Choriste du mois

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 03. Everything you see ain't always what it seems

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Ingrid J. Svensson
Ingrid J. Svensson
I'm obsessed with the mess that's America
Age : 18 ans
Occupation : Etudiante en composition musicale et performance vocale à l'OSU, membre des UH
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MessageSujet: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems EmptyVen 3 Jan - 23:07

Ingrid avait récemment pris pour habitude de se rendre à la librairie. Elle n'achetait des livres que très rarement, mais profitait des rayonnages pour prendre un bouquin, s'asseoir quelque part, et le lire. Et lorsqu'elle ne finissait pas, ce qui arrivait quand même très souvent, elle revenait, reprenait ce même livre, se rasseyait au même endroit, et continuait sa lecture. Cela commençait à devenir une routine déstressante après toutes les répétitions du Glee club. L'avantage des livres étaient qu'ils l'éloignaient de la réalité. Elle se mettait dans la peau d'un personnage l'espace de quelques heures, vivait de nouvelles aventures. Les livres avaient toujours été une échappatoire de choix pour la jeune Suédoise. Elle en avait lu un bon paquet, dans un peu tous les genres. Bien que certains ne lui plaisaient pas, elle avait lu des classiques par curiosité. Elle ne comptait plus les heures qu'elle avait passé le nez plongé dans des ouvrages, et elle renouvelait sans cesse ce plaisir. Dès que l'occasion se présentait, les semaines où les enfants n'étaient pas chez Quinn, elle filait à travers les rues de Lima pour assouvir ses pulsions littéraires dans le temple sacré du livre.

La jeune blonde avait eu l'intention de profiter de sa journée du samedi pour se détendre. Elle était venue le matin et avait commencé un livre passionnant sur un monde post-apocalyptique dans lequel la société était divisée en cinq parties, et où, à l'âge de seize ans, les habitants devaient faire le choix de la partie dans laquelle ils vivraient le reste de leur vie. Cela lui faisait un peu penser à son orientation. On demandait aux adolescents de faire des choix d'orientation bien trop tôt, à un moment où ils n'avaient sans doute pas suffisamment d'expérience de la vie pour faire les bons choix. Mais toujours était-il qu'il fallait faire des choix, avoir des réponses à apporter sur la poursuite de ses études et sur sa vie futur. Ingrid avait fait son choix, elle n'avait plus de questions à se poser, mais ce livre l'obligeait quand même à remuer un peu la question dans son esprit.

Elle était rentrée manger à l'appartement et avait mangé seule une plâtrée de pâtes, Quinn étant aux répétitions de sa chorale. Elle aurait très bien pu aller chercher à manger au restaurant chinois en bas de l'immeuble, mais n'avait pas jugé la chose opportune. Elle avait eu envie de manger le plus vite possible pour pouvoir retourner aussitôt à la librairie continuer sa lecture. Et elle avait ainsi passé l'après-midi là, à lire la suite du livre. Elle était presque arrivée à la fin quand, peu avant l'heure de fermeture, la gérante de l'endroit, une vieille dame fort sympathique, vint lui annoncer que la librairie fermerait rapidement. Il fallait absolument qu'elle finisse ce livre. Il lui restait un chapitre, c'était sans doute faisable dans un laps de temps si court. Dès que la dame fut partie, elle se replongea donc intensément dans sa lecture. Mais, les lumières ne tardèrent pas à s'éteindre. Flûte, il ne lui restait que quelques pages. Il fallait qu'elle les lise, c'était essentiel.

Elle envisagea de faire le tour de la librairie pour trouver la gérante et lui demander juste deux ou trois petites minutes de plus, mais la seule personne vivante qu'elle trouva était son jeune employé. Elle ne pouvait pas décemment lui demander quelques minutes de plus. Mais il fallait absolument qu'elle finisse ce livre. Elle pesa quelques secondes le pour et le contre de la manœuvre qu'elle s'apprêtait à faire. Les adolescents ne mettaient en général pas beaucoup de cœur à travailler et se pressaient souvent de boucler la fermeture des boutiques pour rentrer au plus vite chez eux. Du moins, c'est ce qu'elle avait déjà pu constater. Mais, dans ses souvenirs, d'après les quelques fois où elle avait pu lui poser des questions sur ses lectures, celui-ci semblait aimer son travail. Peut-être avait-elle donc une chance qu'il la laisse lire quelques minutes de plus. Elle s'avança doucement vers lui, hésitante.
- Bonsoir ! euh... je... En fait, il me reste juste quelques pages de ce livre à lire et euh... Je me demandais si il était possible que je lise juste ces quelques pages avant de partir ?

Bon sang, malgré tous les progrès qu'elle avait pu faire sur sa timidité, quand il s'agissait de faire des demandes inopinées, sa gêne la rattrapait toujours. Le rouge aux joues, elle sonda l'expression faciale du garçon qui se trouvait en face d'elle, en quête d'une réponse positive.
- Enfin, je comprendrais tout à fait que ça ne soit pas possible. Ce livre est vraiment bien, ... elle hésita légèrement avant de continuer, elle hésitait toujours à vouvoyer ou tutoyer les personnes de son âge qu'elle rencontrait dans un cadre professionnel. Tu l'as déjà lu ?

Elle était allée vers le vendeur uniquement pour demander l'autorisation de lire et voilà qu'elle se mettait à faire la causette, ce qui ferait perdre du temps au jeune homme, et devenait donc, à cette simple idée, relativement embarrassant.
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Levi Osborne
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MessageSujet: Re: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems EmptyJeu 23 Jan - 22:46

Bien que beaucoup se déplaçait jusqu'à Columbus pour faire leurs achats, ou mieux encore commandait sans même bouger grâce à la magie d'internet, jamais la librairie des vieux quartiers de Lima ne désemplissait. Comme sans doute dans toutes les boutiques du monde, la période de Noël était de loin la plus éprouvante de l'année après les soldes. Les clients franchissaient la porte et amenaient avec eux cette frénésie communicante de trouver le cadeau parfait pour un enfant, un parent, un ami. C'était généralement le moment où l'on croisait de nouvelles têtes, étonnées de découvrir qu'un magasin se situait non loin de chez eux. C'était également, durant ces derniers jours de l'avant, le moyen d'en découvrir beaucoup sur la vraie nature des gens : les stressés qui n'arrivaient à mettre la main sur la perle rare, les polis qui respectaient le boulot des vendeurs malgré toute cette agitation, les paumés qui s'engouffraient au hasard dans les boutiques en quête d'une illumination.

Et les chiants. Noël apportait comme chaque année son lot de boulets, d'ailleurs souvent les mêmes. De ceux qui manquaient d'éducation et de courtoisie jusqu'aux parents qui méconnaissaient les goûts de leurs propres enfants, le panel était très large. Dans tous les cas, il fallait garder le sourire et toujours être à la disposition du client, ce que Joshua s'efforça de faire même dans les situations délicates. Le garçon avait cultivé une certaine résistance au fait de n'être considéré par certains comme ayant bien moins de valeur qu'un mouchoir usagé ; il avait quand même vécu près de 17 ans avec ses parents et sa sœur et aujourd'hui avec sa grand-tante, point culminant et inatteignable de l'échelle des personnes emmerdantes de la Terre. C'était finalement le seul côté positif de la famille Lyons Crewe.

Cependant, quoique se faire traiter d'incapable par le client mécontent le faisait regretter sur l'instant pareil choix de job, c'était quelque chose qui lui plaisait énormément. La communication. Le relationnel. Un sourire, un merci, de la satisfaction, voir que l'on a été utile ; c'était gratifiant. Plus gratifiant que de nourrir les chats de la vieille acariâtre de Lima et de faire les corvées ménagères. En somme, une bonne échappatoire à sa vie quotidienne morne et déprimante. L'indépendance aussi. Il ne finira pas comme sa sœur accrochée telle une sangsue à la fortune des ses parents parce qu'elle ne savait rien faire d'autres que de dépenser l'argent qui n'était pas le sien.

***
En ce samedi de décembre, les conseils et achats de livres avaient été bon train. La gérante avait demandé à ses deux employés, Jace et Josh, de l'aider un peu plus que d'ordinaire à l'approche de Noël. Mettre en rayon, guider, remettre en rayon, recommander, remettre en rayon, la journée aurait pu sembler pour certains répétitive. L'heure de fermeture approchait et d'un coup d’œil, pendant qu'il remettait à sa place quelques livres, Josh constata qu'il ne restait que très peu de monde. « Excusez-moi jeune homme. » Un vieux monsieur s'approcha une canne à la main, visiblement perdu. « Où se trouve le rayon culinaire ? » s'empressa-t-il d'ajouter avant même que l'adolescent n'ouvrit la bouche. « Par ici, je vais vous montrer. » Abandonnant son occupation, il invita de la main le vieil homme à le suivre et traversa la boutique presque en diagonale. « Vous savez, ce n'est pas vraiment un rayon. Plus une étagère. C'est celle-là. » montra-t-il du doigt quand ils arrivèrent à destination. « Je vous remercie. Vous savez, mon épouse est persuadée qu'elle est douée en cuisine. J'espère bien qu'elle comprendra cette fois-ci le message quand elle ouvrira ses paquets. » Je comprends parfaitement. La phrase lui brûlait les lèvres. Lui  vivait avec une barjot écolo anti-OGM. Le soja, ça allait à petite dose. Souvent le soir il se surprenait à rechercher sur le net des choses peu recommandables du genre : "peut-on mourir d'un abus de soja ?" ou "le boulgour rend-il débile ?". « J'espère que vous trouverez votre bonheur. » dit-il finalement, tout sourire. Quelques minutes plus tard, l'homme repartait, une demi-douzaine de livres sous le bras. Alors qu'il se dirigeait vers l'endroit qu'il avait quitté avant que le client ne l'interpellât, on éteignit les lumières. Encore quelques ouvrages à ranger et il pourrait malheureusement rentrer dans la bicoque de la grand-tante, après une longue promenade. « Bonjour ! ... »

La surprise. C'était la première réaction qui avait envahi le garçon. Cette fille blonde, Josh la connaissait de vue ; elle venait de nombreuses fois à la libraire à lire des heures. Il se demandait d'ailleurs comment elle pouvait comprendre quelque chose avec le brouhaha ces derniers temps. Vous êtes enfermés ? La question lui effleura l'esprit. L'adolescente expliqua rapidement la raison de sa présence tardive dans les lieux. Une poignée de pages. Être coincé dans une librairie à cause d'un récit    et passer sa nuit plongé dans les livres, une envie que le Lyons Crewe aimerait bien réaliser. « Vous savez... Je n'ai pas le droit... Je ne suis pas sensé... » Il jeta un regard craintif derrière lui, vers la porte par laquelle était sortie la gérante, puis regarda la couverture du fameux livre qui retentait la fille. Il sourit. « Je peux peut-être faire une exception pour Divergent. » Il s'était rapproché de celle-ci car il murmurait. Même si la gérante était d'un âge que Josh ne pouvait estimer, elle avait étonnement un excellente ouïe. « Si tu restes... désolé, je vous tutoie... si vous restez pas loin de moi, je pense que vous ne craignez rien. Enfin, je crois. » termina-t-il d'un ton hésitant. Le garçon s'empara des volumes et se plaça devant les rayonnages. « C'est quoi votre nom ? » Il regarda l'adolescente mais se ravisa bien vite. Quel boulet, elle voulait finir sa lecture et lui était en train de lui faire la causette.


Dernière édition par Joshua Lyons Crewe le Dim 26 Jan - 17:27, édité 1 fois
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Ingrid J. Svensson
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MessageSujet: Re: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems EmptySam 25 Jan - 20:35

Le début de réponse hésitante du jeune employé de la librairie la poussa dans une gêne encore plus profonde. Bon sang, que venait-elle de faire ? Elle n'aurait jamais du poser une question dont elle connaissait déjà la réponse. C'était suicidaire de sa part. Elle s'était mise d'elle-même dans une situation embarrassante. Enfin, qui ne tente rien n'a rien, et si elle aurait au moins tenté. Elle finirait la lecture du livre, enfin, des quelques pages, plus tard. Elle n'allait pas rester importuner le jeune homme plus longtemps. Elle n'aurait déjà jamais du lui poser une telle question.
- Ce... ce n'est pas grave, je finirai plus tard, tant pis, répondit-elle avec un sourire forcé, avant de baisser les yeux.

Elle était prête à se retourner, à fuir ce qu'elle venait de faire. Quelle idée, mais quelle idée. Si on rajoutait à cela que le jeune homme était sans l'ombre d'un doute lycéen à McKinley, et qu'il avait peut-être connaissance de l'appartenance de l'adolescente à la chorale, il était évident qu'elle n'aurait dans tous les cas pas obtenu de réponse positive à sa requête. Elle jeta un nouveau coup d’œil au livre, à l'endroit où elle avait laissé son marque-page, tout de même frustrée. Cependant, voyant le jeune vendeur jeter un œil derrière lui, elle eut un relent d'espoir. Peut-être qu'il allait finalement dire oui. Ses yeux s'illuminèrent immédiatement en réponse au sourire qu'il lui adressa. Mais cet éclat s'effaça un peu, laissant place à de la gêne lorsqu'il se rapprocha. Ingrid et ses -32 au test de pureté n'avaient pas l'habitude de se retrouver avec quelqu'un dans l'obscurité, d'autant plus quand cette personne était de sexe masculin, et que la proximité physique augmentait. Elle savait que cette réaction était complètement stupide, car il n'y avait absolument rien derrière cette proximité, mais elle n'aimait pas être si proche des gens, qui qu'ils soient. Cependant, elle ne bougea pas, s'obligeant à focaliser son attention non pas sur la perspective d'une fuite, mais sur la toute nouvelle perspective qui s'offrait à elle : finir de lire son livre.
- Merci. Merci beaucoup ! dit-elle avec un sourire authentique.

Oubliant toute gêne, trop heureuse de pouvoir achever sa lecture pour penser à quoi que ce soit d'autre, elle s'amusa du fait que, tout comme elle, l'adolescent hésitait à la tutoyer ou à la vouvoyer. C'était vraiment quelque chose de gênant à l'adolescence. Le vouvoiement était symbolique dans le sens ou vouvoyer quelqu'un montrait qu'on le considérait comme un adulte, ou alors c'était un signe de respect. Mais le tutoiement créait un rapprochement, par rapport à l'âge. Etre vouvoyée sonnait vraiment étrange dans les oreilles de la Suédoise. Et puis après tout, elle l'avait tutoyé, il n'avait aucune raison de la vouvoyer.
- Euh non, ne me vouvoie pas, je ne suis pas si vieille que ça.

L'idée éventuelle que ce garçon prenne la responsabilité s'il la laissait lire avait quelque chose de rassurant, et c'était vraiment gentil. Tout le monde ne faisait pas toujours preuve de gentillesse. Si sa patronne avait été Sue Sylvester, il aurait été sûr qu'il n'aurait même pas essayé de prendre un quelconque risque par rapport aux horaires de fermetures. Si il devait fermer à telle heure, il devait fermer, point. La mairesse ne faisait jamais de concessions. Elle fut surprise qu'il lui demande son nom. Devait-elle dire son prénom ? ou son nom de famille ? ou les deux ? Elle choisit d'opter pour la meilleure solution.
- Ingrid. Ingrid Svensson, annonça-t-elle, montrant également qu'elle était catégorisée parmi les rares étrangers habitant à Lima. Et toi ? demanda-t-elle par pure formalité, et parce que c'était plus poli de renvoyer la question.

Elle s'assit en bas d'une étagère, et commença à lire quelques lignes, écoutant la réponse distraitement. Ses yeux devaient faire un effort spectaculaire pour déchiffrer le livre. Elle se rappela que la pièce était plongée dans l'obscurité. Elle releva la tête vers le jeune homme avec des grands yeux interrogateurs.
- Ta patronne ne sera pas trop d'accord que tu rallumes la lumière, si ?

Il y eut quelques secondes de silence, au cours desquelles un bruit de déclic se fit entendre. Les oreilles bien entraînées de la jeune blonde identifièrent le bruit comme venant de la porte d'entrée.
- Mince, je crois qu'on est enfermés.

Elle aurait du ressentir une détresse immense à l'idée d'être enfermée dans un commerce le soir, mais elle ne se sentait étrangement pas plus stressée que ça. Elle avait un livre dans la main, et se retrouver enfermée au milieu d'un nombre incalculable d'ouvrage, que ça soit dans une libraire ou une bibliothèque, avait toujours été un espèce de fantasme de fillette.
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Levi Osborne
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MessageSujet: Re: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems EmptyVen 4 Avr - 23:33

Même si chaque seconde pouvait le rapprocher d'un possible renvoi, le stress et la panique ne semblaient pas voir pris possession du garçon. Pour un petit auteur en herbe  tel que lui, qu'est-ce qui pouvait plus rassurant qu'une pièce remplie de livres tous plus passionnants les uns que les autres ? Et puis être en compagnie d'une férue de littérature, la voir si désappointée à l'idée de ne connaître la fin de son histoire. De voir une jeune personne en relation fusionnelle avec son ouvrage, cela l'apaisait autant qu'un bon morceau de musique joué au hautbois si bien qu'il en avait oublié le caractère transgressif de son invitation à rester après la fermeture de la libraire.

Le lycéen manqua d'écraser ses cinq orteils gauches avec un épais bouquet de géographie lorsque que l'adolescente fit sa réflexion sur le vouvoiement. Bruit sec dans toute la boutique. Le garçon se figea sur place, le regard rivé vers la porte donnant sur l'arrière-boutique, de peur de voir surgir des ténèbres, telle le Croque-mitaine, sa patronne. Quoiqu'on ne pouvait qualifier Joshua de garçon parfaitement consciencieux — car pour cela il aurait dû mettre la fille à la porte, de gré ou de force —, il s'excusa platement afin d'éviter en plus d'être assimilé à un malpoli. « Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. » Malgré ses bonnes intentions, la précipitation transforma ses propos d’excuse du Lyons Crewe en ce qui se rapprochait davantage à une attaque verbale. « Non... c'est juste. L'habitude. » Et de honte il plongea la tête en direction de sol, non pour se cacher sous les étagères de la librairie, mais pour attraper le livre qu'il avait fait maladroitement tombé.

La réponse qu'il le mettait en pareil état transpirait cependant la vérité. Un peu comme les serveuses à la cantine — non, pas pour la transpiration... — qui radotaient toujours le même discours les jours passants, « Aujourd'hui c'est hachis, bon appétit. » d'un ton déprimant — toutefois depuis tout ce temps personne n'avait osé demandé hachis de quoi... D'ailleurs maintenant, après son arrivée à Lima et la découverte du microcosme vocal, il imaginait les choristes, qu'ils soient du Glee Club de MacKinley ou des autres, chanter à longueur de journée : répondre au téléphone, prendre la parole en cours, insulter, en plus du passage quotidien de la douche.

A peine s'était-il relevé et replacé l'ouvrage au sommet de la pile qu'il n'aurait jamais dû quitté, qu'elle posa la question fatidique. Il aurait aimé donner des noms farfelus, inventés de toutes pièces de son esprit ou tirés d'histoires malheureusement trop méconnues du grand public. Mais au vu de l'âge d'Ingrid, Joshua était quasiment certain de la recroiser ailleurs, dans un autre endroit ou une autre vie. Sans même broncher, il déclina son identité... du moins celle qu'il essayait de faire croire. « Joshua Mayfield. » Il marqua une pause, tourna la tête en direction de la jeune femme. « Avec Mayfield, dormez tranquille. » dit-il tout joyeux, imitant grossièrement le slogan télévisé d'une grande banque nationale. Il profita de ce court instant de relâchement pour évacuer la gêne accumulée depuis la fermeture de la librairie en montrant ses belles dents blanches en un sourire circonspect.

L'absence de réaction de la lycéenne le fit replonger dans son travail, penaud. « Si tu veux de la lumière, je crois qu'il faudra que tu reviennes demain. » Un brin irrité par le bide de son imitation, Josh ne s'était pas rendu de compte du ton quelque peu cassant qu'il avait employé, comme un reproche faite à l'adolescente. S'étant calmé, et ayant avancé dans son travail, il repensa au nom de la lectrice qui se tenait à peu de distance. « Ingrid, c'est un drôle de prénom. » Il n'avait pas réagi tout de suite. « Très germanique. A moins que tes parents aimaient bien Sesmae Street ? » Il continuait à ranger ses livres, se retournant pour atteindre l'autre étagère. « On dirait que tu as un accent non ? Tu ne viens pas du coin. Tu vas à MacKinley High ? » Le lycéen avait posé ses questions sans la regarder une seule fois, trop absorbé par sa tâche, et sans se soucier du but premier de celle-ci : lire.

Un instant plus tard, les voilà enfermés. Pour rassurer la fille blonde, il laissa sa main se balader mollement sur sa fesse droite. « T'inquiètes pas. J'ai toujours les... » Il suspendit sa phrase alors que sa main tâtonnait plusieurs fois avec vivacité sa poche arrière droite. Puis la gauche. Celles de devant aussi. Et enfin tout son corps. « Merde, les clefs ! » Il lâcha une nouvel fois le livre. Ce dernier ne manqua pas cette fois-ci d'atterrir sur le pied du jeune homme, lui arrachant au passage un léger cri de douleur et un beau bleu malgré l'épaisseur de sa chaussure.


Dernière édition par Joshua Lyons Crewe le Mar 29 Avr - 22:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems EmptyMar 15 Avr - 22:28

Si la jeune fille avait senti à l'avance que sa remarque sur le vouvoiement allait agacer le jeune homme, elle s'en serait abstenue. Elle avait un don naturel pour énerver les gens, sans vraiment s'en rendre compte. Au Glee club, elle savait qu'elle agaçait tout le monde parce qu'ayant droit à presque tous les solos. Elle se retrouvait en permanence sur le devant de la scène, et les autres choristes, enfin, la plupart, n'appréciaient pas cela. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'être au centre de l'attention de la chorale, elle donnait toujours le meilleur d'elle-même, et il était normal qu'elle soit récompensée. Cela rendait en partie plus acceptable l'idée qu'elle était presque victime d'un esclavage vocal et qu'il était impossible de neutraliser son maître ou de s'en débarrasser. Si seulement elle était un elfe de maison et qu'il suffisait de lui donner une chaussette sale pour qu'elle puisse quitter les New Directions, ce serait tellement plus simple. Même si Ingrid aimait chanter, danser, imaginer des chorégraphies, elle n'aimait pas l'ambiance de compétition permanente qui poussait la mairesse Sylvester à mener ses choristes à la baguette, ne leur laissant aucun répit. Or, c'était ce dont la petite blonde avait besoin : du répit. Elle donnerait volontiers ses solos aux autres si elle était sûre qu'ils ne prennent pas la chose à la légère et qu'ils aient le souci de la perfection. Mais elle craignait en permanence que les choses ne soient pas parfaites. Son comportement dans la salle de répétition était un reflet de son comportement dans le reste de sa vie : même si des choses ou des remarques qu'elle faisait étaient inutiles, elle ne pouvait s'empêcher de les faire, au risque d'ennuyer les gens. Et elle se rendait toujours compte trop tard de ses erreurs. C’était le cas à cet instant précis, et le rouge lui monta aux joues, à peine masqué par l’obscurité. Les quelques cheveux qui lui tombaient des deux côtés du visage ne suffisaient pas non plus à cacher ses joues rosies. Elle détourna la tête le plus naturellement possible vers l’entrée de la boutique pour que sa gêne ne soit pas trop visible.

Elle ne tourna à nouveau la tête vers le garçon que lorsqu’elle lui donna son nom, et écouta le sien en retour. Mayfield, elle avait déjà entendu ce nom là quelque part, même si elle ne savait pas exactement où. Etait-ce le nom d’un restaurant ? Ou du maire d’un village de l’Arkansas ? Ou peut-être d’un écrivain ? Le regard dans le vague, cherchant ardemment dans son esprit où elle aurait pu entendre, ou voir, ce nom, elle ne prêta que peu d’attention à l’imitation de Joshua, mais elle capta néanmoins les deux derniers mots : « dormez tranquille ». Mayfield devait donc être le nom d’un psychiatre ou d’une marque de médicament. Mais, ça ne sonnait pas vraiment comme les noms compliqués qu’on trouvait sur une boîte de comprimés. Peut-être était-ce complètement autre chose après tout. Elle se rendit compte que son esprit était parti à quelques milliers de kilomètres de trop lorsque le ton cassant du jeune vendeur lui annonça qu’elle devrait revenir le lendemain si elle voulait avoir de la lumière. Elle était à deux doigts de se lever et de quitter la boutique, elle avait fait perdre suffisamment de temps à son interlocuteur. Mais si elle partait maintenant, le temps qu’elle lui aurait fait perdre aurait été gaspillé inutilement. Tant pis, elle forcerait sur ses yeux quelques minutes de plus, ça ne pourrait pas lui faire de mal, enfin pas de là à la rendre aveugle jusqu’à la fin de ses jours. Elle fronçait les yeux au possible pour pouvoir finir le livre à temps et quitter ainsi la boutique lorsque le brun relança finalement la discussion sur son prénom. « Germanique, je ne sais pas, peut-être. C’est quoi Sesmae Street ? Je n’en ai jamais entendu parler. ». Le mystère restait encore une fois entier, mais au lieu de se concentrer sur des hypothèses plus ou moins probable et risquer d’ignorer encore une fois involontairement le jeune homme, elle préféra attendre que la réponse lui tombe toute cuite dans le creux de l’oreille. « Il s’entend tant que ça, mon accent ? » C’était une question qu’elle voulait poser à quelqu’un depuis longtemps, elle avait espoir qu’un jour on ne remarque plus qu’elle était étrangère. Non pas qu’elle ait honte de ses origines, mais que c’était toujours mieux de se sentir parfaitement intégré dans le pays dans lequel on était. « Je viens de Suède » s’empressa-t-elle de rajouter pour éclairer la situation, évitant cette fois du discours sur les rennes du père Noël qu’elle avait sorti à Andie Lloyd. « J’étudie à McKinley, oui. Toi aussi ? » Si il posait la question, c’était logique que ça soit le cas, mais elle préférait vérifier.

Après avoir entendu le cliquetis de la serrure et avoir constaté leur enfermement, Ingrid observa brièvement Joshua chercher ses clés dans la poche arrière de son pantalon. Mais elles n’y étaient pas. Se retrouver enfermé était une chose ; lorsqu’on avait moyen de sortir, ce n’était pas stressant. Etre enfermé et ne pas avoir de clés, en était une autre. Même si Ingrid avait longtemps rêvé de passer une nuit entière entourée par des ouvrages tous plus croustillants les uns que les autres à se mettre sous la dent, être confrontée au fait dans la réalité n’avait absolument pas la même saveur. L’estomac de l’adolescente se contracta douloureusement avec la bouffée de stress qui l’envahit. Il fallait absolument trouver un moyen de sortir. Elle se ressaisit, ce n’était pas en se laissant aller à l’angoisse qu’ils trouveraient une solution. Il fallait réfléchir méthodiquement, et c’était quelque chose pour quoi elle était douée. Peut-être qu’elle allait enfin être utile à quelque chose ce soir, au lieu d’ennuyer son acolyte. « Où étaient-elle la dernière fois que tu les as enlevées de ta poche ? Tu ne les as posées nulle part ? » A ces mots, la blonde posa délicatement son livre et se mit à crapahuter entre les étagères pour vérifier que le petit objet n’était pas par terre. Dans le noir, la tâche allait s’avérer ardue. S’adossant à une étagère, elle son téléphone portable pour avoir un éclairage, elle se rendit compte qu’il serait peut-être bon de prévenir Quinn qu’elle ne serait pas vraiment à l’heure à la maison. Sauf que, la technologie avait décidé de se liguer contre elle, et le petit objet était déchargé. Poussant un soupir, elle se résigna à poursuivre ses recherches. Plus vite elle pourrait trouver les clés, plus vite elle pourrait rentrer chez elle, et moins son hôte s’inquièterait.
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MessageSujet: Re: 03. Everything you see ain't always what it seems   03. Everything you see ain't always what it seems Empty

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