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 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.

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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
Statut : En couple avec Jamie Ainsworth
Etoiles : 5836

Piece of Me
Chanson préférée du moment : BEYONCE – XO
Glee club favori : Je me fiche totalement des chorales
Vos relations:
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MessageSujet: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptySam 16 Fév - 16:39

Just a small town girl, livin’ in a lonely world/She took the midnight train goin’ anywhere…
Derrière la vitre de son guichet, Harper releva subitement les yeux qu’elle roula ostensiblement une fois le choc passé en rendant son ticket à un client qui fredonna aussitôt l’air de la chanson jouée, un grand sourire illuminant son visage marqué par la longue attente dans la file. C’était la septième fois de la soirée que le tube planétaire de Journey s’échappait des baffles disposés à chaque recoin de la gare. Jermaine, le patron, était un fan inconditionnel de cette ballade, si bien que toutes les versions possibles et imaginables de cette chanson très connue défilaient chaque jour, chaque heure et à chaque occasion sur les différents quais de la gare. Quand il avait du temps à accorder à ses employés, Jermaine quittait ses passionnantes parties de spider solitaire dans le bureau exclusivement réservé à sa petite personne pour venir leur conter la façon exceptionnelle avec laquelle les membres des New Directions première version avaient repris cette chanson lors d’une représentation exceptionnelle qui s’était déroulée à l'époque. À en croire son récit très détaillé, ils n’auraient jamais dû cesser de la chanter et sept longues années après, il passait le plus clair de son temps libre à envoyer des lettres enflammées à Rachel Berry, ancienne membre de ladite chorale qui était devenue une grande chanteuse renommée, pour la supplier de faire apparaître cette reprise sur son prochain album. Rachel ne lui avait jamais répondu, alors pour se consoler de ce qu’il considérait comme un affront, il avait proposé à ses employés de faire un Lip Dub pour promouvoir la gare, mais tout le monde avait refusé, utilisant des prétextes plus saugrenus les uns que les autres ; dans le mois qui suivit, plusieurs personnes furent renvoyées. Une fois, Harper était tombée sur le compte Youtube de Jermaine où pas moins de dix-huit vidéos de lui reprenant le titre du groupe avaient été postées. Chaque style musical y était passé, du rap au folk-acoustique en passant par l’opérette. Visiblement, le monde était peuplé de masochistes, car Jermaine avait le charisme d’une tondeuse à gazon ukrainienne, en moins exotique, alors pourquoi les internautes se faisaient-ils du mal en visionnant ces vidéos infâmes ?

Harper n’avait rien de personnel contre le groupe Journey, cela dit. C’était toute cette publicité à peine dissimulée pour l’établissement dans lequel elle travaillait qui la mettait hors d’elle : la Lima Station, le lieu rêvé pour prendre le train de minuit à destination de nulle part. Perdue dans ses pensées, elle s’obligea à ne pas mimer de s’enfoncer les doigts dans le fond de la gorge pour se faire vomir. Cette chanson était idiote à bien des niveaux. Lima n’était pas si terrible que le disait la rumeur. En fait, Harper aimait bien y vivre. Elle avait ses mauvais côtés, c’était certain, mais il n’y avait pas la guerre et les rues, excepté celles de Lima Heighs Adjecent, étaient plutôt sûres. Il y avait bien des fois où les allocutions de Sue Sylvester sur la chaîne locale déclenchaient la colère de certains habitants, mais personne n’étaient assez courageux pour déclencher une révolution alors, tout le monde vivait dans une apparente harmonie qui évitaient à Harper de prendre partie, ce que de toute façon, elle n’aurait pas fait, trop occupée à gérer les finances de la maisonnée. Lima, elle pensait y finir sa vie. Même si elle nourrissait l’espoir de se faire repérer par des recruteurs l’an prochain, rester dans la ville où elle avait passé toute son enfance était un avenir qui ne lui déplaisait pas. Au moins, elle ne se perdrait pas en chemin comme beaucoup d’autres s’étaient perdus en rêvant plus grand.

Lorsque le dernier client lui tourna dos pour partir, Harper lui souhaita un bon voyage avec politesse et retourna la pancarte qui signifiait que son guichet était fermé pour ce soir et qu’il fallait attendre qu’on prenne la relève. Elle avait enfin terminé son service, elle était épuisée. Harper avait réussi à obtenir de l’une de ses collègues (moins courageuse qu’elle) des heures de travail supplémentaires. Étant donné qu’Harper était encore mineure, elle n’avait pas le droit de travailler plus d’un certain nombre d’heures bien défini, mais personne ne vérifiait et Harper pointait avec la carte de sa collègue pour faire illusion et ne pas attirer les soupçons de la direction. Tout le monde était au courant de ce marché entre elles, les employés de la station étaient relativement solidaires et gardaient leur langue parce qu’Harper était une bonne petite, comme ils avaient l’habitude de dire. C’était la collègue en question qui récoltait le salaire à la fin du mois, mais après un décompte équitable, elles se partageraient l’argent obtenu, fruit de ces heures en plus. Tout le monde y était gagnant et même si ce n’était pas légal, personne au sommet de la pyramide n’en saurait jamais rien. Étirant ses bras au-dessus de sa tête pour se dégourdir le haut du corps, Harper émit un bâillement étouffé et récupéra ses affaires à la hâte. Elle devait encore passer à l’épicerie pour faire quelques courses et déposer du courrier dans la boîte aux lettres à l’angle de la rue principale. En clair, elle n’était pas près d’aller se coucher.

Sortant de sa cabine, elle passa son sac en bandoulière, posa sa veste sur son bras et fit un petit signe de la main à son binôme de la soirée qui se préparait à prendre sa place. Dans la gare, il n’y avait quasiment plus personne, juste des passagers qui rentraient chez eux et un sans-abri qui profitait des bancs pour passer une nuit confortablement installé. En passant près de lui, Harper déposa sur son baluchon un reste de monnaie qu’elle avait dans ses poches et un petit rouleau de biscuits qu’elle n’avait jamais ouvert. Elle lui lança un dernier regard bienveillant puis continua son chemin pendant que la version Bollywood de « Don’t Stop Believin’ » était jouée en fond sonore. Elle passa près des distributeurs de boissons et de nourritures, glissa une main dans ses cheveux mal peignés et releva brusquement la tête quand sur sa droite, elle remarqua qu’on tirait sur un bras au bout duquel une blonde aux cheveux courts semblait en détresse. Cette blonde à l’air idiot, Harper la connaissait et soufflant en laissant ses lèvres rouler dans un bruit continu, elle s’approcha la tête basculée en arrière :

« La seule chose que tu trouveras dans son sac, c’est un ticket pour bouseux-land. Ça vaut vraiment pas le coup de se faire coffrer. Qu’est-ce que tu répondras quand on te demandera pourquoi on t’a mis en cellule ? J’ai voulu voir les vaches de plus près ? » Elle grossit son regard en soupirant exagérément et ajouta « C’est la honte. » puis baissa le menton pour fixer la racaille avant de couler un regard à Andie Lloyd qui avait drôlement changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vue à WMHS. Visiblement, traîner avec Cissy et ses poules de luxe l’avait contrainte à revoir les pièces qui remplissaient son dressing ; adieu les tops en peau de bison, bonjour les paillettes et le gloss rose bonbon. Alors qu’Harper arquait un sourcil, le jeune homme se tourna vers elle en revissant sa casquette sur sa tête aussi petite qu’une noix de coco. Ce détail fit rire l’adolescente, et avant qu’il ait pu dire quelque chose, elle reprit en balançant une longue mèche de cheveux par-dessus son épaule « Sérieux, lâche l’affaire. Tu gagneras plus à défoncer la vitre du distributeur là-bas. En plus, les caméras de surveillance sont out. » Elle maintint son regard une longue seconde puis pencha la tête sur le côté en laissant, cette fois, glisser son regard glacial sur Andie « Allez viens, Barbie. Ça grouille de racailles dans le coin, t’es pas prête pour affronter ça. »
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MessageSujet: Re: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptySam 9 Mar - 15:25

Alerte, Andie guettait l'arrivée du prochain train avec une apparente impatience, une lueur de malice illuminant son visage. Lorsqu'elle le vit enfin filer au loin, aussi insouciant qu'une biche galopant entre les arbres, elle esquissa un sourire satisfait qui aurait fait trembler n'importe quelle proie, à condition qu'elle ne soit pas faite de ferraille et qu'elle soit dotée d'une conscience véritable. Le quai était vide à cette heure, aussi pouvait-on sentir le sol gronder à mesure que la bête se rapprochait. Quiconque voyait la scène de l'extérieur aurait l'impulsion à la fois héroïque et pourtant instinctive de se précipiter vers Andie pour l'empêcher de commettre un acte qu'elle ne pourrait regretter par la suite. Mais il n'y avait personne, et Andie n'avait pas non plus planifié un suicide immédiat. Il était cependant facile de se faire des films en observant l'état de ses sens à l'approche du train. Celui-ci ne s'arrêtait pas. C'était mieux. Plus que quelques secondes. Andie était à une distance raisonnablement proche du bord du quai. Et alors que le train glissait à vive allure devant ses yeux, Andie se mit à tournoyer devant lui, les cheveux voletant dans le vent provoqué par son passage éclair. Les cris de joie qu'elle s'époumonait à pousser se perdaient dans le vacarme de son sillage. Puis, lorsqu'il se perdit finalement dans l'horizon, elle se stoppa, perdue dans le tourbillon de ses pensées.

Andie adorait s'adonner à ce curieux rituel. Les rafales que déchainait le train lui donnaient la sensation de se téléporter dans un autre univers et, lorsqu'elle se concentrait suffisamment, elle pouvait même se sentir décoller du sol. Elle détestait cependant le brutal retour à la réalité qui suivait son départ. Elle se sentait alors terriblement insignifiante, prisonnière des carcans de sa propre vie. Ce train passait peut-être par Fredericksburg ? Andie aimerait bien y retourner un de ces jours, pour voir Mr. Carr et lui conter les prouesses qu'elle accomplissait à la ville. Lui conter ses doutes également. Il saurait lui faire voir le bon côté des choses. Mais à l'instant, Andie était atrocement perdue dans la banalité du moment présent. Ses yeux cherchaient machinalement du réconfort mais étaient confrontés à l'indifférence des passants, qui s'affairaient chacun à leurs propres routines, comme si rien ne les reliait les uns aux autres. Parfois Andie détestait la ville. Ce n'était pas un monde entier, c'était une multitude de mondes dans lesquels il fallait être convié, mais elle avait l'impression qu'on la laissait sur le seuil.

Son regard s'illumina aussitôt qu'on s'approcha d'elle. Perspicace pour une fois, elle tourna la tête pour vérifier que personne d'autre n'était la cible de ce sourire charmeur et réalisa alors qu'en effet, c'était bien vers elle qu'on se dirigeait. Voilà qu'on l'acceptait dans un monde sans même qu'elle n'ait à demander la permission. "Salut toi. Dis tu pourrais pas m'aider, j'ai oublié mon portable et j'ai besoin d'appeler un pote. T'aurais pas un texto ou quoi ?" Quiconque était un tant soit peu lucide saurait à quel point la banalité de cette requête masquait des intentions mauvaises, pourtant l'incroyable crédulité d'Andie empêchait tout mécanisme de défense de s'activer. Elle ferait un piètre prédateur en fait, plutôt une proie de fortune comme un zèbre dans un point d'eau pour un crocodile. Immédiatement elle chercha dans son sac - le sac de Cissy en fait, qui s'apparentait davantage à une trousse qu'à un sac - avant de se rendre compte que, définitivement, elle n'était pas encore habituée à être ce genre de fille. "Oh non je l'ai oublié, désolée." dit-elle en esquissant une moue franchement confuse. "Une petite pièce alors ?" demanda-t-il. Quel était le rapport entre un texto et une pièce ? C'était une question que la blonde ne se posa même pas. "Non plus." ajouta-t-elle en haussant les épaules. "Vas-y fais pas ta chienne." Il lui agrippa le bras en essayant de la rapprocher de lui et se saisit de sa trousse-sac. A cet instant s'éveillèrent ses mécanismes de défense qui lui intimèrent de surtout ne pas lâcher prise. C'était tout à fait idiot en fait, étant donné qu'elle n'avait franchement rien de très précieux là dedans. Une voix familière qu'elle ne reconnut pas immédiatement parvint à les tirer de ce monde chaotique dans lequel il l'avait enfermée. Les sarcasmes de Harper glissaient sur Andie avec une naïve insouciance, alors que cette dernière s'accrochait encore à ce qui lui appartenait. L'intrus lâcha prise, tandis que Andie ramenait son bien jusqu'à sa poitrine avec une glorieuse vigueur. "C'est ce que tu crois. Mr. Carr m'a appris à pas me faire pisser sur les bottes. Il s'est battu contre des indiens alors... et moi, quand je passais à côté du chien des voisins, il bronchait pas. Tout le monde avait peur de lui, il était super gros et on disait qu'il chassait les coyotes mais ça me faisait pas peur à moi." Son histoire était très pertinente quand on y réfléchissait, et à mesure qu'elle la débitait - avec un sérieux déconcertant - elle fusillait l'importun du regard comme elle le faisait avec le chien des voisins. "Toi tu crois quoi, les gens en enfer ils réclament de l'eau fraîche... mais ils en ont pas." argua-t-elle comme si son interlocuteur était censé comprendre.

Piqué au vif, le délinquant s'approchait dangereusement de Harper - les sens de guerrière d'Andie lui avaient fait remarquer. Et, dans un réflexe stupide, elle bondit sur son dos en l'assenant de coups sur la poitrine. On cherche pas des embrouilles au Texas ! "Moi j'me battais avec les taureaux p'tit malin." expliqua-t-elle. Des bébés taureaux en fait. Mais c'était vrai qu'elle avait failli se faire empaler plus d'une fois. Elle aimait le goût du risque.
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptyDim 10 Mar - 13:03

Miss Texas se faisait attaquer par une fripouille qui portait son falzar au raz des fesses. C’était tellement normal d’exposer la moitié de son slip à tout le monde, après tout. Toujours était-il qu’il y avait fort à parier que ce garçon-là avait une grande carrière de plombier devant lui pour sûr. Faisant nonchalamment glisser son regard de la masse bombée qui dépassait du blue-jeans du jeune homme – et qui arracha à Harper une déglutition des plus bruyantes – à Andie qu’elle apercevait par-dessus son épaule, l’adolescente finit par hausser les épaules, blasée, pour reprendre sa tirade pleine de sarcasmes et ainsi sauver la damoiselle en détresse. Andie n’était pas l’amie de Harper, elle était juste une connaissance. Le genre de filles qui lui arrachait des soupirs exaspérés lorsqu’elles ouvraient la bouche pour vomir des fadaises aussi énormes que leur tour de poitrine. Mais Andie, sous ses airs de poupée géante, n’était pas vraiment comme les autres pimbêches du bahut. Elle jurait comme une charretière malgré son apparente naïveté et ne nourrissait aucun intérêt pour les chaussures ou les sacs à main en fausse peau de phacochère. Son truc à elle, c’était les vaches. Enfin ça, c’était avant, parce que depuis qu’elle s’était entichée de Cissy Clark et de sa bande de minettes à pompons, Andie n’était plus tout à fait la même. Physiquement, du moins. Elle avait troqué ses bottes en cuir pour des chaussures à talons, s’était fait couper les cheveux courts et avait appris à accorder les couleurs et les matières pour enfin cesser de ressembler à un patchwork sur pattes ; passer de Barbie fermière à Barbie pétasse en si peu de temps relevait du véritable record, une prouesse que tout le monde avait applaudie des deux mains, naturellement. Bizarrement, ça faisait de la peine à Harper de voir qu’une fille comme Andie, aussi naturelle et joviale, s’était fait harponner par le Diable personnifié. Car Harper le savait, Cissy Clark ne choisissait pas ses rares disciples par hasard et si Andie avait obtenu son ticket pour la croisière s’amuse, ce n’était pas simplement parce qu’elle était jolie. Sauf que, toute bizuth qu’elle était, Andie n’était pas à même de s’en apercevoir. Parfois, il était arrivé à Harper de ressentir l’envie de se mêler de ce qui ne la regardait pas et de vouloir ouvrir les yeux à Andie sur ce qui était en train de se passer sous son nez. Finalement, à force d’observations poussées tout au long de l’année, Harper s’était aperçue qu’Andie vivait bien cette incursion dans le monde sans pitié des populaires et qu’elle n’avait pas perdu de ce petit quelque chose qui la faisait l’apprécier en secret. Si ça pouvait l’aider à se faire une place dans cette ville, c’était tant mieux pour elle. La blonde espérait juste que la chute ne serait pas trop douloureuse si jamais les choses devaient mal se terminer et c’était sincère.

Andie n’était pas en reste en ce qui concernait sa propre défense, ce qui surprit Harper qui avait oublié qu’elle n’était pas la seule dotée d’une grande bouche prête à mordre à la moindre occasion et quand Andie se mit à parler pour argumenter d’une façon qui fit intérieurement sourire Harper, cette dernière lança un regard en biais au vandale qui la regarda en retour avec les sourcils froncés, l’air de lui demander si cette fille avait bien toute sa tête et encore une fois, Harper lui répondit dans un haussement d’épaules en acquiesçant d’un froncement de nez. Reprenant le flambeau pour éviter des ennuis à Andie, Harper vit le jeune homme se détourner de sa proie initiale et se retourner vers elle, le regard brillant déjà d’une lueur triomphante. C’était bien mal connaître Harper qui n’avait pas l’intention de le laisser arriver à ses fins. La jeune fille ajusta la lanière de son sac sur son épaule, noua fermement sa veste autour de sa taille et le regardant s’approcher davantage, elle tendit les poings devant son visage après avoir frotté son nez avec son pouce telle une boxeuse se préparant à mettre KO son adversaire. C’était sans compter sur la détermination d’Andie qui bondit comme un kangourou sur le dos du garçon, l’immobilisant aussitôt. Ça n’avait rien d’étonnant, vu l’arrière-train que la Texane se traînait, il aurait été plus qu’étonnant qu’il parvienne à bouger ! Se raidissant sur place, Harper ouvrit très grand la bouche et regarda la blonde se débattre avec le jeune homme. Cette Andie était pleine de surprise ! Se sommant intérieurement de quitter son air pantois, Harper se précipita vers la scène de rodéo (très perturbante, d’ailleurs) qui se déroulait devant ses yeux pour se placer juste devant le garçon qui s’était mis en tête de tournoyer sur lui-même pour désarçonner sa cavalière. Harper se jeta à genoux à ses pieds, encercla de toutes ses forces ses jambes avec ses bras pour le contraindre à cesser de tourner et une fois qu’il fut maintenu ancré au sol, ses deux pieds fixes, elle glissa une main dans la poche arrière de son jean pour lui prendre son portefeuille. Elle vérifia très succinctement ce qu’il y avait à l’intérieur – pas grand-chose, à peine 15 $ – et relâchant son étreinte, elle lui baissa son pantalon jusqu’aux chevilles avant de se relever à toute vitesse et de tirer Andie par le poignet pour qu’elle redescende de son dos. Harper la tira de toutes ses forces pour qu’elle avance en se mettant à courir à vive allure alors qu’elle cria de loin au jeune homme :

« La prochaine fois, tu penseras à la ceinture, crétin ! » Elle poussa avec ses épaules la porte de la station, traînant Andie derrière elle et courut encore quelques mètres jusqu’à s’engager dans une ruelle à l’angle de la rue. Harper, essoufflée, se mit néanmoins à rire à gorge déployée puis lâcha enfin Andie. Avant de venir appuyer ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, elle lança le portefeuille à la jeune fille en lui disant « Tiens… cadeau. » Et elle déglutit doucement, reprenant peu à peu son souffle. Seulement, son regard fut saisi par un détail qui la fit se redresser derechef « Et ton sac ? » demanda-t-elle, le ton concis. Harper plongea son regard impassible dans celui de la blonde et prenant conscience de la situation, elle la poussa vivement en arrière et posa ses deux mains sur ses yeux en tournant sur elle-même, excédée « J’y crois pas ! Mais t’es vraiment débile, ma parole ! »
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MessageSujet: Re: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptyJeu 14 Mar - 1:04

Andie aimait se comparer à un louveteau - ou un tigron, c'était plus exotique, même si pour la texane un pigeon relevait davantage de l'exotisme qu'un aigle. D'apparence innocente, elle n'hésitait pas à sortir les griffes lorsqu'elle se sentait menacée. On avait bien essayé de l'apprivoiser, mais elle demeurait foncièrement sauvage, comme toutes les bêtes qui se faisaient impunément exploiter dans les cirques. Pour elle c'était instinctif, un réflexe primitif qui demeurait pourtant bien plus évolué que ceux de l'espèce humaine. Il fallait dire qu'elle était une fille du Sud. Le sang de ces gens là bouillonnait à cause de la chaleur, ce qui les rendait tous aussi impulsifs les uns que les autres. C'était problématique, mais cela expliquait également l'accoutumance d'Andie aux bagarres et ce plaisir presque malsain qui en découlait. Il n'y avait pas un soir dans un bar de Fredericksburg sans que la fierté égratignée d'un homme le pousse à égratigner à son tour celle de son détracteur. C'était une sorte de cercle vicieux mais avant tout un rituel qui, s'il n'était pas exécuté, procurait aux habitants du village un sentiment inexplicable de frustration. Andie n'avait jamais pris part à ces querelles de coq, ce n'était pas de son âge et surtout il ne fallait jamais se mêler des affaires des hommes. Mais elle était malgré tout une féline dans l'âme, aussi gracieuse quand elle le voulait que teigneuse. Depuis qu'elle avait balancé une toupie dans la face de ce vantard de Rich, on l'avait considérée à la fois comme une héroïne et une menace. Pourtant Andie n'était pas foncièrement méchante, juste un peu trop barbare pour vivre au sein d'une société digne de ce nom. C'était pour cette raison qu'elle aurait aimé pouvoir se vanter de sa proximité avec les loups. Si jamais une once de fausseté avait su s'infiltrer dans son esprit, elle aurait sans doute raconté avoir été élevée par une meute de loups, mais le chemin du mensonge n'était pas celui qu'elle aimait emprunter. Elle préférait de loin se targuer des maigres exploits qu'elle avait bien pu accomplir dans sa courte vie plutôt que de fabuler. Même s'il lui arrivait parfois d'omettre certains détails... c'était purement involontaire.

Aussi fébrile qu'un poisson jeté hors de l'eau, Andie s'agitait sur le dos de son opposant, tandis que lui faisait de même en espérant sans doute pouvoir l'éjecter. Quel naïf, la texane était une pro du rodéo, elle n'allait sûrement pas lâcher prise sur un amateur qui se dandinait comme un chien sur ses deux pattes, d'autant plus que l'orgueil de Andie venait d'être piqué. Pour qui se prenait Harper, à vouloir la secourir avec condescendance en la traitant de Barbie alors qu'elle-même n'avait rien à envier à sa plastique ? Même si Andie était au dessus de tout ça, une partie d'elle s'accrochait à la veste de ce garçon comme si son honneur en dépendait. Pendant ce temps, Harper avait disparu de son champ de vision - déjà altéré par l'agitation du voleur. Lorsqu'il s'immobilisa enfin, elle lâcha les rênes avant de lui donner une dernière tape de la façon la plus puérile qui soit sur l'arrière du crâne. Elle éclata d'un rire franc et massif au moment où son derrière fut découvert - plus qu'il ne l'était auparavant - et se laissa entrainer par Harper hors de la gare. Toujours hilare, elle suivait son amie dans un rythme effréné qu'elle avait du mal à tenir, mais elle s'amusait tellement qu'elle ne pensait pas à la douleur qui s'insinuait dans ses poumons. L'air était vraiment mauvais ici. Une fois parvenues assez loin, elles firent une pause bien méritée de laquelle Andie profita pour reprendre son souffle. Elle ignorait si c'était dû à son four rire ou au marathon qu'elles venaient d'accomplir, mais toujours était-il qu'il lui fallut un moment avant de pouvoir reprendre ses esprits. Harper devait se délecter de cet instant apaisant de silence presque total, si ce n'était les rires complices qu'elles s'échangeaient.

Andie considérait véritablement Harper comme une amie. Pour elle il n'y avait pas de seuil entre simple et connaissance et potentielle amitié : elle était de ces personnes qu'on ne pouvait détester et qui étaient incapables elle-même de ressentir la moindre animosité. A plusieurs reprises elle avait eu l'opportunité d'échanger avec Harper, qui grognait plus qu'elle ne se livrait à elle, mais elle avait fini par considérer que c'était sa manière à elle de s'exprimer, comme elle aimait accompagner ses récits de gestes d'une extrême grandiloquence. Elle était loin de se douter qu'on pût la trouver exaspérante, encore moins après que Harper lui offre de bon cœur son porte feuille en gage de reconnaissance. Andie l'étudia un instant, interloquée par ce geste inattendu. Finalement elle remarqua la carte d'identité de son agresseur, et son visage s'illumina de nouveau. Pas pour longtemps. Son cœur fit un bond incontrôlé dans sa poitrine à la mention de son sac. Elle l'avait oublié. Mais c'était le cadet de ses soucis, alors que Harper la traitait de débile avec un ton des plus réprobateurs. Peu lui importait le ton en réalité, Andie détestait qu'on la qualifie de la sorte ou quelque autre de ses synonymes. Le retour à la réalité fut plus brutal que prévu et lui arracha une moue de contrition, les yeux rivés au sol comme une enfant qui voudrait échapper au regard inquisiteur de sa mère en colère. "Je suis désolée." dit-elle d'une petite voix qui ne ressemblait en rien à celle avec laquelle elle s'exprimait la plupart du temps. Harper avait touché un point sensible et la pauvre n'était plus certaine de vouloir faire le moulin à parole maintenant qu'on avait dit tout haut la seule chose qu'elle aurait aimé pouvoir changer à propos d'elle. Elle n'était même pas certaine de vouloir se justifier, pourtant consciente de l'absence de valeur de ce bout de cuir. Même Cissy aurait compris. "Je ferais mieux de rentrer." concéda-t-elle finalement, en gratifiant Harper d'un dernier regard penaud. Elle tourna alors les talons, ignorant totalement où elle se rendait.
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptyLun 18 Mar - 20:59

Ce n’était pas un secret ; entre Harper et Dame diplomatie, les rapports étaient plus que conflictuels. Ce n’était pas ce que l’on pouvait appeler une histoire d’amour. Elles ne parvenaient pas à s’apprivoiser toutes les deux. Dieu savait combien de fois pourtant Harper avait essayé de s’y coller ! Mais elle et la diplomatie ne se comprenaient pas, voilà tout. Après de rudes efforts de domestication, la jeune athlète avait décrété que se fatiguer pour la mettre en pratique alors qu’elle n’en saisissait pas les subtilités, c’était lui faire perdre son temps. Elle s’était donc débarrassée de cette corvée de diplomatie, et elle vivait beaucoup mieux sans. La plupart du temps, Harper ne se rendait même pas compte qu’elle blessait les gens de toute façon. Elle était comme ça, brute de décoffrage. Elle n’allait certainement pas changer pour faire plaisir aux autres, c’était idiot. Si Jesus Sainsbury lui avait appris une chose au cours de ces derniers mois passés à vouloir la faire à tout prix revenir sur les bancs de sa secte, c’était qu’il ne fallait pas contrarier les plans du grand gourou, et si ce dernier avait décidé de lui donner la faculté de lâcher des bombes comme celle qu’elle venait de lâcher en qualifiant Marie Ingalls de débile, c’était qu’il y avait une bonne raison à cela. Elle ne savait pas laquelle, elle s’en fichait au fond. Harper était comme ça, point.

C’était vrai que quand elle s’apercevait qu’elle avait touché la corde sensible, elle s’excusait. Du bout des lèvres, certes, car Harper était fière comme pas deux. Admettre qu’elle avait tort, c’était honteux, mais elle s’excusait néanmoins. En voyant Andie baisser les yeux comme un agneau sans défense, Harper comprit qu’elle avait dit quelque chose de travers et elle soupira discrètement, se redressant en la fixant, la mine contrite pendant que sa respiration faisait se soulever lentement sa poitrine. Est-ce qu’elle pensait réellement qu’Andie était débile? Vraiment pas, elle n’avait pas d’opinion là-dessus à vrai dire, même si elle aimait prétendre le contraire. Elles ne se connaissaient pas finalement. Le fait qu’Andie déblatère des sottises à longueur de temps ne voulait pas forcément dire qu’elle était idiote. Cela pouvait très bien être sa façon à elle de se protéger. Harper ne connaissait pas ses résultats scolaires, même si elles partageaient quelques classes et quand bien même, son but n’avait pas été de la blesser. Elle avait utilisé ce mot spontanément. Elle aurait très bien pu en choisir un autre, était-ce si important? « Débile » était celui qui s’était frayé un chemin jusqu’à ses lèvres, et lorsqu’Andie s’excusa d’une toute petite voix, Harper regretta probablement pour la première fois de sa vie de ne pas avoir fait preuve de diplomatie, parce qu’elle s’aperçut qu’elle lui avait fait du mal.

« Andie ! » l’apostropha-t-elle pendant qu’elle reprenait son chemin, la tête baissée. Harper entama de nouveau une course rapide jusqu’à la jeune fille et s’arrêta près de son épaule pour la lui toucher gentiment, la faisant pivoter face à elle « J’ai dit ça sur le coup de la surprise, t’es pas débile. » Elle chercha son regard en baissant la tête devant son visage, resserra les lèvres et lui dit dans un sourire en coin « Pas autant que ce que je pensais en tout cas. » Elle laissa échapper un petit rire mais nota que c’était loin de faire rire son interlocutrice. Alors, elle cessa de sourire et ajouta dans la précipitation, attrapant l’autre épaule d’Andie avec sa main libre « C’est comme une expression ! Tu sais, quand on dit… » Harper chercha un proverbe qui pourrait parler à la jeune fille et claqua subitement des doigts devant son nez, le regard brillant « Ne pas mettre la charrue avant les bœufs ! C’est la même chose. Enfin, ça ne veut pas dire la même chose, mais tu comprends… » Probablement pas. Elle-même ne réussissait pas à comprendre son raisonnement vaseux mais l’intention qu’elle y mettait était sincère. Harper ne voulait pas qu’Andie se fâche ou se mette à la détester pour une maladresse. Est-ce que ça voulait dire qu’elle tenait à ce que ce lien – aussi infime fût-il – ne soit pas rompu?

Face à tant de fragilité de la part d’Andie, Harper concéda qu’il valait mieux ne pas la laisser rentrer seule. La blonde avait fait preuve de beaucoup de courage en sautant sur le dos de l’autre racaille de service et Lilibeth ne doutait plus quant aux capacités de sa camarade à en venir à bout de gros caïds, mais entre temps, elle avait touché un nerf en l’insultant ouvertement. Harper lui devait au moins de faire un bout de chemin avec elle. Le sac qu’Andie avait oublié, elle ne le récupérerait jamais. Le jeune homme devait l’avoir embarqué, se félicitant de ne pas avoir eu à faire tant d’efforts pour renflouer son compte en banque. Elles avaient dû se faire passer pour deux harpies, cette idée fit sourire Harper qui daigna enfin relâcher les épaules de l’adolescente pour lui dire « Je vais te raccompagner chez toi. Je dois déposer du courrier sur Main Street, alors ça ne me gêne pas. » Elle remonta la lanière de son sac sur son épaule et remarqua qu’Andie n’avait pas grand-chose sur le dos. Aussi vite, elle dénoua la veste qu’elle avait attachée autour de sa taille et commençant son chemin, elle la lui tendit « Tiens, t’es une fille du Sud, non? Les températures d’été de Lima ne doivent certainement pas valoir celles de, euh… » Elle fronça les sourcils, s’apercevant de fait qu’elle ne savait pas d’où elle venait. Du Texas, mais de quelle ville? Harper chassa promptement l’air interrogateur sur son visage en secouant la tête, puis finit par enfin lui demander de vive voix « Tu viens d’où, en fait? »
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MessageSujet: Re: 06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here.   06. Haven't you heard? I'm the crazy bitch around here. EmptyVen 29 Mar - 13:51

En vérité, personne ne pouvait se vanter de connaitre sincèrement Andie. Elle n'était pas que cette adolescente lisse et superficielle qui rayonnait de joie et évitait les responsabilités avec une acuité qu'on lui ignorait. Les vicissitudes de la vie avaient fait d'elle une fille foncièrement mélancolique et pas toujours bien dans sa peau. C'était ces insécurités qui la rendaient humaines après tout. Andie n'était pas dépourvu de défauts, en fait elle avait malgré elle réussi à faire de ceux-ci les qualités les plus appréciables chez elle. Son manque de courtoisie devenait une attachante franchise, son hyperactivité une énergie communicative et son incompréhension n'était que le fruit de sa crédulité. Cela ne la rendait pas pour autant moins consciente des failles de son propre caractère. A de nombreuses reprises Andie avait demandé à ses parents ce qui pouvait bien clocher chez elle, pourquoi il lui était si difficile de se lier et s'identifier aux autres, mais chaque fois on lui répondait qu'il n'y avait rien de plus ennuyeux que la banalité. Elle n'avait pas besoin de s'épancher davantage pour être capable de se concentrer sur une autre tâche et oublier les doutes qui avaient bien réussi à la ronger. Mais tandis qu'elle continuait, insouciante, à s'affairer à sa routine peu commune, ces incertitudes ne cessaient en réalité de gagner du terrain dans son esprit enfantin.

Qu'on la traite de débile, c'était pour Andie la façon la plus cruelle qui soit de souligner les imperfections qui la rendaient humaine certes, mais qui étaient à la base même des échecs qu'elle pouvait bien essuyer. Elle savait bien qu'elle n'était pas aussi intelligente que la plupart de ses camarades, ces années à éviter les contraintes de la scolarité n'en étaient qu'une conséquence plus ou moins directe. C'était pourtant ce manque fatal d'intelligence qui la rendait attirante aux yeux des autres... peut-être pas pour les raisons qu'elle espérait. Andie s'était longtemps accrochée à l'amitié fragile qui la liait à Harper et elle y avait posé de nombreux espoirs maintenant qu'elle savait éteinte sa collaboration avec Cissy et Nina. Crystal avait fini par graduer, cela devait bien arriver et Nina avait récolté les graines des mensonges qu'elle avait semées sur son chemin tout ce temps. Restait plus que la blonde, le maillon faible de l'équation abandonné à son sort dans une jungle qu'elle ne comprenait toujours pas. Harper était le cordage qui l'empêchait de se perdre à tout jamais. Mais de toute évidence elle ne voulait pas de ce rôle.

La tête baissée, Andie déambulait sans se soucier réellement de la direction qu'elle empruntait. Des mèches de cheveux glissaient devant ses yeux, brouillant encore davantage une vue que les larmes venaient d'altérer. Elle n'était pas débile. Elle était inapte à la concentration, inapte à la discipline. Ce n'était même pas sa faute, elle était malade. Mais ça tout le monde s'en fichait. Ses professeurs les premiers. Ils avaient "décidé de la laisser passer en dernière année parce qu'un redoublement serait inefficace". Figgins et les restrictions budgétaires... Maintenant que la fin du lycée approchait, Andie se rendait compte que son avenir n'était qu'un cul de sac. Elle avait été elle-même à l'origine de l'éboulement qui entravait son avancée et l'empêchait de voir ce qui se cachait au delà.
La voix résolue de Harper la tira de ses cruelles tergiversions. Son avenir lui faisait peur et elle préférait de loin affronter le présent, aussi malheureux était-il. Elle se figea lorsque celle qu'elle croyait son amie lui effleura l'épaule d'un geste bienveillant avant de se frotter les yeux à mesure qu'elle énonçait son plaidoyer. Un "désolée" aurait sans doute fait l'affaire, mais de toute évidence l'orgueil d'Harper égalait au moins celle des cow boys dans les bars miteux à la périphérie de la ville. Son argumentation bancale parvint néanmoins à arracher à Andie une lueur d'optimisme. Harper n'était pas une amie comme les autres et peut-être le fait qu'elle lui ressemblait bien plus que les Cheerios la rendait davantage indéchiffrable à ses yeux. "Tu veux dire que c'est amical ?" demanda-t-elle comme une enfant à qui l'on tendait son jouet pour se faire pardonner du mauvais traitement antérieurement infligé.

Et cela fonctionnait. Questionner Andie sur ses origines c'était la façon rêvée de lui faire oublier tout ce qui venait de se passer les heures précédentes. Elle attrapa la veste qu'on lui tendait en remerciant d'un sourire de reconnaissance avant de reprendre le chemin comme si elle avait une idée d'où elle s'aventurait. "C'est vrai qu'il fait plus frais ici mais c'est mieux, au moins on sue pas à grosses gouttes comme ces pauvres fermiers qui chassent les insectes." argumenta-t-elle en opinant du chef. L'air était véritablement plus frais à Lima. Peut-être était-ce parce qu'il y avait plus d'arbres et moins de champs à labourer ? "Je viens de Fredericksburg, c'est une petite ville au centre du Texas. On avait un ranch là bas, alors je passais mes journées avec les animaux ou alors je partais à l'aventure. C'est une petite ville mais on découvre toujours des nouvelles choses. Ou sinon j'écoutais les histoires de Mr. Carr. C'est un vieux hibou mais c'est mon ami." Peut-être même son seul ami.
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