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 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.

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MessageSujet: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyVen 31 Aoû - 21:58

Les lèvres entrouvertes, Gale laissa échapper un souffle imperceptible, matérialisé par l’épaisse buée qui recouvrit la vitre à quelques centimètres de son visage. De l’extérieur, il ne percevait que les lumières troubles des rues de Lima à travers la nuit, mais aussitôt que son regard errant parvenait à se concentrer sur l’une d’entre elles, il la perdait de vue, hors de portée. Il ne cherchait qu’un peu de chaleur pour se réchauffer, tout lui semblait si glacial ce soir. L’intérieur de la voiture dans laquelle il était assis (la sienne, de fait) n’était pas tellement plus réconfortant : ni le chauffage, ni la musique qui se réverbérait dans sa tête ne savait apaiser la douleur lancinante qui le martelait de l’intérieur. S’il s’était imaginé que marcher jusqu’à son véhicule, chancelant pitoyablement à chaque pas, était le plus dur à passer, il avait certainement sous-estimé le redoutable trajet en voiture. En réalité, il venait à peine de prendre conscience des effets de tout l’alcool qu’il avait ingurgité durant cette soirée.
Ça ne lui ressemblait pas ; il n’aimait pas l’alcool et à juste raison l’alcool ne l’aimait pas non plus. Il se sentait ridicule, terriblement débile et si chaque tremblement de la voiture sur la route ne menaçait pas de lui faire vider son estomac, il était persuadé qu’il essaierait de s’excuser—ou au moins de s’expliquer. A la place, il était recroquevillé sur le siège passager, le regard tourné vers le paysage extérieur défilant, à tenter de trouver la position la moins inconfortable possible.

La raison de cet excès inattendu de sa part n’était pas très difficile à dénicher : elle se trouvait à côté de lui, le volant dans les mains. Ecaterina, étonnamment en beauté malgré l’heure tardive, l’avait clairement fui comme la peste durant cette soirée sans qu’il ne sache pourquoi. Lorsque Charlie s’était échinée, quelques jours plus tôt, à lui faire promettre de venir à sa soirée d’anniversaire—commune avec celle d’un certain bouclé—Gale avait cru pouvoir arranger les choses entre la blondinette et lui. La situation était relativement tendue depuis le baiser langoureux et inattendu qu’ils s’étaient échangé, au détour d’un rayon de la librairie, si bien qu’ils ne s’étaient pas vraiment reparlé depuis : cette soirée, pleine d’invités, lui avait semblé comme l’occasion idéale de mettre les choses à plat, et peut-être même de ne plus continuer à renier l’évidence sur la vraie nature de leurs sentiments. Il était même prêt à passe outre le fait qu’elle n’avait pas voulu l’inviter.
Hélas, il s’était monté la tête, et même un peu trop. A la place de la conversation passionnée et détendue à laquelle il s’était attendu, il avait fait face à la pire des attitudes : l’indifférence la plus totale. Au début, il avait bêtement espéré un retournement de situation, en croyant que l’effervescence de la soirée et l’esprit de fête finiraient par les rapprocher d’une manière ou d’une autre, mais lorsqu’il avait aperçu la jeune femme s’isoler dans la salle de bains ou monter à l’étage sans même croiser son regard, il avait cessé de se bercer d’illusions. Il avait alors jeté son dévolu sur la seule qui avait accepté de l’écouter ce soir : la vasque à punch.

Les raisons qui avaient poussé Cat à le conduire chez lui lui échappaient totalement. A quoi bon le snober toute une soirée si c’est pour la terminer avec lui ? Avait-elle honte d’être aperçue avec lui ? Il avait naturellement refusé son offre, au départ, mais n’avait pas vraiment eut d’autre choix que céder lorsque les doigts fins et habiles de la blondinette s’étaient glissé dans la poche de son pantalon pour lui subtiliser ses clés. Il s’était donc résigné à la suivre, faisant tous les efforts du monde pour ne pas avoir à s’accrocher à son bras pour garder l’équilibre, et tous deux n’avaient pas échangé le moindre mot. Tout était très diffus dans sa tête, mais ça lui paraissait très clair : elle ne voulait plus qu’ils se voient, plus du tout.

L’effet inhibiteur de l’alcool était surprenant : Gale se rendait à l’évidence sans même subir des dommages collatéraux ou se tirailler l’esprit à trouver une solution. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à chasser ces idées noires—son regard brillant profitait de chaque zone d’ombre pour se braquer vers la jeune fille, concentrée sur sa conduite. Ça n’était pas à lui d’engager la discussion, au contraire. Après l’humiliation qu’il avait subi ce soir, face à tous les invités encore présents lors de son départ, il avait tous les droits de bouder la jeune femme. Il était certes responsable de leur baiser plus qu’amical qui avait mis un terme à leur petit tête à tête dans la libraire, mais il était prêt à s’excuser pour ça. Elle ne semblait même pas vouloir lui laisser sa chance—sinon, pourquoi avait-elle refusé de l’inviter ? Pourquoi l’avait-elle fait tout en sachant pertinemment qu’il finirait par apprendre l’existence de cette soirée d’une manière ou d’une autre ? Dans ces conditions, c’était difficile à savoir, et le silence ne faisait que l’enfoncer dans son semblant de réflexion.

« Pourquoi tu fais ça ? », lâcha-t-il avec une teinte de tristesse exagérée dans sa voix. Il aurait dû se taire mais sa raison semblait être dans le même état que le reste de son cerveau : terriblement embrouillée. « Moi je… je viens à cette soirée pour toi, même si je sais que tu voulais pas que je vienne—Pourquoi ? Je sais pas... mais, mais, je viens quand même… et toi, tu fais comme si j’existais pas. Hein, pourquoi ? », bafouilla-t-il sans tourner autour de pot, tout en faisant des geste vagues et peu coordonnés avec ses mains. « Tu veux plus être mon amie c’est ça, hein ? », chuchota-t-il, avant de rehausser le ton. « Ça tombe bien, moi non plus, na ! On fait pas des bisous à son ami comme ça, non non. (il fit non avec son index) Et comme tu ne m’aimes plus, bah… pfffff. Bah peut-être qu’on devrait plus se voir : toi tu te baladeras tranquillement et moi je t’espionnerai comme au lycée, siiiiii c’estçça qu’tu veux. » Parler n’arrangeait pas tellement son état mais c’était plus fort que lui. Lorsqu’il se sentit de nouveau nauséeux il fit une pause dans son monologue pour murmurer, avec douceur « ralentis, s’il te plaît ».


Dernière édition par Gale Hemmens le Mer 5 Sep - 1:01, édité 1 fois
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyDim 2 Sep - 23:07

Ecaterina avait négligé Gale toute la soirée. Pas par velléité de lui faire du mal, juste parce qu’elle était infiniment confuse de l’avoir fichu à la porte suite au baiser qu’ils avaient échangé à la librairie. Elle était au moins aussi fautive que lui, pourtant. Cat n’avait pas insisté pour l’éconduire, elle s’était laissé porter. Séduite par la perspective de recommencer l’histoire là où elle s’était arrêtée, elle s’était complètement abandonnée aux gestes de Gale. Après quelques minutes d’insouciance, elle avait repris le dessus sur l’euphorie qui l’avait enveloppée dès lors qu’il s’était approché d’elle. Elle avait tout stoppé nette, à bout de souffle, fiévreuse et frustrée, sachant pertinemment que ce n’était pas rationnel. Elle avait préféré tout gâcher au lieu de se précipiter et elle le regrettait. Depuis cette soirée, la jeune femme était sûre de ce à quoi elle aspirait, ne cessant d’y penser. Malheureusement, elle n’était pas assez courageuse pour se désencombrer d’un détail majeur : Seth. Tout ceci n’était pas la seule raison à sa tiédeur inattendue au cours de la soirée, néanmoins. Elle s’était aussi sentie prise au piège d’un cauchemar dont elle avait l’impression qu’elle ne se réveillerait jamais. Elle avait beau se dire que tout était différent, qu’elle était déterminée à ce que les choses changent, c’était toujours la même histoire qui se répétait. Elle se retrouvait au pied du mur, littéralement coincée entre Seth et Gale. Elle avait pourtant conclu avec Charlie qu’elles n’inviteraient pas ce dernier à la soirée, principalement pour qu’il ne se sente pas déstabilisé par la présence de l’autre personnage central de ce triangle amoureux qui la rendait cinglée. Ecaterina savait qu’ils ne s’entendaient pas tous les deux, ce n’était plus un secret. C’était déjà le cas bien avant que cette histoire de tromperie vienne rajouter un soupçon de haine entre eux. C’était viscéral et malgré que ce fût pénible à endosser, c’était en partie de sa faute. Inviter Gale à l’anniversaire du garçon avec qui elle l’avait trompé ? C’était de la provocation. Soucieuse de ne pas alourdir les tensions – de toutes natures qu’elles soient –, la blondinette avait pensé qu’il s’agissait de la meilleure décision à prendre que de ne pas inviter Gale. Même si elle avait besoin de sa présence plus que n’importe quoi d’autre et qu’ayant rompu le contact depuis des jours comme à chaque fois que les choses ne se passaient pas comme prévu entre eux, il lui manquait affreusement. Pour se déculpabiliser, Cat avait réussi à se convaincre qu’elle avait eu raison puisqu’il ne louperait rien d’exceptionnel de toute façon – cette fête ne valait pas qu’on se déplace pour y assister. Qu’elle fut donc la surprise de la blonde quand elle ouvrit la porte de chez elle et qu’elle se trouva face à Gale. Son cœur avait manqué une pulsation, ses mains étaient devenues moites puis elle avait ri comme une andouille. Ecaterina n’en voulait pas à Charlie de l’avoir convié. Elle avait fait ça, car il s’avérait qu’elle la connaissait bien. La déception de devoir sacrifier le jeune homme avait assombri ses traits, le soir où elles avaient décidé de la liste des invités. Voir Gale l’avait instantanément stimulée (dans tous les sens du terme, d’ailleurs), mais c’était avant qu’elle se souvienne que Seth était à quelques mètres à peine. Rattrapée par son malaise, Ecaterina avait donc préféré s’isoler et finalement, ça n’avait pas été une mauvaise chose.

Lorsqu’elle était descendue de l’étage, bien décidée à aller s’aérer la tête après sa discussion éprouvante avec Seth, Cat s’était pressée pour récupérer ses clefs de voiture. Elle avait tout de même pris le temps de se changer, passant un sweat bleu pastel ainsi qu’un short en jean emprunté à sa colocataire. Départie de sa robe ajustée, de ses chaussures qui parvenaient à peine à la grandir pour qu’elle atteigne la taille de Charlie, elle empoigna une veste quelconque accrochée au porte-manteau près de la porte. Prenant juste la peine d’emporter son téléphone portable, elle ne prévint personne, ne s’inquiétant même pas de la tournure que prenait la fête (sa fête, celle qu’elle avait organisée) qui continuait à battre son plein. Comme pour officialiser son acquittement-surprise, Cat avait besoin de se soustraire à la pagaille environnante, de se retrouver encore un peu seule avec elle-même. Et sans attendre davantage, elle sortit de la maison, laissant Seth derrière elle et scellant enfin l’évidence dans son esprit : Gale… Qu’elle rattrapa de justesse en refermant la porte, titubant à moitié en essayant de descendre la première marche de l’escalier.

Oui, Ecaterina l’avait ignoré toute la soirée. Mais dans le cas présent, on ne pouvait pas attendre d’elle qu’elle laisse le garçon qu’elle aimait se mettre en danger en reprenant le volant alors qu’il était dans un état piteux. Elle n’avait donc pas attendu son aval : elle avait pris les choses en main. Cat s’était intérieurement sommée d’être la plus intransigeante possible, utilisant toute la douceur qui l’incombait pour s’adresser à lui puis constatant que sa tactique ne fonctionnait pas, avait glissé ses doigts dans la poche du pantalon du jeune homme pour récupérer ses clefs – il avait ronchonné. Peut-être même qu’il la détestait désormais, assis à côté d’elle sur le siège passager. Cependant, il avait besoin d’elle. Gale avait bu, elle se doutait que ça avait quelque chose à voir avec elle. La façon dont il avait refusé qu’elle lui tienne la main pour l’aider l’avait mise sur la piste. C’était la première fois qu’il la repoussait aussi ouvertement. Ça lui avait fait du mal, elle avait failli fondre en larmes, mais finalement elle avait bien géré cette répulsion soudaine. Maintenant qu’elle avait le droit le plus total de se délecter de ces contacts physiques, il ne voulait plus d’elle – douce ironie. Les mains crispées sur le volant du véhicule, Cat lui lança un petit regard en biais. Elle ne l’avait jamais vu ivre, c’était perturbant. Aussi, elle n’émit aucun commentaire. Elle garda le silence, respectant le désir du blondinet qui visiblement n’était pas disposé à s’adresser à elle – il en avait le droit. Après tout, elle l’avait snobé, elle. Suivant sa route en respectant les limitations de vitesse, Ecaterina trouva soudain le silence dans la voiture trop pesant et se risqua à allumer l’autoradio : ”Your heart’s against my chest, your lips pressed to my neck, I’ve fallen for your eyes, but they don’t know me yet, and with a feeling I'll forget ; I’m in love now.” Elle voulut arrêter aussitôt la musique mais au lieu de ça, elle augmenta le volume. Elle pressa plusieurs boutons simultanément avec hâte, tapota vigoureusement avec sa paume pour qu’il s’arrête et après plusieurs tentatives désespérées, il s’éteignit. Elle n’eut même pas le temps de se réjouir d’avoir réussi à en venir à bout que de but en blanc, Gale lui demanda pourquoi elle faisait ça : Ecaterina savait de quoi il parlait, mais faisant jouer ses doigts endoloris autour du volant, elle compta sur le double sens de sa question pour ne pas aggraver son cas.

« Peut-être parce que prendre le volant quand on a bu, c’est interdit par la loi ? Je ne sais pas, Gale. Ça me semblait évident pourtant. » dit-elle avec dérision, le ton de sa voix restant cependant très doux, presque lointain. Absorbée par sa conduite, elle plissa les paupières pendant qu’elle arrêta lentement la voiture au feu tricolore et se calant dans son siège, elle soupira avant de tourner son joli minois fatigué vers lui « Et que tu vois, bizarrement, l’idée de te savoir avec un pied dans la tombe, ça me réjouit moyennement. » Elle le regarda une longue seconde sans ciller puis concentra de nouveau toute son attention sur le feu, toujours rouge. Elle s’apprêta à continuer mais fut coupée dans son élan par le principal intéressé qui tenait des propos décousus. Ecaterina avait déjà beaucoup pleuré ce soir. Elle se sentait épuisée malgré sa liberté recouvrée et quand ses paroles l’atteignirent, elle se sentit plus vulnérable que jamais si bien que ses yeux s’embuèrent, prise sur le fait. Démunie face à la vérité, elle reprit sa route et murmura, manifestement attristée « On en discutera demain, d’accord ? Tu as besoin de dormir. Je doute que tu sois en état et… » De nouveau, il l’interrompit. Cette fois-ci, elle tourna prestement la tête vers lui quand il parla du baiser, outrée. Dans le feu de l’action, elle posa une main sur sa propre poitrine, surveillant la route de profil, jouant du volant pour axer la voiture au milieu de la route « Oh, oh ! Bien sûûûûûûûûûûûr ! C’est toi qui oses me dire ça ! Qu’est-ce que j’étais censée faire, dis-moi ? Non, non, vas-y, Gale, ça m’intéresserait de le savoir. Tu sais, pour que je puisse agir en conséquence la prochaine fois que tu me sauteras dessus à moitié nu. » Par automatisme, elle glissa une longue mèche de cheveux derrière son oreille (elle dû s’y reprendre à trois fois pour réussir à la faire tenir avant d’abandonner la lutte), un peu agacée. Elle ricana avec amertume tout en lançant un regard dans son rétroviseur « T’as une trop haute opinion de moi. Jusqu’à preuve du contraire, je ne suis qu’une humaine comme toi. » Piquée dans son orgueil, Ecaterina retourna la tête face au pare-brise, pestant tout bas en vrillant à l’angle d’une rue. Elle fronça les sourcils et plus strictement, elle lui répondit « C’est pas ça que je veux et tu le sais, même si tu es rond comme une queue de pelle, crétin. » Elle pinça subitement les lèvres, soupira très fort en s’enfonçant tout doucement dans son siège « Désolée, c’est pas ce que je voulais dire. »

S’engageant sur le parking de la résidence de Gale, Cat se gara à la place où il avait l’habitude de stationner. Elle coupa le moteur tout en évita de croiser son regard quand il lui demanda de ralentir « Inutile, on est arrivé. », et sortit de la voiture dans la foulée. Elle regrettait de s’être emportée, surtout qu’elle n’avait qu’une envie : le prendre dans ses bras, lui dire que tout était clair et qu’elle était fixée. Cela dit, elle doutait vraiment que ça lui fasse quelque chose de le savoir, anesthésié par la boisson. Passant devant le pare-brise, elle tira sur les manches de sa veste et de son sweat pour se réchauffer les mains, se mordant les doigts d’avoir enfilé ce short stupide qui ne la protégeait pas du froid puis se posta près de la portière côté passager pour l’ouvrir. Dans un grand geste fluide, elle désigna la sortie avec sa main recouverte « Si monsieur veut bien se donner la peine de sortir. » lança-t-elle, la voix chevrotante à cause du froid. Elle ne le regarda toujours pas, préférant concentrer ses yeux larmoyants sur le ciel sombre. Gelant sur place, elle grelotta en trépignant quelques secondes avant de s’apercevoir que Gale ne bougeait pas d’un iota. Frigorifiée, Ecaterina s’impatienta alors. Elle lâcha brusquement la portière, roula des yeux et vint se pencher sur lui pour détacher sa ceinture de sécurité.
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyDim 23 Sep - 23:59

Inconsciemment, Gale avait prémédité cette situation actuelle des choses. Lorsque, complètement minable, il avait pris la sage décision de mettre un terme à sa beuverie pour aller se coucher, il avait simplement voulu s’isoler pour piquer un somme à l’arrière de sa voiture. Il ne fallait pas s’y méprendre : il était peut-être soul comme un pot, ça ne faisait pas de lui un imprudent pour autant. L’alcool avait plutôt pour effet de le rendre très loquace et de le pourvoir d’une franchise à toute épreuve—presque une aubaine, en somme. Ses talents de comédien l’avaient pourtant rattrapé aussitôt qu’il avait entendu la blondinette l’appeler pour s’enquérir de son état, et il n’avait pas résisté au plaisir de la titiller comme il avait pu. Tout en faisant mine de ne pas l’écouter, il s’était demandé à voix haute où il avait bien pu garer sa voiture un peu plus tôt : et avec brio, il avait fait mouche. Sans même la moindre once de culpabilité à l’idée d’avoir manigancé tout ça, il avait sagement suivi la jeune fille jusqu’à son véhicule, la mine renfrognée.
C’était ce qu’il voulait, au fond. Ne pas terminer cette soirée sur une note négative, sans savoir clairement à quoi s’en tenir. Ecaterina n’était pas venue vers lui durant cette soirée, il avait brillamment changé la donne, même s’il était trop tard. Il ne pouvait plus espérer parler sérieusement avec la jeune fille : son regard brillant, ses gestes peu coordonnés, son dialogue défait, tout le discréditait sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit. Une chose restait pourtant intacte : le pouvoir qu’exerçait Cat sur lui. C’était presque terrifiant.

Il s’en rendit compte à l’instant où la jeune fille répondit à ses attaques au cours de leur trajet : aussitôt qu’il l’entendit se défendre, un regret germa dans son esprit. C’était plus fort que lui, il détestait ça : il estimait qu’ils avaient eu assez de désaccords pour tout une vie (aussi ridicule que cela pût paraître), il ne souhaitait pas revenir sur ce terrain-là, surtout pas après leurs aveux respectifs—ils méritaient une trêve, à son sens. Il se garda donc de répondre quoi que ce soit de crainte d’aggraver son cas ou d’envenimer sans le vouloir la situation par ses propos grotesques. Au lieu de ça, il médita de toutes ses forces sur la dernière remarque de la jeune femme : qu’aurait-elle du faire, sinon céder à la tentation de son baiser ? Gale n’était pas sans savoir qu’une certaine attirance de la blondinette pour lui subsistait, mais à l’entendre se justifier, il était bien tenté de croire que celle-ci fût plus forte que dans ses pensées. C’était troublant, mais aussi réconfortant. Tellement réconfortant que, obnubilé par cette simple hypothèse, il ne se rendit même pas compte que le moteur était coupé ni que la jeune fille le sommait de descendre de la voiture depuis l’extérieur. C’est seulement à l’instant où il vit sa fine ombre s’approcher de lui pour l’obliger à sortir qu’il bondit hors de la voiture, pour atterrir dans les bras de la blondinette qu’il serra contre lui de toutes ses forces.

C’était une marque d’affection purement spontanée, inopinée mais dont il sentit le cruel besoin. Cela faisait plusieurs longues heures qu’ils s’ignoraient, réprimant tant bien que mal leur sempiternel besoin de contact physique, il ne fallait plus espérer qu’il continue ce petit jeu sadique avec lui-même. Le baiser qu’ils avaient échangé à la librairie était très clair pour le blondinet : il avait avoué à Cat que l’amitié dont il avait convenu ne lui suffisait pas, et que même si leur couple n’avait pas fonctionné, leur nouvelle relation purement platonique était tout aussi vouée à l’échec. Comme il n’était pas suffisamment idiot au point d’espérer un juste milieu, il préférait donc profiter de ce moment d’isolement tant qu’il en avait encore l’opportunité : ça n’était plus qu’une question de temps avant que la jeune fille décide de couper les ponts avec lui—et toute son ivresse n’estompait même pas son chagrin à une telle perspective. Elle ne le lui dirait pas ce soir, il en était convaincu. Et même si une part de lui le sommait de tirer profit de leur proximité pour tenter de lui faire changer d’avis, Gale ne s’en sentait pas le courage. Encore une fois, leurs disputes étaient trop pénibles pour en rajouter une couche. Alors, tentant avec difficulté de garder l’équilibre le plus longtemps possible, il enlaça ses gros bras autour d’elle, sans émettre le moindre son. « Je.. je, je veux pas que tu sois fâchée, Cat. » chuchota-t-il un poil trop haut vers son oreille tout en agitant ses bras pour la réchauffer. « Je suis venu à cette soirée pour te parler de (il fit une pause) du baiser et quand j’ai réalisé que tu voulais pas me voir, bah… ça m’a fait mal. Mais, mais j’ai compris pourquoi : on peut pas être ensemble, oui, j’ai compris. Je m’en doutais, quand tu m’as fichu à la porte de la librairie et que j’ai hésité à faire demi-tour pour t’embrasser encore une fois… Enfin, pas juste pour t’embrasser en fait, mais j’ai compris. On peut pas être ensemble, voilà. Alors, s’il te plaît, souris ». Il lui fit un baiser sur la joue puis détacha son torse de celui de Cat pour l’observer, face à face.« Tu es plus jolie quand tu souris », ajouta-t-il tout en lui caressant la joue du bout de son pouce.

C’était peut-être l’une des dernières fois qu’ils se parlaient, mais Gale fit un pas en arrière après avoir détaché son étreinte. Il valait mieux qu’ils se quittent maintenant. Du moins, c’est ce que son cerveau endolori lui criait : il n’était pas sûr de supporter cette perspective de rupture définitive bien longtemps, et refusait que Cat assiste à sa réaction lorsque les effets de l’alcool se seraient dissipés. « Je devrais pouvoir monter tout seul. Merci pour la promenade, Robertson » plaisanta-t-il d’une voix où perçait une soudaine tristesse. Malheureusement, ce spectacle de mélancolie s’écroula l’instant d’après ; le jeune homme, accélérant la cadence, trébucha sur un trou dans le sol. Il parvint à se rattraper sur une voiture voisine, plus surpris qu’effrayé. « Ouuuuuuuu pas ! Je crois que je suis un peu pété. Si ça ne te gêne pas de raccompagner une queue de pelle jusqu’à son domicile… ». Il émit un rire discret pour cacher un soudain vertige puis s’assit sur le sol, fixant d’une regard reconnaissant la jeune femme. « Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir voir en double, là-tout d'suite ».
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyLun 24 Sep - 17:05

Ecaterina était agacée. Pour une fois, sa colère n’était pas dirigée contre elle-même, mais contre Gale. Elle haïssait d’être obligée de lui en vouloir, il restait la seule personne qu’elle pardonnait sur le champ quand il y avait conflit entre eux. Aussi, à l’heure actuelle, elle avait du mal à embrasser la perspective de le gracier. Son jeu de renvoi de balle perpétuel l’épuisait. Ecaterina était lasse, étreignant la possibilité de baisser les bras et de le laisser filer tout simplement, gâchant sa liberté retrouvée ainsi que les efforts douloureux qu’il ignorait, mais qu’elle avait accomplis que pour une seule personne au cours des quatre dernières heures : lui. Elle était passée à un stade supérieur depuis longtemps, Cat ne se demandait plus à qui était la faute. Le fait que Gale donnait l’impression de la blâmer la blessait, car elle estimait que, malgré son cinéma pendant la fête (qui était justifié, il allait bientôt en être informé), elle n’était pas la seule responsable de leur situation. Elle comprenait néanmoins que sa comédie déroutante était la cause du nouveau leitmotiv de son poltron d’ex-petit ami, et parce que chassez le naturel, il revient au galop, elle s’en voulut. Brièvement, seulement. Parce que vexée par les derniers propos de Gale, elle préféra se montrer indifférente, puisqu’il apparaissait que la douceur n’était pas la meilleure méthode à adopter pour réussir à dompter le Hemmens ivre mort. Peut-être avait-elle tort dans cette histoire, la blondinette était prête à le concéder si elle en était persuadée, mais elle en avait assez de devoir toujours endosser le rôle de la méchante fille dans cette histoire sans fin, la coupe était pleine. S’impatientant face à un Gale amorphe, elle se pencha pour le libérer de sa ceinture, mais fut prise de court quand il s’extirpa de son siège pour l’emprisonner dans ses bras sécurisant, la serrant beaucoup trop fort en lui criant dans l’oreille. Sachant qu’il était inutile de résister, elle se recroquevilla dans ses bras avant de plaquer ses petits poings fermés sur son torse puis fronça les sourcils, posant son front tout contre ses mains glacées en tapotant sensiblement et à intervalles réguliers, sur les pectoraux du jeune homme. Elle aurait voulu le frapper plus fort. Pas pour lui faire mal, mais pour le contraindre d’arrêter de régurgiter des inepties. Secouée comme un prunier quand il s’aperçut qu’elle était transie de froid, il essaya de la réchauffer en frottant la paume de ses mains sur son sweat – alors que c’était aux jambes qu’elle avait froid, mais elle imaginait que de se faire asticoter les mollets en plein milieu d’un parking leur aurait valu de se faire coffrer pour exhibition –, Cat leva la tête pour le regarder, déploya ses doigts gelés sur sa poitrine en l’écoutant attentivement.

« T’es vraiment qu’un idiot. » affirma-t-elle du tac au tac, alarmée par ses dires. Ils ne pouvaient pas être ensemble ? Et pourquoi ? Son état d’ébriété lui fournissait une connexion haut débit avec la seigneur qui avait décrété par elle ne savait quelle loi divine que Gale Hemmens et Ecaterina Robertson ne devaient pas être ensemble ? Le bien de l’humanité dépendait-il des deux blonds ? Elle en doutait et encore, c’était un euphémisme. Son cas était plus grave qu’elle le pensait, s’était-il drogué ? Toujours était-il qu’elle s’en fichait pas mal. Le souffle chargé d’effluves d’alcool du blond lui parvenant en plein visage, Cat profita de cette perche tendue et recula la tête de quelques centimètres en fermant les yeux qui lui picotaient à cause de l’odeur « Et, mon dieu, ton haleine sent comme ma mère, Hemmens. T’es soûl comme un polonais ! Arrête de parler, ça t’évitera de dire n’importe quoi. J’ai jamais autant espéré que tu la fermes. Tu devrais boire plus souvent, ça nous éviterait des tas de problèmes. » Elle n’eut pas le temps de feinter le baiser qu’il lui déposa sur la joue. Elle l’essuya avec le dos de sa main, grimaça en ronchonnant puis repoussa Gale du bout des doigts, soupira quand il la complimenta et lui tapa vivement sur la main quand il voulut lui caresser le visage « Bas les pattes, ne profite pas de ton état. »

Elle était dure, mais il l’avait blessé et maintenant, ils étaient à égalité. Ecaterina n’avait pas l’esprit vengeur, elle en avait juste ras le bol de faire comme si tout ce qui se passait autour d’elle ne la touchait pas : leur rupture, leur amitié, leur baiser et le reste, ça la détruisait chaque jour un peu plus, il était peut-être temps qu’elle l’admette au lieu d’essayer de préserver le bon déroulement de l’ordre cosmique. Cela l’attristait de le voir dans cet état, elle ne pouvait pas dire le contraire. Ce garçon qu’elle avait devant elle, ce n’était pas le garçon qu’elle aimait. Il fut un temps, elle avait déploré son manque de communication. Ce soir, elle aurait préféré qu’il garde le silence plutôt qu’il se mette à déblatérer un tas de choses auxquelles il ne croyait même pas et qu’il regretterait une fois sobre. Le suivant du regard lorsqu’il la contourna, elle lui laissa deux secondes pour s’apercevoir qu’il avait besoin d’aide pour rejoindre son appartement et quand il trébucha, elle pencha la tête sur le côté (ce qui silencieusement signifiait « je l’aurais parié, imbécile. »), écarta les bras et le rejoignit à petits pas pour lui donner un coup de main. Elle sourit même à cause de sa phrase avant de lui tendre la main pour le hisser sur ses deux pieds avec bien du mal. Essoufflée, elle dégagea ses longs cheveux de son visage en soufflant sur ses mèches. Ecaterina ne savait pas exactement comment elle se débrouillerait pour l’emmener à bon port étant donné sa carrure, alors elle glissa le bras droit du jeune homme autour de ses frêles épaules, l’encercla avec son propre bras gauche à la taille et posa sa main droite sur son abdomen en tentant de le soutenir comme elle le pouvait. Faisant un premier pas, elle resserra son étreinte autour de la taille de Gale puis se dirigea vers la porte de l’immeuble, non sans mal.

Par miracle, ils arrivèrent devant l’ascenseur après de longues et périlleuses minutes. Gale était tombé deux fois sur un court trajet qui lui avait semblé durer des heures, emmenant Cat dans ses chutes et bien sûr, sous l’effet de l’alcool, ça l’avait fait se gausser comme un attardé mental. Il ne fallait pas attendre de lui qu’il s’inquiète de la condition de la blondinette alors qu’il était incapable d’épeler son prénom, et ça n’avait fait que la renfrogner davantage. Appuyant sur le bouton pour appeler l’ascenseur, Cat laissa Gale se redresser, lui lâchant la taille pour le laisser se dégourdir les jambes. Elle angoissait déjà à l’idée de se retrouver dans cette boîte qui montait et descendait, mais elle n’avait pas le choix et quand les portes s’ouvrirent, elle tira Gale par la manche de sa veste pour le faire entrer de force. Le silence était de mise, ça ne fit qu’accroître le sentiment d’enfermement de la jeune femme. Elle s’adossa à la paroi de l’ascenseur, attendit que Gale se choisisse un coin et changea aussitôt de place pour venir s’installer à côté de lui, rassurée par sa présence malgré le fait qu’il n’était pas vraiment lui. Nerveuse, la blonde regarda les portes se refermer avec appréhension et derechef, elle commença d’une traite :

« J’ai cru que si je t’invitais tu me détesterais parce que Seth était présent lui aussi. Je voulais t’inviter, on a décidé à la dernière minute de ne pas le faire pour éviter les drames, c’était anodin. Crois-moi, j’ai regretté. Si j’avais pu être exempté de cette fête, j’aurais choisi de passer la soirée avec toi. » Elle fixa son regard sur le décompte des étages, accélérant son débit de parole pour être certaine de terminer quand la cabine s’arrêterait. Une fois qu’elle sortirait de cette prison étroite, le stress engrangé par sa peur des espaces clos se dissiperait et l’adrénaline partirait avec le reste. Ecaterina ne pouvait pas laisser passer cette occasion de s’expliquer en long en large et en travers. C’était sa chance, elle devait la saisir « Pour le baiser, c’est une autre histoire. Je veux que ça fonctionne entre nous, j’ai pas envie de brûler les étapes comme la première fois. Sauf que si toi t’as compris qu’on ne devait pas être ensemble, moi j’ai compris qu’on ne serait jamais amis, tout simplement parce qu’on ne l’a jamais été, Gale. Je suis tombée amoureuse de toi la première fois que je t’ai vu, t’as jamais été mon ami. C’est compliqué de trouver un juste milieu : faire semblant d’être ami, se laisser du temps… j’en ai assez de mentir. A toi, à moi, à tout le monde. » Cat releva succinctement les pupilles, lança une œillade rapide au miroir en face d’eux, cherchant le regard de Gale à travers leur reflet. Elle secoua la tête, faisant virevolter les mèches indisciplinées qui encadraient son visage. Ne ralentissant pas le rythme, gardant toujours un œil sur le décompte des étages, elle reprit en toute connaissance de cause « Tu te souviens il y a cinq ans, quand je t’ai dit que j’étais prête à croire au destin ? Ça n’a jamais été aussi vrai. Il n’y a pas de hasard, Gale. Si les choses se passent de cette façon, c’est qu’il y a une raison. Et je suis désolée, si je… » Ses pupilles coulèrent un regard au décompte, il ne lui restait plus beaucoup de temps et déroutée par la vitesse à laquelle les choses s’étaient enchaînées, elle perdit pied et se décolla précipitamment du mur pour rejoindre celui d’en face, une main posée sur son front moite. Elle n’avait plus froid, seule la détermination animait ses traits fins alors que son cœur, lui, menaçait d’exploser. Cat émit un petit rire de façade, ferma les yeux en opinant, incommodée « Ouah, je sais même pas pourquoi je me justifie. De toute façon, tu ne t’en souviendras même plus demain matin et j’aurais plus le courage de te servir le même discours, tout ça n’aura servi à rien. » Elle s’adossa contre la surface froide, baissa sa main qu’elle posa sur son ventre en même temps que son talon droit sur le miroir et planta son regard droit dans celui de Gale – sans ciller ne serait-ce qu’une seule fois « L’alcool agit comme un sérum de vérité donc j’imagine que ce que t’as dit tout à l’heure sur ta prise de conscience soudaine, c’est ce que tu penses vraiment. C’est bien, au moins, on est fixé. Par contre, ne compte pas sur moi pour renoncer… » Le « ding » de l’ascenseur sonna la fin du voyage, ne lui laissant pas le temps de conclure. Ecaterina regarda Gale une longue seconde encore. Elle s’autorisa à détailler les traits de son visage, mais ne se laissa pas distraire, elle ne devait pas faillir à son objectif. Poussant avec ses omoplates sur le miroir pour se relever et s’en décoller, elle ne le lâcha pas du regard, renchérissant une toute dernière fois « T’es prévenu. », puis sortit de la cabine d’ascenseur en fermant fort les paupières. Soufflant très doucement par la bouche, elle apaisa son cœur et sa respiration.
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptySam 29 Sep - 18:30

Le quasi heurt de Gale contre le capot du véhicule le fit quelque peu redescendre sur terre. Sonné, il prit pleinement conscience que le spectacle qu’il offrait depuis quelques minutes à la jeune femme (depuis qu’il avait eu le malheur d’ouvrir la bouche, à vrai dire) ne faisait que le ridiculiser encore davantage. Même ce câlin, témoignage apprécié de toute l’affection qu’il lui portait, semblait avoir dégouté la blondinette, dont le regard consterné en disait long. C’était la toute première fois qu’elle le repoussait si ouvertement, et toute son ivresse ne suffisait pas à noyer la peine qu’il ressentit à ce constat. Son opinion était la seule dont il se souciait vraiment : il l’avait déçue et il ne manquait sans doute plus qu’il gerbe sur place pour compléter ce misérable tableau et la répugner définitivement. Aussi se promit-il de tenir sa langue, tout en essayant vainement de reprendre bonne contenance. Laissant le bras fin de la jeune fille l’entourer par la taille de tout son long, il n’entreprit aucun geste équivoque et sans même risquer le moindre regard en biais, il se remit à marcher pour mettre un terme à sa déchéance. L’exercice, plus périlleux que prévu, s’interrompit après quelques mésaventures lorsqu’ils pénétrèrent dans l’étroite cabine d’ascenseur, lieu qui ne manqua pas de faire ressurgir quelques souvenirs chez le jeune homme. La dernière fois qu’il avait pris cet ascenseur, une bagarre plutôt violente avait éclaté entre son voisin de palier et lui.

Le blondinet se souvenait très bien quelle raison l’avait poussé à ne pas en parler à la blondinette : savoir que leurs désaccords les avaient conduit à en venir aux mains l’aurait profondément blessée, ça ne faisait aucun doute. Mais Gale était fatigué de devoir jouer à ça ; il n’avait pas fallu attendre cette soirée et ses déboires avec le punch pour qu’il le réalise. Il aimait Cat plus que personne, et pourtant il restait des éléments de sa vie qu’il n’avait jamais vraiment partagé avec elle—ça dépassait cette altercation. De tout ça, il n’en voulait plus. C’était peut-être même cette raison qui l’avait conduit à accepter l’invitation de Charlie : son plan pour changer les choses avait lamentablement échoué, au moins autant que lui. Mais ses intentions n’avaient pas disparu, ses pensées embrouillées lui dictaient simplement de ne pas s’étendre, pas dans son état. La vraie raison de son départ de Vernon, la peine qu’il éprouvait encore au souvenir de sa mère, c’était une partie de lui qu’il voulait partager avec Cat—pas parce que son amour le lui obligeait, mais parce qu’il le voulait vraiment. Ce besoin s’était fait ressentir après leur baiser à la librairie, où il avait compris ce qu’elle avait voulu lui dire au cours de leur déchirante rupture. Il en demandait toujours sans en donner en échange, même si on ne pouvait pas directement lui imputer ça, il avait perdu de vue l’essentiel d’une relation sérieuse. Les confidences d’Ecaterina concernant son enfance l’avaient beaucoup touché, mais parce que le jeu des confidences était encore bien obscur pour lui, il avait oublié que ça n’était pas à sens unique. Il reconnaissait ses torts, sans doute aurait-il dû le prouver à la jeune femme pour montrer sa volonté de mieux faire plutôt que se donner en spectacle mais il était trop tard. Il faudrait attendre qu’il retrouve pleinement ses sens, si toutefois Ecaterina était disposée à lui reparler un jour.

Cette dernière profita du calme de leur ascension pour s’expliquer, et Gale retenu par l’angle de la cabine, l’écouta avec attention, posant ses yeux embrumés sur un point fixe pour ne pas l’observer d’un regard mal interprété. Elle se justifia concernant cette soirée en lui avouant pourquoi elle avait cru bon de ne pas l’inviter. Il ne lui en voulait pas vraiment, même s’il pensait toujours qu’elle aurait dû lui en parler avant—c’était plus ce non-dialogue que cette non-invitation qui l’avait blessé, il aurait conçu ne pas être à sa place à cette fête si elle lui avait parlé. Mais elle avait agi pour son bien, il ne pouvait pas le lui enlever, et cette attention le touchait—elle était toujours très délicate avec lui.
Ses propos suivants titillèrent tout autant son attention. Elle s’étendit sur leur baiser, ses allusions provoquant quelques bonds dans la poitrine du jeune homme en apparence calme, en précisant qu’elle n’avait jamais cru en leur amitié, qu’elle était tombée amoureuse de lui depuis la toute première fois qu’ils s’étaient vus—sur cette précision inattendue il ne put s’empêcher de tourner la tête vers elle, arrêté par son regard cyan qu’il croisa dans le miroir face à eux. Que devait-il en conclure ? Tout était beaucoup trop confus dans son esprit pour qu’il espère le savoir mais curieusement, il se sentait beaucoup mieux. Toujours aussi vaseux et désordonné mais il allait mieux : elle se trompait, son égo démesuré d’ivrogne lui confirmait qu’il s’en souviendrait, que ça ne faisait aucune doute. Puis d’un coup, le ding de l’ascenseur résonna dans ses oreilles, réveillant la douleur aigüe qui lui martelait le cerveau.

Ecaterina le conduisit jusqu’à sa porte en le guidant simplement par la taille et ouvrit la serrure d’une main agile ; tous deux s’engouffrèrent dans l’appartement où résidait un calme plat. Volontairement, Gale ne répondit rien aux paroles de la jeune fille et après avoir ôté ses chaussures à l’entrée, il traîna tout seul jusqu’au canapé pour poser son postérieur sur le dossier. Une fois l’équilibre assuré, il se frotta les yeux qui, aussitôt que ses paupières se rouvrirent, virent lire l’horloge numérique du frigidaire, pile en face de lui dans l’obscurité de la cuisine. 33H. Trois heures, il devait être trois heures. « Je vais aller faire dodo », lança-t-il comme s’il se parlait à lui-même, puis tournant son visage vers la jeune fille postée à l’entrée–comme prête à repartir—il ajouta « m… merci pour ça. Je. Je n’sais pas comment j’aurais fait. Merci ». Il ne savait pas quoi dire d’autre, et préférait ne pas s’appesantir au risque d’aggraver son cas. Ses yeux restèrent plongés sur Cat ; sa vision était altérée, mais il savait très bien qu’elle était aussi fatiguée que lui–ils n’étaient pas très doués pour rester éveillés tard. Titubant donc jusqu’à la table du salon, il plongea presque dessus pour attraper de sa main les clés de la voiture qu’elle venait d’y poser. Il sentit l’incompréhension monter et s’expliqua avant d’avoir affaire aux remontrances « hors de question que tu reprennes le volant ce soir, tu tombes de fatigue. Même moi je le vois », dit-il en prenant un air ridiculement sérieux (ses gestes le contredisaient). « Tu vois, ajouta-t-il avec un sourire satisfait comme si l’affaire était dans le sac tout en agitant les clés face à lui, chacun son tour ! ». Mais comme il s’y attendait, la blondinette eut son mot à dire. Il ne se démonta pas et posant une main sur la table pour regagner l’équilibre il poursuivit, plus doux : « Finn n’est pas là. Je peux dormir sur le canapé et toi dans ma chambre. S… S’il te plait, repose-toi juste un peu, même s’tu veux pas rester toute la nuit. S’il te plait ! ». Et sans même attendre sa sentence, il s’en alla dans la salle de bains, clés en poche.

Arrivé tant bien que mal jusqu’au robinet qu’il ouvrit, Gale plongea sa tête sous l’eau froide dans l’espoir de regagner un semblant de lucidité. Au moment où il ferma l’eau, il crut entendre des pas se diriger vers le couloir sans s’arrêter à sa porte : il semblait que Cat avait finalement accepté son offre. Ou plutôt, rejeté l’idée de le contredire. Et il comprit rapidement pourquoi ; en relevant sa tête, il aperçut son reflet dans le miroir : ses yeux rouges, soulignés de cernes, lui donnaient des allures de junkie en manque de drogue. Ses lèvres, bleuies par le froid, n’arrangeaient pas tellement la donne. Frottant de toutes ses forces la serviette sur ses cheveux mouillés, il la laissa pendre sur son crâne un petit moment, coupant court à cette affreuse découverte. Mais qu’est-ce que t’as fait ? se demanda-t-il. La tignasse rincée, il sortit de la salle de bains en traînant des pieds pour venir s’échouer sur le canapé, vidé de toute force. Il ne se demandait pas vraiment pourquoi Cat n’avait pas pris la peine de venir lui souhaiter bonne nuit ; il ne le méritait pas. Avec ce qu’il lui avait fait subir ce soir, il méritait même qu’elle s’échappe le lendemain matin très tôt sans même prendre la peine de le réveiller. De toute manière, il était trop tard pour y réfléchir—il entreprit de s’endormir pour de bon. A l’instant où ses paupières se fermèrent, il entendit un bruit sourd très bref émaner du compteur électrique. Le courant venait de sauter.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyDim 30 Sep - 16:47

Ecaterina prétendait ne pas savoir pourquoi elle avait choisi cette occasion précise pour tout déballer sans même prendre le temps de respirer. En réalité, elle en avait pleinement conscience. Sa panique évidente à l’idée de prendre l’ascenseur n’était pas la seule raison, c’était bien plus vicieux que ça. Comme elle l’avait si bien dit avant que l’ascenseur ne s’arrête, aux vues de l’état de Gale, il ne se souviendrait plus de rien le lendemain matin. En fait, elle l’espérait. Cette possibilité avait concrètement poussé la blondinette à jouer cartes sur table sans craindre de passer pour une sombre idiote amoureuse – bien qu’en présence du jeune homme, elle avait toujours l’impression de passer pour une arriérée dégoulinante de mièvrerie tant il exerçait un pouvoir manifeste sur elle. Elle avait beau être en paix avec ce qu’elle ressentait, être sûre et déterminée, Cat avait encore du mal avec le fait de devoir épiloguer en expliquant à son ex-petit ami qu’elle avait parlé avec Seth au cours de la soirée, que leur histoire était officiellement terminée, qu’elle avait fait son choix et que cette fois, elle était toute à Gale s’il voulait encore bien d’elle. Tout simplement parce que ça serait aussi admettre qu’il y avait eu un moment où elle avait douté et que, contrairement à ce qu’elle avait dit plus d’une fois au jeune homme en affirmant qu’il n’y avait aucune compétition entre lui et Seth, oui, il y avait bien eu un choix à faire et qu’elle s’était enfin décidée pour le bien de tous, sans regret. Le souffle court, Ecaterina fit quelques pas en sortant de la cabine d’ascenseur, ne sachant pas à quoi s’attendre. Gale aurait eu toutes les raisons du monde pour s’énerver ou mal prendre tout ce qu’elle venait de lui dire, surtout dans son état. Cat était prête à assumer les conséquences de ses propos. Aussi, ce qu’elle venait d’annoncer ne collait pas avec l’attitude qu’elle avait eue au cours de la soirée, et même suite au baiser qu’ils avaient échangé à la librairie. Elle s’en apercevait, en était profondément désolée, mais s’il y avait bien quelqu’un qui s’était perdu au cours de ces dernières semaines, c’était bien elle. En mettant les pendules à l’heure avec Seth puis avec Gale, elle aspirait à se retrouver elle aussi. La fille pleine de principes, droite et incapable de faire du mal à quiconque lui manquait ; l’ancien elle n’était pas si pire, finalement. Elle comptait sur Gale pour l’aider à la retrouver, encore fallait-il qu’il consente à la soutenir. Suspendu aux lèvres du jeune homme sans en avoir l’air, Ecaterina s’attendait au moins à ce qu’il réagisse, qu’il grogne ou qu’il lui demande de partir, mais rien de tout ça ne se déroula. Elle le vit juste reprendre sa route en direction de son appartement et aussitôt, s’inquiéta de nouveau de sa démarche bancale. Elle n’eut même pas le temps de reprendre ses esprits pour retrouver bonne contenance suite à son angoisse, qu’elle prit sur elle pour venir l’aider à avancer, s’agrippant pour la énième fois à sa taille pour qu’il ne tombe pas.

Peut-être que Finn était à l’intérieur, profitant de l’absence de son colocataire pour vaquer à ses occupations minables du week-end, elle n’en savait rien et visiblement, elle n’en avait que faire. Néanmoins, elle vérifia si la porte n’était pas déjà ouverte, souhaitant s’éviter des manœuvres pénibles, puis constatant qu’elle ne l’était pas, brandit le trousseau de clefs de Gale qu’elle avait glissée dans la poche de son sweat pour déverrouiller la porte. Elle l’ouvrit et le laissa entrer de lui-même dans l’appartement. Elle lui emboîta le pas, appréciant la douce chaleur de la pièce, elle voulait s’assurer que tout irait bien pour lui. Ecaterina avait beau être décontenancée par l’état dans lequel il était, il n’en restait pas moins la personne la plus importante à ses yeux. S’il avait besoin d’elle encore quelques minutes, elle accepterait de rester, au moins jusqu’à ce qu’il s’endorme, histoire d’avoir bonne conscience et agir en amie, puisque c’était ce qu’ils étaient, d’après les rumeurs. Mais son silence lui soufflait qu’il ne voulait pas qu’elle reste, elle se prépara donc mentalement à quitter, péniblement, mais sûrement, les lieux. Dehors, il faisait froid, elle le savait. Elle était venue jusqu’ici avec la voiture de Gale, elle devrait logiquement rentrer à pied, c’était un détail auquel elle n’avait pas songé, épuisée et troublée. Au pire, elle appellerait un taxi. Avant de partir, ses yeux se glissèrent sur le bloc de post-it posé sur la table de salon. Lançant un regard fugace à Gale, elle opina du chef lorsqu’il lui annonça qu’il allait dormir – sage décision. Elle s’approcha de la table, posa les clefs dessus pour avoir les mains libres, ayant dans l’optique de laisser un petit mot à Finn. Cat s’agenouilla, attrapa le stylo près du papier pour rédiger quelques lignes, n’écoutant que d’une oreille les propos décousus de son ex-petit ami.

« Avant d’aller dormir, tu devrais manger quelque chose. Si je devais retenir une chose de l’éducation que ma mère m’a fournie, c’est qu’il faut éponger l’alcool avant d’envisager de décuver. » Elle posa son dernier point près de sa formule de politesse, inspira une bouffée d’air qui n’apaisa en rien les différents sentiments qui lui tordaient l’estomac puis se leva, redressant son visage marqué par la fatigue tout en clignant des yeux quand il la remercia « Tu aurais fait la même chose pour moi, non ? » Cat n’attendait pas de réponse, elle était bien trop occupée à imaginer les rôles inversés. Un sourire furtif pointa : elle avait vraiment bien fait de ne pas boire, elle. Recouvrant ses esprits, elle jeta le stylo sur la table, baissa les courtes jambes de son short sur ses cuisses découvertes, se préparant à mourir gelée. Aussi, elle eut un mouvement de recul lorsque Gale se jeta sur les clefs qu’elle avait posées, incrédule… puis, il s’expliqua, ce qui lui arracha un autre sourire, attendri, cette fois. Habituellement, elle se serait payé la tête du jeune homme. Elle aurait saisi la perche pour lui rappeler qu’elle ne prendrait pas le volant puisque c’était sa voiture, qu’il n’était qu’un idiot et qu’il valait mieux qu’il se taise, mais pas maintenant. Elle pensait qu’il ne voulait pas qu’elle reste, apparemment elle s’était trompée. Il disait que ce n’était que parce qu’il voyait qu’elle était fatiguée, elle l’était, c’était vrai. Cette excuse était toujours bonne à prendre, elle s’en contentait. Comment se dérouleraient les choses après cette soirée ? Elle n’était pas plus avancée que lui, seulement, la perspective de dormir à quelques mètres de Gale parvenait à l’apaiser, c’était instantané : ils verraient ça demain matin, peu importe. Le laissant terminer son petit cirque, elle pencha la tête sur le côté, faussement résignée « Très bien, c’est d’accord. L’homme a parlé, qui suis-je pour le contredire ? » dit-elle simplement, suivant du regard le trajet de Gale jusqu’à la salle de bain de laquelle il ferme aussitôt la porte à double tour.

La fuite de Gale dans la salle de bain obligea la jeune femme à se remuer, sonnée par la succession des événements. Elle pinça les lèvres, sentant ses yeux se remplir de larmes, regarda autour d’elle puis se décida enfin à marcher jusqu’à la chambre de Gale. Vu la vitesse à laquelle il avait décampé, elle estima qu’il valait mieux qu’elle le laisse seul, elle préféra donc zapper la séance d’au revoir traditionnelle. Rentrant dans la chambre, elle laissa la porte ouverte et elle alla ouvrir la lampe de chevet, par habitude, craignant le noir autant que les espaces clos. Cat n’avait pas perdu ses marques, c’était douloureux. Elle connaissait cette chambre, elle avait déjà dormi dans ce lit. Plus difficile encore, la dernière fois qu’elle s’était trouvée entre ces quatre murs, ils avaient rompu. Ce n’était pas une bonne idée de rester, mais elle n’arrivait pas à se résonner – en avait-elle seulement envie ? S’asseyant sur le lit, elle dégagea à deux mains ses longs cheveux de son visage, ferma les yeux pour ne pas se mettre à pleurer puis, se contraint à retirer ses chaussures d’un coup de pied. Inspectant sa tenue, elle se releva, se disant que le Gale sobre n’y verrait aucun inconvénient si elle lui empruntait un t-shirt pour en faire un pyjama de fortune. Elle se déshabilla à cette pensée, se retrouvant en sous-vêtements en plein milieu de la chambre et attrapa un t-shirt posé sur la chaise de son bureau : ça ferait l’affaire. Elle prit le temps de récupérer son téléphone portable dans la poche de son propre sweat, défaisant ses cheveux d’un geste machinal. Elle bâilla en regardant l’heure, tendant l’oreille lorsqu’elle perçut un bruit dans le couloir. Cat fit quelques pas, pensant peut-être que Gale reverrait son jugement et viendrait la rejoindre. Elle était trop naïve, et affolée par ce constat, elle fit demi-tour pour se laisser tomber tête la première au milieu du lit quand la lumière s’éteignit d’un coup, la faisant se retourner d’un geste brusque. Prise de panique, elle appuya au hasard sur l’écran de son portable, devenant ainsi sa seule source de lumière. Levant son bras pour éclairer la chambre, Cat ne bougea pas d’un iota, apeurée. Elle connaissait cet appartement par cœur, elle pouvait s’y promener les yeux fermés, mais le fait était qu’elle était incapable de réfléchir : elle était dans la quasi-obscurité.

« Gale ? » pépia-t-elle tout haut d’une petite voix, enfonçant sa tête dans ses épaules menues. Aucune réponse. Son téléphone en main, la jeune femme émit un petit son craintif. Logiquement, elle ne craignait rien. Elle était seule dans cet appartement avec le garçon le plus à même de lui assurer sécurité, elle n’avait pas à avoir peur. Cependant, tous les livres de son père commençaient de cette manière : c’était toujours la blonde de l’histoire, petite de surcroît, qui se faisait zigouiller en premier. En plus, Gale pouvait endosser le rôle de l’ex-petit copain vengeur, mais sexy en diable qui danserait sur ses entrailles après avoir pris le soin de la découper en rondelles. Seigneur, elle était en train de se monter la tête toute seule. Son regard vacillant de la porte grand ouverte à l’écran de son téléphone allumé, elle appuya derechef sur le raccourci qui déclencha un appel à Gale. Lorsqu’elle entendit le jeune homme décrocher, elle dit tout bas « C’est moi. » Elle baissa encore davantage la voix « Je sais que tu as dit que tu dormirais dans le canapé, mais… enfin tu sais, tu pourrais peut-être… » Elle entendit un bruit qui la fit violemment sursauter, elle se cramponna au téléphone comme si sa vie en dépendait. Elle ne pouvait pas admettre qu’elle avait peur, c’était humiliant. Gale était au courant, pourtant, mais le lui dire à voix haute, ce n’était pas envisageable « C’est vrai, tu as besoin d’une bonne nuit de sommeil pour être en forme demain. Le canapé est inconfortable, il y a de la place. C’est idiot et puis, c’est ton lit. » Fermant doucement les yeux, elle fronça les sourcils en même temps pour conclure avec un sérieux déconcertant « Ne me laisse pas te supplier, Gale. Pas après tout ce que je t’ai dit dans l’ascenseur. » Et elle raccrocha aussi vite, ne lui laissant pas le temps de répondre. Elle se mit soudain à genoux, défit les draps et se décala de quelques centimètres pour lui laisser de la place.
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyLun 1 Oct - 13:20

Gale avait crédulement pensé s’endormir aussitôt les paupières fermées ; mais son crâne, tambourinant à souhait, semblait voir les choses autrement. Peu gêné par la coupure de courant, il prit donc son courage à deux mains et se releva de toutes ses forces—portant uniquement son tee-shirt et son caleçon, seule tenue confortable—et s’en alla dans la cuisine, guidé par le rétroéclairage salvateur de son écran téléphonique. Suivant les conseils prodigués par la jeune fille (il avait dû réprimer le besoin d’aller lui souhaiter une bonne nuit, elle devait certainement déjà sommeiller), il avala la première chose comestible qui lui tomba sous la main : une tranche de pain de la veille. Surestimant ses capacités, il parvint toutefois à faire tomber la corbeille à pain sur le sol, provoquant un bruit aigu accompagné d’une grimace sur son visage et, après avoir supplié Dieu pour ne pas inquiéter Ecaterina, il retourna dans le salon, mordant une nouvelle fois dans son remède miracle. A l’image de la première fois, Gale se laissa tomber lamentablement sur le canapé qui grinça sous son poids, entreprenant une seconde fois de trouver le sommeil pour mettre fin à cette soirée une bonne fois pour toutes.

Ses espoirs s’envolèrent à nouveau lorsque son téléphone, resté en équilibre au creux de sa main pendouillant au-dessus du sol, se mit à vibrer et le fit sursauter. L’appareil, lâché dans le feu de l’action, s’écrasa au sol, mais visiblement toujours en marche, le blondinet s’en saisit rapidement en se penchant dans sa direction et le plaqua violemment contre sa joue. Au lieu du traditionnel « allo », il marmonna, les yeux fermés : « Hmmmm ? » . A l’autre bout du fil, il entendit la voix d’Ecaterina, ce qui eut pour effet de l’éveiller d’un seul coup, surpris mais surtout très inquiet d’une telle combine. A l’écoute de la voix de la blondinette, dans laquelle il crut déceler un semblant de panique, il s’apaisa : elle lui demandait simplement de venir la rejoindre, ce n’était pas plus grave que ça. Le jeune homme n’en demandait pas davantage. Prenant ses cliques et ses claques, il traîna jusqu’au couloir sans difficulté puis, éclairé par sa lampe de fortune, prit la direction de sa chambre sans trop se faire attendre. Tous ses espoirs de discrétion s’envolèrent à l’instant où il franchit le seuil de la porte : trop occupé à s’imaginer ce que tout ça pouvait bien signifier, il oublia d’ouvrir la porte en grand avant d’entrer. C’est son crâne qui s’en chargea.

« Hey », dit-il en apercevant le portable de la jeune fille braqué dans sa direction, comme pour vérifier son identité, « je crois que le courant a sauté, c’est la même chose tous les jours depuis que l’immeuble voisin est en travaux » . Gale se surprit à parler avec fluidité, mais sa tête s’empressa de le rappeler à l’ordre. Sa précision n’était pas due au hasard : il se doutait que cette panne soudaine était l’élément déclencheur de son coup de fil—et dans son cas, d’une véritable aubaine. Tranquillement, il s’avança dans l’obscurité jusqu’au lit, sans se soucier de sa tenue vestimentaire quelque peu légère—il avait sans doute offert bien pire spectacle durant cette soirée—puis se posa sur le bord du matelas. C’était malgré tout étrange : ils s’étaient peut-être embrassés au cours de leur prétendue histoire d’amitié, partager un lit était tout autre chose. Il n’était pas réfractaire à cette idée, bien au contraire il en avait très envie, mais il se demandait si quelque part tout ça n’était pas un peu bizarre. Puis, lorsqu’il tourna son visage et que son regard se posa sur une Cat presque apeurée (il savait sa phobie profonde, mais c’était la première fois qu’il en avait la preuve), il se glissa sous les couvertures pour la rejoindre. « Hé, du calme, je suis là » , murmura-t-il de sa voix éraillée, victime de ses déboires, « je peux laisser mon portable allumé si tu veux, ça n’me dérange pas » . Il veilla toutefois à ne pas trop s’approcher de la jeune fille, toujours un peu chamboulé par la manière dont elle l’avait repoussé un peu plus tôt sur le parking.

Ils s’échangèrent un sourire complice, ce qui rassura grandement le jeune homme. Même s’il n’osait pas l’admettre, il était pourvu d’un instinct très protecteur avec la jeune fille, et la savoir chamboulée l’affectait tout particulièrement. C’était plus fort que lui, il ne pouvait se résoudre à chasser cette habitude, prétextant à qui voulait l’entendre que c’était dans sa nature d’être un « ami » trop protecteur. Au final, c’était un peu la même chose que la blondinette : ils veillaient l’un sur l’autre, en quelque sorte. Prenant place, dos à la jeune fille, pour essayer de dormir il ne put se résoudre à garder le silence plus longtemps. « Je t’ai menti tout à l’heure » , chuchota-t-il sans la moindre gêne, sachant pertinemment que la situation devait décontenancer autant la jeune femme que lui, « enfin… presque. Je voulais aussi que tu restes parce que j’en avais envie. » Il poussa un soupir puis tourna la tête vers le plafond, se rapprochant de fait un peu plus de la jeune femme. « et puis, je n’ai jamais pensé qu’on ne pouvait pas être ensemble, j’étais simplement en colère. Et puis le punch, tu sais » , s’expliqua-t-il, « On en reparle demain, d’accord ? Ah, et si tu as froid, tu sais où me trouver » . Cette dernière invitation lui semblait suffisamment explicite mais, pliant ses genoux pour faire glisser ses pieds jusqu’à ceux de la jeune fille, il les frôla juste assez pour réaliser qu’elle était toujours gelée. Puis, se tournant presque aussitôt vers la jeune fille (elle aussi dos à lui), il s’avança juste assez pour sentir quelques mèches blondes lui caresser le bout du nez. Il creusa un chemin avec son visage sous la couette, puis murmura tendrement « Bonne nuit ».
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyLun 1 Oct - 22:53

Cat n’était pas très courageuse. C’était un fait avéré dont elle n’était pas fière. Elle l’assumait, pourtant. Principalement parce qu’elle n’en avait pas le choix. Cela nourrissait ses (nombreuses) névroses en plus de la conforter dans l’idée qu’elle avait grand besoin d’un psy. Mais surtout, ce manque indiscutable de témérité était un défaut qui la rendait plus humaine au regard de ceux qui croyaient qu’elle n’était qu’une minimachine à qui il suffisait de faire sauter un boulon pour qu’elle ferme sa grande bouche. Dommage, parce qu’en effet, la minimachine avait plus d’un tour dans son minisac. Elle ne se promenait donc jamais dehors en pleine nuit, ne se risquait ô grand jamais à traverser les allées sombres de la ville si elle était seule et son arme de défense attitrée, c’était sa bombe de laque fixation extra-forte qu’elle emmenait partout avec elle ; bien plus pratique qu’un spray au poivre qui vous rendez la vue après seulement quelques minutes, affirmait-elle avec grand sérieux. Depuis qu’elle était en âge de comprendre, c’est-à-dire depuis ses deux ans, moment où la mère Robertson avait décrété que sa poupée taille réelle était assez âgée pour lui assurer des revenus confortables, elle dormait avec une veilleuse. Peu importait la forme, la couleur, tant qu’il y avait de la lumière. C’était un détail mignon qui attendrissait son père, faisait se gausser son imbécile de frère en plus de Seth, l’expert en sarcasmes, insupportable gringalet à la boucle soyeuse qui n’était même pas capable de porter trois bûches de bois sans craindre de se casser un ongle et qui criait au loup quand une araignée pointait les bouts de ses vilaines pattes. Le noir, c’était sa phobie. Bien pire que les espaces clos qu’elle avait su dompter après deux trois tours dans le placard. Elle avait toujours mis cette peur irrationnelle sur le dos des histoires d’horreurs de son père, histoire de disposer d’une bonne excuse à fournir quand on lui demandait de s’expliquer sur sa crainte qu’elle peinait à dissimuler. Mais en vérité, cela restait une énigme qu’elle ne cherchait pas à résoudre : à quoi bon s’entêter à mettre des mots sur ce qui la terrifiait au point de ne pas pouvoir en dormir quand il faisait trop sombre ?
Apparemment, ce soir, le destin jouait en sa faveur. Après avoir été contrainte par Gale (le terme n’était pas exact, mais qui s’en souciait ?) de rester dormir dans son appartement, lui évitant ainsi de traîner les rues à trois heures du matin, la peur au corps, l’électricité venait de sauter, l’obligeant cette fois à faire appel à la seule personne qui se trouvait en sa compagnie, la seule personne avec qui elle voulait être. C’était une preuve supplémentaire qu’elle devait saisir sa chance, profiter de l’occasion pour pousser encore plus loin les révélations qu’elle avait faites au jeune homme dans l’ascenseur. Seulement, terrifiée par la pénombre, elle avouait ne pas être en mesure de faire quoi que ce soit d’autre que de serrer les draps entre ses doigts crispés en priant mentalement pour que le blond arrive. Elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix, à vrai dire. Peut-être qu’il la laisserait se débrouiller toute seule, elle le méritait. Impossible. Même dans son état, Cat le savait incapable d’une telle bassesse ; elle le connaissait tellement bien qu’elle n’avait même pas eu besoin de compter jusqu’à dix pour le voir entrer dans la chambre.

Recroquevillée, le dos posé contre la tête de lit, la blondinette inclina progressivement son téléphone en le voyant s’avancer vers elle – vers le lit, plutôt. Aussitôt, Ecaterina secoua la tête puis se poussa davantage pour lui laisser de l’espace et lorsqu’il confirma ses craintes en affirmant que le courant avait sauté, elle déposa son portable sur la table de chevet à ses côtés, tirant sur le t-shirt qu’elle portait pour réchauffer ses genoux glacés en chuchotant vraiment très bas, épouvantée à l’idée de réveiller des monstres imaginaires « Je sais, j’ai entendu le compteur. J’ai eu peur. » confessa-t-elle à mi-voix, pendant que l’écran de son téléphone s’obscurcit, celui du jeune homme se chargeant d’éclairer partiellement la pièce. Elle ne s’attarda pas sur la tenue de Gale, ni même sur la sienne. Ils étaient adultes. Les circonstances n’étaient pas propices à autre chose qu’une simple nuit de sommeil. C’était limpide dans son esprit, dans celui de Gale, sûrement aussi – ou pas. Il était censé être ivre. Soudain, Cat prit conscience qu’elle allait dormir aux côtés d’une bombe à retardement. Bizarrement, ce fait ne la rebuta pas. Néanmoins de son côté, si quelque chose devait se passer entre eux, Ecaterina tiendrait à ce qu’il s’en souvienne, ce dont elle doutait si elle ne gardait pas sagement ses mains dans ses poches, ce qui fortifia son profond désir de ne pas craquer. Se glissant dans les draps en même temps que lui, Ecaterina posa une main sur sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration capricieuse, sentant son palpitant affolé tambouriner plus fort que jamais. Était-ce à cause de la peur qu’elle avait eue ou de la présence de Gale à ses côtés ? Elle n’était sûre de rien, toujours fut-il qu’elle se détendit, opinant sensiblement du chef en couinant « D’accord, laisse-le allumer. Mais je crois que ça devrait aller. »

Se couchant à son tour, la blondinette hésita un instant avant de faire dos à Gale. Elle regarda sa silhouette dans l’obscurité. Jamais elle ne se permettrait de le juger, même si elle avait été dure avec lui. Encore une fois, elle imagina si les rôles avaient été inversés. Sans doute qu’elle n’aurait pas bu. Elle serait partie, probablement pas pour toujours, juste le temps de réaliser encore une fois qu’il lui manquait et que quand il n’était pas près d’elle, elle n’arrivait pas à avancer. Ce n’était pas mieux que de noyer son chagrin dans l’alcool, elle le concevait. Glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle tendit la main pour passer ses doigts dans ceux de Gale, mais se l’interdit en soupirant bruyamment, se tournant elle aussi en tirant sur la couverture pour en avoir un peu plus. Les poings serrés, elle les glissa sous son oreiller, ses ongles triturant les paumes de ses mains.
Ecaterina ne ferma pas les yeux, elle regarda droit devant. Le jeune homme était couché loin d’elle, cette distance entre eux n’était pas naturelle et ce silence imposé plus insupportable que jamais. Clignant des paupières, elle n’arriverait pas à dormir avant de lui avoir au moins souhaité bonne nuit. Alors, prenant une courte inspiration, elle s’apprêta à parler quand il la devança. Il paraissait plus lucide que tout à l’heure et lui avoua qu’il avait eu envie qu’elle reste. Cat se mordit la lèvre, serrant les genoux sous les draps. Le laissant continuer sur sa lancée, elle sentit le sommeil la gagner, mais lutta pour ne pas s’endormir au moment où il lui dirait ce qu’elle attendait : elle attendit, mais il admit qu’il était en colère. Fronçant légèrement les sourcils, elle l’interrompit :

« T'étais en colère contre moi. T'as pas à te justifier, je comprends. Comment tu crois que j’aurais réagi si tu avais organisé une petite sauterie sans m’en parler ? » souffla-t-elle tout bas, le ton naturellement brisé de sa voix s’accentuant sous ses murmures. Elle tapa sa tête contre l’oreiller moelleux, restant le dos tourné au jeune homme et fronça le nez en souriant « J’aurais… j’aurais sans doute débarqué pour vérifier que tu ne traînais pas avec une blonde dans mon genre et je lui aurais botté les fesses grâce aux prises de catch que Charlie m’a apprises. » Elle se mit soudain à rire en repliant les genoux, sentant la pression redescendre peu à peu. En même temps, son rire s’amenuisa dans la pièce. Gale lui proposa d’en reparler le lendemain, elle acquiesça silencieusement. Ecaterina le sentit alors se rapprocher, sa chaleur corporelle se déplaçant jusqu’à elle, la faisant tressaillir illico. Il avait beau se tenir à une distance qu’elle-même jugeait raisonnable, elle sentait son souffle chaud faire s’agiter les petits cheveux sur sa nuque et elle retint sa respiration avant d’esquisser un autre sourire à cause de sa proposition : elle était très frileuse, il le savait. Dans la foulée, il lui souhaita bonne nuit ce à quoi elle ne répondit pas non plus. Au lieu de ça, elle détendit spontanément ses petites jambes, courbant la taille pour glisser résolument jusqu’à lui. Elle appuya son dos et sa croupe contre la poitrine et l’abdomen du jeune homme, parfaitement sereine. Elle n’éprouva aucune gêne. En fait, elle se sentait plus à sa place dans sa position qu’avec ce creux démesuré entre eux. Cherchant la main de Gale à tâtons malgré la lumière projetée par le téléphone, elle finit par la trouver et la guida doucement jusqu’à son ventre sur lequel elle la posa. Encore un peu, elle cambra la taille pour épouser la forme du corps du jeune homme et dégagea sa nuque de ses longs cheveux du bout des doigts. Confortable, elle soupira, finissant par lancer un paisible « Bonne nuit. » Et faisant glisser l’un de ses pieds gelés le long du mollet du jeune homme, elle ferma les yeux.
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyDim 4 Nov - 17:31

Les paupières fermées, dans ses derniers moments de lucidité, le jeune homme se laissa guider par la jeune fille, blottie contre lui. Ce ne fut pas chose aisée, mais bravant tous les désirs refoulés de son corps bouillonnant de l’intérieur, il parvint à rester immobile (et à maîtriser quelques fâcheuses manifestations de son attirance), profitant juste de la trajectoire de sa main pour caresser la silhouette allongée de la jeune femme. Il glissa son deuxième bras par-dessous pour l’entourer et la serrer amoureusement. A son tour, elle lui souhaita bonne nuit, et tout en esquissant un sourire teinté de satisfaction, il pencha délicatement sa tête en avant. Sa course s’arrêta au moment où le bout de son nez buta contre la nuque de la jeune femme. Puis, après quelques minutes passées à inspirer sans retenue son délicieux parfum et s’en imprégner, il s’abandonna au sommeil.

***

Réveillé par le bruit d’une respiration inhabituellement forte—non, un ronflement—Gale sourit en réalisant que la jeune fille était toujours bien là. Du moins, passé la surprenante découverte du bruit fracassant de sa respiration, qui lui fit froncer les sourcils avant même d’ouvrir les yeux. Qu’importait, ça ne changeait rien pour lui : elle était là, et c’était tout ce qui comptait. Alors qu’il reprenait possession de sa main engourdie, il en profita pour la glisser vers en bas, cajolant discrètement le profil de la jeune fille, puis ses jambes. Ses doigts s’arrêtèrent net au contact d’un corps étranger, élément perturbateur de ces caresses habituellement ininterrompues. Des poils ? S’y méprenait-il où venait-il de déceler un épais duvet sur les gambettes de la blondinette ? Les oreilles toujours vibrantes au rythme des ronflements de plus en plus bruyants, il ouvrit ses paupières à la hâte pour découvrir avec stupéfaction la raison de sa méprise. Face à lui, ce n’était pas Ecaterina qui sommeillait. C’était Seth Catalano, allongé dans son lit, complètement nu. Ni de une, ne de deux, le blondinet hurla de stupéfaction avant de bondir hors du lit sans plus de cérémonie. Un bruit aigu, un léger sursaut, et cette fois-ci, ses yeux s’ouvrirent pour de bon.

Tout ça n’était rien qu’un cauchemar, réalisa-t-il, revenant à lui avec un rapide battement de cœur. Ses traits s’apaisèrent dès qu’il inspira, enivré par la fragrance de la jeune fille qui confirmait sa présence contre lui. Confortable, il s’accorda quelques minutes sans bouger pour profiter de la situation actuelle, mais rapidement rappelé à l’ordre par ses hormones réveillées à sa suite, il ôta ses mains délicatement sans perturber le sommeil d’Ecaterina. Sa respiration régulière et son corps immobile témoignaient de l’apaisement avec lequel elle sommeillait. Il s’empressa d’ailleurs de se glisser hors du lit pour lever un poil le store de sa chambre : son téléphone portable, déchargé, s’était éteint et Gale refusait de laisser la jeune fille se réveiller dans le noir le plus total. Pas s’il n’était pas présent pour la rassurer en la serrant contre lui. Les quelques rayons de soleil qui pénétrèrent dans la chambre le confortèrent dans son idée : elle dormait paisiblement. Charmé par cette vision il prit place sur le fauteuil astucieusement tourné vers le lit, simplement pour l’observer. L’exercice se prolongea plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’il s’endorme à nouveau.

Lorsque, peu de temps après, il rouvrit les yeux, la blondinette était toujours assoupie. Il mourait d’envie de la rejoindre, de la sentir collée contre lui encore un peu, mais son bon sens le lui interdisait. Ils ne s’étaient pas couchés dans les mêmes dispositions que ce matin ; il était sobre, et leur rapprochement pourtant si cher à ses yeux, aurait sans doute mis la jeune fille mal à l’aise. Il n’avait pas oublié tout ce qu’elle lui avait dit la veille ; au contraire, il n’en avait pas perdu une seule miette. Mais était-il pour autant légitime d’en profiter à outrance ? Il fallait qu’il lui parle, maintenant qu’il en avait les capacités. Et quelques chose lui disait que parmi les choses qu’il était enclin à faire s’il retournait près d’elle, parler n’était pas dans ses priorités. Gale enfila ses affaires du dimanche, un vieux jogging troué et sa paire de baskets aux semelles décollées, puis rédigea une note à l’attention de la jeune femme, qu’il plia et déposa sur la table de chevet. « Je reviens vite. Attends-moi avant de partir. S’il te plaît. —G ». C’était ridicule, il avait juste besoin de prendre l’air ; il serait certainement de retour avant son réveil. Il lui vola un baiser sur le front puis s’en alla.

Après avoir dévalé les escaliers quatre-à-quatre, fait plusieurs fois le tour du pâté de maison en courant et regagné son appartement dans la demi-heure qui suivait son départ, Gale s’écroula sur son canapé, l’esprit éclairé. Il s’était très mal comporté avec Cat : il avait réagi bêtement en reprochant à la jeune fille d’avoir volontairement omis de l’inviter à cette soirée. Mais, s’il ne l’avait pas fait, aurait-il seulement pu espérer le quart de ce qui s’était produit par la suite ? Ses déboires avec le punch mis à part, tout ne lui semblait pas si désespéré. Ne compte pas sur moi pour renoncer, avait-elle précisément dit. Qu’est-ce qui l’empêchait donc de se réjouir ?
Sans doute un léger mal de crâne, son haleine qu’il imaginait outrageusement fruitée et les gouttes de sueur ruisselant sur son front. Quelle négligence ! Qu’aurait bien pu penser Ecaterina de lui ? Honteux comme l’adolescent qui jadis espionnait sa dulcinée au détour d’un couloir du lycée, il jugea convenable de faire un détour par la salle de bains.

Le seuil de la porte de la salle de bains lui offrait une vue prenante sur sa chambre, et après s’être assuré que son invitée était toujours profondément endormie, il prit place face au lavabo et se brossa les dents une bonne dizaine de fois. Satisfait de son haleine senteur menthe, il se déshabilla pour se glisser dans la cabine de la douche, omettant volontairement de fermer la porte à clé. C’était stupide mais une part de lui espérait fermement que Cat finirait par se réveiller pour le rejoindre sous une douche chaude. C’était comme si ses hormones prenaient le contrôle sur sa logique, résultat d’une nuit de sommeil passée à se satisfaire simplement de quelques caresses chaleureuses. Un constat logique : les deux dernières fois qu’ils s’étaient touchés (précisément dans cet appartement et à la librairie), ils avaient manqué de justesse de franchir le pas. Aujourd’hui, qu’est-ce qui les en empêchait ?

Laissant son esprit volubile s’adonner à toute sorte d’hypothèses farfelues, Gale ferma l’arrivée d’eau, les gouttes ruisselant sur sa peau fumante au contact de l’air plus frai. Un bruit retint son attention : alors qu’il s’apprêtait à tirer le rideau de douche pour en sortir il crût reconnaitre le grincement de la porte et, intrigué, pencha la tête pour jeter un coup d’œil à l’extérieur. A quelques mètres de lui se tenait la blondinette, à moitié réveillée et gênée de le surprendre sous sa douche. Un sourire illumina le visage du garçon, qui toujours penché, devait avoir l’air d’un idiot avec ses cheveux mouillés laissant dégouliner sur son visage de grosses gouttes d’eau. « Coucou », s’exclama-t-il tout sourire. « Je, humm… tu veux, humm ? ». Non, il ne pouvait décemment pas lui proposer de le rejoindre, que lui était-il passé par la tête ? « J’ai terminé, j’arrive », se résigna-t-il à déclarer. Il saisit la serviette pendue sur la tringle, se rinça rapidement les cheveux et l’attacha autour de sa tailla. Il sortit. « T’as bien dormi ? », s’enquit-il expressément tout en s’appuyant contre le lavabo. Il avait entrepris de la rejoindre et de l’embrasser mais s’était retenu. « Si tu as faim je peux nous préparer quelque chose, hein. Qu’est-ce que tu en dis ? », s’enquit-il. Mais il vit rapidement qu’il n’était pas nécessaire de tourner autour du pot et sans même opérer de changement dans le ton chaleureux de sa voix, il poursuivit : « Je suis désolé pour hier soir, je ne voulais pas que tu me vois comme ça ». Oui, la perspective d’apparaître tout juste vêtu d’une serviette de bains était largement plus alléchante. « L’alcool me fait broyer du noir, j’espère que je n’ai pas pleuré devant tous les invités », précisa-t-il avec un amusement que seule trahissait sa gêne à cette idée. « J’ai un peu de mal à me souvenir du début de la soirée, mais la fin est plus claire », souffla-t-il avec un sourire qui en disait long. « J’espère juste que maintenant que je suis sobre, ça ne remet pas en cause tout ce que tu m’as dit dans l’ascenseur ».
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyLun 5 Nov - 20:55

Ecaterina avait froid, c’est ce qui la réveilla. La tête enfoncée dans l’oreiller, ses doigts engourdis cherchèrent ceux de celui qui logiquement devait se trouver près d’elle, mais sa main se referma sur du vide. Surprise, elle ouvrit les yeux, battant des cils au ralenti et une fois que la lumière du jour chatouilla ses rétines, elle s’étira très doucement en se retournant du côté de Gale, le dos de sa main droite posé sur ses yeux ensommeillés. Elle réprima un bâillement, ramenant la couverture entre ses jambes, puis ouvrit les yeux pour de bon, cette fois. Gale avait dû s’éloigner d’elle durant son sommeil ou alors, elle l’avait repoussé. Toujours était-il qu’en reprenant conscience, Cat s’aperçut qu’il n’y avait plus personne du tout et que la chaleur de la paume du jeune homme sur son ventre et que ses caresses pas si discrètes, n’étaient peut-être qu’un rêve. Dans une petite mine, elle se risqua à passer sa main sur les draps froissés. Finn devait être rentré. C’était un mal pour un bien. Un mal, car ils devaient discuter seuls à seuls, sans se soucier d’être espionnés par un colocataire trop curieux. Un bien, car comme elle l’avait pointé du doigt dans l’ascenseur, elle ne se sentait plus d’attaque à réitérer ses exploits de la veille. Aussi, en repensant à la façon dont elle s’était confessée, elle roula des yeux, excédée. Agrippant le tissu, elle soupira longuement en se mordant les lèvres, déçue de son réveil tiède. Elle avait espéré, comme souvent. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, Ecaterina savait au fond que la fin de leur soirée ne resterait pas dans les mémoires, pas dans celle de Gale en tout cas. Cat n’avait pas bu, contrairement à lui. Cela n’empêchait pourtant pas qu’elle avait la sensation d’avoir une gueule de bois, ce qui se confirma lorsqu’elle tenta de se redresser, la main dans ses cheveux défaits et le nez froncé. Elle capitula quand elle comprit que ça ne servait à rien de lutter contre sa somnolence, et s’écroula dans un grommellement rauque. Attrapant l’oreiller de Gale à côté, elle recouvrit son visage avec, pensant que si elle le laissait suffisamment longtemps sur son nez et sur sa bouche, elle finirait par étouffer. Le murmure de son portable l’obligea à suspendre sa fausse tentative de suicide. Elle rejeta l’oreiller, attrapa son téléphone en soufflant sur ses mèches en bataille. Roulant sur le ventre, Ecaterina plia les genoux puis, croisa les chevilles en plissant les paupières pour lire ses messages. Charlie lui avait laissé une vingtaine de textos, la plupart témoignant de son inquiétude. Prenant une inspiration, elle rédigea un rapide message d’apaisement pour lui confirmer qu’elle n’allait pas tarder à rentrer. Charlie n’avait pas besoin de savoir où elle était, ni ce qu’elle faisait. Elle ne lui demanderait d’ailleurs pas de se justifier, c’était en partie pour cette qualité que la blonde l’aimait autant. Envoyant son message, elle coula un regard absent sur sa droite. Ses yeux se posèrent sur une feuille de papier noirci par une courte note, ce qui l’apostropha. Fronçant les sourcils, Ecaterina glissa dans les draps pour le récupérer, le déplia et instantanément, esquissa un sourire. Gale la connaissait bien. Évidemment qu’elle avait songé à s’enfuir, c’était la première chose qui lui était venue à l’esprit lorsqu’elle s’était réveillée et qu’elle ne l’avait pas senti auprès d’elle. Maintenant, elle n’avait plus le droit de partir et repliant soigneusement le papier, elle y déposa la rainure tranchante sur ses lèvres. Après une seconde à réfléchir, elle jugea alors qu’il était l’heure pour elle de se lever.

Frissonnant au contact de l’air sur ses jambes, son premier réflexe fut de tirer sur le bas du tee-shirt qu’elle portait puis d’aller enfiler son sweat posé sur la chaise de bureau. Son attention fut alors détournée par un bruit d’eau ruisselant dans la pièce à proximité. Sortant ses cheveux du col de son pull, elle les ramena tous sur le même côté pour commencer à les tresser grossièrement et s’avança vers la porte ouverte de la chambre, la tête penchée. Derechef, elle s’arrêta pourtant à son seuil, continuant à croiser les mèches entre elles à l’aide de ses doigts adroits. Elle inspecta sa tenue plutôt légère, jeta un coup d’œil en arrière pour vérifier si ses fesses n’étaient pas exposées. Elle portait des sous-vêtements, certes, et le tee-shirt de Gale lui arrivait presque aux genoux, mais la présence de Finn et son regard porcin l’indisposaient toujours autant. Surtout que par le passé, il avait confirmé qu’elle faisait partie de ses divagations pré pubères. De quoi vous obliger à porter une doudoune, même en été. Terminant sa natte sur le pas de la porte, Cat la laissa retomber sur son épaule puis tendit sensiblement le cou pour vérifier si elle entendait du bruit dans la cuisine. La voie était libre. S’avançant donc jusqu’à la porte de la salle de bain, Ecaterina l’ouvrit en pinçant les lèvres.
Elle savait déjà que c’était Gale dans la pièce. Finn ne connaissait pas l’eau chaude et le savon. Elle n’avait pas à prendre ce genre d’initiative, mais elle avait envie de le voir juste une seconde avant de partir. Au moins pour s’assurer qu’il allait mieux ; et pour être certaine que ses propos de la veille avaient fini aux oubliettes. Se mordant le bout de la langue, Ecaterina fit un pas pour entrer dans la pièce embuée, lorsque Gale passa la tête à l’extérieur du rideau de douche. Elle se retourna dans un sursaut violent, refermant la porte dans la foulée. Le dos posé contre le bois, elle entrouvrit la bouche et lança :

« Heeeeey ! » Les yeux ronds, elle lui rendit son sourire (un chouïa crispé) et pleine de volonté, s’abstint de regarder ailleurs que droit devant elle. Ce qui était idiot, étant donné que les fois où elle l’avait vu dans cette posture étaient plus nombreuses que ce que l’on pouvait penser. Il disparut de nouveau, et soufflant une mince colonne d’air moite par la bouche, la blonde se redressa hâtivement quand il la regarda de nouveau et encore, elle lui sourit, tendue. Détaillant furtivement son visage humide, elle fut soulagée de constater qu’il semblait sobre et dans de bonnes dispositions. Le sommeil avait fait son effet, c’était ce qui lui importait. Tenant toujours la poignée de la porte, son regard glissa malencontreusement sur les cheveux désordonnés du jeune homme et déglutissant juste assez pour reprendre la parole, elle pouffa comme une imbécile en répondant à ce qu’elle prit comme une offre « Non, non, je… hum, je vais rentrer… » Il lui dit qu’il terminait. Cat tendit expressément les mains devant elle en beuglant « Oui, je t’en prie ! Vas-y. », et fermant les paupières, elle pivota pour ouvrir la porte et sortir. Sauf que Gale sortit de la douche, ne lui laissant pas le temps de le faire. Déjà, il s’enquit de son état. Repivotant dans l’autre sens après avoir repoussé la porte, Ecaterina s’y adossa encore et regarda la première chose qui se trouvait dans son champ de vision. À savoir, le torse nu, et ruisselant d’eau de son ex-petit ami. Lâchant graduellement la poignée, elle attrapa le bout de sa tresse qu’elle passa sur l’ovale de son visage, l’air absent en enfonçant davantage ses omoplates dans le bois de la porte « Bien, très bien. J’ai eu… j’ai eu un peu froid, ce matin, mais... »

Elle perdait ses moyens, chose rare. Quand ils étaient ensemble, Cat profitait de chaque occasion pour se montrer plus entreprenante. Aujourd’hui, alors que les circonstances lui étaient offertes sur un plateau et qu’elle voulait le toucher et l’embrasser, elle s’enlisait. À vrai dire, c’était comme ça depuis qu’elle l’avait trompé. Elle avait la sensation que même si elle l’aimait et que le désir qu’elle éprouvait à son égard dépassait tout ce qu’elle avait pu ressentir pour quelqu’un auparavant, elle n’avait plus le droit de se montrer audacieuse. L’écoutant à peine, son cœur manqua une pulsation. Lorsqu’il avoua se souvenir de la fin de la soirée, elle baissa sa garde avant de se raidir « Tu te souviens de ça, ouah. » dit-t-elle, pleine d’ironie. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de se mettre à sourire, détournant timidement la tête pour regarder le miroir devenu opaque « Le cocktail de Charlie n’est pas aussi fort que ce qu’elle raconte, on dirait. Et maintenant, à cause de ses salades, j’ai l’air d’une idiote. » Elle émit un petit rire embarrassé, courbant le visage en fronçant le nez, puis elle releva le menton et enfin, affronta le regard de Gale. De nouveau, elle se dérida, haussant négligemment les épaules « Je ne suis pas du genre à revenir sur ce que je dis, même si c’est vrai que je comptais sur les effets secondaires de ta – hum – biture pour éviter cette conversation. » Elle se mordit lentement la lèvre, ne le lâchant plus des yeux « C’était bizarre de te voir comme ça. » admit-elle, plus douce. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle avait aimé cette facette de lui, vu la manière dont elle l’avait traité dans la voiture. Fermant un œil, Ecaterina continua, baissant d’un ton « J’avais peur que tu me vomisses dessus, mais comme tu dois sûrement t’en souvenir, tu as passé l’épreuve de l’ascenseur haut la main. » Son regard se fit plus insistant ; elle reprenait le dessus. Doucement, elle laissa ses pupilles glisser sur les épaules de Gale, et levant soudainement les sourcils, elle se décolla de la porte « Je vais te laisser t’habiller. » Lui lançant un dernier regard, elle convoita très succinctement ses lèvres du coin de l'oeil et ouvrit la porte pour filer à l’extérieur. Mais après une minute à hésiter, un pied dehors, un pied dedans, elle remua la tête et revint brusquement sur ses pas pour s’approcher de Gale. Ecaterina se hissa sur la pointe des pieds, passa ses bras autour de son cou en collant son corps aussi près du sien qu’elle le pouvait. Et empoignant finalement sa nuque avec sa main gauche, elle pressa ses lèvres contre les siennes. Tant pis, elle assumait son audace.
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyDim 25 Nov - 19:39

Ses derniers propos avaient fait mouche, mais la jubilation qui aurait dû s’ensuivre laissa place à un sentiment de culpabilité inopportun. Gale n’avait pas cherché à piéger Ecaterina pour lui faire cracher une seconde fois la vérité : il avait simplement voulu la taquiner et en avait profité pour lui faire comprendre subtilement qu’il avait saisi son message de la veille. Mais la réaction de la jeune fille avait tout contrecarré, et aussitôt qu’il la vit se figer sur place il regretta son entreprise. La voix grave de la jeune femme, altérée par la fatigue matinale, le rassura ; il n’était pas question de renier quoi que ce soit et Gale conclut que sa surprise était davantage liée aux prouesses de sa propre mémoire—lui aussi l’était, étonné. Malgré la nuit paisible et réparatrice qu’il avait passé, le jeune homme n’était pas épargné d’un léger mal de crâne ni de quelques trous de mémoire plus inquiétants. Ses souvenirs les moins flous remontaient à son voyage en voiture avec la blondinette, mais il était incapable de se remémorer les évènements antérieurs, ce qui n’était pas sans l’alarmer : une part de lui ne cessait de se demander s’il avait fait quelque chose de légalement répréhensible avant que Cat le prenne sous son aile. Pour l’heure, ce détail ne le tracassait pas outre mesure. Trouver une combine habile pour garder la blondinette aussi longtemps que possible avec lui était sa vraie préoccupation.

C’était idiot : il savait très bien que lui demander directement de rester ici aurait facilité les choses, mais le blondinet refusait de recourir à de jolies phrases. Vouloir trop bien parler était l’un de ses plus gros défauts et, conscient de l’effet de ses tournures de phrases soignées, il se refusait à employer cette méthode. Cat méritait bien mieux, il ne voulait pas sacrifier tous leurs efforts mutuels depuis plusieurs semaines. C’est donc sciemment qu’il était sorti de la douche devant elle, une simple petite serviette de bain négligemment serrée autour de la taille, avec l’espoir de la troubler au point d’en oublier de partir à la hâte, comme elle l’avait annoncé. Ce stratagème n’était pas le fruit du hasard, et il se souvenait très bien que lors de leur petite balade en voiture, Cat avait mentionné que la vision de son torse nu était la seule et unique responsable de leur dernier baiser. L’information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, quoique dans celle d’un ivrogne, et voilà qu’il se surprenait à l’utiliser contre elle. Il était très fourbe mais la fin ne justifiait-elle pas les moyens ?

Pourtant, ce fut un échec. Ou du moins, c’est ce qu’il se dit avec amertume lorsque Cat pivota pour ouvrir la porte, lui laissant tout le loisir de s’habiller seul. Le sourire de Gale de dissipa à cette perspective et, même si la charmante vue des fines jambes de la jeune femme et de ses fesses à peine recouvertes par la longueur de son fin tee-shirt le fit pencher la tête et mordre la lèvre inférieure, il resta immobile. Le pouvoir du torse n’était donc pas sans faille, conclut-il, avant de réaliser que sa petite combine ne rimait à rien. Il prit ses jambes à son cou et fit quelques pas en avant pour retenir Cat, glissant dans sa course ralentie sur les carreaux de la salle de bains. Mais il ne fut pas le seul à se détourner de sa trajectoire : face à lui, il vit la porte se rouvrir et la jeune femme avancer dans sa direction. L’instant d’après, tous les deux s’étaient rejoints au milieu de la pièce et Cat empoigna Gale avec une ferveur qui l’excita aussitôt que leurs lèvres fusionnèrent. Son cœur battait à toute vitesse mais le jeune homme n’y prêtait plus attention : ses mains, plaquées contre la nuque de la jeune femme, massaient habilement ses doux cheveux tandis que sa langue, chatouillée par les lèvres lisses de Cat, reprenait goût au parfum qu’elle préférait le plus. Ce baiser ardent parut durer plusieurs heures, comme s’ils s’étaient quittés plusieurs années sans jamais cesser de s’aimer. Et lorsque, repus, ils se contraignirent à dénouer leur étreinte, Gale sut que leurs retrouvailles charnelles ne faisaient que commencer.

« J’ai envie de toi », laissa-t-il échapper sans réfléchir à la portée de ses mots—en l’occurrence, la spontanéité n’avait rien d’effrayant. Il avait chaud, haletait comme après son footing matinal et la sensation des doigts d’Ecaterina caressant son dos avait attisé une envie qui l’animait depuis déjà trop longtemps. Toujours collés l’un contre l’autre, ils écartèrent leur visage juste assez pour se contempler mutuellement et, après un intense échange de sourires complices, Gale se jeta à l’eau. Soulevant Ecaterina de toutes ses forces, il tournoya jusqu’à se retrouver dos à l’entrée de la salle de bains. Reculant doucement pour ne pas glisser, il poussa la porte avec son dos alors que ses mains étaient déjà occupées à aider la jeune fille à ôter son surplus de vêtements. Le pull et le tee-shirt qu’elle portait virevoltèrent à droite ou à gauche dans le couloir, et tous deux (guidés par Gale) se réfugièrent dans sa chambre, fermée dans la foulée.

Une fois isolés dans la pièce, éclairée simplement par les quelques épais rayons de lumière traversant le store mi-ouvert, Gale ne lâcha pas un seul instant la jeune fille qu’il couvrait de baisers sensuels, tantôt sur les lèvres, tantôt sur le thorax, à portée de son visage. Ce n’était pas la première fois que le blondinet apercevait Cat en sous-vêtements mais cette fois-ci, il se demandait comment il avait réussi à garder son sang-froid aussi longtemps. Il se risqua à caresser du bout du nez le milieu de sa poitrine ; ses mains entreprirent de retirer son soutien-gorge, dernier artifice qui séparait leurs bustes nus. Arrivés à portée du lit, le garçon déposa délicatement la jeune fille sur le matelas et, les mains libres, elle envoya valser la serviette de bains de Gale une bonne fois pour toutes. Roulant jusqu’à elle pour la regarder dans les yeux, il lui rendit la pareille. Enflammé par un désir longtemps refoulé, il mit ses bras autour de son cou et l’embrassa avec ardeur. Gale était émerveillé par sa propre réaction. Il avait craint, après l’issue douloureuse de son dernier moment d’intimité aussi intense avec la jeune femme de ne plus être capable de savourer une telle proximité. Mais à présent, c’était tout le contraire : leur étreinte les ouvrait l’un à l’autre, corps et âme. Une musique envoûtante les entoura tous les deux, résonnant dans leurs oreilles et les emportant loin de leur tracas d’autrefois. Leurs corps s’épousèrent naturellement, comme s’ils se complétaient l’un l’autre. Sur ce plan, ils étaient égaux, tels des partenaires : leurs âmes s’unirent, Gale sentait que le plaisir de Cat était sien, son sang coulait dans ses propres veines. L’extase pure dura quelques instants, et tous les deux étaient prêts à recommencer. Le blondinet s’imprégnais de son essence, s’enivrait du contact de sa peau contre celle de la jeune femme. Elle remplissait un peu plus son cœur de joie et de lumière et, haletant et gémissant de plaisir comme jamais auparavant, il vibrait d’une profonde satisfaction.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite.   05. [Appartement Hemmens] 'Night, 'night, sleep tight. Don't let the bedbugs bite. EmptyLun 26 Nov - 22:24

Même si l’issue du baiser qu’elle avait osé donner à Gale n’était pas celle à laquelle elle s’attendait et qu’il la repoussait pour diverses raisons, Cat avait décidé de ne pas regretter son geste pour autant. C’est pourquoi elle mit du cœur à l’ouvrage en saisissant sa nuque sans craindre d’être trop brutale ou trop entreprenante et lui imposa en une poussée délicate sur ses épaules vigoureuses, de s’approcher encore plus d’elle jusqu’à ce qu’ils soient assez proches, presque soudés, pour qu’elle se remette à plat sur ses deux pieds ; il ne lui était jamais arrivée de regretter d’être aussi petite. Ça faisait trop longtemps qu’elle avait envie de l’embrasser pour de vrai. Pas seulement de répondre avec tiédeur à ses baisers-surprises toujours écourtés par sa faute depuis leur séparation, mais de lui faire comprendre de sa propre volonté et sans prononcer un seul mot, qu’elle était toute à lui s’il la voulait vraiment, car il se trouvait qu’elle, c’était lui qu’elle voulait. Sa bouche repoussant la sienne pour mieux la quérir de nouveau, elle se laissa guider par ce qu’elle ressentait, par son désir en particulier, et ne tenta pas de se modérer comme elle l’avait fait pendant ce qui lui paraissait être une éternité. Cette fois, elle n’était pas assez volontaire pour se raisonner de toute façon, pas après ce qu’elle lui avait dit la veille et pas après la nuit paisible qu’ils avaient passée tous les deux. Elle voulait être avec lui, cela dépassait la raison, et au plus elle le laissait étreindre ses lèvres et le reste de son corps, au plus cela lui apparaissait comme étant clair dans son esprit. Cat avait besoin de lui, de toutes les façons possibles, personne ne se glisserait entre eux, elle en avait terminé avec tout ça. Ça ne rimait plus à rien de lutter, étant donné qu’elle était convaincue qu’ils finiraient par se retrouver, même si ce n’était pas aujourd’hui. Elle lui avait bien dit qu’elle n’abdiquerait pas, ce n’était pas un mensonge. Finalement, prolongeant pendant de longues secondes son baiser, Cat ne craignait même plus que Gale l’éconduise. Au contraire, elle prit conscience que lui non plus n’essayait pas de se tempérer, et cela eut le don de la faire s’enflammer davantage, la faisant savourer ce baiser brûlant comme s’il s’agissait du dernier qu’elle recevrait du jeune homme. La blonde avait, depuis récemment, nourri la profonde conviction que ce qu’il attendait d’elle depuis leur dernier baiser à la librairie, c’était son feu vert. La pression de ses doigts contre sa peau gracile, sa respiration calquée sur la sienne, et tous ces autres petits détails qui la consumaient et qu’elle appréciait, étaient des preuves tangibles pour elle, encore plus que la fougue avec laquelle il l’embrassait. C’était tant mieux, il se trouvait que Cat était plus que prête. Elle n’avait aucune raison de faire durer cette attente qui devenait pénible, et ne doutait plus un seul instant de la conclusion de cette histoire maintenant.

À contrecœur, ils séparèrent leurs lèvres qui continuèrent à se frôler en même temps qu’ils reprenaient lentement leurs respirations, puis définitivement, elles s’espacèrent. Pour prouver son mécontentement, Ecaterina planta le bout de ses doigts plus forts dans la peau ferme de Gale, sans chercher à le mutiler, juste pour le garder près d’elle encore un peu. Son désir étant loin d’être assouvi, il donnait l’impression de grandir de seconde en seconde et soupirant de bien-être, elle posa son front tout contre sa bouche puis ferma très fort les yeux avant de relever la tête et de les rouvrir, pour le regarder alors qu’il se mit à parler, lui disant qu’il avait envie d’elle. Ecaterina écarta davantage son visage du sien et dans un sourire, elle le fit taire en glissant ses doigts sur ses lèvres chaudes. Il n’avait même pas besoin de le lui dire, elle le sentait et dans un signe de tête, elle lui confirma que c’était réciproque. Elle ne savait même pas pourquoi elle tenait autant à garder le silence, peut-être parce que si elle se mettait à parler maintenant, elle se laisserait aller à la mignardise ou alors, tout simplement, et elle sourit timidement, parce qu’elle était un peu nerveuse, plus qu’elle ne voulait l’admettre en tout cas, et qu’elle n’était pas sans savoir que la nervosité n’était pas un état qui lui convenait. Du regard, la blondinette lui fit néanmoins comprendre qu’elle lui laissait toutes les libertés, elle s’en remettait entièrement à lui. Cat n’avait jamais eu aussi confiance en quelqu’un, et l’embrassant de nouveau avec tendresse, elle sentit, à peine quelques secondes après, qu’il la décollait du sol.

Ce qu’ils s’apprêtaient à vivre, ce n’était pas leur vraie première fois. Ecaterina avait perdu sa virginité il y avait longtemps, Gale également, mais malgré tout, ça restait bel et bien une première fois. Peu importait que Gale n’ait pas été son premier à proprement parlé, et inversement ; il allait sûrement être son unique, et même son dernier désormais, c’était comme ça qu’elle le voyait, et c’était plus important pour elle que leurs conflits passés ou les nombreuses erreurs qu’elle avait commises. Mieux encore, cette perspective l’emplissait d’une toute nouvelle ferveur qui l’obligea à de nouveau serrer Gale contre elle, plus fort, cette fois. Jamais auparavant Ecaterina n’avait été aussi éveillée et consciente de son propre corps ; l’état dans lequel Gale se trouvait, c’était parce qu’il la désirait, elle. C’était ses baisers et ses caresses qui aiguisaient ses instincts, elle n’avait jamais eu l’occasion de le discerner avec autant de clarté jusqu’à présent, certainement parce qu’elle avait toujours pensé qu’il était insensible aux signaux qu’elle lui envoyait. En définitive, leur séparation n’avait pas été vaine, elle n’avait fait que les lier plus encore, au point qu’ils étaient dorénavant incapables d’ignorer leurs attraits respectifs. Ecaterina, elle, ressentait la nécessité d’avoir la peau de Gale contre la sienne, et alors qu’ils changeaient de pièce, cela l’incita à se débarrasser des vêtements qu’elle avait sur le dos en même qu’il la guidait, l’embrassait et attisait la moindre de ses sensations.

Employée à passer avec douceur ses mains dans la nuque blonde de Gale, Ecaterina raffermit la pression de ses lèvres contre les siennes pour étouffer les quelques soupirs qu’elle n’arrivait pas à contenir. Lorsqu’elle se retrouva à moitié nue et étendue sur le lit du jeune homme, elle sut immédiatement qu’elle n’avait pas à appréhender. Après tout, c’était ce qu’elle avait toujours voulu. Dans la faible lumière qui traversait la pièce, elle ne put se résoudre à détacher son regard de celui du jeune homme. Cat avait l’impression que jamais personne ne pourrait la combler comme il s’apprêtait à le faire. Ce n’était pas seulement physique, elle l’aimait plus qu’elle l’avait toujours pensé, et elle allait le lui prouver. S’impatientant cependant, elle tendit la main pour atteindre ses cheveux, et quand il se glissa jusqu’à elle pour se retrouver à quelques centimètres à peine de son visage, elle effleura subtilement ses hanches avec ses genoux, alors qu’il l’embrassa et qu’ils se calèrent sur le même tempo.
Quelques minutes plus tard, le silence était retombé dans la chambre. Un silence paisible, mais palpable, accompagné par le faisceau reluisant sur les murs, qui donnait à la pièce une ambiance plus douce, comme si c’était l’aube alors que la matinée était presque terminée. Allongée sur le côté et négligemment recouverte du drap défait, Ecaterina frôlait avec une extrême délicatesse et du bout des doigts les traits du visage de Gale, s’émerveillant presque des petites marques qu’elle connaissait déjà, mais qu’elle avait pourtant l’impression de redécouvrir. Elle se sentait sereine, pas aussi vulnérable qu’elle l’avait été autrefois. Tout s’était déroulé avec tellement de spontanéité qu’elle avait maintenant l’assurance qu’il était l’homme de sa vie. D’ailleurs, laissant son index glisser le long de sa joue jusqu’à son menton, alors que son pouce s’attarda sur sa bouche, elle se redressa légèrement pour venir déposer un petit baiser chaste sur celle-ci, puis un second, et chatouillant le bout de son nez avec le sien, elle estima qu’il était temps qu’elle lui dise ce qu’elle lui avouait que trop rarement. Et après un sourire qui s’éternisa, et un troisième et furtif baiser, elle se lança enfin « Je t’aime. », puis s’apprêtant à enfouir sa tête dans le creux de son épaule, elle fut tirée de son entreprise par le vibreur de son téléphone portable qui résonna sous l’oreiller. L’attrapant en grognant, Ecaterina posa sa bouche sur l’épaule de Gale en fronçant le nez, quand le nom de la personne qui l’appelait apparut sur le petit écran : Charlie allait sans doute la tuer, cela faisait près d’une heure qu’elle lui avait dit qu’elle se préparait pour rentrer.

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