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 02. These Foolish Things

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MessageSujet: 02. These Foolish Things   02. These Foolish Things EmptyDim 22 Sep - 14:57

« Je n’aurais jamais cru que cette gamine pouvait être aussi élégante. On dirait une truite en papillote. Regarde-moi ces petites fesses frétillantes ! » Harper Pritchard s’avança d’un pas chancelant dans le gymnase bondé à craquer, gratifiée d’un sourire bienveillant, bien qu’un peu angoissant pour quiconque percevait les propos tenus par Shannon Beiste. Le regard perdu sur la scène plongée dans l’obscurité, Caitlin Rosenberg fronça le front en entendant la voix bourrue de sa collègue lui parvenir de très loin, comme un écho désagréable, une nuée de moucherons attirée par son parfum fruité, qu’elle chassa d’une secousse de tête mécanique, le corps tendu de la racine de ses longs cheveux bruns à ses orteils peint en rouge cerise « Pumpkin ? » l’interrogea le coach des Titans en touchant du bout de ses doigts boudinés l’épaule délicate de sa collègue. Elle déposa le chapelet de bracelets passe-droit sur la table derrière elles, et se pencha sur la professeure d’arts plastiques pour s’assurer que tout allait bien. À en juger par la pâleur de son teint, et son regard perdu dans les cuivres et le micro abandonné en plein milieu de la scène au profit du DJ qui s’en donnait à cœur joie, quelque chose se tramait chez l’enseignante.
Caitlin était un personnage de dessin animé. Si pleine de bons sentiments et dévouée à son métier qu’il était parfois difficile de la cerner. Les pieds ancrés dans le sol, mais la tête perdue dans les étoiles, elle arpentait les couloirs du lycée avec toujours un mot gentil pour les élèves qui croisaient son chemin, même quand il s’agissait de rigolos qui tentaient de la séduire vainement, à l’image du petit James Ainsworth. Les autres membres de l’équipe enseignante la trouvaient bizarre, parce qu’elle vivait dans son monde et qu’elle croyait en la jeunesse, mais Shannon Beiste l’aimait bien, ce canard en sucre ! Elle lui rappelait son cher ami, William Schuester. D’un regard concerné, la femme détailla les traits de la jeunette. Tout à coup, cette dernière se ranima, et après un rewind mental très rapide, Caitlin tourna le visage à sa droite en toisant brièvement la tenue de l’élève désignée par Shannon, et qui s’était arrêtée au bord de la piste de danse « Oh, oui. C’est une tenue très audacieuse, en effet. » se contenta-t-elle de dire d’un ton absent sous les yeux suspicieux de la coach.

Audacieuse était un euphémisme. Si ses amies des Second Chances voyaient le dos partiellement dénudé de la blonde et ses mollets dépasser de l’échancrure très osée de son jupon déployé très loin derrière elle, elles se seraient immédiatement mises à prier pour son salut en lui murmurant des psaumes au creux de l’oreille. C’était à elle que Caitlin pensait, en réalité. Aux filles de sa chorale, et à Larry Faithorn aussi, seule ombre masculine au milieu de toutes ces brebis chantantes. Elle avait préféré les laisser se débrouiller entre eux pour leur contresoirée ultrasecrète se déroulant le même soir que le bal de Sadie Hawkins, et maintenant, en voyant les New Directions entre de bonnes mains, protégés par l’aura talentueuse des membres des Urban Hymns, la jeune femme était prise de remords. Johanna lui avait bien fait comprendre qu’elle ne l’emporterait pas au paradis si elle était chaperon à la soirée de WMHS, mais il était de notoriété publique que Johanna avait tendance à prendre les choses trop à cœur. Après tout, ce n’était pas elle la directrice de leur chorale, c’était Cassandra ! Oh, elle ne devait surtout pas penser à Cassandra ! Lorsque cette dernière s’apercevrait de la supercherie, et que son absence serait remarquée, leur rapport ne ferait que s’aggraver, elle le sentait comme le parfum âcre du rhum qui avait été versé dans la fontaine de punch au nez et à la barbe des gardes du corps de Sue Sylvester.

« Tu sais ce que tu devrais faire pour te détendre, sweetheart ? » lui lança Shannon en la secouant par les épaules pour capter son attention. Elle approcha son visage de l’oreille de Caitlin qui se raidit davantage « Chanter. » Les menaces que la mairesse et directrice des New Directions lui avait faites plus tôt déferlèrent comme l’écume des vagues au tour de l’estomac de la brune. Elle écarquilla les yeux en imaginant ce qui pourrait lui arriver si elle osait monter sur scène à cet instant précis. Elle ne tarda d’ailleurs pas à en faire part à sa collègue, hilare face à la lueur d’effroi qui voilait le regard brun de son interlocutrice « Hors de question ! Sylvester m’a à l’œil depuis… » Elle cacha sa bouche avec sa main par crainte d’être entendue, et chuchota tout bas « Depuis qu’elle sait que moi, je l’ai à l’œil. » Elle laissa échapper un clin d’œil entendu puis baissa sa main, alors que Beiste grogna de toute la puissance de ses poumons « Aaaaargh ! Si elle s’en prend à toi, je te promets sur la prochaine finale du Super-Bowl que j’aurais aucun scrupule à m’asseoir sur sa face de momie, et crois-moi, ça n’aura rien de romantique ! » Les sourcils de Caitlin se froncèrent très légèrement, dessinant un pli soucieux entre ses yeux, et elle leva l’index devant sa bouche, la mine curieuse, le ton plein de naïveté « En quoi s’asseoir sur le visage de quelqu’un peut être considéré comme un acte romant… » Shannon lui lança un regard éloquent, coupant aussitôt Caitlin dans son élan, et elle comprit qu’il valait mieux ne pas chercher à savoir. La grosse femme la tira alors par les épaules, la retourna d’un bloc en la faisant pivoter sur ses chaussures à talons. Elle la poussa sans ménagement vers le centre de la piste, lui indiquant d’un geste théâtral la scène en face d’elles.

Trébuchant sur ses escarpins, Caitlin se rattrapa de justesse dans une élégante manœuvre, puis elle verrouilla automatiquement ses pupilles sombres vers la scène, la déglutition difficile. Si elle se risquait à fouler les planches en cette soirée dédiée exclusivement aux New Directions et à leur alliance avec les Urban Hymns, il y avait fort à parier qu’elle quitterait la soirée les pieds devant. Se tordant nerveusement les mains plaquées sur son ventre plat, Caitlin lança un regard circulaire à la grande salle : pas de Sue Sylvester en vue. Elle fit un pas timide, puis un autre, puis encore un autre. Sa démarche se rengorgeait d’assurance lorsqu’elle dépassa Jamie Ainsworth. Le jeune homme prenait la direction opposée à la sienne, et pendant une nanoseconde, elle envisagea de l’interrompre dans sa course pour lui proposer de danser avec elle dans le but d’échapper au regard fier de Shannon qu’elle entendait l’encourager dans son dos. Mais elle le laissa partir car il était déjà trop loin, et marcha droit vers l’échafaud. Et quand elle atteignit les petites marches qui menaient à la scène, Caitlin se signa en un éclair. Elle remonta le bas de sa robe sur ses chevilles, préparant son ascension sur la première marche, et pria pour que Sue ne revienne pas dans la salle avant qu’elle ait terminé sa chanson.
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MessageSujet: Re: 02. These Foolish Things   02. These Foolish Things EmptyJeu 31 Oct - 0:04

Vite, vite, vite ! De savoir que le gymnase n'était pas surveillé par ses yeux de lynx stressait Sue Sylvester au plus au point ! Et si un petit malin réussissait à verser du whisky dans le traditionnel punch d'Halloween ? Si un hooligan de Second Voices entrait dans la salle pour molester les invités — bon eux limite... — et les membres de sa chorale — et par conséquent endommager les précieux costumes loués à prix d'or ? Si Miley Sirus, invitée par on ne savait qui, venait se trémousser sur scène comme une traînée ? — quoique niveau horreur, c'était vraiment le top ! Planquée dans le vestiaire des filles qui faisait pitoyablement office de loge, la mairesse changea rapidement son étouffante robe-oiseau contre un habit beaucoup plus glamour ; une robe d'un rouge passion tombante jusqu'au genou. Enfilant ses bas résilles puis ses hauts talons, le fantôme du gymnase de MacKinley échauffa une dernière fois sa voix en répétant les paroles de sa prochaine prestation — en première mondiale dans ce trou pommé ! « I've seen the world Done it all, had enough now. Diamonds, brilliant, and Lima now. Hot summer nights mid July, When you and I were forever wild. The crazy days, the city lights, The way you'd play with me like a child. » Le couplet terminé, la Femme au 1000 trophées se leva du banc miteux sur lequel elle était assise et s'avança d'un pas langoureusement maladroit vers un immense miroir. Celui-ci lui renvoyait le reflet d'une femme fatale et sexy, transpirant la séduction. En cet instant, Sylvester s'assimilait sans aucun mal à Jessica, l'épouse de Roger Rabbit, l'horrible crinière rousse en moins ; et elle espérait bien créer la confusion parmi le public imbécile qui s'était déplacé en masse pour voir la résurrection des New Directions. « Will you still love me when I'm no longer young and beautiful ? Will you still love me when I got nothing but my aching soul ? I know you will, I know you will, I know that you will. Will you still love me when I'm no longer beautiful ? » A chacune des phrases, la Dompteuse de Cheerios s'entraîna à plusieurs poses sensuelles extrêmement piégeuses. Comment ne pas tomber dans la grotesque caricature de films de série B ni l'obscénité de certaines hôtesses de trottoirs? La perfection était la clef, et justement Perfection était le douzième prénom de la mairesse. Elle s'était forcée à regarder l'entière filmographie de Marilyn Monroe, icône incontestable — jusqu'à aujourd'hui ! — de volupté. Elle s'y était préparé toute sa vie, il était temps maintenant de surclasser cette blonde décolorée au White Spirit. Ce soir comme jamais et pour toujours, Sue Sylvester sera l'incarnation du glamour.

Le sons claquants des talons la précédant, elle se dirigea d'un pas rapide vers la scène, sous les murmures et exclamations de plusieurs invités. Le timing avait été minutieusement préparé ; le programme annonçait Solo époustouflant de Sue Sylvester, Reine de la Nuit, mairesse de Lima, championne incontestée de coaching de cheerleading, gagnante d'un survivor dont les audiences ont quasi triplé avec sa simple participation, ancienne danseuse étoile du Ballet du Bolchoï, chanteuse émérite à Brodway — mais oui, la chanteuse n°3 non créditée dans la comédie musicale Chicago, c'était elle ! Cependant le peu d'attention accordée à sa robe moulante et le brouhaha que crachait les enceintes stoppèrent nets la mairesse dans son élan. Elle voulut en un premier lieu menacer le technicien-en-chef d'une mort probable s'il ne réussissait à réparer le matériel sous les 15 secondes. Finalement, ne voyant personne réagir, elle se retint de  regarder en direction de sa seconde maison, la scène, de peur d'y découvrir une abomination. Une kermesse ? Pourquoi cette chanson de kermesse ? Elle n'avait pas organisé de kermesse ? Horreur ! On avait osé la remplacer, et par une laideron chantant comme un canard ! Sa chanson de Lena DelaRey tombait à l'eau à cause de... La mairesse s'approcha du centre névralgique de cette cacophonie pour connaître l'identité de l'intrus. Elle tomba presque des nu quand elle aperçut Rosebeurk, tripotant le micro comme une accro en manque — l'effet du stress ou... ? Sue se sentait spoliée mais il était trop tard. Elle n'allait pas non plus faire une scène — c'était le cas de le dire — et anéantir toutes les ambitions qu'elle avait construite pour cette soirée. La Dompteuse de Cheerios laissa donc la professeur terminer, un sourire aux lèvres — une de ces marques de politesse dont à le secret Bobine Faishorn, une façade hypocrite qui ne cache qu'un profond agacement. Elle n'applaudit pas cependant — ne pas encourager les losers de quelques manières que ce soit, telle était la règle sylvesterienne n°3. L'épouvantable prestation terminée, la future Présidente des États-Unis se positionna aux pieds des marches pour cueillir l'intéressée qu'elle poussa dans un coin afin d'éloigner les oreilles de possibles propos choquants qu'elle pourrait malencontreusement tenir. « Tu viens de graver cette exceptionnelle programmation de ta vulgaire médiocrité de choriste de troisième zone. Alors écoutes-moi bien ; que ta voix criarde et tes amis illuminés chantent à Noël devant des portes closes, moi ça me va ; mais que tu viennes trémousser ton derrière ramolli sur ma scène, devant mon public et avec mon micro, ça me rend terriblement insupportable — surtout que tu n'as même pas payé l'entrée. » Elle accompagna ses dires d'un hochement nerveux de la tête. Elle se rapprocha, presque nez contre nez, pour faire face à la fâcheuse imprévue. « Tu veux peut-être la guerre ? Mettre la ville à feu et à sang, faire de SylvesterCity une nouvelle Vérone hein ? Mais là pas de GrosNémo et Juliette pour se réconcilier. Les New Directions n'aiment personne et personne n'aimera un New Directions — sauf si celle-ci souhaite croupir en prison pour détournement de mineur. » La mairesse scruta un instant la salle pour vérifier que personne ne les avait remarqué. « J'ai été clémente jusqu'ici Miss Grosseberge mais faut croire que tu aimes chercher la petite bête. Je vois clair dans ton jeu ; derrière ton sourire de niaise et ta voix de Minnie Mouse, t'es qu'une maso suicidaire ! Je suis sûre que s'il me prenait l'envie d'ouvrir ton casier, j'y trouverais un string en cuir ou un fouet. » Sylvester sortit de son décolleté un stylo et du papier. Elle y inscrit une brève note. « Voici le numéro du Docteur Kaput, un homme charmant et un excellent spécialiste, même s'il n'a plus le droit d'exercer — juste une triste histoire d'absorption accidentelle de drogues avant une opération de chirurgie esthétique... » Elle rangea les objets d'où elle les avait sortis. « Une bonne grosse dose de ricine et hop ! Tout ira bien ! » conclut Sue, une cuisante tape amicale au bras de Catrin.

Et voilà comment embobiner quelqu'un. La gamine était tellement froussarde qu'elle n'allait pas renchérir devant son illustre aînée. Un combat de catch en robe de soirée des années 20 n'était donc pas à prévoir... ?
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MessageSujet: Re: 02. These Foolish Things   02. These Foolish Things EmptyMer 6 Nov - 0:24

Avant même d’avoir monté les marches, elle sut qu’elle ne pourrait plus faire marche arrière. Pendant un instant, Caitlin se demanda même si elle en avait réellement envie au fond, de faire marche arrière, car elle était presque satisfaite d’être sur le point d’enfreindre les règles pour la première fois de sa vie. Dieu n’aurait qu’à fermer les yeux l’espace de quatre minutes, n’était-ce pas ce qu’il faisait lorsque ça l’arrangeait ? Soudain cette pénible manie de prier et de se signer avant de se lancer dans l’inconnu lui parut plus stupide encore qu’auparavant, et alors qu’elle montait précipitamment les marches menant à la scène, un sourire en biais se dessina sur son visage de poupée.
Après avoir fait signe au DJ d’arrêter la musique, Caitlin rejoignit les musiciens, désespérément avachis sur leurs instruments, puisque contraints au mutisme depuis la fin de la prestation des chorales. Elle leur demanda gentiment de se caler sur la dernière page de leur partition. S’ensuivit un moment de réflexion intense où elle s’imagina subir les pires sévices de la part de l’ancien coach des Cheerios, illustre mairesse de la ville, nouvelle directrice des New Direction et tortionnaire notoire, entre autres, si elle se faisait prendre à fouler le plancher clandestinement. Mi-figue mi-raisin, elle lança une œillade à la silhouette massive de Shannon Beiste qui l’encourageait de plus belle, exhortant de sa grosse voix masculine pour qu’elle se bouge le séant et rejoigne enfin le centre de la plateforme. Refoulant aussi loin que possible les images traumatisantes qu’elle avait en tête, la brune s’exécuta d’un pas maladroit, mais toujours très élégant, et vint se positionner derrière le micro à pied qui s’érigeait au centre de la scène, à l’image de l’ampoule sacrée qu’on laissait perpétuellement briller dans les théâtres du monde entier. Dans une parfaite synchronisation, les spots de lumière l’éclairèrent intégralement, révélant les brillants harmonieux de sa robe de soirée. Dans un geste instinctif, elle leva la main devant son visage pour protéger ses grands yeux bruns, indisposée par la violence crue de l’éclairage. Des remous protestataires s’élevèrent de la salle plongée dans un silence temporaire, provoquant chez les invités la crainte d'être encore une fois plongés dans le noir complet. Les premières notes qui s’élevèrent du piano rassurèrent les convives qui, curieux d’assister à ce nouveau tour de chant, s’approchèrent du bas de scène.

La silhouette de la professeure s’élevait devant le rideau d’or et de paillettes, tandis que les regards critiques, déroutés, et ouvertement intrigués, se tournèrent tous en même temps dans sa direction. La musique accomplissait déjà sa magie en englobant l’espace, et elle calma instantanément la boule d’anxiété qui se formait dans le creux de l’estomac de la jeune femme. Caitlin ferma les yeux, ses longs cils frôlant presque ses pommettes. Elle connaissait les paroles, elle connaissait le tempo. Elle prit une très douce inspiration, puis en enserrant les doigts de sa main droite autour du micro vintage, elle commença à chanter.

Spoiler:

Au fil de la chanson, les spectateurs retournaient au centre de la piste, un sourire paisible aux lèvres. Ils se laissaient bercer par la voix de la jeune femme qui continuait naturellement son numéro en offrant de temps à autre des regards teintés de reconnaissance à Shannon. Cette dernière la gratifia plusieurs fois de signes du pouce et se laissa aller à, elle aussi, profiter du dancefloor en valsant toute seule, ne se souciant pas des élèves se moquant d’elle dans le coin le plus sombre du gymnase, là où quelques substances illicites circulaient impunément. En toute volupté, Caitlin faisait honneur à ses amies des Second Chances. Elle représentait sa chorale sur la scène ennemie, cette pensée la fit sourire davantage pendant le pont musical et elle baissa la tête gracieusement, se balançant en rythme sur ses jambes avant de reprendre le dernier refrain.
Dans un coin de sa tête, il y avait toujours la menace Sue Sylvester qui rôdait comme un fennec en quête de son repas du soir. Mais dans la salle, aucune trace de la mairesse. Tous les invités étaient sereins, aucune scène de violence n’avait éclaté et Beiste continuait son tour de piste en dandinant des fesses dans son short de soirée. Visiblement, miss Rosenberg avait réussi son pari. Quand la chanson se termina, un sentiment d’accomplissement s’ajouta à la sollicitude touchante des convives qui l’applaudirent généreusement. Exécutant une petite courbette timide en posant une main sur son cœur qui battait la chamade, Caitlin montra dans un grand geste les musiciens qui se joignirent à elle pour saluer la foule. Les remerciant tous par un sourire des plus communicatifs, la jeune femme trottina enfin vers les escaliers pour descendre de la scène. Touchant avec le dos de ses deux mains ses joues empourprées, elle s’éventa en descendant quand son corps changea de trajectoire et qu’elle se fit projeter contre un mur de tissu par…

Ses yeux s’agrandirent d’effroi. Elvira Sylvester était en face d’elle, perchée sur des talons vertigineux, si bien qu’elle aurait pu aisément refiler des complexes à madame Maxime. Pour parfaire son costume, elle arborait une robe saillante, admettant qu’on soit capable d’omettre la carrure de camionneur à la retraite de la bougresse. Caitlin choisit d’omettre les formes viriles de son interlocutrice, peu enthousiaste à l’idée de plonger son nez dans le décolleté relatif de Sylvester. Déglutissant très difficilement, confrontée à une crainte irrationnelle qui l’avait quittée durant la chanson qu’elle avait interprétée, elle émit un hoquet de terreur au contact du nez de la mairesse contre le sien, et elle s’enfonça plus encore dans les tentures derrière elle. Oui, sa mort était proche. Elle était prête à donner à couper tous ses membres, tant elle était sûre d’avoir vécu ses derniers instants sur cette planète.
Toute la vie de Caitlin défila devant ses yeux. Elle se souvint du jour où elle avait rencontré Cassandra, de l’anniversaire de sa mère qu’ils avaient passé dans les Hamptons et des nombreuses fois où elle avait regretté d’avoir perdu une amitié aussi précieuse à ses yeux. Ce qui la ramena directement à son entrée chez les Cheerios, au mal qu’on lui avait fait au sein de cette équipe et à l’autorité malsaine de cette femme qui la saoulait de paroles pour mieux la déstabiliser. Si elle se concentrait assez pour passer au-dessus du flot continu dont Sue l’allouait, elle pouvait parfaitement ce souvenir qu’il s’agissait là de la manœuvre signature de la directrice des New Directions. Des propos insultants sortirent de sa bouche… Ça aussi, c’était sa signature, et toutes les remarques désobligeantes qu’elle lui avait faites sur son apparence à l’époque du lycée lui revinrent brusquement en mémoire, ranimant chez elle une rancœur qu'elle tentait d'étouffe depuis le retour surprise de Sue au lycée. C’était ces remarques qui l’avaient précipité dans un tourbillon infernal. L’esprit ailleurs, les yeux plongés dans ceux de Sue, vivant les pires flashbacks de toute sa vie, Caitlin ne pipa mot et prit sans broncher le bout de papier qu’elle lui tendait. Basculant à la tape brusque de la femme sur son bras, elle se réveilla d'un coup d'un seul. Et alors que Sue tournait déjà les talons, elle lui lança sans préméditer son action :

« Cette soirée, c’est le comité des élèves de McKinley qui l’a organisée. Vous ne faites qu’assurer le spectacle. Enfin vous… » Sous-entendant que le vous n’incluait pas sa locutrice, Caitlin préféra expliciter cependant, tout en reposant son regard déterminé mais tremblotant sur elle « Ce sont les New Directions qui ont assuré le spectacle en réalité. On ne peut pas dire que vous leur avait été d’un très grand secours, même pas aux premières loges pour les féliciter. Tant qu’il y a la victoire… » conclut-elle, laissant volontairement sa phrase en suspens. Dans la foulée, elle toisa d'une façon significative la tenue scandaleuse de la mairesse. Un léger haussement de sourcil accompagna son étude furtive de la robe qu’elle portait et elle murmura « C’est vrai que vous aviez d’autres chats à fouetter. »

Dans sa gorge, un feu se déclencha, la forçant à activer ses cordes vocales pour calmer cette brûlure insupportable. Elle n’avait plus dix-sept ans, elle n’était plus une adolescente apeurée. Elle n'était plus soumise à la pression insurmontable de filles qui l’avaient contrainte à se rendre malade pour rentrer dans leurs rangs et surtout dans les bonnes grâces d’un coach qui ne s’était jamais soucié d’elle en réalité. Elle avait tourné la page depuis bien longtemps, elle était guérie. Ce retour en arrière nourrissait chez Caitlin une colère telle qu'elle sentit ses doigts se crisper de rage sur le petit bout de papier qu'elle tenait toujours entre les mains. La situation était critique. Le moment qu'elle avait tant attendu était enfin arrivé.
Animée d’un sentiment trop longtemps refoulé, Caitlin se décolla enfin du mur pour s’avancer dans l’allée obscure derrière la scène. Tout en accrochant le regard de Sue, elle ajouta, sa voix chancelant sensiblement « Je ne suis plus votre recrue, Sue. Vous n’avez pas le droit de me parler sur ce ton et encore moins de me donner des ordres. »
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MessageSujet: Re: 02. These Foolish Things   02. These Foolish Things EmptySam 11 Jan - 17:19

Deux ou trois phrases méchantes et une petite attention musclée pour montrer sa supériorité naturelle, une formalité pour écraser de son talon haut de 45 centimètres un parasite aussi insignifiant qui la séparait de la scène, de son public, du triomphe. Sue Sylvester se voyait déjà derrière l'ancien microphone de Louis Armstrong, entamée les premières notes d'une chanson qui avait été écrite pour elle avant que la maison de disque ne choisisse Lana DelaRay, une chanteuse bien plus superficielle et grandement moins chère. D'un pas décidé elle se dirigea vers les marches mais un miaulement de chat castré retient son attention. Parfois, les blattes, tellement habitués aux pesticides qu'ils reçoivent à longueur de journée, résistent au meilleur des produits ; ce soir-là, la semelle de sa chaussure n'avait malheureusement pas suffi à calmer les ardeurs d'une hystérique visiblement en phase de menstruation. Même si la voix mielleuse de la choriste ratée s'étouffait dans la musique vieillotte de l'orchestre, les propos de la grenouille de bénitier fit pivoter la mairesse de 180 degré. Son œil droit tremblant de colère, elle s'approcha de Carine. Elle toisa longuement la petite ingénue, examinant chaque détail de son poussiéreux costume loué à la boutique miteuse du coin. La Dompteuse de Cheerios s'étonnait déjà qu'avec son minuscule salaire de professeure débutante, elle avait réussi à obtenir un vêtement avec autant de tissu... Sans doute un vieux rideau de douche retrouvé chez un centenaire de LimaceCity mort au début du siècle dernier qu'on avait maladroitement transformé en robe vintage.

« Premièrement, si tu ouvrais davantage les yeux au lieu d'avoir cet air de shootée, tu remarquerais la beauté et la finesse du décor de cette soirée. Tu crois que le misérable comité des élèves de McKinley a su trouver assez d'argent pour ça ? » La Femme aux 1000 trophées pointa successivement du doigt la fontaine de punch, le cabriolet de Capone, l'immense lustre de faux cristal et d'autres choses invisibles, simplement pour jouer de l'effet d'accumulation. Non mais quelle idiote ! Catin pensait vraiment qu'en harcelant les gens pour que ces dernières achètent leurs gâteaux périmés et leurs space cakes, les élèves du comité d'organisation pouvaient réunir la somme astronomique de 542 956 dollars et 73 cents — le coût total de la soirée, si tout se passait bien ? Même s'ils s'étaient prostitués — le pire des choix quand on voyait leurs faces boutonneuses, les adolescents n'auraient pu avoir le dixième de ce que Sue Sylvester avait réussi à dégoter. C'était tout ou rien ! Aucune envie d'animer une soirée d'Halloween dans une salle décorée de guirlandes en papier crépon et de figures en papier mâché ; sinon autant faire la fête dans l'école maternelle.

« Deuxièmement, j'étais sur le point, moi aussi, d'assurer le spectacle. Le solo mélancolique durant lequel tout le monde se tripote, c'était à moi de le faire ! Maintenant je vais être obligée de me rabattre sur mon plan B, à savoir un effeuillage burlesque. » Même si elle était certaine de la perfection de son corps, la mairesse n'était à présent plus du tout sûr de vouloir faire le show. Elle s'était tellement entraînée pour sa chanson, adopter une voix nasillarde et des minauderies de pouf ; elle ne pouvait pas arrêter aussi près du but, à quelques marches de la célébrité et d'une possible carrière de chanteuse. En plus, les apollons à demis nus, simples figurants qui devaient attirer le regard du public, n'attendraient pas éternellement dans sa loge personnelle — ou plutôt dans le placard à balais qui lui servait de loge, car tel était le cas. « Décrasse-toi bien les oreilles au karcher et écoute-moi bien. Je suis la directrice des New Directions. Je n'ai aucune consigne à recevoir de personne, encore moins d'un individu aussi insignifiant tel que toi. Nous avons un show à assurer ; une soirée à graver dans les esprits ! Le premier tableau, ce n'était qu'un délicieux amuse-bouche. Je les féliciterai après l'extraordinaire bouquet final. » Sue leva un instant la tête, des étoiles pleins les yeux. Des canons, des canons, des canons partout. C'était sa surprise du chef.

« Troisièmement, et non des moindre. » Elle fronça les sourcils, comme pour répondre instinctivement à Caline qui s'était subitement avancée. « Je parle sur le ton que je veux. J'ai froissé ton petit cœur de raté ? » Sue prit soudainement un air triste. « Tant pis ! » L'art de la théâtralité, elle s'y connaissait. « Avant, je croyais que dans la vie il n'y avait que les winners et les losers. Mais depuis que je t'ai rencontrée, tu m'as démontrée que j'avais tort. En réalité, il y a les winners, les losers ; et le reste, les worsers — le pire du pire. Le mérite des losers — ne crois pas non plus que je m’apitoie sur leur sort, c'est qu'ils tentent mais ils ne sont pas génétiquement programmés pour réussir dans la vie. Les worsers, ils ne font rien ; ils se contentent juste de leur médiocrité, ils sont contents et ça leur suffit. » Depuis qu'elle avait atteint le poste de maire, le discours de Sylvester semblait plus direct, plus offensif... plus politique en fait. « Comme toi. Tu es le parfait exemple du worser. » finit-elle sa démonstration, lapidaire. « J'espère que tu ne vas pas te mettre à pleurer. Si c'était le cas, je te prie de passer par la porte de derrière, histoire de ne pas gâcher la soirée aux autres comme tu viens de pourrir la mienne. »

Sur le point de retourner aux vestiaires pour enfiler de nouveau sa robe-oiseau, un horrible scénario lui effleura l'esprit. « Attends une minute... » Non. Auraient-ils osé ? Pas possible. Mais il y avait des fanatiques parmi eux. Merde. « Espèce de... » Elle suspendit sa phrase plus par précipitation que par souci de censure. De son décolleté — décidément, la Dompteuse de cheerios sortit un mini talkie-walkie qu'elle utilisa immédiatement. « Sécurité. Sécurité. Ici Maman Dragon. Individus suspects et blacklistés en approche. Préparez défense et mettez-vous en position de combat. Je répète. Code Noir. Tentative de sabotage. Tenez-vous prêts. Fin de transmission. » Qu'ils étaient futés... et agaçants ! « En fait tes petits camarades de la Dernière Chance t'ont désigné kamikaze, c'est ça ? Il voulait que je m'acharne sur toi pour ensuite porter plainte ? Attention, femme violente à la tête du Glee Club de WMHS ! Vous vouliez m'éjecter de la direction des New Directions ? Ça se trouve vous êtes de mèche avec Schuester ! » Tout se précipitait dans sa tête. Plus que des questions, elle réfléchissait tout haut sans laisser à Grosseberga le temps de réagir. Elle porta le petit appareil au niveau de sa bouche « Ici Maman Dragon. Nid d'Abeille peut-être dans le secteur. Je le veux vivant. Je répète. Ne tuez pas la Reine. » A l'autre bout, personne ne répondait et néanmoins cela ne semblait pas affecter la mairesse. « Ou bien chanter n'était qu'une diversion pour que les autres s'introduisent discrètement dans l'école et préparer un mauvais coup ? Je suis sûre que c'est une idée de Megan-lomane. Réponds ! »

Ce soir, Maman Dragon était sur le point de faire mijoter une dinde.
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