02. « Visite surprise et propositions douteuses... Eh ben rien que ça tiens =P ! » .

Qui a dit que les dentistes n'avaient pas de temps libre? Carl, lui, venait de finir sa journée dans les environs de seize heures. Pas de rendez-vous avant demain matin. Qu'allait-il bien pouvoir faire du reste de son après-midi? Le dentiste avait déjà prévu quelque chose... Il allait simplement rendre visite à Emma, une visite qui elle, n'était pas prévue véritablement, puisque la jolie rousse n'était pas au courant. Le beau brun aimait bien aller voir sa chérie de temps à autre sur son lieu de travail dès qu'il avait un peu de temps devant lui. Or, là, il avait bien tout le reste de la journée, c'était donc une bonne occasion pour aller au lycée.

Carl était devant son bureau, en train d'écrire quelques notes sur son agenda. Il ferma ce dernier puis se leva d'un bond. En un seul geste il attrapa sa veste en cuir et l'enfila. Puis il prit également ses clés de voiture, son portable, son porte feuille, ses lunettes de soleil... Bref l'indispensable de survie! Il regarda son reflet dans le petit miroir posé à côté du lit, dit, de « torture » (celui où était2 alongé les patients lors des visites) et satisfait de lui-même, il sortit confiant de son cabinet en saluant sa secrétaire qui quand a elle, allait continuer de travailler en prenant les appels.
Plusieurs personnes le saluèrent alors qu'il était sur le point de monter dans sa voiture, pour la plupart c'était des patients. Ils étaient donc bien content d'adresser un beau sourire au dentiste pour leur montrer la satisfaction qu'ils avaient des prouesses de Carl. Ce dernier leur adressa à son tour un sourire radieux puis monta enfin dans sa voiture. Le trajet n'était pas long, surtout depuis qu'il connaissait le chemin pour aller au lycée McKinley. La première fois qu'il s'était rendu là-bas, le beau brun s'était perdu plusieurs fois en prenant les mauvaises routes... Mais maintenant en dix minutes il était déjà sur place. Arrivé à destination, Carl n'eut pas de difficultés à trouver une place pour garer sa voiture. Le dentiste sortit de sa voiture avec ses lunettes de soleil devant les yeux, le sourire aux lèvres, tel un beau gosse dans une pub pour parfum (la classe à l'américaine /sbaff/). Il se dirigea directement vers l'entrée de l'établissement, en regardant à gauche et à droite les quelques lycéens qui le surveillaient du coin de l'oeil...

Les couloirs étaient désert, normal les élèves avaient cours à cette heure-ci. Ce qui n'était pas plus mal car essayer de se frayer un chemin entre des élèves aussi bruyants qu'agités n'était jamais facile. Là on pouvait dire qu'il avait les couloirs pour lui tout seul, pas un seul rat en vue. Deux minutes plus tard, le dentiste se pointa devant le bureau d'Emma et il remarqua premièrement qu'elle était en train de parler avec un élève. Carl attendit alors dans le couloir pendant les dix minutes qui suivirent, ne voulant pas interrompre la discussion des deux personnes. Il passa ce long moment à regarder les moindre mouvements de sa petite amie, il aurait presque pu imaginer la conversation qu'ils avaient. Le gamin boutonneux avait le regard baissé et les yeux brillant, sur le point de pleurer. Peut-être avait-il fait une bétise, ou se sentait-il mal dans sa peau?
Le dentiste commença à trouver le temps long au bout de cinq minutes à attendre debout devant le bureau d'Emma. Il se mit à jouer avec son téléphone portable, en découvrant ainsi la fonction « jeux » qu'il n'avait jamais encore testé. Il trouvait ça particulièrement divertissant quand on a rien d'autre à faire. Puis un adulte passa derrière lui, Carl se retourna et lui sourit, l'homme ne lui dit rien et continua sa route comme s'il n'était pas là. Le dentiste leva les yeux au ciel et reposa son portable dans sa poche, croisa les bras et continua d'attendre...
L'élève finit par sortir du bureau de Melle Pillsbury et regarda Carl, il ne lui dit même pas bonjour et traça devant lui, le regard toujours baissé. Le beau brun ne put s'empêcher de penser « Toujours aussi aimables ces jeunes! » et il put enfin entrer à son tour pour voir sa bien-aîmée. Il frappa d'abord à la porte et entra directement avant qu'elle ne puisse lui dire de le faire. L'homme fit ensuite quelques pas vers la jolie rousse et lui dit sur un ton ironique...

CARL_ « Bonjour, j'ai oublié de prendre rendez-vous... Je peux quand même rester j'espère? »

Il adressa un grand sourire à Emma et s'assit sur la chaise en face du bureau de la jolie rousse sans effacer le sourire radieux qu'il avait sur les lèvres. Puis il se releva, reflexion faite, et se mit à faire quelques pas jusque derrière la conseillère d'orientation. Carl avait une idée en tête qui se « promenait » depuis toute à l'heure... Pas besoin de faire de grande explication, juste dire que le dentiste était un homme, et que comme tous les mecs, il avait parfois des pensées pas très bien placées dans la tête... Bref, le beau brun finit par s'approcher de la jolie rousse et l'attrapa finalement par la taille, passant sa tête par dessus l'épaule d'Emma. Carl avait comme envie de « tester » les réactions de la jolie rousse face à des sortes de « propositions douteuses ». Il faisait ça simplement par curiosité et peut-être aussi pour s'amuser un peu? Il connaissait quand même la jolie rousse et savait bien qu'elle n'allait pas forcément être à l'aise face à ce qu'il allait bien pouvoir dire ou faire.
Le dentiste finit par embrasser tendrement Emma sur la joue et la serrant un peu plus contre lui...

[HJ: je lui ai pas fais dire des trucs douteux encore, j'attend ta réponse pour commencer a en faire si ca te dérange pas :) ]

Carl ! Oui, bien sûr que tu peux rester !

Je suis contente que tu sois là… La semaine fut terrible.

Carl ne pouvait le nier, la semaine avait était tout à fait banal de son côté. C'est bien la seule chose qui pouvait reprocher à son travail de dentiste ; ce n'était pas un métier qui réservait de grandes surprises. Sauf parfois quand un gamin mordait le doigt du beau brun jusqu'au sang quand il tentait de regarder ses dents. Sinon pour lui, les jours se succédaient et se ressemblaient étrangement. Sa vie se résumait à soigner des caries, arracher des dents, essayer de faire comprendre à des enfants qu'il faut bien se brosser les dents, poser des appareils dentaires et des bagues à des gamins boutonneux, blanchir des dents... Tout cela était des choses qu'il maitrisait parfaitement maintenant. La seule chose qui le faisait sourire depuis quelques mois était l'espoir de voir Emma dans la journée. Cette idée lui donnait la pêche, pouvait lui remonter le moral en un quart de seconde...

Mais apparemment la semaine n'avait pas été de tout repos pour la petite amie du dentiste. En effet, après lui avoir dis qu'il pouvait rester, Emma s'exclama finalement d'un voix assez timide « Je suis contente que tu sois là… La semaine fut terrible. » Carl desserra alors son étreinte quelques instants après qu'elle lui est dis ceci et tourna Emma fasse à lui. Un sourire rassurant sur les lèvres, il lui répondit tout en caressant doucement la joue de la jolie rousse.

CARL_ « Eh... Ce sont ces petits monstres boutonneux qui te rende la vie si difficile? »

Par « petits monstres boutonneux », le dentiste voulait bien entendu parler des lycéens. Lui aussi était passé par là quand il était plus jeune, mais il préférait oublier qu'un jour il avait été recouvert de bouton comme le pauvre Tom. D'ailleurs en parlant d'élèves du lycée, le dentiste ne put s'empêcher de regarder par la fenêtre du bureau pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un qui passait. Le beau brun trouvait ça assez mal foutu ces bureaux avec de grandes fenêtres, c'est comme si Emma était observé toute la journée par les passants des couloirs, tout le monde pouvait voir ce qu'elle faisait à n'importe quel moment de la journée... Comme en ce moment même, il n'y avait qu'à passer devant le bureau de la conseillère pour voir Carl et Emma. Il trouvait ça même assez déstabilisant. Enfin, il se fit finalement la même réflexion que la jolie rousse, c'est à dire, que la porte du bureau était fermé donc ce qui signifiait que la conseillère ne voulait pas être dérangé, qu'importe ce que les lycéens pourraient voir à travers la fenêtre.

Après quelques instants, le beau dentiste finit par se re-concentrer sur la jolie rousse plutôt que sur le couloir, et n'effaça pas son sourire tout en plongeant son regard dans celui d'Emma. Il se mit ensuite à faire quelque pas vers le fond du bureau d'Emma, regardant les papiers posés proprement sur l'étagère en bois. Il lit le titre de l'un d'entre eux au hasard « la sexualité, en parler ». Carl leva un sourcil et ne s'attarda pas sur les écriteaux du prospectus qui était destiné aux élèves. Bien qu'Emma et lui étaient en couple maintenant depuis plusieurs mois, les deux adultes n'avaient toujours pas eu de relations intimes ensemble. Peut-être devraient-ils « en parler » justement ? Évidement le dentiste ne voulait pas brusquer la jolie rousse avec ça et c'est bien pour cette raison que jusqu'ici il n'avait jamais osé vraiment lui en parler.
Quelques secondes après, il ajouta sur un ton calme et posé, pour essayer de changer les idées à sa petite amie, sans pour autant détacher son regard des prospectus sur l'étagère...

CARL_ « En tout cas, je ne suis pas venu pour encore plus te plomber la semaine... Bien au contraire... »

Le dentiste se retourna vers la jolie rousse, un prospectus à la main. Il s'approcha d'elle, s'appuya contre le bureau d'Emma et dit d'un ton ironique.

CARL_ « La sexualité, en parler... Ca m'a l'air... Très intéressant comme lecture! »

Puis il posa le papier et se rapprocha encore un peu plus de la conseillère, un sourire charmeur au coin des lèvres. Il approcha doucement son visage du sien et après quelques secondes, frôla simplement ses lèvres des siennes, en affichant toujours son petit sourire à croquer. Il lui dit calmement tout en s'éloignant légèrement d'elle.

CARL_ « Tu as vraiment lu tous ces papiers? Si oui, tu dois vraiment en savoir des choses sur... Tout ça. »

Après quoi, il afficha un large sourire. Il pouvait déjà voir le malaise d'Emma face à ce qu'il venait de dire. Cela l'amusait assez en faite. Ce n'était évidement pas méchant, on pouvait qualifier ça comme de la taquinerie. Carl commençait donc son petit jeu, juste pour voir les réactions d'Emma quand il commençait à parler de sexe et autres. On ne pouvait pas dire que pour l'instant il était allé bien loin dans ses propos, mais ce n'était qu'un début... Le dentiste jeta un coup d'oeil entre temps vers l'extérieur du bureau et aperçut un élève se balader devant celui-ci. Le beau brun l'observa durant quelques instant puis le lycéens en question disparut de son champ de vision, Carl se concentra donc pleinement à sa jolie rousse...

Paupières fermées, les bras de Carl autour de sa taille, la jeune femme se sentait apaisée. Bien sûr, l’idée que quelqu’un puisse les voir n’était pas encore tout à fait sorti de sa tête, mais ça ne l’empêchait pas de se sentir bien. Elle n’était pourtant pas du genre « tactile », à embrasser Carl tout le temps, ou à lui sauter dans les bras. Ce n’était pas parce qu’elle n’en avait pas envie, loin de là, mais malgré les efforts qu’elle faisait par rapport à sa mysophobie, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur des microbes qu’elle pourrait recevoir. Carl, étant dentiste et donc faisant particulièrement à son hygiène, n’était heureusement pas quelqu’un de repoussant. Avec son sourire étincelant et son odeur corporelle agréable, il ne respirait pas la saleté comme d’autres qu’elle avait pu rencontrer. Comme ce Ken Tanaka et les perles de transpiration qui dégoulinaient sur son corps… c’est certainement ce qui avait gêné le plus la jeune femme : les microbes, et l’odeur. Car elle était loin d’être ce genre de femme à n’accorder que de l’importance à l’apparence. Pour elle, le plus important, était surtout d’avoir une bonne hygiène, et Carl l’avait. En plus d’être particulièrement séduisant.

Un soupir de satisfaction passa le seuil de ses lèvres. Rien de tel que de le voir pour se sentir mieux, comme protégée et rassurée. Elle sentit alors l’étreinte de Carl se desserrer et elle ouvrit les yeux. La seconde suivante, elle se retrouvait face à lui, son regard plongé dans un océan bleuté. Un sourire s’installa sur ses lèvres, et Emma eut bien du mal à ne pas admirer ces dents blanches dignes de celles qu’avaient les mannequins dans les publicités pour dentifrice. Carl lui demanda alors si c’était ces « petits monstres boutonneux » qui lui rendaient la vie difficile. Un sourire s’installa automatiquement sur les lèvres d’Emma. En réalité, en ce moment, ce n’était pas tant les adolescents qui venaient lui demander des conseils qui l’embêtaient : c’était surtout ses collègues. Bryan Ryan, évidemment, sans compter cette sacrée Sue Sylvester, tyran-en-chef. Et puis, bien qu’il ne lui posait pas de problème directement, il y avait toujours Will, auquel elle ne cessait de penser, parfois même en présence de Carl. Il fallait dire qu’il travaillait au même endroit qu’elle, et de le voir tous les jours, de croiser son regard où se mêlaient tout un tas d’émotions différentes, ne l’aidait pas à oublier l’amour qu’elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver à son égard.

Retrouvant le regard de Carl, elle parvint à oublier ses doutes. Elle acquiesça doucement d’un signe de la tête pour ne pas avoir à s’expliquer et apporter les vraies raisons de la difficulté de cette semaine qui touchait enfin à sa fin. Le regard de Carl se posa alors sur la porte d’entrée et elle ne put s’empêcher de se demander s’il partageait son malaise à l’idée que des élèves puissent les surprendre, en pleine conversation amoureuse. Fronçant le nez, la jeune femme finit par suivre son regard : heureusement à cette heure-là, la plupart des étudiants étaient en cours, en salle d’étude, ou dans la cour, fumant discrètement une cigarette interdite. Carl tourna finalement le visage vers elle, et elle retrouva tranquillement son regard. Bientôt, pourtant, il se mit à s’éloigner d’elle, furetant au hasard – ou tout du moins c'était ce qu'elle croyait – dans le bureau de la conseillère d’orientation. Elle vit son regard s’arrêter sur les différents prospectus installés près du bureau. Un sourire innocent s’installa sur ses lèvres. Ces prospectus, c’était comme si elle en faisait collection. Elle en avait tellement qu’elle ne les comptait plus, s’amusant parfois à en redécouvrir certains qu’elle avait oublié, avant de les remettre dans les petits écriteaux.

Sans détourner le regard des prospectus, Carl lui dit qu’il n’était pas venu pour lui plomber un peu plus sa semaine, « au contraire » ajouta-t-il d’un air énigmatique. Emma se demanda alors ce qu’il pouvait bien avoir derrière la tête. Elle le connaissait désormais suffisamment pour savoir qu’en général, ses paroles étaient loin d’être hasardeuses. Toutefois, elle n’eut pas le loisir de chercher bien longtemps ce à quoi il pouvait penser, car il s’approcha bientôt d’elle, un prospectus en main. Son sourire taquin lui mit la puce à l’oreille, et elle eut bien raison. Il s’appuya doucement sur son bureau, l’observa tranquillement avant de lire le titre du prospectus « la sexualité, en parler » et d’ajouter que ça avait l’air d’être intéressant. Emma ouvrit de grands yeux surpris, et en resta bouche bée. Elle ne s’attendait pas vraiment à avoir ce genre de conversation, ou tout du moins pas maintenant et pas à cet endroit. Bien sûr, elle n’était pas stupide et savait pertinemment qu’à un moment ou à un autre ils devraient en parler – puis elle avait fait des études de psychologie quand même, alors elle savait ce à quoi pensait généralement un homme.

Ah, hm, oui… oui, sûrement.

Emma ne put s’empêcher de se racler la gorge, ce qu’elle faisait toujours lorsqu’elle devenait mal à l’aise. Il s’approcha alors d’elle, l’air innocent, approchant bientôt son visage du sien. Leurs lèvres s’effleurèrent l’espace de quelques secondes avant qu’il ne se recule, l’observant toujours avec le regard pétillant et son sourire malicieux. Il lui demanda alors si elle avait réellement lu tous ces prospectus, car si tel était le cas, elle devait savoir énormément de choses. La jeune femme rougit, se tordant les mains dans tous les sens, ne sachant pas exactement quoi en faire. La discussion se précisait, et elle n’était pas certaine de vouloir la poursuivre. Elle cherchait vainement un moyen de l’orienter vers un nouveau sujet, moins « dangereux » pour la jeune femme. Il fallait dire qu’ils n’avaient jamais eu de relation intime, Emma faisant des efforts par rapport à ses « problèmes » mais n’ayant pas encore réussi à franchir cette barrière-là. L’an dernier, pourtant, elle n’avait pas été bien loin d’aller plus loin avec Will… avant de tourner les talons, effrayée. Désormais, elle devrait avoir cette conversation face à Carl, lui confier ses doutes bien qu’il devait certainement les deviner.

Oui, je les ai lu… mais ça reste professionnel, tu sais. Ce qui ne veut pas dire que je suis… comment dire ? Experte en la matière.

Elle détourna le regard loin du sourire charmeur de Carl, les joues en feu. Elle parvint finalement à trouver un moyen de détourner la conversation, et dit innocemment, le regard toujours loin de celui de Carl :

Enfin, heureusement les élèves ne viennent pas tous me parler de… ce genre de problème. En ce moment, il s’agit plutôt de résoudre les tensions qu’ont certains. Cela n’a rien de très excitant, je te l’assure.

Elle s’interrompit, espérant que Carl lui demanderait la raison de ces tensions, au lieu de continuer à vouloir avoir cette discussion avec elle.

Nous y voilà. Carl rigolait intérieurement de l'état dans lequel il avait mis la jolie rousse. Il pouvait la voir commencer à rougir et à se tordre les mains, tels un enfant qui aurait fais une bêtise et qui chercherait à éviter le sujet de conversation sur ce qu'il avait fais, gêné. Ce n'était pas un rire moqueur qui tentait en vain de s'échapper de la bouche du dentiste, mais un simple rire plutôt taquin. Le beau brun trouvait Emma tout simplement adorable à la façon dont elle réagissait face à ses paroles, bien qu'il la trouvait adorable tout le temps également. Il avait bien imaginé la réaction d'Emma de cette façon, pour lui c'était à prévoir, c'est ce qui l'amusait au final, il commençait à bien la connaître...

Quelques instants après que l'homme lui est parlé du prospectus, la jolie rousse lui répondit simplement d'un petit « surment » hésitant et gêné. Carl ne s'attarda pas sur ses paroles et lui répondit en lui adressant un large sourire tout en reposant le papier à l'endroit où il l'avait trouvé.
Le dentiste était conscient de la difficulté qu'Emma avait à aborder le sujet qu'il venait d'entamer, il savait pour sa mysophobie, que ce n'était pas facile tous les jours, d'ailleurs il essayait au mieux de l'aider pour ça. Et puis, peut-être que de parler de ce fameux sujet de conversation sensible pour la jeune femme serait une bonne chose. En tout cas, le dentiste était partis pour en parler pendant un petit moment, qu'importe qu'Emma essaye de changer de sujet de conversation, il était lancé dans ça maintenant. Tout en détournant son regard de Carl, la jolie rousse répondit à ce dernier toujours aussi gêné. « Oui, je les ai lu… mais ça reste professionnel, tu sais. Ce qui ne veut pas dire que je suis… comment dire ? Experte en la matière. » Le dentiste poursuivit dans sa lancée et répondit du tac au tac, toujours un sourire malicieux incrusté sur les lèvres.

CARL_ « Oh... C'est juste professionnel? Et en plus ça ne veut pas dire que tu es une experte dans ce domaine? »

Le dentiste se remit à faire quelques pas dans la pièce, parcourant les documents et objets en tout genre posés sur l'étagère de la conseillère. Il croisa finalement les bras et se tata le menton durant quelques secondes.

CARL_ « C'est bien dommage... »

Ajouta-t-il sur un ton ironique. Carl se rendait lui même compte de ce qu'il était en train de dire. Ca virait à la perversité, mais les hommes, même les dentistes (surtout les dentistes) ne sont pas blanc comme neige. Bien au contraire, le dentiste s'imaginait déjà depuis quelques jours cette conversation avec Emma. Cela la rendait nerveuse et elle tentait en vain de le cacher auprès du dentiste, bien qu'il l'avait remarqué depuis quelques minutes à quel point ça la mettait mal à l'aise. Allait-il arrêter pour autant? ... Pas vraiment. Le beau brun se rapprocha de la jolie rousse pendant qu'elle lui disait « Enfin, heureusement les élèves ne viennent pas tous me parler de… ce genre de problème. En ce moment, il s’agit plutôt de résoudre les tensions qu’ont certains. Cela n’a rien de très excitant, je te l’assure. » Il s'arrêta finalement à environ un mètre d'elle, regardant une nouvelle fois par la fenêtre. Un élève passa devant la fenêtre du bureau et regarda avec attention les deux adultes, presque il les dévisageait. Le dentiste lui adressa un salut de la main auquel il ne répondit évidement pas, au contraire, il décampa d'autant plus vite. « Bon vent! » pensa Carl. S'il avait pu, il aurait mis des rideaux, ou n'importe quoi pour cacher la vue sur l'intérieur du bureau d'Emma. Le dentiste en avait marre de se sentir observé à chaque fois qu'une personne passait devant le bureau d'Emma. Bref, l'homme se concentra sur Emma, il s'appuya une nouvelle fois contre le bureau de la jolie rousse et lui répondit toujours en souriant.

CARL_ « J'imagine que ça n'est pas très excitant de s'occuper de ces gamins à la face boutonneuse en effet. »

Mais ne voulant pas s'étendre sur le sujet des ados malpolis et leur problème de jeune en pleine découverte du monde, le dentiste trouva plutôt une autre phrase pour relancer le sujet de toute à l'heure. Il attrapa la main de la jolie rousse et ce qui la força à se rapprocher un peu de lui et à le regarder au lieux d'essayer d'éviter son regard. Il garda son sourire malicieux

CARL_ « Mais je connais cependant des choses bien plus excitantes si ça t'intéresse... »

Une nouvelle fois, le dentiste rit intérieurement de ce qu'il disait et surtout en appréhension de la réaction d'Emma face à ses nouvelles paroles. Il tenta de rester sérieux, après tout, tout cela n'était qu'un jeu pour voir les réactions de la jolie rousse. Il faisait ça uniquement dans ce but, même si ses idées étaient mal placées, il le faisait exprès ; rassurez-vous, il n'était pas en train de se transformer en gros pervers avide de sexe. Bien que Carl pensait qu'Emma devait se demander ce qu'il lui prenait d'un coup de parler de ça à tout vent. Le fait qu'il le fasse exprès était même assez flagrant. Il n'effaça pas son sourire et fixa la jolie rousse dans les yeux, se concentrant uniquement sur ses moindres faits et gestes. Le dentiste n'était pas un grand séducteur, malgré son sourire qui en faisait tomber plus d'une, il n'avait eu que quelques conquêtes dans sa vie. Et jamais rien de bien sérieux pour couronner le tout. Sa plus longue relation sans compter celle avec Emma avait duré à peine un mois, et le dentiste n'avait même pas été amoureux de cette fille. A la fin ils ne pouvaient plus se supporter et ça s'était assez mal finis. Avec Emma, c'était différent, le beau brun était vraiment bien avec elle, il l'aimait sincèrement et ne comptait pas tout faire foirer...

Excitant, peut-être pas, mais ça ne me dérange pas. Sauf quand ils viennent tous me parler du même problème, auquel je ne peux malheureusement pas faire grand-chose pour les aider. Ca me frustre.

Ah, des, hm… des choses plus excitantes ? Ca m’a l’air… intéressant.

Enfin, je… euh. Je ne sais pas, Carl. Tu es sûr que c’est le moment idéal pour parler de, hm, ça ? Dans mon bureau ? Maintenant ?

Plus les minutes passaient, plus Emma rougissait à vue d'oeil. Carl commençait à se demander si elle atteindrait la même couleur qu'une tomate à cette allure là et aussi s'il devait continuer son petit jeu ou au contraire s'arrêter là. Le dentiste avait évidement remarqué à quel point la jolie rousse était embarrassée par rapport à tout ce qu'il disait depuis toute à l'heure, c'était exactement pour cette raison qu'il hésitait à poursuivre ses jeux de mots et ses sous-entendus pervers, malgrès le fait que ça l'amusait beaucoup de la taquiner. La voir toute gênée était pour lui une forme de satisfaction, elle s'était complètement prise au jeu, mais également ça le mettait mal pour elle car il savait qu'au fond ce qu'il était en train de faire n'amusait que lui. Emma était sensible au sujet qu'il avait entamé, chacune des réactions de sa part lui faisait prendre conscience de ça, que même encore a vingt-huit ans, parler de sexe, même avec son petit ami, serait difficile et la mettrait définitivement mal à l'aise. Il ne pouvait pas lui reprocher, il ne lui en voulait pas une seconde, mais il était clair qu'il l'aiderait. Peut-être que la taquiner au point de la faire rougir comme une tomate n'était pas la meilleure solution, mais au moins ils en parlaient, Carl essayait tant bien que de mal d'en parler.

Son sourire espiègle sur les lèvres, le dentiste demeura silencieux alors qu'Emma lui répondait également souriante à sa remarque sur les adolescents et leur problème. Elle lui dit « Excitant, peut-être pas, mais ça ne me dérange pas. Sauf quand ils viennent tous me parler du même problème, auquel je ne peux malheureusement pas faire grand-chose pour les aider. Ca me frustre. » Carl reconnaissait bien Emma dans sa réplique. La jolie rousse passait le plus clair de son temps à s'occuper des soucis des autres, en l'occurrence là des élèves, et faisait toujours tout pour essayer de satisfaire le monde. Il s'imaginait bien que d'essayer d'aider une personne qui a le même que sois n'est pas facile, ce qui justifiait la difficulté qu'avait Emma a répondre aux questions concernant la sexualité, malgré les connaissances qu'elle avait pu acquérir grâce aux prospectus et autres documents. La conseillère ne pouvait pas conseiller les élèves en s'aidant de son propre vécu sur ce thème là vu qu'elle n'avait aucune connaissance en la matière. C'était comme de demander à une personne qui n'a jamais mis les pieds en Chine de décrire le pays avec des détails. Emma était dans le terrain totalement inconnu quand il s'agissait de sexe, Carl n'avait pas complètement reçu le message, il ne savait rien de la vie sexuelle de la jeune femme pour tout dire. C'était la première fois qu'il lançait le sujet avec elle...

Patientant quelques instants en réfléchissant à sa réponse, le dentiste finit par dire simplement, toujours le même sourir scotché aux lèvres et un ton calme dans la voix...

CARL_ « Je comprend... »

Puis il relança quelques instants après le sujet qu'Emma se donnait tant de mal à éviter. Contre toute attente, Emma répondit toujours aussi gênée aux propositions douteuses de son petit ami. « Ah, des, hm… des choses plus excitantes ? Ca m’a l’air… intéressant. » Le dentiste fut lui-même surpris du mot qu'elle venait d'employer. Cela le fit sourir d'avantage, surtout quand il remarqua qu'elle essayait juste après de se rattraper. « Enfin, je… euh. Je ne sais pas, Carl. Tu es sûr que c’est le moment idéal pour parler de, hm, ça ? Dans mon bureau ? Maintenant ? » Retournement de situation, Emma n'avait plus l'air aussi « intéressée » par les « choses excitantes » que venait de lui proposer Carl. Ce dernier prenait un malin plaisir à la taquiner, il voyait qu'elle commençai à tourner en bourrique. Alors qu'elle venait de détourner la tête, le dentiste répondit avec un air amusé sur le visage.

CARL_ « Hmm... Pourquoi ça ne serait pas le moment idéal pour en parler? Je veux dire, il n'y a personne d'autre ici... »

Puis il se plaça devant la jeune femme, et avec sa main droite prenant délicatement le menton de la jolie rousse, déplaça sa tête de façon à ce qu'elle le regarde dans les yeux. Il posa ensuite sa main sur la joue droite d'Emma et c'est ainsi qu'il se rendit compte qu'elle avait les joues aussi brulantes que rougis. Un sourir malicieux s'installa sur ses lèvres et il ajouta sur un ton plein de sous-entendus en la fixant droit dans les yeux...

CARL_ « Juste toi... Et moi... »

Après quoi il déposa un baiser sur les lèvres de la jolie rousse, puis détourna son regard vers la fenêtre où il put voir deux élèves regarder le couple à travers celle-ci. Carl décida de ne pas se soucier d'eux, bien qu'il les entendaient presque ricaner du bureau d'Emma. Il se concentra sur la jeune femme et finit par relancer son sujet de conversation favorite de la journée. Oh, il n'avait certainement pas l'intention de s'arrêter d'en parler en si bon chemin, même s'il s'était calmé durant quelques instants, le voilà repartit dans son délire de taquiner sa petite amie.

CARL_ « Tu sais, je pourrais t'aider à répondre à toutes les questions que te posent les élèves sur ce fameux sujet, si tu le souhaites... Tu pourras même argumenter après. »

Dit-il sur un ton tout aussi malicieux que le sourire qu'il avait sur les lèvres. Il déplaça finalement ses mains sur les hanches de la jeune femme tout en gardant son sourire et n'arrêtant pas de fixer la jolie rousse dans les yeux...

La jeune femme n’osait plus plonger son regard dans celui de Carl, préférant de loin tenter de retrouver le fil de ses pensées sans être perturbée par ses yeux clairs ou son sourire dévastateur. Elle n’aurait jamais pensé qu’ils parleraient de ça ce jour-là et surtout, dans son bureau. Après la semaine bouleversante à bien des égards, elle n’avait qu’une envie : retrouver son appartement, son petit ami et se reposer. Elle n’avait pas spécialement envie de se lancer dans une grande discussion sur le sexe, même si elle devait avouer que ces derniers temps, elle sentait qu’un jour il faudrait se jeter à l’eau. Cependant, c’est bien le problème avec l’expression « un jour » : on reporte quotidiennement la chose, repoussant toujours la contrainte avant de finalement se retrouver plantée face à elle, sans retour à la case départ envisageable. Le sexe représentait à la fois une barrière à ses relations amoureuses, un grand mystère auquel elle n’avait pas encore été confrontée et le point culminant de ses peurs. Le seul avec qui elle avait envisagé de sauter le pas dans le passé avait été Will. Elle s’était alors persuadée que le temps était venu pour elle de se laisser aller, sans penser aux craintes qui la dévoraient. Pourtant, au dernier moment, elle avait tourné les talons, refusant de passer outre l’obstacle. Elle n’avait pas été prête. Elle le regretta souvent par la suite, se disant que c’était en partie à cause de ça si sa relation avec le professeur d’espagnol n’avait pas fonctionné : si elle s’était abandonné à lui, il n’aurait peut-être pas jeté son dévolu sur cette Shelby Corcoran, ou n’aurait pas proposé à April de venir loger chez lui pour une nuit… Evidemment c’était idiot, et elle avait compris par la suite qu’il s’agissait surtout de Will, qu’il avait besoin de temps pour se remettre de son divorce avant de se lancer dans une nouvelle relation amoureuse tout de suite. Pourtant, au fond, elle ne pouvait s’empêcher de penser que dans un sens, c’était également de sa faute.

Quand Emma regardait Carl, elle voyait en lui un nouvel homme qu’elle ne pouvait décevoir à cause des problèmes. Cela faisait désormais des mois qu’elle travaillait sur ses craintes liées à sa mysophobie et il y avait du progrès, sans que ce soit pour autant définitivement terminé, loin de là. Malgré cela, elle ne voulait pas risquer de tout gâcher avec lui en refusant de lui donner ce qu’il voulait. Malheureusement, le fait d’être obligé à faire quelque chose n’avait jamais très bien fonctionné pour la conseillère d’orientation et plus elle tentait de se convaincre qu’elle devait le faire, moins elle parvenait à se jeter à l’eau une bonne fois pour toutes. Telle était bien la raison pour laquelle elle redoutait d’avoir cette conversation. Et si elle apprenait à Carl que le sexe constituait une chose qui l’effrayait, et qu’il soit si déçu qu’il s’en aille pour de bon, ou aille s’intéresser à d’autres ? Bien sûr, elle le connaissait et savait qu’il n’était pas ce genre d’homme, mais au fond, malgré tout, il ne restait justement qu’un homme, soumis à ses désirs. Le dilemme se creusait dans l’esprit d’Emma. Elle ne savait que faire, ne savait comment le satisfaire tout en se voyant rongée par ses peurs, si ancrées en elle.

Alors qu’elle se retournait la question dans sa tête, encore et encore, Carl prit la parole. D’un ton amusé, il lui demanda pourquoi ce ne serait pas le bon moment, après tout, puisqu’ils étaient seuls tous les deux. Emma s’efforça de ne plus croiser son regard et fit la moue de son coté. Ils avaient beau être seuls dans son bureau, elle ne se voyait pas entamer une telle conversation au lycée. Elle aurait préféré qu’ils se voient chez elle par exemple, et qu’ils puissent en parler tranquillement sans avoir peur de voir débarquer un élève qui puisse interrompre une discussion aussi importante. Mais Carl semblait plutôt pressé… ce qui n’était pas sans surprendre Emma. L’homme se plaça alors devant la jeune femme, et lui prit doucement le menton qu’il tourna dans sa direction. Emma se laissa faire et se retrouva donc finalement le menton levé vers le dentiste qui avait plongé son regard malicieux dans le sien. Emma ouvrit de grands yeux et ne chercha plus à détourner le regard. Elle chercha quelque chose à dire mais elle ne trouva rien, trop absorbée par les grands yeux clairs qui étaient fixés sur elle. Carl esquissa un nouveau sourire, frôla sa joue de sa main avant d’ajouter : « juste toi… et moi ». Emma déglutit à nouveau. Il s’approcha alors d’elle et ses lèvres se pressèrent contre les siennes. Les paupières de la jeune femme retombèrent et l’espace d’un instant, elle oublia toutes ses questions et incertitudes, profitant simplement de ce moment furtif. Quand il se retira, Carl jeta un coup d’œil curieux vers la porte, avant de finalement revenir à elle. Plus confuse que jamais, la conseillère d’orientation tenta de prendre la parole à son tour :

Carl, je…

Elle ne termina pas sa phrase car il répliquait déjà : « Tu sais, je pourrais t'aider à répondre à toutes les questions que te posent les élèves sur ce fameux sujet, si tu le souhaites... Tu pourras même argumenter après ». Le sourire dessiné sur les lèvres du dentiste n’était pas le seul à lui donner des frissons : son regard pénétrant y était également pour beaucoup. Et lorsque les mains de Carl se posèrent délibérément sur les hanches de la jeune femme, cette dernière ressentit cette tension palpable entre eux. Elle fronça les yeux, jeta un regard vers la porte et n’apercevant personne, posa ses mains derrière la nuque de Carl, avançant son visage du sien.

Je ne sais pas si c’est une bonne idée, Carl. Je veux dire, de parler de ça ici. C’est important pour moi, je ne prends pas les choses à la légère et… ce n’est pas que je n’en ai pas envie mais j’ai quelques… problèmes, concernant ce sujet.

Elle lui adressa un sourire d’excuse, s’approchant un peu plus de lui encore. Elle se sentait pitoyable. Pitoyable de ne pas être capable de décider, ne pouvoir tout simplement effacer ses peurs et les remplacer par de l’assurance. Ce serait tellement plus simple si elle pouvait faire cela d’un simple claquement de doigts. Désormais, ce qu’elle espérait le plus était de ne pas voir de la déception s’inscrire sur les traits de Carl. Alors, avant qu’il ne réponde, elle l’embrassa à son tour, se donnant en quelques sortes du courage pour la suite de la conversation.

Finalement, malgré les hésitations d'Emma face au sujet qu'imposait quelque peu Carl, les deux adultes avait finis par entrer dans la conversation. Le dentiste s'était pas mal amusé à taquiner sa petite amie, mais après réflexion, il était en train de penser qu'il faudrait mieux arrêter son jeu des sous-entendus maintenant. Comme on dit, les meilleures blagues sont les plus courtes, le beau brun ne souhaitait plus continuer son petit jeu, surtout qu'Emma avait l'air de prendre ça très au sérieux comparé à lui. Non pas qu'il s'en fichait, bien au contraire, Carl ne prenait pas ce genre de chose à la légère, même si sur le coup, on aurait un peu dit que pour lui, tout cela n'était qu'un truc sans importance. Mais non, pour lui aussi avoir une relation intime avec sa petite amie était un grand cap à passer, peut-être un des plus importants mêmes. Ce n'était pas quelque chose à négliger.

Carl n'était pas un grand connaisseur des relations durables. A part Emma, la seule femme avec qui il avait eu une longue relation amoureuse s'appelait Mary, ça avait duré un mois, après tout avait dérapé, et les deux personnes s'étaient quittés en très mauvais termes. Le dentiste s'était pris une sandale dans la tronche en plus de toutes ses fringues car ce dernier avait eu la très mauvaise idée de s'installer avec la jeune femme. Mary lui avait dis de partir et de ne jamais revenir, tout ça parce qu'elle était tellement jalouse qu'elle voyait le mal partout et que dans chaque femmes dans la rue, elle décernait le diable et une menace qu'on lui prenne son petit ami. Le dentiste n'avait même pas insisté, il était parti sans rien dire et depuis ils ne sont plus jamais revu. Tant mieux vous dira Carl, ce dernier considérait cette femme comme une vraie folle à présent.
Il avait aussi été en « couple » avec Terri Del Monaco, l'ex-femme de Will, quelques jours après la rupture des deux mariées. On ne peut pas vraiment appeler ça « une relation amoureuse » quand on sort avec une personne pendant seulement quinze jours. Si pour des adolescents cela représente pas mal de temps, pour les adultes ce n'est rien du tout comparé à une vie toute entière. Mais au moins, Carl était resté très lié avec Terri, ils étaient amis malgré tout, même après que le dentiste ait dit à la jolie blonde qu'il aimait une autre femme, Emma en l'occurrence.

Alors, après avoir embrassé la jolie rousse et lui avoir fais encore des sous-entendus douteux, ce fut au tour d'Emma de prendre la parole et se faire part de se ressentiment sur tout ça.

EMMA_« Je ne sais pas si c’est une bonne idée, Carl. Je veux dire, de parler de ça ici. C’est important pour moi, je ne prends pas les choses à la légère et… ce n’est pas que je n’en ai pas envie mais j’ai quelques… problèmes, concernant ce sujet. »

Quelques problèmes ? Carl commençait à voir où elle venait en venir même si'il avait un peu de mal tout de même. C'était le terme qu'il avait retenu sur toute la réponse d'Emma, qui tournait et retournait dans sa tête pour y trouver une réponse. Il se demandait ce que cela voulait dire, « avoir quelques problèmes concernant le sujet du sexe ». Puis la jolie rousse, qui s'était peu à peu rapproché du dentiste, embrassa ce dernier avant qu'il ne puisse continuer la conversation qui prenait un aspect plus sérieux que toute à l'heure. Carl ferma les yeux, appréciant ce simple moment de complicité. Quand leur lèvres se séparèrent, le beau brun adressa un petit sourire attendrissant à Emma, avant de répondre avec un air intrigué sur le visage.

CARL_ « Quelques problèmes? De quel genre de problèmes tu veux parler? »

Bien que le dentiste était intrigué par ça, il était loin de se douter qu'Emma n'avait jamais eu de relations intimes avec personne. En faite, cette idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Carl s'attendait plutôt à une réponse comme quoi elle aurait été traumatisé par un homme au lit, ou pire, qu'on l'aurait violé... Mais pas vraiment à la véritable cause des problèmes de la jolie rousse.
Se souvenant également du reste de la phrase d'Emma, l'homme ajouta quelques instants après, avant qu'elle n'est le temps de répondre à la question de Carl.

CARL_ « Écoute... Je sais que ce n'est pas vraiment l'endroit rêvé pour parler de ça, mais puisqu'on a lancé le sujet de discussion, autant le poursuivre non? Après si tu tiens vraiment à en parler une autre fois... Ca me va aussi. »

Carl comprenait parfaitement que c'était assez destabilisant de parler de ce genre de chose au travail. Surtout quand on est conseillère et qu'un élève peut débarquer à n'importe quel moment. Mais d'un autre côté, Carl n'avait aucune envie d'arréter la discussion ici... Il déplaça une de ses mains pour la poser sur la joue rosées de sa petite amie, sans effacer son tendre sourire et son regard plongé dans celui d'Emma.
Carl ne jugerait pas la jeune femme, qu'importe les problèmes dont elle parlait. Il n'avait pas vraiment « d'attentes » concernant tout ce qui était sexuel. Bien qu'il était un homme avec des « désirs » et autre, il serait très bien attendre et comprendre ce qui ne va pas pour la jolie rousse concernant ce sujet, même s'il était assez loin de s'imaginer de quoi elle voulait parler. Chacun évolue différemment, comme chacun a des peurs différentes. Le dentiste sera là pour rassurer Emma, il n'allait certainement pas la laisser tomber parce qu'elle n'était pas encore prête à passer à l'acte avec un homme, surtout qu'il n'était pas un pro qui avait passé des centaines de nuits avec des centaines de filles différentes non plus, bien loin de là...

Par problèmes je veux dire que…

Je n’ai aucune expérience… Je n’ai jamais eu de relation intime, Carl.

C’est juste que… tu comprends, avec mes problèmes, je n’ai jamais réussi à sauter le pas… Je me sens si pitoyable.

Plus les secondes passaient, plus Carl se faisait des films dans sa tête, s'imaginant les « problèmes » d'Emma en question. Ca passait des histoires les plus tristes, aux histoires les plus folles qu'il n'avait jamais pensé jusqu'à aujourd'hui. Il en était à un point que même la réalité n'aurait pas pu être plus choquante que ce qu'il était en train de s'imaginer tout en attendant la réponse de sa petite amie. Le dentiste avait même honte de pouvoir inventer qu'un homme, ressemblant étrangement à Tarzan, aurait sauvagement accroché Emma sur un lit et lui aurait fais tout un tas de choses... Horriblement choquante. Mais évidemment, il n'y était pas du tout; aucun Tarzan n'y était pour quelque chose dans cette histoire... C'était tout autre et le beau brun était sur le point de le découvrir... Ce qui était étrange, c'est que Carl avait beau se faire des films complètement irréels, l'idée qu'Emma n'ait jamais eu de relation intime ne lui traversait pas l'esprit. A aucun moment il s'était dis « Et si c'était ça? ». Non, il avait pensé à des dizaines voir des vingtaines d'autres possibilités à part celle-là qui était la bonne.

Sortant de ses pensées, le dentiste garda le regard fixé sur le visage de sa petite amie. Elle commença sa phrase, juste après avoir acquiescé par rapport à ce que Carl venait de dire juste avant. Ce dernier était très attentif, il bloqua même sa respiration quand Emma s'interrompt dans sa révélation à cause de son hésitation de lui dire la vérité. Il la vit rougir au niveau des joues, le dentiste était d'autant plus intrigué par rapport aux fameux problèmes de la jolie rousse. Ce qui était clair c'était que maintenant elle ne pouvait plus faire marche-arrière, il fallait qu'elle lui dise maintenant. Alors, elle ajouta quelques instants après le reste de sa phrase d'une voix très timide et gênée « Je n’ai aucune expérience… Je n’ai jamais eu de relation intime, Carl. » ...

Carl sentit alors une armée de sensation envahir son corps, qu'il n'aurait pas pu toute les définir. A commencer par de la honte, non pas pour elle mais bien pour lui. Il se sentait tellement idiot d'avoir fais tout ce cinéma juste avant, avec ses sous-entendus à deux balles et ses propositions perverses... Alors qu'au final, elle avait une bonne raison d'être horriblement gêné, tout ça ne lui était pas familier en réalité, même tous les prospectus sur la sexualité du monde ne peuvent pas remplacer le véritable sujet du sexe, lire et faire n'étant pas la même chose, on aura beau essayer de savoir en lisant, ce n'est pas comme ça qu'on apprend véritablement dans ce cas là. Le dentiste comprenait ainsi tout ce gêne qu'Emma devait avoir quand des adolescents pleins de doutes se ramènent dans son bureau pour demander des conseils... Le beau brun se demandait même comment elle avait pu faire jusqu'ici pour toujours s'en sortir avec eux, leur donner les bons conseils et ainsi de suite... Il se sentait également confus, après tout, c'était bizarre de s'imaginer qu'Emma n'ait jamais eu relation intime avec personne, étrange pour lui, alors que maintenant qu'il la regardait, maintenant qu'il y pensait, le nombre de fois où elle lui avait fais des allusions pour qu'il comprenne, et qu'il n'avait jamais compris le véritable message qu'elle essayait d'envoyer, encore une fois, il se sentait idiot.
Était-il cependant déçu? Carl n'arrivait pas à savoir ce qu'il devait dire ou faire, quel tête et quelle expression il devait prendre devant cette révélation qui pour l'instant, avait installé un silence de mort dans le bureau. Ce n'était pas comme si Emma venait de lui dire qu'elle était lesbienne, ce n'était pas comme si elle lui avait avoué ne pas l'aimer... Il n'était pas véritablement déçu comme il l'aurait été dans les deux autres cas, ou même triste, il était juste horriblement confus dans sa tête. Étrange comme l'idée que Tarzan l'ait accroché sur un lit ne l'aurait pas plus déstabilisé que ça... C'est ça en faite, il était déstabilisé.

Finalement, la main de Carl posée délicatement sur la joue d'Emma vint retomber le long de son corps, sa bouche entre-ouverte ne parvenait pas à faire sortir ne serait-ce qu'un mot. Il ne pouvait pas lui reprocher, au fond ce n'était certainement pas de sa faute, elle était mysophobe, il se mettait à sa place et comprenait que ce n'était pas facile pour elle. D'autant plus qu'elle s'en voulait surment assez comme ça toute seule.
Que dire que faire ? Il ne voulait pas non plus dire que ce n'était pas grave et qu'il en avait rien à faire qu'elle soit vierge ou pas, c'était faux. Il n'aimait pas la voir se torturer, surtout qu'au fond il y avait des choses bien plus graves que ça.
Un silence s'installa de nouveau, Carl réfléchissait à ce qu'il allait dire. Il ne pouvait pas se permettre de faire une plaisanterie, ni de répondre n'importe quoi, c'était sérieux comme discussion maintenant.

CARL_ « Emma, je... Excuse-moi, je ne sais pas vraiment quoi te dire... »

Finit-il par avouer sur un ton assez confus. Elle lui dit quelques instants après d'une voix toujours aussi gênée « C’est juste que… tu comprends, avec mes problèmes, je n’ai jamais réussi à sauter le pas… Je me sens si pitoyable. » Carl tenta de se calmer, bien qu'il avait l'air calme à l'extérieur, ce n'était pas le cas dans sa tête. En faite, c'était le chaos total dans son cerveau, tout se mélangeait, les dernières paroles d'Emma et les siennes, Emma qui était vierge, Emma qui n'avait jamais eu de relation intime, les prospectus... Le dentiste avait envie d'hurler à son cerveau d'arrêter de lui envoyer toutes ces informations en boucle comme ça, il n'arriverait jamais à réfléchir calmement sinon. Il ferma les yeux quelques instants, juste le temps de faire le vide. Ce qui était clair, c'est que malgré ça, Carl aimait toujours autant Emma, c'était juste la grande « nouvelle de la journée », il ne s'y attendait pas du tout.

CARL_ « Tu n'as pas à te sentir pitoyable... Je comprend, c'est juste que... »

Commença-t-il à dire sur un ton déjà moins confus que toute à l'heure tout en s'éloignant un peu d'Emma.

CARL_ « C'est bizarre. Ca explique beaucoup de choses en faite... Enfin, je veux dire, maintenant je me rend compte de toute les fois où tu m'as tendu la perche pour me faire comprendre ça et que moi... Je n'ai rien vu. Et puis... Ca explique ta difficulté de conseiller les jeunes sur la sexualité, et ton gêne dès que je fais des allusions sur ça... »

Le dentiste n'avançait en rien en disant toutes ces choses que la jolie rousse savait déjà, il réfléchissait à voix haute en réalité. Après ses réflexions, le beau brun rejoint une nouvelle fois sa petite amie, un air rassurant sur le visage et un léger petit sourire tout aussi doux se dessiner peu à peu sur ses lèvres.

CARL_ « Mais je ne peux pas t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute... Je ne sais pas trop ce qui pourrait arranger ça, ce qui pourrait te donner confiance pour sauter le pas, c'est compliqué comme situation en faite... »

Après quoi, il passa sa main entre les mèches rousses de la jeune femme, les faisant filer entre ses doigts. Son regard se posa enfin sur celui d'Emma qu'il pouvait voir quelque peu embrumé depuis ses dernières paroles... C'était comme si au final, Emma avait dix sept ans et que les relations intimes lui étaient physiquement inconnues. Carl se demandait alors comment faisaient les jeunes filles pleines de doutes pour passer le cap, ce qu'elles se disaient pour se rassurer... Car le dentiste voudrait bien pouvoir aider Emma, mais il ne savait pas comment, ce qu'il devait dire et ainsi de suite...

Bien sûr que c’est de ma faute… Je suis ridicule, Carl, j’ai vingt-huit ans et j’ai autant d’expérience qu’une fille de douze ans. En revanche, ne sois pas désolé de ne savoir comment réagir. Je comprends…

Dis, ça te dérange si on se retrouve ce soir, disons, chez moi ? J’ai vraiment besoin de me retrouver seule et je suis sûre qu’un lycéen va finir par franchir le seuil de cette porte en me demandant de nouveaux conseils…

Encore désolée…

Voilà, l'heure des révélations était maintenant terminée. Carl était encore très confus par rapport à ce que venait de dire Emma, confus, mais toujours amoureux. Certes ce qu'elle lui avait avoué était déstabilisant dans le sens où l'avancée de leur relation en prenait un coup, mais au final, ce n'était juste qu'une question d'évolution de leur couple, ça irait moins vite que prévue, ce n'était pas ça qui comptait. Ce qui était important, c'était ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, après le reste comptait beaucoup moins que ça. Le dentiste le savait, c'est pour ça qu'on ne pouvait pas appeler ce qu'il ressentait comme de la déception, plus comme de la confusion oui.
Alors que Carl venait de dire à sa petite amie que ce n'était pas de sa faute, cette dernière répliqua sur un ton hésitant... « Bien sûr que c’est de ma faute… Je suis ridicule, Carl, j’ai vingt-huit ans et j’ai autant d’expérience qu’une fille de douze ans. En revanche, ne sois pas désolé de ne savoir comment réagir. Je comprends… ». Le dentiste, toujours en caressant les beaux cheveux roux d'Emma, lui dit doucement...

CARL_ « Tu n'as pas à te sentir ridicule... Je n'ai aucun mépris envers toi... »

Il aurait voulu lui dire trois autres petits mots, ceux qu'il avait du mal à dire, il pensait que ça aurait été bien de les lui dire maintenant, pour la rassurer et qu'elle ne se sente pas coupable. Mais rien ne vint, un silence s'installa et le dentiste regarda finalement tout comme la jolie rousse, à travers la fenêtre pour voir deux autres élèves les regarder narquoisement. Puis il détourna son regard sur les beaux yeux noisettes d'Emma et cette dernière lui dit alors « Dis, ça te dérange si on se retrouve ce soir, disons, chez moi ? J’ai vraiment besoin de me retrouver seule et je suis sûre qu’un lycéen va finir par franchir le seuil de cette porte en me demandant de nouveaux conseils… Encore désolée...» Carl acquésia d'un signe de tête pour répondre « oui » tout en souriant et fixant la jolie rousse dans les yeux. Il s'approcha un peu plus d'elle et l'embrassa doucement sur les lèvres avant de lui caresser tendrement la joue. Il ajouta sur un ton calme et presque murmuré, voyant une nouvelle fois des élèves passer devant le bureau d'Emma...

CARL_ « Okay, pas de problème, on se voit ce soir alors... »

Puis il s'éloigna d'elle, lui adressant un dernier sourire avant de franchir le seuil de la porte. Il ne put s'empêcher de regarder à son tour à travers la fenêtre, juste pour la voir une dernière fois avant quelques heures sans elle. Mais elle était déjà concentrée sur un dossier, assise devant son bureau, elle ne remarqua pas que Carl la regardait dans le couloir. Finalement, quelques instants plus tard, la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, les élèves commencèrent à sortir de leurs salles de cours, provoquant le chaos dans les couloirs. Le dentiste sortit du lycée avec quelques difficultés et se dirigea directement vers sa voiture. Quand il entra à l'intérieur, il soupira longuement tout en posant sa tête sur le volant de sa voiture. Il resta ainsi durant quelques secondes, puis il enclencha finalement la moteur et sortit du parking de l'établissement. Ce n'était pas le coeur léger qu'il rentrait chez lui, mais plutôt plein de doute et de questions concernant Emma. Il aurait voulu faire demi-tour et retourner la voir et lui dire qu'il l'aimait et que quitte à choisir entre être déçu et s'en foutre, il préférait s'en foutre parce que malgré ça, il était amoureux d'elle, vierge ou non. C'était toujours Emma, même si lui était un homme avec des attentes comme tous les hommes, il pourrait attendre qu'elle soit prête, parce qu'au fond, il l'aimait bien plus que tout le reste.♥

FIN DU SUJET.