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 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe

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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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Age : 18 ans
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MessageSujet: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyDim 21 Sep - 0:32

La plus grande réussite d'Henry avait sans doute été de faire de sa sainteté un critère de notoriété publique. Cela faisait déjà un moment que surprendre sa mère par ses exploits de vertu n'était plus un défi en soi. Et même si Henry continuait à prendre cette tâche très à cœur, il se surprenait aussi à redoubler d'efforts pour parfaire un altruisme un peu trop prononcé pour être sincère. C'était assez contradictoire avec tout le mépris qu'il adorait servir à ses camarades, mais curieusement plus personne n'arrivait à le blâmer d'être une ordure dédaigneuse maintenant qu'il avait assis son statut d'idole. Avec un peu plus de recul, on aurait pu croire que la bienveillance avec laquelle il s'assurait que le verre de Piper reste toujours plein dissimulait quelques arrières pensées lubriques. Ce qui était totalement absurde, parce qu'en plus d'être une niaise tout droit sortie d'un film de Disney, elle lui faisait autant d'effet qu'un caillou dans une chaussure. Peut-être qu'il avait quelques desseins opportunistes, mais rien de moins honorable que le rééquilibrage de son karma depuis qu'il avait allègrement menti à Emma Pillsbury sur la cause de ses hématomes. Et peut-être qu'il avait aussi eu légèrement pitié de la blonde, cloitrée dans son coin, le visage constamment plongée dans un verre de jus de pomme pour feindre l'occupation et éviter les regards inquisiteurs. Il n'en doutait pas, son cœur avait sans doute manqué un battement quand elle l'avait vu s'approcher de lui. Il était sorti de l'eau comme James Bond, le corps luisant sous les néons du jardin, et avait tracé son chemin jusqu'à elle comme si l'objectif initial avait été de profiter de sa compagnie. Elle avait été tellement abasourdie que lorsqu'il marchait dans sa direction, elle avait instinctivement regardé derrière elle dans l'espoir de distinguer une silhouette plus intéressante que la sienne, avant de réaliser qu'elle était adossée au mur. Plus les minutes passaient - et les verres de vodka laborieusement dilués dans le jus - plus elle lui dévoilait sa véritable nature.

Comme tous les saints, Henry était souvent victime de son extrême bonté. Il pourrait sans mal se vanter d'être le martyr de cette soirée, forcé d'accepter une conversation totalement dépourvue d’intérêt plutôt que de s'adonner à son activité favorite : médire sur le bord de la piscine. Julian Knight, qui avait disparu des écrans radar depuis sa destitution au rang de quarterback, avait profité de l'occasion pour noyer son échec dans l'alcool. Il avait regroupé l'équipe de football, avait bâti un checkpoint de fortune moyennant la quasi totalité des chaises longues, et s'amusait à noter les filles qui passaient devant lui en brandissant des pancartes numérotées de 1 à 10. Personne n'avait encore eu droit au saint Graal de la note parfaite, mais les quelques 7 qu'il avait attribués s'étaient senti pousser des ailes et se pavanaient avec encore plus de minauderies que d'ordinaire. Piper, qu'Henry avait été contraint de promener pour qu'elle daigne faire autre chose que la sangsue, avait écopé d'un 4 qu'elle avait accueilli, impulsée par son ivresse grimpante, avec une étonnante susceptibilité. Même si ses gestes étaient toujours empreints d'affectation, elle avait arraché la pancarte des mains du sportif avant de la balancer dans la piscine en poussant un petit cri digne d'une Serena Williams nouvellement née. Amusé, Henry n'avait même pas dissimulé sa satisfaction, gratifiant même la jeune fille d'un bras autour de l'épaule pour bien signifier à l'assemblée qu'elle était dans son camp. Sauf que sa libido latente, exacerbée par l'alcool, avait interprété ce geste comme le signal évident de son attraction. Avec un réflexe des plus idiots, alors qu'elle s'apprêtait à l'embrasser en se grandissant sur la pointe des pieds, Henry avait repoussé ses avances. Aussi vigoureuse qu'un phasme, l'adolescente avait littéralement décollé pour plonger tout droit dans la piscine. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Retenant son souffle, l'assistance toute entière attendait de la voir ressurgir pour savoir quelle expression adopter.

Cinq secondes plus tard, elle bondit hors de l'eau et exigea un tonnerre d'applaudissement en s'égosillant. Profitant de la diversion, Henry se déroba à la scène et entreprit de jauger l'ambiance à l'intérieur. Méconnaissable, la demeure des McCarthy était devenue un aquarium aussi spacieux que celui de l'état de Géorgie. Si dehors la musique était plus électro, ici les filles se tortillaient sur les rythmes populaires du moment, sous les regards distraits des garçons, trop occupés à planer. La cuisine avait été investie par un groupe de chimistes en herbe qui, contre une poignée de dollars, consentaient à verser quelques gouttes d'une vodka 100° alcoolisée dans les verres de leurs clients. Si Henry avait d'abord flairé l'arnaque, il avait rapidement réalisé que le fond dérisoire de liquide qui remplissait les gobelets faisait autant d'effet que les 4 ou 5 verres qu'il avait bus jusqu'ici. Rasant l'îlot central, il chipa un verre à la volée avant de se diriger d'un pas chancelant jusqu'à l'escalier. L'ambiance à l'étage ne désemplissait pas. Outre la file immense de personnes qui se tordaient pour implorer la miséricorde de leur vessie, une bande de Cheerios avait totalement dévalisé la chambre de Candace et s'amusait à singer un défilé de Victoria's Secret dans le couloir, sous les sifflements des quelques garçons qui s'amassaient le long des murs. En quête d'un peu de répit, Henry tourna la première poignée qu'il rencontra et s'enferma dans la pièce, sans même prêter attention à l'endroit où il avait bien pu mettre les pieds. Après avoir reprit ses esprits, il baissa enfin les yeux pour découvrir une Harper assise en tailleur sur le sol en compagnie de quelques cadavres de bouteille. Si l'eau n'avait pas coulé sous les ponts depuis leur dernière altercation, Henry estimait que l'alcool, lui, avait suffisamment coulé pour rendre leur nouveau tête-à-tête moins agressif qu'il n'aurait dû l'être. Frappé par l'ironie de la situation, Henry ne put faire autrement que réaliser qu'ils étaient en fait dans ce qui ressemblait à un dressing, une pièce qui n'était pas sans faire écho à leur premier échange dans le placard plus exigu de Brittany. Bien vite il prit conscience que son travail de charité envers Piper avait aussi eu raison de lui, alors qu'il fouillait dans la poche de sa chemise inexistante dans l'espoir d'en extirper les quelques billets qu'il avait récoltés en pariant sur la victoire d'Harper face à Candace. Désemparé par la non coopération de sa chemise, il se laissa glisser sur le sol, toujours sans dire un mot. Il déposa consciencieusement son verre de vodka pure sur le sol en moquette douce et pencha sa tête en arrière. "Tu passes souvent tes soirées dans les placards ?" consentit-il enfin à demander. "Tu m'excuseras, je voulais te filer une part des bénéfices que j'ai remportés grâce aux paris du catfight, mais j'ai égaré ma chemise quelque part. J'ai pas douté une seule seconde que tu allais la démolir. T'es un peu comme un Gremlin toi, faut pas trop te contrarier après manger." Ce n'était pas du tout le propre des Gremlins, mais Henry n'allait certainement pas, dans son état, s'encombrer des vérités scientifiques d'un film fantastique.


Dernière édition par Henry Watson-Brown le Dim 21 Sep - 15:47, édité 1 fois
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyDim 21 Sep - 14:47

Curieusement, Harper n’avait pas quitté la fête après son altercation avec Candace. Ses jambes ne l’avaient pas conduite dans la bonne direction, répondant uniquement à la panique qui transparaissait dans tous les mouvements qu’elle effectuait. Elle avait voulu se calmer, et ce fut pour atteindre cet objectif vain qu’elle était partie à la recherche de Jamie. Pendant un long moment, Harper avait déambulé autour de la propriété des McCarthy, jusqu’à ce que l’adrénaline finisse par se dissiper et qu’elle ressente de violents élancements dans sa main gauche. Ils lui avaient fait détourner son attention de sa quête, et la partie de son cerveau ayant le plus de discernement s’était soudainement reconnectée avec le reste. Elle était rentrée à l’intérieur pour monter à l’étage, les invités s’écartant sur son passage, tandis qu’elle continuait son ascension deux marches à la fois. Réalisant que la famille McCarthy était la plus à même de lui procurer les premiers soins dont elle avait impérativement besoin, elle s’était enfermée dans la salle de bain. Se fichant de déranger le coït en cours dans la cabine de douche, Harper s’était activée pour ouvrir la porte de l’armoire à pharmacie ; elle était verrouillée. Ses phalanges lui lançaient atrocement. En baissant les yeux sur la source de son mal, Harper avait constaté les dégâts. Se retrouvant à contempler l’étendue bleu-violet qui faisaient trembler ses doigts, elle avait difficilement dégluti, se demandant si elle ne s’était pas cassé quelque chose. Ç’avait été violent. Dans son cas, ça ne l’étonnait pas. Harper se donnait à fond, surtout quand il s’agissait de se battre pour défendre sa famille. Aussi, rendons à César ce qui lui appartient, Candace s’était bien donnée elle aussi ; sans doute que Harper avait commis une erreur en la sous-estimant, et même si celles-là ne lui faisaient pas mal, elle avait récolté de jolies griffures. Elle avait tenté de bouger ses doigts avec une appréhension étonnante. Ses autres doigts posés sur sa bouche, elle avait commencé à mordre le bord de la chemise en coton de Jamie. Ses paupières s’étaient fermées quand elle avait étouffé la complainte de douleur qui s’était imposée à elle au moment où elle s’était aperçue qu’elle souffrait le martyre.
Elle avait réussi à faire abstraction des gémissements bestiaux qui lui arrivaient par-derrière pour se mettre à fouiller dans la pièce. À la recherche de la précieuse clef, elle avait ouvert les placards et les tiroirs sans se soucier du caractère intrusif de son geste. Harper ne saignait pas, mais elle avait besoin de se rassurer en appliquant quelque chose sur son hématome, comme si n’importe quoi d’un peu médical aurait pu gommer la démonstration de folie qu’elle venait de faire en se jetant sur Candy ; elle ne s’en voulait pas d’avoir agi, mais elle n’était pas fière non plus. Bredouille, elle s’était mordue furieusement la lèvre, ses dents de devant raclant furtivement son menton, lorsque son regard s’était posé sur une bouteille de vodka  à peine entamée posée sur le bord du premier lavabo. Harper n’avait pas cherché ; elle s’en était emparée et en avait vidé quelques gouttes sur sa main douloureuse. Elle aurait pu crier que personne ne l’aurait entendue de toute façon ; dans la cabine de douche, on venait d’atteindre le septième ciel.

Le défilé de mode qui se déroulait dans le couloir l’avait contrainte à changer de trajectoire pour aller se réfugier dans la première pièce qu’elle avait trouvée, sa bouteille de vodka sous le bras. Il y faisait très noir, elle avait même failli glisser sur des bouteilles qui semblaient y avoir été oubliées, mais au lieu de chercher un interrupteur pour ouvrir la lumière, Harper s’était laissé asseoir sur le sol. Elle avait, avec une précaution inhabituelle, sorti son téléphone de la poche arrière de son short avant de s’affaler contre le mur ; il n’avait pas souffert de ses chutes, et c’était tant mieux, parce qu’elle n’avait pas les moyens de s’en acheter un nouveau comme n’importe qui aurait pu le constater en voyant le vieux modèle qu’elle se traînait. Elle avait cherché le raccourci pour appeler Jamie, et une fois qu’elle avait glissé le téléphone à son oreille, elle avait attendu une seconde. Harper avait senti quelque chose vibrer tout contre sa poitrine. Passant sa main valide pour en retirer l’objet de la poche intérieur, elle avait soupiré en constatant qu’il avait laissé le sien dans sa chemise. Résignée, elle avait posé les deux téléphones à côté d’elle, puis elle avait porté le goulot de la bouteille à ses lèvres en se disant qu’elle attendrait d’être suffisamment saoule pour sortir de sa cachette.

Sa bouteille n’avait pas fait long feu. Ce fut donc vers le fond des cadavres des autres bouteilles abandonnées sur le sol de la penderie qu’elle s’était redirigée, quand la dernière goutte de vodka était tombée sur sa langue. L’alcool faisait son effet. Harper nourrissait de plus en plus l’idée de tenter un coup de maître en jouant le fakir avec un cintre dont elle distinguait à peine les contours dans l’obscurité à laquelle ses yeux s’étaient acclimatés, tellement elle avait l’impression étrange que sa gorge était anesthésiée. Sa main était devenue le cadet de ses soucis ; en fait, tout semblait ne plus avoir d’importance, et lorsqu’un faisceau de lumière fugace s’échappa de la porte qui s’ouvrit devant elle, et que Henry s’introduit dans la pièce, sa première réaction ne fut pas de lui dire de déguerpir, mais de lui donner un grand sourire sincère.

« Je suis trooop contente de te voir, Henry ! » lui avoua-t-elle, la voix altérée par l’alcool. Au moins, c’était un visage familier, qu’elle avait tenté d’éviter toute la soirée, mais dans son état actuel, ne valait-il mieux pas le lui faire remarquer. Même si elle ne le voyait pas dans le noir, il se dégageait quelque chose de lui. Tout comme l’alcool qui coulait dans son sang maintenant, c’était délicieusement réconfortant. Harper émit un petit rire spontané « J’en aurais grave eu besoin de ses billets ! Mais je t’en veux pas, parce que je sais qu’un jour euh Spielberg ? Oui, c’est lui ! S’intéressera à ma famille et qu’elle aura droit à son film. Jamie m’a dit que c’était son truc à ce type, les films de guerre ! Comme mon père et ben... » Elle mima alors une explosion en hurlant un « BOUM » fort convainquant. Tendant ensuite les mains devant elle, occultant la douleur de ses doigts gauches, elle suivit les lignes d’un titre invisible qui s’étendait devant leurs yeux « Il faut sauver la famille Pritchard, ça claque ! » Elle opina du chef dans le noir « Je veux que ce soit Ashley Tisdale qui joue mon rôle, tu sais pourquoi ? » Elle fit malicieusement jouer ses sourcils sur son front, oubliant qu’il ne la voyait pas de toute manière, puis commença à s’agiter « I WANT FABULOUS THAT IS MY SIMPLE REQUEST ! » se mit-elle à chanter en se dandinant sur son fessier confortable.

Elle était prête à dévaler tout le refrain, mais Henry piqua sa curiosité. Elle se redressa brusquement, le cou tendu, comme un lémurien excité « C’est quoi un Gremlin, c’est une insulte ? » Les coins de sa bouche s’affaissèrent sous l’éventualité que Henry puisse proférer des injures à son encontre. Elle fit mine de laisser échapper un sanglot, mais rapidement, elle se reprit pour attraper son téléphone portable – elle s’y employa à deux fois avant de l’agripper pour de bon « Appelle Joslian pour qu’ils viennent me chercher. » Inutile de préciser que dans son esprit, elle ne trouva pas ça étrange de parler de ses frères que Henry ne connaissait sûrement pas. Elle éclata de rire en lui tendant l’appareil, et dans sa tentative de reprendre un ton sérieux, sa voix se transforma en un pépiement aigu qui ne lui ressemblait définitivement pas « Joshua ET Julian ! Je les appelle testicule gauche et testicule droit parfois, comme ils sont inséparables. Mais shhhhhhhh ! » Elle tendit son index droit pour le poser quelque part près de la bouche de Henry, faisant perdurer le chuintement de son chuchotement le plus longtemps possible, postillonnant à tout va. Harper manqua d’air, alors elle conclut en pianotant au hasard sur le visage de Henry « Faut pas l’dire, c’est un secret ! »
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyMer 29 Oct - 23:09

Malgré ses idées embrumées, Henry ne discernait qu'une chose pire qu'être enfermé dans un placard avec Harper Pritchard : être enfermé deux fois dans un placard avec Harper Pritchard. Si l'alcool distillé qu'il avait chipé sans vergogne ne lui était pas si vite monté à la tête, il aurait certainement fait demi-tour pour éviter de se voir émasculer une énième fois. Seulement, à peine avait-il baissé les yeux que l'état pathétique de sa Némésis adorée lui était apparu comme la meilleure façon de se distraire quelques minutes. Mais surtout, il avait semblé oublier les différents qu'ils aimaient cultiver pour mieux pouvoir se satisfaire d'un automatisme qu'il aurait autrement condamné. A ce stade, les réunions nocturnes dans les placards étaient devenues une espèce de rituel entre eux, une routine rassurante à laquelle il s'abandonnait sans la moindre réflexion. C'était aussi un moyen pour lui de lustrer un peu plus son karma, parce que quelque chose lui disait que la présence d'Harper à cette soirée n'était pas étrangère à la sienne. Elle était venue à son anniversaire, et même si elle avait manqué à l'appel d'un bon nombre de fêtes qu'il avait organisées en échange de quelques billets, elle avait rappliqué à celle où il avait clairement énoncé sa participation sur les réseaux sociaux. Leur altercation dans le self demeurait encore extrêmement fraiche dans son esprit, pourtant il se surprenait encore à penser qu'Harper aimait le charrier simplement parce qu'on lui avait appris que l'affection se démontrait ainsi. Même si elle se mettait le doigt dans l'œil, elle avait su captiver les penchants masochistes de l'adolescent, qui se complaisait chaque fois un peu plus qu'elle le repoussait. Quoiqu'il en soit, le naturel avec lequel il avait pris place à ses côtés était aussi saugrenu que ridicule, parce qu'il était la preuve qu'Henry n'était pas insensible à la personnalité d'Harper. Elle rêvait toujours si elle le croyait gay, et encore plus si elle entrevoyait dans son obstination une quelconque attirance physique. Il la trouvait simplement digne de son intérêt et indigne du mépris qu'il accordait au reste du lycée.

Ses yeux avaient mis moins de temps à s'acclimater à l'obscurité cette fois-ci, et aussi tentant était le désir de tourner l'interrupteur, il préféra laisser le noir s'intercaler entre eux comme la barrière que l'alcool avait sans doute ébranlée. Il regretta sa réserve seulement lorsque l'adolescente laissa exploser une joie démesurée, juste parce qu'il aurait aimé photographier ne serait-ce que mentalement le visage d'Harper Pritchard lorsqu'elle se laissait aller à d'autres émotions que la colère et la brutalité. Mais de toute évidence il n'avait pas encore assez bu pour entrer dans des discussions cinématographiques décousues sur sa vie et, à couvert dans l'obscurité, s'autorisa à esquisser une grimace d'incompréhension. Son père avait explosé ? Il était kamikaze ? Ou démineur ? Dans un cas comme dans l'autre, elle venait aussi subtilement que la vodka le permettait de lui confier la mort de son père. Henry aurait pu lui éclater de rire au nez, mais en vérité il se sentait presque coupable de lui arracher des confessions dans un état aussi pitoyable. Il n'était certes pas assez lucide pour s'en émouvoir - en fait il doutait fortement de sa capacité émotionnelle vis-à-vis d'Harper - mais tout de même pas assez ivre pour s'infiltrer dans la brèche des petits secrets familiaux. Malgré tout, il ne put s'empêcher de s'esclaffer lorsqu'elle évoqua ses exigences de casting. "Gizmo." souffla-t-il en hochant la tête, feignant d'être dépité. "Tu mérites mieux qu'Ashley Tisdale. Je sais pas moi, au moins Elle Fanning. Quelqu'un qu'on a vu autre part que sur Disney Channel ou dans des parodies de parodies." précisa-t-il en avalant d'une traite son verre de vodka posé sur le sol. Le liquide coula brûlant dans sa gorge, et aussi inestimable était sa réputation à ses yeux, il savait que dans son état Harper ne lui tiendrait pas rigueur de ses faiblesses tout à fait légitimes. Il toussa alors allègrement, comme si c'était un réflexe censé le défendre de la crise de foie. "Putain de merde, ils déconnent pas les Sheldon Cooper du rez-de-chaussée !" s'exclama-t-il en salivant sur la moquette et en se raclant grossièrement la langue.

Henry ignora les interrogations de son interlocutrice concernant les Gremlins, estimant que ce qu'elle ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal. Il l'avait déjà traitée d'Attila, sa muflerie avait tout de même des limites. De toute manière, elle avait aussi vite fait d’oublier ses propres préoccupations, alors qu'elle lui ordonnait confusément de contacter quelqu'un. Il avait l'impression d'entendre sa mère lorsqu'elle faisait gaiement le point sur sa journée en plein diner, énonçant des noms comme s'il était censé les connaitre, simplement parce qu'elle savait foncièrement qu'il s'en fichait. "Tu veux dire Oliver et Julian ? Ou le Joshua de Candace ? Pourquoi ils viendraient te chercher ?" demanda-t-il, confus. Non sans mal, il essaya de se relever, agrippant les fourrures et autres jupons alignés en face de lui, avant d'allumer la lumière sans préavis. Aveuglé, il ferma instinctivement les yeux avant de les rouvrir progressivement. Bien vite, Henry réalisa qu'Harper l'avait peut-être coiffé au poteau en réalisant son rêve d'un threesome avec des jumeaux (des jumelles dans son cas). Jusqu'à la remise des diplômes tout le monde ignorait que Julian Knight avait un frère jumeau, mais peut-être qu'il avait fait profil bas pour mieux filer sa petite aventure avec Xena sans éveiller les soupçons de son petit-ami accro à la meth. Harper avait vraiment une vie pitoyable en fait. "Tu te tapes Julian ? L'enfoiré, il s'en est pas vanté de celle-là !" pesta-t-il, se remémorant toutes les fois où l’ex quarterback célébrait ses conquêtes infinies dans les vestiaires après les entrainements de foot. Rien que pour voir sa tronche déconfite ce soir Henry pouvait se féliciter d'avoir tenu la jambe de Piper jusqu'à ce qu'elle soit assez bourrée pour voler de ses propres ailes. "Ah nan merde, c'est le mec à qui tu faisais les yeux doux à la cafétéria pendant que tu bouffais mes frites." conclut-il en se laissant glisser à nouveau sur le sol, à côté d'Harper cette fois-ci. "En fait Ashley Tisdale serait parfaite, t'es grave une drama queen dans le fond."
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptySam 1 Nov - 19:46

« T’es un malade mental, gros. » s’offusqua Harper en grimaçant de dégoût à l’évocation d’une relation incestueuse avec son frère cadet. Elle passa outre la confusion que ça faisait naître en elle d’être assaillie de la sorte par plusieurs prénoms à la fois en se laissant allonger sur le sol de la penderie. Puis, elle se protégea les yeux avec sa main blessée quand Henry alluma la lumière, et laissa échapper un grognement mécontent. Cependant, elle eut vite fait de ne plus être fâchée. La moquette était duveteuse et propre, et sa joue s’enfonçait doucement dans la matière qu’elle appréciait beaucoup, manifestement. Le picotement relatif que ça lui provoquait quand elle remuait la tête était un peu comme une barbe de trois jours qui vous hérisse la peau au simple contact ; ça pique, mais ce n’est pas désagréable. C’est donc sur cette constatation que la blonde se mit à glousser dans son coin, se fichant comme d’une guigne qu’on puisse la prendre pour une illuminée. Elle continua à s’y frotter le visage, le nez froncé, la bouche légèrement entrouverte.

Harper n’était pas dans l’état adéquat pour filtrer les informations qu’elle gardait secrètes d’ordinaire, et elle ne savait pas pourquoi – son instinct, sans aucun doute –, elle eut le sentiment que son invité en était parfaitement conscient. Une sorte de confiance à son égard se créa peu à peu sans qu’elle ne lui explique – sans qu’elle ne se l’explique à elle non plus. Aussi, c’était bizarre, car elle s’aperçut en réalité que n’importe qui se présentant à elle à l’heure actuelle serait traité exactement de la même façon que lui. Elle ressentait l’envie de parler pour ne rien dire, juste pour faire du bruit avec sa bouche, histoire de sentir qu’elle était bien accrochée à son visage. Elle toucha ses lèvres pulpeuses qui s’élargirent au moment où elle se mit à sourire, rassurée. Bientôt, elle plissa doucement les paupières, cherchant avidement du regard la boule de lumière formée par l’ampoule – son attention se détourna de la moquette, ça ne l’amusait déjà plus. Une fois qu’elle l’eut trouvée, protégée par un abat-jour à la ligne contemporaine et épurée, elle se demanda si c’était ce qu’Andie ressentait tous les jours de sa vie. Ses mots se bousculaient dans sa tête et même si elle se savait intelligente, elle avait la sensation étourdissante que rien n’avait de sens, mais que ce n’était pas si grave, parce qu’elle était contente d’être là. Un peu comme Andie, en effet. Harper lambina un moment, jouant avec les pans de la chemise de Jamie en se disant que le rouge était une belle couleur, une couleur qui lui allait au teint. Il lui semblait qu’elle ne portait pas beaucoup de rouge en temps ordinaire, alors elle décida que jamais elle ne la lui rendrait, pas comme son portable qui apparaissait à l’angle de son champ de vision et qu’elle s’entêta à ne plus vouloir toucher.
Henry revint s’asseoir à ses côtés, et très lentement, Harper se releva pour le regarder, l’expression de son visage oscillant entre l’hébétude et la confusion. Elle réussissait à se souvenir de qui il était et des raisons qui le poussait lui à lui parler comme à une amie. Mais elle eut bien du mal à se souvenir si elle de son côté l’appréciait ou non. Il lui semblait que oui dans le fond, car ils donnaient l’impression de pouvoir se parler sans tourner autour du pot ; d’après Harper, c’était la définition même du mot amitié. Elle lui sourit alors avec considération.

« J’aurais aimé te dire que je suis désolée. Mais en vrai, je suis pas désolée de t’avoir frappé, désolée. » Harper lui tapota gentiment l’épaule en lui renvoyant une mine sincèrement navrée et elle amorça sa levée. Déployant tous ses membres, elle émit un petit couinement de douleur quand elle bougea les doigts de sa main gauche, et elle se pencha pour récupérer son téléphone portable. L’épisode de la cafétéria qu’il venait de mentionner lui apparaissait assez clair dans son esprit. Enfin, pas tout à fait ; elle se souvenait de l’avoir giflé, mais la raison qui l’avait poussée à le faire restait aussi floue que le reste. Tout ce qu’elle réussissait à se dire, c’était que rien n’est irréparable et que si le destin les avait poussés à se retrouver dans cet endroit tous les deux, c’était qu’il y avait une raison. Il y eut un moment où la scientifique en elle eut du mal à approuver sa présente théorie, et un haut-le-cœur dangereux la força à fermer la bouche et à plaquer une main dessus. Elle ravala toutefois, pianotant derechef sur les touches de son téléphone mobile qu’elle tendit à Henry.

La photo qu’elle lui présenta était un peu granuleuse, vu l’ancien modèle de l’appareil, mais on distinguait clairement les jumeaux et son petit frère. Harper n’aimait pas les souvenirs, elle préférait les garder en elle pour les consulter dans l’intimité de ses pensées quand l’envie lui prenait, mais les photos étaient importantes pour elle. Sans doute parce qu’elle lui permettait de ne pas oublier à quoi son père ressemblait ; quand elle avait un doute, c’était à l’album de famille qu’elle s’en remettait. Elle laissa Henry prendre connaissance des visages qui souriaient sur l’écran, pour enfin poursuivre :

« Les jumeaux, Julian à gauche et Joshua à droite. Ils sont dans l’équipe de hockey du bahut, tu dois sûrement les connaître. Ils patinent bien, mais c’est pas un truc de gonzesse hein ! Ils foncent dans le tas quand il faut, ils sont » elle leva les bras au-dessus de sa tête, mimant un culturiste qui fait l’étalage de toute sa musculature devant un jury. Elle enchaîna, pivotant sur ses talons pour admirer les vêtements accrochés derrière elle « Et Ethan. On l’appelle Junior à cause du fait qu’il porte le même prénom que notre père. Il est petit, mais il est cool. C’est pas un chieur, il sait même faire des pancakes ! Henry, tu peux venir à la maison pour manger des pancakes, on sortira l’argenterie. » Cette blague qu’elle serait la seule à comprendre la fit éclater de rire, et il lui fallut plus d’une minute avant de reprendre son sérieux. Lorsqu’elle le fit, elle se retourna, les mains pleines. Passant sa tête dans le trou formé par le cintre qu’elle avait décroché, elle plaça la robe rouge assez moulante qu’elle convoitait devant elle. Elle arrangea le tissu sur les courbes de sa silhouette tout en se retournant vers Henry « Je me tape pas Julian, c’est mon frère. Tu te le tapes, toi ? T’as le droit, j’ai pas de préjugés sur l’homosexualité. Moi, tant que mes frères sont heureux, je suis heureuse. Et pis franchement, si t’es intéressé, je peux te brancher avec lui. Entre nous, ce sera toujours mieux que Chaudasse McCartouche. Et j’aime bien ton nez à toi. » Soudain, elle releva le menton, l’air perplexe « Je crois qu’on a déjà eu cette conversation avant. T’es pas gay, tu m’as touché les seins. » Graduellement, elle plissa de nouveau les yeux, et d’une voix très lointaine, elle se demanda plus à elle-même qu’à Henry « Pourquoi je t’ai laissé faire ça ? » Après une longue seconde, elle haussa les épaules de résignation, pas tellement inquiète quant à la réponse. Elle enleva sa chemise qu’elle lui lança au visage en lui disant « Tiens-moi ça, je vais essayer la robe ! »
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyLun 3 Nov - 0:26

Henry aurait pu mettre sa fièvre fulgurante sur le compte de la claustrophobie, seulement il se sentait aussi oppressé dans les placards luxueux qu'il ne l'était dans les petites culottes des épouses insatisfaites. Après quelques vaines tentatives de s'éventer avec sa main, il se résigna, profitant de l'étrange quiétude d'Harper pour se débarrasser de son short sans passer pour un pervers. Tellement obnubilé par son état d'ébriété grandissant, il n'avait pas remarqué à quel point l'adolescente avait l'air sereinement ridicule, réincarnée en chat et cajolant la moquette comme si c'était la sensation la plus agréable au monde. Avec du recul, et s'il avait pu se souvenir de cette scène, il aurait adoré pouvoir la contempler d'un œil condescendant et se moquer de ses sens décuplés par l'alcool. Le seul problème était que lui-même sentait la vodka faire son effet, à tel point que tout lui paraissait irréel, flottant. Le temps semblait s'écouler au ralenti et pourtant trop rapidement pour qu'il puisse analyser le moindre de ses gestes. Il était comme propulsé hors de son corps, mais sans être spectateur de son propre numéro de désolation. Il était conscient de son existence mais totalement esclave d'une volonté qui n'était pas la sienne. Et il réalisa alors que la façon dont Harper se languissait sur le sol avait quelque chose de très sensuel, sans pour autant susciter en lui le moindre désir. C'était plutôt comme regarder une œuvre d'art avec un regard expert, la voir prendre vie et comprendre son histoire. Même si ses yeux étaient vitreux, il voyait Harper comme il ne l'avait jamais vue. Et il comprenait soudainement pourquoi ces histoires qu'il avait déduites n'étaient pas si invraisemblables, parce que l'adolescente avait quelque chose de magnétique. Mais surtout, sa réputation la précédait. Harper était bien plus qu'une brute redoutée, elle était aussi la principale victime des commérages en tout genre qui lui prêtaient une sexualité débridée et une grossesse avortée. Le plus troublant étant que, à sa connaissance, elle n'avait jamais contesté aucun de ces ragots. A force de la côtoyer, Henry avait fini par en conclure qu'elle était simplement parée de ce genre d'imperméable qui la rendait totalement insensible à ce qui se disait sur elle. Maintenant que son esprit était totalement vaporeux, il se surprenait à croire qu'en fait c'était juste parce qu'elle préférait ne pas nier la vérité.

De fait, en l'observant gémir sur la moquette, Henry ne serait pas étonné de savoir qu'Harper était, sous ses airs de Gremlins héritier des Huns, une jeune femme dévergondée et aussi sauvage au lit qu'elle ne l'était au quotidien. S'il avait eu de l'affection pour Jamie, Henry aurait pu se découvrir de l'empathie pour lui. Mais la vérité était qu'il s'en fichait. Pour autant, il se félicitait d'avoir trouvé ce placard avant qu'un autre membre de l'équipe de foot ne le fasse avant lui et profite de la vulnérabilité évidente d'Harper pour lui forcer la main. Lui, il se contentait de l'observer d'un œil curieusement admiratif quoique dépourvu de la moindre lubricité. Il trouvait ce constat très rassurant. Pas même avec 10 grammes d'alcool dans le sang il n'éprouverait le désir de lui sauter dessus, et continuerait éternellement à la considérer comme l'énergumène qu'il adorait charrier. Il ne pouvait cependant s'empêcher de penser aux raisons pour lesquelles Jamie et elle faisaient un si bon et pourtant si mauvais couple. Pour commencer ils étaient tous les deux aussi blasés de la vie, et affichaient sans arrêt une indifférence insolente qui trahissait en réalité un profond malaise dont Henry se fichait complètement. Ils étaient aussi libérés l'un que l'autre, ce qui expliquait sans doute pourquoi il s'autorisait à fricoter avec Candace McCarthy pendant que sa copine se saoulait la tronche dans un placard et s'octroyait à son tour le droit de prendre son pied sur de la moquette. Henry basait son jugement seulement sur des préjugés bien installés, et ne pouvait que constater que leur couple n'était rien d'autre qu'une mascarade pendant que Jamie s'échinait à rester sur le banc de touche alors que sa copine faisait des pieds et des mains pour reconquérir la piste d'athlétisme. La nonchalance du fumeur de moquette - n'était-ce pas ironique ? - était à la limite de la provocation. Et tout ça, Henry le réalisait maintenant qu'il était en boxer dans un placard, luisant de sueur, tandis que Harper ronronnait sur le sol. Elle interrompit enfin ses hypothèses en carton lorsqu'elle formula des excuses qui étaient en fait un refus de s'excuser. Un peu comme le lièvre de mars et la chapelier fou qui, en refusant de célébrer un anniversaire, faisaient exactement l'inverse. Alice avait sans doute ingurgité pas mal de substances illicites ce matin-là. "Je crois que je l'avais mérité." dit-il en fronçant les sourcils, pas sûr de savoir exactement pourquoi.

Enfin le mystère Julian s'éclaircit. Lorsqu'elle prit place à côté de lui, Henry ne broncha pas, trop concentré à juger la vieillerie qui lui servait de portable pour se formaliser de l'absence de distance qui les séparait l'un de l'autre. Elle l'avait déjà tripoté et il lui avait touché les seins, ils avaient passé ce stade depuis longtemps. Mais ce qui le frappa, c'était qu'il n'avait jamais considéré Harper comme la partie d'un tout. Pour lui, elle avait toujours été un électron libre, le genre qui maudissait sa famille et claquait la porte de sa chambre pour signifier son rêve de quitter le domicile familial lorsqu'elle aurait enfin l'âge légal. En ça, il était plutôt frustré de ne pouvoir se retrouver dans cet aspect de sa vie, lui qui commençait sérieusement à se trouver d'innombrables points communs avec elle. Harper était épanouie dans sa vie de famille, tandis que lui n'était qu'une pauvre fils à sa maman privé de sa sœur et de son père. Malgré ses idées vagabondes, il l'écoutait attentivement, se répétant encore une fois qu'il aurait lui aussi aimé porter le nom de son père, et qu'il détestait sa sœur pour se l'être approprié, et ce malgré l'entière légitimité de son geste. Lui n'avait jamais connu son père, alors à quoi bon vouloir s'accrocher à lui ? "Je les ai jamais vus de ma vie. Mais ok je leur accorde ça, le hockey c'est le level up du foot. Du coup c'est pas étonnant que t'aies la dégaine d'un bonhomme si t'as passé ta vie à côtoyer ces trois-là. T'as jamais voulu avoir une sœur ? Je peux te passer la mienne si tu veux, et tu me files Joshua. Ça sert à quoi d'avoir les deux mêmes à la maison de toute façon ?" plaisanta-t-il.

"Pour ton information, tu m'avais tripoté en premier. Fait important. Et de deux, tu m'avais laissé faire parce que t'étais complètement défoncée. Comme ce soir." expliqua-t-il tandis qu'elle s'amusait à jouer les princesses. Harper bourrée était donc une princesse coincée dans un corps de chat. Prends ça Disney, t'avais jamais eu cette idée. "Tu vois, maintenant tu te déshabilles devant moi. Bon ok je suis à moitié à poil moi-même mais c'est dans le code de la nature, les mecs ont le droit de se trimballer torse nu. J'ai pas écrit cette règle moi, chacun ses boules à retenir." commenta-t-il sans le moindre filtre. Harper n'était de toute façon pas du genre à s'offusquer en temps normal d'un langage un peu fleuri. Il se cacha les yeux un instant derrière la chemise qu'Harper lui avait élégamment balancée au visage, avant de se résigner à faire semblant. "Tu m'en voudras pas si je regarde, j'aurai totalement oublié demain de toute façon. Là c'est sûr, j'aurai oublié." précisa-t-il en déposant la chemise à côté de lui avant de s'allonger à son tour sur la moquette. Il se confectionna un oreiller de fortune avec un vêtement qui était tombé par terre et inspira un bon coup. "Mais du coup Candace se tape à la fois ton copain et ton frère ? Tu m'étonnes que tu sois transformée en Gremlins enragé. Elle avait l’air plus coincé que ça quand je lui ai montré la photo des bijoux de famille de Matteo."
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
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Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyLun 3 Nov - 16:38

Même en étant prisonnière de son ivresse, Harper restait consciente des raisons qui la poussaient à ne pas ressentir le moindre frétillement du lobe de l’oreille en présence d’un Barry Mason-Crown luisant comme un vampire au soleil sous l’éclairage du placard. À vrai dire, la moquette lui faisait plus d’effet que de se retrouver confrontée à la musculature saillante du garçon, et bien qu’elle ne savait pas encore ce qu’était l’orgasme, quand le dernier frottement de la matière contre sa joue lui hérissa les sens, elle considéra que cette ascendante félicité lui donnait l’envie de passer l’étape des préliminaires. Dans une contemplation aussi éphémère que désordonnée de ses pensées, elle nourrit le besoin pressant de voir Jamie. Aussi vite, elle se souvint qu’elle ne l’avait pas trouvé lorsqu’elle était partie à sa recherche, et un regard noir en direction de son téléphone plus tard, elle continua à cajoler son nouveau doudou duveteux, un peu frustrée.

Harper lui reconnaissait des atouts physiques indéniables à Henry, elle n’était tout de même pas aveugle. Cependant, ce n’était pas sa stature d’éphèbe qui stimulait sa curiosité, mais plutôt son attitude. Elle l’empêchait même de se résoudre à l’ignorer, alors que c’était tout ce qu’elle désirait en vérité. Cette curiosité qui la gênait tant avait fini par s’installer définitivement en elle au cours de ces dernières semaines, si bien qu’elle lui accordait un intérêt grotesque. Pourtant, si elle devait se baser sur l’expression même des sentiments positifs ou négatifs qu’elle pensait éprouver à son égard, Henry apparaissait aux yeux de Harper comme étant aussi attractif qu’un plat de nouilles avariées. Évidemment, tout ça n’était que métaphore, loin d’elle l’idée de remettre en doute l’hygiène de celle qu’il avait dans le slip.
Henry aurait pu lui apparaître plus beau s’il n’essayait pas autant de l’être. Rien n’était naturel, tout était calculé histoire qu’il puisse provoquer chez les autres des réactions diverses et variées. De son apparence de gravure de mode à ses joutes dont elle se délectait avant de pouvoir y répondre, absolument tout était orchestré, et c’était exactement ce qui la menait à ne pas s’émoustiller quand il se déshabillait devant elle, ou quand elle s’aventurait à lui tâter les pectoraux comme si elle choisissait un beau melon bien ferme chez le primeur du coin. La symphonie qu’il jouait en permanence sonnait aussi faux que les chœurs de la chorale dans laquelle il avait officié toute cette année.

La vanité de Henry avait sur Harper un effet repoussoir immédiat. En réalité, c’était atrocement contradictoire. Car elle avait beau ne ressentir rien d’autre pour lui qu’une curiosité irrationnelle et une antipathie pleine de préjugés, dans le fond, il lui donnait la sensation grisante d’avoir enfin un adversaire à sa taille. Pour quelqu’un qui avait été aussi seul par le passé, c’était quelque chose ; tous les contrastes qu’elle décelait chez lui l’intriguaient. Harper ne s’appesantit pas sur la question toutefois, trop occupée à embrasser l’éventualité de faire une découpe propre de la moquette pour l’emmener quand elle partirait.
Quand Henry lui avoua avoir une sœur, Harper ouvrit de grands yeux ronds. Elle avait toujours pensé qu’il était fils unique, surprotégé par une mère qui ne voulait rien d’autre que son bonheur, au point de lui céder tous ses caprices. Il était le cliché par excellence. Dans un nouveau volet d’High School Musical, il aurait tenu le rôle du remplaçant de Troy Bolton tant tout en lui suintait le stéréotype. C’était sûrement quelque chose qu’il s’appliquait à entretenir, comme tout le reste.

« Je suis pas défoncée, j’avais juste très soif et très mal. T’as vu ce qu’elle m’a fait, cette conne ? Si j’en avais quelque chose à battre, je regretterais qu’elle se soit attaquée à mon visage. T’as vu James, je l’ai pas trouvé ? » lui demanda-t-elle sur le ton de la conversation tout en faisant glisser son short en jean sur ses chevilles. Elle enfila la longue robe rouge par les pieds, et tandis qu’elle laissait échapper un rire lorsqu’elle le vit se cacher le visage derrière la chemise de Jamie, Harper haussa les épaules face au regard qu’il lui accorda, se disant qu’ils n’étaient de toute façon plus à ça près.
Il se trouva d’ailleurs qu’à peine avait-elle remonté les bretelles de la robe que sa poitrine fit barrage et qu’elle dû abandonner ses tentatives de la faire rentrer après de longues secondes à s’échiner. Elle souffla fort, faisant brièvement danser sa frange au-dessus de son front, et c’est à demi habillée, le haut de la robe retroussé autour de sa taille, qu’elle alla s’affaler sur le ventre tout à côté d’Henry. Elle replaça les bonnets de son maillot de bain sur sa poitrine et se mit à battre des jambes, quand ses propos suivants lui firent froncer durement les sourcils. Harper perdit momentanément toute la quiétude que l’alcool avait distillée en elle.

« Arrête, Jamie se tape pas Candy, il est avec moi. Il a juste dansé avec elle. Enfin, elle a juste dansé avec lui. Ça va, ils ont juste dansé ensemble quoi. T’es lourd, putain ! » Sous son raisonnement embrouillé par l’alcool, Harper s’aperçut que ça l’ennuyait qu’on puisse penser que son couple n’était pas solide, alors qu’elle s’en serait fichue en temps ordinaire, se référant au ressenti de Jamie et au sien, pas à celui des autres. Tout doucement, elle s’enfonça dans une pénible réflexion. Aussi, Harper ne pouvait prétendre connaître les clauses de l’amitié qui liait Candy à son frère, mais elle avait la certitude que son copain ne lui ferait jamais un coup pareil. Elle avait confiance en lui. Elle doutait même que quelque chose puisse un jour ébranler cette confiance qu’elle lui accordait presque les yeux fermés. Harper lança de fait un regard plein de reproches à Henry.
« T’as une copine, Henry ? Je crois que ça te ferait du bien d’en avoir une. Ca rend les gens meilleurs de se sentir aimés. » Elle ne savait pas dans quel film de série B elle avait piqué cette réplique, mais ça sonnait étrangement bien dans l’espace confiné du placard. Elle se laissa rouler sur le dos, et empoigna la chemise de Jamie qu’elle respira bêtement avant de se couvrir la poitrine avec, prise d’un élan étonnant de pudeur.

Un instant s’écoula avant qu’elle ne glisse son bras droit sous le bras gauche de Henry pour former une boucle tout en admirant la vue du plafond qui s’étendait au-dessus d’eux.
« Je vais te dire, je pense que si ses parents sont aussi croyants c’est parce qu’ils se sont aperçus qu’elle était possédée par le Malin. Ils se sont rapprochés de Dieu pour la guérir, mais avec ce que j’ai vu ce soir, j’ai pas besoin d’avoir été enfermé dans un monastère pour affirmer que cette fille changera jamais. Satan est allé trop loin dans son âme, elle est pourrie jusqu’à l’os.» Harper pencha la tête sur le côté en ne lâchant pas le plafond du regard. Elle plissa graduellement les paupières, pensive « Je comprends pas pourquoi tous les membres du club de chasteté sont tous de gros dépravés. Tu devrais t’inscrire en fait, t’auras plus besoin d’aller dans les placards pour mater des seins comme ça ! J’ai pas l’impression qu’ils sont très farouches là-bas, t’as ta place parmi eux. Fonce !» Elle sourit en biais en vrillant la tête vers lui, et son visage emprunta cette même expression lointaine, mais sereine, qui avait éclairé ses traits lorsqu’Henry était entré dans le placard. Harper lui retourna un regard gentil et tout en récupérant son bras qu’elle plaça derrière sa propre tête pour la surélever, elle lui demanda « Elle s’appelle comment ta sœur ? » Harper avait du mal à définir si ça l’intéressait réellement ou pas, mais elle ne voulait plus de s’en aller. Elle avait peut-être envie de serrer Jamie dans ses bras, elle n’était pas prête à lui expliquer pourquoi sa main gauche avait viré au violet et pourquoi son visage était balafré. Manifestement, vu la position confortable qu’il avait adoptée, Henry non plus ne voulait pas s’en aller.
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyDim 16 Nov - 14:57

Inconsciemment, Henry se surprenait toujours à occulter les détails réjouissants de la vie des autres pour se concentrer sur le négatif. Loin de trahir un pessimisme notoire chez lui - il était, au contraire, bien trop arrogant pour ne jamais douter de sa personne -, cette tendance n'était rien d'autre qu'une évidence de plus de son profond égoïsme. Si Henry avait tant de mal à se faire des amis - n'en déplaise à l'ironie des chiffres de Twitter et de Facebook, qui ne représentait rien d'autre que la portée de son influence - c'était parce qu'il demeurait incapable de faire passer les sentiments des autres avant les siens. C'était pour cette raison même qu'il se sentait si à l'aise avec Harper, parce qu'il avait achevé de se convaincre qu'elle lui ressemblait trop pour lui reprocher son manque flagrant d'empathie. Et surtout, parce qu'ils ne s'étaient pas réduits à catégoriser leur relation, si bien qu'ils pouvaient entretenir un faux semblant d'amitié tout en méprisant totalement leurs émotions respectives et en oubliant de ménager leurs échanges. C'était d'autant plus vrai qu'Henry ne s'était pas infiltré dans la brèche qu'il avait cru déceler à peine quelques minutes auparavant, lorsque Harper lui avait grossièrement exposé une partie de son intimité - et il ne parlait pas là de ses seins qui, depuis quelques mois déjà, ne relevaient plus de l'intimité entre eux, mais plutôt de l'imitation scabreuse de la mort de son père. Quoiqu'il en soit, à mesure que la vodka distillée s'insinuait pernicieusement dans son esprit, Henry sentait la frontière de leur amour vache s'estomper, un peu comme l'horizon d'un paysage désertique. Il n'avait encore jamais soupçonné le pouvoir de l'alcool sur les mécanismes opportunistes de son esprit, peut-être parce que c'était la première fois qu'il se retrouvait aussi ivre dans un placard avec une fille qu'il apprenait à connaitre sans même le vouloir. C'était d'ailleurs étrangement révélateur des lois qui ne cessaient de les attirer fatalement l'un à l'autre. Si Henry n'était pas aussi pragmatique, il aurait même cru à la force du destin. Mais en réalité, c'était juste parce qu'il adorait se livrer à Harper au compte goutte, sans jamais avoir à craindre qu'elle ne divulgue au monde entier qu'il n'était qu'un imposteur, parce qu'elle-même jouait sans cesse un rôle dont elle avait secrètement honte.

Perdu dans la contemplation des néons blafards du plafond, Henry écoutait Harper d'une oreille distraite, parce qu'il était pertinemment conscient de la mauvaise foi dont elle allait faire preuve. Il ne put pourtant s'empêcher de ricaner lorsqu'elle se défendit en invoquant sa soif, un argument auquel il décida de ne pas répondre au risque de réaliser qu'ils étaient atrocement à court de vivres tandis que sa gorge réclamait de l'eau. "La dernière fois que j'ai vu James, il était occupé à ne pas vous séparer Candace et toi." C'était plus fort que lui, même imbibé d'alcool son cerveau filtrait les informations pour ne garder que celles susceptibles de répondre aux besoins de sa causticité. C'était pourtant l'affreuse vérité. Une bonne partie des invités s'était délectée de la sauvagerie féline avec laquelle les deux filles s'étaient chamaillées à tour de rôle. Henry avait été assez près pour entendre quelques remarques venimeuses échangées à la volée, des remarques à laquelle pas même lui n'aurait pu se résoudre dans une conversation avec Harper Pritchard. Sûrement parce que le lien qui l'unissait à elle était au fond bien moins malveillant que la motivation derrière l'amitié entre Candace et l'ainé des frères Pritchard. L'ex fille de vertu était devenue définitivement trop similaire à lui pour qu'Henry ne la considère pas comme une menace sur le chemin de sa propre rédemption. En plus, inexplicablement, il ne pouvait tolérer que quelqu'un d'autre s'en prenne à Harper avec autant de venimosité, dans le simple but de la blesser. Mais peut-être était-ce dû à la frontière de leur relation floutée par l'alcool. Henry n'était pas trop certain d'en avoir véritablement quelque chose à faire, ou alors si c'était un sentiment que la vodka avait chimiquement fait remonter à la surface, et qui dormait paisiblement au fond de lui. Il se surprit même à éprouver une frustration partagée lorsque la robe coinça au niveau du buste d'Harper, parce que aussi fou cela pouvait-il paraitre, il s'était mentalement préparé à la complimenter sur sa féminité retrouvée. Un faux compliment donc, qui n'était que le parfait symbole de l'ambigüité de leurs sentiments.

"Ok, ok, calme-toi. Pourquoi tu lui as sauté dessus comme un obèse sur le dernier morceau de pizza alors ? T'es une meuf bizarre, tu devrais cogner sur tes frères un peu, ça te défoulerait." répondit-il lorsque Harper essaya de se convaincre de la cordialité de la danse partagée par Jamie et Candace. Il n'avait rien observé de ses propres yeux, mais quelque chose dans le ton d'Harper sonnait faux, à la limite du forcené. Elle pouvait toujours essayer de se persuader du contraire, Henry n'avait pas besoin d'être témoin de quoique ce soit pour deviner qu'une pointe de jalousie avait dicté la conduite agressive de l'adolescente. Et peut-être même que cette jalousie était réciproque, si Candace ressemblait tant que ça au californien. Il gloussa lorsqu'elle lui prononça un sermon à l'eau de rose, le genre de réplique insipide qui égayait les comptoirs de bar après minuit. Pourtant, Henry ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'amertume, parce que sous ces propos vides de sens, Harper avait mis le doigt sur une terrible réalité. Présentement, Henry carburait à l'amour maternel, le seul qu'il savait indéniablement authentique, et même s'il se contentait de briser les ménages, il était conscient qu'une thérapie avec Emma Schuester ferait ressurgir des troubles bien plus graves qu'un complexe d’œdipe inachevé. "Nan j'ai pas de copine. Je suis pas le genre de mec à avoir une copine. Je crois que je suis comme les gosses capricieux tu vois, quand j'obtiens un truc je veux autre chose. Et les filles de McKinley je peux toutes les avoir, c'est pas très sportif." confia-t-il, les yeux fixés au plafond. Doucement, il se laissait aller à la thérapie tant nécessaire. "Tu veux que je te fasse une confidence ? Je préfère les femmes plus âgées. Ça c'est du sport. A tous les niveaux." ajouta-t-il avec un brin de malice, en se redressant sur les coudes. C'était tellement libérateur, de se confier à quelqu'un qui le jugerait - contrairement à Emma Schuester - et qui oublierait sans doute toute cette conversation le lendemain. Porté par la relâche d'Harper, il se laissa à nouveau glisser sur le sol, et ferma les yeux un instant. "T'as craqué, tu veux savoir la différence entre les membres de ce club et moi ? Je suis pas un frustré sexuel. Et j'ai une réputation à honorer je te prie."

Après un moment de silence salvateur - Henry espérait qu'elle ne s'attarde pas sur ses préférences sexuelles, de peur qu'elle ne lui parle de ses propres exploits avec Jamie - Henry fut ravi de constater qu'elle s'intéressa à lui sans qu'il n'ait besoin de lui forcer la main. Il trouvait d'ailleurs la question parfaitement adaptée pour revenir sur leur funeste point commun. "Elle s'appelle Alice. Mais elle fait croire à tout le monde qu'elle s'appelle Charlie. C'était le nom de notre père. Il était soldat lui aussi. Je l'ai jamais connu alors..."
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyVen 21 Nov - 16:09

Harper n’était pas dans un état qui lui permettait de discerner le jeu dangereux auquel elle était en train de jouer ; celui des confidences. Elle n’en connaissait même pas les règles, ne s’y étant jamais risquée auparavant, pas même avec Jamie – ou à de très rares occasions. Quand elle se sentait au bord d’un précipice qu’elle ne s’était pas préparée à enjamber, tout simplement quand elle craquait sous la pression de ses responsabilités ; sauf que ça se comptait sur les doigts d’une seule main. C’est pourquoi, même en étant entêtée par les vapeurs d’alcool, elle trouvait ça déloyal. C’était injuste de se confier à Henry, c’est-à-dire à quelqu’un qu’elle était supposée mépriser, quand à côté elle se recroquevillait intérieurement lorsque Jamie s’aventurait plus loin pour la soulager de ses pensées. Et pourtant, il faisait partie des gens qu’elle aimait irrémédiablement, même si elle l’exprimait autrement que par de longs discours.

Au contraire de la bataille qu’elle avait menée contre Candy, Harper ne pouvait pas prétendre sortir vainqueur de la nouvelle partie qu’elle avait initiée, se frottant à un adversaire qui saurait sans aucun doute prendre son reste quand elle se montrerait plus vulnérable qu’elle ne l’était. Harper ne mettait pas Henry et Candy dans le même panier, car ils avaient beau convoiter le même trône, leur façon de faire campagne était radicalement différente. Mais dans le fond, elle redoutait quand même les conséquences d’un échange comme celui qu’ils avaient, se rappelant que leur relation était avant tout basée sur un troc douteux visant à préserver la réputation du futur quarterback du lycée dans lequel Harper ne mettrait plus jamais les pieds.
Se sentant soudain oppressée, elle se releva péniblement pour se rasseoir, un soupir saccadé faisant trembler sa poitrine. Si elle avait été capable de mettre des mots sur ce qu’elle faisait maintenant, Harper aurait pu rattraper le tir, frapper Henry dans les bijoux de famille, et s’enfuir en ayant la seule satisfaction de lui laisser un autre souvenir cuisant de leur rencontre dans le placard. Seulement, elle se sentait piégée par l’effet de la vodka sur son organisme, c’était infernal. Elle était moite, somnolente et vaseuse, ce qui allait la faire perdre à son propre jeu. Pour la Harper sobre qui se terrait quelque part dans les abysses de sa carcasse saoule, ce n’était pas tolérable. Mais présentement, elle ne pouvait rien y faire. Harper était sous l’emprise d’une force invisible, plus influente que sa propre volonté, et brusquement, elle se souvint pourquoi elle détestait autant l’alcool.

« Je suis bizarre ? » répéta-t-elle d’un ton plat « De la part d’un mec qui vient d’avouer préférer les vieilles, je prends ça pour un compliment. » La bouche pâteuse, Harper déglutit difficilement, émettant quelques sons qui en disaient long sur l’état de sécheresse de sa langue « Je te présenterai pas ma mère, rêve pas. De toute façon, elle est bien trop amoureuse de mon père mort pour en avoir quelque chose à foutre de toi. Prends le pas personnellement, elle croit que Jamie est le facteur des fois. » Elle enfila de nouveau la chemise de Jamie au-dessus du haut de la robe qu’elle n’avait pas réussi à remonter, puis attrapa leurs deux téléphones. Après un moment à observer les écrans en veille, elle tourna la tête vers Henry « Il a le numéro de Madeleine la surveillante si ça t’intéresse. Elle est pas encore admissible à la maison de retraite mais ça ne saurait tarder. » Elle plissa le nez en essayant de déterminer l’âge de Madeleine dans sa tête, mais elle perdit immédiatement le fil, et reposa de fait les portables à côté d’elle, haussant nonchalamment les épaules.
Harper fonctionnait au ralenti, ça lui déplaisait. Elle se pinça le bras pour se redonner de la vigueur. À part lui faire mal, sa tentative n’eut aucun autre effet, alors elle soupira longtemps et bruyamment, les yeux plissés si fort qu’elle finit par les fermer. Rassemblant ses pensées, elle dit enfin, la voix pleine de sourires « Je lui ai volé du fric à Madeleine, mais je regrette pas. Le seul truc que je regrette, c’est de m’être fait prendre quand je suis allée lui rendre en douce. Je suis vraiment une connasse. » Elle sourit pour de vrai, dégageant son front de sa frange plaquée dessus.

Harper n’avait pas remarqué qu’il faisait aussi chaud dans cette pièce. Ses doigts frôlant son visage la renseignèrent sur le fait qu’elle était en train de perdre son poids en eau. Elle avait besoin d’une douche et à sa cette constatation, elle songea à se lever. Mais ça demandait trop d’effort, donc elle resta assise, se complaisant à tracer avec son index le moins douloureux des motifs sur la moquette qui attira de nouveau toute son attention. Suite à une pause, elle poursuivit tout bas.
« C’est pour ça que je t’aime bien, Henry ! Tu me donnes l’impression de pas être si pire, c’est vachement réconfortant. Tu devrais essayer avec Candy, elle te bat à plates coutures dans la catégorie Meilleur Enfoiré de l’Année. » Elle tendit la main pour venir presser l'un des pectoraux du garçon « Et t’as plus de poitrine qu’elle, ça vaut bien un petit bonus. »

Tout à coup, Harper eut l’impression d’être récompensée quant aux révélations qu’elle avait disséminées au fil de leur conversation. Foncièrement, elle se fichait de la sœur d’Henry, mais ses propos suivants la heurtèrent si fort qu’elle crut perdre l’équilibre. Elle battit des cils pour chasser l’impression d’avoir des étoiles devant les yeux, puis verrouilla son regard à celui d’Henry, lui adressant une œillade qu’elle savait triste, mais qu’elle se contraint à garder immobile pour ne pas faire naître en lui l’impression qu’elle avait soudain pitié de lui. Elle savait exactement que ça se faisait, et si elle pouvait le lui éviter, se surprenant tout à coup à vouloir le protéger comme elle protégeait ses frères, elle le ferait.
Cette information capitale qu’il venait de lui fournir la gênait. C’était vrai qu’elle lui permettait de distinguer les contours imprécis d’un Henry Watson-Brown qu’elle avait adoré détester toute l’année ; un Henry Watson-Brown qu’elle avait cru gay, eunuque, et pire encore… mais ici, elle s’apercevait qu’il souffrait du même mal qu’elle : l’absence d’un père, et ça l’affectait d’une façon qu’elle n’aurait jamais imaginée. Pendant combien de temps encore ? Harper n’en savait rien, persuadée qu’elle ne se souviendrait de rien le lendemain. En attendant, elle avait vraiment de la peine pour lui, comme elle en avait pour son petit frère qui était exactement dans la même situation ; ce qui expliquait son envie soudaine de réconforter Henry. Elle ne le fit pas néanmoins, et resta dans sa zone.

« Ça craint. » se contenta-t-elle de dire, puis elle détourna le regard pour le concentrer sur un point invisible ; entre un blouson en cuir qui lui faisait de l’œil, et un manteau en poil d’animal qu’elle ne réussissait pas à identifier. Elle avait donc un vrai point commun avec Henry, et le trouble qu’elle avait ressenti après sa confidence se transforma en un embarras manifeste. Si elle s’était amusée de leurs similitudes, elle ne pouvait admettre que ce soit réel. Tout doucement, la pièce se mit à ballotter de droite à gauche, et elle hoqueta. La tambouille d’alcool dans son ventre s’activa pour lui provoquer un spasme qu’elle réprima en contractant son estomac.

« On décolle ? Ça tourne trop vite, fais-le s’arrêter ! » Son regard restant accroché aux deux vêtements qui se mirent à danser devant ses yeux, Harper posa brutalement une main sur sa poitrine. Ravalant toute la salive qui emplit subitement sa bouche, elle tourna la tête vers Henry. Ce simple mouvement fit définitivement tanguer tout son environnement, au point qu’elle dut se tenir la tête à deux mains pour tenter d’immobiliser le panorama. Harper haleta fort « Henry, Henry ! » Elle chercha à se tenir à l’épaule du jeune homme, tâtonnant pour l’atteindre « Je me sens maaaaaaaal… » Le soulagement fut immédiat, tandis que le contenu de l’estomac de d’Harper se déversa en jet en plein sur l’entrejambe d’Henry.
Deux secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne pique du nez vers la cible qu’elle avait atteinte sans même le chercher ; les narines plongées dans le vomi, et n’ayant jamais été aussi proche d’Henry, Harper laissa échapper un dernier spasme, incapable de bouger.
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe   06. [McCarthy's] The Lion, the Witch and the Wardrobe EmptyLun 24 Nov - 0:03

Visualiser Harper en parfait petit soldat ne relevait décidément pas de l'effort d'imagination. A défaut de rentrer dans les cases bien rangées de la hiérarchie lycéenne, Harper transpirait le respect militaire, et peut-être était-ce la raison pour laquelle elle avait si mal digéré la suppression du club d'athlétisme. Hormis le soccer - une parodie de sport où la performance théâtrale surpassait toutes les valeurs du jeu - Henry concevait la rigueur martiale d'à peu près tous les autres sports. C'étaient d'ailleurs ceux dont on soupçonnait le moins l'implacabilité qui exigeaient le plus de contraintes. Au football, Henry savait s'estimer heureux, parce que même si la plupart des entraineurs aimaient compenser leur frustration sexuelle en faisant trimer leurs pauvres joueurs, il existait une sorte de justice divine qui permettait à ces derniers de relâcher à leur tour la pression sur le terrain en s'autorisant quelques tacles et autres explosions de virilité. Et sous ses airs de bohèmes amazones, Harper dissimulait à n'en pas douter une adoration toute particulière pour la subordination. Mais bien au-delà de ça, il était trop facile de l'imaginer céder aux campagnes de recrutement, trésor de promesses d'avenir, juste parce qu'elle était incapable de se projeter plus loin qu'une année en avant. C'était la triste vérité, les âmes foncièrement généreuses - Harper avait assez fait montre de toute l'affection qu'elle éprouvait pour sa famille - étaient les plus corruptibles. Ces gens-là vous appâtaient en invoquant les responsabilités familiales, et étaient assurés de remporter le jackpot si tant est que leur cible disposait de la fibre patriotique - ce qui était résolument le cas de 90% de la population américaine, et 99% de la population de l'Ohio. Oui, de toute évidence Harper Pritchard ferait une recrue de choix, tombée dans la marmite de la morale typiquement américaine quand elle était petite. C'était de toute évidence une échappatoire facile pour contrer d'éventuels problèmes financiers et se donner l'illusion de servir à quelque chose. Heureusement, Henry espérait qu'elle nourrissait la même rancune que lui et que tous les autres envers ces méchants qui leur avaient retirés leurs pères. C'était bien la seule raison qui pourrait la retenir de s'engager dans leurs rangs - même si l'uniforme la rendrait définitivement très attirante, dans le genre fantasme inavoué du mâle soumis.

D'ordinaire assez vivace, son esprit semblait carburer encore plus vite ce soir, alors que l'image d'une Harper en treillis se dissipait peu à peu pour laisser place au Gremlins qu'il avait abandonné l'espace de quelques minutes. S'il n'était pas si persuadé de son aversion pour les filles de son âge, Henry aurait même fini par croire qu'il entretenait définitivement un béguin irrationnel pour l'adolescente. Mais ça c'était avant de l'entendre ouvrir la bouche pour débiter des vulgarités plus pointues encore que ses tétons. Avec elle, c'était un pas en avant et deux pas en arrière. Et peut-être que c'était mieux ainsi. Parce que peut-être qu'autrement ils se sentiraient obligés de se sauter dessus, non pour assouvir leurs pulsions meurtrières mais plutôt les autres. Celles que Jamie préférait maîtriser pour s'octroyer une danse obscène avec Candace. Une chance pour lui qu'il ne remettrait plus les pieds dans les vestiaires de McKinley, parce que les jaloux allaient vite jaser en évoquant son apparente impuissance. Même Henry était étonné de voir que le postérieur de Candace qui se trémoussait sur son entrejambe n'avait provoqué rien d'autre qu'un air ahuri et incrédule. Pour d'autres ce contrôle chevronné forcerait le respect, mais Henry avait définitivement choisi d'être dans le camp de mauvaises langues. "Mais va te faire foutre. Et je te rappelle que j'ai le soutif de ta mère qui traine quelque part sous mon lit.  Avec des tas d'autres trésors." s'offusqua-t-il sans pour autant ciller. Cette harpie avait de toute évidence le chic pour appuyer sur ses mécanismes impulsifs, balayant en cent fois moins de temps qu'il n'en avait fallu pour la construire l'empathie qui s'était installée entre eux. Il ignora délibérément sa remarque sur Madeleine qui, malgré son affinité pour l'absence de soutien-gorge, pâtissait de son évidente bizarrerie. "Au moins un truc sur lequel on est d'accord. Mais une connasse et une voleuse... décidément tu cumules les tares." répondit-il mécaniquement à la confession d'Harper. Elle s'était foutu de lui lorsqu'il lui avait avoué préférer les femmes mûres - dire vieille était dégradant - alors si elle croyait qu'il allait accueillir sa révélation avec miséricorde, elle pouvait se mettre le doigt où elle voulait, tant que ça lui faisait un mal de chien.

Le contact de la moquette qui épongeait la sueur étant désagréable, Henry se motiva à jouer à nouveau de ses abdos pour adopter une position "stalker de plage". Les mecs qui faisaient semblant de s'allonger sur les avant bras pour contempler la mer scintillante c'était du vent, tout le monde savait qu'en vérité ils reluquaient les strings des filles ou se mettaient en quête des quelques paires de seins encore fermes : autre constat atroce, seuls les êtres les plus dégueux aimaient en montrer le plus. C'était la loi de Murphy, ou un truc comme ça. "Candy est une obsédée sexuelle. Candy. Si je regardais des pornos je suis sûr que je verrais ce pseudo partout. D'ailleurs faudra faire un crochet par sa chambre, je vais vérifier si c'est pas une stalkeuse perverse qui placarde des photos de ses amours secrets au dessus de son lit." rétorqua-t-il. C'était au moins la deuxième chose sur laquelle ils étaient d'accord ce soir. Henry ignorait pourquoi, mais son lui ivre avait décidé de détester Candace. Peut-être parce que son lui ivre n'était pas aussi opportuniste que son lui lucide.

Le silence tant redouté ne dura pas. A la place, Harper décida de le briser au moyen d'une réplique monosyllabique des plus frustrantes. Un peu comme un pauvre "ok" qu'on reçoit après une déclaration enflammée par texto. Non pas qu'Henry s'adonnait à ce genre de pratiques, mais il devinait facilement comme c'était rageant de se heurter à un tel mur d'indifférence quand on s'ouvrait autant à une personne. Les seules fois où il l'avait fait, il s'était justement assuré de ne jamais recevoir de réponse : la principale intéressée dormait alors qu'il déballait sa vie comme si c'était moins intime qu'une partie de jambes en l'air. Et ça l'était curieusement pour lui. Mais c'était aussi d'un pathétique digne de Bridget Jones. Heureusement, Henry n'eut pas le temps de d'afficher sa frustration qu'Harper avait déjà décidé de couper court à leur entretien. Enfin, heureusement était un bien grand mot. Trop absorbé par sa déception, Henry ne réalisa l'état pitoyable de l'adolescente que lorsqu'elle déversa les quelques chips qu'elle avait bien pu ingurgiter sur son entrejambe, avant de fourrer littéralement son nez dedans. Henry comprenait maintenant l'impuissance de Jamie, parce que si Candace lui faisait l'effet d'une flaque de vomi, elle pouvait bien twerker tant qu'elle voulait il aurait toujours l'impression de dégager une odeur nauséabonde. "Oh me..." eut-il à peine le temps de dire qu'il dégobilla à son tour - à côté, il avait au moins eu le décence de ne pas partager avec Harper les restes de son diner de fortune - après avoir tout de même repoussé la tête de l'adolescente, au risque qu'elle se noie dans son vomi. Gémissant sur le sol, Harper était à la limite de l'inconscience, tandis que lui venait sans doute d'éjecter les quelques grammes d'alcool qui avaient bien pu l'inciter à rester ici à la base. Non sans mal il se releva, se débarrassa de son boxer infesté de vomi et se nettoya autant que possible avec quelques fourrures qui trainaient. Il enfila à nouveau son short - par miracle il l'avait déposé assez loin de la scène de crime - roula Harper dans d'autres fourrures - quand même, il avait des principes - et porta sa masse inanimée jusqu'à la sortie. Si eux allaient sans doute souffrir d'un léger blackout, le reste des invités aurait tout le loisir de les éclairer sur ce qui avait bien pu se passer dans le placard de la maison des McCarthy ce soir-là.
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