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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
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Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
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MessageSujet: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyDim 16 Fév - 0:25


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Perché sur sa selle, Jamie pédalait vigoureusement en direction de la maison Pritchard, un bonnet par-dessus les oreilles et un casque audio par-dessus le bonnet. Il s’engagea dans les rues descendantes qu’il connaissait désormais comme le fond de sa poche afin de ne pas s’épuiser inutilement et rejeta ses épaules en arrière, une main sur le guidon. Jamie s’était accordé une petite heure pour organiser son programme du lendemain matin : Joachim l’avait pressé toute la semaine pour qu’il ne s’y prenne pas à la dernière minute, mais Jamie savait par expérience que c’était le meilleur moyen d’oublier quelque chose d’essentiel derrière lui. L’habitude l’avait ensuite animé comme un marionnettiste manipule son pantin préféré. Pour avoir procédé ainsi des dizaines de fois par le passé, Jamie s’était arrangé pour que son sac de voyage soit bouclé avant même qu’on vienne lui proposer de l’aide. C’était une simple modalité à ses yeux : trois t-shirts, trois pantalons, trois sous-vêtements, une brosse à dents, du dentifrice, du déodorant, un paquet de cigarettes et un chargeur pour assurer téléphone et mp4 la semaine suivante, l’affaire était réglée. Basile avait interrompu son petit rituel aux alentours de 17 heures, en pleine crise d’indécision. Exaspéré, Jamie avait dû le convaincre en prenant la direction de la Gare, que non il n’avait pas besoin d’emmener sa tablette tactile, ni son ordinateur portable, ni ses deux doudounes préférées et encore moins son oreiller ergonomique. Basile l’avait écouté avec grande attention, étouffant un couinement de consternation lorsqu’il se rendait compte que la plupart de ses objets préférés ne l’accompagneraient pas à New York. “L’avantage, c’est que tu pourras rapporter des souvenirs” l’avait-il réconforté, sentant l’abattement du Sophomore au bout de la ligne. Le moral de Basile était remonté en flèche et il s’était empressé de couper court à la conversation pour ne pas avoir à lui décliner le nom de toutes les boutiques d’East Village. Il savait que Basile avait beaucoup d’argent. Sa famille était propriétaire d’une entreprise immobilière. Parfois, Jamie se demandait tout de même comment l’adolescent s’en était sorti jusqu’à ses dix-sept ans. En poussant un soupir désabusé, Jamie avait déposé son sac dans l’un des casiers de la Gare pour ne pas s’encombrer le lendemain matin.

Dans un crissement de pneus accompagné d’un “Petit merdeux !” rébarbatif, Jamie s’engouffra précipitamment dans un raccourci, ignorant superbement l’automobiliste qui après avoir manqué de le renverser, le couvrait d’invectives de plus en plus imaginatives. Jamie lui adressa un dernier signe de la main avec insolence avant de disparaître de son champ de vision en changeant de direction. Quelques minutes plus tard, il s’immobilisait sur la pelouse Pritchard.
Jamie abandonna son vélo près de l’entrée dans plus de cérémonie. Il s’accorda une courte pause pour sonder les fenêtres de l’étage avant de plonger une main dans la poche de son gilet bleu marine pour en sortir une sucette au citron. Un sourire gourmand sur les lèvres, il s’empressa de la déballer avant de s’avancer vers l’échelle—qu’il avait lui-même placée contre un mur de la maison quelques jours plus tôt pour s’occuper des gouttières encombrées par quelques amoncellements saisonniers—et la déplaça  de manière à ce qu’elle s’appuie contre le bout de toit qui desservait la chambre d’Harper. C’était une habitude qu’il avait prise au cours des dernières semaines : ne tenant pas à croiser Mariella à tout bout de champ—ne serait-ce que pour ne pas la perturber—la fenêtre de sa chambre était devenue sa nouvelle porte d’entrée, au plus grand dam de la principale concernée. Jamie monta prudemment les échelons métalliques, soucieux de ne pas se casser bêtement la figure, et lorsqu’il eût atteint le sommet, il toqua une fois, trois fois puis deux fois contre la vitre pour avertir Harper de sa présence. Après avoir compté jusqu’à trente, de manière à lui laisser le temps d’être présentable, il tira la guillotine vers le haut et s’engouffra à l’intérieur. La chambre de la jeune femme était telle qu’il l’avait laissé la dernière fois et un nouveau sourire s’épanouit sur ses lèvres : “Tu es prête ?” l’interrogea-t-il d’emblée, s’adossant contre la fenêtre en faisant glisser son casque autour de son cou. “Pour la séance de cinéma, à Columbus. Ils projettent Pulp Fiction sur le campus, tu ne peux pas te défiler !” précisa-t-il plus explicitement en tendant un doigt vers elle. Oh, il aurait pu lui en parler un peu plus tôt mais Jamie était devenu maître dans l’art de la prendre au dépourvu. “Alleeeez ! C'est du Tarantino.  En plus, je m’en vais demain matin, tu ne m’auras pas sur le dos pendant cinq jours. Je pense que ça mérite une petite célébration” argumenta-t-il en se composant une puppy face.

***

Jamie s’était adossé à la portière de la Jeep, se contorsionnant confortablement de manière à garder un œil sur une Harper attentive à la route, tout en rédigeant un court message à l’intention de Joachim pour lui laisser entendre qu’il dormirait sans doute chez Basile, ce soir. Jamie n’avait pas l’habitude de mentir sous le toit de la Pension; mais cette petite entorse à la vérité s’était révélée nécessaire au cours des dernières semaines. Qu’aurait imaginé Madeleine—toute Madeleine qu’elle était—s’il avait énoncé la vérité—à savoir qu’il dormait chez Harper la majeure partie de la semaine ? Jamie referma le clapet de son téléphone et enfonça ses poings dans ses poches. Il était content qu’Harper ait accepté de l’accompagner ce soir. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui oppose beaucoup de résistance cela dit. Depuis quelque temps, elle se montrait beaucoup plus encline à sortir avec lui que l’année précédente, il n’arrivait qu’à s’en féliciter. “C’est ici” lui indiqua-t-il en pointant son doigt sur le parking de l’Ohio State University, se rappelant au dernier moment qu’elle connaissait déjà les lieux.
Une fois dehors, Jamie lui happa la main pour l’entraîner vers le département d’arts visuels de l’université, où se trouvait le cinéma. Un tumulte étouffé se faisait entendre dans la direction opposée et il se fendit d’un sourire enthousiaste en s’imaginant les soirées étudiantes auxquelles il entendait participer à New York. Ils s’arrêtèrent quelques minutes plus tard devant une double-portes barrée d’une affiche jaune fluorescente : ‘Le cinéma fermera ses portes du 1er au 12 février 2018 dans le cadre de rénovations impératives. Bien à vous, la Direction’. Jamie contempla l’affiche durant quelques secondes avec ahurissement. “Oh merde” lâcha-t-il soudainement avec déception. “Je suis désolé, la dernière fois que je suis passé, s’était pas affiché” s’excusa-t-il piteusement. Il donna un petit coup de pied dans un caillou qui traînait là et jeta un coup d’œil circulaire autour de lui : “Tu préfères rentrer ?” l’interrogea-t-il en grimaçant, peu enchanté à l’idée d’avoir réalisé deux heures de route pour rien du tout. “… Ou alors, on peut faire un tour ?” suggéra-t-il avec espoir.


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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyLun 17 Fév - 0:06

« Je suis rentrée ! » annonça Harper en laissant la porte d’entrée se refermer d’elle-même. Les bras surchargés de sacs, elle se déchaussa d’un coup de pied et c’est en chaussettes qu’elle traversa le couloir, glissant par moment sur le parquet lustré du vestibule. Le silence qui régnait au rez-de-chaussée n’était pas coutumier. En règle générale, lorsqu’elle rentrait de l’épicier du coin, le petit dernier surgissait de nulle part pour faire l’inventaire de ce qu’elle avait acheté avant même qu’elle n’ait le temps d’aviser les autres de son retour. Cette fois cependant, Ethan n’accourait pas. Ce qui lui fit froncer les sourcils, car seul le bruit du réfrigérateur perçait l’ambiance feutrée de la maisonnée « Ho hé ? » appela-t-elle en déposant distraitement les sacs en papier sur la table de la cuisine. Elle prit le temps de se déshabiller, retirant son manteau, mais laissant son écharpe autour de son cou, et fit quelques pas dans la direction opposée pour aller inspecter le salon où sa mère devait très certainement se trouver. Mais quand elle dépassa l’arcade en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Harper constata que Mariella non plus n’était pas à la maison. Faisant volte-face si brusquement que ses cheveux coincés derrière ses oreilles retombèrent devant son visage, son regard affolé trouva la patère délestée des manteaux de toute la famille. Un sentiment d’anxiété la submergea soudain.
Harper resta plantée dans l’encadrement de la porte. C’est une vibration provenant de la poche arrière de son pantalon qui la sortit de sa torpeur et la fit sursauter si fort qu’elle émit un couinement plaintif. Déjà, son cerveau avait établi les pires scénarios catastrophes qu’elle refoula le plus loin possible au moment où elle déverrouilla le clavier de son vieux téléphone mobile et qu’elle lut à une vitesse ahurissante le message qu’elle venait de recevoir, ses yeux passant d’une extrémité à l’autre de l’écran. Au lieu de la rassurer, le texto de Joshua fit tomber son cœur dans son ventre creux. Incapable de reprendre vie, Harper pinça très lentement les lèvres, comme pour estomper le rouge à lèvres qu’elle ne portait pas, des larmes gonflant au ras de ses cils.

Violet avait frappé. Elle était passée pour proposer au reste de la famille de l’accompagner faire une balade au parc Lincoln ce qu’ils avaient tous accepté sans exception. Beaucoup de monde profitait du terrain de jeu le weekend, même en hiver, il y avait fort à parier qu’Ethan trouverait son bonheur. Harper était enchantée au fond mais elle ne put s’empêcher de se sentir vexée à un point tel qu’elle décida, de mauvaise foi, de ne pas répondre à Joshua.
Elle l’avait bien cherché, d’être rejetée de cette façon. Aussi, plus les jours passaient et plus elle avait la désagréable impression que ses frères s’éloignaient résolument d’elle. Que Violet ne lui parle pas, c’était une chose dont elle se félicitait mais que les jumeaux la prenne de haut comme c’était le cas depuis quelques semaines, Lilibeth avait du mal à l’avaler et l’amoncellement de soucis qu’elle traînait derrière elle devenant plus insupportable à gérer encore, elle avait plus que jamais la sensation d’être seule au monde.
Le côté impulsif de Harper lui criait de sortir de chez elle pour aller récupérer sa famille et faire une scène à sa tante en plein square. Cependant, son côté le plus raisonnable lui interdisait d’agir de cette façon, simplement parce qu’elle n’avait pas le droit de les interdire d’entretenir une relation avec elle, elle n’était que leur sœur après tout. Et même si elle bouillonnait à l’idée que Violet les endoctrine d’une manière ou d’une autre, qu’elle réussisse à ce que quelque chose de grave arrive à sa mère, trop peu renseignée sur ses sautes d’humeur, Harper rongea son frein. Et comme à chaque fois qu’elle tentait de se tempérer, elle en payait les conséquences. Ses yeux se remplirent de larmes pour de bon.

S’exemptant de ranger les courses, Harper décida de monter directement dans sa chambre. En progressant mollement dans les escaliers, elle ramassa un t-shirt qui traînait à ses pieds et le lança sans faire de chichis dans la buanderie. Essuyant ses yeux humides avec la manche de son pull large, beaucoup trop fin pour être porté en hiver, elle poussa la porte de sa chambre. Jamie y était déjà. Ayant enjambé le chambranle de sa fenêtre, il s'adossa contre la vitre. Ce n’était pas si étonnant que ça d’ailleurs car depuis la fête de Henry Watson-Brown, Jamie passait beaucoup de temps avec elle. Plus que d’habitude. Sans doute même que c’était trop, mais ce n'était jamais trop pour la jeune fille et c’était le principal, quoiqu’on en pense. Elle préférait penser qu’il restait souvent la nuit parce qu’il avait à cœur de la sortir un peu de sa routine, alors qu’en réalité Harper savait que ça avait tout à voir avec les quelques pilules qu’elle avait ingérées en toute connaissance de cause lors de la soirée de l’année, mais elle faisait comme si elle n’avait pas compris.
Ébauchant un mince sourire en croisant son regard, elle tira sur la manche gauche de son pull et s’engagea plus loin dans sa pièce. Se frottant une dernière fois les yeux, sûre de toute façon que ses larmes ne se verraient pas, c’est avec une expression confondue qu’elle le regarda tandis qu’il lui demandait si elle était prête. En attendant qu’il explicite le fond de sa pensée, elle appuya ses reins tout contre son bureau en désordre et lui déroba la sucette qu’il tenait entre les mains pour la mettre dans sa bouche. Elle grimaça ; citron – ce n’est pas pour autant qu’elle la lui rendit. Les sourcils froncés en réponse à l'argumentation de Jamie, Lilibeth roula des yeux en faisant tourner la sucette dans sa bouche, le sucre coulant lentement dans sa gorge douloureuse. À l’évocation du voyage à New York auquel elle ne participerait pas et dont le départ pointait, Harper secoua la tête et tout en affrontant la plus ridiculement convaincante puppy face de James, c’est dans un pop sonore qu’elle retira la sucette d’entre ses lèvres et qu’elle lui dit d’un ton parfaitement monocorde « Pas la peine d’en faire des caisses, j’aime bien Valentino. »

*

En temps normal, Harper se serait énervée. Elle aurait sauté sur l’occasion pour tester si la nouvelle coupe de cheveux de Jamie lui offrait toujours la possibilité de lui faire du mal en tirant comme une damnée sur ses mèches d’un noir de jais mais en voyant le cinéma fermé, elle eut un petit sourire en coin et après une seconde à se retenir, elle éclata de rire. La journée n’avait pas été bonne et la boule coincée dans sa gorge et dans son estomac ne faisait que grossir à mesure qu’elle songeait à la maison vide qu’elle avait laissée en acceptant de venir passer la soirée à Columbus. Plus encore, le départ des élèves de McKinley pour New York allait la plonger dans la solitude la plus totale pendant cinq longs jours. Si à une époque, ça ne lui aurait absolument rien fait, les choses avaient changées et bien que ses camarades de promotion l'indifféraient pour la plupart, il y avait des gens pour qui elle nourrissait des sentiments affectueux sincères. En ces temps troublés, elle avait bien du mal à s'imaginer sans croiser son duo favori dans les couloirs. Jamie partait, Andie aussi… Harper eut le réflexe idiot de porter son pouce à ses lèvres pour venir rogner le vernis rose fuchsia que la Texane lui avait savamment appliqué la semaine précédente à l'intercours, puis elle jeta un regard circulaire derrière elle, la voix de James résonnant à ses tympans.

De la musique s’échappait d’un peu plus loin. Une file longue comme le bras, constituée de jeunes gens impatients, s’étirait devant un bâtiment de plusieurs étages et sans y réfléchir à deux fois, consciente qu’elle serait capable de changer d’avis tout aussi rapidement, Lilibeth se retourna et pris le poignet de Jamie en lui soufflant, la voix pleine de sourires « Paye-moi un verre, James, et je te pardonne. » Elle leva le bras du jeune homme, toupilla distraitement pour trouver son chemin, et le passa autour de ses propres épaules, resserrant ainsi ses doigts autour de son poignet qu’elle n’avait pas lâché et commença enfin à marcher avec lui tout à ses côtés. Sentant qu’elle devrait se justifier quant à son enthousiasme alors qu'elle avait toutes les raisons de vraiment se fâcher pour une fois, elle poursuivit, des fossettes se creusant même sur son visage à cause de son sourire – c’était assez rare pour être précisé et remarqué « Tu pars à New York, débile ! C’est toi-même qui l’as dit, ça se fête ! » Elle laissa l’arrière de sa tête retomber sur le biceps de Jamie, ajouta après un très long soupir semblable à un grognement venant du fond de sa gorge « Tu me rabâches sans arrêt que je dois vivre ma vie, non ? Sois pas si surpris. » Harper s’arrêta alors progressivement de marcher. Faisant mine d’avoir oublié quelque chose, elle posa un doigt sur sa bouche pour parfaire sa comédie, et finalement, donna une tape vigoureuse à l'arrière du crâne de Jamie avant de commencer à courir à toutes jambes vers le rassemblement d'individus. Sprintant à toute vitesse, toute athlète surentraînée qu'elle était, elle pivota sur elle-même à mi-chemin et hurla, les mains placées autour de sa bouche en guise de porte-voix « LE PREMIER ARRIVÉ PAYE L’ENTRÉE À L’AUUUUUUUTRE ! »
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyLun 17 Fév - 23:50

Pendant une très courte fraction de seconde, Jamie hésita à se joindre à l’hilarité hautement contagieuse d’Harper. “Attention, on pourrait presque croire que tu t’amuses !” commenta-t-il en éclatant finalement de rire à son tour. “J’suis pas surpris” ajouta-t-il, un haussement d’épaules dans la voix. C’était la moitié d’un mensonge, cependant. Jamie s’était tellement accoutumé à dresser une liste d’arguments imparables pour l’attirer hors de chez elle au cours de l’année écoulée qu’à présent qu’elle réussissait à céder sans ronchonner, il se retrouvait mouché comme un acteur auquel on aurait volé sa réplique culte. Il la laissa s’approprier son bras avec un sourire et l’attira un peu plus près de lui tandis qu’ils prenaient la direction d’un bâtiment universitaire duquel s’élevait une musique étouffée que Jamie devinait assourdissante une fois le seuil de ce temple de l’Insouciance dépassé. “C’est juste New York” minimisa-t-il en lui pinçant affectueusement l’arête du nez entre son pouce et son index. “Pas la meilleure ville du monde, si tu veux mon avis” trancha-t-il en roulant des sourcils. Avec ses parents, Jamie avait vécu une année entière dans un trois-pièces confortable du côté de Brooklyn, il savait de quoi il parlait. Non seulement les taux de criminalité faisaient sauter les plafonds, mais il y avait dans ces fourmilières humaines, l’inaltérable sentiment de ne pas être tout à fait à sa place. James avait apprécié la Grosse Pomme dans sa forme; mais foncièrement c’était tout autre chose. La seule vérité à propos de New York, c’est qu’il était courant de se sentir profondément seul au beau milieu d’une avenue bordée d’âmes esseulées.
Arquant un sourcil inquisiteur, Jamie l’interrogea silencieusement du regard lorsqu’elle ralentit graduellement leur progression. Il discerna l’étincelle de malice qui se trémoussait derrière ses pupilles cobalt et ne se méfia qu’une seconde trop tard : “Aoutch !” protesta-t-il en se composant une expression scandalisée, lorsqu’elle abattit une claque sur le sommet de son crâne à faire pâlir Jethro Gibbs. Il ébouriffa ses mèches fraîchement coupées avant de s’élancer à sa suite : “Si je t’attrape !” s’exclama-t-il d’un ton plein de promesses, ses poumons réclamant déjà leurs dus. Un sourire s’étala sur les lèvres du Titan tandis que la distance se creusait entre eux : il savait qu’il n’avait aucune chance de lui mettre la main dessus, à moins qu’elle ne choisisse de lui en laisser l’opportunité.
Ce n’est que lorsqu’ils approchèrent de l’entrée du bâtiment qu’ils se forcèrent à ralentir. À peine essoufflée, Harper l’attendait à quelques mètres de la file d’attente, visiblement très satisfaite d’elle-même. Jamie marqua une feinte sur la droite avant de s’approcher d’elle avec suffisamment de rapidité pour l’étreindre sans grande délicatesse et la soulever de terre sans plus de cérémonies que de difficultés : “Et trois kilos de patates !” lâcha-t-il très fier de lui, sans trop savoir pourquoi. N’était-ce pas une expression courante qu’on débitait sans trop se poser de questions dans ce genre de euh circonstances ? Hmm. Il haussa mentalement des épaules et attendit qu’Harper ait terminé d’être intenable pour la reposer à terre. Pendant ce temps-là, ses pupilles avaient sondé la file d’attente et avaient conclu que le flux n’était pas assez rapide à son goût. Avant qu’Harper n’ait eu le temps de le couvrir de jurons familiers, Jamie lui clapa les lèvres du bout des doigts avant de se pencher sur un groupe de filles sur le point d’entrer dans le bâtiment : “Les filles. Vous passez une bonne soirée ? Ouais ? J’ai un petit cadeau pour vous, si vous nous laissez entrer avec vous.” Indiqua-t-il sans attendre de réponses à ses questions, en extirpant discrètement une paire de joints de sa poche, à l’abri des regards indiscrets. “Cool ?” Insista-t-il d’un regard appuyé, un sourire enjôleur plaqué sur les lèvres.
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux à l’intérieur du bâtiment. Jamie adressa un dernier signe de la main au groupe de filles qui se partageait désormais ses deux chichons, puis s’arrêta un court instant pour observer le bracelet orange fluorescent qu’on lui avait menotté autour du poignet à l’entrée. Un sourire d’enfant sur les lèvres, il redressa le menton avec excitation : “C’est géa—Wow !” Ses yeux s’arrondirent de surprise lorsqu’il prit conscience du décor qui les accueillait. Un néon d’une étrange luminosité les surplombait. Des lumières noires, des couleurs intenses, des corps méconnaissablement dessinés. “Je ne savais pas qu’on pouvait en peindre sur le corps” S’exclama-t-Il avec un ravissement non-dissimulé, haussant légèrement le ton pour qu’Harper l’entende à travers la cadence frénétique des enceintes. La suite du couloir s’élançait devant eux, dans un mélange de formes géométriques colorées—il s’agissait sans doute d’une aile d’hébergement, pressentit-il en découvrant un nom aux sonorités étrangères placardée sur une porte à sa gauche. Les pupilles de Jamie examinèrent l’ensemble avec avidité, désireuses d’enregistrer le plus de détails possible. “Tu vois les boissons ?” L’interrogea-t-il, souriant à moitié, en s’emparant de sa main pour l’entraîner vers l’avant.

“Ne bouge pas !” Lui demanda-t-il avant de disparaître dans une chambre grande ouverte, quelques mètres plus loin. Jamie s’empara du matériel de peinture fluorescente qui avait attiré son attention sans le moindre embarras, s’arrêta une demi-seconde pour tirer une langue écœurée face aux occupations d’un couple manifestement très peu pudiques et très sonores, puis s’échappa du nid d’amour en refermant la porte dans son dos pour épargner le spectacle au prochain curieux. Un pinceau entre les doigts, Jamie s’approcha à nouveau d’Harper, une mine éclatante sur le visage : “Alors, qu’est-ce que ce sera ?” Demanda-t-il en arquant un sourcil. “Carte blanche ?” Ajouta-t-il, imaginant déjà quels motifs il pourrait tatouer éphémèrement sur la peau de l'adolescente. Du bout des doigts, il repoussa une mèche de ses cheveux blonds derrière l'ourlet de son oreille droite afin de dégager son visage.




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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyMar 18 Fév - 15:38

Harper n’était pas censée agir de cette façon, elle ne devait pas se comporter comme une ado. Aussi, elle faisait preuve d’une insouciance si pure et spontanée que son visage marqué par la fatigue accumulée semblait avoir rajeuni d’au moins deux ans – à dix-sept ans, il ne suffisait pas de grand-chose pour raviver son teint ou lisser ses rides d’expression ; elle eut une prière de recueillement pour la jeunesse envolée de Madeleine Wild. Qu’est-ce qu’on penserait d’elle si on la voyait aussi souriante, aussi détachée de son quotidien, aussi peu concernée par la détresse potentielle de ses frères quand, à leur retour du parc Lincoln, ils constateraient que leur sœur était partie, sans même laisser une note derrière elle ? Fuck it, se dit-elle dans un lâcher-prise exceptionnel, son rythme cardiaque s’accélérant durant sa course effrénée.
Si elle ne prenait pas le droit de vivre sa jeunesse, elle regretterait au moment où le petit dernier rentrerait à l’université d’avoir été si présomptueuse en pensant que le monde cesserait de tourner si elle, Lilibeth, prenait une heure pour se vider la tête autrement qu’en courant. Elle n’irait pas à New York cependant. Elle ne pouvait pas débourser la somme qu’on demandait aux élèves contre leur participation, c’était tellement prévisible que c’en était presque ridicule. Et ça lui faisait mal de voir que tout le monde autour avait trouvé le moyen de répondre présent au séjour qui marquerait leur vie, alors que de son côté, elle s’était résignée à la seconde où elle avait vu le montant affiché au bas de l’autorisation parentale qu’elle aurait probablement signée elle-même si elle avait pu. Elle avait cru toutes ces années qu’elle se soustrayait à la compagnie des autres parce qu’elle était une solitaire affirmée. Au fil du temps, elle s’apercevait que c’était sa condition plus que moyenne qui l’isolait du reste du monde finalement. Harper n’avait honte de rien, jamais, seulement, quand elle avait donné sa réponse à l’issue du mois de délai imposé par la direction de McKinley, c’était bien l’embarras qui lui avait fait baisser la tête.
Une véritable envie de s’amuser s’insinua en elle. C’était comme si elle avait été asthmatique depuis sa naissance et que brusquement, on lui avait administré une bouffée de Ventoline si puissante que ses poumons s’étaient rengorgés d’une assurance nouvelle, totalement différente, beaucoup plus immature, que celle qui l’animait ordinairement. Jamie avait mis du temps pour lui faire comprendre que ce n’était pas parce qu’elle avait des responsabilités étouffantes qu’elle devait à tout prix s’enfermer dans la rigidité de sa routine, sauf qu’elle n’avait jamais voulu admettre qu’il avait raison. Il était peut-être un crétin notoire, ne comprenait rien aux vectorielles et autres théorèmes compliqués, il était pourtant d’une justesse agaçante dans sa façon de percevoir le quotidien de Harper et plusieurs fois, elle s’était surprise à envier sa sagesse. Elle avait beau lui trouver tous les défauts du monde, réprimander silencieusement tous les mauvais choix qu’il faisait, par moment, elle le trouvait bien plus adulte qu’elle ne l’était, et c’était sans doute pour cette raison qu’ils s’entendaient aussi bien en réalité.

Courant à s’en provoquer des suées, le vent frais faisait virevolter ses longs cheveux blonds dans son dos. Et tandis que son blouson tombait de ses épaules, entravant le mouvement de ses avant-bras, le froid qui aurait dû lui mordre la peau ne parvint même pas à lui provoquer un frisson tant la poussée d’adrénaline déclenchée grâce à son sursaut de désinvolture enfantine lui avait donné chaud. Harper lança un regard par-dessus son épaule pour vérifier si Jamie la suivait et au lieu de ralentir pour lui donner une chance de la rattraper avant la ligne d’arrivée, elle sprinta en riant, progressant vers le bâtiment universitaire à une vitesse fulgurante. Elle n’avait pas couru depuis longtemps. S’arrêtant dans un dérapage contrôlé, elle se répandit en cris, la voix brisée par le rire qu’elle réprimait tant bien que mal lorsque Jamie la décolla du sol et qu’elle lui hurla dans les oreilles, faussement offusquée :
« Je suis pas si grosse que ça ! Pose-moi par terre, espèce de malotru ! » Il s’exécuta. Harper replaça sa parka d’un coup d’épaule « Merci ! » Elle inspira une profonde respiration pour le gratifier de toutes les injures qu’il méritait, mais il lui ferma les lèvres avec ses doigts. La jeune fille prit une expression à la limite du dégoût alors qu’il s’éparpillait déjà en socialisation. Elle fit un pas vers lui, se hissa sur la pointe des pieds pour voir par-dessus son épaule, plus costaud qu’il n’y paraissait, et agrippa son sweat en même temps pour se rapprocher, le cou tendu. Lorsqu’elle distingua ce qu’il tenait dans les mains, elle se replanta rapidement sur ses deux pieds en le lâchant puis recula d’un pas de sécurité, la bouche entrouverte. Encore dos à elle, Jamie n’eut pas l’occasion de voir le temps infini qu’elle s’accorda pour établir une liste mentale des dangers qu’il y avait à se rendre à ce genre de soirée avec James Ainsworth. Les joints qu’il venait de proposer à ces fêtardes étaient en tête. Lilibeth trépigna sur place, en proie au doute, à deux doigts de faire demi-tour, toutefois une voix dans sa tête lui souffla de nouveau un fuck it trop convainquant. Jamie se retourna, elle lui sourit de toutes ses dents, dissimulant ainsi la tension qui avait momentanément annihilé son enthousiasme.
On lui passa un bracelet rose fluorescent autour du poignet, Jamie lui harponna la main pour l’emmener à l’intérieur, et avec une lueur d’inquiétude voilant ses pupilles d’un bleu nuancé, Harper regarda la longue file rapetisser à vu d’œil pendant qu’elle progressait dans l’allée, la musique se faisant de plus en plus assourdissante à chacun de ses pas.

« Je savais même pas que ça existait ! » répondit-elle abasourdie à Jamie au moment où ils s’aperçurent de l’ampleur de l’événement dans lequel ils venaient de mettre les pieds. Le tableau phosphorescent qui se jouait en direct devant ses grands yeux écarquillés était d’une beauté abstraite, si bien qu’elle resta plusieurs secondes à contempler, ébahie, les corps lumineux remuer aux quatre coins de l’immense couloir qu’ils s’apprêtaient à traverser. À l’instant où Jamie la tira droit devant pour la faire avancer, un invité passa à ses côtés et lui verrouilla une paire d’oreilles de panda bleu scintillant sur les cheveux puis lui déposa un baiser fluo sur la joue ; une trace surplomba sa pommette, elle se demanda ce que ça pouvait bien donner d’ailleurs et instantanément, elle réduit l’écart qui s’était formé entre elle et Jamie, leurs bras tendus en travers de la marée humaine chaleureuse. Pas peu fière de son nouveau serre-tête, elle remercia l’invité d’un dernier signe de la main bateau, son accompagnateur la faisant progresser entre les balises fluorescentes, ses doigts entrecroisés aux siens. Instinctivement, Harper glissa le bout de ses doigts de sa main libre dans la poche à l’arrière du pantalon de Jamie pour être sûre de ne pas le perdre dans la foule.
En baissant le menton, Harper remarqua que le pull blanc très fin qu’elle portait était dorénavant aussi lumineux que les jupes à volants jaunes des danseuses se déhanchant sur la piste ou que les motifs dessinés sur les corps sublimés par la lumière du néon. Le fait que son soutien-gorge noir soit aussi exposé aux yeux des autres ne lui posait aucun problème et lorsque Jamie lui ordonna de ne pas bouger, elle se hâta de retirer sa parka pour la déposer sur une colonne en bois sur sa droite et noua le bas de son pull au-dessus de son nombril, un sourire béat transformant la mine continuellement patibulaire qu’elle affichait d’ordinaire.

Elle releva la tête. Jamie en profita pour lui glisser une mèche de cheveux derrière son oreille et c’est plus que confiante qu’elle le laissa poser la pointe du pinceau sur sa peau. Redressant le menton pour lui créer une meilleure visibilité, un autre sourire s’ajouta à tous ceux qui avaient fendu son visage depuis leur arrivée. Trempant à tâtons son index dans la peinture spéciale, Harper finit par lui dire en haussant la voix, histoire de se faire entendre au milieu du vacarme environnant :
« Je t’ai acheté un mur ! » Les élans artistiques de James lui firent penser qu’elle n’avait pas pris le temps de le mettre au courant de cette histoire. Ce n’était pas faute de s’être vus, pourtant. Elle fit glisser son doigt recouvert de peinture sur la joue de Jamie, lui dessinant deux lignes parallèles orange pour souligner son regard translucide, comme un soldat « Enfin, je l’ai pas vraiment acheté en fait ! J’ai plus ou moins négocié avec Lexie. C’est le mur dépouillé en face de la galerie, tu vois lequel ? » explicita-t-elle en suivant le trajet de ses doigts qui esquissaient lentement sur son visage. Elle pencha la tête, très appliquée « C’était censé être ton cadeau de Noël ! » Une autre chanson laissa place au rythme de dubstep entêtant qui avait accueilli leur entrée. Le soupçonnant de ne pas l’entendre, Harper s’approcha davantage de lui « C’était censé être ton cadeau de Noël ! » répéta-t-elle alors en criant littéralement « Mais je trouvais ça trop... » Elle fit une grimace significative, s’attaquant à l’autre joue du garçon après avoir plongé son doigt dans une autre couleur. Du vert « Lexie a besoin de ta signature pour rendre les choses officielles mais en attendant tu peux faire ce que tu veux sur ce mur, sauf coller des affiches, il est à toi ! » Harper apporta des retouches aux peintures de guerre du jeune homme, la langue coincée entre les dents et vrillant ses pupilles dans les siennes – elles reflétaient la lueur bleue lumineuse de son serre-tête, accentuant leur couleur transparente habituelle –, elle compléta dans un grand sourire sincère « Tu pourras grave impressionner la prof d’Arts plastiques avec ça, ne me remercie pas ! » Elle attendit que Jamie termine de lui tracer ce qu’il voulait sur le visage puis elle se recula. Glissant ses mains sous son propre menton, Harper battit grossièrement des cils en lui demandant, minaudant exagérément « Alors, plutôt Dali ou Picasso ? »
Son attention fut aussitôt happée par un tonneau de bière laissé à l’abandon dans le coin perpendiculaire à leur position. Elle se précipita dessus pour leur servir deux gobelets remplis jusqu’en haut et rebroussa chemin pour tendre l’un des deux à Jamie. Et avec une solennité feinte, Lilibeth leva le sien en disant très fort, ayant prit la peine de légèrement tapoter le gobelet du garçon avec le sien au préalable « A New York ! » Sans même un temps d’hésitation, mais après qu’un dernier fuck it résonne en écho dans sa tête saturée par le son des baffles, Harper porta le gobelet à ses lèvres et le dévala cul sec ; non sans laisser dégouliner deux trois gouttes sur son pull luminescent.
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
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Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
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Statut : En couple avec Harper Pritchard.
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptySam 22 Fév - 2:42

Harper l’attendait tranquillement à l’endroit où il l’avait laissée quelques instants plus tôt. Il remarqua discrètement qu’elle s’était mise à l’aise en nouant son t-shirt au-dessus de son nombril, révélant le dessin de ses hanches à la vue d’autrui, et se mordit la lèvre supérieure pour dissimuler un sourire victorieux. Il avait des peines à réaliser qu’il se trouvait effectivement à l’OSU, dans une soirée où circulaient des consommations douteuses, en compagnie d’Harper Pritchard. L’idée était si anormale qu’il manqua de se pincer pour vérifier qu’il ne rêvait pas. Jamie la travaillait pour qu’elle accepte de sortir s’amuser comme n’importe quelle autre adolescente de son âge depuis DES SEMAINES—des mois ! Il ne savait pas quel avait été le déclic mais se plaisait à croire que ses talents de persuasion avaient pesé dans la balance. Quelque part cependant, il savait que ce n’était pas le cas. La présence de Violet sous le toit Pritchard avait perturbé Harper et ce, de multiples manières. Il attendait seulement d’en avoir une idée un peu plus précise. La seule chose qu’il pouvait en retenir à l’heure actuelle, c’est qu’Harper lui apparaissait sous un bien meilleur jour qu’à la sortie de soirée d’Henry Watson-Brown, un mois et demi plus tôt. Elle allait mieux.

“Ne bouge pas” lui intima-t-il en trempant la pointe de son pinceau dans la peinture blanche qui, à la lumière noire des néons de la salle, se révélerait aussi éclatante qu’un éclair nocturne. Jamie se pencha davantage vers elle et plissa doucement les paupières, tâchant de visualiser un motif qui lui rendrait justice : “Un bisou au compteur, mademoiselle Pritchard vous êtes en feu ce soir” releva-t-il d’une voix volontairement pompeuse en remarquant la présence d’un contour de lèvres vert fluorescent sur le haut de sa joue. Enfin, une idée se présenta à lui, effleurant délicatement son esprit, commençant à se développer sur un tableau noir mental. Patient, Jamie attendit d’en avoir une vue d’ensemble avant de déposer la pointe de son pinceau sur la peau claire d’Harper, séduit. D’un geste sûr, il traça une première ligne en suivant son arcade sourcilière, avant d’amorcer une courbe descendante harmonieuse jusqu’à sa pommette droite.
“Hein ?” lâcha-t-il d’une voix légèrement distraite. Trop concentré sur la progression de son dessin, il n’avait pas entièrement prêté attention aux paroles de son amie. Après tout, quel sens Je t’ai acheté un mur ! pouvait-il bien avoir, hein ? Il interrompit son travail tandis qu’elle trempait les doigts dans sa palette improvisée et Jamie tendit l’oreille près de ses lèvres pour s’assurer d’entendre correctement la suite de ses propos. Ses sourcils s’arquèrent de surprise : “T’es sérieuse ?” S’étonna-t-il avec un ravissement authentique lorsqu’il comprit qu’elle ne se moquait pas de lui. C’était un cadeau assez particulier, mais qu’est-ce qui ne l’était pas à propos d’Harper ? Un mur. L’image était si insolite qu’un éclat de rire s’échappa de ses lèvres, rapidement étouffé par le volume d’un remix de The Things We Lost In The Fire. “Oui, je crois que je visualise” acquiesça-t-il en revisitant mentalement la rue principale du centre-ville de Lima, où se tenait la Galerie. C’était génial ! Il aurait enfin la possibilité de travailler sur une surface étendue sans avoir à précipiter le processus par crainte d’être pris la main dans le sac. Jamie tendit le visage vers elle, pour qu’elle puisse dessiner tranquillement sur son visage et un nouveau sourire étira ses lèvres lorsqu’il devina les deux lignes parallèles qu’elle composait. “Et je sais déjà ce que je vais en faire !” annonça-t-il, aussi fièrement que mystérieusement. Jamie lui tendit le visage pour qu’elle puisse composer à son tour, se contraignant au silence et à l’immobilité pour ne pas la déranger en cours de route. Un nouveau sourire se dessina malgré tout sur ses lèvres lorsqu’il devina les deux lignes parallèles qu’elle étirait sous ses yeux et tandis qu’elle travaillait, Jamie traça lentement un T, un H, un X et un U du bout de l’index juste en dessous sa clavicule, pour la remercier sans s’embarrasser de mots.

Lorsqu’elle eût terminé de lui dessiner sur le visage, Jamie s’empara d’un second pinceau pour changer de couleur sans faire de bavure et poursuivre sa propre esquisse. Un troisième pinceau pour une troisième couleur entra dans la composition et quelques instants plus tard, Jamie trempa son pouce dans une couleur purple flashy pour le passer sur les lèvres d’Harper : “Fais” lui conseilla-t-il en roulant ses lèvres l’une contre l’autre pour bien étaler le produit, à la manière d’un rouge à lèvres. Il se fendit d’un sourire en admirant le résultat : “À toi de m’le dire !” répliqua-t-il, s’esclaffant devant les moues exagérées qu’elle lui présentait, une main sous le menton. S’il n’était pas dénué de talent pour la peinture et les arts visuels en général, Jamie manquait cruellement de culture générale et serait incapable de se rappeler les mouvements artistiques propres aux deux peintres. “Attends” Jamie se défit prestement de son gilet—révélant un t-shirt brun au col large accompagné d’une paire de bretelles blanches—le déposa au-dessus de la parka d’Harper et s’empara de son téléphone portable à sa ceinture. Il en ouvrit prestement le clapet et se rapprocha de son amie en le tendant droit devant eux, aussi loin que la longueur de son bras le lui permettait : “Prête ? À trois, on dit SEXE” l’avisa-t-il en coulant une œillade malicieuse dans sa direction. “Okay ?” Il attendit quelques fractions de seconde, avant de se tourner vers l’objectif : “Attation ! Un, deux, …” Le flash se déclencha au moment même où leurs dents étaient magnifiquement dévoilées par la prononciation du mot en question, immortalisant deux sourires éclatants : “J’ai l’air d’un coriace là-dedans” sourit-il en admirant les peintures de guerre qu’elle lui avait tracée en choisissant inconsciemment sa couleur préférée. “Tiens, regarde” Il lui tendit l’appareil afin qu’elle puisse découvrir le motif qu’il avait peint sur elle avait tant d’attentions.

Harper lui échappa quelques instants. Il vit qu’elle avait repéré un fût de bière et un sourire apparut sur ses lèves tandis qu’elle remplissait généreusement deux coupes rouges. Son attention en fut momentanément détournée lorsqu’une main étonnamment large se posa sur son épaule : “T’as quel âge?” l’interrogea un grand black à l’allure survoltée. “L’âge qu’il faut” se défendit Jamie, décidant de ne pas s’aventurer sur une pente glissante. Le grand black coula un regard entre Jamie et Harper qui revenait dans leur direction et un sourire fendit son visage débonnaire : “Amusez-vous hein ! C’est tournée gratuite ce soir” déclara-t-il en lui donnant une tape qui faillit lui démettre l’épaule. Il lui glissa deux sachets dans la main, puis s’élança dans la foule en psalmodiant les paroles du refrain et Jamie le vit aborder d’autres fêtards tout aussi enthousiastes que lui.
Sans avoir le temps d’accorder un coup d’œil à ce présent inattendu, Jamie s’empara du gobelet que lui tendait Harper et trinqua avec elle : “À maintenant !” corrigea-t-il l’air désapprobateur, avant d’avaler le contenu de son verre à vitesse grand V. Harper pouvait l’emporter sur lui à n’importe quelle course c’est vrai, mais pas celle-ci. Il termina quelques fractions de seconde avant elle et s’essuyait déjà la bouche d’un revers de main lorsqu’elle vînt à bout de son propre cul-sec. “Bravo ! T’es insortable” S’esclaffa-t-il en étouffant un rot, pointant du doigt les quelques tâches qui s’étaient formées sur son t-shirt blanc et qui à la lumière des néons, se trouvaient nettement visibles. Jamie s’aida de son propre gilet pour la débarrasser des quelques gouttes qui dévalaient encore le menton de la nouvelle fêtarde alors qu’une chanson de Beyonce commençait à tourner dans la salle. “Tu n’as jamais été à New York ?” lui demanda-t-il lorsqu’il eût terminé et se fût à nouveau délesté du vêtement.
Il l’entraîna à nouveau en direction du fût de bière où s’alignait déjà deux personnes avant de se tourner vers elle : “T’as déjà joué à Action ou Vérité, genre, sans les actions ?” lui demanda-t-il d’un air parfaitement innocent. Les personnes devant eux leur libérèrent l’accès à la boisson et il s'empressa de remplir leurs verres  de nouveau avant de l’attirer sur la droite près d’un banc et d’accorder enfin un peu d’attention au ‘cadeau’ du grand black. Il souleva les deux sachets à la lumière d’un spot et reconnu deux comprimés d’ecstasy d’une couleur bleu ciel. Sentant le regard d’Harper sur sa nuque et incertain de sa réaction, il choisit de se tourner vers elle et d’adopter une approche décontractée : “Tu en veux un ? Je crois que c’est un échantillon” lui proposa-t-il d’un ton détaché, sans la moindre pression. Bien entendu, si elle déclinait l’invitation, il n’émettrait pas de jugements, elle le savait.

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Harper E. Pritchard
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Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
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Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptySam 22 Fév - 20:21

« Pourquoi on ne dirait pas OUISTITI comme les gens normaux ? » s’avisa Harper, répondant à l’œillade malicieuse de Jamie avec une candeur qui ne lui était pas coutumière. En considérant un instant l’éclat qu’elle voyait briller dans ses yeux, elle sut qu’elle n’arriverait pas à négocier sur ce sujet et plia donc à sa requête en braillant avec lui quand il brandit son téléphone portable devant eux. Harper l’encercla par la taille, posa son menton sur son épaule. De profil, elle attendit que le flash sonne la fin du maintien honorable de son sourire, puis elle se redressa tout en ébouriffant sa frange effilée pour qu’elle encadre parfaitement son visage qui chatoyait à la lumière fluo. Elle doutait du résultat du cliché, les reflets des néons n’étant probablement pas les plus faciles à capturer. Cependant, lorsque le jeune homme lui tendit l’écran et qu’elle reconnut leurs deux trombines peinturlurées, elle eut un rire spontané, satisfaite du résultat des minutes qu’il avait passées à tracer des lignes colorées sur sa peau sans qu’elle ne s’offusque de l’étroite distance qui les séparait à cette heure de la soirée.
Harper savait que Jamie était doué, sinon elle n’aurait pas fait des pieds et des mains pour lui obtenir le mur des sœurs Preston qui donnait directement sur la vitrine de leur galerie d’art. C’était une manœuvre stratégique, même si elle ne l’avouait pas dans l’immédiat – même si elle ne l’avouerait pas tout court. Jamie ne comptait pas faire d’études supérieures d’après les rares conversations qu’ils avaient tenues sur le sujet, The Galerie était souvent visitée par des artistes venant débattre de la meilleure somme à débourser pour être exposés dans les allées classieuses de l’établissement d’Anna, Lexie et Joachim – c’était plus facile à retenir que JJ, avait-elle décrété. James méritait tout autant qu’un autre d’avoir un avenir prospère, si ce n’était plus, ne serait-ce que pour rabattre le caquet de cet idiot de Timothy. S’il s’y mettait sérieusement, il avait des chances d’être repéré. C’est ce que Lilibeth pensait en tout cas mais c’était trop délicat de sa part pour qu’elle ne consente à mettre en lumière ses véritables intentions.
Ceci étant, elle ne regrettait pas d’avoir mis son amour propre de côté le temps d’une négociation. Car si ce qui lui avait dessiné sur l’arcade sourcilière se retrouvait en grandeur nature sur un mur de l’envergure de celui qui lui appartenait désormais, ça rendrait service à la communauté – on n’avait pas vraiment l’occasion de voir d’aussi belles choses à Lima par les temps qui courraient. Aussi nota-t-elle les lettres finement tracées en dessous de sa clavicule, et avant de lui rendre son téléphone et de prendre la direction du coin opposé, elle lui pinça sensiblement le bras et du bout de ses lèvres peintes en violet éclatant, elle forma lisiblement les mots "Je t’en prie" puis se retourna en toute légèreté pour remplir de quoi s’abreuver.

Elle-même n’y croyait pas. Harper venait de dévaler un gobelet XXL de bière, alors que la seule boisson à peu près forte qu’elle buvait régulièrement c’était le lait caillé qui séjournait dans le frigo de la maisonnée et qu’elle agrémentait de chocolat en poudre pour faire passer le goût de rance. La force de persuasion de son inconscient avait plus de poids qu’elle ne voulait l’avouer et elle s’étonna du bien-être que ça lui procurait de faire des choses qu’elle n’avait pas l’habitude de faire et qui échappait totalement à sa perception. Elle se retrouvait dans le même état extatique que lors de la fête de Henry. La chaleur de la foule lui faisait du bien, les rires et la musique la transportaient dans une autre dimension, parallèle à la sienne, où les soucis d’argent et les responsabilités n’existaient pas. Elle y prenait goût, même si elle n’était pas tellement sûre d’aimer l’alcool. Simplement, ça faisait partie du jeu et ce soir, Lilibeth était prête à tout pour paraître normale. Si elle avait été seule, ça lui aurait fait peur de se sentir autant dépendante d’une impulsion aussi saine. Mais Jamie n’était pas loin, ça rendait les choses beaucoup moins effrayantes. Et tandis qu’il la débarrassait des quelques gouttes ambrées sur son menton, elle s’aperçut de nouveau à quel point il semblait éteint quand elle remettait le sujet du voyage à New York sur le tapis. Harper avait beau être dans un état second, transportée par les lumières vives et les mélodies rythmées passant sur la stéréo amplifiée, elle restait toutefois assez lucide pour remarquer qu’il y avait un os. Quoi qu’ils en disent, ils se connaissaient bien. Prenant sur elle pour ne pas faire de gaffe, Harper choisit de lui répondre à sa question en priorité avec une sincérité coutumière mais plus tranchante encore – l’adrénaline, sans doute.

« Mon père est mort quand j’avais sept ans, ma mère est devenue folle quand j’en avais dix. Quand est-ce que j’aurais eu l’occasion d’aller à New York ? » Elle leva le regard, le toisa de bas en haut par-dessous ses cils et enfin affronta ses pupilles directement. Secouant la tête, un petit sourire indéfinissable s’ébaucha sur ses lèvres phosphorescentes « Ça va, on a assez fait semblant, James. Tu sais très bien que ma mère a un souci, je le sais aussi. C’est comme ça. » Harper prit le gobelet rempli qu’il lui tendait, se débarrassa du serre-tête lumineux qui lui faisait mal derrière les oreilles et le confia à une fille en maillot de bain qu’elle croisa sur son chemin. Ça lui donnait l’opportunité de détourner le regard pour dissiper tout malaise potentiel après cet intermède criant de vérité. 
Jamie lui proposa un jeu. Harper ne se fit pas prier ; elle attrapa la perche au vol « Puisque tu m’as déjà posé une question, c’est à mon tour. » Elle s’assit sur le banc – pas de la façon habituelle, mais à califourchon. Posant son gobelet entre ses jambes, la jeune fille se mordit la lèvre inférieure en faisant semblant de réfléchir à une vérité qu’elle pourrait lui demander, alors qu’il y en avait une qui lui brûlait les lèvres depuis des jours entiers. Après une seconde à s’imprégner des notes de la chanson de Beyoncé qui débutait, elle se lança enfin « Pourquoi t’es pas plus enthousiaste à l’idée d’aller à New York ? Tout le monde est surexcité, moi y compris, et pourtant je vais rester moisir ici ! À chaque fois qu’on en parle, t’as l’air… j’sais pas, abattu, je dirais. » Bon, peut-être pas. Harper et sa façon particulière de mettre des mots sur les sentiments humains frappaient de nouveau. Quand exactement réussirait-elle à être précise dans cet exercice ?

Harper abaissa davantage la manche de son pull sur son épaule qu’elle dénuda de fait pour que les mots tracés par Jamie restent visibles et elle pencha la tête sur le côté en portant son gobelet à ses lèvres. Le jeune homme analysait le contenu de petits sachets qui avait échappé à son attention. Trop concentrée sur sa question, Lilibeth laissa ce détail filer et but une longue gorgée désaltérante. Elle sentait la ferveur de la fête retomber à cause de leur conversation, c’est à ce moment-là qu’elle remarqua ce que Jamie tenait dans les mains en réalité, et pour s’éviter de se rebiffer comme elle le faisait généralement dans ce genre de situation, elle termina son verre.
Faisant rouler les bords de son gobelet en dessous de l’ourlet de sa lèvre colorée, Harper haussa les sourcils de surprise lorsqu’il lui demanda si elle en voulait un « Hum… » commença-t-elle pleine d’indécision. Son opinion sur les drogues était impartiale, comme son opinion sur l’alcool et les fêtes. Elle embrassa les environs du regard, un tantinet confondue quant à ses contradictions. Hésitant longtemps, la blonde se réveilla brusquement puis tendant l’index vers les cachets que Jamie avait sortis de leur emballage, elle vint coller le comprimé sur son doigt et le glissa sur le bout de sa langue. Rapidement, et avant de changer d’avis, elle siffla les dernières gouttes de sa bière en basculant la tête en arrière. Les yeux ouverts, Harper regarda le plafond, les lumières se réverbérant sur la corniche et sans prévenir, elle sursauta et hurla en se dandinant sur son illustre fessier « Tu sais que J'ADORE cette chanson ? » Elle lâcha son gobelet qui roula au sol, attrapa la main de Jamie en se levant d'un bond et pouffant de rire comme jamais. Elle le tira pour qu'il se lève du banc lui aussi « Allez, amène-toi ! Tu me dois une danse, tu te souviens ? »
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyVen 28 Fév - 5:39

Jamie se mordit la lèvre supérieure avec embarras tandis qu’elle lui tournait le dos pour se diriger vers le fût de bière qu’ils avaient momentanément délaissé, et s’abstint du moindre commentaire déplacé. Ils avaient beau manqué régulièrement de tact l’un envers l’autre, Jamie avait la sensation qu’une réponse un peu trop légère, un peu trop osée, briserait un équilibre encore incertain. Il n’avait aucune envie qu’Harper se souvienne de cette soirée comme de celle où il l’aurait confronté à sa propre situation. Il l’avait suffisamment fait par le passé, ce n’était pas très joli à observer, même en rétrospective. Jamie s’était souvent demandé si Mariella avait toujours été, eh bien, comme elle était aujourd’hui. Au fil du temps, il avait compris qu’elle avait perdu l’esprit après la mort de son mari, mais jamais il n’était parvenu à resituer chronologiquement cet évènement. C’était une question qu’il s’était refusé à poser sans motif valable, que ce soit auprès d’Harper ou de ses frères.

Leurs verres à nouveau pleins, ils se déplacèrent sur le côté pour libérer l’accès au baril. “Vas-y” l’invita-t-il sans démontrer la moindre inquiétude à l’idée d’ouvrir une telle porte à Harper. C’était plutôt équitable, dans la mesure où il était conscient d’en connaître davantage à son propos qu’elle n’en connaissait au sien. Jamie s’assied normalement en face d’elle, le dos appuyé contre le mur, lui offrant son profil droit dévoré par une barbe naissante. Ses doigts s’occupèrent d’ouvrir les petits sachets d’ecstasy qu’on lui avait offert quelques instants plus tôt, tandis qu’Harper laissait libre cours à sa curiosité : “Abattu ? C’est le mot que t’as décidé d’utiliser ?” Se moqua-t-il, les sourcils inégalement arqués, comme si ça avait été la chose la plus insensée qui soit. C’était une habitude brevetée Ainsworth que de détourner un malaise potentiel en traitant le propos avec légèreté et/ou raillerie/sarcasme. La vérité, c’est qu’il n’était pas abattu par le souvenir qu’il conservait de la Grosse Pomme. Cependant, il n’attendait plus grand-chose de cette ville lumière, contrairement à ses camarades de classe. Jamie était intimement convaincu que le bonheur, c’était de vivre auprès de personnes qu’on apprécie sincèrement. C’est pourquoi il se sentait aussi bien à Lima, et pourquoi il avait tant déprécié New York. Jamie poussa un soupir entre ses dents, sachant qu’il lui devait une réponse moins ringarde mais plus honnête que la précédente, balança sa tête d’une épaule vers une autre avant de couler un regard qui sourit dans sa direction : “J’ai vécu là-bas pendant quelques temps. C’était pas très cool” lui avoua-t-il finalement avec une grimace communicative. “J’avais pas envie d’y emménager à la base. On habitait à Albuquerque. Mais euh mes parents m’ont toujours traîné derrière eux sans me demander mon avis” L’affection qu’il pouvait éprouver envers la ville New Mexicaine était nettement perceptible dans son intonation. C’était là qu’il avait rencontré Addison, qu’il avait monté son premier cheval, qu’ils avaient campé à la belle étoile … Ils s’étaient si bien trouvés que lorsqu’il avait fallu mettre les voiles sans avoir l’occasion de dire au revoir, ça avait été épouvantable.
Il lui donna un coup de coude espiègle, se composant un sourire avant de se pencher en avant pour récupérer son verre qu’il avait calé entre ses chaussures pour ne pas le renverser maladroitement. Il en but une longue gorgée rafraîchissante avant de se laisser de nouveau aller contre le mur blanc, l’air réjoui. Il était content d’avoir initié cette petite partie d’échange de vérités, si ça lui permettait de nouer un peu plus avec Harper.

“T’es pas obligée hein. Si t’en veux pas, je range ça dans ma poche et on en parle plus” jugea-t-il important de préciser devant sa longue, très longue hésitation. Il inclina la tête sur le côté avec patience. Finalement, et en guise de réponse, Harper glissa un doigt à l’intérieur du sachet de plastique qu’il tenait devant lui, en retira un comprimé coloré qu’elle s’empressa de glisser sous sa langue et d’avaler sous le regard immobile de Jamie. Il se rendit compte qu’il s’était attendu à devoir procéder comme précédemment dit. À adopter l’alternative sécurisée. Encore une fois, elle le prenait au dépourvu à se comporter comme elle ne le ferait certainement pas d’ordinaire. Ce n’était pas pour lui déplaire, cela dit et il eut tôt fait de baisser les yeux sur son propre sachet pour échapper à une remarque cinglante de la part de la jeune femme.
Jamie goba son propre comprimé avant de terminer son verre fissa. Il avala sa dernière gorgée de travers lorsqu’elle hurla soudainement en s’agitant énergiquement sur son siège. Il étouffa une toux ponctuelle en se frappant doucement la poitrine, les larmes aux yeux : “Oh mon dieu … Tu écoutes de la bonne musique ?” s’étrangla-t-il, railleur, en tâchant de se remettre de ce petit intermède. Il se laissa entraîner vers la piste de danse et attrapa le bout de son t-shirt pour ne pas la perdre dans la masse : “T’as la mémoire sélective” ajouta-t-il en se rapprochant de son oreille pour qu’elle puisse l’entendre clairement dans la foule de danseurs.
S’emparant finalement de sa main, il l’arrêta lorsqu’il estima qu’ils s’étaient suffisamment enfoncés dans la foule. Il la fit pivoter vers lui et glissa ses mains à elle autour de son propre cou, comme elle l’avait fait quelques semaines plus tôt à la soirée d’Halloween. “Si tu me dis quelque chose que je ne sais pas déjà sur toi, je t’avoue un truc que tu ne soupçonnerais JAMAIS sur moi” la défia-t-il en approchant sa joue de la sienne pour lui parler dans l’oreille. La proposition était nettement plus difficile pour elle, mais il savait qu’elle ne se dérobait jamais à un bon challenge.

20 minutes. C’est le temps qui s’écoula avant que les effets du comprimé se fassent clairement ressentir. Jamie contemplait l’intensité des couleurs, éprouvait la sonorité des sons et sentait le grain de peau d’Harper sous ses doigts, comme jamais. Ils sautaient sur place, sans vraiment respecter la cadence et puis quelle importance après tout.
Jamie éclata de rire sans véritable raison et se surprit à penser qu’il était triste d’avoir besoin d’une bonne blague pour ressentir un pareil bien-être. Les blagues vaseuses, c’était cool aussi. “Tu sais quoi ? C’est un schtroumf qui court, il tombe et BAM il se fait un bleu !” raconta-t-il en se mordant les lèvres pour contenir son hilarité. Il arrêta de bouger lorsque le DJ profita du changement de chansons pour faire une annonce qu’il n’écouta pas. “Tu viens ?”
Jamie l’entraîna à l’extérieur de cette salle, à l’aveuglette. Ils se retrouvèrent subitement dans les couloirs, à rencontrer les murs et se soutenir pour ne pas tomber bêtement par-terre. Ils trouvèrent bientôt le chemin de la piscine universitaire, sensiblement plus calme que la salle qu’ils avaient quittés. Un sourire d’enfant se dessina sur les lèvres de Jamie qui donna une tape sur l’épaule d’Harper : “Chiche?”





Dernière édition par Jamie Ainsworth le Lun 24 Mar - 18:12, édité 1 fois
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
Statut : En couple avec Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptySam 1 Mar - 21:23

Harper ne posait jamais de questions à Jamie. Du moins quand les rayons du soleil étaient assez vifs pour qu’elle discerne clairement les nuances de jaunes de sa chambre. Bizarrement, ça lui paraissait plus approprié d’assouvir sa curiosité une fois seulement que sa tête avait trouvé le moelleux de son oreiller, comme si l’opacité de la nuit et la quiétude avant sommeil lui offraient une carapace assez solide pour endosser les lourds secrets du garçon. Jusqu’à présent, ses élans d’intérêts pour la vie secrète de James Ainsworth avaient fini en séances nocturnes de Knock Knock Jokes. Harper avait donc officiellement compris qu’il s’agissait d’un sujet épineux qu’ils ne pouvaient entamer sans que ça ne fasse naître un besoin vital chez chacun d’eux d’abuser d’une pudeur qui ne leur ressemblait pas. Et ma foi, bien que la blonde ait pris la mauvaise habitude de pointer du doigt la moindre tare de Jamie, elle parvenait pourtant assez bien à respecter la promesse très sérieuse qu’elle s’était faite ; ne pas insister ni creuser du côté des raisons nébuleuses qui l’avaient amenée dans le coin. Ça lui appartenait. Il passerait à table quand il en aurait envie ou pas, qu’est-ce que ça pouvait faire en vérité ? Ce n’était pas comme si elle prévoyait après coup de revoir son jugement le concernant. Ce soir, cependant, Jamie avait (enfin) apporté une vraie réponse à une question de Lilibeth. Il avait mentionné ses parents, ce qu’elle considéra, avec un engouement secret, comme une avancée assez nette dans leur amitié. Elle réprima un sourire néanmoins, consciente que s’en réjouir maintenant serait mal venu.
Que les règles imposées par cette partie improvisée soient la cause de la réponse sincère de Jamie ne la dérangeait pas. Plus tard si elle y repensait, cette réponse ferait naître chez Lilibeth de la frustration tant elle avait l’impression qu’il venait de lui souffler la recette secrète du Coca-Cola alors qu’il avait à peine énoncé la liste des ingrédients sur l’étiquette, mais ça lui suffisait sur le moment. Et après l’avoir écouté aussi attentivement que son état de surexcitation le lui permettait, elle préféra ne pas relancer le jeu. Se mordant distraitement la lèvre, Harper lui glissa alors un regard prudent et tandis qu’il lui donnait un petit coup de coude, elle ne put s’empêcher de lui frôler négligemment le bas du visage avec ses doigts dans une sorte de gifle au ralenti, tentant de lui apporter un réconfort maladroit sans pour autant tomber dans un excès de bons sentiments qui, rien qu’en y pensant, lui donnait envie de s’enfoncer les doigts au fond de la gorge.

Durant le trajet les menant jusqu’à la piste, Harper essaya de relativiser son geste face à la proposition de Jamie. Elle sentit le bas de son pull s’étirer au-dessus de son nombril, le souffle du jeune homme venir perturber les cent choses qui lui passaient par la tête au moment où les faits s’y inscrivirent en lettres fluorescentes. Son esprit était brouillé par la ferveur aux alentours, par la musique qui martelait sans lui laisser le temps de s’en imprégner. Harper avait accepté de glisser dans sa bouche un comprimé dont elle ignorait tout ; sa provenance, ses effets, son nom. Elle se savait impulsive, mais pas sotte. Se racontant des histoires, Lilibeth se dit qu’elle avait simplement voulu jouer le jeu comme Jamie l’avait fait et ne pas instaurer un blanc malsain entre eux. Qu’elle avait bu, que ce n’était pas si grave… Toutefois, elle ne réussissait même pas avaler ses propres couleuvres, car le goût de l’alcool emplissait sa bouche.
Elle irait sans problèmes chercher des noises à un homme de cinq fois sa carrure mais prendre de la drogue faisait partie des choses qu’elle refusait fissa. Sauf quand elle était triste, que la situation échappait totalement à son contrôle, comme lors de la fête de Barry, comme lorsqu’elle était rentrée chez elle l’après-midi même. Gratifiant les invités d’œillades inquiètes pendant qu’ils s’enfonçaient dans la foule de plus en plus compacte, Harper s’apprêta à pivoter pour faire le point avec Jamie sur ce qu’il se passerait exactement ces prochaines secondes. Le cachet qu’elle venait de gober ne tarderait sûrement pas à faire son effet. Elle se composa une expression neutre pour cacher aux yeux du jeune homme la réelle angoisse qui faisait s’activer son rythme cardiaque et perler sa lèvre supérieure.

Brutalement, Harper vrilla de sa trajectoire « QUOI ? » Jamie l’immobilisa. Se redressant, elle le laissa la guider, ne se dérobant pas à son contrôle lorsqu’il passa ses propres mains autour de son cou. Au contraire, elle se rapprocha de lui, plaqua sa poitrine contre la sienne pour mieux saisir ses paroles et raffermit sa prise au cas-où – sa première expérience sous médicaments lui laissait un souvenir difficile « Tu sais déjà tout sur moi ! » lui répondit-elle dans un rire nerveux. Elle décolla sa joue de la sienne, fronça les sourcils pour étudier les traits de son visage dans la pénombre. Ça lui demanda une seconde pour qu’elle se gratifie d’une gifle mentale et qu’elle consente à laisser les choses se dérouler aussi naturellement que la façon qu’il avait eu de lui faire retrouver le chemin de sa nuque, même si elle avait peur. Il n’y avait pas de raison, se rassura-t-elle.
Harper commença « Pas de jugement ? » Elle prit une courte inspiration « J’adore High School Musical. J’ai le… » Elle secoua la tête en rectifiant promptement « J’avais ! le béguin pour Zac Efron. Je l’ai même vu à une séance de dédicaces au centre commercial de Cleveland quand j’avais à peine cinq ans, je me suis presque fais pipi dessus. Mais c’était parce qu’on avait fait de la route, et que mon père n’était pas du genre à faire des pauses sur le bord de la route, tu vois ! Je me fais pas pipi dessus d’habitude ! »

*


Cette poignante révélation fut à peu près la seule chose sensée que Harper se souvenait d’avoir dit à l’instant où elle dépassa l’entrée d’un bâtiment à l’allure banale qui se révélait être la piscine universitaire. La lueur bleue d’une eau sans vagues lui fit plisser les paupières tellement puissamment qu’elle finit par les fermer complètement et par laisser sa tête basculer en arrière pour faire un tour sur elle-même. Elle était aussi légère qu’une plume, si ce n’était davantage, et elle avait envie de chanter ! Mais aucune parole ne réussissait à s’infiltrer dans le fil de ses pensées. Harper écarta les bras, ses cheveux humides de sueur fouettant l’air et opérant plusieurs pirouettes, elle éclata d’un rire si aigu qu’il se répercuta en écho contre les nombreuses baies vitrées protégeant l’étendue d’eau. Comment était-elle arrivée ici ? Lilibeth n’encombra pas son cerveau de cette stupide question. En revanche, quand Jamie lui donna une tape sur l’épaule et qu’il la mit au défi, elle s’accorda un temps de réflexion, puis elle s’arrêta progressivement de tournoyer en titubant une fois à droite, une fois à gauche. Avant même de retrouver un bon équilibre, elle se plaça en face de lui. Là, elle se hissa sur le bout de ses chaussures et approcha dangereusement son visage du sien pour que ses yeux grands ouverts viennent presque toucher ceux de son interlocuteur. Elle s’amusa de ses cils qui lui chatouillaient la joue, gloussant comme une mijaurée, mais ne se laissa pas déconcentrer plus longtemps. Harper ravala immédiatement son sourire idiot, et la mine redevenant étrangement suspicieuse, elle détourna très brièvement ses pupilles dilatées sur la surface de l’eau d’un bleu vraiment magnifique.

« C’est comme si Dieu il avait mis toute l’eau de la piscine dans tes yeux, Jamie ! » Elle se recula, la bouche entrouverte d’hébétude « Ça veut dire que si on plonge dans la piscine, on plongera aussi dans tes yeux ! Et tu sais, j’ai pas envie de me baigner dedans si ça te fais mal. Tu crois que ça va te faire mal ? » En même temps, elle glissa sur ses semelles qui crissèrent sous sa manœuvre et engloba l’annexe du regard. Elle était morte de chaud, son corps entier était moite et l’air exerçait une pression si brusque et douloureuse sur sa peau peinturlurée par endroits qu’elle n’aurait pas refusé de prendre un bon bain tiède pour se débarrasser de cette sensation d’avoir tous ses sens décuplés. C’était grisant d’une certaine manière, car elle ne s’était jamais aussi consciente de tout de sa jeune vie – consciente du son de la chaufferie de la piscine, du ruissellement paisible de l’eau, de la couleur des yeux de Jamie qu’elle pensait verts, d’ordinaire. Aussi, ce dernier ne pouvait même pas lui parler en face à face sans qu’elle ne frissonne au simple contact de sa respiration qui lui apparaissait aussi brûlante que de la vapeur.
Qu’importe. Réagissant à une impulsion soudaine, Harper dénoua le bas de son pull « On va juste essayer. » Un peu coupable de préférer son bien-être à celui du garçon, elle évita de le regarder et retira son haut. Elle déboutonna son jean, se déchaussa dans la foulée et balaya son visage de ses cheveux qu’elle plaça en arrière avec sa main gauche. Une fois en sous-vêtements, Harper posa une main sur l’épaule de Jamie et se pencha sur lui pour lui murmurer doucement « Si ça te fais mal, on lâchera l’affaire, d’accord ? » Harper accompagna ses dires par un furtif signe de tête affirmatif et lui déposa un baiser bruyant et coloré sur la joue, comme pour se déculpabiliser du fait qu’elle allait très prochainement rendre le jeune homme aveugle. Et sans plus de cérémonie, elle s’élança jusqu’au bord de la piscine dans laquelle elle sauta. Harper venait de faire la plus belle bombe de toute sa vie, et peut-être qu’elle ne s’en souviendrait même pas ; life is a bitch.
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
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Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
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Statut : En couple avec Harper Pritchard.
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyMar 4 Mar - 21:47

Jamie s’arrêta au milieu de la piste de danse, et se rapprocha sensiblement d’Harper. Lorsqu’elle noua ses mains derrière sa nuque, il fit de même au creux de ses reins. Ils étaient proches désormais, et leurs visages fluorescents n’étaient séparés que d’une poignée de centimètres dérisoires. Pourtant, aucun ne sembla s’en offusquer outre mesure. Après avoir passé autant de temps à évoluer dans l’intimité de l’autre, à s’assoupir sur l’oreiller d’à côté, pour ensuite s’éveiller dans un méli-mélo de bras et de jambes, une telle proximité savait se tolérer en définitive. Dans ses pupilles, Jamie pouvait discerner quelque chose qu’il ne comprenait pas entièrement. Une retenue, une incertitude, le dernier lien qui l’unissait à ses principes. Le moment où Harper avait avalé son comprimé comme s’il s’agissait d’un Smarties lui revint en mémoire, et un doute s’empara brièvement de lui tandis que la frontière entre ce qui est bien et ce qui est mal se présentait à lui soudainement brouillée, confuse, peu fiable. Était-il présomptueux au point de croire qu’il lui suffisait de tenir ses côtés pour que les choses se passent bien ? Lui, qui avait consommé la même chose qu’elle sans se soucier de savoir si le comprimé en question était sûr ou non. C’était une chose que de s’exposer à des effets indésirables lorsqu’il était seul; c’en était une autre d’inciter Harper à les expérimenter avec lui. Il ne se souvenait que trop bien de l’état dans lequel elle s’était retrouvée après l’anniversaire d’Henry. Mais Harper n’était pas dans le même état d’esprit ce soir, s’apaisa-t-il en lui adressant un mince sourire à travers le kaléidoscope de lumières colorées qui les englobaient par intermittence. Il se serra un peu plus contre elle en suivant le rythme de la musique, comme si ce simple contact avait suffi à doucher ses inquiétudes. Contact qui, effectivement, suffi.
Jamie écarta son oreille, reculant le visage de quelques centimètres pour mieux la considérer. “High School Mu—“. Ses lèvres dessinèrent le début d’un sourire moqueur avant qu’il n’ait pu terminé sa phrase. Harper Pritchard avait un jour dansé dans son salon sur We’re All In This Together, l’image n’avait pas de prix. Il dut momentanément fermer ses paupières, se mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater immédiatement de rire : “Aie, aie ! Promis, je ne te juge pas” Lâcha-t-il en dissimulant malgré tout son visage dans le creux de son épaule. “Ok, ok. Mon tour” Indiqua-t-il en recouvrant difficilement son sérieux. Ses yeux se levèrent, tandis qu’il cherchait une anecdote embarrassante à partager avec elle. Dans la mesure où il s’embarrassait à la moindre occasion, la tâche était rude. “Okay, alors attend. Tu ris pas hein ? Quand j’étais petit je voulais être américain; du coup j’ai dis à toute mon école que je l’étais et la directrice a du appelé mes parents pour être sûre que j'étais bien anglais”

+++


“ARGGGGGGGGGGGHHHH” S’écria-t-il dans un cri à fendre l’âme, lorsqu’elle refit surface. Comme s’il avait reçu du shampooing dans les yeux, Jamie se plaqua vivement les mains sur le visage. “Je crois que … Je suis aveugle !” prétendit-il en s’approchant précautionneusement du bord de la piscine. “Qu’est-ce que j’vais devenir ? J’ai pas d’assurance piscine oculaire moi !” dramatisa-t-il, le visage tordu d’une douleur fictive. Brièvement, il fut tenté de soulever une paupière et de couler une œillade en direction d’Harper, histoire de savoir où elle en était. Il combattit péniblement cette tentation, et se déchaussa à tâtons de ses boots en cuir, avant de se défaire de ses bretelles en roulant des épaules. La chaleur était rapidement devenue étouffante dans la salle précédente, et sa peau était désormais couverte d’une incommodante pellicule de sueurs. Il avait conscience d’être particulièrement sensible à ce qui l’entourait. C’était l’un des effets les plus enivrants de l’ecstasy, selon lui. Cette impression d’hypersensibilité lui plaisait pour tant de raisons ! C’était tout l’inverse de son traitement, celui qui bridait son hyperactivité. Là où l’E le laissait pleinement conscient et réactif, le ritalin l’assommait en milieu de journée et l’étourdissait sur le chemin de la Pension.
Bientôt, Jamie se retrouva dans son plus simple appareil, couvert d’un sous-vêtement orné de la marque de Batman, dernier rempart à sa pudeur. Les reflets de l’eau caressèrent sa peau blanche tandis qu’il s’accroupissait près du bassin pour en effleurer la surface du bout des doigts. “T’es où ?” lança-t-il en jouant le jeu jusqu’au bout, tendant l’oreille dans l’espoir de capter un son trahissant sa position. Cette fois-ci néanmoins, il ne résista pas à l’envie d’ouvrir un œil d’un bleu translucide. Œil qui croisa presque aussitôt le regard d’Harper, trahissant la comédie qu’il menait depuis quelques minutes. Il s’empressa de le refermer, mais c’était trop tard. Jamie pouffa de rire.

Sans plus attendre, Jamie se laissa glisser dans le bassin en expulsant l’air de ses poumons. Ses fesses touchèrent le fond de la piscine, où il s’attarda quelques instants, comme il avait toujours aimé le faire. Ses cheveux se dressèrent légèrement au-dessus de son crâne, soumis aux lois d’une étrange gravité, et il savoura le sentiment de bien-être qui se coulait en lui par vagues successives. Il avait intimement conscience de l’eau contre sa peau, de sa pression et de sa température. Les sons ne lui parvenaient plus distinctement, et en ouvrant les yeux, Jamie put constater que la vie sous l’eau paraissait bien plus claire, plus limpide et plus calme qu’elle ne l’était là-haut. Il redressa le menton pour apercevoir la silhouette athlétique d’Harper. Lorsque ses poumons commencèrent à crier grâce, il donna une poussée contre le carrelage d’un blanc immaculé et se propulsa vers le haut. Perçant la surface, Jamie s’accorda une très longue inspiration—une inspiration des plus délicieuses qu’il eut l’occasion de prendre en dix-neuf ans d’existence. Se passant la main sur le visage, il chercha Harper du regard et la découvrit un peu plus loin. Jamie se fendit d’un sourire éclatant et se laissa aller au plaisir de quelques brasses, vers le grand-bassin. “AAAAAAAAAAH ! J’ai plus pieds !” S’exclama-t-il, un bruit de glouglous ponctuant sa phrase tandis qu’il pliait légèrement les genoux pour se laisser couler.

Ce n’est que lorsqu’Harper se retrouva à portée de main qu’il se redressa de toute sa hauteur pour l’attirer contre lui. “Got’cha” lâcha-t-il, dans un accent britannique plutôt correct, un sourire mutin sur les lèvres. Avant qu’elle n’ait pu émettre la moindre protestation, Jamie lui pinça généreusement le nez et la souleva sans difficulté pour l’immerger dans un grand SPLASH retentissant.  Il éclata à nouveau de rire, dans un cortège de bulles, avant de glisser ses bras autour des cuisses d’Harper pour la soulever, ses mains posées sur ses épaules pour se garantir un meilleur équillibre qui menaçait de les faire replonger tous les deux. Il releva le visage vers elle, et plissa légèrement les paupières pour éviter l’eau qui s’écoulait de ses cheveux blonds.


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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyJeu 6 Mar - 19:23

Après son saut, Harper ne resta pas longtemps sous l’eau tiède. C’est accompagné par les cris déchirants de James qu’elle émergea, et tandis que la tranquillité du bassin était perturbée par ses mouvements brusques et désordonnés pour rejoindre le bord, elle s’affola de la démonstration convaincante de la douleur qu’il semblait ressentir. Elle fit s’accélérer le rythme de son cœur à une vitesse inattendue, presque désagréable tant elle était cadencée. Dans une courte et bruyante inspiration, Harper posa d’effroi ses deux mains sur sa bouche « Jamie ! Pardon, pardon, pardon ! » pépia-t-elle, ses jambes cessant de la faire avancer pour la garder à distance. L’odeur du chlore ne tarda pas à s’insinuer dans ses narines. Forte et chimique, elle lui procura une sensation étrange, un déjà-vu, qui au lieu de la combler de bonheur, lui tordit tristement l’estomac. Le souvenir des samedis après-midi passés à la piscine municipale de Lima se joua dans sa tête. C’était clair, comme l’eau dans laquelle elle avait sauté, comme la couleur des yeux de Jamie. Et avant de pouvoir fermer les siens pour ne pas être confrontée à ces images d’une pénible nostalgie, la silhouette d’un homme qui en imposait, sûr de lui et entraîné, apparut dans son champ de vision mental. Elle parvenait à se rappeler à la virgule près des blagues qu’il lui faisait pour l’effrayer quand elle le perdait de vue, des moments de vraie complicité qu’ils avaient partagés avant que sa vie à lui ne se termine brutalement et que celle de Harper ne change pour toujours.
Son père. Lilibeth n’avait pas envie de s’attarder sur son souvenir maintenant. D’habitude, elle n’y pensait pas, c’était le genre de souvenirs qu’elle préférait occulter pour mieux avancer. Ils restaient gravés quelque part en elle sans qu’elle ne sache véritablement où les trouver, sans doute dans la partie de son cœur qui lui servait de grand débarras, cette caverne aux trésors qui renfermaient des centaines de faits et de souvenirs trop douloureux pour qu’elle consente à les consulter. Harper ne savait pas pourquoi l’effet du comprimé faisait resurgir quantité de ces tableaux heureux. Probablement parce qu’elle avait l’impression d’être heureuse aussi en cet instant, qu’elle profitait d’une vie qui lui était interdite par les responsabilités dont elle s’était surchargée à la seconde à peine où sa mère avait commencé à perdre de vue la réalité.  Elle aurait voulu ne pas y penser, aussi Harper n’avait plus le contrôle d’elle-même, de ses songes et même de ses mouvements. C’est pourquoi elle détestait autant les drogues. Car elles anesthésiaient même le self-control.
Sonnée, Lilibeth baissa la main gauche et crispa si fort son poing droit contre ses lèvres pleines qu’elle sentit ses dents faire barrage par-dessous sa peau ruisselante d’eau. Prise par l’angoisse, elle fut incapable de faire le moindre geste, ses yeux se braquant tout juste sur le visage du jeune homme qui ne tarda pas à rouvrir un œil et à pouffer de rire. Avec tout le mal du monde, elle se donna trois secondes pour sortir de l’état de semi-conscience dans lequel elle s’était retirée, et quand l’image de son père se brouilla dans sa tête et qu’elle croisa nettement l’éclat railleur dans l’œil transparent de Jamie, elle se ranima « Gros con ! » lança-t-elle brusquement. Tapant sur la surface de l’eau dans une manifestation ridicule de sa rage, Harper exécuta un tour sur elle-même pour s’éloigner à grandes brassées.

Lilibeth détestait les montagnes russes. Elle n’aimait pas le vent qui lui fouettait le visage sous l’accélération du train, les cris des autres imprudents. Même si elle pouvait trouver du réconfort auprès de la poussée d’adrénaline que ce voyage procurait à chacun, elle ne réussissait jamais à totalement lâcher prise pour profiter du panorama que lui exposait la montée des wagons au plus haut sommet. L’état dans lequel elle se trouvait maintenant était semblable en tout point aux montagnes russes. Plus tôt, l’insouciance dont elle avait fait preuve s’était révélée rafraîchissante et curative, mais désormais, elle se cachait derrière de la fausse vexation pour s’enfoncer dans une réflexion absurde et pesante. Harper progressa dans les eaux paisibles de la piscine pour se détourner de la vague de songes qui lui donnait la migraine, puis elle s’arrêta devant le premier bord qui se présentait à elle et s’y appuya, la voix de Jamie résonnant dans un écho amplifié. Les mains plaquées contre le carrelage, elle baissa le menton pour le poser dessus et fixa le paysage à travers la baie vitrée sans vraiment le voir, l’esprit passant d’un endroit à un autre – de Lima à New York. La contemplation du parc désert la fit se tapir dans le silence. Elle ne savait même pas quelle heure il pouvait bien être et au fond, elle s’en fichait.
« Attends ! » Harper se sentit enserrée par les bras de Jamie et elle replia les jambes pour se laisser transporter plus facilement, le dos tout contre son torse. Un sourire inconscient se dessina sur son visage pendant qu’elle se retourna pour tenter d’entraver ses mouvements précis. Fail. Ses consommations avaient annihilé son talent pour la bataille à en juger par le combat médiocre qu’elle opérait. Il lui pinça le nez avant qu’elle n’ait pu prendre une inspiration suffisante et manqua d’air au moment où sa tête perça le mur bleu sous lequel il l’ensevelit. Tentant de tendre un bras pour rejoindre la surface, les doigts de Harper rencontrèrent le visage de James dans leur sillage ; elle les lui enfonça dans les yeux, agrippa son nez, griffa sa lèvre inférieure sans le vouloir en se débattant comme seule une Harper pouvait le faire. Il la souleva à temps, et se retrouvant légèrement en hauteur, les mains sur les épaules du garçon, la blonde se mit à tousser bruyamment « Jamie, je manque d’air ! » S’équilibrant de nouveau en saisissant plus fort ses épaules, Harper se rapprocha de lui pour poser son front contre son épaule gauche qu’elle lâcha de ce fait et pendant qu’il la faisait glisser pour qu’elle retrouve pied, elle continua à tousser, la respiration profonde, son nez frôlant la peau du jeune homme sans s’en sentir embarrassée.

Harper emmagasina de l’air dans ses poumons – air qu’elle recracha aussitôt en disant, à bout de souffle « J’ai pas envie que tu partes à New York. » Elle repoussa avec ses mains ses longs cheveux gorgés d’eau tout en se redressant pour que leurs visages soient face à face puis elle posa horizontalement, avec une douceur imparfaite, les doigts de sa main gauche sur la bouche de Jamie comme pour l’empêcher de parler. Sauf qu’elle-même n’ajouta rien, pas un seul mot, elle se contenta de le regarder droit dans les yeux, stupéfiée. Rien ne pouvait présager ce qu’elle s’apprêtait à faire, et toute impulsive qu’elle était d’ordinaire, elle mit un temps certain avant d’agir. Elle se demandait si elle, Harper, en avait vraiment envie ou pas. Manifestement oui, sinon l’idée ne lui aurait pas effleuré l’esprit mais toute logique ne faisait pas partie de ses aptitudes en cet instant, et comme tous les souvenirs qui la rongeaient, elle occulta les vraies raisons de l’attitude soudaine qu’elle adoptait, préférant la mettre sur le dos de la drogue ou de l’alcool ou de la réaction du chlore sur son organisme, plutôt que d’avouer que les cinq prochains jours seront trop durs sans Jamie et qu’elle ne voulait pas qu’il la laisse toute seule.
Quand elle approcha sa bouche de sa propre main, que ses doigts se baissèrent un à un pour dégager la voie et ne plus laisser qu’un espace infime entre ses lèvres et celles de Jamie, elle sut qu’elle ne pourrait plus faire marche arrière de toute façon. Le souffle suspendu, son cœur accomplit un changement de rythme partiel ; calme, Harper n’avait même pas peur. Son pouce effleura brièvement le menton mal rasé de Jamie pendant qu’elle approchait davantage son visage du sien, et sans plus aucune incertitude, elle vint imprimer un baiser sur sa bouche. Furtif, pour lui laisser le temps de se dérober, mais rien ne lui indiquait que c’était dans ses intentions et de fait, Harper confirma les siennes en calant l’un de ses genoux entre ceux de Jamie pour se grandir un peu. Son corps collé contre le sien, elle immobilisa leur étreinte, et cette fois, ses lèvres se firent beaucoup plus audacieuses.
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyJeu 27 Mar - 18:41

Jamie ne l’avait pas entendue. Ils s’étaient abruptement enfoncés dans l’eau, et les mains d’Harper s’étaient précipitées sur son visage. Il n’avait pas immédiatement compris d’où lui venait ce soudain excès d’agressivité—ne s’étaient-ils pas amusés jusqu’à présent ? Alors, il avait cherché à s’y soustraire en raffermissant instinctivement sa prise autour d’elle; le réflexe le plus stupide du monde. Ce n’est qu’après quelques secondes de lutte incessante qu’il comprit que si Harper se battait avec tant de véhémence, c’est parce qu’il l’empêchait de respirer. Jamie enlaça ses cuisses—grimaça lorsqu’il sentit un ongle d’Harper s’enfoncer dans, et se retourner contre, son menton—et la hissa vigoureusement vers le haut. Il tituba quelques instants à la recherche de ses appuis, crachotant l’eau qu’il avait avalé dans l’intervalle : “Tu vas bien” croassa-t-il pour toute réponse. Il redressa toutefois le menton pour s’en assurer, haletant. Elle aussi toussait—bien plus fort que lui d’ailleurs—mais elle irait bien. Soulagé, il ferma momentanément les paupières et appuya son front contre le ventre d’Harper, attendant que son souffle lui revienne et ignorant la douleur qui l’élançait derrière les yeux. Sans un mot, Jamie la laissa se couler doucement contre lui pour recouvrir son équilibre; mais à aucun moment il ne rompit le contact. C’était comme lorsqu’elle se retrouvait nichée contre lui la nuit, ou quand il se réveillait la tête calée près de son épaule sans qu’aucun n’ait prémédité la chose. Il aurait été incapable de l’expliquer à quelqu’un d’autre, mais il sentait qu’ils avaient besoin de ne pas se lâcher parfois. Un calme allègre se déversa sur lui, comme une vague qui emporte tout. Ç’aurait été plus déroutant s’il n’avait pas été dans une ambiance aussi silencieuse, ou presque. On pouvait encore entendre les basses de la sono qui se répercutaient en échos sourds contre les murs; c’était pas incommodant. Au contraire, ça l’aidait à se rappeler qu’ils n’étaient pas seuls, qu’importe l’île sur laquelle ils semblaient s’être réfugiés.
Il frissonna légèrement lorsque son nez frôla la ligne de son cou, avant de se réfugier dans le creux de son épaule où elle étouffa une énième quinte de toux. Jamie la tint ainsi contre lui, cédant suffisamment d’espace pour qu’elle puisse se détacher lorsqu’elle le souhaiterait—elle ne le fît pas. Il cala sa tête contre la sienne, et pendant quelques secondes ils demeurèrent complètement immobiles. Il l’écouta se remettre de ses émotions, récupérer sa respiration et sourit lorsque celle-ci redevînt régulière. Il accorda une attention distraite à l’eau qui se mouvait autour d’eux, s’apaisait autour d’eux, s’habituait à leur présence. C’était curieux, mais il aimait y penser comme à une entité indépendante parfois. Un souffle inaudible, court, s’échappa de ses lèvres et ses muscles se détendirent un à un.

Jamie sentit un tremblement les parcourir; l’esprit à la fois trop vif et trop lent, il mit plusieurs secondes à comprendre qu’il ne provenait pas d’Harper comme il l’avait premièrement cru, mais de lui. Tandis qu’elle rejetait en arrière ses longs cheveux blonds, il fléchit légèrement les genoux pour s’immerger davantage, en quête de chaleur. Il resserra doucement son étreinte autour d’elle pour l’inciter à suivre son mouvement, et bientôt seuls leurs mentons dépassèrent de la surface de l’eau. Il l’entendit prendre une profonde inspiration, et se recula de quelques centimètres pour pouvoir la regarder directement dans les yeux. Il battit plusieurs fois des paupières, les lèvres entrouvertes, et inclina la tête sur le côté avant d’avouer à son tour : “J’aimerais que tu puisses ve—“ Ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’elle le bâillonna d’une main sûre, avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase. Trop perplexe pour s’offusquer, il loucha légèrement sur cette main importune qui barrait l’expression des sentiments confus, nuancés, informulables, qu’il éprouvait à l’idée de passer une semaine entière à l’écart. Il n’aimait pas qu’elle se retrouve seule; que Violet la mène à se sentir aussi isolée dans sa propre maison; qu’ils puissent sérieusement se manquer au cours des prochains jours; qu’il ne s’en soit pas rendu compte plus tôt. C’était peut-être mieux qu’elle l’ait interrompu, finalement. Parce qu’en y réfléchissant davantage, il n’était pas certain de ce qu’il cherchait à lui dire.

Jamie discerna une modification infime dans l’atmosphère. Aussi sûrement qu’un changement de cap, ou une chute de températures. Il dévisagea Harper avec une nouvelle intensité, dans l’attente de ce qui risquait de se produire. Se montait-il seulement la tête ? Ignorant la réponse à cette question, Jamie demeura parfaitement immobile—paralysé même, par son incertitude. Dans les pupilles d’Harper cette fois-ci, il contempla un débat personnel. Comme si elle avait commencé à dresser une liste de pour et de contre. L’idée était si grotesque qu’elle imprima un sourire sur ses lèvres encore écrasées par la main d’Harper. Inconsciemment, il retint son souffle dans sa poitrine. Une seconde, deux secondes. Ses pupilles se détachèrent des siennes, et s’attardèrent finalement sur le dessin de ses lèvres pleines. S’armant d’un peu de patience, il s’imagina entrain de repousser sa main pour l’attirer aux siennes. L’idée était plutôt séduisante à ce stade. Et peut-être en attendait-elle autant de sa part. Avant qu’il n’ait eu le temps de développer cette théorie, elle commença à retirer ses doigts un à un. Il approcha doucement son visage du sien, et leurs lèvres se trouvèrent, d’abord hésitantes. C’était plus doux qu’il ne l’aurait imaginé. Un peu bizarre aussi. Sans doute parce qu’il ne pouvait s’empêcher de penser que, de toutes les filles qu’il connaissait, il ne s’était pas attendu à ce que ce soit Harper qui amorce un échange comme celui-ci. Il était très loin de s’en plaindre ceci dit. “Harper” souffla-t-il sans trop savoir pourquoi. Lorsqu’elle se grandit contre lui, il lui renvoya un sourire qui éclairait son visage tout entier. Coulant un bras autour de sa taille, tandis que sa main gauche se glissait vers sa nuque, il se hissa sur la pointe de ses pieds en cherchant à atteindre ses lèvres, hors de portée. Il l’embrassa dans le cou, et retrouva ses lèvres—plus audacieuses qu’elles ne l’étaient quelques instants plus tôt—pour aboutir à quelque chose de plus intense.
Lorsque leurs dents s’entrechoquèrent maladroitement quelques instants plus tard, Jamie enfouit son visage dans l’épaule d’Harper en tentant d’étouffer un rire nerveux : “Allez, viens” lança-t-il avec légèreté, avant de prendre sa main pour l’attirer vers le bord de la piscine. Il l’aida à s’y hisser, avant de la rejoindre en frissonnant à nouveau. Il ne faisait pas spécialement froid; mais le contact du carrelage frais hérissait sa peau. “Je vais nous chercher des serviettes”
Jamie contourna la piscine à la recherche d’un meuble quelconque, avant de trouver une salle d’entrepôt. Il en alluma la lumière, et sourit en découvrant des tapis destinées à flotter sur l’eau, et de quoi se sécher en paix. “HARPEEER ! Viens par-là !” l’appela-t-il avant de sauter sur les tapis comme le ferait un gamin de douze ans et demi. Il s’arrêta lorsqu’elle apparut dans l’encadrement de la porte, et sauta à même le sol pour attraper une serviette duveteuse aux couleurs de l’OSU. Il l’installa sur ses épaules et souleva ses cheveux blonds par-dessus avant d’arborer un sourire satisfait : “Je vais chercher nos fringues” Ce serait tout de même bête de faire la causette ici, et de se rendre compte qu’un individu mal intentionné avait piqué leurs affaires en leur absence. Il tira machinalement sur un pan de son boxer trempé avant de faire l’aller-retour. Il s’installa à côté d’elle lorsqu’il fût de retour, s’enroula dans une serviette, et s’écroula sur un tapis en étouffant un bâillement. Le contre-coup de l’ecstasy était toujours délicat. “T'attends quoi ? Com’here” lâcha-t-il en tapotant la place près de lui, écartant les bras pour qu’elle vienne le rejoindre.

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Harper E. Pritchard
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Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptySam 29 Mar - 1:11

Un courant électrique traversa le corps de Harper tandis qu’elle consolidait ses lèvres avec celles de Jamie. Elle découvrait une nouvelle facette de son impulsivité, influencée par le comprimé qu’elle avait absorbé. D’ordinaire, chacun de ses élans fougueux lui provoquait des douleurs physiques insupportables, elle fut donc déconcertée de la rapidité avec laquelle ce contact la soulageait agréablement de la tension accumulée dans ses muscles. Ses sens avaient beau être en alertes, son cerveau en revanche semblait s’être retiré dans un coin inexploré de sa tête. Harper n’arrivait plus à réfléchir, à associer les facteurs entre eux pour créer une solution au problème qui se présentait, sans savoir que c’en était un. D’une certaine manière, ce baiser – aussi étrange fut-il sur le moment – lui paraissait naturel. C’était peut-être ça le problème.
Si elle n’avait pas eu peur quand elle avait approché son visage de celui de Jamie, s’apercevant qu’il s’engageait lui aussi à la conquête d’un échange qui se serait avéré absurde en temps ordinaire, Harper était à présent terrifiée sans pour autant réussir à en comprendre les raisons. Ses neurones ne tournaient plus à la vitesse normale, anesthésiés par la drogue et par la fatigue, mais surtout, par l’espèce de sentiment d’abandon qu’elle éprouvait depuis le matin même à l’idée que, durant plusieurs jours, elle n’aurait plus qu’à s’en remettre à sa force de caractère pour avancer comme elle l’avait toujours fait. C'est-à-dire, sans l’aide de personne.

L’appréhension la força à se rapprocher davantage de Jamie. À placer ses deux mains sur son visage pour qu’il raffermisse leur étreinte, à crisper doucement le bout de ses doigts contre sa peau, à détailler ses traits, à littéralement se coller à lui pour que l’étau crée par leurs visages ne se desserre pas tout de suite. C’est à ce moment-là que ses méninges se reconnectèrent entre elles et que sa peur grandit dans sa poitrine, soumise au résultat final. Harper rouvrit les yeux ; elle était dépendante de la présence de Jamie. Lorsqu’elle songeait au fait même de ne plus le voir, elle paniquait, et elle n’aimait pas ça. Harper éprouvait de l’affection pour lui. Elle lui reconnaissait beaucoup de qualités – même si elle mettait de l’énergie à le désavouer la moitié du temps, par pudeur ou arrogance, personne ne saurait le dire –, mais une part d’elle ne pouvait s’empêcher de le détester aussi parce qu’il exerçait une influence sur elle qu’elle n’avait jamais soupçonnée jusqu’alors et qui, encore une fois, l’effrayait.
Qu’est-ce qu’elle pouvait y faire ? Harper n’était pas en état de se battre avec elle-même, et en poussant sa réflexion, tentant de recouvrer un semblant de lucidité, elle en conclut qu’elle n’en avait pas envie non plus. Donc au lieu de se détacher, elle renforça la pression de ses lèvres, au point d’en devenir un peu brutale et de faire s’entrechoquer ses dents contre celles de Jamie. Embarrassant ou non, la question n’était pas là, et Harper ne s’en formalisa pas vraiment. Elle préféra assoupir un rire entre les lèvres du jeune homme qui rompit leur baiser, mais eut un peu plus de mal à défaire ses mains de son visage et à s’écarter, comme si ne plus le toucher creuserait définitivement un écart prématuré entre eux. Pourtant, c’était inévitable. Ils seraient séparés dès le lendemain matin. Simplement, en attendant, Harper se fit une promesse puérile qu’elle ne partagea pas avec Jamie et se jura qu’avant d’y être obligée, elle ne le lâcherait pas.

Malheureusement, elle dut briser aussitôt sa promesse quand, après être sorti de l’eau, Jamie lui lâcha la main en lui indiquant qu’il allait leur chercher des serviettes. Cette annonce plongea Lilibeth dans une détresse à la limite du bizarre. Dans une tentative désespérée pour le retenir, elle s’accrocha à ses doigts en marmottant un « J’veux venir avec toi ! » Ses mains glissant beaucoup trop, et sa voix ne portant pas assez fort malgré l’écho se répercutant sur l’étendue d’eau, elle rata son entreprise et il contourna le bassin, la laissant sur place.
Dégoulinante d’eau, Harper le regarda s’éloigner, replia ses bras pour palper distraitement sa bouche avec ses doigts, et se mit à trembler. Pas de froid, parce que même si le carrelage sous ses pieds était frais, l’atmosphère était tiède et plus supportable qu’avant leur bain de minuit. De nouveau, c’était cette peur qui s’ajoutait au réveil brutal de son cerveau. Il lui rappelait que tout acte avait des conséquences, qu’importe la coolitude des protagonistes par rapport à ce genre de dérapage.

Il s’était passé un truc entre eux, et plus qu’une absence qu’elle aurait du mal à gérer, l’éventualité que dans un futur proche ce baiser interfère dans le bon maintien de leur relation inquiétait Harper davantage, à un point tel qu’elle grelottait véritablement et que ses dents claquaient entre elles, lui provoquant une douleur relative au pourtour de sa mâchoire inférieure. Elle ne s’y connaissait pas, mais elle avait déjà vu le comportement de sa mère opérer le même changement quand sa fille réduisait les doses de son traitement ; et cette pensée ne rassura pas cette dernière qui trépigna sur place en se sommant d’arrêter de trembler comme une feuille. Ce fut difficile de s’y soumettre, mais elle vrilla sur ses pieds pour se retrouver face à la baie vitrée qu’elle avait contemplée plus tôt. Au moment où la voix de Jamie l’appela, elle n’hésita pas. Elle trottina jusqu’à l’endroit d’où provenait son appel. Sauf qu’il lui fit le même coup, et Harper perdit patience. Elle enveloppa furieusement son corps humide dans la serviette qui lui avait placé sur les épaules tandis qu’il avançait dans l’autre direction. Elle grimaça absurdement en remarquant les dessins de Batman sur l’arrière de son boxer, puis clignant des yeux, elle se commanda avec autorité d’arrêter son manège. Trouvant la force de se rassurer, puisant dans les dernières réserves de bon sens qui lui restait, elle se répéta, sur l’air d’une comptine, qu’il ne tarderait pas à revenir.
Et il refit son apparition dans l’annexe. Harper leva la tête en essorant ses longs cheveux détrempés ; ses tremblements avaient cessé. Elle avait réussi à se calmer et sut de ce fait que tout irait bien si elle y mettait de la volonté. Suivant du regard Jamie, elle ne se fit pas prier pour le rejoindre lorsqu’il lui ouvrit les bras. Abandonnant son occupation, elle s’allongea de profil et étendit ses jambes sur le matelas pour venir se nicher contre lui.

« Batman, hein ? » Un sourire perça le ton neutre qu’elle tentait d’employer, essayant de ne pas rire. Seulement, elle explosa après une seconde en enfouissant son nez dans le creux de l’épaule du jeune homme. Secouée par un rire incontrôlable, Harper avait la sensation qu’il était plus nerveux qu’il n’était joyeux ; les larmes qui faisaient briller ses yeux l’étaient encore moins. Elle se sentit si ridicule qu’elle se décala en une poussée sur sa hanche pour s’éloigner d’une poignée de centimètres de Jamie, sa tête se répercutant de fait sur le matelas. Elle baissa les paupières en tirant sur la serviette qui l’enveloppait, cherchant du réconfort auprès de sa matière duveteuse. Il y eut un silence durant lequel Lilibeth cessa de rire et ravala ce qui l’embarrassait – ses larmes en l’occurrence – pour affronter le regard de Jamie.
« Si je m’endors maintenant, ça arrivera plus vite. » Sous-entendu le lendemain « Alors fais un truc, garde-moi éveillée ! » Soudainement, comme un diable sorti de sa boîte, elle se redressa pour s’asseoir, se dégageant vivement de la serviette éponge recouvrant ses épaules. Ses sourcils se froncèrent quand elle tourna la tête vers Jamie « T’es qu’un abruti, t’as même pas envie d’y aller t’façon ! » pépia-t-elle précipitamment en lui donnant avec le plat de la main une tape vigoureuse sur le front. Aussi soudainement, elle se pencha sur lui, sa bouche très proche de la sienne. Bien avant d’amorcer le moindre geste, alors qu’elle avait l’intention ferme de réitérer, ne serait-ce que pour confirmer un doute justifié, prête à repousser toutes les questions et les potentielles réponses qui leurs étaient accordés, elle décréta à un millimètre de ses lèvres, dans un froncement de nez suintant la mauvaise foi, qu’il valait mieux ne pas s’y aventurer de nouveau. Et d’un coup, Harper se relaissa tomber sur le dos et se retourna de façon à ce que son visage ne soit plus en contact direct avec celui de Jamie.
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 04. Like crazy   04. Like crazy EmptyDim 30 Mar - 5:04

“Laisse Bruce Wayne tranquille, tu veux” râla-t-il pour la forme en enroulant un bras autour de ses épaules pour l’accueillir près de lui. Un sourire le trahit aussitôt, et il mêla spontanément ses jambes à celles d’Harper tandis qu’elle se nichait contre lui, comme si toutes formes de séparations avaient été intolérables. C’était plutôt marrant quand on pense qu’ils avaient l’habitude de garder leurs bras, leurs jambes et leurs bustes parallèles, après l’extinction des feux chez les Pritchard; jusqu’à défendre puérilement leurs côtés de matelas comme s’il s’agissait de territoires conquis, et ronchonner avec exagération pour le moindre centimètre de couverture perdu. Mais Jamie avait compris depuis un moment que cette soirée ne ressemblerait en rien aux précédentes. Qu’ils s’échappaient de l’ordinaire, mais pas nécessairement du naturel. Il se remémora la manière qu’elle avait eu de l’embrasser quelques instants plus tôt, et son sourire s’élargit tandis qu’il se laissait emporter par le fou rire d’Harper.

Néanmoins, quelque chose sonnait curieusement. Il ne comprit qu’il s’agissait du rire d’Harper que lorsqu’elle réussit à retrouver son calme. Jamie pivota sur une hanche, l’imitant comme dans un miroir, pour continuer à la regarder directement. Quelque chose n’allait pas comme il le faudrait, il pouvait le sentir, sans toutefois en discerner la cause. Pendant un court moment, ce fût le silence qui s’étendit dans le mince espace qu’elle avait creusé entre eux. Jamie pressa ses lèvres l’une contre l’autre, et réunit les pans de sa serviette sous son menton pour s’empêcher de trembler. Il la dévisagea sous ses longs cils, cherchant à comprendre ce qui se passait sous ses boucles blondes. Parfois, elle lui semblait être à des années-lumière d’où il se trouvait, inaccessible. La sensation était intimidante, angoissante, vertigineuse. Accablante, aussi. De temps à autre, il avait l’impression qu’elle n’arriverait jamais complètement à se couper de ce qui lui servait de cerveau. À d’autres, il savait que c’était lui qui y parvenait un peu trop souvent. En d’autres cas, il aurait réussi à interpréter cette indéchiffrable nuance qui, en l’espace de quelques secondes, était parvenue à ternir l’hilarité qui avait éclairé son visage.
Jamie se fâcha contre lui-même, et ses sourcils se froncèrent doucement. Il ne comprenait pas, et cette incompréhension s’accompagnait d’une frustrante impression qu’il aurait pourtant comprendre. Après ce qui s’était passé à l’anniversaire d’Henry, il s’était promis d’être plus attentif et il craignait souvent que ça ne soit pas suffisant. Il se résigna à attendre qu’elle s’exprime d’elle-même. Il préférerait toujours qu’elle choisisse de l’éclairer sur ce qui la tracassait, plutôt que d’avoir à lui tirer les vers du nez. La conversation était tout de suite moins moche, dans sa finalité.

Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu’elle rompit le silence, à peine audible. “C’est cinq jours. T’iras bien” lui répondit-il d’une voix adoucie, un peu éraillée. Il était complètement à côté de ce qu’elle lui avait demandé verbalement; il était toutefois à peu près certain de répondre à un doute qu’elle n’avait pas formulé. Le prenant au dépourvu, elle se redressa d’un seul coup, lui démontrant qu’il avait ciblé juste. Il attendit qu’elle s’étende à nouveau pour reprendre la parole, mais elle ne le fit pas. Alors, il l’observa en silence, sans rien voir d’autre que son dos et la cascade désordonnée de ses cheveux entre ses omoplates. Une pensée fugace lui souffla qu’avec un peu de temps, sous d’autres circonstances, il aurait pu peindre ce tableau. “C’mon don’t be like that” la pria-t-il, plissant les traits. Il sentait qu’elle était contrariée, et quelque part ça le remuait. Il s’apprêtait à se redresser pour poser une main sur son épaule lorsque, tout aussi subitement qu’une minute plus tôt, elle se retourna vers lui et lui donna une tape vigoureuse sur le front qui lui ôta toute envie de s’asseoir. “Ça devient répétitif” se plaignit-il en s’écroulant en arrière pour se masser le front, plus étourdi par son état de consommateurs que par le geste en lui-même. Il ne commenta pas, cependant. Sans doute avait-il manqué de tact en démontrant moins d’enthousiasme qu’il n’aurait dû en éprouver à l’idée de séjourner une semaine à New York. Mais il doutait que ç’ait facilité les choses, de toute manière.
Elle se pencha dangereusement au-dessus de lui, approchant ses lèvres des siennes. Gêné par cette approche inattendue, il battit rapidement des paupières et ses cils effleurèrent la pommette d’Harper. Il attendit quelques secondes, puis à son tour, plaça horizontalement sa main gauche contre les lèvres de la jeune femme et accrocha ses pupilles à son visage. Il ne prononça pas un mot. Il doutait que ce soit utile. Son regard s’attarda sur le motif qu’il avait dessiné sur son profil droit. Il avait souffert de leur baignade nocturne, mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. Il pouvait s’en rappeler les détails avec précision, et suivit les lignes qu’il se souvenait d’avoir tracées du bout des doigts. Une seconde passa, et Harper roula sur le flanc, lui tournant résolument le dos.
Jamie soupira. Il attendit d’être sûr qu’elle ne reprendrait pas la parole, avant de s’éclaircir la voix : “Knock knock ?” Il ouvrit sa serviette, un côté du visage enfoncé dans le matelas. “Allez grincheuse, knock knock ?” la pressa-t-il en lui donnant une légère poussée à l’épaule. Rien. “Who’s there?” l’imita-t-il grotesquement, pour l’amour du rire. “Be back !” Il coula une œillade dans sa direction, en espérant trouver un changement, une réaction, quelque chose, n’importe quoi, qui la dériderait. “Be back who ?”
Il s’approcha d’elle, silencieux pour une poignée de secondes. Il posa sa tête derrière sa nuque et ferma les yeux. “Be back soon, okay?” termina-t-il, abandonnant toute trace d’humour.

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