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 06. We are young

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Sunny Palmer
Sunny Palmer
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MessageSujet: 06. We are young   06. We are young EmptySam 16 Fév - 14:43

Sunny était couverte de sueur. Sa peau était moite et les mèches de cheveux qui s'étaient échappés de sa queue de cheval étaient collées à son front. Elle avait l'impression d'avoir fusionné avec son débardeur, et elle devait lutter pour ne pas se jeter sur la bouteille d'eau qui se trouvait dans son sac tant elle avait la gorge sèche. Immobile et parfaitement silencieuse, elle était dissimulée derrière des buissons, invisible et profitant de l'obscurité grandissante du parc Lincoln pour ne pas se faire remarquer. Elle s’efforçait même de ne pas respirer trop fort. Car elle était en mission. Ses yeux bleus ne quittaient pas un couple, assis un peu plus loin, en train de se dévorer le visage. La nuit qui tombait leur offrait également une certaine intimité, d'autant qu'ils s'étaient installés sur un banc à l'écart et donc à l'abri des regards. Du moins, à l'abri du regard des autres, car celui de Sunny restait fixé sur eux. Elle était occupée à les espionner depuis déjà près d'une heure, mais, prudents, ils avaient patientés jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne, ou presque, dans le parc, avant de se jeter l'un sur l'autre. De là où elle se trouvait, Sunny avait un excellent angle de vue, et elle ne perdait pas une miette du spectacle. Non pas qu'elle soit une voyeuse, loin de là. Si elle s'était planquée dans les buissons, s'offrant à la chaleur étouffante de ce mois de Juin caniculaire au lieu de profiter de la fraîcheur de sa maison, c'était pour prendre en flagrant délit un infidèle. Le couple que cet élève populaire formait avec sa peste de petite amie était un symbole pour tous les lycéens. Ils étaient beaux, ils allaient si bien ensembles, ils s'aimaient d'un amour pur et s'étaient promis de rester chaste jusqu'au mariage. Et il était gay. Parce que cet élève si admiré de tous n'était pas du tout en train d'embrasser sa petite amie, mais bien un autre garçon, que Sunny ne connaissait pas, concluant qu'il devait faire parti d'un autre lycée. Quoi qu'il en soit, elle avait sous les yeux la preuve flagrante que ce couple était bidon. La fille était-elle au courant ? Elle était si... insupportable, si méchante, si tête à claque que Sunny n'aurait aucun remord à briser cette fausse histoire. Peut-être qu'il s'agissait d'un accord tacite, mais même si c'était le cas, Sunny, en bonne journaliste, se devait de faire connaître la vérité sur l'affaire. C'est pourquoi elle s'était infligée une planque aussi inconfortable. A genoux dans l'herbe, ses muscles protestant par l'immobilité forcée, Sunny ne cilla même pas lorsqu'une énième goutte de sueur coula le long de son dos. Tout ce qu'il lui fallait, c'était une photo. C'est pourquoi elle avait donné rendez-vous avec Jamie, lorsqu'elle avait pris sa cible en filature, pour qu'il la rejoigne au parc.
Sauf que Jamie était en retard, de près d'une heure déjà. Or, Sunny s'était plus ou moins habituée à le laisser prendre les photos dont elle avait besoin pour ses articles ou ses chantages. Curieusement, le jeune garçon ne s'était pas offusqué par les méthodes peu orthodoxes de la jeune journaliste, et une entente s'était vite installée entre eux. Il lui avait appris comment prendre une bonne photo, et Sunny s'était considérablement améliorée en photographie depuis qu'elle fréquentait Jamie. Néanmoins, elle préférait nettement quand il se chargeait de prendre les photos, il était nettement plus doué qu'elle pour cela. Elle l'attendait donc pour lui obtenir la preuve que le couple phare du lycée était bidon. Et il n'arrivait pas. Les lumières du parc s'allumèrent, mais le couple fut à peine éclairé, et les buissons derrière lesquels Sunny était planquée restèrent dans l'obscurité, lui garantissant discrétion. Dès que Jamie serait là, ils pourraient prendre cette photo, et quitter les lieux pour aller se rafraîchir. S'il arrivait un jour. A quelques mètres de là, le couple s'embrassait avec ferveur, et les minutes s'égrenaient. Et Jamie n'arrivait pas. Les sourcils de Sunny se froncèrent davantage, et elle retint avec peine un soupir d'impatience.

Finalement, le couple s'écarta, et Sunny se tendit. Priant pour que ce soit juste pour reprendre leur souffle, elle croisa les doigts. Mais les deux jeunes hommes finirent par se séparer, chacun repartant de son côté, sous le regard dégoûté de Sunny qui se retint d'arracher des mottes de terre sous le coup de la frustration. Elle se releva avec difficultés, chancelant sur ses jambes courbaturées et le dos raide. De colère, elle donna un coup de pied dans une branche. Son scoop venait de lui filer entre les doigts. Parce qu'elle s'était reposé sur Jamie et sur son don pour la photographie, Sunny avait laissé son propre appareil chez elle, sur son bureau, au lieu de l'emporter comme elle l'avait toujours fait. Mais, habituée à ce que le jeune garçon l'accompagne, elle n'avait pas pris cette peine, et elle le regrettait amèrement. Furieuse, elle étira ses muscles douloureux, grimaçant après une si longue attente sans bouger, et s'essuya le front. Elle ne parvenait pas à croire qu'un scoop aussi juteux venait de lui échapper, et encore moins que Jamie n'ait même pas pris la peine de l'avertir qu'il ne viendrait pas. Elle consulta son téléphone, mais elle ne l'avait pas sentie vibrer, c'est qu'il ne lui avait envoyé aucun message, et effectivement, l'écran n'affichait pas la petite enveloppe caractéristique. Quelque peu sur le nerfs, Sunny jeta son téléphone au fond de son sac, attrapa sa bouteille d'eau pour en boire une longue gorgée salvatrice, et marmonna quelques paroles furieuses avant de traverser les buissons, ignorant les branches qui s'accrochaient à son short, et d'un pas furieux, elle traversa la pelouse. Le parc était plongé dans la semi-obscurité, mais malgré la nuit, la chaleur se faisait toujours autant sentir, et Sunny n'avait qu'une hâte : aller piquer une tête dans la piscine. Et soudain, à quelques mètres de là, une silhouette se profila. La colère envahit Sunny, qui accéléra le pas. « Te voilà ! » lança-t-elle à Jamie, qui daignait enfin se pointer, avec juste une heure de retard. Normal. Arrivée à sa hauteur, Sunny le toisa d'un air furibond, prête à lui hurler dessus.


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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 06. We are young   06. We are young EmptyMer 13 Mar - 17:26

La journée la plus chaude de l'été –jusqu'à présent tout du moins – touchait à sa fin dans un silence somnolent. Un calme atypique s'était abattu sur les résidences, désemplissant soudainement les rues du centre-ville de toutes activités humaines. La transformation était impressionnante. On laissait les fenêtres grandes ouvertes dans l'espoir d'attirer un mistral salvateur, mais inexistant. On considérait les pelouses colorées d'un jaune décrépit, avec un soupir mêlant désappointement et lassitude. On rouspétait les plus jeunes qui s'exposaient sans crème solaire et on passait son temps à finir les mots croisés de l'hebdomadaire. On s'empêtrait dans un train-train quotidien sans rebondissement, inhérent aux vacances d'été. Jamie cligna des yeux. Les ombre s'étaient encore déplacées et le soleil lui tapait en pleine figure. Il roula sur une hanche, le visage rouge, sous le coup d'oeil amusé de Betty : « Encore quelques minutes et m'cuisais un oeuf sur ton front ! » railla-t-elle depuis son fauteuil roulant, abritée sous un large parasol multicolore récolté. Il émit un grommellement inintelligible avant de se masser vigoureusement le visage, légèrement étourdi par la chaleur ambiante : « Tu aurais pu me réveiller » lui reprocha-t-il, le crâne lourd et la bouche pâteuse. « Un coup sur la cafetière n'a jamais tué personne mon p'tit » répliqua-t-elle en haussant les épaules. Il roula des yeux avec exaspération avant de retirer sa casquette, passer une main dans ses mèches perlées de sueur et de se glisser vers la vieille femme afin de profiter de l'ombre qu'elle produisait.
Jamie avait rencontré Betty quelques semaines plus tôt. Elle vivait près de la Station de Lima –à même la rue. Le sourire qu'elle offrait inconditionnellement aux passants qui la dépassaient sans même lui accorder un regard avait interpelé l'adolescent. Elle l'avait remarqué après quelques instants et, il s'était éclipsé, mal à l'aise. James était repassé devant elle, les jours suivants. Il s'était approché de plus en plus, comme un animal craintif testant les limites à ne pas franchir. Betty l'avait dévisagé de ce même air énigmatique, un sourire indélébile aux lèvres. 'Je ne mords pas, p'tit' lui avait-elle lancé finalement et, il s'était rendu compte que son comportement était déplacé. Betty, aussi surprenante fût-elle, ne méritait pas d'être lorgnée de loin comme une bête de foire. Il avait déposé le contenu de son porte-monnaie dans la boîte métallique qu'elle avait sur les genoux et, s'était de nouveau sauvé sans un mot. Le lendemain, il était venu avec une bombe à eau, une glacière électrique et l'ombrelle colorée dont elle ne se séparait plus. Et ils avaient commencé à discuter, encore et encore. Elle était devenue une confidente inestimable. Il avait insisté pour qu'elle trouve un abri à la LPA, au moins pour se protéger de la canicule à venir, mais la vieille femme n'avait rien voulu entendre. 'J'ai survécu à beaucoup de choses, ce ne sont pas quelques degrés de trop qui vont m'abattre' répliquait-elle et il n'insistait pas, laissant le fil de ses pensées s'interroger sur la vie qui avait conduit Betty à s'asseoir dans ce fauteuil, au beau milieu de la rue.
Et parfois, ils économisaient leurs paroles et se contentaient d'être au coude-à-coude, à s'occuper de leurs propres affaires. Jamie s'était surpris à trouver la compagnie de Betty très reposante –et ces derniers temps, c'était tout ce à quoi il pouvait aspirer. La Pension se vidait peu à peu de ses occupants. Santana avait disparu de la circulation. Lexie s'était installée de l'autre côté de l'Atlantique. Anna était débordée par les tâches que sa soeur avait laissées derrière elle que l'assistance de JJ ne suffisait plus à combler. Et Madeleine ... Eh bien, c'était Maddie. Jamie avait décidé de diviser intelligemment son temps entre les cours d'été à WMHS, les courses lucratives pour son mystérieux fournisseur et les quelques amis qu'il était parvenu à se faire au cours des derniers mois. Il était encore froissé dans son orgueil pour avoir échoué à ses examens de fin d'année. Toutefois, s'occuper comme il le faisait l'avait progressivement remis sur pieds.

« Tu n'avais pas rendez-vous avec Sunny ? » lâcha-t-elle une bonne demi-heure plus tard, la tête légèrement inclinée sur le côté. 'Hmhm' fût l'unique réponse qu'elle parvînt à lui arracher tandis qu'il lisait attentivement le récit des Misérables, sensible à la pauvre existence de Fantine. « Sunny Palmer, Âllo là-haut ! » répéta-t-elle avec plus d'insistance. Elle ponctua ses trois derniers mots de trois coups secs sur le sommet de son crâne, à l'aide du journal qu'elle épluchait tranquillement jusqu'à présent. « Sisi, à dix-neuf heures trente. Le parc Lincoln » répondit-il distraitement en se remémorant le message que la jeune femme lui avait envoyé quelques heures plus tôt. Il la chassa d'un geste vague de la main, cherchant la ligne qu'il avait perdu des yeux. « Il est vingt heures, p'tit ». Jamie ne réagît pas immédiatement. Quelques secondes furent nécessaires pour que l'information se fraie un chemin jusqu'à ses neurones. « Holy crap ! » percuta-t-il enfin en se redressant aussi subitement que s'il avait reçu un coup de fouet. « Les femmes ont le droit de faire attendre les hommes. Les hommes ont le devoir d'arriver à l'heure. » fît-elle remarqué en lui donnant un coup de pied aux fesses. « À plus tard Betty ! » répondit-il en déposant une bise claquante sur la joue de la vieille femme avant de s'emparer de son vélo et de pédaler à toute vitesse.

Il avait plus d'une heure de retard et il savait que ça ne présageait rien de bon pour lui.
Après avoir quitté Betty, il s'était rendu à la Pension le plus rapidement possible afin de mettre la main sur son appareil photo qu'il avait laissé branché sur le secteur le matin même avant de partir en cours. Encore une fois, il avait oublié ses clés à l'intérieur et cette fois-ci, Anna n'avait pas été présente pour lui ouvrir secourablement la porte. Il s'était alors résigné à escalader un arbre aux branches épaisses pour accéder à la fenêtre grande ouverte du premier étage, manquant de chuter trois mètres plus bas à plusieurs reprises. Il avait attrapé sa besace, rangé précautionneusement l'appareil à l'intérieur, avait attrapé sa cartouche de cigarettes et s'était remis en route dans le sens inverse. Il avait voulu envoyer un message à Sunny entre-temps, mais visiblement son karma lui jouait de mauvais tours et, sa batterie était tombée à plat.
Il avait accroché son vélo à un panneau de signalisation à l'écart du parc afin d'optimiser toute discrétion, comme le lui avait appris Sunny au cours de leur précédente planque. Il avait machinalement salué deux types de son lycée qui durant une fraction de seconde, l'avait regardé de travers, avant de lui adresser un geste de la main et d'accélérer le pas. Jamie s'aventura dans l'enceinte du parc Lincoln, à pas feutrés. La pénombre rendait tout repérage difficile, mais il comptait sur Sunny pour le remarquer depuis son poste d'observation. Il émit un court soupir étouffé, en tirant sur le col très plongeant de son t-shirt gris clair. Il eût une pensée furtive pour la bouteille d'eau qu'il avait dénigré dans sa précipitation. Et enfin, ses pupilles captèrent la silhouette de Sunny qui, à peine sortie d'épais buissons à l'orée de la place, se dirigeait à présent vers lui d'une démarche furibonde : « Te voilà ! » s'exclama-t-elle en s'arrêtant devant lui, les mains plantées sur les hanches. « Je suis désolé, commença-t-il sans lui laisser le temps d'amorcer l'avalanche de reproches dont il se savait méritant. Je me suis complètement laissé prendre par le temps et ma montre m'a lâché –tu vois ? » poursuivit-il en lui présentant son poignet entouré d'une montre Buzz l'Éclair qu'il avait décroché dans une boîte de céréales et qui n'avait probablement jamais fonctionné. Je suis venu aussi rapidement que j'ai pu » conclut-il en lui offrant une moue à faire pâlir le Chat Potté. Il se mordit nerveusement la joue avant de sonder l'endroit d'un regard attentif : « Où sont-ils ? » ajouta-t-il à voix basse comme s'il avait craint d'être remarqué par un tiers, en se penchant légèrement vers elle.
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Sunny Palmer
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MessageSujet: Re: 06. We are young   06. We are young EmptyVen 5 Avr - 19:44

Sunny Palmer avait la réputation d'être excessivement rancunière. On la savait rusée et manipulatrice, menteuse éhontée, débrouillarde et d'une curiosité maladive. Elle avait la langue bien pendue, savait jouer la comédie comme personne et elle n'avait pour ainsi dire peur de personne. Elle ne reculait devant rien, et ne connaissait pas les remords. Mais elle était également très patiente. C'était une qualité indispensable quand on passe des heures à attendre sans bouger que quelqu'un se pointe pour prendre la bonne photo. Tout journaliste se doit d'être patient, et Sunny pouvait rester des heures, des jours à attendre que le moment opportun se profile. Elle pouvait également faire croire qu'il n'y aurait pas vengeance en n'agissant pas pendant des semaines, en attendant sagement son heure, avant de finalement passer à l'attaque. Elle savait qu'il ne fallait pas se précipiter, que tout venait à qui savait attendre, et était particulièrement fière de cette aptitude à ne pas se jeter tête baissée sans réfléchir. Ou du moins, le croyait-elle. En début d'année, le refus de Mr Shuester de l'admettre au Glee Club l'avait justement poussé à prendre la chorale en grippe, sans qu'elle essaie ne serait-ce que de comprendre la décision du directeur des New Direction. C'était précisément le contraire de ce qu'elle faisait toujours, à savoir attendre sagement. Elle aurait pu remettre son intégration à la chorale à l'année suivante, mais elle s'était laissée envahir par le ressentiment à la vitesse de l'éclair. Fort heureusement, lorsqu'il s'agissait de rester planquée à espionner ses camarades en quête d'un bon cliché ou d'une vidéo compromettante, elle était autrement capable d'être patiente.
Mais si elle attendait pour rien, forcément, elle avait tendance à en être quelque peu agacée. La chaleur n'aidait en rien. Elle était morte de soif, couverte de sueur, et elle avait poireauté pendant des plombes dans cette tiédeur insupportable pour rien. Ce couple caché, composé d'un lycéen de McKinley et d'un élève d'un autre lycée, aurait été pour elle une vraie source de chantage et un excellent moyen de se venger. Mais parce qu'elle n'avait pas de photos ou de vidéos compromettantes, tout était à refaire. Il allait falloir qu'elle les suive à nouveau, qu'elle reste à nouveau planquée sans bouger à attendre le bon moment, et Dieu seul savait quand cela allait se reproduire. Elle se maudissait de ne pas avoir pris son appareil photo, comme elle l'avait toujours fait avant de se lier d'amitié avec Jamie et de l'embarquer dans ses planques, et elle en voulait à Jamie de ne pas s'être pointé à l'heure au rendez-vous. Il ne lui avait pourtant jamais fait faux bond, et elle s'était dit qu'elle pouvait compter sur lui. Elle lui faisait confiance, et Sunny Palmer ne faisait pas confiance à tout le monde. Une vilaine voix lui susurrait que c'était là la preuve indéniable qu'effectivement, elle ne pouvait faire confiance à personne, et seule l'amitié et l'affection qu'elle éprouvait pour Jamie l'empêchait d'écouter cette voix. Pourtant, les lèvres pincées et l'air furieux, elle le toisa sans bouger alors qu'il s'empressait de s'excuser. Les yeux à demi-plissés, elle le fixa, hésitant quelques secondes sur la marche à suivre : lui hurler dessus ? Le frapper à coup de branche ? L'assommer puis le laisser tout nu dans le parc ? Repoussant d'une main impatiente une mèche de cheveux humide de transpiration et qui lui collait à la joue, Sunny jeta un regard dédaigneux à Jamie. « Ils sont partis, qu'est ce que tu crois ? » cracha-t-elle.

Et soudain, elle n'y tint plus, et laissa sa colère exploser. « Tu as une heure de retard Jamie. Une heure ! Mais b*rdel, qu'est ce que t'as foutu ?! » Incapable de se contrôler, Sunny ne prit même pas la peine de mettre les formes, adoptant un langage châtié et bien différent de la façon dont elle s'exprimait habituellement. « Je comptais sur toi pour cette affaire, j'ai besoin de bonnes photos, et tu es le meilleur photographe que je connais. Avec cette lumière pourrie, tu es le seul qui aurait pu prendre un bon cliché. » Son doigt désigna les lampadaires qui diffusaient une faible lueur jaune, parfaite quand on a besoin de se dissimuler au regard des autres, mais qui rendait toute séance photo assez compliquée. Jamie était bien plus doué que Sunny, et bien qu'amateur lui aussi, il lui avait maintes fois prouvé qu'il savait tenir un appareil. « Tu m'avais dit que tu serais là. Maintenant, tout est à refaire. Les vacances seront bientôt là, je n'ai pas prévu de plan B, je ne sais donc pas ce que va faire cet idiot et son copain caché, puisque je comptais sur toi. Tu sais que c'est important pour moi, tu pourrais quand même faire un effort ! »
La colère lui donnait encore plus chaud, et elle se passa les mains sur le visage, ne savourant même pas le contact moite de ses paumes sur ses joues. Ses doigts ébouriffèrent sa frange et elle lâcha un soupir furieux. « Bon sang. » marmonna-t-elle avec rage et frustration, en tapant du pied. Elle toisa Jamie avec un nouveau regard flamboyant de colère. « Et achète toi une vraie montre ! T'as plus dix ans, et ça t'évitera d'être à la bourre quand on a besoin de toi ! » asséna-t-elle finalement.


Dernière édition par Sunny Palmer le Dim 9 Juin - 22:39, édité 1 fois
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 06. We are young   06. We are young EmptySam 25 Mai - 16:54

Tu sais, lorsque tu passes ta vie entière sur la route, l’importance des choses qui composent la vie d’un adolescent lambda commence à se dissiper à l’horizon que tu peux apercevoir à travers la vitre passagère. En réalité, ça ressemble de plus en plus à un marathon sans fin. Et malheureusement, comme à toutes choses, tu finis par t’y habituer –c’est sans doute pourquoi les adolescents sont si malléables. Alors, tu essaies d’être disponible, dévoué et fidèle aux amis que la route te cède temporairement, tu cherches à garder le bon rythme dans cette course insensée. Mais tout ce dont tu es capable, c’est de produire des efforts à court terme. Parce qu’à peine arrivé, tu es conscient que tout ceci sera vain. Et que tu ne reviendras jamais dans cette petite ville de campagne. Tu décolles et, tu déçois des personnes qui te prenaient pour acquis. Des personnes qui comptaient sur toi comme l’on compte sur les éléments stables d’un quotidien ponctué de péripéties envoyées par le destin –et ils s’estompent progressivement dans ta mémoire, comme des ombres d’un passé trop rapidement classé. Car, tu n’es pas un élément stable. L’amitié que tu as à offrir a sa propre date de péremption. Tu te tiens à leurs côtés pour quelques semaines, quelques mois, tu n’en sais rien. Et ensuite, tu es de nouveau sur la route. La Route. Finalement, elle est l’unique élément perpétuel de ton existence. C’est elle qui te stabilise. Jamie le sait depuis ses onze ans. Elle est en dessous ses pieds et l’accompagne dans toutes ses démarches aussi fidèlement que son ombre. Et il court, court, court. Et s’il pensait que Lima serait son dernier arrêt, rien ne le préserve de ses anciennes habitudes. Et bien que ce soit en cercles fermés, il court toujours.
Il aurait aimé pouvoir l’expliquer à Sunny –d’une manière aussi claire et précise que ça l’était pour lui. Cependant, si elle était capable de comprendre sa situation, il doutait qu’elle soit disposée à l’écouter pour le moment. Il n’était encore qu’un simple novice dans cette affaire d’engagements et de conventions sociales. Si certains trouvaient ses maladresses attendrissantes, la plupart finissaient irrémédiablement à s’en irriter –et il revenait à cette nécessité de court terme. Un novice qui se dissimule quotidiennement et honteusement derrière un sourire d’une confiance feinte en croisant les doigts dans l’espoir de ne pas décevoir une personne supplémentaire. ‘Silly boy’ aurait sans doute répliqué Betty en hochant le menton d’un air mêlant compassion et réprobation.

Jamie baissa les yeux sur l’appareil photo qu’il tenait entre les mains tandis que Sunny lâchait sur lui une pluie de reproches amplement mérités malgré lui. Il pouvait aisément s’imaginer le discours d’encouragements que lui servirait Betty si elle avait été présente pour lire en lui comme seule les personnes d’un certain âge savent le faire : ‘Tu veux ta place dans cette ville luv ? Dans l’existence de ces gens ? Dans celle de Sunny Palmer ? Mérite là. N’attends pas qu’on te cède une occasion par courtoisie parce que celle-ci n’a pas lieu d’être dans une ville urbanisée comme Lima. J’en suis la preuve non ? Alors, remets-toi en selle et sois un homme !’. Et il aurait mentalement geint qu’il n’était encore qu’un garçon et qu’il n’avait pas envie d’être un homme aujourd’hui. Non. Il n’aspirait qu’à se soucier de ses notes catastrophiques à l’examen final et chercher un moyen d’y remédier pour l’année suivante. Rien d’autre. Et pourtant, il avait d’autres responsabilités, d’autres engagements et d’autres projets à long terme qui demandaient son attention. Et il n’avait pas le droit de les faire sauter sous prétexte de ne jamais avoir intériorisé les réflexes adéquats pour les gérer simultanément ou d’avoir peur de ne pas être à la hauteur.

Il eût un rude pincement au cœur lorsque la jeune femme eût conclu sa diatribe sur une note aussi sèche. Il redressa le menton jusqu’à temps pour voir l’irritation et le désappointement s’esquisser sur ses traits et une rougeur qui n’avait rien à voir avec les températures ambiantes vînt colorer ses joues. Il s’ébouriffa fébrilement les cheveux en respirant ostensiblement et patienta. Il laissa quelques secondes défilées avant de reprendre la parole. Il les compta une à une et lorsqu’il eût atteint la trentaine il se racla la gorge : « Je suis désolé, répéta-t-il en se donnant la peine de tenter d’accrocher ses pupilles aux siennes. J’ai passé mon après-midi à préparer mon contrôle de littérature sur les Misérables pour demain. Faithorn a dit que ce serait un niveau bac. Et comme j’ai échoué à ma session, je voulais au moins décrocher la moyenne, expliqua-t-il d’une voix qu’il tâchait de rendre égale. Je t’assure que je voulais être à l’heure. J’y ai juste passé plus de temps que prévu. . Il s’interrompit finalement dans un long soupir avant de s’asseoir dans le gazon pour déposer l’appareil qui pesait à son cou, sur le sol. Il ne voulait pas la culpabiliser –seulement qu’elle comprenne qu’il n’avait pas sciemment manqué à l’appel. Il voulait qu’elle laisse la confiance qu’elle lui avait accordée jusqu’à présent à sa place. Il n’y a plus beaucoup de monde au lycée depuis la fin des cours. Mais il y a trois cheerleaders qui prennent des cours d’été avec moi. J’en connais au moins une, parce qu’elle traînait avec Nina lorsqu’on était ensemble. J’essaierai de lui demander si elle a une idée des projets de ton gars pendant les vacances. Je crois qu’ils ont plusieurs amis en commun, conclut-il en espérant que ce soit suffisamment pour endormir les foudres de Sunny pour le moment. Il détacha distraitement la montre en plastique et la déposa à côté de son appareil photo avant de masser la peau rougie de son poignet. Je serai à l’heure la prochaine fois. Je sais que ça te tient à cœur. ».
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MessageSujet: Re: 06. We are young   06. We are young EmptyDim 9 Juin - 22:41

Une fille en colère, ça fait peur. Une fille en colère, ça pleure, ça fait couler son mascara avec des larmes de rage, ça crie à s'en casser les cordes vocales -et à en briser les tympans de ceux qui sont autour-, ça déchire ses posters et ça jette ses peluches par la fenêtre, et puis ça appelle toutes ses copines pour qu'elles compatissent, et parfois, ça griffe, ça tire les cheveux. Ça tape du pied aussi. Bon, en fait, une fille en colère, c'est surtout ridicule. Mais une Sunny en colère, là ça fait vraiment peur. Parce que Sunny, même si parfois se laissait aller à crier -on a tous nos défauts après tout-, en colère, avait plutôt tendance à s'enfermer dans une rage froide et incisive. Elle ne pleurait pas, elle se vengeait pour l'affront qu'elle avait pu subir. Les mots qui franchissaient ses lèvres étaient choisis pour blesser, et pas simplement pour se faire entendre.
Elle adorait Jamie, sincèrement. Il était devenu pour elle plus qu'un simple ami. Elle était admirative, devant le talent qu'il déployait lorsqu'il s'agissait de prendre des photos. Il savait choisir le bon angle, le bon moment, pour que la photo ne soit pas simplement une image sur un bout de papier brillant. Il avait beaucoup voyagé, et même s'il était plus ou moins en rupture avec sa famille, il était très mature pour son âge. Il ne réfléchissait pas, ne réagissait pas, comme le ferait un ado de son âge, du moins pas tout le temps. Elle aimait discuter avec lui, elle aimait avoir son opinion, elle l'aimait, tout simplement. Pas comme le ferait une petite amie, loin de là, mais comme un meilleur ami. Elle tenait à lui. Pourtant, à cet instant précis, elle ne fit aucune différence entre celui dont elle était si proche, et un inconnu qui l'aurait mise hors d'elle. Elle était frustrée, et furieuse. Meilleur ami ou pas, Jamie allait en prendre pour son grade.

Trop occupée à ruminer cet échec et cette perte de temps, Sunny était sourde aux excuses de Jamie, et à ses explications. Peu lui importait qu'il ait oublié ceci ou cela, qu'il ait été ralenti par quelque chose d'imprévu ou même qu'il ait assisté à un meurtre et considéré comme témoin. A certains moments, Sunny pouvait faire preuve d'un incroyable égoïsme, se fichant royalement des autres et de leurs soucis, du moment qu'elle obtenait ce qu'elle voulait. C'était probablement pour cela qu'elle était si peu aimée de ses camarades, et qu'elle avait si peu d'amis. Son passe-temps de journaliste en herbe passait avant tout le reste, le bien-être de ses amis compris. C'est ainsi qu'elle ne réalisa même pas ce que Jamie venait de lui apprendre : qu'il avait raté son année. Qu'il redoublait, qu'il allait passer une nouvelle année à McKinley. Les examens de fin d'années n'étaient en somme qu'une formalité pour permettre aux meilleurs élèves d'entrer dans de bonnes universités, et pour les élèves moyens, de confirmer leur diplôme. Pour ceux qui échouaient, c'était plus pour se sentir mieux et oublier leur année ratée. Sunny n'était ni une bonne élève, ni une mauvaise. Dans certaines matières, elle avait la moyenne, dans d'autres elle était parmi les premiers, tout s'équilibrait. Elle aurait probablement son diplôme. Jamie, apparemment, avait fait face à quelques difficultés, et avait échoué.
Mais Sunny ne l'écoutait que d'une oreille. Elle était en colère, et il fallait que ça sorte. Le reste était sans importance, pour le moment. « Parce que les cheerleaders sont connues pour être utiles à autre chose qu'à agiter des pompoms. » grinça-t-elle avec cynisme. « Tu parles... » marmonna-t-elle en tournant le dos à Jamie, les bras croisés. Elle faillit rajouter une remarque bien sentie sur Nina, mais se retint. La jeune Cheerios en avait beaucoup bavé, à cause d'elle. Inutile de lui casser du sucre sur le dos alors qu'elle n'était même pas là pour se défendre, bien que c'était précisément ce que Sunny venait de faire concernant les trois Cheerios dont Jamie venait de parler. « Je ne sais même pas s'il y aura une prochaine fois. » rétorqua-t-elle finalement. Elle se passa une nouvelle fois la main sur le visage, bouillant intérieurement. « Ce n'est même pas une question de temps, c'est une question de responsabilités. C'est de savoir si tu es capable de tenir un engagement. Si tu as besoin de moi, et que je te dis que je serais là, je fais tout pour y être. Et si je te demande d'être là, j'attends de toi que tu y sois. Si tu me dis que tu seras là, tu dois y être. C'est pas compliqué, il s'agit de confiance. » lança-t-elle durement, avec un bref regard vers Jamie.

Au fond, elle savait qu'elle était particulièrement injuste avec Jamie. Être en retard, ça arrive à tout le monde. Bien qu'appréciant la ponctualité, il lui était déjà arrivée d'être en retard en cours, par exemple. Et puis, même sans parler du retard, après tout, ce n'était qu'une affaire comme les autres. Deux garçons qui se roulent une pelle dans l'obscurité d'un soir d'été, un énième article dénonciateur, un couple bidon qui se brise et quelques moqueries au détour d'un couloir. Rien de nouveau, en somme. Si cela ne se faisait pas, Sunny s'en remettrait. Soit elle trouverait un nouveau moyen de coincer les deux adolescents, soit elle passerait à autre chose, tout simplement. Plus tard, elle se rendrait compte à quel point elle pouvait agir de façon égoïste et impulsive, parfois. Elle s'en voudrait, se promettrait de ne jamais recommencer, et au final, elle y parviendrait. Elle grandirait. Mais ce soir, elle n'était qu'une ado comme les autres, qui s’énerve facilement et pour pas grand chose. « La prochaine fois, je prendrais mon appareil. » conclut-elle finalement.
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