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 04. All apologies

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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MessageSujet: 04. All apologies   04. All apologies EmptyJeu 20 Mar - 14:18

Il était 8 h 30 lorsque Cat quitta la LPA et s’engagea à pieds dans le parking désert en face de l’Église, la tête remplie des voix chevrotantes d’une dizaine de personnes qui avaient eu besoin de ses conseils tout au long de la nuit. Le vent froid de février lui fit remonter le col épais de son caban par-dessous son écharpe de saison et plisser les yeux sous les verres de ses lunettes de travail qu’elle n’avait pas pris le temps d’ôter, trop pressée à l’idée de quitter les bureaux de l’association pour se soucier de l’apparence qu’elle avait sur le moment. Qu’importe si elle avait les cheveux en désordre et que ses vêtements étaient froissés, le sentiment enivrant d’avoir pu amener des gens en détresse à se confier à quelqu’un la faisait se sentir bien dans ses chaussures… Mais tellement mal en même temps. Les permanences étaient toujours éprouvantes. Gonflant la poitrine en respirant une longue rasade d’air revigorant, elle pressa le pas pour rejoindre sa voiture garée à côté du scooter rose Barbie de Madeleine Wild. La présence de cette dernière et de ses sursauts de folie l’aidait à relativiser la triste réalité de ces appels qui au plus les mois défilaient, au plus devenaient nombreux et pénibles. Même si leurs échanges étaient seulement courtois depuis le départ de Dorian pour Los Angeles et la démission de Seth, Cat était ravie de l’avoir à ses côtés presque chaque fois qu’elle était de service.
La seule chose à laquelle elle aspirait en fermant l’écran de son ordinateur, c’était de se départir des terribles histoires qu’elle avait attentivement écoutées sans y apporter autre chose que ses humbles recommandations. Parfois, il lui arrivait de vouloir faire plus que de donner des conseils et tendre véritablement la main à ces mères qui n’arrivaient pas à joindre les deux bouts, ou à ces hommes conscients des difficultés qu’ils rencontraient à faire preuve de maîtrise. Elle donnait son numéro de téléphone personnel en secret, quand elle sentait que la personne au bout du fil était à la limite de faire une bêtise, et les souvenirs de cette nuit chaude de juin remontaient subitement à la surface, sans prévenir. Toujours est-il qu’ils étaient frustrants, ces échanges téléphoniques. Car Ecaterina n’avait qu’une voix, des récits souvent difficiles, et des sanglots pour provoquer une prise de conscience réelle chez ces gens dans le besoin. C’était compliqué de leur faire comprendre qu’il n’y avait aucune honte à venir s’inscrire à l’accueil de l’association pour participer à des réunions d’aide à travers un combiné. Jane, la psychologue renommée de l’association, avait pointé du doigt sa façon excessive de s’investir auprès des adhérents, mais à quoi bon en faire partie si ce n’était que pour assurer l’équilibre de son karma ? Ecaterina avait au moins la sensation d’être utile en étant bénévole, ce qui était loin d’être le cas dans sa vie quotidienne.

Deux longues heures de route la séparaient de son appartement situé à Columbus. En y songeant pendant qu’elle grimpait dans sa voiture, elle eut un soupir inaudible. Si elle manquait de sommeil et désirait plus que n’importe quoi retrouver la tiédeur de ses draps, elle savait qu’elle ne pourrait pas dormir. Elle ressasserait les conseils qu’elle avait attribués en regrettant de ne pas s’être montrée plus magnanime et finalement, elle repousserait le moment de la sieste pour se rendre à la bibliothèque du campus et s’avancerait dans le réaménagement de la section principale, alors qu’elle avait réussi pour la première fois depuis des mois à négocier une semaine de congés pour se consacrer à ses révisions. Faisant jouer le volant entre ses mains, Ecaterina arrêta son véhicule au panneau Stop donnant sur la chaussée qui menait tout droit à l’hôpital St-Rita. Distraitement, sans vraiment y accorder de l’importance et en étouffant un bâillement discret avec ses doigts, elle cogita sur les évènements qui s’étaient déroulés au cours de ces dernières semaines et son cœur se serra à la pensée du visage dur de Charlie lui énonçant qu’elle rentrerait seule à Lima. Wyatt était comme convenu venu chercher Cat sans lui poser de questions, s’amusant juste de la récurrence de ses sauvetages impliquant sa sécurité. Leurs rapports s’étaient nettement améliorés nonobstant la séparation du docteur d’avec sa meilleure amie. Cat pouvait affirmer aujourd’hui qu’elle lui devait beaucoup de choses et même qu’elle l’appréciait. Plus qu’avant en tout cas, ce n’était pas bien difficile quand on connaissait la genèse de leur histoire. Un sourire triste rehaussa les commissures de sa bouche tandis qu’elle faisait glisser ses yeux épuisés sur le cadran de l’horloge numérique au-dessus de son tableau de bord, le coude appuyé sur le cadre de sa portière. Elle se débarrassa de ses lunettes, se disant qu’elle devait des excuses au docteur qui n’avait pas demandé à se retrouver dans une position aussi inconfortable. Bien sûr, Cat lui en avait présenté le soir même, car évidemment l’absence de Charlie, qui était le personnage principal du récit qu’elle lui avait débité au téléphone, n’était pas passée inaperçue. Cependant, se répandre en petites attentions pour mieux se faire pardonner était un peu la marque de fabrique de la jeune femme, et comme ses ambitions de converser plusieurs heures avec Morphée s’avéraient compromises…

C’est la démarche aussi légère que d’habitude malgré la fatigue qu’elle se dirigea vers la salle d’attente donnant sur la porte du bureau du docteur Pillsbury. Un gobelet de café fumant à la main et un sac en papier parsemé de taches de gras qui renfermait des muffins frais achetés à l’épicerie de l’hôpital, Cat dépassa le bureau de la secrétaire du jeune homme sans se soucier de ses protestations, juste en fixant la porte qui se trouvait devant elle. Porte qui, par chance, s’ouvrit à l’instant même où elle releva le menton, tout sourire. Une femme d’un certain âge sortit du bureau, suivit par un Wyatt en blouse blanche qui s’apprêtait sans doute à appeler sa prochaine patiente. Cat ne lui en donna pas le temps, elle se posta devant lui.

« Bonjour, bonjour ! » lança-t-elle en haussant les épaules avec enthousiasme. La patiente suivante en question s’était déjà levée. Enceinte jusqu’au cou, elle lança un regard noir à Cat qui fit un clin d’œil de connivence à l’intention de Wyatt, et le plus sérieusement du monde, elle lança à l’assistance « J’ai de l’herpès, c’est plus urgent que... » Du menton, elle désigna l’énorme ventre de la femme en levant les sourcils et lui donna un sourire commercial dont elle seule avait le secret en cachant lentement le café et les gâteaux qu’elle tenait dans les mains derrière son dos. Mais tout le monde avait compris son manège, et des grognements accompagnèrent le petit coup de coude qu’elle accorda au docteur « Allez toubib, au boulot ! » annonça-t-elle, donnant l’impression d’être montée sur ressort, et elle s’engouffra sans attendre sans son bureau. Aussi, elle patienta pendant qu’il refermait la porte, et derechef, lui tendit le café et les muffins en précisant sur le ton de la confidence « Pour ton information, je n’ai pas vraiment l’herpès mais… » Prenant une moue, elle posa son index sur sa bouche en sous-entendant qu’il s’agissait d’un secret et après un petit rire, elle alla s’asseoir en face du bureau de Wyatt.
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MessageSujet: Re: 04. All apologies   04. All apologies EmptyDim 23 Mar - 22:25

Le bruit insupportable du bipper qui résonnait dans sa chambre ne semblant pas vouloir cesser, Wyatt sortit un bras de sous ses couvertures et tâtonna jusqu’à mettre la main sur cet objet de malheur pour soulager ses tympans, et ceux de Brownie qui le dévisageait à présent d’un air indigné, lui qui avait osé troubler son repos. Mais tandis que son chat pourrait retourner se rouler dans les couvertures, le devoir l’appelait et d’après le message qui s’affichait, il avait moins de trente minutes pour se présenter en salle d’opération. Que de joie dès les premières heures de la journée. Mécaniquement, il ôta son pantalon de pyjama pour le troquer contre son pantalon de la veille, soigneusement plié sur le dossier du fauteuil qui faisait face au grand balcon qu’il n’utilisait plus, parce qu’il était trop chargé de souvenirs. Ouvrant les rideaux de sa chambre d’un geste sec pour constater que dehors la nuit était encore épaisse, le gynécologue soupira profondément en boutonnant la chemise noire qu’il venait de tirer de la housse du pressing. Il était bien trop tôt pour se rendre à l’hôpital. Malheureusement, les femmes enceintes avaient une fâcheuse tendance à ne jamais vouloir rentrer dans les horaires de bureau traditionnels, et à ignorer les insomnies du docteur. Il avait dû réussir à avoir deux ou trois heures de sommeil profond cette nuit, qu’il fallait additionner aux quatre de la nuit précédente, et aux trois à tout casser de celle d’avant. C’était Byzance. Mais à en croire le reflet que lui renvoyait le grand miroir éclairé de sa salle-de-bain, il était temps de faire une petite cure de sommeil, d’une manière ou d’une autre. Ses yeux verts  étaient cernés de sillons sombres qu’il ne pourrait plus camoufler derrière des excuses de marathon télé, ou de lectures passionnantes si un inconscient osait encore lui faisait la remarque. Mêmes les tâches de rousseur qui parsemaient son visage semblaient plus ternes sur son teint gris sans doute empiré par la lumière crue. Pour ne rien arranger, le médecin allait devoir passer outre l’étape du rasage de près qui aurait pu lui donner meilleure mine que cette barbe naissante. À défaut d’autre chose, il passa donc un peu d’eau sur son visage avant de terminer de fermer sa chemise jusqu’aux boutons de manchettes, en laissant toutefois son col ouvert. On se serait cru de retour en novembre… Et la raison de ses heures de sommeil disparues et de sa mine rayonnante n’avait pas changé non plus. Que de progrès Pillsbury, vraiment, très impressionnant.

Trois heures et quarante deux minutes plus tard, Wyatt avait survécu à la césarienne d’urgence pour laquelle on l’avait tiré du lit parce qu’il s’agissait de jumeaux et que les complications étaient à craindre, ce qui disqualifiait donc le personnel toujours aussi compétent de Sainte Rita. Les jumeaux et la mère aussi s’en étaient sortis. Quant au père, il s’était littéralement jeté à son cou, manquant de le renverser alors qu’il sortait de son bloc dans l’espoir de pouvoir prendre un café avant de se rendre au bureau de consultations qu’on lui avait attribué. C’était bien sûr sans compter sur ce dégénéré. Non content d’envahir son espace personnel en lui serrant ensuite la main de manière frénétique, l’heureux papa lui avait tenu la jambe pendant quinze longues minutes pour le remercier et lui raconter toute l’histoire de la famille et de leur malédiction concernant les naissances de jumeaux, comme s’il devait se sentir concerné d’avoir accompli ce miracle. Il était brillant, et personne ne faisait mieux son travail que lui dans cet hôpital, il n’avait pas besoin qu’on lui érige un autel, puisqu’il le savait. Sous les regards horrifiés des infirmières qui s’attendaient sans doute à ce qu’il tue de ses propres mains l’époux de sa patiente, Wyatt endura impassible ce flot continu de paroles qui ne pénétraient pas vraiment le brouillard dans lequel il était retombé à l’instant même où il avait terminé ses derniers points de suture. Le bloc était sans doute l’un des derniers endroits où ses pensées le laissaient encore en paix, et il espérait que jamais son obsession pour Charlie ne mettrait en danger la vie de ses patientes. Voilà qui aurait encore pu couronner les tourments dans lesquels il s’était replongé. Partout ailleurs en revanche, elle le hantait. Sa décision de passer à autre chose le hantait. Lui qui avait été si sûr de lui une semaine aupravant, qui avait cru que cette illumination à mi-jogging serait la bonne, il n’aurait pas pu être plus dans le faux. Le médecin avait même l’impression que cette rechute-ci le laissait plus affaibli que la première fois. Il la reconnaissait dans tout ce qu’il faisait, dans chaque menue brunette qu’il apercevait, mais ce n’était jamais elle, et elle n’était jamais là. Chaque fois qu’il repensait à l’appel de détresse d’Ecaterina et à la fuite pure et simple de Charlie avant son arrivée, sa gorge se serrait et respirer devenait un combat. Son entêtement à croire que la choriste était la femme de sa vie n’avait rien de rationnel. Elle faisait tout pour l’éviter, avait saisi la première perche tendue pour cesser leur relation, il était assez évident que ses sentiments n’étaient pas partagés. Mais son cœur refusait d’entendre ce que sa raison lui hurlait et finissait par le contaminer tout entier.

Sauvé par sa nouvelle secrétaire qui le cherchait dans tout l’hôpital et avait finalement eu recours aux hauts-parleurs de l’accueil pour qu’il la tire d’une mort certaine à en croire son ton désespéré au micro, Wyatt se libéra de sa sangsue et se traîna en silence jusqu’à l’accueil du service gynécologique. Une chance pour la jeune femme, il était bien trop fatigué pour perdre son sang-froid en découvrant que l’objet de toutes ses angoisses était un mot de passe. Il était même suffisamment fatigué pour ne pas lui faire de remarque sur la durée qui s’avèrerait très déterminée de son contrat. Le gynécologue saisit donc les chiffres d’accès au fichier en ligne de ses patientes en silence et se tourna vers la salle d’attente pour inviter la première arrivée à le suivre d’un sourire froid mais professionnel. Ses muscles avaient dû se contracter en un rictus figé quelque part au milieu de sa consultation tandis qu’il luttait pour ne pas perdre les pédales et virer cette femme de l’hôpital en employant la force Du moment où il avait refermé la porte, elle n’avait pas cessé de parler une seule seconde. Et bien sûr, au cœur de ce grand débat animé par elle-même, sa peur irrationnelle du cancer du col de l’utérus qui n’avait jamais couru dans sa famille mais qu’une médium lui avait prédit lors d’un voyage à Vegas lorsqu’elle avait vingt ans. Si une médium du Nevada le lui avait dit… Jamais un frottis n’avait été aussi désagréable et interminable. Wyatt comptait d’ordinaire sur la situation embarrassante pour plus d’une femme pour travailler en silence, mais cette journée n’en finissait pas de le surprendre dans la mise à l’épreuve de son équilibré psychique. Il aurait presque été tenté de remercier le Seigneur à genoux quand sa patiente remonta enfin la fermeture de son manteau pour s’en aller, mais une fois de plus il se contenta de plus de sobriété en lui ouvrant simplement la porte pour accueillir son successeur en pilotage automatique. Il était donc tout sauf préparé à voir bondir sous ses yeux la petite tête blonde d’une Ecaterina Robertson pleine d’entrain lui glissant des clins d’œil complice et venait de glisser dans son dos ce qui ressemblait honteusement à un gobelet de café de la cafétéria. Déjà tiré de sa torpeur par ce débarquement à l’improviste, la mâchoire de Wyatt tomba entrouverte à l’annonce très publique d’un herpès foudroyant qui servait visiblement d’excuse pour leur rencontre au sommet à huit heures trente du matin. Ni lui ni aucune des femmes présentes dans le couloir n’eut le temps de se remettre de ces déclarations ou de protester que la meilleure amie de Charlie avait disparu dans son bureau après lui avoir asséné un coup de coude amical dans les côtes. Le gynécologue resta un instant figé devant son assemblée avant de finalement suivre la jeune femme sans plus de justification, laissant à sa secrétaire le soin de gérer la crise. Si elle se sortait de cette avalanche d’hormones, sa période probatoires serait étendue d’une semaine.

Wyatt claqua la porte de la salle de consultation le regard braqué sur les victuailles qui semblaient lui être destinées, et ses bras semblèrent s’en emparer sans qu’il ait véritablement son mot à dire. « Pour être honnête Ecaterina, herpès ou pas, ton café et toi êtes toujours les bienvenus. Mais me voilà rassuré sur au moins un point concernant ton petit ami, il se protège.» Ne pouvait résister plus longtemps à l’appel de la caféine, le gynécologue prit une longue gorgée du café noir que la jeune femme avait apporté avant de la suivre pour s’asseoir face à elle et déposer le reste des merveilles qui à défaut de le sortir du gouffre qu’il creusait auraient le mérite de le mettre de meilleure humeur. Une envoyée du ciel ? Le gynécologue restait toutefois méfiant. Si ses relations avec Cat s’étaient très nettement améliorées, il ne la considérait pas tout à fait comme une amie. Lorsqu’il ne jouait pas les chevaliers blancs pour la tirer de mauvais pas, leurs contacts étaient quasi inexistant, a fortiori depuis que Charlie ne faisait plus partie de sa vie. C’était d’ailleurs une des raisons qui lui avaient fait décrocher le téléphone lorsqu’elle avait appelé à l’aide alors qu’il ignorait encore tout appel en provenance de Lexie : elle devait avoir une raison valable de le contacter. Maintenant qu'elle n'était plus la babysitter d'Emily, Ecaterina était et resterait une amie de Charlie, et il la connaissait désormais suffisamment pour savoir qu’elle n’entrerait pas en conflit avec lui à son sujet. Ou bien si ? Détaillant son visage de ses yeux verts par dessus son café, Wyatt tâcha sans succès de deviner ce qui pouvait se passer dans son esprit à cet instant. « Alors, dites moi tout jeune fille. Si ce n’est pas l’herpès qui t’amènes à moi, à quoi dois-je cette visite surprise et matinale ?»
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 04. All apologies   04. All apologies EmptySam 29 Mar - 1:03

Ecaterina aurait été prête à en découdre si les bonnes femmes hormonées de la salle d’attente s’étaient jetées sur elle tel un troupeau de rhinocéros sur leur point d’eau. Pour les impressionner, elle aurait même pu mettre de côté son incapacité notoire à pondre des mensonges dignes de ce nom en leur affirmant avec conviction qu’elle était une professionnelle mondialement reconnue dans l’exécution de prises compliquées appartenant à l’un des plus anciens des arts martiaux de la planète. Ne pas se fier à la taille, lui avait-on répété plusieurs fois au cours de sa jeune vie, au point que c’était devenu sa philosophie, avec la très célèbre accroche publicitaire parce que je le vaux bien. Combien de fois Seth avait-il dit à sa mère de se méfier du petit roquet aux boucles parfaites, et au grain de peau à faire trembler un logiciel Photoshop, qu’il avait amené à la tablée familiale des Catalano pendant les fêtes de fin d’année ? Un nombre incalculable de fois, si bien que la pauvre femme en avait payé les lourdes conséquences – dans ses rêves les plus fous, surtout, mais l'important, c'était que la petite blonde terminait vainqueur à tous les coups, et pas que ce soit réel. 
Ce n’était pas parce qu’elle parvenait à peine à atteindre les placards de sa kitchenette qu’elle était incompétente dans l’art subtil de la confrontation physique, ça non ! Elle avait développé une méthode à elle tout à fait efficace d’ailleurs qui consistait à prendre ses petites jambes à son petit cou et à s’enfuir tout simplement. Car étant l’ex-colocataire de Charlie « Hugh Hogan » Watson-Brown, elle avait été la victime toute désignée de ses fameuses prises de catch à la polonaise qui lui avait valu une fois – de trop, à son humble avis – de se retrouver la tête entre les jambes et pas de la façon la plus classe qui soit ; inutile de vous faire un dessin. En parlant de classe, Cat ne sembla pas prendre en considération l’excès de zèle dont elle avait fait preuve en annonçant à la cantonade qu’elle avait l’herpès, et c’est toute pimpante, arborant presque sa plus caricaturale expression de blonde écervelée, ses victuailles et son cœur débordant de bienveillance l’accompagnant dans sa bonne action de la journée, qu’elle gratifia Wyatt d’un sourire de pub pour dentifrice, puis qu’elle emprunta la route moquettée devant elle pour rejoindre le siège en face du bureau ordonné du médecin.

Que Dieu l’en préserve, Cat n’était jamais venu sur le lieu de travail de Wyatt. Elle avait son propre gynécologue, à l’extérieur de la ville, et pas même un élan de curiosité lui fit jeter un coup d’œil à l’environnement dans lequel elle avait mis les pieds. Elle était venue parce qu’elle avait des excuses à présenter et puis de toute façon, tous les cabinets de ce type se ressemblaient. A la différence que celui de Wyatt était un peu plus chaleureux que les autres, s’aperçut-elle en remarquant la couleur des murs. Cette fois, elle s’assit, ne relevant pas la remarque du docteur sur l’apaisement relatif qu’il ressentait à la confirmation par la principale intéressée que son annonce grandiloquente à ses patientes n’était qu’un pur mensonge, une vile tactique pour l’arracher quelques minutes à son spéculum et à ses gants en latex.
Si son arrivée s’était faite avec un enthousiasme un peu surjoué, l’immersion dans la conversation qu’elle s’apprêtait à entretenir avec le docteur Pillsbury se fit plus en retenue comme à l’accoutumée. Cat croisa doucement les jambes après avoir retiré son manteau et déposa son sac à main sur la deuxième chaise à sa droite, et enfin, elle releva la tête avec lenteur, se permettant pour la première fois depuis bien des semaines de le regarder en face. Elle n’avait pas pu le faire depuis qu’il l’avait récupéré, partiellement amochée, au mois de juin dernier. Il l’avait vu dans une position délicate, faible, et aujourd’hui encore, elle avait honte de s’être montrée si émotive sur le chemin du retour, mais il n’était pas question de revenir sur cet épisode douloureux de la vie de Cat Robertson ; elle était venue pour Wyatt, et pour personne d’autre. Elle laissa son ego et ses malheurs de côté pour mieux s’intéresser à lui. Et le tableau qu'il lui offrait lui serra douloureusement le cœur. Cat reconnaissait des marques de fatigue adoucissant sans le vouloir les traits de son visage parsemé de taches de rousseur. Elle connaissait ces marques, car Charlie avait exactement les mêmes, sauf qu’elle essayait de les cacher derrière une légère couche de maquillage, mais Wyatt n’avait que son charisme pour tenter de camoufler les traces évidentes de sa tristesse. Ce constat rapide n’arrangea pas l’état de culpabilité qui avait poussé la jeune femme à se rendre de si bonne heure à son bureau, et elle lui répondit avec une timidité inhabituelle.

« Je voulais m’excuser de t’avoir appelé l’autre soir. » commença-t-elle en changeant de position sur son siège, alternant le croisement de ses jambes en cherchant son regard à travers sa frange exceptionnellement en désordre ce matin « Je t’ai obligé à affronter une situation à laquelle tu n’étais pas préparé, à laquelle moi-même je n’étais pas préparée pour être honnête. J’ai tenté de forcer le destin. » avoua-t-elle dans un léger sourire en biais « C’est mon côté romancière. J’aimerais te dire que je n’y peux rien, mais j’ai une tendresse évidente pour la tragédie. » Elle avait hérité du côté dramaturge de sa mère, à son plus grand malheur. Néanmoins, elle ne s'appesantit pas sur le sujet « Nous autres, on se sent investis d’une mission quand il s’agit des histoires d’amour et clairement, j’ai outrepassé mon droit en tant qu’amie, si tu permets que je me qualifie ainsi. » Elle leva les yeux vers lui, marqua une pause significative qui s’étendit à peine quelques secondes. Elle soupira avant de reprendre « J’ai été extrêmement maladroite, je le regrette… » Un petit rire s’échappa aussitôt de ses lèvres tandis qu'elle fronçait brièvement les sourcils, gênée. Un air amusé passa cependant sur son visage, et elle écarta brièvement les mains devant elle « C’est drôle, j’ai l’impression de te servir le même discours chaque fois que je sens que j’ai fait quelque chose d’impardonnable. » Elle faisait référence au premier conflit qui s’était joué entre elle et ce jeune homme et qui concernait le mariage de Will et d’Emma. Ecaterina avait sévèrement réprimandé Wyatt dans sa manière d’envisager l’entrée de William dans sa famille par alliance. Donnant des leçons de morale à son beau-frère, elle n'avait pas pris en compte le fait qu’elle ne connaissait rien de lui et de sa vie. Là aussi, elle avait regretté et avait fait le premier pas en lui présentant des excuses lors de la soirée d'anniversaire qu'elle avait organisée pour Seth et Charlie, l'an dernier ; comme elle y avait déjà songé, cela devenait une triste habitude.

Se mordant la lèvre, Cat le regarda dans les yeux « J’ai fait un effort cette fois, je t’ai apporté l’encas de la réconciliation. Qu’est-ce qu’ils valent, ces muffins ? » lui demanda-t-elle avec plus de légèreté en se penchant sur le bureau pour prendre une pâtisserie dans le sac en papier. Avant de pouvoir libérer le gâteau qu’elle convoitait, elle murmura dans l’intervalle, profitant de la distance amoindrie entre eux « Sincèrement, je te prie de m’excuser pour avoir manqué autant de délicatesse, Wyatt. Je n’ai pas envie que tu m’en veuilles d’avoir espéré que ça s’arrange entre vous. » Serrant les lèvres dans une mine compatissante, elle lui fit un petit signe de tête plein de regrets, et extirpa le muffin. La tête baissée, elle s’appuya contre le dossier de sa chaise.
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MessageSujet: Re: 04. All apologies   04. All apologies EmptySam 12 Avr - 1:31

Entre la jeune femme qui venait de s’asseoir dans l’un de ses fauteuils et celle qui était entrée de manière tonitruante dans son bureau, il y avait un monde, qu’Ecaterina semblait avoir traversé à la vitesse de l’éclair. Ses traits étaient débarrassés de toute trace d’humour, et elle ne cessait de croiser et décroiser les jambes de manière nerveuse comme si elle cherchait à avouer quelque chose de bien plus embarrassant qu’un herpès foudroyant. Face à son inconfort visible, les doutes du gynécologue concernant les véritables motifs de sa visite ne firent que s’accroitre et sa mâchoire se contracta légèrement. Wyatt se redressa contre son dossier, reposant la tasse de café déjà à moitié vide devant lui pour croiser les mains sur la table en verre et se préparer au pire. Après avoir essuyé la tempête Lexie Preston plus rien n’aurait dû lui faire peur, mais le médecin avait les nerfs à fleur de peau et une poussée dans le mauvais sens suffirait sans doute à lui faire perdre le contrôle qu’il exerçait d’une main de fer sur lui-même. Or il n’avait nulle intention de craquer en présence d’Ecaterina Robertson. Il ne doutait pas un instant que sa grande expérience auprès de sa sœur dans cette association qu’elle tenait aurait fait d’elle une oreille attentive, mais il avait assez partagé ses sentiments pour dix siècles, il allait bientôt ressembler à Grayson s’il poursuivait sur cette voie. La seule personne à qui il aurait vraiment aimé parler de ses sentiments confus refusait de le voir, et il n’avait pas encore trouvé le courage d’admettre qu’il n’avait pas le cran de faire le premier pas et de leur donner une véritable chance. Lorsqu’il avait effectué le trajet retour depuis Marysville en la seule compagnie d’Ecaterina, elle avait accepté de rentrer dans sa petite comédie tacite de déni, se cantonnant à des sujets de conversation tout à fait triviaux lorsque le silence devenait trop pesant. Elle lui avait bien sûr présenté des excuses sincères pour les kilomètres qu’il avait dû faire pour venir la chercher, ainsi que pour l’absence de Charlie. Comme si ç'avait été de sa faute. Wyatt avait rapidement balayé le sujet en cachant tant bien que mal le désarroi qu’il avait ressenti en ne discernant que la silhouette de Cat sur les marches du poste de police. Il ne doutait pas un instant que la jeune femme avait vu clair dans son jeu, il était bon chanteur, danseur passable, mais assez mauvais acteur, a fortiori lorsqu’il s’agissait de son ex-petite amie. Il se souvenait encore de la gêne lisible sur le visage de la jolie blonde alors qu’il sortait de la Maserati pour venir à sa rencontre. Une expression assez semblable à celle qu’elle avait devant lui à cet instant, toute réflexion faite.

Et ce furent bien de nouvelles excuses qui sortirent de sa bouche alors qu’elle osait à peine croiser son regard, cachée derrière les mèches qui tombaient sur son front. Elle avait presque l’air d’une petite fille, recroquevillée sur elle-même, aux antipodes des airs arrogants et fiers dont elle le gratifiait lorsqu’ils ne se connaissaient pas encore assez pour apprécier la compagnie de l’autre. Une petite fille dans la bouche de laquelle on avait mis de gros mots. Comme ce foutu destin. À croire que Lexie et elle s’étaient passé le mot. Les lèvres pleines du gynécologue s’arquèrent en un sourire amer tandis que ses phalanges blanchirent légèrement sous la pression qu’il exerçait sur ses propres mains. Était-ce ce qu’il avait voulu faire avec Charlie ? Forcer le destin ? Il avait tellement voulu croire qu’elle était une sorte d’âme sœur faite pour le compléter, qu’elle ne pouvait appartenir à personne d’autre parce qu’elle remplissait tout ce qui était vide chez lui, qu’il n’avait pas vu que ce qu’il pensait être le destin n’était en fait qu’une relation humaine de plus, fragile et éphémère. Il s’était confié aveuglément, avait engagé tout son cœur dans la construction de leur relation, impuissant face aux réticences de Charlie qu’il avait décidé d’outrepasser en l’invitant à emménager avec lui, en se liant toujours plus à elle dans l’espoir qu’elle finirait par se fondre en lui et tout partager. À trop forcer, le lien qui les unissait avait finir par se rompre, et il n’avait que lui à blâmer. Enfin, ça c’était ce qu’il refusait d’admettre tout haut. La version officielle des faits resterait que Charlie n’avait pas eu confiance en lui et avait trouvé en Ruby l’échappatoire idéale pour fuir une relation trop sérieuse pour son âge. Pas de quoi écrire un roman, donc. Ses yeux s’adoucirent néanmoins devant les efforts de Cat pour insérer un peu d’humour dans ce qui restait malgré tout un sujet houleux, et douloureux, mais surtout devant la manière si brutalement honnête qu’elle avait de lui signifier qu’elle voulait malgré tout être son amie. « Ce n’était rien d’aussi tragique je t’assure. Je ne suis que gynécologue après tout, et occasionnellement ton chevalier-taxi servant pour satisfaire tes élans tragiques, mais les histoires d’amour et le destin ça n’est pas de mon ressors. » mentit-il entre ses dents en déliant ses doigts pour reprendre sa tasse de café en main et en boire une longue gorgée avant de plaquer à nouveau un sourire discret sur ses lèvres. « Ce n’était pas de ta faute Ecaterina. Elle a décidé de rentrer par ses propres moyens, c’était son choix. J’étais heureux de pouvoir te rendre service. C’est ce que font les amis, n’est-ce pas ? » Hochant légèrement la tête vers la gauche, il arqua un sourcil en relevant davantage les coins de sa bouche.

Comme elle le lui faisait remarquer, ce n’était pas la première fois qu’elle venait le trouver pour lui présenter des excuses. Mais à la différence de ce qui s’était passé lors du mariage de sa sœur où Ecaterina s’était empressée de voir en lui un opposant idiot à l’union soutenue par toute la ville de son aînée avec M. Schuecroute sans chercher à comprendre ses raisons, elle avait appris à le connaître. Et elle s’était déplacée parce qu’elle semblait donner de l’importance à ses sentiments, ou à l’opinion qu’il avait d’elle. Sa démarche était presque touchante, tout compte fait. Toute cette méfiance n’était visiblement pas méritée, et la jeune femme venait munie d’un drapeau blanc, et du petit-déjeuner. Wyatt se décolla finalement du dossier de son fauteuil et se rapprocha de la table pour se servir à son tour dans le sac en papier qu’Ecaterina venait d’ouvrir. « Les muffins aux trois chocolats sont assez réputés dans l’aile chirurgie, tu ne prends pas de risque. » Prenant lui-même une bouchée de brioche nature qui aurait dû être délicieuse si tant était qu’il ait vraiment apprécié sa nourriture ces deux dernières semaines, il laissa le silence peser un instant entre eux. « Tu n’as vraiment rien fait de mal Cat. » cherchant son regard, il abandonna tout faux-semblant de légèreté pour tenter de soulager la jeune femme de sa culpabilité en se montrant le plus honnête possible sans se laisser aller à espérer qu’elle aurait à présent une solution miracle pour tout réparer. « Je ne vais pas te mentir. Est-ce que je pensais revoir Charlie en allant jusqu’à Marysville ? Oui. Est-ce que le fait qu’elle préfère affronter une tempête de neige plutôt que de me voir m’a fait mal ? Oui. Est-ce que je t’en tiens rigueur ? Non. Tu ne lui as pas menti, tu n’as manipulé personne, et tu ne lui as certainement pas conseillé de s’en aller seule au milieu de nulle part. » Détournant le regard, il fixa un point imaginaire sur le mur derrière elle en prenant une profonde inspiration pour s’apaiser. « Même si elle était restée… Je ne pense pas que les choses puissent s’améliorer entre nous. » Ses doigts cherchèrent à l’aveugle le gobelet de café tiède sur lequel ils se refermèrent comme pour lui donner un point d’ancrage dans la réalité où ses nouveaux fantasmes de réconciliation n’auraient jamais lieu. Mais sa meilleure amie était juste devant lui. Toute acquise à cette cause. Il n’avait qu’à sauter le pas et oser l’interroger au sujet de Charlie. Il savait qu’il n’avait pas le droit de vouloir en savoir plus. Il ne devait pas chercher à en savoir plus s’il voulait conserver l’équilibre précaire dans lequel il était, où la jeune femme le hantait perpétuellement sans qu’il n’agisse encore. Il s’entendit toutefois dire tout haut : « Elle a dû… passer à autre chose de toute façon. »
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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MessageSujet: Re: 04. All apologies   04. All apologies EmptyLun 14 Avr - 15:40

Un petit rire éraillé, accompagné d’un haussement de sourcil fugace, s’échappa des lèvres de Cat lorsque Wyatt lui signifia que les histoires d’amour et le destin n’étaient pas de son ressors. Elle pencha la tête sur le côté, son sourire timide plaqué sur ses lèvres qu’elle pinça au point d’en blanchir les contours « Oui, peut-être que ça n’est pas du mien non plus, finalement. » dit-elle tout bas, en repensant à toutes ces années où elle avait tenté de trouver elle-même un équilibre dans les deux relations amoureuses qui l’avait construite en partie, sans pour autant réussir à s’oublier et à vivre ce qu’on lui vendait, à travers les livres qu’elle lisait sans cesse, à travers les récits de son père qui alimentait la légende autour de l’ardeur amoureuse chaque fois qu’il prenait des nouvelles de Gale et de son couple, comme un état proche de la félicité. Cat n’avait jamais ressenti ça, pas avec autant d’intensité en tout cas. Elle se demandait souvent si elle n’était pas anormale, car c’était quand elle était en couple que les choses devenaient plus compliquées à gérer, probablement parce qu’elle mettait instantanément les gens qu’elle aimait sur un piédestal et qu’ils finissaient immanquablement par la décevoir. À l’exception de Seth. Il avait un talent certain pour rendre les choses plus faciles à supporter et ne vivait pas dans une bulle faite d’éloges et de béatitude, c’était quelque chose qui lui manquait, même si elle tachait de ne pas en parler.

Il y a des personnes qui ne sont pas faites pour être en couple, parce qu’ils ont plusieurs choses à régler, des progrès à faire, avant d’accorder toute leur confiance à l’individu qui se présente à leur porte, s’autoproclamant l’âme sœur de quelqu’un qui a bien du mal à comprendre au fond qu’on puisse lui accorder autant d’attention. Cat était l’une d’elles, Charlie aussi. Si sa meilleure amie comprenait aussi bien la position dans laquelle elle se trouvait actuellement, si sa douleur lui parlait autant, c’était parce qu’elle avait une vue précise des doutes qui l’assaillaient quand elle cherchait à mettre le doigt sur les raisons profondes de l’intérêt qu’un homme comme Wyatt pouvait lui octroyer ; Cat avait les mêmes doutes, ça la rongeait depuis sa rencontre avec Gale. Cependant, ça la rendait triste de s’apercevoir que Charlie n’avait pas la moindre idée de la personne extraordinaire et méritante qu’elle était, de l’effet bénéfique qu’elle avait sur les gens ; elle n’était pas indigne de Wyatt, bien au contraire. Ils étaient différents, peut-être, mais c’était ce qui faisait la force de leur couple et la singularité de leur histoire pour laquelle Cat avait beaucoup de tendresse en dépit des quelques réticences qu’elle avait eues en apprenant le début de leur relation. Wyatt était fait pour Charlie et inversement, ils se complétaient véritablement, et c’était pour ça que leur séparation était inadmissible pour les gens qui les connaissaient bien, car quand ils n’étaient pas ensembles, ils n’étaient pas eux-mêmes, à peine une ombre qui mécaniquement se levait le matin pour accomplir leurs tâches quotidiennes. Leur séparation donnait à Cat l’impression que le monde ne tournait plus vraiment rond, moins encore que quand Wyatt lui disait ouvertement qu’elle était son amie. Elle l’avait cherché, et cette avancée dans leur relation, toujours un peu bancal malgré leurs efforts, lui serra le cœur d’une bonne façon, qui ne réussissait pourtant pas à atténuer le chagrin qu’elle éprouvait à l’idée qu’il ait été touché par la fuite de Charlie lorsqu’il était venu la récupérer.

Cat émietta un morceau de muffin aux trois chocolats pour en glisser un morceau dans sa bouche, gardant les yeux baissés sur la broderie en carton qui soutenait le gâteau qu’elle avait pris dans le sac en papier. Elle mâchouilla à peine les pépites qui fondirent dans sa bouche, tandis que Wyatt lui expliquait en détail ce qu’il avait ressenti quand il s’était rendu compte que Charlie ne l’attendait pas en haut des marches du poste de police, et qu’il l’acquitta définitivement en lui affirmant qu’elle n’y était pour rien dans cette histoire. Ses efforts pour la rassurer lui faisaient du bien, mais Cat se souvenait du regard dont Charlie l’avait gratifié ce soir-là et son cœur remonta dans sa gorge, la faisant déglutir avec difficulté. Elle craignait que, si Wyatt de son côté lui pardonnait sans mal, il faudrait plus que des muffins et un sourire pour que sa meilleure amie tourne la page et ne lui tienne pas rigueur de cette erreur qu’elle regrettait amèrement. La blonde garda le silence, se contentant d’opiner discrètement de chef en estompant le goût sucré sur ses lèvres, les roulant l’une sur l’autre. Elle perdit l’appétit en une seconde, et relevant la tête, elle se pencha de nouveau pour déposer sa pâtisserie sur le bureau, la voix de Wyatt résonnant dans le cabinet, jouant une mélodie pleine de fausses notes qui fit grincer les dents de Cat qui se redressa, raide, les sourcils froncés.

« Elle n’est pas passée à autre chose. » affirma-t-elle sans tressaillir. Cette fois, elle confronta le regard de Wyatt, mais d’une manière affable qui n’avait rien à voir à la centaine de regards meurtriers qu’elle lui avait donné à l’époque où ils étaient censés être des ennemis mortels – sans exagérer. Elle se recula pour venir s’adosser à sa chaise, joignit les mains sur ses genoux en prenant une moue ; lèvres boudeuses, sourcil droit arqué et yeux plissés très fort, elle démontrait clairement son incrédulité « Tu penses vraiment que si elle était passée à autre chose, elle se serait enfuie comme elle l’a fait ? » lui demanda-t-elle, sa voix marquant une progression exceptionnelle vers les aigus. Cat pointa brièvement son index vers lui, et inconsciemment, s’installa de profil en penchant la tête pour reprendre tranquillement « Laissez-moi vous apprendre une chose sur les femmes, docteur Pillsbury ; nous ne sommes pas si différentes de vous, les hommes. » Elle lui fit un clin d’œil « Quand on veut faire croire à un ex-petit ami qu’on a définitivement tourné la page, le meilleur moyen de parfaire notre comédie, c’est de parader. Si elle était passée à autre chose, elle se serait retranchée dans sa dignité pour venir publiquement égratigner la tienne. Elle aurait arboré son plus beau sourire pour te prouver qu’elle n’a pas besoin de toi dans sa vie et que votre séparation est la meilleure chose qui lui soit arrivée, peut-être même qu’elle aurait choisi de te chanter la Mélodie du Bonheur pour que tu y croies dur comme fer. Sauf que, … » Elle lui fit un autre clin d’œil, plus marqué ; sa paupière resta baissée plusieurs secondes, ce qui en disait long, et elle hocha la tête. Aussi, elle compléta derechef en retrouvant une posture normale « Elle est encore amoureuse de toi. Elle le sera probablement toute sa vie, et je pense que si elle est partie, c’est parce qu’elle sait quelque part que lutter pour ne pas te retrouver équivaut simplement à repousser l’inévitable. Il lui faut plus de temps, c’est tout. » D’un même chef, elle roula des yeux et leva ses deux mains devant elle comme si Wyatt venait de lui faire le pire des affronts « Oh, et ne me dis pas encore une fois que tu penses que les choses ne s’amélioreront pas entre vous ! Tu mens aussi mal que moi, Wyatt. » Cat lui fit alors un sourire empreint d’une complicité rare et murmura à la suite « D’une certaine manière, je suis de ton côté, tu sais. »
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