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 02. I need a miracle • Emma (terminé)

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Timothy Ainsworth
Timothy Ainsworth
I don't give a damn 'bout my bad reputation
Age : 25 ans
Occupation : Prof de guitare à domicile, travaille dans un foyer de groupe, chanteur du groupe Against The Odds
Humeur : Sérieuse
Statut : Autre moitié fiancée d'Ainston
Etoiles : 4932

Piece of Me
Chanson préférée du moment : This is gospel - Panic! At The Disco
Glee club favori : Ne se prononce pas
Vos relations:
I don't give a damn 'bout my bad reputation ♪
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MessageSujet: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyMar 12 Oct - 14:38

I walk a lonely road
The only one that I have ever known
Don't know where it goes
But it's home to me and I walk alone ♫


Le couloir de McKinley perdait de toute son allure lorsque les cris, les bousculades, les conversations et les jets de Slushy n'alimentaient pas son animation. Alors que le soleil déclinait presque à l'extérieur, le sol souillé de traces en tout genre n'attendait plus qu'un saint assez indulgent lui vienne en aide. Tim n'était pas un saint, il était plutôt l'élu. Celui qui n'avait pas pour tâche la restauration du monde plongé dans le chaos, mais plutôt celle du lycée dont la crasse était semblable à une apparition momentanée de l'apocalypse.
Le principal Figgins lui avait demandé de le rejoindre près des salles de cours lorsque le couloir luirait assez pour qu'il puisse se vanter de marcher sur du cristal. Si c'était ça son rêve le plus cher, il n'avait qu'à demander au merveilleux Dr. Williams qui se ferait une joie d'investir dans un sol fragile et ô combien précieux. La réaction de Tim fut telle qu'il lui lança un sourire peu convaincant avant de grimacer une fois qu'il eut tourné le dos. La question aurait été de savoir pourquoi Tim avait été l'élu ? Apparemment il était la cause des vomissements incessants d'une Cheerio, dont personne à McKinley n'avait envie d'éponger les flaques. Tim n'avait pas contesté, il avait toujours rêvé de pouvoir rester au lycée alors que ce dernier était entièrement vide. Et puis c'était également un moyen d'éviter d'avoir à rentrer chez lui trop tôt.
Il essuyait donc à l'aide d'une serpillère et d'un balai tout ce qui pouvait ressembler à une tâche impropre... le plus difficile dans l'histoire était de savoir ce qui était propre et ce qui ne l'était pas. Traversant ce Boulevard of Broken Dreams, il entonnait le rythme de Green Day, se demandant presque parfois si cette chanson n'avait pas été écrite pour lui.


I walk this empty street
On the Boulevard of Broken Dreams
Where the city sleeps
and I'm the only one and I walk alone

I walk alone
I walk alone

I walk alone
I walk a...

My shadow's the only one that walks beside me
My shallow heart's the only thing that's beating
Sometimes I wish someone out there will find me
'Til then I walk alone ♫


Et il marchait seul... avec son balai. Il s'y prenait très certainement n'importe comment. D'ailleurs il était assez dubitatif quant à la position de la serpillère par rapport au balai... il était pourtant certain que des serpillères incrustées au balai existaient dans le marché... mais cela ne l'étonnait pas vraiment. Tout le monde savait que les méthodes à McKinley étaient moyenâgeuses.


Ah-ah, Ah-ah, Ah-ah, Aaah-ah,
Ah-ah, Ah-ah, Ah-ah ♫


"Monsieur Ainswort." dit une voix derrière lui. Il n'était pas difficile de reconnaître l'accent prononcé du Principal. "Ain-swor-th." corrigea Timothy en accentuant bien chaque syllabe. "Peu importe vous n'êtes pas dans un cours de Mr Ryan ici : il faut travailler." Tim se retourna et fit face au ridicule et peu charismatique Mr Figgins qui semblait paniquer devant les 30 cm qui le séparait du jeune homme. "Monsieur." annonça-t-il. "Je sais très bien que vous êtes fauché et que ce lycée n'a même pas les moyens de se payer du personnel d'entretien. Alors vous cherchez un prétexte pour coller des heures d'intérêts généraux aux élèves turbulents et pallier ce manque. Si vous ne voulez pas que je vous traine en justice pour esclavage, on va faire comme j'ai envie de faire."
Sans un mot, le Principal s'éclipsa, lui laissant la tâche de s'occuper des salles de cours. Le garçon pénétra dans une salle. Le supplice était encore pire que lorsque cette dernière était bondée et qu'on entendait les discours soporifiques des professeurs. N'ayant rien pour nettoyer les tables et le bureau du professeur, il s'empara de l'objet non identifié qui servait à essuyer le tableau, tapota sur le mur pour en dégager la poussière - il ne put d'ailleurs s'empêcher d'échapper une quinte de toux - puis entama le grand nettoyage. Il n'était pas certain, mais il aurait pu jurer que les tables devenaient de plus en plus sales à mesure qu'il s'acharner à les faire briller. A quoi bon de toute façon, les élèves se donneraient un malin plaisir à les salir de nouveau le lendemain. Peu discret, il entrait souvent en collision avec les chaises ou les tables voisines, si bien qu'il ne serait pas étonné de voir débarquer une autre forme de vie.
"Ça me soule !" dit-il en jetant la pauvre éponge contre le tableau quelque mètres plus loin. Pendant un instant il regretta de ne pas avoir poussé le chantage jusqu'au bout en disant qu'il ne ferait pas le salle boulot et que si Figgins voulait que son lycée brille il n'avait qu'à le chouchouter lui-même. C'était de l'esclavage, c'était le rabaisser encore plus que le faisait son beau-père, et Tim détestait ça. Il décida donc de s'asseoir sur une chaise pleine de craie, et d'attendre un quelconque miracle.


Dernière édition par Timothy Ainsworth le Mar 16 Nov - 18:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyJeu 14 Oct - 18:37

Le visage entre ses mains, coudes posés sur son bureau, la conseillère d’orientation du lycée McKinley observait d’un œil distrait le ciel clair derrière la fenêtre de son bureau. Elle venait de passer une journée plutôt agréable : quelques élèves étaient venus la voir pour parler d'orientation et de problèmes mineurs les concernant, elle avait déjeuné avec Désirée du midi, et la journée s’achevait doucement, sans qu’elle ait vu le temps passer. Et puis, la soirée s’annonçait tout aussi bonne : Carl lui avait envoyé un texto en fin de matinée pour lui proposer d’aller au cinéma : or la perspective de passer un peu de temps avec son petit ami l’enchantait. Bien sûr, c’était toujours un peu confus dans l’esprit de la jeune femme : d’un coté il y avait Carl, de l’autre Will. Ses relations semblaient s’être améliorées avec ce dernier, enfin en tout cas ils avaient eu une discussion ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Il y avait toujours ces regards ainsi que ces gestes qui en disaient long sur les sentiments qu’Emma éprouvait encore à l’égard de son collègue, mais elle ne pouvait pas à faire autrement. C’était plus fort qu’elle, et elle ne parvenait pas à se tromper en se disant qu’il n’y avait plus rien entre eux. Alors, quand elle pensait à cela, elle s’efforçait de se rappeler que désormais, elle avait Carl, et qu’il comptait énormément à ses yeux aussi. Il fallait dire que ce dernier était le stéréotype même du petit ami parfait : tendre, respectueux, intelligent, charismatique, il avait tout pour plaire.

La jeune femme était tellement plongée dans ses pensées qu’elle en oublia l’heure. Ce ne fut que lorsque la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, qu’elle se rendit compte qu’elle avait passé plus d’une demi heure à rêvasser comme une adolescente qui pensait aux garçons de sa classe. Tout sourire, Emma observa les élèves qui passaient dans le couloir et qu’elle voyait à travers les grandes fenêtres de son bureau : ça chahutait, ça rigolait… Comme à chaque fois que c’était la fin de la journée et qu’ils ne pensaient plus qu’à une seule et unique chose : retrouver leur maison, leurs amis ou parfois même la console de jeu. Emma, elle, avait encore un peu de temps devant elle avant de retrouver son petit ami au cinéma. Elle devait d’abord relire le dossier d’un des élèves qu’elle avait vu aujourd’hui. Se levant, elle alla chercher le dossier dans les tiroirs impeccablement rangés. S’il y avait bien quelque chose qu’on ne pouvait lui reprocher, c’était bien le rangement et la propreté : tous les dossiers étaient rangés par ordre alphabétique, et elle veillait toujours avec soin à ce que cet ordre ne soit pas perturbé ; de toute façon, elle gardait toujours la clé de ses tiroirs dans sa poche, ainsi personne ne pouvait aller fouiller dans ses affaires. Tout en partant se rassoir, la jeune femme se mit à fredonner l’air de cette chanson qu’elle avait eu dans la tête toute la journée…

    « There are things that drift away like our endless, numbered days
    Autumn blew the quilt right off the perfect bed she made
    And she's chosen to believe in the hymns her mother sings
    Sunday pulls its children from their piles of fallen leaves
    »

Le sourire aux lèvres, elle se mit à tourner les pages du dossier soigneusement. Il s’agissait d’un élève qui était venu lui demander des conseils pour son orientation, et pour mieux lui répondre, elle avait besoin de relire quelques notes inscrites sur le dossier. Absorbée par le dossier, elle ne vit pas le temps passer encore une fois. Il fallait dire que ses pensées s’envolaient parfois, convolant bien loin des pages se succédant entre les mains de la jeune femme. Rêveuse, elle mit plus de vingt minutes avant de refermer le dossier, ayant trouvé les réponses qui lui fallait. Son sourire n’avait pas quitté ses lèvres, et ses yeux pétillaient. Elle consulta son portable et vit un nouveau texto de Carl. Il lui disait qu’il avait une petite urgence et qu’il arriverait certainement en retard de quinze minutes chez elle pour venir la chercher. Contrairement à la plupart des petites amies qui dans son cas râleraient, elle n’en fit rien : même ce petit retard ne parviendrait pas à entacher sa bonne humeur. Après avoir replacé le dossier dans le tiroir et avoir fermé celui-ci consciencieusement, elle éteignit les lumières et ferma le bureau à double tour, se remettant à chanter de sa voix douce :

    « There are things we can't recall, blind as night that finds us all
    Winter tucks her children in, her fragile china dolls
    But my hands remember hers, rolling 'round the shaded ferns
    Naked arms, her secrets still like songs I'd never… learned?
    »

La jeune femme marqua une petite pause juste avant de terminer le vers, suite au bruit qu’elle venait d’entendre. Il provenait de la salle de cours la plus proche de son bureau… une classe qui, vu l’heure, devrait être vide. Curieuse, la jeune femme se dirigea instinctivement vers la salle, pensant peut-être y croiser un professeur qui avait décidé de faire quelques heures supplémentaires au lycée… Elle ne fut pas déçue de ce qu’elle vit. Car lorsqu’elle atteint la porte de la salle, ce ne fut pas un professeur corrigeant avec attention ses copies, qu’elle vit, mais bien un élève qui venait de jeter ce qui semblait être une éponge à l’autre bout de la classe, vers le tableau. Ecarquillant les yeux, la jeune femme n’en revenait pas : elle connaissait cet élève, il faisait partie des Awesome Voice et son prénom était Timothy. C’était un garçon du genre rebelle qui adorait se moquer gentiment d’elle lorsqu’il venait la voir dans son bureau. A vrai dire, Emma le trouvait amusant parfois, et elle voyait qu’au fond, lorsqu’il se moquait, il n’était pas si méchant que ça. En tout cas, une telle vision de lui en train de faire le ménage lui donna des frissons. Tout d’abord parce qu’il était loin d’être un pro du nettoyage et ensuite, parce que la salle semblait être dans un désordre monstrueux. Il était censé la nettoyer, vu la serpillière et le balai qui se trouvaient près de lui, et pourtant, elle n’avait jamais vu autant de saleté dans une pièce. Plissant les yeux, son regard se dirigea vers les tables et elle remarqua avec effroi le voile de poussière qui s’y était incrustée.

La jeune femme entra finalement dans la pièce, et le sourire toujours dessiné sur ses lèvres, elle s’exclama :

    « Hm, tu es censé nettoyer cette salle, ou la rendre la plus sale possible ? »


Dernière édition par Emma Pillsbury le Mar 19 Oct - 11:56, édité 1 fois
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Timothy Ainsworth
Timothy Ainsworth
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Age : 25 ans
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptySam 16 Oct - 16:07

Le ménage... c'était vraiment une tâche ingrate. Tim n'était pas misogyne, mais il laissait le soin à sa mère de s'en occuper. Ou alors son beau père n'avait qu'à le faire... après tout c'était chez lui. Déjà qu'il voyait Timothy comme un étranger dans cette maison et qu'il espérait bien le voir déguerpir assez tôt, il n'osait pas même avoir la pensée - aussi futile soit-elle - que Tim puisse y faire quoique ce soit pour l'arranger. Il y mettait le désordre sans difficulté, et aimait contempler avec satisfaction le halo de désespoir qui illuminait l'expression de son visage lorsque sa table adorée était de travers et que des paquets renversés d'aliments en tout genre la surplombaient. En fait chez les Williams - car le seul Ainsworth de la maison était Timothy à présent - tout était parfait, sauf ce qui se rapportait à lui. Il avait de toute façon était clair là dessus, si quelqu'un osait pénétrer dans sa chambre, il n'hésiterait pas à redoubler d'insolence. C'était SA chambre, son univers, le seul endroit dans cette maison gigantesque dans lequel il pouvait à peu près se sentir chez lui. Et même s'il suspectait son beau père d'y avoir mis les pieds, il était hors de question que quelqu'un y change quelque chose. C'était là tout l'art du bordel organisé. Certaines personnes aiment que chaque chose ait sa place, et si quelqu'un bouleverse l'ordre établi, rien ne va plus. Il en va de même pour ceux qui sont désordonnés. En surface, tout paraît éparpillé dans tous les sens, et pourtant chaque chose a sa place, et il suffit que quelqu'un range la feuille qui étouffe sous une pile de linge pour qu'on se sente tout aussi désorienté. Non, définitivement, le ménage n'était pas son truc, mais ça ne l'empêchait pas de dormir paisiblement la nuit.

Et de quoi était-il de corvée ? De ménage ! Après tout, il l'avait voulu, mais il commençait à regretter amèrement son choix stratégique. Il s'imaginait encore là le lendemain, perdu sous une épaisse brume poussiéreuse, attendant qu'un miracle se produise ou que Mr Figgins ait finalement assez pitié de lui pour lui assigner une autre tâche - même si ce n'était pas par hasard qu'il avait gagné le droit de nettoyer les salles de cours -.
Assis sur sa chaise, Tim n'osait plus soupirer tant l'air était difficilement respirable. Alors que les particules de craie se dissipaient lentement, une voix familière le surprit. Jamais il ne se serait douté rencontrer quelqu'un à cette heure à McKinley... Qui plus est la surpa-maniérée conseillère d'orientation du lycée qui entendait des plaintes toute la journée et subissait également, comme toute personne normalement constituée, des moqueries. Jamais Tim ne s'était moqué d'elle... enfin pas intentionnellement. Il trouvait ses manières plutôt amusantes, même si une fois - alors qu'il avait passé une mauvaise journée - il l'avait remise à sa place en lui affirmant qu'elle était bien gonflée de vouloir étudier la psychologie des élèves quand elle même souffrait de troubles obsessionnels. Il avait plus tard, avec beaucoup d'amertume, regretté son impertinence, mais Emma était tellement généreuse et altruiste qu'elle avait du mal à assimiler le mot "rancune". C'était d'ailleurs pourquoi il l'appréciait. Il avait d'ailleurs cessé de jouer de sarcasmes avec elle, et préférait plutôt plaisanter sans arrière pensée négative. Amusé par la remarque de la jeune femme, il ne put s'empêcher de rétorquer
"Il me semble que Mr Figgins a employé le mot "blanchir", c'est ce que je fais n'est-ce pas ?".

Tim finit par se lever, et profita de quelque secondes pour se débarrasser de la craie qui avait trouvé refuge dans ses cheveux. Il s'approcha du tableau, se pencha pour ramasser l'éponge, et, tout en la reposant à sa place, il ajouta "Je dois avouer que j'ai plusieurs fois imaginé votre tête si une scène pareille se produisait. A chaque fois vous faisiez une syncope !". Il se retourna et souffla la craie qui recouvrait le bureau du professeur. Les infimes points blancs flottaient dans l'air comme de la neige en automne. Ça leur apprendra à ne pas avoir mis des tableaux blancs dans toutes les salles, pensait-il.
Face à l'angoisse qu'on pouvait facilement lire sur le visage d'Emma, Tim ne put s'empêcher d'esquisser un bref sourire. Ce genre de sourire qu'on essaye de cacher, mais qui, au contraire de disparaître, paraît davantage visible.
"Je sais que vous mourrez d'envie de m'aider." confia-t-il innocemment. "Et puis d'abord qu'est-ce que vous faites à cette heure au lycée ? Vous n'avez pas de vie sociale ?" demanda-t-il avec l'envie de ravaler ses mots. Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait voulu dire... enfin si mais pas de cette manière. Il était tellement habitué à être impertinent que les mots sortaient sans aucun filtrage de sa bouche.
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptySam 16 Oct - 21:03

A l’évidence, la question que venait de poser Emma n’était que pure rhétorique : à en voir l’état de la salle, Timothy semblait vouloir provoquer le directeur et non lui faire plaisir en nettoyant de fond en comble la pièce. La jeune femme fronça le nez : maintenant qu’elle se trouvait à l’intérieur de la salle, elle pouvait sentir l’odeur de la craie lui chatouiller les narines, et c’était loin d’être agréable. Elle qui ne supportait pas le désordre devait avouer que la vue de la salle de cours lui donnait des frissons ; il y avait des tables et des chaises dans tous les sens, un balai et une serpillière par terre, de la craie un peu partout, un tableau sale et humide, de l’eau par terre… Elle passa en revue tous ces éléments avec horreur, comme si elle venait de trouver l’enfer sur Terre. A vrai dire, ça l’était un peu à ses yeux. Pourtant elle faisait des efforts depuis quelques mois : elle suivait depuis un moment un professionnel qui l’aidait à mettre un peu de « désordre » dans sa vie, lui donnant des conseils qu’elle suivait à la lettre – car il s’avérait être également intéressant d’être celle à qui l’on donne des conseils, et non l’inverse. Carl avait aussi été là pour elle, faisant de son mieux pour l’aider. La dernière fois par exemple, il lui avait lancé le défi de déranger au maximum sa cuisine ; elle avait donc sorti tous les couverts qu’elle avait déposés sur la table et avait ensuite tenté de déranger l’ordre des chaises… Au final, la pièce s’avérait être presque tout aussi rangée qu’auparavant, car tous les couverts avaient été soigneusement placés les uns à cotés des autres. Carl l’avait félicité, lui assurant que c’était déjà une petite victoire et elle avait été fière d’elle.

Toutefois, entre sa cuisine faussement dérangée et cette pièce qui était un véritable capharnaüm, il y avait un sacré fossé, et Emma n’était pas sûre de pouvoir repartir d’ici sans avoir remis un peu d’ordre. Elle consulta sa montre discrètement, et constata qu’elle avait encore pas mal d’avance avant que Carl n’arrive chez elle. Cependant, elle n’avait pas tellement envie de faire le travail de Timothy, et tenta de résister à l’envie d’aller ramasser ce balai, au bout de la classe, et de le passer sur le sol crasseux. Et puis, il ne fallait pas oublier qu’Emma se baladait partout avec sa petite brosse à dent, rangée soigneusement dans l’une des poches de son sac. Souriant à cette idée, elle se sentit rassurée, comme si elle pouvait finalement se contrôler dans ce genre de situation. La jeune femme croisa le regard de Tim qui finit par lui répondre que le directeur lui avait de toute façon demandé de blanchir la salle, et que visiblement, c’était ce qu’il était en train de faire. Emma acquiesça d’un signe de la tête, l’air dubitatif. Elle reconnaissait un peu l’élève dans cette phrase : le jeu sur les mots et le sarcasme. Elle avait déjà pu le constater à plusieurs reprises lorsqu’il était venu la voir dans son bureau. Timothy se leva alors, passa la main dans ses cheveux, essayant certainement d’y enlever la craie qui s’était incrustée, ramassa ensuite l’éponge avant de la reposer à sa place : enfin un geste que la conseillère d’orientation apprécia. Celle-ci attendit de voir la réaction du jeune Ainsworth, qui ne se fit pas attendre. En effet, il ajouta qu’il l’avait souvent imaginé dans ce genre de situation, mais qu’à chaque fois, elle faisait une syncope. Emme ne se vexa pas le moins du Monde, au contraire, le sourire dessiné sur ses lèvres s’élargit un peu plus :

    « Ah oui ? Eh bien, comme tu peux le constater, je suis toujours debout… même si je dois avouer que ce n’est pas très agréable de se retrouver face à tant de désordre. »

Le jeune homme se retourna alors vers le bureau professoral et souffla la craie qui s’y était déposée. Emma écarquilla de nouveau les yeux, voyant aisément la poussière s’élever. Peut-être que finalement, ce serait plus difficile que prévu de rester là. Elle sentait déjà le rythme de son cœur s’accélérer, et sa main droite trembler. Il serait certainement préférable de quitter ce lieu plein de saletés et de désordre… en tout cas ça l’était pour sa santé mentale. Elle se souvient des paroles de l’homme qu’elle consultait pour résoudre ses problèmes de mysophobie, il lui répétait toujours de ne pas paniquer, de s’imaginer un endroit complètement propre et de faire comme si c’était réel. Oui, enfin, c’était plus facile à dire qu’à faire, et en ce moment précis, Emma ne pouvait voir que la saleté. Elle était partout. Les microbes devaient battre des records de nombre dans cette pièce. Elle respira alors longuement, essayant de se calmer un peu. Heureusement, son attention fut bientôt détournée par Timothy qui reprit rapidement la parole, lui disant qu’il savait qu’elle mourrait d’envie de l’aider, puis en lui demandant pourquoi elle était encore au lycée à cette heure-là avant d’ajouter qu’elle ne devait pas avoir de vie sociale. Emma fronça les sourcils : ce n’était pas spécialement une remarque que l’on appréciait entendre de la bouche d’un adolescent de l’âge de Timothy. Elle se racla la gorge avant de lui répondre :

    « Hm, tu sais, ce n’est pas en me disant ça que je vais t’aider à faire quoique ce soit. Mais pour répondre à ta question, j’avais des choses à revoir avant de partir. »

Emma ne savait même pas pourquoi elle se justifiait devant lui, après tout elle n’avait aucun compte à rendre à qui que ce soit. Pourtant, elle sentait qu’en parlant, elle trouvait le moyen d’oublier le désordre autour d’elle. Elle ferma les yeux quelques secondes, et essaya de faire abstraction de ce qui se trouvait autour d’elle : Carl lui avait conseillé de faire ça un jour et jusque là, ça avait marché. Quand elle retrouva un minimum de calme, ses paupières se relevèrent et elle retrouva son sourire. S’adressant de nouveau au seul adolescent qui devait encore se trouver dans les parages, elle dit :

    « A mon avis, si tu ne veux pas subir les remontrances du principal, tu as intérêt à mettre un peu d’ordre dans cette pièce… Remet au moins les chaises et tables à leur place, nettoie ce tableau et, hm, surtout je pense que tu devrais balayer et enlever toute cette craie qu’il y a partout… elle me donne envie d’éternuer. Enfin, tu fais ce que tu veux, ce ne sont que des conseils après tout. »


Dernière édition par Emma Pillsbury le Mar 19 Oct - 11:56, édité 1 fois
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Timothy Ainsworth
Timothy Ainsworth
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyDim 17 Oct - 21:55

Nul besoin d'être très proche de Timothy pour savoir que ce dernier agissait souvent sans réfléchir avant de regretter amèrement ses choix. Il était tellement habitué à répondre sèchement à ses professeurs et ses amis que ça en devenait un réflexe. Ses professeurs le prenaient souvent mal, et il n'était pas rare de le retrouver en colle après les cours. Quant à ses amis, ils y étaient habitué. En fait, comme la plupart des adolescents, Timothy n'était pas censé ignorer que les remarques qui pouvaient paraître mauvaises de ses amis n'étaient qu'en fait qu'une marque particulière d'amitié.
Le monde évoluait, les générations changeaient, et ce qui aujourd'hui pouvait être un compliment pour certains s'avérait être une insulte pour d'autres. Non pas que Timothy avait voulu paraître gentil et compatissant, mais ce qui était certain c'était qu'il n'avait jamais voulu vexer Emma, ou pire la blesser. Elle était certainement l'une des dernières personnes qu'il voudrait blesser sur cette Terre, loin, très loin derrière son beau père. Et puis il avait une excuse : cette corvée lui avait sérieusement tapé sur les nerfs... après réflexion, l'excuse ne fonctionnait pas étant donné ses tentatives plus ou moins fructueuses d'humour.

Il se retrouva donc malgré lui devant une Emma irritée, même si elle ne le montrait pas.
Il sourit à la remarque de la conseillère d'orientation, dans l'espoir de détendre un peu l'atmosphère après l'avoir sentie quelque peu tendue. Elle finit ensuite par lui avouer qu'elle avait des choses à faire avant de partir et qu'il usait d'une manière assez peu appropriée pour réclamer son aide. C'était vrai, il n'avait pas le don d'avoir autant de tact que ces satanés boy scout qui mendiaient aux portes. D'ailleurs, même s'il faisait les plus beaux yeux doux au monde, il se ferait très certainement claquer la porte au nez parce qu'il dégageait quelque chose de froid qui empêchait tout contact. C'était fait exprès de toute manière, il n'avait pas besoin d'être entouré d'une multitude d'amis qui lui poseraient beaucoup trop de questions et attendraient beaucoup trop de lui. Au moins, il savait que ceux qui avaient fissuré la carapace qu'il avait su se forger avec soin seraient toujours à ses côtés. Parce que s'ils s'étaient donnés autant de mal, c'était vraiment parce qu'ils en avaient envie.

En tant que conseillère, Emma lui suggéra de mettre de l'ordre dans la salle : ranger les chaises et les tables, nettoyer le tableau, balayer la craie...
"En gros tout est à refaire." avoua Timothy d'une voix quelque peu désespérée mais dénuée de toute animosité.
Curieusement, le jeune homme s'exécuta et s'empara de l'éponge avec laquelle il s'empressa d'astiquer activement le tableau. Il ne savait pas pourquoi, mais il pourrait presque jurer qu'Emma finirait par l'aider.
"Vous savez, le principal Figgins m'a demandé de m'occuper des bureaux de l'administration après avoir terminé cette salle." Sous-entendu qu'il commencerait très certainement par le bureau parfaitement parfait de la chère conseillère d'orientation. Bon, c'était un mensonge, mais à en juger par la lueur de crainte qui brillait dans les yeux d'Emma, il avait marqué un point. C'était malsain, mais il aimait l'embêter... dans le bon sens du terme.

Alors que la jeune femme rousse semblait toujours sous le choc de la révélation, il se décida enfin à agripper le balai avec lequel il dépoussiéra les tables. Au moins, ça irait plus vite, pensait-il.
"Juste pour info, je ne voulais pas paraître malintentionné quand j'ai insinué que vous n'aviez pas de vie sociale... enfin j'veux dire je suis certain qu'elle est passionnante votre vie." déclara-t-il tandis qu'il s'attaquait au sol. Il n'était pas doué pour s'excuser non plus... décidément il n'était pas bon à grand chose. Et même ce pour quoi il était bon, il se sentait rabaissé sans arrêt. Lorsqu'on a une faible opinion de soi-même, il est certainement nécessaire de s'en prendre aux autres, et c'était ce qu'il faisait. S'il aimait descendre les New Directions, les Cheerios et les footballeurs, c'était parce que ça lui donnait de l'importance et par la même occasion, il attirait une attention que sa mère ne lui portait plus.

Après quelques instants de travail, Tim décida de s'arrêter, et fixa Emma.
"D'ailleurs ça a l'air de bien fonctionner pour vous n'est-ce pas ?" demanda-t-il sans aucune retenue, un sourire en coin. Les bruits couraient vite à McKinley, et il n'était pas rare de croiser le nouveau petit ami d'Emma lorsqu'il s'apprêtait à lui faire des "visites surprises". Si les chirurgiens travaillaient autant que les dentistes, c'était pas étonnant que son beau père ne foutait rien de ses journées - selon Tim-.
Diabolique, Timothy voulait vraiment faire tourner la tête d'Emma ce soir. Tellement qu'il se demandait si ça en devenait pas un peu beaucoup excessif. En réalité, il voulait à tout prix dévier la conversation, éviter qu'il ait à raconter sa pauvre et misérable vie. Car si c'était ce qu'Emma attendait de lui, elle rêvait. Il détestait les psychologues, et encore plus ceux qui croyaient l'être.

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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyMar 19 Oct - 11:55

Emma se sentait légèrement mieux maintenant, ou en tout cas plus calme depuis qu’elle s’était laissé quelques secondes pour vider son esprit et arrêter de penser au désordre qui régnait en maitre dans la pièce. Elle espérait quand même que Timothy finirait par suivre son conseil et se mettre à la tâche, car elle n’était pas sûre de tenir bien longtemps. Elle pouvait faire des efforts certes, mais chassez le naturel et il revient au galop. Peut-être qu’en se mettant à l’idée, elle se sentirait mieux aussi. A vrai dire, elle hésitait beaucoup. Emma prenait un certain plaisir à ranger et nettoyer tout ce qui lui tombait sous la main, ce n’était donc pas par ennui qu’elle ne voulait pas aider l’adolescent. En revanche, elle se disait que s’il avait été contraint à ranger les salles de cours, ce n’était certainement pas pour qu’elle l’aide. Il était censé le faire tout seul, n’est-ce pas ? La jeune femme se demanda justement ce qui avait bien pu lui valoir une telle retenue. Sans être un ange, l’élève n’était pas un garçon turbulent qui se mettait à cogner dès que cela n’allait pas. En revanche, la façon dont il s’exprimait parfois pourrait gêner certaines personnes, comme ses professeurs, qui ne devaient pas toujours apprécier la finesse de ses répliques.

Quand elle lui dit tout ce qu’elle lui conseillait de faire, le garçon l’observa d’un air ennuyé et désespéré. Oui, il y avait du travail et vu l’attitude peu coopératrice de Timothy, il ne fallait pas être voyant pour deviner qu’il n’avait rien envie de faire d’autre que de rentrer tranquillement chez lui. Il lui répondit d’ailleurs d’un air las que visiblement, tout semblait être à refaire. Emma acquiesça d’un signe de la tête. En fait, les choses qu’elle avait conseillées à Timothy de faire ne lui semblaient pas insurmontables. Au contraire : cela semblait être le strict minimum à ses yeux. Si elle lui avait vraiment dit tout ce à quoi elle pensait, il aurait certainement pris peur car cela incluait sortir sa petite brosse à dent, et passer la nuit à nettoyer toute la salle, des chaises aux dessous de table où s’accumulaient les chewing-gums que les élèves collaient négligemment, en passant par le sol crasseux. Elle aurait voulu s’y mettre tout de suite d’ailleurs : relever ses cheveux et mettre une tenue plus appropriée à la tache que ce joli cardigan vert pomme qu’elle adorait. Pour Emma, c’était loin d’être un supplice que de s’imaginer laver la salle. Mais elle tentant toutefois de résister à l’envie d’aider le garçon.

Ce dernier reprit alors une éponge qu’il utilisa pour commencer à laver le tableau. La conseillère d’orientation esquissa un sourire, satisfaite, pensant que finalement il n’avait pas été si difficile de convaincre Timothy. Pourtant, elle semblait bien loin du compte, car alors elle qu’apprêtait à tourner les talons, pensant être capable de ne pas se mettre à astiquer la pièce entière, l’adolescent déclara que le principal Figgins lui avait dit de s’attaquer par la suite aux bureaux de l’administration. La jeune femme cligna des yeux, terrifiée à l’idée de ce qu’il pourrait faire dans son propre bureau. Tout était parfaitement en ordre et nettoyé, comme d’habitude d’ailleurs. Tous les jours, elle passait en revue ce qui semblait être sale et le lavait lorsque les élèves n’affluaient pas dans son bureau, à la recherche de conseils. Le petit écriteau posé sur son bureau, gravé des lettres de son prénom, était certainement ce qu’elle astiquait le plus, et chaque jour la première chose qu’elle faisait en arrivant était de le frotter de son petit chiffon. C’était fou ce que ce genre d’objet attirait les microbes.

Toujours abasourdie, elle croisa le regard de Timothy qui semblait satisfait de faire peur de la sorte à Emma. Cette dernière répondit :

    « Oh mais mon bureau est parfaitement propre… je ne pense pas qu’il ait besoin de ton, hm, aide. Tu devrais plutôt t’occuper de cette pièce tu sais… Elle en a davantage besoin. »

La jeune femme déglutit, fronçant aussi le nez à l’idée que les mains sales de l’élève puissent s’attarder sur son petit écriteau. En y pensant, cependant, elle doutait de plus en de plus de la véracité des paroles de Timothy… C’est vrai, jusque là, Figgins n’avait jamais demandé à quiconque de venir nettoyer les bureaux des professeurs ou du personnel administratif. Pleine d’espoir, Emma ne remit pas en question les propos du garçon, mais espéra quand même que c’était faux. Quelques secondes passèrent alors, pendant lesquelles Emma observait le garçon nettoyer, sans dire le moindre mot. C’était toujours aussi difficile de rester là, à regarder quelqu’un astiquer alors qu’elle ne demandait qu’à aider. Elle résista pourtant encore une fois à cette envie dévorante, et le laissa faire. Finalement, il reprit la parole, lui disant qu’il était désolé de ses paroles concernant sa vie privée, ajoutant maladroitement qu’il était certain que ce devait être passionnant. Ennuyée, car elle ne voulait pas entrer dans les détails, elle acquiesça à nouveau de la tête. Curieuse, elle aurait voulu plutôt savoir comment ça se passait non pas dans sa vie, mais dans celle de Timothy. Cela faisait longtemps qu’il n’était pas passé la voir à son bureau, et Emma s’interrogeait. Avait-il des problèmes pour se voir accorder ces heures de retenue après les cours. Intriguée, elle s’apprêta à lui répondre quand il la devança, arrêtant de frotter le tableau humide et lui demandant si cela fonctionnait bien pour elle.

La jeune femme ouvrit de grands yeux, amusée. Cela n’arrivait pas souvent qu’un élève désire se renseigner sur sa vie personnelle, puisque normalement c’était elle la conseillère d’orientation aux tendances psychologues, donc elle qui devait poser les questions sur la vie privée et non l’inverse. Sa main dans la poche de son manteau trouva son portable et l’image de Carl s’imposa immédiatement dans son esprit. Bien sûr, tout se passait bien. Elle avait un petit ami merveilleux, et tout se passait vraiment bien entre eux. Cela dit, ce serait encore mieux si elle ne passait pas son temps à penser à Will Schuester, et à se remémorer certains souvenirs. Secouant brusquement la tête et abandonnant son air quelque peu rêveur, elle répondit tout en tachant d’oublier l’image de Will :

    « Oui, je n’ai pas à me plaindre en effet… Et toi, Timothy ? Tout se passe bien en ce moment pour toi ? »
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Timothy Ainsworth
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Age : 25 ans
Occupation : Prof de guitare à domicile, travaille dans un foyer de groupe, chanteur du groupe Against The Odds
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Statut : Autre moitié fiancée d'Ainston
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Chanson préférée du moment : This is gospel - Panic! At The Disco
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyLun 25 Oct - 14:56

Elle l'avait fait. Elle avait dévié la conversation pour se concentrer sur sa vie à lui. Pourquoi les adultes faisaient-ils toujours ça ? C'était vrai que Tim n'en avait pas grand chose à faire de leur vie, mais serait-ce possible qu'une fois ce soit eux qui soient assis sur une misérable chaise pendant qu'on les assomme de questions en tout genre. "Tu vas bien en ce moment ? Comment se passent les cours ? Et à la maison tout va bien ?" Il avait entendu ce refrain tellement de fois qu'au final il pouvait l'entendre et le chanter sans même écouter quoique ce soit. Comme lorsqu'on connait une chanson tellement sur le bout des doigts qu'on se surprend à la chanter alors qu'on pensait à autre chose. Au final, ça n'avait plus aucun sens.
Tim fronça les sourcils, lâcha le balai qui s'écroula sur le sol dans un fracas qui, si la scène s'était passée en plein jour, n'aurait eu aucun impact, puis d'un bond s'assit sur une des tables à présent propre... du moins plus qu'avant sa première vague de nettoyage. Il était dubitatif. Emma était généreuse et attentive, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si au fond elle se souciait vraiment de savoir comment ça se passait de son côté. Dans tous les cas, elle avait déjà essayé, et même s'il lui était arrivé de lui faire quelque confidences, elle n'était jamais parvenu à lui arracher quoi que ce soit. Peut-être avait-il tord ? Peut-être qu'Emma l'aiderait à se faire une place dans cette famille ou mieux, à expulser son beau père de son existence et de celle de sa mère. Si seulement la conseillère d'orientation savait ce qu'il lui faisait subir sans même avoir besoin d'un contact physique. Cela lui rappelait d'ailleurs que l'enquête d'Oxanna semblait avancer, du moins il l'espérait en secret.

La jeune femme l'avait provoqué. Sans le savoir, elle avait éveillé un plaisir malsain qu'on pouvait facilement discerner dans son regard. Ses yeux brillaient d'une lueur de malice et de créativité dont il n'avait pas profité depuis un petit moment. La dernière fois devait remonter à la semaine passée, lorsqu'il avait tenté de saboter la répétition des Cheerios. Son plan machiavélique n'avait pas fonctionné, car dès que la coach Sylvester l'avait vu entrer dans le gymnase elle l'avait automatiquement foutu dehors. Il n'avait pas rechigné parce que malgré tout il trouvait Sue particulièrement digne d'intérêt et respectable dans ce qu'elle faisait... même si entraîner des poupées réglées pour effectuer 3 tâches différentes n'était pas un travail très glorieux.
Un rictus espiègle se dessina sur ses lèvres. Il savait exactement ce qu'il allait répondre à cette chère Emma. Elle voulait les détails de sa vie privée, elle serait servie.
"Oh je dirais même que ça se passe merveilleusement bien" dit-il en se détachant de la table et en zigzaguant entre les obstacles pour s'approcher dangereusement de sa cible. "Je devrais d'ailleurs me dépêcher de terminer ce maudit nettoyage, j'ai quelqu'un à rejoindre après pour... un travail un peu plus sérieux." ajouta-t-il d'une voix pleine de sous-entendu qu'Emma n'aurait pas de mal à percevoir. C'était évidemment un mensonge, comme il en racontait depuis tout à l'heure, mais pourtant il pensait à une personne en particulier. Une personne avec laquelle la suite de la scène n'aurait pas semblé inapproprié. "J'ai décidé de lui chanter une chanson ce soir mais j'aurai besoin d'un avis." sans attendre la réponse d'Emma, qui visiblement semblait encore plus effrayée qu'auparavant, il entonna les paroles.
Panic! at the disco - Lying Is The Most Fun a Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off ♫

Is it still me that makes you sweat?
Am I who you think about in bed?
When the lights are dim and your hands are shaking as you're sliding off your dress? ♫


Tout en chantant, Tim fixait la jeune femme droit dans les yeux, sans aucune gêne, tout en déambulant entre les tables afin d'atteindre le bureau. Depuis le début, Emma n'avait pas bougé. Et ce serait très étonnant qu'elle le fasse maintenant. Tim n'avait évidemment pas l'intention de chanter cette chanson à qui que ce soit. Il avait d'ailleurs déjà été renvoyé une fois pour avoir fredonné la suite des paroles dans les couloirs de l'école. Lorsque sa mère avait appris la raison de son expulsion, elle était restée bouche bée. A ce moment Tim s'était demandée si elle était choqué par les paroles ou parce que c'était pratiquement une atteinte à la liberté de penser et de s'exprimer. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui si Emma décidait que Mr Figgins se devait de le foutre dehors, il ne lui en voudrait pas : c'était complètement désinvolte. Tim avait beau se répéter qu'il chantait ça pour une certaine fille de McKinley, on pouvait sans grande difficulté croire que la chanson s'adressait directement à la jeune conseillère d'orientation.

Then think of what you did
And how I hope to God he was worth it.
When the lights are dim and your heart is racing as your fingers touch his skin. ♫


Enfin Tim parvint au bureau. Il entreprit de monter dessus, toujours sous le regard attentif et offusqué d'Emma, puis ajouta une chorégraphie très peu appropriée elle aussi. Quelque chose d'assez suggestif sans l'être complètement. Il jouait dans l'ambiguïté pour se rassurer lui et pour qu'Emma se surprenne à penser des choses qu'il prétendait ne jamais avoir imaginé.

I've got more wit, a better kiss, a hotter touch, a better fuck
Than any boy you'll ever meet, sweetie you had me
Girl I was it, look past the sweat, a better love deserving of
Exchanging body heat in the passenger seat?
No, no, no, you know it will always just be me ♫


Il ne serait pas totalement étonnant qu'Emma se retrouve dans certaines de ces paroles. C'était d'ailleurs l'effet escompté : la mettre mal à l'aise tout en la faisant rêver un peu.

Let's get these teen hearts beating. Faster, faster ♫


Il se mit debout sur le bureau, toujours le regard plongé dans celui d'Emma, déroutée, et entonna le refrain.

So testosterone boys and harlequin girls,
Will you dance to this beat, and hold a lover close?
So testosterone boys and harlequin girls,
Will you dance to this beat, and hold a lover close? ♫


Essoufflé, il s'arrêta net, amusé par la tête qu'affichait Emma. "Ça lui plaira vous croyez ?" demanda-t-il de façon totalement rhétorique, le visage illuminé de joie. Il avait agi sans réfléchir, comme à son habitude, et maintenant c'était le moment tant redouté de faire face aux conséquences. Quoiqu'en dise Emma, il avait géré sur ce coup. Ou peut-être aurait-il du dire que Mr Ryan leur avait demandé comme exercice de choisir une chanson inappropriée à chanter à sa conseillère d'orientation super-maniaque... non, après réflexion ça aurait été encore bien plus impudent de sa part.
Il se décida à descendre du bureau et à affronter le contrecoup de son impertinence. Au fond, Emma voulait savoir si tout se passait bien dans sa vie, et apparemment il lui avait répondu que oui... d'une manière plus ou moins inhabituelle...
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyLun 1 Nov - 11:48

Oui, Emma l’avait fait et elle n’avait pas hésité une seule seconde. S’intéresser à la vie de ces lycéens n’était pas seulement du à une curiosité débordante car elle savait se mêler de ses affaires en temps voulu. C’était plutôt une seconde nature, puisque devenu son métier. Elle passait ses journées à recevoir des élèves dans son bureau, à leur donner des conseils sur leurs orientations mais aussi sur leurs vies personnelles, afin de mieux les guider. Elle prenait ça très à cœur, et faisait toujours tout ce qu’elle pouvait pour leur venir en aide. Alors elle n’aurait jamais pensé que le fait de questionner innocemment Timothy sur sa vie personnelle lui poserait problème. Certes, cela avait été pour elle un moyen de fuir la conversation qu’il essayait d’avoir avec elle – à vouloir en connaitre plus sur sa vie privée, sauf que cela n’était certainement pas un sujet approprié, et qu’Emma n’était pas du genre à se livrer aux élèves trop curieux – mais il n’y avait pas que ça. Au fond, la jeune femme s’inquiétait. Le garçon avait toujours un don pour se mettre dans des situations périlleuses, qui lui valait les réprimandes de ses professeurs. Mais au fond, la conseillère d’orientation le voyait lorsqu’il venait lui parler : il n’avait rien d’un petit rebelle au cœur de pierre qui n’en a rien à faire des conséquences de ses actes, ou des autres. Il ne le montrait peut-être pas, mais Emma savait qu’il avait un bon fond. Il n’y avait qu’à voir ces petites piques qu’il lui lançait occasionnellement sur ses manières : il s’en amusait, mais en général il veillait à ne pas franchir les limites, et à ne pas être méchant.

Toutefois, Emma se serait montrée beaucoup plus distante vis-à-vis de lui, n’hésitant pas à couper court à la conversation rapidement, si elle avait su ce que le jeune homme s’apprêtait à faire. Car lorsque la jeune femme plongea son regard brun dans celui de Timothy qu’elle scruta avec curiosité, ce qu’elle y vit la mit en garde : les yeux du garçon étaient devenus rieurs, animés d’une lueur qu’elle ne préférait pas y voir d’ordinaire. Fronçant les sourcils, elle le vit sourire tranquillement et c’est à cet instant précis que la conseillère sut qu’il se tramait quelque chose de pas net dans le cerveau de l’adolescent. En effet, il ne tarda pas à lancer d’une voix énigmatique mais surtout lourde de sous-entendus que sa vie se passait merveilleusement bien. Emma ne bougea pas d’un cil, se contentant de l’observer, lui qui se mit à slalomer entre les tables afin de se rapprocher d’elle. Il ajouta qu’il devrait se dépêcher de terminer de nettoyer car il devait rejoindre quelqu’un pour un travail bien plus sérieux… et qu’il avait décidé de lui chanter une chanson mais qu’il avait besoin d’un avis. Tant de paroles qui rendirent la jeune femme sceptique mais surtout nerveuse. A voir la détermination dans les yeux du garçon ne l’aida pas à rester sereine, bien au contraire. C’est alors que sans même attendre sa réponse, il commença à chanter. Il fallait avouer qu’il avait une jolie voix, cela dit, s’il appartenait aux Awesome Voice, ce n’était pas pour rien… toutefois, ce constat favorable fut très vite effacé par les paroles qu’il se mit à chanter…

IS IT STILL ME THAT MAKES YOU SWEAT?
AM I WHO YOU THINK ABOUT IN BED?
WHEN THE LIGHTS ARE DIM AND YOUR HANDS ARE SHAKING AS YOU'RE SLIDING OFF YOUR DRESS?

La jeune femme ne put s’empêcher d’ouvrir de grands yeux effarés, alors que le garçon n’hésitait pas à la fixer tandis qu’il chantait tranquillement, comme si ce n’était qu’une chanson ordinaire, sans le moindre propos douteux. Timothy continuait à danser entre les tables, poursuivant bientôt la chanson et ne lâchant pas le regard de la conseillère d’orientation à une seule reprise. Emma déglutit difficilement, ne sachant plus où se mettre. L’adolescent finit par arriver près d’un bureau, et commença une chorégraphie très peu appropriée qui mit encore plus mal à l’aise la jeune femme. Les paroles de la chanson devenaient de moins en moins appropriées et Emma sut qu’il n’y avait plus aucun doute à avoir : Timothy faisait tout pour la mettre mal à l’aise. Elle doutait même de la véracité de ses paroles quand il disait qu’il devait chanter cette chanson à quelqu’un, ce soir. Elle avait désormais la certitude qu’il la menait en bateau, cherchant par tous les moyens de la mettre la plus mal à l’aise possible. Elle ne dit rien cependant, se contentant de regarder la chorégraphie de l’adolescent de ses grands yeux choqués. D’une certaine manière, il devait vouloir se venger du fait qu’elle lui ait demandé comment ça allait pour lui. Et Emma était certaine que s’il réagissait de la sorte, c’était parce qu’il préférait risquer de se faire renvoyer plutôt que de dévoiler les véritables problèmes qu’il avait… c’était une façon comme une autre de se protéger, en quelques sortes.

Les paroles défilaient et se rapportaient toujours au même thème : le sexe. Cela ne relevait plus du tout de la suggestion si on écoutait bien les paroles et si on observait les mouvements du bassin de Timothy. Emma resta figée, incapable de faire le moindre mouvement, ni d’ouvrir la bouche pour lui demander d’arrêter. Ce malaise venait certainement du fait qu’elle avait du mal à concevoir le fait qu’elle puisse être aussi prudente lorsque ce sujet était évoqué, alors qu’un adolescent de l’âge de Timothy n’avait, lui, aucun mal à se le représenter. Et pourtant, il y avait plus de dix ans de différence d’âge entre les deux. Qu’est-ce qui ne fonctionnait donc pas chez elle ? Pourquoi se devait-elle d’être toujours aussi réservée lorsque l’on parlait de sexe ? Elle soupira, rejetant ces dernières pensées quand le garçon, toujours debout sur la table, arrêta enfin de chanter et essoufflé, lui demanda ce qu’elle en pensait. Il fallait dire que durant tout le temps qu’avait duré la chanson, il n’avait cessé de l’observer, comme si lui-même avait des idées déplacées à l’égard de la conseillère d’orientation. Cette idée mit encore une fois la jeune femme très mal à l’aise. Elle secoua la tête pour chasser cette nouvelle pensée, et bégayant légèrement, lança :

    « Je ne pense pas être la personne appropriée pour te donner un avis sur… ça. »

Fronçant de nouveau les sourcils, elle observa le garçon descendre de la table, le visage toujours illuminé de joie et de fierté. Emma n’avait pourtant aucune envie de jouer. Ses joues étaient encore brûlantes après avoir autant rougi et elle ne désirait plus qu’une seule chose : fuir, rentrer chez elle, et penser à autre chose qu’à ce petit show douteux. Plus mal à l’aise que jamais elle poursuivit :

    « Je pense que tu vas devoir te débrouiller tout seul, pour nettoyer cette salle de classe. Quant à cette petite… démonstration, veille à ce que ne cela ne se reproduise plus jamais. Je suis vraiment déçue… »

Emma avait été sèche en prononçant ces dernières paroles, certainement plus sèche qu’elle ne l’avait jamais été face à un élève. Cependant, elle se sentait humiliée, comme si on avait voulu mettre en évidence le fait qu’elle soit mal à l’aise devant un tel sujet, et surtout, comme si on avait voulu en jouer. De plus, elle doutait que le garçon aurait fait la même chose avec un professeur ou un adulte autre qu’elle. Elle avait trop baissé sa garde, et en recevait désormais les conséquences. Elle tourna alors les talons, s’apprêtant à quitter la pièce, confuse…
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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptyDim 7 Nov - 15:50

Médusée. C'était certainement le mot qui qualifiait le mieux Emma à cet instant. Médusée au sens propre comme au sens figuré - bien qu'il n'en existe pas -, comme si la terrible Gorgone avait fixé ses traits à jamais, et qu'elle finirait éternellement choquée, le visage tellement rouge qu'il en ferait fondre la glace. Cela avait été au départ l'intention de Timothy : l'embarrasser pour qu'elle se sente si mal qu'elle en oublierait les précédents évènements. Et malheureusement pour lui, la seule chose dont elle se souviendrait à jamais était cette image peu élogieuse de lui, dansant et chantant son impertinence.
C'était maintenant qu'il se rendait compte à quel point son petit numéro n'avait aucune raison d'être. Il aurait très bien pu décevoir sa prof de littérature qu'il en aurait eu ni chaud, ni froid, mais Emma était tellement généreuse, attentive et patiente qu'il se sentait à son tour terriblement mal pour elle. Il la savait indulgente, mais apparemment il avait là franchi une ligne de trop, il avait beaucoup trop poussé ses limites.
Son visage auparavant lumineux sembla pâlir, mais son expression demeurait stoïque, comme à son habitude, ce qui repoussait toute envie d'apprendre à le connaître. Il s'en fichait, car en plus de ça c'était un atout pour jouer au Poker. Poker Face dirait-on. Qu'on lui dise ça ou ça, il en restait totalement indifférent, si bien que ça décourageait quiconque à le complimenter. Mais ce n'était pas totalement vrai. Au fond, cela dépendait des personnes de qui provenaient les compliments. Sa mère avant tout, puis Mr Ryan et enfin Emma, qui n'avait jamais eu l'occasion de le faire et qui certainement ne le ferait pas de si tôt. Lorsque Mr Ryan lui avait assigné son premier solo, il en avait été extrêmement fier si bien qu'on pouvait lire sur son visage l'expression de son euphorie. Mais ce n'était rien comparé aux fois où sa mère le couvrait d'éloges qu'il ne méritait pas. Et c'était ce sentiment qu'il cherchait à tout prix à retrouver.

Une moue fugitive se lisait sur son visage alors qu'Emma avouait ne pas être la personne appropriée pour lui donner un avis. Était-ce par modestie ou pour critiquer l'insolence de ses actions et l'indécence des paroles de la chanson ? Tim pensa qu'après tout ce n'était qu'une preuve de son humilité, mais il fut heurté de plein fouet par le ton catégorique sur lequel elle avait avoué être déçue. Dans sa tête résonnaient toutes les fois où il avait bien pu entendre cette phrase, et des multitudes de voix se faisaient écho dans son esprit dans un rythme saccadé et diabolique. Il le méritait. Malgré tout, il voulait garder le peu de dignité qu'il avait encore, comme toujours. A chaque fois il perdait de sa fierté, mais c'était étonnant de voir qu'il arrivait toujours à prendre sur lui et à rester humble malgré tout. Il restait fidèle à lui même en toute circonstance. Alors qu'Emma tournait les talons, l'abandonnant à son triste sort, il ne put s'empêcher de rétorquer avec un humour quelque peu gras pour une personne comme la jeune femme.
"Ouais bah moi je vous croyais conseillère d'orientation, je suis déçu également... J'ai du me méprendre, vous ne conseillez pas sur l'orientation sexuelle..." c'était insolent, c'était digne de lui, et c'était une nouvelle fois inapproprié. Il faisait cela simplement pour faire semblant de ne pas être affecté par quoi que ce soit alors que c'était totalement faux. Et S'il croyait qu'Emma abandonnerait l'idée de s'enfuir parce qu'il avait usé de sa désinvolture, il avait tort. "De toute façon je déçois tout le monde." ajouta-t-il en se laissant tomber de tout son - maigre - poids sur le bureau.

Au départ il n'avait pas pour but d'éveiller la pitié et la curiosité d'Emma en avouant une telle chose, et d'ailleurs il n'y pensait toujours pas, mais il était certain qu'elle serait attendri par une telle déclaration... il le fallait.
"Et je m'en fous je nettoierai rien du tout. Je suis encore pleins de ressources pour faire chanter Figgins. Je suis déjà pas l'esclave de ma mère alors s'il croit m'impressionner avec son accent aussi ridicule que ses 1m50 il se trompe royalement."
Timothy était certain de parler dans le vide à cet instant. Il croyait se parler à lui-même. Et peut-être était-ce vrai. Il fixait le plafond après s'être allongé de tout son long sur le bureau, et chassait les grains de poussière minuscules qui flottaient dans l'air à cause du vent qu'avait produit son geste. Manquait plus qu'il déçoive ses amis, et sa vie deviendrait encore plus chaotique qu'elle ne l'était, et il craignait pourtant que ce soit impossible.
*Fuck my life !*

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MessageSujet: Re: 02. I need a miracle • Emma (terminé)   02. I need a miracle • Emma (terminé) EmptySam 13 Nov - 21:27

Dos à Timothy, Emma était bien décidée à quitter la salle. La bonne humeur et l’enthousiasme ressenti par la jeune femme quelques minutes auparavant avaient complètement disparu, laissant place à une amertume dont elle n’avait pas l’habitude. Il fallait dire qu’elle se démenait toujours pour ses élèves, et que les réactions de ces derniers n’étaient pas toujours celles auxquelles elle s’attendait. Toutefois, avec Timothy, ce n’était pas la même chose étant donné la nature de leur relation. Il s’arrangeait toujours pour lui faire quelques réflexions moqueuses mais veillait à ne jamais dépasser les limites. Emma avait toujours trouvé ça drôle, mais surtout encourageant. En effet, elle ne cessait d’entendre des commentaires à son sujet : « vous ne connaissez pas la dernière du jeune Ainsworth ? » était l’une des phrases qui circulait le plus dans la salle des professeurs. Et pourtant, malgré tout ce que l’on disait de lui et de ses bêtises, elle ne l’avait jamais vu mal se comporter à son égard. Elle s’était déjà dit que c’était peut-être stratégique : se mettre la conseillère d’orientation dans la poche pouvait être bénéfique. Mais elle n’y avait pas cru une seule seconde. Pour elle, il existait une réelle complicité avec le lycéen, l’une de ces complicités qu’elle appréciait entretenir, car cela changeait des petits rebelles désagréables qui venaient dans son bureau à reculons. C’était certainement pour cette raison qu’elle se sentait aussi déçue désormais. Car pour la première fois, Timothy lui avait montré cette partie de la personnalité qu’il réservait d’ordinaire à tout le Monde sauf à elle.

Emma allait s’aventurer dans le couloir lorsque le garçon brisa le silence d’un ton ironique en lui rétorquant que lui pensait qu’elle était censée être conseillère d’orientation alors que visiblement elle ne donnait aucun conseil sur les relations sexuelles. Fronçant les sourcils, la jeune femme s’arrêta net. Elle aurait pourtant préféré continuer : s’il commençait à jouer à ce petit jeu, alors il y jouerait certainement tout seul, elle n’avait aucune envie de se lancer dans de grands discours qu’il n’écouterait de toute façon pas. Elle tourna légèrement la tête vers la voix sarcastique, sans pour autant croiser le regard de Timothy désormais vissé au sol. Dans un sens, il n’avait pas tort, elle avait du mal à donner des conseils judicieux en matière de sexe, certainement parce qu’elle n’avait absolument aucune expérience et donc aucun vécu sur lequel s’appuyer. Cependant, elle faisait toujours de son mieux : elle avait lu des tonnes de bouquins et d’articles pour compenser ce manque de connaissance considérable. Bien sûr, cela ne remplaçait pas le fait de pouvoir s’appuyer sur une propre expérience, mais c’était toujours ça de gagné. Secouant la tête en signe de dénégation et d’exaspération, Emma tourna le visage. Ce qu’elle entendit alors qu’elle s’apprêtait à quitter définitivement la salle l’ébranla pourtant. Le jeune homme ajouta d’une voix brisée que de toute façon il décevait tout le Monde.

Cette fois-ci, Emma se retourna carrément vers le garçon qui ne la voyait pas, assis sur une chaise, le regard bien loin d’elle. La jeune femme devait avouer que ce renversement de situation était inattendu : vu le comportement qu’il venait d’avoir, elle n’aurait jamais pensé qu’il puisse baisser sa garde de la sorte ; comme quoi elle pouvait elle aussi se laisser tromper par son instinct comme tout le Monde. Le garçon ajouta alors quelques paroles, disant qu’il ne nettoierait rien, que s’il n’était pas l’esclave de sa mère, il était encore moins celui de Figgins. Emma soupira alors, et décida de ne plus partir comme une voleuse, malgré la peine qu’il lui avait faite en agissant comme il l’avait fait. Faisant quelques pas dans la direction du garçon, elle arriva à sa hauteur et sans trouver son regard, déclara :

    « Alors c’est de ça dont il s’agit ? Tu essayais tout simplement de me faire quitter la pièce, pour ne pas avoir à me parler de ce qu’il se passe en ce moment pour toi ? »

La jeune femme était on ne peut plus sérieuse, sa voix calme et posée était dénuée de tout reproche, elle faisait juste un constat. Sans préméditer son geste, elle posa sa main sur l’épaule pleine de poussière du garçon, non sans froncer du nez à l’idée que lorsqu’elle retirerait sa main, sa peau serait certainement pleine de craie ; chose qui ne l’enchantait pas vraiment.

    « Tu dis que tu déçois tout le Monde, mais ne fais-tu pas en sorte que cela arrive ? Je veux dire, si tu es ici ce soir, il doit bien y avoir une raison car je doute que le principal te garde à cette heure-ci au lycée par pur plaisir. Je crois d’ailleurs qu’il préférerait te laisser rentrer chez toi, et être sûr de retrouver le lycée en bon état demain matin ! »

Elle esquissa un sourire, avant d’ajouter :

    « J’aimerais beaucoup t’aider, Timothy, mais pour pouvoir le faire il faudrait que tu acceptes mon aide et donc de me parler avec sincérité au lieu de me faire découvrir des pas de danse que j’aurais préféré ne jamais te voir faire. Je voudrais te proposer quelque chose : si jamais tu as besoin de parler ou simplement de venir me poser des questions, alors n’hésite pas à passer dans mon bureau. A n’importe quel moment de la journée, que ce soit le matin en arrivant ou même juste avant d’aller déjeuner le midi, viens. Mais si tu ne le veux pas, alors je ne te forcerai pas. Maintenant, c’est à toi de décider : si tu veux de mon aide, alors tu viendras, en attendant je te laisserai tranquille un moment. Il est inutile de te harceler si tu ne désires pas me voir. »

La jeune femme retira sa main de l’épaule de l’adolescent et tourna les talons, cette fois bien décidée à quitter les lieux. Elle espérait le convaincre avec ses paroles, et le retrouver le lendemain même dans son bureau. Lorsqu’elle atteint la porte de la salle l’amenant au couloir, elle se retourna une dernière fois :

    « Passe une bonne soirée, Timothy. »

Elle passa le seuil de la porte et se dirigea vers la sortie du lycée. Elle sortit une lingette de sa poche dont elle se servit pour laver sa main pleine de craie, avant de la jeter dans l’une des poubelles. Quelques secondes plus tard, elle était assise dans sa voiture et son portable vibra dans sa poche de manteau. Elle le sortit et ouvrit le message qu’elle venait de recevoir. C’était Carl « j’arrive dans dix minutes, j’ai une surprise pour toi ». Le sourire aux lèvres, la jeune femme lui répondit rapidement qu’elle venait de quitter le lycée et qu’elle arriverait certainement en même temps que lui chez elle. Elle finit par quitter le parking, à la fois impatiente de retrouver Carl, et curieuse de savoir ce qu’il lui avait préparé… Avec un peu de chance, il aurait peut-être acheté de nouvelles grappes de raisins noirs et verts qu’ils s’amuseraient à mélanger dans un bol, et qui sait ? Peut-être même qu’Emma en mangerait quelques-uns sans les nettoyer auparavant…

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