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 04. [NYC] Caught red-handed.

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MessageSujet: 04. [NYC] Caught red-handed.   04. [NYC] Caught red-handed. EmptyMer 30 Avr - 22:28


04. Caught red-handed


Ces quelques jours à New York en compagnie de ses camarades de McKinley étaient à la fois passionnants et épuisants pour Candace ; non seulement elle suivait toutes les visites proposées par son établissement scolaire, veillant toujours à renvoyer une image positive de sa personne, mais ses deux nuits passées dans les boites de nuit de la ville n’avaient guère arrangé les choses. Par deux fois Candace était parvenue à échapper à la vigilance des accompagnatrices venues encadrer les lycéens à New York, et elle n’en était pas peu fière ! Rentrant au petit matin en catimini deux ou trois heures avant l’heure du réveil, le plus difficile pour elle était ensuite de rester éveillée toute la journée. La lycéenne avait d’ailleurs bien failli s’assoupir  à plusieurs reprises en pleine visite du musée d’art moderne ce jour-là : dès que le guide se lançait dans des discours interminables visant à leur bourrer le crâne d’informations que la McCarthy jugeait tout à fait inintéressantes, l’adolescente avait tendance à laisser les bras de Morphée l’envelopper, jusqu’à ce que Matteo lui donne un coup de coude afin de la réveiller et ainsi sauver les apparences. Autant dire qu’au terme d’une pénultième journée dans la Grosse Pomme, Candace n’avait qu’une hâte : retrouver la chaleur de l’auberge de jeunesse à défaut de son confort, et s’étaler sur son lit afin de bénéficier d’une nuit réparatrice qui atténuerait peut-être les ombres de plus en plus marquées autour de son regard et que le fond de teint peinait à dissimuler.

Accoudée à la cloison de l’observatoire de l’Empire State Building, Candace ne put contenir un énième soupir. Certes, la vue panoramique que lui offrait  l’observatoire situé au quatre-vingt sixième étage du bâtiment était carrément impressionnante : grâce aux éclairages multiples dont bénéficiait la ville, elle parvenait à discerner les contours des gratte-ciel l’entourant et ce même sous la nuit noire qui était tombée une heure plus tôt. Seulement elle était fatiguée et elle avait déjà eu l’occasion de visiter l’Empire State Building auparavant lors d’un séjour en famille dans la Grosse Pomme, ce qui rendait la visite plus longue et ennuyeuse que prévu. Se mordillant la lèvre inférieure, elle s’apprêta à rejoindre Kara et Andie situées un peu plus loin quand une voix familière retentit derrière elle. « Quelle belle vue, n’est-ce pas ? ». Fronçant les sourcils, la lycéenne se retourna lentement et planta son regard dans celui de Porter Davis, qui la jaugeait de haut en bas d’un air satisfait. De toute évidence, ce n’était pas la ville de New-York qui s’étalait sous leurs yeux qui l’intéressait. Candy réprima une grimace en découvrant la moue du footballer. Ce n’était pas la première fois que ce dernier l’accostait de la sorte ; depuis plusieurs mois déjà il prenait un malin plaisir à lui tourner autour. Au début, cet intérêt ne l’avait pas laissée indifférente, à tel point qu’elle avait même accepté de sortir avec lui peu avant les vacances de Noël. Ce rendez-vous s’était finalement révélé être une vaste plaisanterie destinée à la ridiculiser, ce qui aurait presque pu réussir si Matteo Chester n’était pas venu la défendre. Au final, Candace était parvenue à renverser la situation en sa faveur, et avait même terminé la soirée en très bonne compagnie derrière le bâtiment du Breadsticks.

Haussant les épaules, l’adolescente garda le silence, le regard toujours planté dans le sien. Elle n’avait pas l’intention d’attirer l’attention de ses camarades de McKinley, et en même temps elle mourrait d’envie de clouer le bec à cet idiot de footballer une bonne fois pour toutes. Ah, si seulement il savait à qui il s’adressait. Elle n’était peut-être qu’une simple membre du club de chasteté à ses yeux, mais il n’avait pas la moindre idée de ce dont elle était capable. Préférant néanmoins jouer la carte de l’indifférence, elle se retourna et se mordilla à nouveau la lèvre, priant pour que Davis ne rapplique pas. Inspirant une grande bouffée d’air, elle resserra l’étreinte de son manteau autour d’elle. Une main se posa alors sur sa hanche et elle sursauta, ses mâchoires se contractant aussitôt. « Pour une petite vierge sans histoires, tu m’as l’air plutôt coriace » souffla-t-il dans son oreille, réveillant la colère de l’adolescente. Inclinant légèrement le menton afin de pouvoir le voir, elle demeura impassible, son visage seulement à quelques centimètres du sien. « Laisse-moi tranquille, Davis ». Le garçon esquissa un large sourire, visiblement satisfait de l’effet qu’il avait sur elle. « Sinon quoi ? » Fit-il, se rapprochant subrepticement d’elle. « Sinon ça » Répliqua-t-elle du tac au tac avant de se retourner vivement et de lui administrer un coup de genou dans les parties. Surpris, Davis recula de quelques pas, son visage se tordant subitement de douleur. Un rictus se forma au coin des lèvres de la lycéenne qui le dévisagea une seconde avant de s’écarter afin de rejoindre Kara.

« Sale pétasse ! » Hurla l’adolescent derrière elle. Arquant un sourcil, Candace eut à peine le temps de se retourner que le footballer se jeta sur elle, lui collant immédiatement son poing dans la figure. Ce fut comme si le monde cessait soudain de tourner, Candy tombant comme dans une scène au ralenti, ses yeux écarquillés sous l’effet de la surprise. Son sac fut le premier à toucher le sol ; visiblement mal fermé, il se renversa en moins d’une seconde. Son bras atterrit alors maladroitement sur le sol puis tout son corps le rejoignit. Les conversations s’arrêtèrent aussitôt aux alentours et Candace cligna des yeux tout en posant sa main sur sa joue endolorie qu’elle massa doucement, grimaçant de douleur. Posté au-dessus d’elle et l’observant avec amusement, Davis eut à peine le temps d’esquisser un pas sur le côté qu’il fut attrapé par la sécurité qui le saisit sans ménagement. Suivant la scène du regard, Candace fronça les sourcils et continua à masser sa pommette. Pour quelqu’un qui ne souhaitait pas attirer l’attention sur elle, c’était plutôt raté. Une silhouette s’approcha alors d’elle et elle soupira de soulagement en reconnaissant Miss Rosenberg.
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MessageSujet: Re: 04. [NYC] Caught red-handed.   04. [NYC] Caught red-handed. EmptyMer 7 Mai - 0:05

Les rafales qui faisaient vibrer le coupe-vent de Caitlin semblaient exhaler un refrain bien connu. Un refrain qu’elle fredonna inconsciemment, le regard transperçant tant bien que mal l’obscurité par-delà la vue à 360 degrés de Manhattan qu’on lui offrait littéralement sur un plateau d’argent ; It comes down to reality/And it's fine with me 'cause I've let it slide/Don't care if it's Chinatown or on Riverside/I don't have any reasons/I've left them all behind/I'm in a New York state of mind. Sa voix porta à peine assez haut, douce et timide, pour qu’on l’entende à travers le brouhaha incessant, et ça lui était parfaitement égal. Car la jeune femme avait chanté sans s’attacher à l’attention qu’on lui porterait ou non, un peu comme ces héroïnes de comédie musicale qui trouvent du réconfort auprès des mélodies qu’on a écrites spécialement pour elles. Elle inspira longuement, sentant le vent frais s’insinuer dans ses poumons, et lui donner un coup de fouet puissant, revigorant qui la fit se redresser avec une raideur imprévisible, presque pénible. Passée la douleur étrange qu’elle ressentit au niveau de ses reins – la literie de l’auberge de jeunesse laissait à désirer, mais au moins, on y mangeait bien –, un sourire pointa aussitôt sur son visage transi par le froid nocturne, et avec la paume de sa main gantée, elle dégagea ses joues des petits cheveux plaqués dessus, soumis au vent intransigeant qui soufflait fort aux quatre-vingt-sixième étage de l’Empire State Building.
Il n’y avait presque personne dans l’observatoire de la, de nouveau, plus haute tour de la Grosse Pomme. En plus des élèves, un petit groupe de touristes affichait désormais une mine pleine de dignité lorsque le gardien du site qui les accompagnait leur indiqua l’emplacement même où les tours du Word Trade Center auraient dû se trouver si la folie humaine n’avait pas encore une fois frappé. Caitlin suivit du regard la main de l’homme qui s’étendait en ligne droite face au panorama, et ses paupières se plissèrent dans un effort de concentration inutile. Elle parvenait à les voir, se dressant, symbole tout trouvé d’une époque qui semblait révolue depuis toutes ces années. Tout le monde autour donnait l’impression d’apprécier cette visite tardive, et il régnait une ambiance paisible sur les New Yorkais d’une semaine. Caitlin elle-même appréciait la visite des lieux avec une sérénité exemplaire, accueillant les sollicitations des élèves avec un sourire éthéré. Elle réservait ses commentaires sur l’architecture du monument pour une autre fois, le panorama étant la seule et unique œuvre d’art qui méritait qu’on lui accorde de l’attention, et même si elle aurait voulu exprimer tout haut le bonheur qu’elle éprouvait à l’idée d’être la protagoniste d’un tableau aussi fabuleux que celui qu’ils avaient peint en grimpant dans l’ascenseur, elle ne trouvait pas de mots suffisamment éloquents pour le faire. Alors pour une fois, elle laissait les élèves faire leur propre commentaire, et parfois, elle regrettait leur manque de vocabulaire, mais en règle générale, elle adorait les écouter parler et elle était plutôt d’accord avec eux, se joignant à eux pour s’esclaffer.

L’agitation qui fit brusquement se disperser le nuage de décontraction au-dessus de leurs têtes tira la professeure d’arts plastiques de sa contemplation distraite du fantôme des tours jumelles. Candace McCarthy était au sol, la main étroitement collée contre sa joue, pendant que Porter Davis se faisait vivement immobiliser par les agents de sécurité du site. Comme une bulle de savon éclatant sous la pression de l’atmosphère, la négligence de Caitlin lui explosa en plein visage, et sans attendre, elle se dirigea en courant vers la silhouette de la jeune fille qu’elle aida aussitôt à se relever, la main tendue dans sa direction.

À peine fut-elle sur ses deux pieds que Caitlin s’inquiéta « Laisse-moi voir ta joue. » lui demanda-t-elle en prenant son menton entre ses doigts. Lançant un regard par-dessus son épaule, Caitlin acquiesça quand Norah lui dit qu’elle s’occupait de Porter, puis elle reporta ses iris confus sur le visage angélique de l’élève. Caitlin tourna très doucement le visage de l’adolescente, faisant pivoter son cou avec une délicatesse innée, cherchant le meilleur angle pour avoir une vue d’ensemble sur les dégâts que les jointures aiguisées de Porter Davis auraient sur la beauté manifeste de la jeune fille. Elle aurait un bleu – Dieu merci, il ne portait pas de bagues. Mais avant même de se rancarder sur les raisons d’une altercation entre elle et Porter, la brunette s’accroupit pour ramasser les affaires de la jeune fille. Ce qu’elle rassembla entre ses mains lui fit tout d’abord ouvrir grand la bouche avant de froncer ses sourcils de sérieux.
Le chapelet de préservatifs qu’elle déplia devant ses grands yeux bruns la rassurait quelque peu sur la prévoyance de miss McCarthy – il valait mieux ça, se dit-elle terre-à-terre, bien qu’elle fut confuse par rapport au statut de la jeune fille qui était censée faire partie du club de chasteté de McKinley. Cependant, cela ne faisait qu’accroître les centaines de scénarios qui se mirent à jouer dans son cerveau en réalité et pendant que des rires se firent entendre dans son dos, elle fourra le tout dans le sac de Candace. La mine neutre, elle lui désigna du menton le coin juste à leur gauche.

« Je sais qu’on a tous tendance à dire la même chose, mais tu peux vraiment me parler en toute sécurité, Candace. Je ne te jugerai pas. » murmura Caitlin, atteignant avec Candace l’endroit le plus intime de l’observatoire. Ayant passée la bretelle du sac de la jeune fille sur son épaule, elle la fit glisser pour lui tendre son bien et tout penchant la tête sur le côté, elle commença à l’interroger « Est-ce qu’il… » L’obsession des adolescents pour le sexe était dans la majorité des cas la responsable des incidents tels que celui qui venait de se dérouler. Ils avaient des excuses, les hormones et le besoin vital de faire des expériences, mais les répercussions étaient souvent désastreuses quand ce n’était pas consenti, et l’estomac de la jeune femme se contracta face à cette éventualité. Aussi, elle était en droit de se poser des questions, surtout suite à la découverte qu’elle venait de faire : personne ne se promenait avec autant de préservatifs sur soi, et l’inquiétude jusqu’à présent relative de la professeure transmuta en de l’anxiété profonde. Elle n’était pas mal à l’aise, mais elle n’avait jamais fait ce genre de chose. Rentrer dans l’intimité des élèves était une initiative qu’il fallait préparer ; elle devrait choisir ses mots sans pour autant prendre la femme à en devenir qu’elle avait devant elle pour une enfant, mais elle ne devrait pas non plus se montrer trop abrupte et insistante, car elle restait une élève, une adolescente qui plus est. Caitlin laissa ses pupilles vadrouiller un très court instant sur la file d’élèves – ils empruntaient le sens inverse sous les recommandations d’Emma. Puis, après avoir pris une inspiration, elle reprit « J’ai vu les préservatifs. Est-ce que ce qui vient de se passer à un quelconque rapport avec ça ? » Elle marqua une pause pour laisser le temps à Candace de répondre « Si Porter t’as touché, s’il a voulu te faire quelque chose dont tu n’avais pas envie, tu n’as pas à te sentir coupable. C’était ton droit de refuser, Candace. » Caitlin esquissa un petit sourire qui se voulait rassurant, l’accompagnant d’un geste bienveillant ; une main sur l’épaule de la jeune fille.
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MessageSujet: Re: 04. [NYC] Caught red-handed.   04. [NYC] Caught red-handed. EmptyMer 21 Mai - 15:02

La scène s’était déroulée avec une telle rapidité, les événements prenant une tournure aussi inattendue que particulièrement embarrassante pour la jeune fille sans que celle-ci ait le moindre contrôle sur la situation. Elle n’aurait jamais dû sous-estimer la capacité de répartie de Davis. Ce type était une brute, un habitué des terrains de football sur lesquels il n’hésitait jamais à user des poings contre ses adversaires lorsque ces derniers le provoquaient. Il devait faire un bon mètre quatre-vingt-dix, ses poings faisaient à peu près la taille de son visage et il était de toute évidence doté d’une force que même Candy n’avait pu prévoir. Elle en avait connu, des types de son genre, des garçons sans une once de discernement mais qui parvenaient néanmoins à faire régner la terreur dans un lycée grâce à leur carrure imposante. À Norfolk, jamais un footballer n’aurait levé la main sur elle. Elle était Candace McCarthy, la capitaine de l’équipe de Cheerleader que tous admiraient, celle dont l’amitié était précieuse, synonyme de popularité immédiate. Elle était tout simplement intouchable à l’époque, au sens propre comme au figuré. Mais tout ceci était désormais de l’histoire ancienne et force était de constater qu’à McKinley elle ne côtoyait plus les hauts sommets de la hiérarchie lycéenne. Son rôle de head-cheerleader avait été substitué par celui de membre lambda d’un club de chasteté ridicule, qui l’avait immédiatement propulsée au pied de l’échelle sociale. Elle n’était rien. Or un type comme Porter Davis le savait mieux que quiconque.

Blessée dans son amour-propre, Candace demeurait légèrement sonnée par ce qui venait de se passer. Au lieu de lui venir en aide, les élèves qui l’entouraient se contentaient de l’observer avec des yeux ronds et l’adolescente avait le sentiment d’être une bête de foire. Une vague d’irritation la submergea peu à peu et son poing se contracta contre le sol. Si seulement cette bande d’ignares savait qui elle était ! Ce qu’elle avait fait pour en arriver là ! Ils voyaient tous en elle une fille sans intérêt, membre d’un club qui était la risée de McKinley. Étaient-ils seulement conscients de ce dont elle était capable ? Non, bien sûr que non. Elle était sans doute aussi innocente qu’elle n’était vulnérable dans leurs esprits étriqués. Les muscles de sa mâchoire se contractèrent et elle détourna finalement le regard, incapable d’en supporter davantage. Ses yeux découvrirent alors ceux de Caitlin Rosenberg, l’une des accompagnatrices venues encadrer les lycéens à New-York et elle plissa légèrement le regard lorsqu’elle lui proposa son aide. Elle était soulagée, bien sûr ; soulagée que quelqu’un daigne enfin venir lui porter secours au lieu de l’observer comme si elle débarquait tout droit de la planète Mars. Seulement elle ne pouvait s’empêcher d’être suspicieuse à l’égard de l’accompagnatrice, d’éprouver comme un pressentiment dont elle ne saurait déterminer avec exactitude l’origine.

Toujours était-il qu’elle hocha la tête lorsque la jolie brunette lui demanda de lui montrer sa joue, et Candy inclina légèrement la tête, retirant les doigts qui dissimulaient sa blessure. Sa peau picotait légèrement, et sans doute qu’elle se réveillerait le lendemain avec plusieurs bleus, mais ce n’était pas ce qui inquiétait le plus la lycéenne ; détachant son regard de celui de Miss Rosenberg, Candace jeta un coup d’œil à son sac ouvert et à moitié renversé à environ un mètre d’elle. Elle fronça les sourcils, tachant de se remémorer ce qu’elle y avait mis le matin-même. L’image des paquets de préservatifs au fond de son sac lui revint subitement à l’esprit et son cœur rata un battement, son souffle se coupant net. Miss Rosenberg choisit ce moment précis pour se pencher au-dessus de son sac et le récupérer, et Candace ferma brièvement les yeux, accusant le coup. Les rires qui éclatèrent autour d’elle ne firent qu’affirmer ce qu’elle savait déjà au fond d’elle : Caitlin avait trouvé les préservatifs. Consciente qu’elle allait devoir trouver une excellente excuse pour justifier leur présence dans son sac, elle rouvrit les yeux et grimaça légèrement lorsque l’accompagnatrice se retourna doucement vers elle pour l’observer. Sur le visage de Miss Rosenberg, elle ne décela pourtant aucun jugement. Dans son malheur, Candy avait peut-être de la chance : si elle était tombée sur la conseillère d’orientation cette dernière aurait sûrement fait le lien avec son dossier scolaire et cela n’aurait fait qu’empirer la situation. Fronçant les sourcils et se mordillant l’intérieur de la joue, Candace finit par acquiescer lorsque Miss Rosenberg lui proposa d’aller discuter à l’abri des regards, un peu plus loin. Les éclats de rire fusant toujours dans son dos, elle se releva lentement et non sans difficultés puis suivit la professeure d’arts.

À l’abri des regards, Caitlin Rosenberg commença donc son discours qui se voulait sans doute bienveillant. Comme prévu, elle lui demandait de se confier et dans d’autres circonstances peut-être que Candace aurait éclaté de rire mais la situation dans laquelle elle s’était fourrée l’en empêchait. Les yeux rivés au sol, l’adolescente prit sa décision : si elle voulait à tout prix éloigner les soupçons de Miss Rosenberg, elle devait à tout prix la convaincre qu’elle était une victime dans cette affaire. Elle savait d’ores et déjà qu’elle jouait gros : si Caitlin suspectait quoi que ce soit, elle pouvait dire adieu à McKinley et faire une croix définitive sur la confiance de ses parents, qu’elle parvenait pourtant à récupérer petit à petit. Aussi évita-t-elle soigneusement le regard de l’accompagnatrice, le visage résolument baissé. « Je… Je ne sais pas quoi vous dire » Commença-t-elle prudemment, ne sachant pas véritablement par où commencer et préférant ne pas trop en dire de peur de griller toutes ses cartouches d’entrée de jeu. Caitlin fit aussitôt le lien entre les préservatifs et Porter Davis, et lorsqu’elle insinua que le footballer la harcelait sexuellement, Candace secoua la tête en signe de dénégation. La victime ne réfutait-elle pas systématiquement ce genre d’hypothèses, allant presque jusqu’à protéger son bourreau de peur de subir les retombées désastreuses si elle venait véritablement à se confier ? S’inspirant de ce qu’elle avait vu dans les films, Candace poursuivit. « Non ! Ce n’est pas de sa faute, il… C’est un garçon. Tous les garçons veulent la même chose ». Elle releva lentement son visage et croisa furtivement le regard de Caitlin avant de détourner le sien qui s’accrocha à un point invisible derrière elle. « Les préservatifs ne sont pas pour lui » Reprit-elle plus calmement. « Ni pour moi. Je ne sais pas d’où ils viennent, ni ce qu’ils font dans mon sac, c’est peut-être une blague… des autres. Ils se moquent tout le temps de moi parce que je ne suis pas comme eux, parce que je fais partie du club de chasteté ». Elle haussa les épaules. « Est-ce vraiment une mauvaise chose de ne pas vouloir… ce que eux veulent ? » Murmura-t-elle, le visage fermé.
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MessageSujet: Re: 04. [NYC] Caught red-handed.   04. [NYC] Caught red-handed. EmptyJeu 22 Mai - 17:22

La file des élèves rieurs disparut derrière les portes de l’ascenseur. CJ leur lança à tous un regard sévère, espérant de toutes ses forces qu’Emma prendrait l’initiative de les sermonner, Norah étant occupée de l’autre côté avec Porter Davis. Aucun d’eux n’avait eu assez de jugeote pour venir porter secours à leur camarade de classe. Caitlin en était d’autant plus désappointée qu’elle en avait naturellement déduit, grâce à la proximité exceptionnelle la liant aux élèves durant le voyage, que certains des témoins étaient amis avec la jeune fille. Elle n’avait pas remarqué qu’elle était la victime de quolibets de la part des autres, et elle s’en voulut, prenant immédiatement cet incident à cœur. Heureusement, Candace s’en sortait relativement bien, le bleu se formant sur sa joue se révélant moins impressionnant qu’elle l’avait cru sur le moment. Caitlin fit glisser la bretelle de son sac à main pour en tirer la fermeture éclair centrale. Fouillant à l’intérieur, elle chiffonna plusieurs brochures qu’elle avait fourrées dedans entre deux visites, l’empêchant d’atteindre ce qu’elle convoitait avidement, quand enfin, elle trouva un petit tube aux vertus magiques ; de l’arnica. Aussitôt, et après avoir remis son sac sur son épaule, elle déboucha le tube pour déposer une noisette de crème sur la pulpe de son doigt. Avec soin, elle l’appliqua sur l’hématome de Candace. Rien n’altérerait la beauté de la jeune fille, pas même cette blessure qu’elle n’avait pas méritée, qu’importe le motif de cette altercation qui laissait Caitlin interdite. La violence, elle l’avait en horreur. Rien ne justifiait que l’on s’en prenne physiquement l’un à l’autre, et prenant le parti de s’occuper de l’élève qu’elle n’avait pas en classe pourtant, elle la garda à l’écart de l’agitation pour en savoir davantage, le cœur battant sous ses vêtements chauds. Le regard posé sur ses doigts pleins de dextérité, habitués à s’agiter avec souplesse, talentueuse dessinatrice qu’elle était, elle la soulagea avec son remède.

Du côté de Caitlin, les questions ne tardèrent pas. Les réponses de Candace eurent le don de faire arborer à la professeure une mine inhabituellement sombre qui ne lui allait pas au teint. L’adolescente qu’elle fut alors partageait un point commun avec celle qui se trouvait en face d’elle, le visage marqué par la poigne d’un jeune homme incapable de contrôler ses pulsions. CJ aussi avait, en son temps, fait partie du club de chasteté de WMHS. Elle était la plus à même de comprendre ce que pouvait ressentir Candace quand les remarques grasses, les blagues puériles retentissaient à ses chastes oreilles. Elle avait manqué de vigilance, se répéta-t-elle, se repassant en vitesse rapide le film de ces derniers jours. Caitlin n’avait jamais souffert de son appartenance au club, profitant d’un double statut après son entrée dans l’équipe des cheerleaders, mais elle saisissait parfaitement toute la difficulté de la situation. Elle aurait dû s’en apercevoir.
Il fallait être fou pour espérer résister à la tentation à cet âge. Cette maîtrise de soi effrayait ceux qui choisissaient d’écouter leurs hormones, et malheureusement, cela entraînait des persécutions, parfois quotidiennes. Repoussant une longue mèche de cheveux du visage de la jeune fille, Caitlin pinça les lèvres en tachant de retrouver un semblant de neutralité. Apportant la dernière touche au visage de Candace, effaçant toute trace grasse du médicament qu’elle lui avait appliqué, elle lui répondit :

« Absolument pas, ce n’est pas une mauvaise chose, au contraire. Ça prouve que tu es assez courageuse pour ne pas te plier à ce qu’ils appellent la norme. Ça en dit beaucoup sur ta personnalité, sur la personne que tu es et sur celle que tu deviendras. Tu ne dois pas t’en vouloir. » Caitlin reboucha le tube et fit un pas en arrière pour regarder le visage de Candace. Le vent continuait de souffler là-haut. Un frisson l’obligea à rabattre l’encolure de son coupe-vent qui remuait à cause des rafales sifflant rageusement. Elle jeta un regard distrait à la ville illuminée, marquant une pause nécessaire pour qu’elle consente à fonder les propos qu’elle s’apprêtait à tenir, frileuse à l’idée d’entrer dans les détails. Après un instant cependant, elle tendit le tube à l’adolescente pour qu’elle le garde en lui disant « Tu veux que je te dise un secret ? » Elle prit l’initiative d’anticiper sa réponse, continua donc « J’ai fait partie du club de chasteté de McKinley, moi aussi. Et je pensais que les temps avaient un peu changé. Visiblement, votre génération n’est pas aussi tolérante qu’elle semble l’être, c’est dommage. » conclut-elle en douceur, une lueur de déception s’animant dans ses grands yeux bruns. Prenant une simple inspiration en resserrant ses bras autour de sa poitrine, les croisant pour se réchauffer, elle baissa la voix dans l’optique de poursuivre « Si ce que tu me dis est vrai, je vais devoir signaler cet incident à la direction de McKinley. Mais j’ai besoin que tu sois précise et sûre de ce que tu avances, Candace. Ça pourrait aller très loin, est-ce que tu comprends ? » Elle ne la prenait pas pour une enfant en empruntant ce ton maternel, elle essayait juste d’éclaircir les faits avec gentillesse. Car sous la tentative de la jeune fille de prendre la défense de son agresseur, Caitlin décelait quelque chose de plus important. Dans son esprit, les pires scénarios qu’elle avait mis de côté pour s’intéresser eu bleu de Candace recommencèrent à se jouer, et sa culpabilité s’accrut.

Les touristes derrière elles quittèrent l’observatoire. Caitlin laissa traîner ses yeux curieux par-dessus son épaule pendant que mille choses lui passaient par la tête. Avec un temps de retard, elle jugea qu’elles aussi devaient prendre congé de cette vue extraordinaire de laquelle elles avaient bien profité. Ses cheveux ondulés virevoltèrent autour de son visage transi d’inquiétude et de froid, et se décalant d’un petit pas pour laisser passer Candace devant elle, elle lui indiqua le tapis invisible qui avait été déroulé sous leur pied, lui murmurant lorsqu’elle passa tout à côté d’elle « Tout ira bien, Candace. » Et elle la suivit, direction l’ascenseur.
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