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 04. Wanna get free

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MessageSujet: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptySam 22 Mar - 0:56

L’air froid de février lui brûlait les poumons alors qu’il accélérait à nouveau sur la longueur de la piste, mais Addison ignora la sensation pour forcer sur ses muscles où pulsait l’adrénaline et donner toujours plus. L’adolescent savait qu’il courait trop vite, trop tôt, avec un échauffement des plus sommaires et un jean qui entravait la fluidité de ses mouvements, mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Il pouvait faire ce qu’il voulait. Il se sentait libre. Personne pour l’épier, personne pour le critiquer ou le rabaisser, personne pour lui donner des ordres. « Et on peut savoir ce que tu comptes faire une fois que tu auras fini de payer les pots cassés dans cet établissement lamentable ? Ton père ne pourra pas toujours faire jouer ses relations pour te sauver la mise Addi. Il est temps que tu grandisses un peu. » Le souvenir du nouvel accrochage qu’il avait eu avec sa mère le matin même lui fit serrer les poings plus fort et accélérer la cadence alors qu’il sentait déjà chaque fibre de ses cuisses chauffer sous l’intensité de l’effort brutal, son regard fixé droit sur l’horizon pour chasser de son esprit l’air suffisant qu’elle avait eu en lui parlant comme s’il n’était qu’un moins que rien. Il la détestait. Il haïssait chaque mot qui était sorti de sa bouche depuis qu’elle avait avoué à son père, son vrai père, pas cette farce qui lui servait de père biologique, qu’il n’était pas un Diaz. Qu’elle l’avait trompé, qu’elle avait trahi sa confiance et qu’elle avait menti pendant toutes ces années. Pour qui est-ce qu’elle se prenait ? Elle n’avait pas de leçon à lui donner. C’était à cause d’elle qu’il avait perdu tous ses rêves, tous ses amis, toute sa famille. Et si elle avait eu vite fait de tout oublier en claquant des billets verts généreusement dispensés par le nouvel amour de sa vie, il n’était pas comme elle, et il se rappelait chaque seconde de sa vie d’avant. L’argent n’avait pas d’importance. Il était heureux à Albuquerque. Il avait tout ce dont un homme peut rêver, et ça n’avait rien à voir avec le cash. S’il n’avait jamais vraiment excellé en cours, l’avenir lui tendait les bras là-bas. Il allait reprendre le ranch, apprendre les ficelles du métier sur le terrain, tirer le meilleur de sa terre et de ses bêtes, il aurait rencontré une fille bien avec qui il aurait pu vivre heureux en faisant ce qu’il aimait. Et l’argent qu’il aurait fait lui-même aurait joué un tout petit rôle dans ce bonheur. Mais tout ça c’était fini. Envolé. Et ici, il n’avait rien.

Depuis le départ d’un charter d’élèves du lycée pour New York City, Addison s’ennuyait encore plus qu’avant dans les couloirs vides du lycée. Non seulement les activités du Glee Club avaient été mises entre parenthèses, grillant ainsi son excuse pour aller jouer de la guitare seul dans la salle de club, mais les rares personnes qu’il connaissait étaient bien sûr parties faire ce foutu voyage scolaire. Plus de Jamie pour sécher les cours et lui tenir compagnie sur les gradins, plus de Little K pour égayer ses pauses, et plus d’Andie pour illuminer sa journée aussi pourrie soit elle. Le premier jour il avait bien essayé de jouer les garçons modèles en faisant tout ce qui avait été mis sur sa liste et en ne s’occupant de rien d’autre, mais lorsqu’il avait pointé le deuxième jour pour constater que les surveillants s’étaient habitués à son rythme de limace borgne et n’avaient rien ajouté, lui prouvant donc que personne ne vérifiait jamais ce qu’il faisait, il avait dû développer des trésors d’imagination pour combler les heures. C’était en ramassant quelques papiers qui traînaient sur le terrain de football que l’idée lui était venue. La piste d’athlétisme avait beau être visible depuis les fenêtres du lycée, elle était largement désertée, et personne ne le repérerait alors qu’il allait courir tout seul. Puisque la musique était temporairement hors de question, c’était l’occasion rêvée de se remettre à avoir une activité physique capable de brûler toute l’énergie en trop qu’il n’arrivait plus à épuiser en traînant sa vie dans les couloirs de WMHS comme un rat mort. Dès le lendemain, il avait donc troqué ses bottes fourrées contre une paire de baskets et enfilé un maillot de corps sous son t-shirt pour pouvoir courir dans les conditions les moins pires possibles. Excité à l’idée de pouvoir se dépenser, il avait commencé par faire quelques tractions dans le gymnase en attendant que la blonde qui surveillait l’extérieur ait fini sa ronde pour aller se rendormir quelque part et lui laisser le champs libre. Légèrement frustré par la fatigue rapide qu’il avait ressenti dans ses bras, Addison se sermonna intérieurement d’avoir limité sa routine sportive à quelques abdos et pompes tous les jours et s’était pressé sur la piste rouge pour tester ses limites. Sans son lot de seaux d’eau à porter et de travaux physiques à faire, ses muscles avaient faibli, et son endurance était déjà moins bonne que quelques mois auparavant. Lima était vraiment un mal qui le rongeait de l’intérieur et de l’extérieur, mais il pouvait au moins remédier à ce problème-ci en utilisant le terrain de sport aussi souvent qu’il en avait envie. Une manière plus productive de passer le temps qui lui redonnerait peut-être un peu de baume au cœur.

Après avoir terminé un tour complet à pleine vitesse, il relâcha finalement ses bras et ralentit en douceur la cadence jusqu’à avoir une foulée lente et rebondissante pour permettre à ses muscles de récupérer un peu avant d’attaquer le deuxième round. Il était en sueur et à bout de souffle, mais il ne se voyait pas remettre son t-shirt et son pull abandonnés à la sortie des vestiaires de si tôt. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’il pouvait le sentir jusque dans sa gorge, tout son corps rayonnait d’une chaleur qui piquait sa peau dans l’air glacial de l’hiver, et il se sentait plus euphorique que jamais. Son visage se fendit même d’un sourire en coin alors qu’il agitait ses mains pour ranimer la circulation dans ses doigts qu’il avait contractés à l’extrême en repensant à sa mère qui n’était plus qu’un mauvais souvenir à présent. « Toi là ! Qu’est-ce que tu fais là ? » S’immobilisant aux cris qu’on lui adressait, Addison perdit immédiatement toute sensation de bien-être et se tourna pour faire face à l’un des professeurs du lycée qui n’avait visiblement pas cours mais venait malgré tout jouer la police jusque dehors, fonçant droit sur lui d’un pas décidé. « Tu n’as rien à faire ici ! C’est un terrain réservé aux élèves de ce lycée. Ce que tu n’es pas. Tu devrais être en train de travailler ! » Piqué à vif dans un moment de faiblesse, l’adolescent referma ses poings et dévisagea le prof qui devait bien faire une tête de moins que lui d’un air de défi. « Et vous allez faire quoi ? Me donner des heures de colle ? » demanda-t-il du ton le plus insolent qu’il ait à sa disposition en arquant un sourcil arrogant. « Oh tu vas baisser d’un ton tout de suite mon garçon sinon tout ça va se finir dans le bureau du principal, et on verra ce qu’il a à dire à un délinquant qui abuse de ses ressources. » Si sa mâchoire n’avait pas été si contractée, Addison aurait probablement ri au nez de cet idiot. Il avait couru sur une piste nom d’un chien, il n’y avait pas mort d’homme. Il n’avait même pas touché aux ballons dans le gymnase ! Si ça c’était abuser des ressources du lycée, il voulait bien danser en tutu avec cette pimbêche de Whitney. Malheureusement, M. Je Suis La Loi ne l’entendait pas de cette oreille et considérait qu’il s’agissait là d’un affront de premier ordre. « Maintenant tu sors de là et je vais m’assurer que la porte reste verrouillée à l’avenir. » Avant qu’Addison n’ait le temps d’ajouter un mot, l’homme dans la quarantaine avait tourné les talons pour dévoiler une calvitie avancée à l’arrière de son crâne en continuant à marmonner des menaces toutes plus exagérées les unes que les autres.

Furieux d’avoir été une fois de plus mis plus bas que terre alors qu’il avait cru un instant à un espace de liberté, le cowboy récupéra ses vêtements sur le sol et traversa les vestiaires au pas de charge, ne manquant toutefois pas le cliquetis familier de la serrure qu’on venait de verrouiller dans son dos, le contraignant à rester oisif et enfermé à l’intérieur du lycée. Il enfonça la porte donnant dans le couloir qui claqua violemment contre le mur mais ignora les éclats de voix qui résonnaient à nouveau dans son dos, les yeux vissés sur le sol en lino. Il n’avait pas la moindre idée d’où il allait pouvoir se réfugier pour trouver un peu de paix, mais il devait avant tout rester en mouvement pour ne pas exploser. Aveugle à tout ce qui l’entourait, il rentra donc de plein fouet dans une lycéenne qu’il ne prit pas le temps de regarder. « ‘Scuse. » grogna-t-il malgré tout, dernier vestige de la politesse gravée dans son ADN, en poursuivant son chemin sur quelques mètres, avant de finalement faire demi-tour pour revenir s’assurer qu’il n’avait pas fait de dégâts chez cette pauvre fille qui n’avait pas à endurer sa mauvaise humeur. Ses yeux bleus toujours troublés par la colère cherchèrent les siens alors qu’il faisait de son mieux pour calmer ses nerfs. « Ça va ? J’t’ai pas fait mal ? » Un regard par dessus son épaule lui indiqua cependant qu’il n’était pas l’heure de jouer les gentlemen s’il voulait éviter de se faire traîner dans le bureau du principal par son détracteur du jour qui n’avait de toute évidence pas apprécié le coup de la porte. « J’suis désolé. » murmura-t-il donc avant de s’éclipser à l’angle du couloir pour disparaître dans la première salle de classe vide qu’il trouva.
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptyMer 26 Mar - 16:30

Tout, absolument tout, tournait au ralenti depuis la soirée de l’Ohio State University à laquelle Harper s’était rendue avec Jamie. C’était comme si son cerveau ne s’était pas remis de ses consommations et qu’il lui faisait payer de l’avoir malmené pour la seconde fois en quelques semaines. L’ambiance à la maison s’en ressentait. Ses frères n’avaient pas apprécié son retour au petit matin, parce qu’elle les avait laissés sans aucun signe de vie depuis presque vingt-quatre heures. Barbouillée de dessins, sentant le chlore à des kilomètres et avec des valises sous les yeux, Harper avait peiné à se défendre mais s’en était sortie relativement bien, son caractère de bulldog lui offrant un avantage déconcertant pour se sortir de ce genre de retournement de situation. C’était elle qui était censée jouer ce rôle, c’était elle l’aînée. Pourtant, du haut de leurs seize ans à peine entamés, les jumeaux s’étaient fait un malin plaisir de la jauger par-dessous leurs longs cils blonds, un air de dire qu’elle filait un mauvais coton. À croire qu’elle n’avait pas le droit de faire d’erreur. Elle aurait bientôt dix-huit ans, elle, nom d’une frite ! Ils attendaient d’elle qu’elle soit irréprochable – alors qu’elle ne l’avait jamais été – car elle devait donner l’exemple… C’était elle qui l’avait voulu, après tout. Harper avait souri, douloureusement, et c'est pleine d’amertume, déçue d’être jugée avec autant de sévérité par ses propres frères, qu'elle était montée prendre une douche glacée pour se remettre les idées en place.
Harper gardait des souvenirs flous, mais en même temps assez clairs sur certains épisodes, de cette fugue chronométrée. Elle s’en remettait souvent au bracelet fluorescent qui avait cessé de briller à son poignet, mais qu’elle avait inconsciemment gardé, espérant qu’il lui donnerait des réponses aux questions qu’elle se posait parfois. Surtout avant de dormir, lorsqu’elle réussissait à trouver le sommeil du moins. Sans Jamie pour rendre son entrée dans le monde des rêves un peu plus douce, elle passait une partie de la nuit à se réveiller brutalement, prise de panique en constatant entre deux états qu’il ne lui restait plus que cinq petits mois pour se faire à l’idée qu’elle finirait définitivement sa vie à assister Mariella dans son rôle de mère. Un brouillard épais était tombé sur le paysage que distinguait la jeune fille chaque matin par-delà la fenêtre de sa chambre. À vrai dire, ce brouillard était tombé partout, pas seulement sur ce paysage. Harper avait constamment la tête dans le coton, elle était ailleurs, et sa façon de se mouvoir pâtissait du manque évident d’entrain qu’elle mettait à reprendre sa vie quotidienne sans l’intrusion distrayante d’Andie et la présence de Jamie. Se rendre au lycée en sachant qu’elle ne les croiserait pas, c’était dur, plus qu’elle ne l’avait pensé, et elle réussissait sans mal à leur envoyer, à plusieurs kilomètres de chacun d’eux, des textos plus insultants les uns que les autres. C’était sa façon à elle de leur faire savoir qu’ils lui manquaient et qu’elle avait hâte qu’ils rentrent.

Ce matin, la brume dominant son esprit avait pris plus d’ampleur, et elle était fatiguée, tellement fatiguée. Le cours d’espagnol qu’elle suivait, la tête posée sur ses bras croisés sur son pupitre, n’arrangeait rien à son état. Son nez enfoui dans la couture de son gros gilet, Harper ouvrit lentement les yeux, un rayon de soleil fugace venant éclairer le rideau que formait ses paupières closes. Aussitôt, ses pupilles trouvèrent un point mouvant de l’autre côté de la piste d’athlétisme qu’elle distinguait à travers la fenêtre éclatante de la classe plongée dans un silence exceptionnel. Très doucement, Harper se redressa, ses cheveux blonds retombant sur ses épaules, et ses yeux se plissèrent pendant qu’elle analysait le parcours de la silhouette qui progressait à vive allure. Même si tout dans son environnement lui apparaissait étrangement lent, comme un film qu’on aurait lancé sur la mauvaise commande, le rythme du coureur lui semblait fluide, naturel et surtout, rapide. Davantage, elle réduit son champ de vision, n’écoutant pas un traître mot de ce que racontait son professeur une fois la petite pause silencieuse instaurée, pour dieu seul savait quelle raison, terminée. Tout à coup, le point s’arrêta de courir. Harper le vit faire des bonds, remuer les bras. Elle eut un sourire endormi, se rappelant les minutes avant l’entraînement où elle aimait tester sa souplesse. Son cœur se serra, ses lèvres se pincèrent de contrition. Et quand un deuxième intervenant s’ajouta à cette scène qu’elle épiait, spectatrice involontaire d’un spectacle qu’elle appréciait réellement, son visage se durcit. Au moment où elle vit la seconde personne faire de grands gestes et que la première quitta le terrain instantanément, elle entrouvrit la bouche, prise par surprise.

La cloche retenti, lui provoquant un sursaut qui ne rétablit pas la cadence normale de son monde. Au contraire, tout se ralentit encore. Harper attrapa sa bouteille de boisson énergisante posée sur sa table, dernier espoir pour réveiller son corps et son esprit, et empoigna son sac à dos, ne prenant pas le temps de s’inquiéter d’un quelconque exercice pour le prochain cours. En l’absence des autres, les professeurs se montraient cléments sur les devoirs. Elle quitta la salle, mollement, débouchant sa bouteille en repensant à la performance à laquelle elle venait d’assister ; elle aurait voulu en voir plus. Si elle se dépêchait, elle pourrait voir de qui il s’agissait. Peut-être que ce n’était que Cody, mais il était parti à New York. Elle secoua la tête, piégée par la confusion.
Sans savoir comment, Harper se retrouva au milieu du couloir. Elle but une petite gorgée sucrée de sa boisson lorsqu’elle fut frappée de plein fouet par un corps qui la fit pivoter sur elle-même ; tout autour s’accéléra soudain. Harper prit conscience qu’elle avait renversé un peu de liquide sur son pull, elle entendit même le son de la radio du concierge s’échapper de la porte d’à côté et la conversation du groupe de filles qui la dépassait, ainsi que les vociférations d’un homme qui s’élançait d’un pas lourd dans le couloir. Elle tourna la tête, et ses yeux rencontrèrent ceux d’un jeune homme qu’elle n’eut pas le temps de rassurer. Il était déjà parti. Harper suivit son trajet, reconnut sa foulée, et avant même que son cerveau n’ait assez de force pour reconnecter tous ses neurones, elle toupilla sur ses semelles en faisant un pas en avant pour renverser une partie du contenu de sa bouteille sur le pantalon à pinces de l’homme qu’elle reconnut comme étant professeur au lycée. Son nom ? Harper s’en fichait.

« Oops. » dit-elle d’une voix pâteuse. Elle baissa les yeux, constata qu’elle avait bien visé « Bien, c’est un peu gênant… » fit-elle en montrant du doigt la tache brunâtre qui s'étendait à l'entrejambe de l'homme. Rebouchant sa bouteille à moitié vide, Harper vérifia rapidement, en tournant la tête, que le garçon qui avait pris la fuite était hors de vue. La voie était libre. Elle reprit d’une voix plus forte, plus assurée « L’incontinence masculine est souvent dû à des problèmes de prostate, j’ai lu ça dans Vessie Magazine. » Elle opina pour appuyer ses propos, à l'aise avec le mensonge « Vous devriez faire ausculter tout ça. Je me serais bien proposée, mais comme vous le voyez… » Elle montra sa main gauche tenant la bouteille en plastique « j’ai les mains prises. » Le visage du professeur vira au cramoisi et Harper lui fit un sourire teinté d’insolence. Joignant l’index et le majeur de sa main droite, elle le gratifia d’un salut militaire « Ciao ! » Puis elle se tourna de l’autre côté, se jetant dans la marée d’élèves qui s’apprêtaient à rejoindre leur prochain cours. Bifurquant aussitôt à l’angle du couloir, elle entra dans la classe dans laquelle le jeune homme s’était réfugié.

« Hey. » lança-t-elle machinalement. Elle roula ses lèvres l’une contre l’autre en le désignant avec sa bouteille « C’est bon, t’es débarrassé. » Elle fit un pas en avant, laissa tomber la bouteille dans le fond de la corbeille à papier et carra les épaules. Harper le toisa alors, pas plus d’une seconde. Depuis des jours, elle n’avait pas eu une vision aussi nette de ce qui l'entourait. Là, tout était redevenu comme avant, tout était normal. Elle était de nouveau capable de discerner chaque détail de la silhouette du garçon debout en face d'elle, et il était sportif, sans aucun doute. Tandis que ses yeux remontèrent sur son visage carré, elle haussa un sourcil et croisa les bras sur sa poitrine juste après avoir ajusté les bretelles de son sac à dos « C’est à cause de lui que t’as arrêté de courir ? Il t’a dit quoi ? Je vous ai vu par la fenêtre de la 204. » se défendit-elle en redressant fièrement le menton, son agressivité notoire sonnant un peu faux sous l’apparente fatigue qui adoucissait ses traits.
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptyJeu 27 Mar - 18:52

Brillante idée. Aller courir sur la piste d’athlé à la vue de tous à dix minutes de la fin d’une période, vraiment, Addison s’étonnait lui-même de tant de génie. Pour quelqu’un qui avait appris à lire l’heure en fonction du soleil quand il était gamin, son horloge biologique avait pris un sérieux coup sur le cadran. Il s’ennuyait tellement au lycée que les minutes ne passaient plus à la même vitesse pour lui et il n’avait même pas remarqué que son timing était non seulement nul, mais aussi dangereux. Grâce à ça il risquait de se faire pincer pour manque d’assiduité dans l’accomplissement de ses travaux d’intérêt général, et les conséquences ne pouvaient qu’être mauvaises. Les menaces de Sylvester avaient été claires : sa peine n’était négociable que s’il participait activement au Glee Club —sans rater une seule répétition, et s’il se tenait à carreau. Un seul écart de conduite et il risquait de retourner à la case départ, et peut-être même de se confronter aux forces de l’ordre du LPD. Le shérif n’avait pas eu l’air bien méchant déguisé en Jésus chantant perché sur un char entouré de filles, mais quelque chose lui disait qu’il n’avait pas intérêt à se frotter au géant blond lorsqu’il était en uniforme. Addison avait accepté l’accord, plus ou moins contraint par ses parents qui n’avaient malheureusement pas dû verser un centime, et avait jusqu’à présent réussi à tenir sa part du contrat en restant sous le radar des autorités incompétentes. Mettre le souk dans l’auditorium de McKinley n’avait sans doute pas été le meilleur plan, mais son idée de base était de faire signer un gros chèque à son grand copain Teddy pour étouffer l’affaire, pas de se retrouver avec un casier judiciaire et une serpillère. Tout ce qu’il faisait, bien ou mal, finissait par se retourner contre lui, et l’adolescent en avait plus qu’assez de devoir payer les pots cassés pour tous ces trucs qui n’avaient pas la moindre importance. Quand est-ce qu’on lui foutrait la paix pour de bon ? Qu’est-ce que ça pouvait bien faire qu’il soit allé courir, sérieusement ? Sentant la colère creuser son ventre, Addison jeta ses affaires sur le bureau du prof et donna un grand coup de pied dans une chaise qui se renversa dans un bruit de fracas avec le reste du bureau auquel elle était soudé. « Bullcrap… »  soupira-t-il exaspéré en se penchant pour ramasser le tout. Paye ta discrétion.

Et justement, il entendit le claquement de la porte dans son dos et fit volteface s’attendant à trouver le vieux crouton qui l’avait pourchassé dans les couloirs tout rougeaud d’avoir fait trois pas un peu plus rapide que les autres. Seulement à sa place se trouvait une blonde avec un pull tâché et une bouteille vide qui semblait étrangement familière et le salua de manière informelle comme si tout était normal et qu’ils n’étaient pas dans une salle vide avec un bureau renversé alors que les cours allaient reprendre. Lorsqu’elle lui annonça d’un air désintéressé qu’il était débarrassé, Addison la scruta d’un air interrogateur sans comprendre, glissant les mains dans les poches arrières de son jean pour se donner une contenance et ne pas avoir l’air d’un arriéré. Comment pouvait-elle savoir qu’il était débarrassé du vieux chnoque en premier lieu ? Et puis finalement il croisa son regard bleu-gris et les informations cliquèrent dans sa tête. Oh. La fille du couloir. C’était sympa de sa part de l’informer que sa cachette était sans risque, mais si elle l’avait trouvé du premier coup, mini-Hitler était sans doute capable de faire pareil. « Comment tu peux le savoir ? » demanda-t-il avec plus d’arrogance qu’il ne l’avait imaginé dans sa tête. Il racla un peu sa gorge pour reprendre avec un peu plus de finesse mais toujours assez dubitatif quant à ses informations. « J’veux dire… T’es bien arrivée là toi. » L’autre grande question était de savoir pourquoi elle l’avait suivi, mais l’adolescent ne voulait pas se lancer dans un interrogatoire. Elle faisait bien ce qu’elle voulait, il ne comptait pas s’éterniser avec les mappemondes de la salle d’histoire-géo de toute façon. Si elle voulait lui faire la peau parce qu’il avait tâché son gilet favori, il avait déjà présenté ses excuses, elle pouvait regarder devant elle aussi. Tandis qu’elle jetait sa bouteille à la poubelle, Addison tourna la tête pour jeter un coup d’œil rapide à la fenêtre par dessus son épaule et évaluer ses chances de fuite. Bien sûr ils avaient planté des buissons tout autour du bâtiment et la descente risquait d’être un peu abrupte, même en traction, dans ses souvenirs il y avait un sérieux écart entre le rebord et le sol. La porte semblait une meilleure option, mais il n’avait pas moindre idée d’où il pouvait aller maintenant. Est-ce que ça valait même la peine d’essayer de lui filer entre les doigts ? Le prof l’avait de toute évidence reconnu, et il n’aurait qu’à déposer son nom au secrétariat pour qu’on épingle son portrait surmonté d’un WANTED comme dans les westerns. Oh sa mère serait ravie de venir enfoncer le clou chez le proviseur de son petit air supérieur. Il pouvait déjà l’entendre piailler : « Je savais que tu ne pourrais pas te tenir correctement Addi. On dirait que tu fais tout pour me rendre folle. Est-ce que tu ne vois pas que tu sabotes ton avenir tout seul ? » Et Sylvester viendrait l’abattre elle-même avec un colt pour avoir osé apporter l’opprobre une fois de plus sur les New Directions.

La voix de la blonde le traîna hors de ses fantasmes de hors-la-loi en conflit ouvert avec sa mère et la mairesse tarée de la ville pour le ramener à la trivialité pathétique de son véritable crime. Son plan “je cours seul donc je suis discret” était décidément une réussite sur toute la ligne. Addison soupira lourdement en laissant tomber sa tête en avant. Note pour plus tard : ne plus avoir de plan. Mieux valait dormir dans un coin que d’essayer de faire quelque chose de ses journées, puisque ça finissait toujours mal. Il ébouriffa ses cheveux collés par la transpiration et passa sa main sur sa nuque pour chasser le malaise d’avoir été surpris alors qu’il se pensait enfin tranquille, souhaitant soudain avoir enfilé son pull par dessus son maillot en dépit de la sueur qui perlait encore sur sa peau alors qu’il était passé à la loupe par cette fille qui n’en éprouvait de toute évidence aucune honte. Il contracta ses bras en les pliant à son tour sur sa poitrine, se redressant de toute sa hauteur pour ne pas trahir la gêne qu’elle provoquait en lui en étant aussi directe. La regardant de haut en bas, il lui rendit la pareille en remarquant que sous son gilet, elle avait une paire de longues jambes fines, visiblement musclées par la course. Elle était jolie, pas très apprêtée et visiblement fatiguée, mais jolie. Et un peu trop curieuse. Ce n’était pas vraiment ses affaires, mais puisqu’elle était là, il allait pouvoir se plaindre à quelqu’un avant de passer à la déchiqueteuse dans le bureau du principal. « Ouais. Apparemment c’est un crime d’utiliser le terrain d’athlé ici. » grogna-t-il en secouant la tête d’un air dépité. « Terrain réservé aux élèves, tu parles, y a jamais un blaireau sur c’te piste. » Pressant ses lèvres ensemble, Addison contempla l’adolescente en silence une seconde supplémentaire avant de finalement céder à sa propre curiosité. « Pourquoi ça t’intéresse ? »
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptyVen 28 Mar - 5:29

Chocolat pour Harper Pritchard

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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptySam 29 Mar - 18:56

Il ne fallait pas sous-estimer l'ego d'un homme et encore moins le malmener. Harper l'avait appris à ses dépens quand elle avait suivi Larry Faithorn jusqu'à son appartement et qu'elle l'avait mis devant le fait accompli en l'accusant à sa manière d'être une pourriture – ce qu'il était, incontestablement. Résultat des courses, elle le croisait parfois dans ses cauchemars, un fusil à pompe entre les mains et une rose rouge sang accroché à la poche de son costume à rayures. Cette fois cependant, Harper ne cauchemarderait pas du professeur qu'elle avait rabroué, il y avait suffisamment de créatures terrifiantes qui peuplaient ses mauvais rêves d'après elle. Affaiblie, elle avait pourtant réussi à remporter une partie qui n'était pas gagnée d'avance, se réveillant juste au moment où elle fut bousculée par la silhouette athlétique lui faisant face désormais. Harper était prête à parier que la façon dont elle avait humilié le professeur au milieu du couloir le refrénerait dans ses envies de refaire surface. Elle n'explicita pas toutefois pour préserver l'amour-propre égratigné de l'homme qui devait maintenant être en train de pleurer sa virilité envolée dans les toilettes réservées au personnel du lycée. Harper se sentait un peu coupable d'être la responsable de sa détresse, mais elle n'avait pas eu le temps de préparer un plan plus élaboré pour épargner les sentiments d'un homme à la quarantaine bien entamée. Même maintenant que son monde tournait à une allure normale et qu'elle reprenait plaisir à distinguer chaque détail de son environnement, elle n'était pas certaine du chemin qu'elle empruntait en venant trouver un parfait inconnu sous le prétexte qu'elle l'avait vu courir plutôt bien.
Elle avait néanmoins l'impression de l'avoir déjà croisé, son visage lui disant quelque chose. Elle ne saurait dire s'il était élève ou non dans ce lycée et si elle avait su son nom, elle l'avait tout bonnement oublié. Arquant un sourcil, elle remarqua le changement de ton du garçon et tandis qu'elle toupilla dans sa direction, elle laissa échapper un rire ressemblant plus à l'expulsion brusque d'une colonne d'air. Agrandissant volontairement ses yeux, elle lui dit :
« Ce que je viens de faire, ça s'appelle te sauver la mise, au cas où t'aurais pas compris. J'attends pas que tu m'ériges un autel ni rien, mais au moins que tu te détendes. Je vais pas te passer les menottes. » La mine un peu moqueuse, elle croisa les bras sur sa poitrine et l'étudia d'une manière tout à fait éhontée.

Peut-être était-ce parce qu'elle avait passé plusieurs jours dans le brouillard, cette vision recouvrée la remplissait d'un sentiment d'allégresse inattendu. Harper réussissait à imaginer ce garçon faisant partie d'un club sportif. Elle reconnaissait certains signes indiquant qu'il prenait soin de son corps – pas de la même façon que Barry ceci dit ; il paraissait sain. Au moins de corps, car elle doutait que renverser des meubles et prendre la fuite à l'heure de pointe dans les couloirs du bahut soit un gage d'équilibre, mais qui était-elle pour juger ?
Pourquoi se sentait-elle si concernée par le talent du garçon ? C'était si évident qu'elle ne se fit pas l'affront de se poser la question. Des recrues comme lui, il en avait manqué dans l'équipe d'athlétisme. Sa nostalgie permanente la poussait souvent à se rendre sur le terrain pour regarder ceux qui couraient juste pour courir, pas pour battre un record ou jouer son avenir. Lui, il n'avait pas couru juste pour courir, il y avait quelque chose dans sa façon de rebondir sur le terrain qui l'intriguait et si le club n'avait pas été dissous, elle aurait prospecté pour connaître ses antécédents. C'est donc dans cet optique illusoire qu'elle lui posa des questions, se racontant des histoires à elle-même, car il n'y avait plus aucun doute depuis septembre concernant l'avenir du club d'athlétisme du lycée. Il n'y en aurait plus jamais. Harper décroisa les bras et fit glisser les bretelles de son sac pour l'enlever de son dos et alla le poser sur la première table qu'elle dépassa. Elle lança une œillade morne au bureau renversé et prenant ce qu'il lui racontait pour pouvoir enchaîner dessus plus tard, elle lui dit avant toute chose, en montrant du doigt l'espace surélevé où, normalement, le bureau était dressé.

« Viens m'aider, t'as pas envie d'avoir d'autres problèmes. » Harper s'approcha de l'estrade sur laquelle elle sauta pour ramasser les éléments soudés entre eux. Enfin, elle prit le temps de lui répondre avec un détachement feint « Je faisais partie de l'équipe d'athlé d'ici, Figgins l'a fait fermer à la rentrée. Restriction budgétaire... Enfin bref. » Elle se pencha, attrapa la chaise et estima la lourdeur des meubles en soulevant l'assise d'une main incertaine « Du coup, c'est un peu mon domaine. Du peu que j’ai vu, j'ai trouvé que t'étais doué. » Harper n'avait pas assez de force. De fait, elle relâcha aussitôt la hanse et fit retomber le combiné chaise/bureau dans un bruit mat sur le sol moucheté de la salle de classe. Elle se redressa en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille pour le regarder « Y a un complexe sportif à l'entrée de la ville avec une piste, pas aussi grande que celle du terrain du lycée, mais elle est en bon état. » Et toujours noire de monde compléta-t-elle dans sa tête.

« Je m'appelle Harper, au fait. »  lança-t-elle pendant qu'elle contournait le carnage causé par le garçon et elle lui fit dos un instant. Ce n'était pas encore ça, au niveau de la réflexion, mais après un temps à se triturer les méninges pour tenter de trouver une issue au problème de son interlocuteur, elle marqua une pause dans ses pensées quand dans un éclair, elle se rappela. Harper pivota de l'autre côté pour lui demander, tout net « Attends, t'es le mec de la maintenance, nan ? » Il n'y avait pas de jugement dans le son de sa voix. C'était une interrogation spontanée, mais dépourvue de critiques et tandis qu'elle s'apprêtait à lui dire qu'elle le connaissait grâce à Jamie qui séchait régulièrement les cours de biologie pour le retrouver dans les gradins de l'autre côté du stade, le bruit caractéristique d'une porte qu'on ouvre lui fit faire volte-face. Posant une main sur sa bouche face à une Liberty Boyle affublée d'un tutu rose, Harper la regarda se débattre avec ses ailes.

Elle avait oublié que l'amour était censé ruisselé des murs jaune coquille d'œuf pourri des couloirs. Incrédule toutefois, Harper lança un regard en biais au jeune homme. Les ailes dorées se déployant de part et d'autre du large dos de Liberty étaient de travers et sa respiration atrocement saccadée. Harper en déduit qu'elle avait dû écumer chaque recoin de WMHS et qu'encore une fois, elle s'était trompée. Seulement quand elle souffla dans sa trompette en plastique, un sourire tout en rangées de dents précédant sa courte mélodie malgré la peine qu'elle éprouvait à respirer et qu'elle lança d'une voix sonore un « Pour vous, mademoiselle Pritchard ! » en lui jetant son dû sans délicatesse aucune, quittant aussitôt la pièce sans accorder le moindre regard au garçon, le visage de Harper se para de la plus grotesque des expressions. Elle rentra le menton en fronçant le nez, formant des plis disgracieux au niveau de son cou, s'attendant à ce qu'il s'agisse de Basile qui lui déclare sa flamme ; elle était persuadée qu’il avait réussi à faire rimer le mot tam-tam avec madame.
Qu’elle fut donc sa surprise lorsqu’elle rabattit les pans de la carte accrochée au cœur en chocolat qu'elle avait rattrapé de justesse et qu'elle lut le mot écrit de la main de… Andie. Un sourire plein d'affection illumina ses traits tirés par la fatigue, véritablement touchée par cette attention. Les yeux remplis de béatitude, elle tourna la tête vers le garçon, la carte d’Andie posée sur sa poitrine, près de son cœur. S’apercevant trop tard du tableau de mièvrerie qu’elle lui offrait, Harper se racla bruyamment la gorge en cessant de sourire aussi vite et rangea brusquement la carte dans la poche arrière de son jean « C’est ma meilleure amie, hein. » se défendit-elle. Elle se rendit compte que c’était la première fois qu’elle qualifiait Andie de cette manière à haute et intelligible voix, et détournant le regard bêtement, elle déballa son chocolat.
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptyJeu 10 Avr - 20:13

Alors comme ça il venait d’être sauvé par une fille ? Addison ne put s’empêcher de froncer les sourcils, incapable de saisir ce qu’elle voulait dire par là mais gardant les dents serrées, blessé par sa remarque qui sous-entendait qu’il était trop bête pour comprendre son petit plan machiavélique qui contrairement à sa tactique à lui de se planquer dans la première salle qui passe avait marché. C’était quoi son problème à elle encore ? Ils leur donnaient quoi à manger au juste dans le Nord à ces filles pour qu’elles soient toujours si agressives ? Y avait qu’à voir la manière dont Ingrid avait toujours été sur son dos pendant les réparations du char à le harceler de détails et d’instructions, et puis les remarques toujours désagréables de Sunny qui n’avait visiblement jamais rien d’agréable à dire à personne. Et il ne parlait même pas de Whitney et son complexe de supériorité parce qu’elle savait tout mieux que tout le monde. Pimbêche, pimbêche, pimbêche. Pas étonnant que les seules filles avec lesquelles il s’entende vraiment soient Andie et Kara. Elles habitaient dans le coin depuis plus longtemps que lui mais avaient visiblement été épargnées par le fléau du sarcasme à toutes les sauces et du je-suis-trop-bien-pour-toi. Il n’avait rien demandé à personne. Ça partait peut-être d’une bonne intention, mais il n’avait pas besoin de sa pitié, ou de son aide pour se sauver. Il se débrouillait très bien tout seul. Même si elle avait réussi à détourner l’attention du vieux de son cas d’une manière ou d’une autre, il n’était pas à l’abri d’entendre son nom dans les hauts-parleurs du lycée. Lui ériger un autel ? Non merci. Se détendre ? J’crois pas, non. Et la petite pique au sujet des menottes pour bien lui rappeler qu’il n’était qu’un délinquant juvénile sans cervelle, c’était du grand art. Il fallait vraiment qu’il se casse de là. Les muscles de ses bras jouèrent sous ses doigts et Addison prit une profonde inspiration qu’il bloqua dans son ventre, tenant sa langue mais regrettant presque d’avoir amendé son ton sec pour lui adresser la parole.

La blonde ne semblait pourtant pas le moins du monde inquiétée par le regard noir qu’il lui lançait en la détaillant du regard et continua à lui poser des questions comme si de rien n’était. Addison n’était peut-être pas un expert en filles,  mais celle-ci était décidément étrange, et ne semblait pas réfléchir de la même manière que lui. Elle venait de l’insulter et maintenant elle voulait lui faire la causette ? Mieux, continuer à le sauver de la détresse dans laquelle il s’était mis tout seul ? « J’peux l’faire. » marmonna-t-il en se dirigeant à son tour vers l’estrade pour commencer à ramasser des papiers qui s’étaient dispersés. Malgré l’irritation grandissante qu’elle faisait naître en lui, le cowboy ne pouvait s’empêcher d’être curieux face à son intérêt pour lui et de répondre à ses questions. Il savait qu’il aurait mieux fait de couper court à la conversation et d’aller se trouver une autre planque, mais les journées se suivaient et se ressemblaient, et elle avait au moins le mérite de lui changer les idées. Sans compter qu’elle venait de lui faire… un compliment ? La surprise se lisait clairement sur ses traits et il resta un instant immobile tandis qu’elle perdait son combat pour redresser le bureau. Ce ne fut que le bruit sourd du bois qui retombait contre le lino qui le tira de sa torpeur. Il reposa finalement la paperasse qu’il avait rassemblée sur l’une des tables derrière lui et monta à son tour sur l’estrade pour attraper fermement l’avant et d’arrière de la table et la remettre d’aplomb avec facilité. Ce truc pesait son poids, mais on était loin des cinquante kilos de grains pour les bêtes qu’il portait à Albuquerque. « Euh… merci. » dit-il en gardant les yeux sur le bureau, visiblement embarrassé par ce revirement auquel il ne s’attendait pas. « Et ça craint pour ton club… Ça explique pourquoi y a jamais personne. Mais t’sais, ça m’étonnerait pas que ce soit Sylvester qui ait pompé le fric pour sa chorale. Enfin j’dis ça… » Relevant le nez pour croiser son regard, Addison s’autorisa à se détendre un peu comme elle le lui avait suggéré, restant malgré tout aux aguets.

Il n’avait pas la moindre idée d’où se trouvait le complexe sportif de Lima, mais franchement, il n’avait pas particulièrement envie d’aller le trouver. Il y avait sûrement tout un tas de règles à suivre, et peut-être même un abonnement à payer. Quémander de l’argent à sa mère pour pouvoir courir sur une piste, ce serait lui faire trop plaisir, et lui devoir quelque chose était hors de question, elle s’en servirait pour lui faire du chantage à la première occasion. Puis si c’était pour devoir courir avec les mêmes quadras barjos qui lui faisaient du gringue quand il courait dans son quartier qui faisaient du sport une fois dans la semaine pour se donner bonne conscience, merci mais non merci. « Ça va aller j’crois. J’ai pas besoin d’une piste pour courir, je suis tout terrain. » plaisanta-t-il en gardant un ton relativement sérieux, seuls ses yeux trahissaient la pointe d’humour qu’il fallait deviner. Les débuts houleux n’étaient pas tout à fait oubliés, mais elle n’avait plus été condescendante et l’adolescent se laissa aller à lui faire un peu plus confiance. « Addison. » répondit-il avec un hochement de tête pour enregistrer son prénom. Qui lui rappelait quelque chose. Il ne lui semblait pas la connaître. Et il ne connaissait pas d’autre Harper au Nouveau Mexique. Pourtant il était à peu près certain d’avoir entendu son nom quelque part. Alors qu’elle lui tournait le dos, les yeux du cowboy tombèrent presque malgré lui sur sa chute de reins. Sacré tam-tam. Oh ! « Attends, t’es la copine de Jamie, nan ? » demanda-t-il au même instant où elle l’interrogeait elle-même. Ni l’un ni l’autre n’eut le temps de répondre que la porte de la salle claqua pour laisser apparaître la surveillante baleine dans un costume qui lui ferait sans doute faire des cauchemars.

Addison sursauta violemment mais resta à sa place tandis que Liberty se débattait avec son costume dans l’encadrement de la porte. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, et il ne put que constater le ridicule de la situation. Il allait se faire traîner à l’administration par un cachalot en tutu avec des ailes. Soit Sylvester était déjà au courant de son incartade sur la piste de course et avait décidé d’ajouter l’humiliation à sa punition, soit Dieu lui en voulait vraiment. Et s’il ne risquait pas gros il aurait pu rire de cette mise en scène qui avait le mérite de coller à la période. Déjà prêt à devoir suivre la surveillante en chef, il constata avec surprise et soulagement que celle-ci l’ignorait royalement pour tendre un cœur en chocolat à Harper. Tout l’air qu’il avait retenu jusqu’alors s’échappa dans un rire nerveux au moment où elle quitta la pièce sans même l’avoir regardé une seule fois. Comment elle avait réussi à trouver la blonde dans cette salle, c’était un mystère, mais la bonne nouvelle, c’était qu’elle n’en avait visiblement pas après lui. Après tout peut-être qu’elle lui avait vraiment sauvé la mise. Addison s’apprêtait donc à remercier Harper et à s’excuser pour ses doutes, mais lorsqu’il reporta son regard sur elle, elle lui tournait toujours le dos et il la trouva toute absorbée par le petit mot qui pendait accroché au papier du chocolat. Ça c’était de l’amour… Il se rapprocha discrètement d’elle et profitant de sa taille pour lire par dessus son épaule, il essaya de déchiffrer ce qui était écrit. Si jamais ça venait de Jamie, il pourrait lui dire que son petit plan avait fonctionné, sinon il pourrait l’informer sur l’efficacité de la concurrence. Elle retrouva ses esprits et rangea la carte avant qu’il n’ait le temps de comprendre le message, mais une chose était sûre, la signature lui était familière.

Son visage se fendit d’un large sourire à la simple vue du prénom d’Andie et Addison recroisa les bras sur sa poitrine de manière beaucoup plus détendue cette fois. Si Harper était vraiment sa meilleure amie, elle venait de sérieusement remonter dans son estime. « Alors comme ça tu connais Jamie et Andie ? » demanda-t-il en laissant traîner sa voix d’un accent plus prononcé. « Cool. » commenta-t-il d’un air satisfait, allant s’asseoir sur le rebord du bureau qu’il venait de remettre d’aplomb. « Je suis un peu jaloux de pas en avoir eu. J’pensais qu’elle m’aimait bien ta copine, mais pas assez pour penser à moi depuis New York on dirait. » Son regard rivé sur le visage de l’adolescente, Addison pinça un instant les lèvres en hésitant à poursuivre puis agrippa fermement le bois avant de se lancer. « Ce serait cool si tu pouvais… Tu sais… Ne pas lui dire que je cogne dans des tables innocentes. »
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
Statut : En couple avec Jamie Ainsworth
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Glee club favori : Je me fiche totalement des chorales
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MessageSujet: Re: 04. Wanna get free   04. Wanna get free EmptyDim 13 Avr - 15:31

L’intermède comique de Liberty, qui était apparue au pas de la salle de classe dans son plus beau costume de ballerine dilatée, eut pour effet immédiat de plonger Harper dans une très courte réflexion, la détournant des questions et des autres regards curieux qu’elle s’apprêtait à lancer en direction d’Addison, le Forrest Gump des temps modernes, sans le côté simplet, pouvait-elle affirmer en le voyant s’exprimer avec une aisance assez agaçante dans le fond. Sa culture cinématographique s’étoffait de jour en jour, elle passait décidément trop de temps avec Jamie, car elle était maintenant capable de faire un lien entre les talents de marathonien de son interlocuteur et le chocolat qu’on venait de lui apporter sans y réfléchir, qui l’eut cru. Alors qu’elle baissait la tête en fourrant la carte accompagnant le chocolat dans la poche arrière de son pantalon, un petit sourire étira doucement ses lèvres pleines, et les regrets douloureux qu’elle éprouvait à cause de sa non-participation au voyage organisé par le lycée se transformèrent en un sentiment indéfinissable qui lui fit penser qu’elle n’aurait pour rien au monde voulu passer à côté de ce moment, même si elle était triste d’être restée en ville. Andie avait pensé à elle avant de partir à New York, elle avait pris le temps de rédiger une note pour parfaire l’envoi d’un chocolat que Harper déballa avec un soin méticuleux, comme s’il s’agissait d’un médaillon précieux qu’elle ne porterait jamais, mais qu’elle voulait admirer sous toutes les coutures pour mieux se représenter la valeur. Ce chocolat en avait à ses yeux, et elle se jura de la remercier à sa façon dès son retour, en trouvant un chapeau de cow-boy miniature au singe violet en peluche qu’elle lui avait offert à Noël par exemple, clin d’œil à ce qu’elle lui avait raconté sur les rodéos extravagants qui se déroulaient par chez elle, quelques mois plus tôt.
La voix d’Addison fit éclater la bulle de méditation dans laquelle Harper s’était retirée. Ce fut dans un froncement de sourcils taquin qu’elle lui répondit, lançant directement à sa suite :

« Comme ça, toi aussi ? » Elle ne fut pas surprise qu’Addison prononce le nom d’Andie. Elle n’était pas ce qu’on pourrait appeler une fille discrète et son prénom parcourait souvent les couloirs de McKinley High, au moins du côté de Regina qui voyait en elle un prétexte tout trouvé pour démontrer qu’elle pouvait rester belle même quand elle était cruelle. Bien qu’elle ne fût pas au courant qu’ils se connaissent – ou si elle l’avait été, ça lui avait échappé, comme tout ce qui se passait à McKinley en définitive –, Harper ne releva pas, laissant planer un doute inutile et tandis qu’elle jetait l’emballage de son chocolat dans la corbeille à papiers, elle soupira discrètement.  
En faisant plusieurs pas pour venir s’asseoir sur le bureau redressé, elle revêtit une expression incrédule en entendant les paroles du jeune homme qui s’appuyait déjà sur le rebord à côté d’elle. Elle lui accorda un regard en biais, la bouche légèrement pincée et les yeux plissés sensiblement. Si Andie ne l’aimait pas, contrairement à ce qu’il pensait, lui en revanche, semblait beaucoup l’apprécier. Harper fut étonnée d’être aussi adroite pour s’en apercevoir si rapidement. C’était probablement tellement évident que ça ne pouvait pas échapper à l’attention de quelqu’un comme elle, intelligente et vive d’esprit de nature, mais si peu douée pour discerner avec exactitude les vaisseaux qui se reliaient entre eux pour former ce qu’on appelait des relations. Elle fut tentée de lui rappeler que la semaine n’était pas terminée et qu’il pouvait encore recevoir quelque chose de la part de la Texanne, sauf que c’était bien au-dessus de ses attributions cette fois, et sa bonne action se perdit dans les principes de sa décence. Elle se sentait un peu gênée rien qu’en pensant à la bienveillance inopinée qui la pousserait à vouloir rassurer quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, et au lieu de s’appesantir sur ça, elle cassa en deux le cœur en chocolat sans réellement y penser pour lui tendre l’autre moitié.

« Tiens. » lui dit-elle avec une brusquerie feinte pour effacer l’indéchiffrable teinte d’attendrissement qu’elle avait éprouvé à peine une nanoseconde plus tôt et qui colorait ses joues affadies par la fatigue « Mon cœur brisé peut peut-être réparer le tien mais je garde le petit mot. » Elle croqua derechef dans sa moitié de cœur en chocolat. Elle fit pivoter d’un coup de langue la pointe qui dépassait de sa bouche et le laissa fondre dans sa gorge, avant de reprendre « Lui dire que tu cognes dans des tables innocentes ? Pourquoi je ferais ça ? Elle s’en fout en plus, et moi aussi, d’ailleurs. Tant que tu lui cognes pas dessus, on peut s’entendre. Ou pas. Ça dépend, en fait. » De nouveau, Harper laissa une espèce d’incertitude s’installer entre eux. Incertitude qu’elle dissipa une fois qu’elle avala son chocolat en tournant la tête vers lui « C’est bien toi alors, le mec de la maintenance ? Je comprends maintenant pourquoi il a pas voulu te laisser courir, l’autre péquenaud. »

Comprendre était un bien grand mot parce que non Harper ne comprenait pas. Elle saisissait la réticence que ça avait engendrée, mais pas le refus catégorique et la poursuite dans les couloirs. Tout le monde allait sur ce terrain y faire n’importe quoi. Le dessous des gradins était devenu le lieu de rendez-vous des nymphomanes du bahut et de leurs conquêtes, personne ne s’en affolait toutefois. Quand il s’agissait de laisser quelqu’un se dégourdir les jambes en revanche, quelqu’un qui rendait service au lycée en plus. Il avait donc le devoir de ramasser les cochonneries de tout le monde, mais de s’en prendre cinq pour respirer, c’était prohibé ? Harper secoua la tête en engloutissant une autre bouchée qu’elle réduit en charpie tout contre son palais pendant que son cerveau remettait en ordre le déroulement des événements et qu’elle se rappela de la curiosité soudaine qu’elle avait éprouvée pour Addison.

Ça devenait récurrent, d’apporter son aide aux gens. Harper ne le faisait pas consciemment, elle répondait à ses impulsions comme elle le faisait tout le temps, tout bonnement inapte au self-control. Elle n’était pas altruiste, encore moins intéressée par ce se passait de l’autre côté de la rue, prise par ses propres problèmes qui lui bouffait la moitié de son énergie, malgré son habilité à paraître toujours au top de sa forme physique et mentale. Elle rendait la monnaie de sa pièce aux gens qui avaient ignoré sa famille pendant des années, se complaisant dans une arrogance qui faisait entièrement partie de son caractère et qu’elle avait acquise dès la disparition de son père. Profondément blessée par l’individualisme dont faisaient preuve des personnes qui l’avaient pourtant côtoyé, elle n’éprouvait que très peu de considération pour le malheur d’autrui – elle se préservait de ces choses-là, parce qu’elle était hypersensible, comme l’avaient dit les médecins… Foutaises ! Du moins, c’est ce qu’elle pensait. En se jouant une rétrospective des mois écoulés, Harper s’aperçut qu’elle avait plus d’intérêt pour les gens qu’elle ne voulait l’admettre. Elle avait aidé Sunny à se débarrasser d’un Titan qui voulait lui briser les dents, elle avait plus ou moins sauvé Andie des griffes d’une caillera à la manque en pleine gare, elle avait couru au bord du précipice en allant sonner à la porte de Larry Faithorn pour s’assurer la sécurité de Jamie, et bien sûr, elle avait joué l’alibi d’un soir pour préserver la réputation de Barry. Quatre sauvetages irréfléchis, pour quatre personnes qui lui inspiraient des sentiments parfois confus, parfois bien définis, mais qui, qu’elle le veuille ou non et d’une certaine manière, faisaient parties de sa vie. Elle coula un regard vers Addison en se demandant si elle avait bien fait de venir le trouver pour combler le manque de la course qu’elle ressentait, pour combler les trous faits pas l’absence d’Andie et de Jamie, puis elle haussa les épaules. Harper n’avait pas envie de faire son auto-analyse, ça comportait trop de risques.

« Addison. » dit-elle brusquement. Addison, Addison, Addison, Addison… Répéta-t-elle dans sa tête pour être sûre de se souvenir de son prénom, et après dix fois, elle sauta du bureau en jetant son dernier éclat de chocolat dans sa bouche « Chuis Chu'ogée avoi’ chimie. » l’informa-t-elle la bouche pleine et pâteuse à cause du chocolat sans se soucier de s'être fait comprendre ou non. Elle marcha jusqu’à la table ou elle avait déposé son sac à dos, ouvrit la petite poche de devant et en retira un trousseau de clefs dont elle glissa l’un des anneaux autour de son index, comme une bague. Elle passa les bretelles de son sac, le réajusta sur son dos en se tournant vers le jeune homme en avalant son chocolat. Elle fit claquer sa langue dans sa bouche pour en retrouver toute sa mobilité, planta son regard dans le sien « Si je te couvre, tu me suis ? Je veux te montrer un truc » Elle fit tinter les clefs devant son visage avec un sourire en biais « Prie pour qu’on croise pas le Ainsworth relou dans les couloirs, je tiens pas à lui parler. » Elle termina sa phrase en roulant des yeux et marcha jusqu’à la porte. Elle posa sa main sur la poignée, puis regardant par-dessus son épaule, elle chuchota en direction d’Addison, la voix railleuse et les sourcils haussés très haut « Allez, bouge ! » Et elle ouvrit très très doucement la porte.
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