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 02. Always the tone of surprise

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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
Statut : En couple avec Jamie Ainsworth
Etoiles : 5836

Piece of Me
Chanson préférée du moment : BEYONCE – XO
Glee club favori : Je me fiche totalement des chorales
Vos relations:
02. Always the tone of surprise Empty
MessageSujet: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyJeu 5 Sep - 15:05

Cendrillon avait incontestablement dû elle aussi être habitée par ce sentiment importun. Celui qu’elle ne réussirait jamais malgré tous les efforts de sa marraine la bonne fée à se fondre parmi la foule d’aristocrates qui se pressait au château du Roi. Ce n’était pas les artifices dont on l’avait affublé qui parviendraient à dissimuler la vérité au regard des gens qui la connaissait, la croisant tous les jours depuis des années dans les couloirs du lycée. Et pourtant. Harper Pritchard, habituée au tableau d’honneur et grande sportive au-dessus des traditions et des clichés, était bel et bien à bord du carrosse qui l’emmenait au bal.
Une heure plus tôt, Sheridan avait déployé tout son savoir-faire pour la rendre jolie. Visiblement, la pimpante rousse avait raté sa vocation en travaillant à la Lima Station, car elle s’avérait être très douée pour l’esthétique ! Abandonnant son fils aux bons soins de ses voisins, elle avait pleinement profité de l’absence de la famille de la jeune fille pour prendre ses quartiers dans la chambre de cette dernière, mettant sens dessus dessous son nécessaire à maquillage qu’elle avait apporté comme Harper le lui avait demandé. Elle avait ainsi joué de ses pinceaux magiques imbibés de poudres et de fards colorés pour faire ressortir les yeux bleu clair de sa protégée. Deux billes illuminaient son visage scintillant sous les nuances chaudes généreusement appliquées sur ses joues. Ses yeux étaient son principal atout d’après la trentenaire qui n’en finissait plus de s’émerveiller devant les pupilles de la jeune fille. Dans ses cheveux blonds, elle avait glissé du fil d’or pour nouer des nattes qu’elle avait tressées avec le doigté précis d’une araignée tissant sa toile, puis elle avait retravaillé les mèches pour qu’elles encadrent parfaitement son visage, l’enveloppant d’un nuage de laque pour que rien ne bouge durant la soirée. 
Le moment le plus délicat était alors arrivé. Harper l’avait appréhendé plus encore que le ravalement de façade auquel elle avait eu droit : elle avait enfilé sa robe. Ce n’était pas une robe faite pour un bal de lycée, Harper n’en démordait pas mais c’était la seule pièce correspondant à son âge que Sheridan avait dans son dressing. Il y avait peut-être un mieux dans les finances des Pritchard, faire des frais pour une robe qu’elle ne porterait qu’une seule fois, c’était hors de question. Or métallisé, le tissu jouait avec la lumière qu’elle absorbait dès lors qu’elle titillait ses minuscules paillettes. Sa peau était à nue à bien des endroits, dévoilant sa chute de reins et ses hanches qu’elle abritait d’ordinaire sous des vêtements larges et confortables. Ses longues jambes étaient couvertes, sauf quand elle se mettait en marche. Une échancrure révélait le galbe de ses mollets sublimés par des chaussures à talons qu’Harper avait été obligée de chausser sous l’insistance grotesque d’une préparatrice intransigeante qui se fichait comme d'une guigne qu'elle ait promis à son cavalier ne pas en porter.
Rien n’y faisait. Son reflet dans le miroir ne l’avait pas satisfaite. Les compliments d’une Sheridan émue, pépiant comme une gamine devant sa nouvelle poupée, avait fait grandir son malaise au point que Harper considéra un court instant de changer d’avis encore une fois. De toute façon, personne ne l’attendait. Elle avait annoncé à Jamie qu’elle ne viendrait pas, ça ne changerait donc pas grand-chose. Seulement, quelque chose en elle la poussait à se rendre là-bas et ça n'avait rien à voir avec les appels d’une robe accrochée à son cintre. Elle devait cesser de réfléchir, de penser que ses erreurs s’afficheraient sur son visage lissé par le maquillage, et que Jamie lui en voudrait à mourir. Elle se jura que c’était la dernière fois qu’elle y pensait, au moins pour ce soir. Elle aussi avait le droit de s’amuser. C’était le message que le jeune homme s’échinait à lui faire passer depuis des mois. Sans plus attendre, Harper avait retiré du tiroir de sa commode le ticket d’entrée que Jamie lui avait laissé dans son casier la veille, comme un encouragement implicite à abandonner sa pile de devoirs imaginaires pour venir le rejoindre.

Sheridan l’avait déposée sur le parking du gymnase en lui prodiguant ses derniers conseils en matière de retouche. Elle lui avait glissé un tube de rouge à lèvres rose discret dans la bride de sa chaussure et lui assura d’un ton gentil qu’on ne voyait pas la marque sur sa joue. Habituée aux chaussures plates et aux pantalons, le chemin jusqu’aux portes fut moins périlleux que Harper l’avait imaginé. Une fois dans l’annexe plongée dans une lumière verte rappelant celle du roman de Fitzgerald, la blonde s’arrêta brutalement, prise en otage par sa fébrilité.
La musique faisait trembler les murs, autant que les acclamations des supporters dans les tribunes lors des soirs de grands matchs. Elle regarda le ticket qu’elle tenait entre ses doigts moites et inévitablement son regard glissa sur le gros bracelet qui cachait le bleu qui s’étendait le long de son poignet gauche. Et si Larry décidait de venir faire le tour des soirées de la ville pour prendre la température auprès de ses revendeurs, et qu’il tombait sur Jamie et elle ? Harper pouvait faire semblant en sachant le loup loin de la bergerie, mais face à ses crocs acérés, qui sait quelle serait sa réaction ? Et surtout, quelle serait celle de Jamie s’il s’apercevait qu’elle le connaissait ?

Elle s’était promis de ne plus y penser. Elle ne devait pas non plus penser aux explications qu’elle était censée fournir au jeune homme pour l’avoir évité toute la semaine, ce n’était pas le moment. Fermant les paupières très forts, si peu habituée à porter du maquillage qu’elle ne soucia pas de faire couler son mascara, Harper pris une grande inspiration et tourna la tête sur sa droite. Un miroir avait été déposé tout près des vestiaires, sans doute pour que les invités s’admirent une dernière fois avant de faire leur grande entrée. Harper s’approcha pour regarder son reflet, passa sa main sur les encoches parfaites épousant la forme de ses hanches, et se tourna de profil pour voir son dos partiellement dénudé. Non, définitivement. Elle n’était pas du tout sûre de sa tenue.
Se courbant dans un soupir pour récupérer le tube de rouge à lèvres dans sa chaussure, elle le déboucha et appliqua une autre couche sur sa bouche pulpeuse, louchant sur le bas de son visage. Elle estompa le surplus avec son doigt, plissa les yeux en touchant avec ce même doigt ses longs cils et les mèches tombant dans ses yeux, et après s’être convaincue que ce n’était pas si mal que ça, elle rangea son tube et pivota sur ses talons pour se diriger vers la fête.

Le coach Beiste prit son ticket. Elle lui passa un bracelet autour de son poignet intact et lui souhaita une bonne soirée. Harper put alors s’engager d’un pas hésitant au bord de la piste de danse. Un rapide coup d’œil au décor lui fit réaliser que le comité avait mis les petits plats dans les grands pour cette soirée d’Halloween. L’atmosphère des années 20 était palpable, notamment grâce aux couleurs choisies pour la décoration du gymnase totalement méconnaissable. Cela devait représenter une somme astronomique d’argent, tous ces spots et ces rideaux de paillettes. Son cœur se serra douloureusement en pensant au club d’athlétisme et à sa dissolution tandis que ses yeux se posèrent sur le lustre magistral qui surplombait le centre de la salle.
Elle n’était pas dans son élément. Harper se sentait vulnérable, littéralement mise à nue. Elle qui se fichait pas mal des regards d’ordinaire remarqua tout de suite qu’on se retournait sur son passage en montrant sa robe du doigt. Si c’était un bon point ou non, ce n’était pas important. En revanche, c’était très dégradant.
Harper se contraint au calme toutefois, refoulant cette envie insistante de s’enfuir en courant. Les lèvres pincées, les roulants l’une sur l’autre pour adoucir davantage le rose sur sa bouche charnue, elle tendit le cou dans l’espoir de repérer Jamie dans la foule dense qui se pressait sur la piste. Lorsqu’enfin elle le distingua dans la pénombre, une fille accrochée à son cou en train de se balancer au rythme de la musique qui passait à ce moment-là. Sans prendre le temps d’en voir plus, Harper détourna le corps tout entier de la scène qui se jouait devant ses yeux. Les sourcils froncés, elle s’essuya la bouche avec son pouce tout en jetant un coup d’œil précipité dans les alentours pour vérifier que personne ne voit son geste, se débarrassant de la retouche de rouge à lèvres qu’elle s’était faite avant d’entrer, et immédiatement, elle rebroussa chemin, profitant qu’on ne l’ait pas repérée pour suivre sa première intuition : rentrer chez elle.
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
Age : 21 ans
Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
Humeur : Rasséréné
Statut : En couple avec Harper Pritchard.
Etoiles : 2567

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02. Always the tone of surprise Empty
MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyDim 29 Sep - 18:47

C'était sans doute l'une des soirées les plus mémorables qu'il ait vécu jusqu'à présent. Et pourtant, nombre de témoins pourraient affirmer que son top 10 se trouvait déjà bien tassé en matière d'excentricités. Et encore, elle ne faisait que commencer.
Jamie se tenait dans le hall d'entrée du lycée, seul et troublé comme n'importe quel autre adolescent pourrait l'être à sa place. Troublé, d'une manière qui ne cédait place qu'à une intense réflexion ; le genre qui demande qu'on s'y attarde plusieurs heures sans prendre le moindre repos, une cigarette au coin des lèvres, un verre d'alcool bon marché sur le coin de la table et une pièce vide pour s'entendre penser à voix haute dans un écho insaisissable. Sunny s'était éclipsée depuis un moment maintenant. Si l'aire de stationnement du personnel lui avait semblé moins oppressante, Jamie s'était toutefois réfugié à l'intérieur pour se tenir au chaud. Il n'avait manifesté aucune intention de rejoindre le Gymnase depuis. À la place, il errait comme une ombre désolée dans les couloirs, sans craindre d'être appréhendé dans ce circuit d'aveugle. Car si ses pupilles étaient clouées quelque part, ce n'était pas sur le chemin qu'il empruntait comme un automate, mais sur les pensées qui l'agitaient depuis le départ de Sunny ; sur le sentiment le plus incompréhensible de tous qui s'appuyait nonchalamment sur sa poitrine en attendant d'être deviné. Il glissa une paume contre le mur frais et, atteignit bientôt l'aile où les casiers des étudiants étaient regroupés. Sans réfléchir, il trouva le sien et l'ouvrit dans un claquement métallique. Ses pupilles rencontrèrent alors une seconde paire d'yeux insolents, dans le miroir fendu que l'ancien propriétaire avait fixé à l'intérieur de la porte. « Je t'aime, alors je suis jalouse ». Il prit une profonde inspiration et se concentra suffisamment pour réprimer le tremblement qui agitait ses mains. Jamie avait peur. Était-ce irrationnel ? Sans doute. Mais pas pour lui. Depuis ses douze ans, sa vie tournait autour de cette angoisse impossible à ignorer. C'était l'arithmétique de son affliction. Combien de fois avait-il été obligé de partir sans dire au-revoir ? Combien de fois avait-il dû empaqueté ses affaires dans un temps record, pour ne laisser rien d'autre qu'une place vide derrière lui ? Combien de fois avait-il tout bonnement coupé les ponts pour rendre les choses plus faciles à supporter pour tout le monde ? Douze mois et une semaine : la plus longue période vécue dans la même ville. Il habitait à Lima depuis exactement huit mois et attendait les quatre prochains, comme un condamné attend son bourreau. Et si ses parents réalisaient qu'ils en avaient assez d'attendre ? Qu'ils débarquaient ici ? Jamie plongea la main dans son casier pour récupérer la provision d'alcool qu'il avait dissimulé au préalable. Il en but quelques franches gorgées avant de soupirer en étouffant un hoquet importun. Il chercha à tâtons les tablettes de ritalin qu'il conservait-là : il n'était pas censé en prendre à cette heure-là, encore moins après avoir consommé de l'alcool ... but what the hell. Il en glissa un sous sa langue et claqua la porte derrière lui en bridant l'envie de croquer le comprimé.

Il régnait à présent une chaleur de tous les diables dans le Gymnase. Il avait abandonné sa veste sur le dossier d'une chaise avant de s'élancer sur la piste de danse sur les talons d'une cheerleader de dernière année. Ses pommettes s'étaient teintées d'une nuance rosée, quelques-unes de ses mèches les plus frivoles s'étaient dérobées à l'emprise du gel pour former d'harmonieuses boucles ci et là et ses pupilles s'étaient inévitablement rétractées sous l'influence du narcoleptique. Shailene noua ses mains autour de sa nuque et cambra consciencieusement le dos lorsqu'il referma les siennes autour de sa taille : “Tu danses comme mon père en boîte de nuit” Se moqua-t-elle en plongeant son visage dans son épaule. “Ton père t'accompagne en boîte de nuit ?” Releva-t-il, sans s'offusquer du sous-entendu. En guise de réponse, elle lui tapota le cou et il la fît pivoter un peu trop vivement au milieu des autres danseurs. Shailene se hissa sur la pointe des pieds pour que leurs visages se retrouvent à peu près à la même hauteur : “La fille qui t'a planté ... Elle ne sait pas ce qu'elle rate” Soupira-t-elle, d'un ton qui n'avait rien de compatissant pour la fille en question. Jamie arqua un sourcil interloqué : Comment savait-elle que ... ? Oh foutu Basile ! Jura-t-il mentalement en se rappelant avoir mentionné la chose avant la prestation des New Directions. “T'inquiète. Je l'embarrasse au moins quatre fois sur cinq, crois-moi, elle sait” S'esclaffa-t-il, alors que la chanson touchait à sa fin. “Ça ne doit pas être très difficile ...” Sous entendit-elle. Il se détacha d'elle avec précautions, sentant le mal aise fondre sur lui : “Je vais nous chercher à boire” Prétexta-t-il en s'éloignant à reculons. Quelle abrutie.

Jamie se servait une généreuse coupe de Seven Up lorsque Basile le rejoignit d'une démarche sautillante : “Eh toi ! Tu pourrais la boucler quand je te raconte un truc ? C'est pas un putain d'épisode de Gossip Girl ici” L'attaqua-t-il d'emblée. Les traits de l'adolescent s’affaissèrent momentanément et, pendant quelques secondes il eût l'air d'un chiot en peine : “Euh, ouais bien sûr. Pardon. Euuuh ...” Jamie termina son verre en quelques gorgées et essuya ses lèvres d'un revers de main : “Accouche” Le pressa-t-il. Le visage du Sophomore s'éclaira à nouveau lorsqu'il comprit qu'il n'y avait aucune rancune engagée : “Harper Pritchard—” Commença-t-il en réprimant son excitation. “What about her ?” “Elle est dans la salle”. Basile gonfla le torse avec fierté. Jamie quant à lui, reposa lentement la bouteille de soda qu'il tenait en main et le dévisagea comme s'il venait de lui annoncer que la Reine d'Angleterre menait un tango enflammé en petite tenue sur la piste de danse derrière eux : “N'importe quoi. Elle m'aurait envoyé un message” Il s'empressa de consulter son téléphone portable par précaution. Rien. “Tu vois ?” Reprit-il en lui mettant l'écran inactif sous le nez. Basile dégaina aussitôt le sien pour lui montrer une photo de mauvaise qualité prise quelques minutes plus tôt : “C'est bien elle, non ? Je l'ai vu courir l'an dernier” Jamie lui arracha l'appareil des mains pour mieux détailler l'image. C'était bel et bien Harper ! Dans une tenue qu'il ne lui aurait jamais soupçonnée. À couper le souffle. “Où est-ce qu'elle est, maintenant ?” L'interrogea-t-il en relevant les yeux : “Oh elle vient de repartir”. Jamie roula des yeux en réprimant l'envie de lui donner une tape derrière la nuque : “Par où abruti ?” S'impatienta-t-il. Penaud, Basile lui indiqua l'entrée principale de la soirée.

La terre n'était plus aussi stable qu'elle ne l'était en début de soirée —ou du moins lui semblait-il— toutefois, il parvînt à trotter sans incident jusqu'à la double-porte qui marquait l'entrée du bâtiment. Il les poussa sans discrétion et balaya l'extérieur du regard : “Yo ! Pritchard !” L'appela-t-il lorsqu'il l'eut repérée à quelques mètres de là. Ses yeux glissèrent presque inconsciemment sur la peau mise à nu, sur sa chute de reins ... Avant de cligner des yeux et, de descendre la volée de marches en se concentrant sur son propre équilibre : “Souris !” Lui intima-t-il en se fendant lui-même d'un large sourire. Il mit la main sur l'appareil vintage qu'on lui avait confié pour immortaliser la soirée et plaça son œil derrière l'objectif : le flash se déclencha avant qu'elle n'ait eût le temps de manifester la moindre protestation : “Wow ... Mais qu'as-tu fais d'Harper Pritchard ?” Sourit-il en désignant sa robe d'un mouvement du menton. “Ça te va bien”. Il marqua une pause, les doigts marquant un tempo sur le côté de l'appareil. “Tu t'en vas pas j'espère ? Je t'avais promis de marcher au moins une fois sur tes pieds. Tu m'ferais pas rompre une promesse quand même ?” Plaisanta-t-il d'une voix lente, en savourant dans un même temps la fraîcheur extérieure. Il avait chaud et ses consommations lui tapaient sur la tête. Il s'efforça de tenir une allure alerte, sans grand succès : “Allez, reste un petit peu. Pour te rattraper de m'avoir esquivé toute la semaine”. Sourire angélique.
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Harper E. Pritchard
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02. Always the tone of surprise Empty
MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyLun 30 Sep - 20:11

Harper n’était pas à sa place. Elle ne serait jamais comme tous les jeunes de son âge, à se préoccuper des futilités de l’adolescence. Qu’importe qu’on se désole de la lourde charge que représentait sa croix, car elle, elle savait qu’elle avait choisi de mettre sa vie de côté pour une bonne cause. L’avis des autres, elle s’en foutait, ce n’était pas eux qui vivaient son quotidien. Quand elle prenait le temps de faire une rétrospective, elle arrivait à la conclusion que ceux qui mettaient autant d’énergie à la plaindre devaient avoir une vie bien misérable pour se soucier autant de la sienne. Ce qui la menait toujours à James, qui en vérité, était l’unique personne qui s’affolait de la manière dont elle vivait sa jeunesse. Avançant dans la lumière tamisée des spots de couleurs, c’est la tête pleine de coton que la blonde distingua la silhouette de ce dernier.
Cette fête faisait partie d’un monde à part. Un monde dans lequel Harper n’avait aucune légitimité. Elle le sut au moment où le souffle brûlant de la rumeur s’éleva dans son dos pendant sa traversée, faisant grandir en elle un sentiment étranger. Au moins, elle avait essayé. Pas avec autant de pugnacité que ces camarades, mais la torture qu’avait représenté son changement temporaire de look lui avait coupé l’envie de faire plus d’effort encore. La frivolité, ce n’était pas pour elle. C’était un mal pour un bien qu’elle ne se sente pas à son aise, et qu’elle se rende compte en direct que Jamie n’avait pas besoin d’elle pour profiter de la soirée. C’était tant mieux, se dit-elle avec conviction. Elle dormirait sur ses deux oreilles en sachant qu’elle avait tenté l’expérience, sans pour autant avoir la satisfaction d’en faire profiter celui qui la poussait régulièrement à voir plus loin que les quatre murs de sa maison. Et cette pensée fut curieusement très douloureuse à faire passer.

C’était surréaliste, comme si elle n’avait pas choisi de passer une heure à se pomponner, comme si on l’avait arraché sans qu’elle ne s’en rende compte au confort de sa chambre et de ses vêtements, pas très classes, sans aucun doute, mais qui correspondaient parfaitement à la personne qu’elle était. Là, elle n’était pas Harper, elle n’était même pas la Lilibeth de ses frères. Elle était juste un apport gracieux de chair fraîche pour les vicelards qui piétinaient dans sa direction tandis qu’elle se détournait de la piste de danse, et qu’elle rebroussait chemin en se débarbouillant la bouche d’un revers énergique de la main. Les têtes d’ampoules comme elle, ne s’apprêtaient pas pour se rendre au bal. Les ex-membres d’une glorieuse équipe sportive si, mais dans son cas, elle avait toujours mis beaucoup d’énergie à ne pas se gargariser de la pseudo popularité que lui offrait son appartenance à la clique des sportifs du bahut, qu’elle ne pouvait pas aujourd’hui se reposer sur le prestige d’avoir été la championne par excellente pour expliquer sa présence à Sadie Hawkins. Harper n’avait rien à faire ici. Elle n’était pas vraiment populaire, elle n’était pas vraiment impopulaire. Elle était Harper Pritchard, point.

Jamie ne saurait pas qu’elle était passée. La vie reprendrait son cours. Pas tout à fait, car elle continuerait à l’éviter. Le temps que son courage reprenne ses quartiers au cœur de son caractère bien particulier. Accélérant le pas en bousculant quelqu’un au passage, peinant à garder l’équilibre sur ses talons, Harper dépassa enfin le cordon à l’entrée de la salle, sous le regard médusé de Shannon Beiste. Dans l’annexe obscure, la jeune fille s’arrêta net devant la porte, et poussa un juron, les dents serrées. Elle avait oublié son portable dans la voiture de Sheridan et n’avait rien d’autre que ce stupide tube de rouge à lèvre teinte rose saumon pourri dans la bride de sa chaussure. Elle devrait rentrer chez elle à pied, dans cette robe qui lui vaudrait d’être accosté par des automobilistes au bord de route, et surtout avec ces chaussures aux pieds. Harper ne chercha pas à comprendre. Elle se pencha pour défaire ses chaussures et glissa son tube de rouge à lèvres dans l’encoche droite de sa robe.
Par chance, le sol était toujours sec, mais Dieu qu’il faisait frais ! Ses chaussures en main, Harper progressa d’un pas lent sur le parking, grelottant par intermittence. Elle voulut passer une main dans sa tignasse, sauf qu’elle fut arrêtée par le chignon tressé et le fil d’or dans ses cheveux, et de nouveau, elle jura. Dire qu’elle avait supporté le supplice de la préparation pour passer à peine cinq minutes à cette soirée stupide ! Un rire nerveux s’échappa d’entre ses lèvres gonflées par le rouge à lèvres qu’elle avait retiré d’une main vive, et elle leva les yeux au ciel, cherchant un semblant de réconfort auprès des étoiles qui s’étalaient comme un rideau lumineux au-dessus de sa tête, et elle enserra sa poitrine avec ses bras pour se protéger de la légère brise automnale.

La voix qu’elle entendit derrière elle la fit se raidir « Et merde. » chuchota-t-elle, refoulant un frisson. Le bitume froid sous sa voûte plantaire faisait remonter la fraîcheur jusqu’à la racine de ses cheveux, agrandissant ce sentiment d’insécurité qui l’avait assailli en traversant le gymnase. Jamie s’avança vers elle, portant un costume qui lui allait drôlement bien. Harper rabattit les pans de son jupon or sur ses jambes, et resserra plus fort ses bras autour d’elle, déployant tous ses doigts sur ses hanches découvertes, comme pour les dissimuler au regard de son ami. Elle était mal à l’aise de se présenter à lui dans cet accoutrement, tellement différent de ce qu’elle était en réalité. Oui, cette robe était une mauvaise idée, le maquillage n’en parlons pas. Face au flash de l’appareil photo du garçon, son seul réflexe fut de prendre une mine ébahie, type lapin pris dans les phares d’une voiture, en dix fois pire. Son compliment la fit secouer la tête et elle lui répondit « Arrête, c’est qu’une robe. » Elle grimaça « À chaque fois que je bouge, j’ai l’impression que mes seins vont se faire la malle par-dessous. » Elle remonta, pas discrètement du tout, son bustier, et consentit à arrêter de se cacher avec ses bras, plus par nécessité que par volonté, pour pointer d’un doigt timide la coiffure de Jamie « Sympa. Tu ressembles grave à Timothy avec les cheveux gras. » Elle fronça très fort les sourcils « Tu me diras, c’est peut-être pas un compliment. » Effectivement, elle avait du progrès à faire mais au lieu de l’embarrasser davantage, cela la fit rire, et la pression engrangée par son allure de péripatéticienne enrubannée dans de l’aluminium plaqué or, et son arrivée à la fête redescendit, laissant place à toute celle qu’elle avait accumulée depuis sa rencontre avec Larry. Elle se souvint alors pourquoi elle avait évité Jamie, et le sourire atypique qui illuminait son visage s’effaça progressivement. Heureusement, Jamie avait la situation en main, alors la blonde tenta d’être aussi détendue que lui « J’ai bien rompu la mienne. Pas longtemps, mais je t’avais quand même promis de ne pas porter atteinte à ta virilité et… » Elle balança ses talons devant ses yeux, laissant parler son geste à sa place. C’était étrange de lui parler après autant de temps. Elle avait toujours cette impression que les choses qu’elle avait faites se lisaient sur son visage, de ce fait elle s’employait à ne pas le regarder dans les yeux… mais ça n’arrangeait pas la situation, ça ne faisait que creuser le malaise entre eux et à la rendre plus gauche qu’elle ne l’était d’ordinaire. Marquant un temps, elle se risqua néanmoins à le regarder directement et remarqua aussitôt qu’il était soit ivre, soit stone, soit les deux, mais s’obligea à ne pas faire de commentaires à ce sujet, parce qu’elle en faisait déjà suffisamment d’ordinaire, et qu’elle devait commencer à accepter que si elle ne vivait pas sa jeunesse, les autres avaient, eux, le droit d’en profiter.

« Je sais pas... » répliqua-t-elle poussivement à la demande de Jamie ; ses yeux s’arrêtaient partout, sauf sur lui. Comment lui expliquer qu’elle ne se sentait pas à sa place au milieu des autres sans passer pour la reine des cruches ? Et surtout, comment continuer à lui parler sans ressentir ce grouillement infernal au creux de son estomac, lui rappelant qu’elle avait un truc important à lui dire ? Harper se mordit inconsciemment la lèvre, lançant une autre œillade absente au ciel, tandis que James utilisait l’argument imparable. Celui qui la fit brusquement baisser le menton, et affronter ses pupilles d’un bleu translucide pour la première fois depuis une éternité « Je t’ai pas esquivé. » se défendit-elle vite – trop pour que ça soit honnête « OK, un peu. » Elle soupira. Piégée, Harper écarta les bras sur le côté, ses chaussures bringuebalant au bout de sa main « Je suis obligée de m’excuser ? Je suis venue quand même, non ? Ta fierté est sauve, et t’as même eu le temps de danser avec Shailene Whatsername. » Sa mémoire vacillante ne prenait pas de congé, même les jours de fête « J’estime que ça mérite au moins ton pardon, parce que je t’ai rendu service en me pointant en retard ! Si j’étais venue à l’heure, ça serait même pas arrivé. » Elle immobilisa son regard plus longtemps dans celui du Titan et laissa le temps s’étirer, une, deux, trois interminables secondes. Constatant qu’il ne lâchait pas prise, elle concéda avec crispation « Une seule danse, Ainsworth. » Elle savait que le seul moyen de retrouver du crédit auprès de lui, c’était d’accepter de faire marche arrière – totalement. Affichant une mine dépitée, la jeune fille ajouta d’un ton dégoûté, brandissant ces chaussures par les brides dans l’espace qui les séparait « Et y’a pas moyen que je reporte ces trucs. » La blonde s’engagea donc en avant, mais à cause de son excès de zèle (satanée fierté), elle se prit les orteils dans le bas de sa robe. Manquant de trébucher, elle se reprit juste à temps en s’agrippant à la chemise de Jamie, et dans un tout nouveau réflexe, elle replaça le bracelet qui couvrait le bleu sur son bras. L’air de rien, elle se redressa en faisant mine d’épousseter l’épaule du jeune homme, puis prenant un faux accent distingué, très Lexie Preston dans l’intonation, elle consentit enfin à lui dire « Tu devrais porter le costume plus souvent, James. » Une dernière pichenette sur l’épaule de son ami, un replacement sommaire de son nœud papillon pour sauver les apparences, et Harper se poussa en rehaussant son visage exagérément dans une tentative moqueuse d’emprunter le port de tête de toutes les reines de beauté qu’elle avait vues des centaines de fois à la télévision.
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyVen 8 Nov - 20:06

Jamie dépassa précipitamment le comptoir d’accueil, arrachant un sursaut de surprise à une Shannon Beiste somnolente. “Tu n’auras pas le droit d’y retourner si …”, commença-t-elle en se dressant de toute sa hauteur pour l’intercepter ; mais il n’écoutait pas, avait déjà traversé le hall d’entrée et Shannon renonça à le poursuivre. Elle se laissa lourdement retomber sur sa chaise en hochant la tête avec indulgence, marmonnant quelques paroles inintelligibles à propos des adolescents d’aujourd’hui et de leurs manières qui laissaient parfois à désirer. Les portes se refermèrent dans son dos, un frisson hérissa sa peau et Jamie plissa doucement les paupières pour mieux discerner la silhouette qui se tenait quelques mètres plus loin. Elle lui tournait le dos et semblait sacrément incommodée par sa robe,  ce qui lui tira naturellement un sourire en coin. Nul doute qu’il aurait eu toutes les peines du monde à y reconnaître la Harper Pritchard qu’il connaissait si Basile ne lui en avait pas donné un aperçu quelques minutes plus tôt. À l’avenir, il se promit mentalement d’adopter une attitude plus digne vis-à-vis du Sophomore qui –sa tendance à bavasser auprès des mauvaises personnes mise à part– s’était révélé de bonne compagnie.
Il la rejoignit rapidement d’une démarche un peu chancelante, se faufilant entre les voitures garées-là. Il se sentait si peu connecté à ses propres extrémités qu’il dû s’y reprendre à deux fois pour déclencher correctement le flash de l’appareil : celui-ci immortalisa une telle expression d’hébétude sur le visage de l’adolescente qu’il regretta presque aussitôt d’avoir à attendre le développement de la pellicule pour s’en amuser plus encore —parce qu’évidemment, le numérique n’avait aucune place à la soirée des années folles. Il eût une pensée fugitive pour le Polaroid qu’il espérait acquérir prochainement, avant de se composer un visage un peu moins brumeux : il savait à quel point elle réprouvait les consommations qu’il avait l’habitude d’avaler comme du petit lait et s’il n’avait aucune intention d’y changer quoique ce soit à l’avenir, il pouvait toutefois faire l’effort de paraître parfaitement lucide en sa présence. “Heureusement que tu es le genre de fille à porter un soutif’ dans ce cas!”, commenta-t-il en écarquillant innocemment les yeux. Il eût toutes les peines du monde à dissimuler son hilarité et bientôt, il rendit les armes en se fendant d’un sourire mutin. C’était bon de la retrouver. Il s’était tellement accoutumé à sa présence, à la fréquenter tous les jours, que la semaine de chassé-croisé qu’ils venaient de traverser lui avait pesé plus que la pudeur ne l’autoriserait à l’admettre. “Tu sais parler aux hommes !”, railla-t-il en grimaçant légèrement sous la comparaison. Elle n’était pas la seule à lui faire remarquer sa ressemblance avec Timothy : Anna le lui laissait entendre parfois, presque inconsciemment. Et sans doute n’en aurait-il pas été aussi agacé si le principal concerné ne s’était pas voué à nier leur affiliation familiale. N’y tenant plus, il ébouriffa ses mèches indisciplinées qui eurent tôt fait de ressembler à un nid d’oiseau.
“Je m’en remettrais !”, sourit-il lorsqu’elle lui brandit sa paire d’escarpins sous le nez. Il n’avait jamais compris comment les femmes réussissaient ce tour de force : se promener, perchées sur des engins de torture pareils. Il passa l’anse de son appareil photo par-dessus sa tête et le déposa en équilibre sur le capot d’une vieille Volksvagen, avant de lui faire à nouveau face, les poings sur les hanches. Inutile de préciser qu’il ne prendrait pas ‘non’ pour une réponse, qu’importe les arguments qu’elle pourrait lui opposer, mais c’était toujours intéressant de la voir essayer. À quoi bon toute cette préparation si elle ne profitait pas de la soirée comme n’importe quelle autre adolescente ? Harper n’était pas “n’importe quelle autre adolescente”, elle tenait bien trop de rôles sociaux sous son propre toit pour pouvoir tenir la même attitude que ses camarades. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne savait pas s’amuser, ou n’en avait pas besoin. Mais bien entendu, la première à convaincre était malheureusement la principale concernée. Il arqua un sourcil dubitatif lorsqu’elle contesta son accusation : “Je suis désolée Jamie, j’ai une tonne de devoirs en retard. Au passage, oublie que je m’appelle Harper Pritchard et que je boucle la moitié des travaux de ma promotion en avance”, la caricatura-t-il d’une voix un peu plus aigüe qu’à l’ordinaire avant de rouler des yeux. “Invalide ! Tu m’aurais rendu service si j’avais pu danser avec Caitlin”, bougonna-t-il en songeant qu’un slow avec le professeur d’arts plastiques n’aurait pas été désagréable, au contraire. Malheureusement, après avoir semé Madeleine dans la foule des élèves, il n’avait pas recroisé l’enseignante. “Et puis, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, Shailene n’est pas très … très”. Il eût un geste vague de la main qui traduisait relativement bien toutes les pensées que pouvaient lui inspirer rétrospectivement la cheerleader. Il enfonça une main dans l’une de ses poches et son visage s’assombrit légèrement lorsqu’il réalisa que sa conversation avec Sunny n’aurait jamais eu lieu si Harper s’était présentée à l’heure. Sunny aurait continué à broyer du noir de son côté et il n’aurait pas été en mesure de saisir le pourquoi du comment de cette attitude. Ils se seraient peut-être même disputés, sans toucher au noyau du problème. Ç’avait été une conversation à cœur ouvert, ils en avaient eu besoin. Seulement, Jamie ignorait encore s’il en résulterait de bonnes choses ou non à l’avenir. En dépit de leurs différences, il appréciait les deux adolescentes et n’avait aucune envie d’avoir à choisir entre elles.
Il attendit, un sourire flottant sur les lèvres, la main tendue vers elle. Immobile, une seconde, deux secondes, trois sec—Elle capitula et le visage du Titan s’éclaira un peu plus : “Ma virilité approuve”, ajouta-t-il en glissant un regard mitigé en direction des talons démesurés qu’elle tenait au bout des doigts. L’esprit un peu trop embrumé pour réagir autrement, il n’eût que le temps d’ouvrir les bras pour prévenir sa chute maladroite. L’un des boutons de sa chemise sauta dans l’intervalle : “Si tu voulais que je me déshabille, il suffisait de demander !”, railla-t-il en l’aidant à se redresser. Il sonda les graviers à la recherche du bouton fugitif, sans succès. Il n’aurait plus qu’à lancer un commando dans les affaires de Santana le lendemain pour le remplacer, en priant pour qu’elle ne s’en rende pas compte lorsqu’elle rentrerait. Il hésita un court instant avant de poser une main sur la hanche dénudée de la jeune femme en évitant d’en faire tout un plat. Il se redressa à son tour, gonfla le torse et rejeta les épaules en arrière avant de relever le menton : “Très chère, ce n’est qu’un foutu costume”, répliqua-t-il sciemment pompeux à sa manière, empruntant la réponse qu’elle lui avait donné quelques instants plus tôt, alors qu’elle rééquilibrait son nœud papillon. “C’est du rouge à lèvres?”, lui demanda-t-il soudainement en plissant un peu plus les paupières. C’en était, forcément. “Qu’est-ce qui est arrivé à ton poignet ? Tu t’es ramassée dans les escaliers ?”, ajouta-t-il en coulant un bref coup d’œil à son bras dénudé tandis qu’il effaçait la marque saumon qui s’étirait du coin de ses lèvres jusqu’à sa joue. Combien de fois s'était-il lui-même cassé la figure dans les étages de la Pension, ou de la maison Pritchard ? Trop souvent.
Il glissa une main le long de son bras pour soulever doucement son poignet à portée de vue. Il écarquilla les yeux en séparant les bracelets qu'elle avait minutieusement placée par-dessus, pour dissimuler l'ampleur des dégâts : “Oh put**n !”, s’exclama-t-il en émettant un sifflement. Il déglutit, tangua dangereusement avant de redresser le menton pour la regarder dans les yeux : “Est-ce que c’est le poignet que j’ai …?”. Il tordit les lèvres, en mimant une torsion à l’aide de sa main droite, faisant référence à l’altercation qui les avait opposé quelques semaines plus tôt à la gare de Lima. “Tu l'as fais examiné ?”.


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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptySam 9 Nov - 15:39

« On va danser ici ? Au milieu du parking, sans musique ? » Se rencarda une Harper manifestement confondue au moment où Jamie posa une main sur sa hanche. Ayant déjà fait un pas en arrière, elle s’approcha de nouveau, et mit la touche finale au replacement de son nœud papillon pour se donner bonne contenance. Tachant de paraître détachée, elle hésita elle aussi, puis elle finit par pivoter très légèrement pour abandonner ses escarpins brillants à côté de l’appareil photo vintage trônant sur le capot de la Volkswagen. Se redressant, Harper remonta brutalement la main de Jamie sur sa croupe recouverte d’un liseré doré, ses doigts tâtant d’un peu trop près sa peau dénudée à son goût et enfin, elle glissa sa main droite sur son épaule, tout en complétant, un peu empotée « C’est plus prudent, t’as raison. » Harper n’était pas une bonne danseuse. Jamie l’apprendrait à ses dépens s’il se mettait à la faire valdinguer à travers les places de parking, ce qu’elle craignait réellement et c’était ridicule, songea-t-elle. Elle avait trouvé une discipline dans laquelle elle était mauvaise et elle n’était pas sûre de vouloir admettre que danser lui était tout simplement impossible. Son amour propre lui dictait de faire comme si elle était la plus à même d’enchaîner les pas de bourrés aussi bien que n’importe quel petit rat de l’opéra, et d’enterrer bien profond sa délicatesse semblable à celle d’un éléphant et sa démarche de bourrin.
Danser dans l’intimité du parking lui apparaissait moins supportable encore que de se donner en spectacle au milieu de gens qui l’avaient jugé dès qu’elle avait dépassé les portes du gymnase et qui pensaient tout comme elle qu’elle n’avait rien à faire à cette fête. Elle aurait pu endosser n’importe qu’elle torture plutôt que d’être confrontée au regard de Jamie. Cette proximité ne la rassurait pas, ne faisant qu’accroître ce sentiment étrange qui l’obligeait à détourner les yeux et à regretter de ne pas avoir été assez rapide pour quitter les lieux. Harper s’était promis d’oublier qu’elle avait quelque chose à lui avouer et elle s’apercevait trop tard qu’elle était inapte à tenir sa promesse. Elle avait eu raison finalement de l’éviter toute la semaine, car si elle pouvait mentir, tricher et jouer la comédie avec les autres, elle ne pouvait pas le faire avec Jamie. Elle pourrait toujours essayer, mais elle savait que s’enterrer sous des mensonges ne ferait qu’aggraver la situation et la sensation qu’elle creusait sa propre tombe fit manquer à son cœur une pulsation.

Elle devait continuer à sauver les apparences toutefois. Très vite, Harper s’entêta à vouloir rejouer la comédie. Celle du tout allait bien, dans le meilleur des mondes, offrant l’impression que la semaine passée à n’avoir aucun contact avec lui n’avait existé que dans une dimension parallèle. Et quand James remarqua la trace saumon sur sa joue, petite entaille laissée par l'alliance coupante de Larry Faithorn lorsqu'il l'avait giflée, la jeune fille se composa d’un sourire nerveux en esquivant ses doigts qui s’écrasèrent quand même sur sa pommette. Craignant qu'il ne retire la couche épaisse de fond de teint et de blush cachant sa blessure, elle repoussa sa main en riant jaune « Laisse mon rouge à lèvres tranquille. C’est saumon, la teinte parfaite pour ma carnation ! » récita-t-elle d’après les recommandations de Sheridan et éludant volontairement sa question sur son poignet. Tendue, Harper voulut glisser son autre main sur son épaule pour dissimuler son bleu mais Jamie fut plus rapide, et il examina la tache qui s’étendait loin sur son bras. Le cœur de la blonde tomba dans son ventre.
Il lui demanda si c’était celui qu’il avait malmené quelques semaines plus tôt. Harper retira délicatement son bras pour lui répondre « Non. Si... en fait... mais… » Elle fronça les sourcils en secouant la tête. Sa bouche était pâteuse, elle dut déglutir longuement avant de reprendre « On a joué à Mangemort contre Ordre du Phénix avec Junior. Il a failli me toucher avec un Avada Kedavra que j’ai esquivé à la dernière seconde, j’étais à ça » elle approcha son index de son pouce pour illustrer son mensonge, tirant la langue pour paraître la plus convaincante possible « de finir comme Tu-Sais-Qui. » Ça sonnait trop innocent pour être Pritchard. Cette dernière s’en rendit compte. Alors, replaçant brusquement ses bracelets sur son bleu, elle se braqua en deux temps trois mouvements « C’est qu’un bleu, ça va. Si t’étais docteur, ça se saurait, Jamie. » Elle désigna du menton la porte du gymnase « On devrait rejoindre la fête, ou on va rater toutes les bonnes chansons. » Comme si ça l’intéressait vraiment. Harper évita soigneusement de croiser le regard de Jamie et choisit de se retourner pour récupérer ses chaussures. Elle posa une main sur le toit du véhicule pour s’équilibrer et les enfila de nouveau – tout était bon à prendre, même les ampoules qu’elle aurait dès le lendemain matin. Cependant, elle sentait le regard de Jamie dans son dos, et la sensation d’être soumise à un passage au rayon x la fit légèrement frissonner. Elle avait menti, mais ça n’avait pas pris, et elle le savait.

Deux choix s’offraient à Lilibeth. Continuer à s’enfoncer dans ses mensonges, ou dire la vérité à Jamie. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, elle n’était plus à ça près. Aussi c’était différent des années difficiles qu’elle avait supportées, il y avait un enjeu à la clef. Un enjeu qui la concernait de trop près pour qu’elle consente à le prendre par-dessus la jambe et à débarquer avec ses gros sabots pour tout gâcher. Fermant les yeux en enfonçant ses ongles dans le caoutchouc entre la porte et le toit de la voiture, Harper soupira bruyamment et tout en se retournant, elle pinça le haut de son nez, juste entre ses deux yeux pour refouler ce qu’elle pensait être une simple réaction au vent froid qui commençait à se lever. Après un temps de silence, elle inspira et rouvrit les yeux. Puis, elle s’avança vers Jamie et posa ses deux mains à plat sur sa poitrine, murmurant :

« Sois pas en colère, OK ? » Elle commença à tapoter sur son torse « Tu te souviens de la discussion qu’on a eu à propos de ce que tu fais ? Le casier à la gare ? » Concentrant ses yeux sur ses propres doigts qui vinrent lisser les bordures de la boutonnière de la chemise du garçon, elle n’attendit pas sa réponse « J’ai peut-être trouvé le moyen de savoir qui est derrière tout ça et… » Elle haussa abruptement la voix pour empêcher Jamie de parler et encercla en même temps son cou avec ses mains « T’as pas le droit de m’en vouloir parce que je m’inquiète pour toi ! Ça serait stupide. » Ou peut-être pas. Elle se fichait un peu de la cohérence de son discours. Ce qu’elle tentait de faire, c’était d’arrondir les angles pour ne pas que Jamie lui en mette une ou décide qu’elle avait outrepassé son droit en tant qu’amie. Affrontant son regard une bonne fois pour toutes, Harper exerça une pression avec ses doigts sur la nuque de Jamie avant de le lâcher enfin. Elle haussa les épaules « Si ça peut atténuer l’image pourrie que t’as de moi maintenant, je regrette vraiment. Ce mec, c’est un fou furieux, Jamie. Ça m’a pas rassurée de rencontrer la personne avec qui tu traites en réalité. » affirma-t-elle en verrouillant définitivement son regard au sien. Sa gorge se mit à picoter et Harper lâcha finalement, la voix tremblotante « Je crois qu’il est dangereux. »
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptySam 7 Déc - 0:22

“Tu as une meilleure idée?” la consulta-t-il en haussant les sourcils un peu plus haut avec un intérêt poli, lorsqu’elle lui demanda s’il comptait vraiment la faire danser ici, au beau milieu d’un parking désert, sans la moindre note de musique pour les accompagner. “Pas question que je retourne là-dedans en tout cas” ajouta-t-il en désignant l’entrée du Gymnase d’un hochement de tête avant qu’elle n’ait eu une chance de lui répondre. Il en avait assez de cette parade du ridicule: il détestait le thème des années folles; Caitlin avait disparu de la circulation; Sunny s’en était allée de son côté; et Shailene l’avait suffisamment contrarié pour qu’il renonce à investir à nouveau la piste de danse, au risque de lui tomber dessus une nouvelle fois. Non décidément, il en avait assez pour ce soir, décréta-t-il mentalement en rejetant les épaules en arrière. Jamie réprima un sourire en coin lorsqu’elle remonta brusquement la main—qu’il avait conventionnellement placé sur sur sa taille— de manière à ce que ce contact inhabituel paraisse moins intime qu’il ne l’était. Il ravala également le commentaire narquois qu’il s’apprêtait à déverser, en se rappelant à quel point elle pouvait se montrer brutale vis-à-vis de ses cheveux lorsqu’il réussissait à la mettre hors d’elle. Prenant l’initiative, il esquissa quelques pas de danse vers la gauche, vers la droite, sans réelle conviction. À vrai dire, Harper ne lui rendait pas la tâche facile à se tenir devant lui, raide comme un passe-lacet; au moins, elle ne l’avait pas recalé, relativisa-t-il en tâchant de ne pas marcher sur ses pieds nus. Cette pensée lui offrit le coup de pouce de confiance qui lui manquait pour l’attirer un peu plus près de lui avec un sourire malicieux et la faire lentement tournoyer. Sa manche s’accrocha très brièvement à la barrette qui soutenait la chevelure d’Harper et c’est sur un “Oops, désolé” accompagné d’un pouffement de rire que leur ballet improvisé s’interrompit. Les doigts toujours joints à ceux de son amie, Jamie plissa légèrement les paupières en remarquant la trace de rouge à lèvres qui s’étirait du coin de ses lèvres jusqu’à sa pommette délicatement couverte de blush.

“Avec ta carnation, vraiment ? T’as avalé le mode d’emploi avant de venir ?” se moqua-t-il doucement en terminant d’effacer le surplus de rouge à lèvres à l’aide de son pouce. C’est à ce moment-là qu’il remarqua une petite contusion en voie de cicatrisation qu’il n’avait pas repérée plus tôt. Qu’est-ce qui s’était passé, nom d’un chien? Il fronça les sourcils et son sourire se dissipa progressivement au fil des explications que lui apporta l’adolescente. Loin de lui l’idée de l’accuser de mensonges, mais il avait tout de même quelques difficultés à s’imaginer une Harper impliquée dans un duel de sorciers grandeur nature. “Pas besoin d’être aussi désagréable” répondit-il avec aigreur, offensé d’être aussi sèchement remis à sa place. À vrai dire, il ne comprenait pas ce changement d’attitude soudain. Jamie n’avait pas l’habitude de filtrer ses propos en présence d’Harper, au contraire. Et puis, plus il y réfléchissait, moins il réussissait à trouver un aspect inapproprié à ses questions. Quelle mouche l’avait piqué ? Songea-t-il, perplexe. Il la dévisagea pendant quelques secondes avant qu’une explication relativement satisfaisante ne se fraye un chemin jusqu’à son cerveau. Harper n’était pas sèche pour le plaisir de le voir tirer la tronche. Seulement, elle n’était pas disposée à aborder le sujet impliquant les blessures qu’elle avait cherché à dissimuler sous une couche de maquillage et quelques breloques. “Harper …” la coupa-t-il doucement au moment où elle proposait qu’ils retournent tous les deux à l’intérieur pour ‘profiter de la musique qui passait’. Elle pouvait fanfaronner autant qu’elle le souhaitait à propos de son habileté à détecter les mensonges qui se tissaient autour d’elle. Mais Harper elle-même était loin d’être une énigme sans réponse. Ils se connaissaient suffisamment pour que Jamie sache que lorsque son regard le fuyait; que lorsque ses mains échappaient à son contrôle et entamaient un ballet de gestes nerveux; c’est qu’elle cherchait à se dérober à quelque chose. Autrement dit, à la vérité. “Arrête. Crache le morceau” l’incita-t-il d'une voix pâteuse en la suivant du regard, tandis qu’elle lui tournait le dos pour remettre ses chaussures.

Il éprouva une crampe à l’estomac lorsqu’il la vit s’arrêter pour se pincer l’arête du nez. Dans quelles circonstances l’avait-il déjà vu aussi tendue ? Un mauvais pressentiment se glissa sous sa peau et il sentit l’anxiété croître d’un seul coup. Jamie se frotta machinalement le visage en poussant un soupir inaudible, sentant une bouffée de chaleur lui monter au visage. Maintenant aurait été un moment idéal pour être lucide. Mais évidemment, il ne l’était pas et les effets de ses consommations ne l’aidaient pas à réfléchir correctement. Qu’elle lui demande de ne pas se mettre en colère lui fît froncer les ailes du nez. “D’accord …” répondit-il avec incertitude, tandis qu’elle lui tapotait doucement le torse. Où voulait-elle en venir ? Elle le mettait mal à l’aise. Qu’elle se montre aussi tactile avec lui ne l’aidait pas non plus à se concentrer sur ce qu’elle racontait et bientôt il glissa ses mains le long des siennes pour entraver tout futur tapotement près de sa nuque.

Son sang se glaça dans ses veines lorsqu’il comprit enfin ce qu’elle cherchait à lui faire comprendre depuis quelques minutes: “Mais qu’est-ce que t’as foutu ?” lui demanda-t-il d’une voix blanche. Elle se détacha de lui au moment même où sa fréquence cardiaque semblait atteindre un record médical. Et puis soudainement, ce fût comme s’il avait saturé. Comme s’il tombait et, il sentit la pression s’envoler. Jamie se sentait malade, au bord de la nausée, tandis que les conséquences de l’intervention d’Harper se présentaient à lui dans une série d’éclairs inquiétants.

“Tu veux qu’on parle de stupidités?” releva-t-il amèrement en se ressaisissant. “Mais à quoi tu pensais ? T’aurais pu être blessée!—et je ne parle pas de petites entorses au poignet.” Il marqua une pause en desserrant son nœud papillon avec anxiété. Il avait terriblement chaud. “Qu’est-ce que j’aurai été dire à ta mère si … ?” Il s’interrompit en détournant les yeux, refusant d’imaginer le pire. Il ne connaissait pas son fournisseur. Il ne l’avait pour ainsi dire jamais rencontré. Et il n’avait aucune idée du genre d’homme qui pouvait se tenir de l’autre côté de l’appareil lorsqu’ils échangeaient quelques messages instantanés. En revanche, il se doutait que Mister Hyde ne tolérerait pas qu’une adolescente quelconque vienne fouiner dans ses affaires, qu’importe combien son vendeur pouvait être productif. “Ça en fait au moins un de nous deux” souligna-t-il lorsqu’elle mentionna l’unique rencontre qu’elle avait expérimenté avec Mister Hyde. Une part de lui-même était curieuse d’en savoir davantage. Mais … “Évidemment qu’il est dangereux ! C’est un dealer de drogues. Tu t’attends à quoi ?” lui reprocha-t-il sèchement, comme à une enfant prise stupidement en faute. Il recula d’un pas en sentant un étau se refermer sur sa poitrine. La situation échappait complètement à son contrôle et le projetait dans une spirale d’angoisses dont il se serait passé. Il inspira profondément, sentant le souffle lui manquer malgré ses efforts, comme une crise d’angoisse: “La prochaine fois que tu songes à lancer un commando pour mon honneur, évite. Crois-moi, je n’en vaux vraiment pas la peine” haleta-t-il. Il s’appuya contre la Volkswagen, essoufflé. “Est-ce qu’il a dit quelque chose ? Il te laisse tranquille n’est-ce pas ? Tu connais son no—“ Il s’interrompit, pressentant qu’il ne serait pas bénéfique de demander davantage d’informations sur Mister Hyde. Il y avait une raison pour laquelle il s’était toujours caché derrière un pseudonyme, pas vrai ? Il ferma les yeux, passa une main pensive sur ses lèvres: “Tu sais … qui c’est ?” lui demanda-t-il avec modération, presque craintif. Un instinct supérieur lui soufflait qu’il était temps de connaître l’autre avant que celui-ci ne vienne lui arracher la tête. Question de survie élémentaire. Une question plus importante s'imposa à lui, soudainement : qu'allait-il bien pouvoir faire maintenant ?
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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyDim 8 Déc - 18:01

La bombe était lâchée. Harper s’attendait à une violente secousse, à du sang, pourquoi pas à des larmes… Rien ne serait trop tragique pour marquer le coup et lui faire regretter son geste pour de bon. Quelle ironie ! Elle s’était apprêtée, était plus jolie ce soir qu’elle ne l’avait jamais été, mais bientôt, la déflagration potentielle suivant le pavé qu’elle avait jeté dans la mare ruinerait tous ses efforts. C’était d’un romanesque ! Ce constat la fit sourire d'amertume en pensant à tout ce gâchis de tulle, de paillettes et de maquillage.
Harper avait été égoïste. À un point tel d’ailleurs qu’elle ne réussissait toujours pas à accepter cette facette de sa personnalité. Elle avait pensé à Jamie quand elle avait pris Larry en filature, elle ne pouvait pas le nier. Seulement, elle ne pouvait pas non plus nier que le profond désir d’assouvir sa curiosité avait pris le dessus sur sa raison. Encore fallait-il qu’elle en ait une, car depuis un certain temps déjà, elle était incapable d’éconduire la séduisante colère qui la titillait dès que les choses ne tournaient pas à son avantage. C’était la colère qui la faisait se lever le matin, la colère qui la faisait avancer, et de façon contradictoire, c’était cette même colère qui la mettait régulièrement dans la mélasse. Une boule se forma dans sa gorge au moment où Jamie parla de sa mère. Elle baissa la tête, ne se sentant pas la force de le fusiller du regard. Elle aurait aimé lui dire qu’elle n’était pas assez lucide pour s’apercevoir de son absence, mais de toute évidence, Harper n’était pas dans une posture suffisamment confortable pour jouer la carte de la mauvaise foi. De ce fait, elle se tut en tâchant de rester digne malgré le rouge qui lui montait aux joues.

Pour se donner une contenance, Harper détacha le fil d’or soutenant sa tignasse, puisque Jamie avait anéanti son maintien impeccable en coinçant sa manche dans sa barrette. Elle défit la natte que Sheridan lui avait faite. Ses mèches blondes ondulèrent pour retomber en cascade sur ses épaules dénudées. Elle passa le fil entre ses doigts et concentra son attention sur le chemin doré qu’il traçait dans l’obscurité. Harper était prête à recevoir des insultes qui la blesseraient plus que d’ordinaire, car ici, elle savait qu’elle avait dépassé les limites d’une amitié, boiteuse sur certains aspects, mais à laquelle elle tenait réellement. C’était dans ce genre de situation délicate qu’elle se demandait ce que son père avait ressenti quand il avait compris que c’en était fini pour lui. Il avait dû se rendre à l’évidence pour mieux être accueilli de l’autre côté, c’était ce qu’on apprenait dans les préceptes auxquels Harper avait été contrainte de se plier durant son enfance. Ça avait dû être douloureux, insupportable, crasseux avant tout, mais on n’apprenait pas ça sur les bancs de l’Église. Parfois, si elle se concentrait assez, Harper réussissait à sentir des picotements manifestes, comme lorsque la vie avait quitté le corps de son père, lui donnant l'illusion qu'une connexion invisible s’était établie entre eux. À l’instant où Jamie avait compris la gravité de la situation, cette sensation similaire l’avait fait planer au-dessus du sol avant qu’elle ne consente à rejoindre la réalité et à affronter toutes les mauvaises choses découlant ses aveux. Si on lui avait donné le choix, elle aurait continué à survoler la scène.

Jamie lui demanda à quoi elle s’attendait. Harper ne répondit pas en sachant que son opinion enfoncerait le clou. Elle choisit donc de garder le silence, soucieuse d’épargner le lien qui les unissait en faisant preuve de bon sens pour une fois. Elle risqua cependant un regard par-dessous ses longs cils, serra les dents en s’apercevant de l’état de nervosité de James et les détourna rapidement, frappée par le soulèvement inquiétant de la poitrine du jeune homme. Elle ne pouvait pas garder le silence indéfiniment. Alors, relevant les yeux, tandis qu’il s’appuyait à côté d’elle et qu’il lui demandait ce qu’il lui avait dit, Harper lui répondit, vague :

« Il m’a dit beaucoup de choses, Jamie. » Il s’assura qu’il la laissait tranquille « Il m’a fait des promesses… » Ça en disait long. Elle marqua une pause durant laquelle elle effleura avec sa main libre l'entaille sur sa joue, puis tourna subitement la tête de l’autre côté. Confrontée à l’hésitation du garçon, Harper répliqua prudemment « Hum, je sais qui est-ce. Je sais aussi qu’il pourrait glisser une tête de cheval dans le lit d’un pote pour rigoler… » Elle pencha la tête sur le côté « J’ai pensé qu’un visionnage du Parrain m’éclairerait sur les codes du milieu. C’est pas la meilleure idée que j’aie jamais eue, si tu veux savoir. » Un rire aurait été le bienvenu mais Lilibeth soupira à la place pour finalement reprendre, toujours sans lui accorder le moindre regard « Larry Faithorn – Faithorn comme la prof. » Un autre soupir lui échappa « C’est mal venu de te dire ce que je m’apprête à te dire, mais laisse tomber, OK ? Cherche même pas à aller le trouver, j’ai… » Harper s’interrompit. Pendant ce court intervalle, elle se décolla résolument de la portière de la Volkswagen pour se mettre en face de lui. Les bras écartés, elle tenta d’en venir au fait « J’ai foiré, je le sais. Je suis comme ça, qu’est-ce que j’y peux ? Quand quelqu’un à qui je tiens s’apprête à foncer droit dans le mur, » Elle leva haut les sourcils, tant et si bien qu’ils disparurent sous sa frange « je me sens obligée d’intervenir, c’est si mal que ça ? Tu me détestes, très bien ! Mais pense juste que j’ai pas voulu que ça se passe de cette façon. Je te le jure, Jamie. »La blonde laissa échapper une expiration dépitée et s'obligea à affronter les pupilles translucides de Jamie une nanoseconde. Confuse, elle vrilla vite les siennes sur le ciel d’un noir d’encre.

La bouche entrouverte, Harper la referma et la rouvrit plusieurs fois d'affilée. Les mots se bousculaient dans sa tête mais ne parvenaient pas à franchir ses lèvres « Qu’est-ce que je dois faire ? Te promettre de ne plus jamais le refaire ? D’accord, c’est promis ! Ça sera facile de m'y tenir, j’avais pas l’intention de recommencer de toute manière. » Quiconque assistant à la scène aurait pu déceler dans son intonation des accents implorants. Une vive lueur de défi anima ses traits accentués par le blush, pourtant, mais elle se dissipa illico pour laisser place à une expression marquée par le regret. Elle s’entendait parler dans le silence de ce parking dépeuplé. Sa voix vibrait à chacun de ses mots – à cause du froid, de la honte ou de la crainte, elle n’essaya pas d’en éclairer les raisons. Son long fil d’or pendouillant au bout de ses doigts refroidis, elle eut un mince sourire en venant le passer inopinément autour du cou de Jamie, comme un sautoir « Cadeau. » marmotta-t-elle gauchement. Harper tint la large boucle que formait le collier qui pendait au cou du jeune homme puis ajouta dans un murmure plus secret « J’ai… J’ai une meilleure nouvelle à t’annoncer. J’ai rendu son fric à Madeleine. » La respiration de Jamie était le seul élément qui perturbait le bref silence qui s’installa entre eux. Harper réprima un autre sourire plus malicieux qui n'effaça pas pour autant les remords s'étalant sur son visage. Sans doute que dans son for intérieur, elle pensait que cette dernière information capitale la sauverait définitivement de ce faux pas. N’en étant pas certaine toutefois, son estomac se contracta.
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
Age : 21 ans
Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
Humeur : Rasséréné
Statut : En couple avec Harper Pritchard.
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MessageSujet: Re: 02. Always the tone of surprise   02. Always the tone of surprise EmptyDim 19 Jan - 11:08

“Oh crois-moi, elle l’aurait remarqué” insista-t-il comme s’il avait été capable de lire dans ses pensées. Mais il n’en avait pas besoin, c’était écrit sur tout son visage. Il n’était pas sans savoir qu’évoquer sa mère aussi délibérément équivalait à s’élancer sur un terrain miné. Mais si Jamie savait si bien à quoi était supposé ressembler un parent, c’est parce que lui-même n’avait pas bénéficié d’une pareille figure par le passé. Mariella Pritchard n’était peut-être pas lucide la plupart du temps. Elle confondait les saisons entre elles, souhaitait la bonne année au beau milieu du mois de mai sous le regard ahuri des passants et à ses yeux, il demeurerait sans doute éternellement le facteur aux horaires curieuses. Mais c’était aussi une mère et il refusait de croire qu’elle puisse se retrouver incapable de remarquer l’absence de son aînée. D’une manière ou d’une autre, elle l’aurait su.

C’était tout de même dingue, tout ce qui peut changer en une fraction de seconde. Un battement de cils, une inspiration, un moment zéro. La seconde d’avant, son unique préoccupation était d’amuser suffisamment Harper pour qu’elle reparte avec un bon souvenir de cette soirée. La seconde d’après, il se retrouvait trop occupé à réanimer un sourire sur ses propres lèvres, à tenter de relativiser l’annonce qu’elle lui avait faite. Mais la peur se manifeste sous bien des formes, n’est-ce pas: des sueurs froides, une fréquence cardiaque qui martèle comme une sinistre minuterie. Pour certains, c’est la crise d’angoisse.
Jamie inspira profondément et commença à compter mentalement. Quatre, fois quatre, fois quatre, fois quatre et ainsi de suite, jusqu’à ce que ses poumons cessent leur caprice. Il n’était pas toujours brillant lorsqu’il s’agissait de résoudre des équations polynomiales, mais il avait toujours maîtrisé le calcul mental à merveille. C’était une manière de s’occuper l’esprit, d’oublier momentanément la part de sa vie où il n’avait plus aucun contrôle, une valeur sûre sur laquelle se reposer un court instant. Les chiffres ne mentaient pas. “Calm down, crazy” lâcha-t-il pour ponctuer son monologue confus et étonnamment lyrique, passant son nœud-papillon au-dessus de sa tête. “Je ne te déteste pas” ajouta-t-il avant qu’elle ne puisse reprendre ses esprits et s’offusquer, de cette  manière singulière qu’avait une Pritchard de s’offusquer. “C’est juste que—pour quelqu’un d’aussi intelligent que toi, c’était pas une démarche très …” Il eut un mouvement indolent de la main et se mordit la lèvre inférieure lorsqu’il sentit naître un rire nerveux qu’il chercha ensuite à dissimuler sous une toux maladroite. Il secoua légèrement la tête : “Je suis désolé. Je réagis comme le dernier des abrutis. Seulement …” Il s’interrompit une nouvelle fois en poussant un bref soupir, les mots s’étranglant dans sa gorge. Seulement, il s’était inquiété et s’inquiétait toujours des conséquences que son intervention pourrait coûter à Harper. Contrairement à lui, elle avait une famille devant laquelle il lui fallait répondre quotidiennement : quatre frères, une mère et personne pour reprendre le flambeau si un malheur lui tombait sur le coin du nez. Une inquiétude qui ne cédait pas un seul pouce de terrain et qui s’endurcissait même lorsqu’il ne réussissait qu’à entendre ‘menaces’ quand elle utilisait le mot ‘promesses’.

“N’en parlons plus ?” proposa-t-il d’une voix peu énergique lorsqu’elle se tint devant lui, à lui demander ce qu’elle pourrait faire. Jamie savait que cette solution n’était pas idéale et qu’elle ne saurait qu’être temporaire. Mais sa première priorité, pour le moment, était de tenir Harper à l’écart de ses affaires. Le nom de Larry Faithorn s’était toutefois immiscé dans son esprit pour ne plus s’en détacher. Il le connaissait ! Jamie avait assisté à l’une des séances du club de littérature en début d’année. L’idée que Mr. Faithorn—étrangement, il ne pouvait encore se résoudre à l’appeler Larry—puisse en connaître davantage à son propos, que l’inverse lui donnait des frissons dans le dos. C’était un jeu d’aveugle et malheureusement, c’était lui qui portait le bandeau.

“Merci” sourit-il faiblement lorsqu’elle enroula autour de son cou le mince fil doré qui avait maintenu ses cheveux toute la soirée. Sans y réfléchir, sa main gauche rejoignit celles d’Harper autour de la boucle formée par ce collier de fortune et, pendant un court moment il savoura le silence.
“C’est génial” répondit-il avec moins d’enthousiasme qu’il ne l’aurait souhaité, aussi força-t-il un sourire. Mais le cœur n’y était pas réellement, elle saurait le comprendre. L’ombre de Larry Faithorn emplissait ses pensées et ternissait ses perspectives. Pour la première fois depuis qu’il avait mis les pieds dans ce milieu, il réussissait à comprendre. Toutes ces complications, ces risques dont Harper l’avait mis en garde à plus d’une reprise. C’était sur le seuil de sa porte à présent, sur le point de tout remettre en question. Aussi n’arrivait-il pas à se réjouir complètement d’une nouvelle qu’il avait pourtant attendu tout l’été. Non, non. Qu’ils avaient attendus tout l’été. À vrai dire, Jamie avait visualisé la scène tout à fait autrement. Dans son imagination pour commencer, Larry Faithorn n’était qu’un lecteur de littérature. Ensuite, Harper et lui se retrouvaient seuls et fêtaient la nouvelle devant un classique de Tim Burton. “Cadeau” murmura-t-il à son tour, en lui glissant précautionneusement son nœud-papillon autour du poignet. Il se pencha, une fois, pour déposer un baiser sur sa joue, comme pour donner une clôture définitive à ce mauvais chapitre. “Je te raccompagne” indiqua-t-il simplement en récupérant son appareil photo pour ensuite glisser naturellement son bras sous le sien. Il ne pouvait pas faire grand-chose à propos de Larry Faithorn pour le moment, mais au moins, il pouvait lui épargner de se faire klaxonner tous les dix mètres sur le chemin du retour.
Ce n'est qu'une fois qu'ils eurent traversé la rue et parcouru une trentaine de mètres qu'il la remercia d'avoir été stupide pour lui.
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