alcool. Martyriser cette fille était un vrai plaisir !
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MessageSujet: Re: 04. I love the way you hate me   04. I love the way you hate me EmptySam 25 Aoû - 23:39

Ashandra n’avait gardé aucun souvenir de Candice à l’époque du lycée. Elle avait pourtant entendu dire qu’elle était à l’époque une des Cheerios de Sue Sylvester, et si son caractère n’avait pas changé, ce dont la jeune paroissienne ne doutait pas, elle avait dû faire partie de l’escouade de ses tortionnaires favorites au même titre que Santana Lopez. Humilier les autres. Voilà une activité qu’elle devait pratiquer depuis longtemps. Comme il était facile de s’en prendre à des faibles, à des innocents qui ne s’y attendent pas, de se moquer de tout sans craindre de représailles. Le sourire triomphant sur ses lèvres était insupportable. Comment pouvait-elle respire la joie de vivre alors qu’elle faisait du mal à de parfaits inconnus ? Quel plaisir sadique pouvait-elle en tirer ? Depuis qu’elle avait découvert l’univers décadent de ce maudit lycée de campagne, la jeune femme avait revu à la baisse son jugement sur la nature humaine. Elle avait toujours été naïve, et n’était pas totalement guérie de cette plaie qui lui avait attiré des ennuis plus souvent qu’à son tour, mais aujourd’hui au moins, elle savait répondre au sarcasme et s’armait de toute sa foi pour rendre les coups. Pas de sermons bien sûr, elle ne connaissait que trop la réaction de tous ces mécréants lorsqu’elle avait le malheur d’invoquer le seigneur : le rire, le mépris, la pitié. Elle refusait que Dieu soit mêlé à ses déboires avec des ignorants qui n’avaient rien d’autre que leur propre égoïsme dans la vie. Certains avaient parfois l’audace de lui jeter que la tolérance devait pourtant faire partie de ses valeurs et qu’elle se devait de les accepter tels qu’ils étaient : des brutes, des tricheurs, des menteurs. La blonde avait l’air si sûre d’elle, si sereine. L’estomac de la jeune femme se contractait sous le coup de la colère qui montait de plus en plus fort. Plus elle la regardait, plus elle la haïssait. Tout au fond de son cœur elle sentait cette rage aveugle qui ne demandait qu’à s’exprimer. Sa respiration se faisait haletante, son cœur battait à toute allure et le sang bouillant dans ses tempes assourdissait tous les bruits environnants. C’était d’autant plus frustrant qu’elle semblait être la seule atteinte. Depuis le début de leur altercation, Candice ne lui avait pas accordé plus d’un regard. Oh non, Ashandra ne méritait pas son attention. Elle était bien trop concentrée à jeter sa poignée de pierres sur les autres membres de la paroisse. Alors pourquoi prendre la peine de cracher son venin en la regardant droit dans les yeux ? Le faisait-elle exprès ? Cherchait-elle à la faire sortir de ses gonds ? L’afro-américaine savait que s’emporter serait lui donner ce qu’elle voulait, mais elle était incapable de se contrôler davantage. Sa nouvelle réplique lui fit se mordre le coin de la lèvre avec violence pour réprimer la vague d’imprécations qui montait dans sa gorge.

Enfin Candice s’était tournée vers elle. Pire, elle s’approchait à présent d’une allure titubante. Se redressant de tout son long, la jeune femme fronça le nez à l’odeur d’alcool qui collait encore à la jeune femme. Ce n’était pas une surprise. Une soirée passée à se noyer dans des verres sans fond de plus ou de moins, ce n’était sans doute rien pour le foie de cette horrible personne. Elle s’imaginait sans doute avoir la même prestance qu’auparavant. Qu’elle lui faisait aussi peur que lorsqu’elle était plaquée dos aux casiers dans la couloirs de McKinley. Mais elle se trompait lourdement ! L’assistante avait fait vœu de ne plus se laisser faire. Elle avait pris de l’assurance et des cours de self defense. Si par malheur elle en venait à poser ses sales pattes sur elle, elle la retournerait comme une crêpe ! Ou essayerait... L’emportement lui donnait sans doute plus d’espoir qu’elle n’aurait dû en avoir, et même sévèrement entamée par l’alcool qu’on pouvait renifler à distance, Candice avait l’air de tenir une certaine forme physique et sa robe fuchsia révélait des courbes maîtrisées. Déglutissant discrètement tandis que la blonde s’était relancée dans une tirade pleine de reproches, la paroissienne profita qu’elle tourne finalement les talons sans un mot de plus pour se jeter à sa suite. Il était hors de question qu’elle lui file entre les doigts alors qu’elle n’avait pas encore trouvé quoi répondre ! Il fallait qu’elle soit plus spontanée, et qu’elle arrête de vouloir contrôler toute ces émotions violentes qui la déchiraient. «Je...» balbutia-t-elle dans son dos lorsque Candice mit la main sur le coffre de sa voiture qui continuait à cracher un son cacophonique. «Je ne trouve pas qu’il y ait de quoi se vanter là-dedans ! Tu es ridicule à te donner en spectacle de la sorte ! Assumer, ça doit te faire une belle jambe quand on doit te ramasser inanimée dans la rue.» siffla-t-elle. Indifférente en apparence, comme toujours, la plantureuse blonde plongea tête la première dans le coffre pour en tirer une bouteille de plus pour arranger son haleine. La voyant ôter le bouchon métallique comme si elle ouvrait une bouteille d’eau, Ashandra sentit un frisson lui parcourir l’échine. Comment avait-elle pu en arriver là ? N’avait-elle personne pour s’occuper d’elle et la tirer de ce mauvais pas ? Damon renvoyait sûrement le même spectacle aux autres, et l’image qu’elle avait de son indéfectible compagne de beuverie la peina d’autant plus qu’elle imaginait ce que les autres pouvaient penser de son frère. Elle les trouvaient si misérables. Ils préféraient s’évertuer à jouer de la provocation pour souligner leur mal-être plutôt que de tendre la main pour demander de l’aide. Repoussant la bouteille avec violence, en renversant sur le sol au passage ce qui sembla rendre son interlocutrice hilare, Ashandra se recula d’un pas ou deux. «Les bêtises ? Tu trouves qu’agresser les gens en état d’ivresse relève de la bêtise ?» Le regard flou, elle s’approcha de la portière avant pour couper la radio qui continuait de crier à tue-tête sur le parvis de l’église. «Tu es complètement inconséquente Candice ! Il faut que tu te fasses soigner. On devrait t’envoyer en cure plutôt qu’en cellule.» Incapable de soutenir son regard plus longtemps, elle planta son regard au sol avant d’ajouter maladroitement : «Si tu n’étais pas là... Tu as une mauvaise influence sur les autres ! Tu corromps tous ceux que tu rencontres.»
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MessageSujet: Re: 04. I love the way you hate me   04. I love the way you hate me EmptyMer 12 Sep - 15:10

    L’amour et la haine sont des parents consanguins, dit un proverbe allemand. Des notions reprises sous toutes les coutures et vieilles comme le monde. Néanmoins, si l’on avait de fortes raisons de haïr, l’amour pouvait-il perdurer dans le même cœur ? Pouvaient-ils cohabiter en paix, en harmonie ? Certainement pas. En tout cas, Candice avait toujours jonglé entre ces deux sentiments sans jamais les mélanger : soit elle haïssait une personne, soit elle l’aimait de tout son être. Elle aimait son petit-ami et ses amis, aussi rares soient-ils. Elle haïssait Ashandra, cette fille démoniaque qui voulait lui retirer son plus grand soutien, celui grâce auquel elle était toujours en vie. Comment pouvait-on infliger cela à quelqu’un d’aussi vulnérable et instable qu’une personne en détresse ? En vérité, Candice voulait s’en sortir, secrètement et seule, comme une grande. Elle en était capable, elle le savait. Il fallait juste qu’elle s’y mette … un jour. Demain. La semaine prochaine.

    D’accord, notre blondinette manquait un peu de réelle volonté. Pourtant quand il s’agissait d’emmerder un maximum de personnes en un temps record, elle redoublait d’imagination. Être une garce, c’était dans ses veines. Dès le berceau, elle avait su mener tout le monde à la baguette, tantôt avec des pleurs, tantôt avec des sourires. Elle tenait sans doute cela de sa mère. Elle ne s’en souvenait plus : ses souvenirs d’elle s’effaçaient avec les temps. En tout cas, son père était bien trop gentil et naïf pour lui avoir donné le gène « peste professionnelle ». La preuve : il avait mis des années pour se rendre compte que sa fille faisait une dépression en partie à cause de lui et de sa nouvelle vie si parfaite. Bref, tout ça pour dire qu’elle prenait un plaisir inouï à torturer cette pauvre Achi-chi qui souffrait le martyr. On aurait pu l’appeler Sainte Ashandy tiens !

    Alors que Candice cherchait ses bouteilles de bière dans son coffre, elle entendit quelques protestations bégayées par-dessus la musique. A peine audibles. Candice décida de faire comme si elle n’avait rien entendu. Qu’avait-elle à répondre à ça ? Elle n’avait d’autre choix que d’assumer toujours et encore. Même si c’était tellement douloureux qu’elle préférait ne pas répliquer et laisser couler comme si de rien n’était. Elle se redressa et approuva d’un sourire satisfait les visages blêmes des puritains traumatisés par un string. Sourire qui se termina en rire franc lorsqu’Ashandragon repoussa sa bouteille comme si l’objet allait la mordre. La scène était tellement comique que Candice se retenait de pleurer. Trop beau pour être vrai : Ashandra Moon, élue miss « cucu-je-sais-tout », était presque male à l’aise devant elle. Elle aurait tout donné pour que cette scène dure une éternité tant elle était magnifique.

    « Non madame, je pensais à des bêtises plus … cochonnes. Si tu vois ce que je veux dire. »

    Un clin d’œil appuyé de lourds de sous-entendus. Miss Zéro-défaut alla éteindre l’autoradio sans en demander la permission, ce qui surprit légèrement Candice qui ne la pensait pas aussi culottée. On n’arrête pas le progrès ! Alors que la blondinette réfléchissait encore au sens du mot « inconséquente », sa rivale évoqua la cure de désintox, sujet de polémique chez la plupart des habitants de Lima la concernant. Elle était blonde, pas dupe. Les commérages allaient de bon train à son sujet.

    « Je ne te chanterais pas un remake de Rehab, si c’est ce que tu demandes. » répondit-elle, moqueuse.

    Candice leva les bras au ciel comme pour l’implorer. Elle savait que le sujet du frangin allait passer sur le tapis à un moment où à un autre. C’était toujours la même musique avec ces culs bénis : aide ton prochain, patati patata … Règles qu’ils n’exécutaient qu’en présence d’un curé ou qu’envers les personnes qu’ils appréciaient. Visiblement, Candice ne faisait partie d’aucune de ces situations.

    « Ca y est, vient le sujet de Damon ! Bizarrement je le sentais venir gros comme une montagne ! Tu sais quoi ? J’ai jamais forcé ton frère à faire quoi que ce soit. D’ailleurs, je l’ai rencontré après qu’il soit devenu comme moi pour ta gouverne. Je ne l’ai jamais influencé, au contraire. Je l’écoute, moi. »

    L’ancienne Cheerio plaça ses mains sur ses hanches, prête à en découdre avec la pseudo bonne-sœur. Encore. Evidemment, à chacun de leurs rencontres, l’ambiance était électrique et brûlante. Elles ameutaient tout le quartier avec leurs cris que la musique ne couvrait plus. Mais une fois le sujet de son meilleur ami abordé, la blondinette était prête à se briser les cordes vocales pour le défendre. Et pour plaidoyer sa cause par la même occasion.
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