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 06. [McCarthy's] Don't let me down.

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MessageSujet: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyMer 1 Oct - 17:42


06. Don't let me down.


Ses cheveux étaient emmêlés, des traces de griffe profondes barraient sa peau et sa lèvre supérieure saignait. Debout devant le miroir de la salle de bain du rez-de-chaussée, vêtue de son simple bikini, Candace inspectait les dégâts, son regard teinté d’une lueur féroce. Elle était furieuse. De toute évidence, l’adolescente avait mal évalué la situation lorsqu’elle s’était jetée sur Harper Pritchard ; parce qu’elle était plus grande et plus souple qu’elle, elle s’était imaginée qu’elle aurait facilement le dessus mais la vérité était que la force d’Harper ne se situait pas dans ses poings, mais dans son mental. Elle était farouche, brutale, presque sauvage et cela lui permettait de compenser. Alors certes, Candace s’était bien battue et pouvait se vanter de l’avoir bien amochée elle aussi –les traces qu’elle avait laissées sur son corps n’étaient pas près de s’effacer- mais cela ne lui suffisait pas. Elle avait vraiment souhaité faire mal à Harper. C’était une question d’égo : elle voulait obtenir la satisfaction d’être la meilleure, de se savoir au-dessus et de le prouver à tous. Elle en avait besoin, c’était plus fort qu’elle. Seulement elle avait échoué : la bataille s’était soldée par un match nul au terme duquel les deux filles s’étaient regardées en chien de faïence derrière l’imposante musculature des garçons qui avaient fini par les séparer. Et à présent, non seulement Candace était méconnaissable mais elle était surtout hors d’elle.

Pourtant, c’était bien elle qui avait cherché la jeune Pritchard ; elle l’avait volontairement provoquée en jouant les strip-teaseuses d’un soir auprès de son petit-ami puis l’avait attaquée directement en insinuant que le petit frère de l’adolescente, Julian, était d’ordinaire le spectateur privilégié de ce genre de numéros. Ce qui était un mensonge, bien évidemment. Il ne s’était jamais rien passé entre Julian et Candace pour la simple et bonne raison qu’ils avaient décidé d’être amis, et seulement amis. Pour la première fois de sa  vie, la jeune fille parvenait à entretenir une relation normale avec un garçon et malgré le désir qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir pour lui, elle se retenait, ne souhaitant pas briser la promesse de cette amitié nouvelle. C’était un défi inédit pour elle et pour l’instant elle parvenait à le relever sans trop de difficultés. Pourtant, lorsqu’elle avait croisé le regard d’Harper ce soir-là elle n’avait pas pu s’en empêcher : elle avait piqué là où cela faisait le plus mal, enfonçant son index sur le seul nœud qui pouvait pousser Harper Pritchard à la furie. Et elle y était parvenue avec brio.

Fronçant le nez devant le miroir, l’adolescente rinça une nouvelle fois le gant de toilettes puis le porta à hauteur de son front et soupira de satisfaction lorsque l’eau dégoulina sur sa peau, apaisant sa douleur. Une petite bosse reconnaissable s’était formée sur sa tempe droite, là où Harper l’avait assommée d’un coup de tête. Le seul fait de crisper ses traits était douloureux, et Candace ne savait toujours pas quelle explication elle donnerait à ses parents pour expliquer cette apparition soudaine sur son visage. De toute façon ce n’était pas la seule chose qu’elle allait devoir justifier, car si elle ne mettait pas à profit le reste de la nuit pour ranger toute la maison et lui faire retrouver son éclat coutumier, elle était sûre de passer tout l’été enfermée dans sa chambre… Or elle ne pouvait pas se le permettre. Elle avait des projets, comme celui de s’entraîner un maximum durant les deux mois de vacances pour débarquer à McKinley High en septembre plus rayonnante et surtout plus souple et musclée que jamais ; c’était le prix à payer pour obtenir sa place chez les cheerleaders à la rentrée et, mieux encore, pour retrouver son titre d’headcheerio.

La lycéenne ferma les yeux un instant, appréciant pleinement la fraîcheur du gant de toilettes humide contre son front. La fête battait toujours son plein à l’intérieur comme à l’extérieur de la maison, mais Candy n’avait plus envie de rejoindre le groupe. En fait, elle voulait simplement effacer la dernière demi-heure de son esprit, la sensation douloureuse qui lui nouait l’estomac et s’abandonner dans les bras de quelqu’un. Or elle avait une idée exacte de la personne avec qui elle souhaitait être. Elle rouvrit les yeux, et un sourire se dessina progressivement sur ses lèvres. Oui, Matteo était le seul capable de lui redonner un peu d’entrain et de lui faire oublier momentanément ses malheurs.

Abandonnant le gant de toilettes sur le rebord du lavabo après l’avoir rincé une dernière fois, elle tituba en direction de la porte et s’accrocha à la poignée qu’elle activa. La musique retentit immédiatement autour d’elle, la faisant froncer des sourcils et cligner des yeux. Dans la foule, elle le chercha. Il ne devait plus être très loin, elle était sûre de l’avoir croisé sur le chemin qui l’avait menée à la salle de bain. Il ne pouvait pas être parti. Il ne l’aurait jamais laissée sans lui dire au revoir, elle en était certaine. Sa main longeant le mur afin de lui permettre un minimum d’équilibre, elle se dirigea vers la cuisine et le trouva près de la baie vitrée menant au jardin. Sans dire un mot, elle saisit délicatement sa main, l’attira vers le couloir puis lui fit monter les escaliers, en direction de sa chambre. La douleur continuait de l’assommer mais l’espoir de bientôt l’oublier la poussait à se hâter. Elle n’avait plus qu’une idée en tête : le pousser sur le matelas de son lit et lui retirer ses vêtements.

Claquant la porte de sa chambre derrière eux après en avoir enfin franchi le seuil, elle se retourna vers lui et le regard brillant de détermination, elle le poussa contre le mur et commença à l’embrasser avec fougue. Ses lèvres, si habituées aux siennes, remuaient de manière familière et en dépit du goût de sang qui se répandit bientôt sur sa langue, signe qu’elle n’avait pas suffisamment ménagé la blessure administrée à sa lèvre supérieure, Candace n’interrompit pas leur étreinte. Au contraire, ses doigts glissèrent le long de sa silhouette et entreprirent bientôt de défaire le nœud de son short de bain. Quelques secondes plus tard, elle l’attira vers son lit et se retrouva allongée sur lui. Obnubilée par son idée, impatiente, Candace ne remarquait même pas que son partenaire ne semblait pas aussi enthousiaste qu’elle ; elle se concentrait exclusivement sur ses propres désirs, comme toujours. Elle était égoïste. Egoïste et presque agressive.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyJeu 2 Oct - 0:31

La soirée n’avait pas mal commencé. Malgré un certain malaise qu’il ressentait depuis quelques jours, Matteo avait tenté de se trouver des distractions, et avait rencontré dans son entreprise un certain succès. Le concours improvisé de plongeons les plus ridicules possible dans la piscine avait eu un succès fou, et l’eau éclaboussant tous les rebords en avait rire plus d’un, mais aussi agacé ceux qui étaient, sans raison apparente, restés tous habillés à proximité du bassin. L’adolescent s’était lui-même amusé à essayer de sauter en faisant un tourbillon, ou en bougeant dans tous les sens, ou encore, à plat, ce qui n’avait pas particulièrement fait un grand bien à ses abdominaux. L’activité avait duré un bon moment, mais arrivé à un certain point, il fallait admettre que plus aucune forme de saut périlleux quelconque n’était envisageable, et le petit groupe de lycéens qui s’y étaient adonnés s’était dispersé. C’était le moment que Matteo avait choisi pour aller s’étendre sur un transat miraculeusement libéré. Il avait fermé les yeux un moment, profitant de la chaleur du soleil au maximum, et tapotant distraitement sur l’accoudoir le rythme des musiques qui passaient, en essayant de ne penser à rien de particulier, de faire le vide total. Ce qui avait fonctionné, jusqu’à ce qu’une musique au contenu explicite lui était parvenue aux tympans. Il avait alors froncé les sourcils et ouvert les yeux, pour voir si quelqu’un était réellement en train de danser sur ce genre de musique. Et c’est alors qu’il avait vu Candace lancée dans une danse particulièrement lascive autour de Jamie. Si, au final, il n’était pas particulièrement surpris, il avait ressenti une pointe d’amertume. Trente secondes avaient suffi avant qu’il ne pousse un grognement, se lève, et se dirige vers l’intérieur de la maison, fuyant la vision de ce qui créait chez lui un conflit intérieur.

Lui qui avait décidé de ne pas s’alcooliser ce soir-là, pour éviter de ne faire quelque chose de trop stupide, avait finalement décidé de boire un shot de vodka, juste pour la demi-seconde de distraction que ça lui apportait. Puis, il avait finalement décidé de partir à la recherche de Kayla. Tous les prétextes étaient bons pour éviter ce qui se passait autour de la piscine, et  Candace elle-même. Malheureusement, sa recherche ne lui avait pas dévoré beaucoup de temps, puisque la rouquine était toujours sur le canapé, en train de parler de choses qui n’avaient aucun sens avec Grace Hamilton. Elle était à présent dans le même état d’ébriété que la blonde. Il avait levé les yeux au ciel, et soupiré, soulagé que ça soit lui qui conduise pour rentrer. Quand allait-il rentrer ? Il n’en savait rien. Il ne pouvait pas partir sans dire au revoir à Candy, qu’il ne pouvait pas non plus éviter indéfiniment. Il s’était assis sur le canapé un moment, et s’était empiffré de gâteaux apéritifs dont il avait trouvé le paquet dans la cuisine, ne prêtant attention à rien de ce qui se passait autour de lui. La dernière fois qu’il avait voulu se rendre compte des évènements, il avait ressenti quelque chose de désagréable. Ce n’était pas une expérience à renouveler. Il n’avait donc pas remarqué lorsque tous les gens présents dans la maison avaient disparu. Il ne s’était rendu compte de leur absence que lorsqu’ils étaient revenus, racontant à qui voulait bien l’entendre que le combat avait été beau. Il n’avait pas tout de suite saisi ce qui s’était passé, mais à force d’écouter distraitement les conversations, il avait fini par discerner deux noms qui revenaient souvent : Harper et Candace. Surpris, il avait alors demandé à quelqu’un de lui raconter ce qui s’était passé plus en détail. A priori, Harper, piquée par la jalousie, avait attaqué Candace, et la bataille avait duré jusqu’à ce que quelqu’un daigne les séparer. En temps normal, Matteo aurait eu tendance à vouloir protéger son amie, et aurait rejeté la faute entièrement sur Harper. Mais ce jour-là, il ne comprenait que trop bien ce qu’elle avait pu ressentir. Lui aussi avait été jaloux lorsqu’elle avait fait son petit numéro avec Jamie, et pourtant, ils n’étaient pas ensemble.  Alors, venant de la petite amie de ce dernier, ce genre de réaction semblait logique.

Un autre jour, dans les mêmes circonstances, il se serait aussi inquiété de trouver Candy et de s’assurer que tout allait bien, mais cette fois, il ne trouvait pas le courage de partir à sa recherche et de se retrouver confronté aux conséquences d’un acte qu’il désapprouvait. Que pourrait-il bien faire, de toute façon ? Prendre une compresse de désinfectant, et tapoter gentiment les blessures de guerres de son amie, la brûlant encore plus au passage ? Non, ce n’était sans doute pas une bonne idée. Il avait préféré se dire que si elle avait besoin de lui, il ne serait pas très dur à trouver. Il était resté dans la cuisine, près de la baie vitrée pendant un moment, à regarder l’animation qui avait repris presque comme si de rien n’était, à l’extérieur. Certaines pensées lui avaient traversé l’esprit. Il s’était senti coupable de ne pas avoir été là spontanément pour soutenir son amie après cette bagarre qui avait sans aucun doute ruiné l’idée qu’elle se faisait d’un anniversaire réussi. Et pourtant, il était resté planté là, à regarder l’extérieur.

***

Il sentit une main attraper la sienne. Même s’il n’avait pas l’ombre d’un doute sur l’identité de la personne qui venait de s’approcher de lui, il tourna la tête pour se trouver face à une Candace méconnaissable. Instinctivement, sans dire le moindre mot, il passa un pouce délicat sur la lèvre supérieure de la jeune fille, visiblement bien abîmée, pour y effacer une trace de sang. Il se laissa ensuite entraîner à travers la maison. Ayant remarqué l’équilibre mal assuré de l’adolescente, il fit attention de bien rester derrière elle dans les escaliers, pour la rattraper en cas de problème. Même malgré le nœud qu’il ressentait dans la gorge, ses gestes vis-à-vis d’elle étaient toujours aussi instinctifs. Il savait également d’instinct ce qui allait se passer lorsqu’ils atteindraient leur destination. Néanmoins, lorsqu’elle le plaqua au mur, il ne s’attendait pas à un tel regain d’énergie, de hargne. Machinalement, ses mains se placèrent sur les hanches de la jeune fille et ses lèvres répondirent aux siennes. Et, s’il avait surtout été précautionneux, les minutes qui avaient passé, il se rendit bien compte que ce n’était plus la peine de la traiter comme si elle était faite de sucre. Si Candy n’y allait pas de main morte, alors il n’y avait pas de raison qu’il n’en fasse pas autant. En moins de deux, il se retrouva allongé sur le lit.

Sa main droite remonta dans les cheveux de Candace, alors que sa main gauche glissait le long de son dos, tout son corps se tendait, le moindre de ses muscles réagissait sous la sensation brûlante de leurs lèvres l’une contre l’autre. Bien sûr qu’il n’avait aucune envie que ça s’arrête. C’était justement le problème. Mais maintenant qu’il était sorti du déni, l’acte prenait une toute autre dimension. Il avait un sens différent. Ou justement, il prenait un sens. A présent, même son subconscient lui criait d’être raisonnable. Il écarta ses lèvres de celles de Candy en enfonçant sa tête dans le matelas, stoppant leur baiser, le souffle court. « Je peux plus faire ça » murmura-t-il, une vague de honte lui traversant le corps. Pas la honte parce qu’il venait d’arrêter une étreinte plus qu’agréable, mais celle de ne pas s’être rendu compte des choses assez tôt, et d’avoir laissé les choses aller trop loin, pour les arrêter un peu tard. La honte aussi de devoir infliger une quelconque frustration à Candace le jour de son anniversaire, tout ça parce qu’il s’était rendu compte qu’il y avait un problème avec lui. Ses mains glissèrent de la nuque de Candy à ses épaules, pour la redresser avec délicatesse, s’autorisant ainsi lui-même à prendre une position assise. Il se décala légèrement sur le lit, et plongea sa tête dans le creux de ses mains, ne pouvant s’autoriser à jeter le moindre coup d’œil. C’était bien plus dur que tout ce à quoi il avait pu s’attendre. Et c’était d’autant pire que la soirée avait déjà été suffisamment mouvementée pour Candy. Il s’était promis que si tout avait changé dans sa tête récemment, rien ne devrait changer à l’extérieur. Il s’était promis qu’au moins pour aujourd’hui, pour l’anniversaire de celle qui battait sans conteste le record de l’amie la plus proche, son comportement ne changerait pas. Mais il venait d’échouer à sa propre promesse. Il fit glisser son visage vers le haut, ses mains s’arrêtant au niveau de sa bouche, et soupira, avant d’avaler bruyamment sa salive. Qu’était-il en train de faire ?
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyMar 28 Oct - 14:45

Candace n’avait toujours connu qu’un seul moyen de se débarrasser de ses souffrances, et celui-ci consistait à se perdre dans les bras d’un autre. Que la douleur soit physique ou mentale, qu’importait : elle jouait de sa sensualité pour s’en défaire quitte à ce que sa peine soit plus forte après-coup. C’était un cercle vicieux et elle en avait conscience, cependant elle ne savait pas comment fonctionner différemment et si elle ne laissait pas libre court à ses désirs, elle était certaine de voir sa douleur se décupler. Au fond, elle n’était qu’une adolescente soumise à ses pulsions. Cela ne signifiait pas qu’elle avait honte de ce qu’elle était, c’était même tout le contraire et si elle s’était cachée des autres pendant une année entière ce n’était pas parce qu’elle voulait repartir de zéro et tenter d’être une autre mais bien parce qu’on l’avait forcée à rester sage. Les premières semaines avaient été douloureuses : devoir à tout prix se tenir éloignée de la gente masculine s’était révélé être un défi hors de sa portée, et si elle n’avait pas rencontré Matteo aussi tôt, elle aurait probablement explosé. C’était l’une des raisons pour lesquelles il était si important à ses yeux : en un sens, il l’avait libérée. Dépendante, Candace n’avait su maîtriser ses instincts dès leur première rencontre et renouant avec ses vieux démons, elle l’avait attiré dans ses filets sans le moindre scrupule. Or elle était peut-être l’instigatrice de leur relation mais il était sans conteste celui qui avait le plus de contrôle et de pouvoir sur la situation ; à tout moment le garçon pouvait refuser de poursuivre cette relation ambigüe qui mêlait amitié et plaisir charnel. Il suffisait d’un non. Bien sûr, Candace pouvait toujours jeter son dévolu sur quelqu’un d’autre ; à vrai dire, elle l’avait déjà fait, et ce à de nombreuses reprises depuis leur première rencontre. Après tout elle n’avait jamais juré fidélité à personne et elle se sentait libre de faire ce qu’elle souhaitait. Mais avec Matteo c’était différent, elle s’était attachée à lui, il était comme un pilier à ses yeux. A McKinley, c’était lui qui lui avait permis de tenir bon, en dehors de Silas il avait été le seul à connaître son secret. Cela avait créé un lien spécial entre eux : il était à la fois son confident, son ami et son amant, et si le poids de cette relation était sans doute difficile à porter pour lui, de son côté elle ne savait pas si elle était capable de continuer sans celle-ci.

Ce soir-là, elle n’avait pas hésité longtemps avant d’aller le chercher ; ce raisonnement avait sonné comme une évidence. Elle avait besoin de lui et si son comportement était résolument égoïste, elle ne parvenait toutefois pas à s’en empêcher. La chaleur de son corps contre le sien, la familiarité de ses gestes, de ses caresses, était tout ce dont elle avait besoin, tout ce qui lui permettrait d’aller mieux. Elle voulait se perdre, se laisser aller contre lui, s’oublier et laisser sa douleur glisser sur elle sans plus l’atteindre. Candace était tellement obnubilée par ses propres désirs, ses propres besoins, qu’elle faisait complètement l’impasse sur ce que lui ressentait et à défaut de le percevoir comme son ami, elle l’utilisait comme un jouet. Ses mains dans ses cheveux, elle accélérait volontairement la cadence, le poussant sur le lit sans le moindre ménagement, prête à se soumettre à ses envies. Les lèvres rouges de sang, le regard noir de désir, elle était possédée. Sa main glissa sur son torse puis une fois le nœud de son maillot de bain défait, sous le seul vêtement qu’il possédait. Son regard disparut un instant derrière ses paupières closes,  et dans un murmure à peine audible elle souffla son prénom. Une chaleur familière s’était emparée de son corps et à présent elle ne ressentait plus la moindre souffrance, c’était comme si le monde s’était arrêté de tourner autour d’eux, comme s’ils étaient seuls à exister.

Pourtant le charme s’interrompit bientôt, brisé par les mots que Matteo lui murmura. Candace ne réagit pas immédiatement, ses doigts continuaient à caresser sa peau nue et ses lèvres à embrasser son cou, mais forcée de constater qu’elle était seule à prolonger leur étreinte, elle se rendit bientôt à l’évidence. Lorsque les bras du garçon la forcèrent à se redresser elle ne résista pas et les sourcils arqués au-dessus de son regard, elle l’observa sans comprendre, sans prendre la mesure de ses paroles. Elle ne voulait pas les interpréter. A ses yeux elles étaient vides de sens. Bien sûr que Matteo voulait continuer, il l’avait toujours voulu ! Jamais il ne lui avait dit non, pour la simple et bonne raison qu’il était aussi dépendant à elle qu’elle ne l’était à lui. Le visage impassible et le regard froid, elle l’observa s’écarter d’elle et s’asseoir sur le lit. Elle ne supportait pas la distance qui lui imposait, elle brûlait d’envie de se rapprocher de lui et de le forcer à se taire. Elle devait lui prouver qu’ils ne pouvaient pas se résister. Elle, en tout cas, en était incapable.

Passé le moment d’incompréhension, Candace se reprit et ses lèvres s’étirèrent soudain en un sourire. Si au fond elle savait que ce qu’elle faisait n’était pas correct, elle refusait d’admettre la vérité et basculant en avant sur ses deux bras, elle se rapprocha de lui, ses cheveux ébouriffés lui donnant un air sauvage. L’adolescente écarta doucement ses mains de son visage et profita du champ libre pour embrasser ses lèvres. Puis ces dernières se redirigèrent presque automatiquement vers son cou, sur lequel elle déposa plusieurs baisers avant de remonter le long de sa mâchoire pour atteindre son oreille. « Qu’est-ce que tu racontes ? » Lui glissa-t-elle, sa voix redevenue douce et mielleuse. « Bien sûr que tu peux... Arrête de penser, Matteo… ». Elle esquissa un sourire et d’humeur joueuse, elle mordilla le lobe de son oreille. « J’ai envie de toi et tu as envie de moi, alors pourquoi s’arrêter ? Moi je n’ai pas envie d’arrêter… ». Elle soupira et se redressa afin de pouvoir sonder son regard. Elle parvenait à déceler l’hésitation dans ses yeux mais au lieu de l’écouter, elle choisit de faire diversion. Elle haussa alors ses sourcils d’un air malicieux et passa ses mains dans son dos afin de défaire le nœud du haut de son bikini.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyMar 28 Oct - 16:37

Candace était une des rares personnes avec qui Matteo était honnête en toutes circonstances. Une des seules à qui il osait avouer certains secrets, sans avoir peur d’être jugé ou critiqué. Pour lui qui avait vécu dans le monde du show-biz et du jugement, où on lui avait appris à tenir sa langue même auprès des gens qu’il connaissait le mieux, elle était une bouffée d’oxygène. Il avait toujours apprécié la simplicité de leur relation. Il avait besoin d’elle, de passer du temps avec elle, de s’inquiéter pour elle, de lui remonter le moral quand ça n’allait pas. Il connaissait ses tendances volages, et jamais il ne s’était posé la moindre question, jamais il n’avait cherché à calmer cette partie d’elle. Jamais il ne le ferait. Pas simplement parce que c’était agréable, mais parce qu’il n’avait pas envie qu’elle change. Parce qu’il la trouvait très bien comme elle était. Et il n’avait jamais refusé une quelconque intimité avec elle, sans doute parce que ça lui donnait l’impression d’être désiré à ses côtés. Depuis le décès de sa mère, il n’avait pas eu la sensation que sa présence soit réellement voulue par qui que ce soit. Il s’était senti être un fardeau pour son oncle et sa tante, il avait été forcé de constater que certains de ceux dont il croyait être l’ami n’avaient en fait aucune envie particulière d’être avec lui. Mais Candace était différente. Elle lui donnait à la fois l’occasion de se sentir accepté comme il était, et celle de se sentir indispensable.

Et pourtant, le voilà assis sur ce lit, refusant d’admettre à quel point il la désirait également. Le regard froid qu’elle venait d’adopter lui fit l’effet d’une décharge électrique. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. C’était lui qui venait de mettre un terme à leur étreinte, lui qui la privait de quelque chose dont elle avait besoin. Il méritait ce regard froid. Il baissa les yeux, incapable de soutenir ceux de la jeune fille. Une seconde de silence, de doute, passa, avant qu’il ne fût enfin soulagé quand elle se rapprocha de lui. Prenant cela pour de la compréhension, il la laissa ôter ses mains de sa bouche, et se surprit même à les glisser le long de son visage, lui rendant son baiser. Jusqu’à ce qu’il se rende compte que c’était plus une manœuvre de tentation qu’un geste compréhensif, lorsque ses lèvres remontèrent le long de son cou. Il tenta de rester passif, impassible, immobile mais c’était loin d’être une tâche aisée lorsque son corps souhaitait répondre mécaniquement à celui de l’adolescente. C’était des réflexes naturels qu’il avait pris au cours des derniers mois, auxquels il devait refuser l’apparition ce jour-là. Il aurait aimé pouvoir arrêter de penser, comme elle le lui conseillait, et lâcher prise. Il aurait aimé pouvoir apprécier pleinement son jeu de séduction, et murmurer à son tour quelque chose dans le creux de son oreille. Il aurait aimé pouvoir l’aider lui-même à dénouer son bikini, tout en lui glissant des baisers sur la nuque. Mais il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était.

Il ne voyait pas de solution. Il aurait aimé pouvoir être simplement honnête avec Candace, comme d’habitude, et lui expliquer les raisons pour lesquelles il ne voulait plus profiter de ce genre d’instants privilégiés. Sauf que la crainte qui le rongeait de l’intérieur l’en empêchait. Il tenait trop à leur amitié pour pouvoir prendre le risque de la briser en une fraction de seconde. Et pourtant, il fallait faire un choix. Maintenant, et pas plus tard. Car une fois l’engrenage relancé, il n’y aurait plus de retour en arrière possible, plus de moyen de l’arrêter à nouveau. C’était une décision difficile à prendre, une situation compliquée à analyser. Or, il n’avait pas le temps d’y réfléchir. Il fallait réagir, tout de suite, avant qu’elle ne repasse à l’attaque. « Non ». Sa voix flancha, sur cette seule et unique syllabe. « Enfin si. Si, j’ai très envie de toi. C’est bien ça le problème ». Il posa ses yeux sur le sol, évitant comme il le pouvait de céder à la tentation. C’était le moment ou jamais de garder la tête froide alors que tout son corps était chaud. Il ne pouvait pas faire machine arrière et se laisser aller encore une fois et replonger dans le déni. « Mais sans doute pas pour les mêmes raisons ». Quelles étaient ses raisons à elle, d’ailleurs ? Il n’en avait aucune idée. Et quelles avaient été ses raisons à lui, jusqu’à présent ? Il aimait être avec elle, et cette intimité était un moyen comme un autre de partager un peu de temps. Sauf qu’auparavant, il n’avait jamais considéré les relations sexuelles comme un passe-temps anodin. Il n’en aurait jamais eues avec une amie, juste parce que c’était quelque chose d’agréable à partager. Et pourtant, avec cette fille-là, il avait brisé ses convictions. Il s’était laissé aller au jeu dangereux du désir charnel, sans explication aucune. Du moins, c’est ce qu’il pensait, encore deux semaines plus tôt. Maintenant, la réponse lui paraissait évidente. Il ne se serait jamais engagé dans ce genre de relations si elle ne lui avait pas plu dès le début. Il lui avait fallu du temps pour s’en rendre compte, certes, mais il était enfin arrivé à cette conclusion.

Et même si pour lui c’était maintenant une évidence, il sentait qu’il lui devait une explication. En l’espace de deux minutes, il venait de tout compliquer. Il savait que des explications ne faciliteraient rien du tout, et que ça serait sans doute le contraire, mais il devait lui en donner. Il éprouvait à la fois un besoin de retenue, un désir de prendre son temps, et une envie de se débarrasser du problème au plus vite. Quand c’était comme ça, il ne s’y prenait en général pas de la façon la plus adaptée, mais tant pis. Il leva les yeux vers le visage de la jeune fille, tentant de ne pas s’arrêter sur sa paire de seins au passage. « Je t’aime beaucoup Candace ». A la fois très clair et pas du tout. « T’es ma meilleure amie, je te fais totalement confiance, j’adore passer du temps avec toi, mais je peux plus faire ce genre de choses ». Il se sentait coupable d’éprouver pour elle des sentiments qui pourraient tout gâcher, mais de toute façon, il ne les contrôlait pas, et c’était trop tard. « Ce que je veux dire, c’est que tu me plais, un peu plus que je ne l’aimerais, et que je ne me vois plus faire ça si ce n’est pas réciproque ». Il la fixa intensément, cherchant une lueur dans ses yeux qui lui permettrait d’affirmer le contraire. « Et on sait tous les deux que ça ne l’est pas ». Etrangement, cette constatation ne lui faisait pas mal. C’était un simple fait, duquel il se contenterait très bien, si elle arrêtait de le tenter maintenant.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyMer 29 Oct - 17:45

De la frustration. Voilà ce que Candace commençait à ressentir. Le haut de son maillot de bain était à présent sur le lit mais sa tentative de distraction était de toute évidence vouée à l’échec : si Matteo s’était laissé faire dans un premier temps, cédant facilement aux caresses qu’elle lui réservait, il semblait loin à présent, et pire, désireux de mettre un terme à la situation. Mais que voulait-il, à la fin ? Jamais il ne lui avait refusé quoi que ce soit et voilà qu’il opposait la pire des résistances au pire des moments ! N’était-ce pas son anniversaire ? Elle était en droit d’exiger ce qui lui plaisait ! Qu’importe si cela faisait d’elle la pire des capricieuses, elle estimait avoir le droit d’être égoïste, ce jour-là plus que n’importe quel autre jour. Pourtant rien n’y faisait, elle avait beau tenter de détourner son attention, jouer de sa sensualité pour attirer son regard, il demeurait impassible et le doute qui s’immisçait dans son regard semblait annoncer le pire. Seulement Candace ne voulait pas arrêter, elle ne le pouvait pas : sa douleur était déjà revenue à la charge, à la seconde même où Matteo l’avait repoussée une seconde fois. La souffrance était insupportable. Elle lui brûlait le cœur, lancinait son estime et sa confiance, résonnait dans tout son corps de manière insoutenable. Les mâchoires crispées, elle tentait d’ignorer la faiblesse qui la rongeait, la honte qui la dévorait, en vain. Car au fond d’elle, elle avait bel et bien honte. Elle s’était comportée comme une sauvage ce soir-là, s’attaquant à la seule personne en dehors de Silas qui comptait vraiment pour elle et la blessant de manière considérable. Elle avait utilisé Matteo. Au lieu de lui demander son aide, de pleurer sur son épaule ou d’hurler la rage qu’elle ressentait depuis qu’on l’avait séparée d’Harper Pritchard, elle s’était montrée fière, comme toujours, et avait préféré l’agresser à coups de caresses et de baisers violents. Elle avait agi avec lui comme elle l’aurait fait avec n’importe quel autre, sans prendre en compte leur amitié, et elle avait conscience que son attitude était détestable.

Pourtant elle ne parvenait pas à s’en empêcher ; la peine qu’elle ressentait s’était muée en une frustration dévastatrice. Alors qu’elle comprenait les raisons qui avaient poussées Matteo à s’éloignait d’elle, elle s’efforçait de les ignorer, rejetant entièrement la faute sur lui. Egoïste, elle ne pensait qu’à sa propre souffrance au lieu de s’attarder sur celle qui rongeait de toute évidence son amant. Elle ne voulait pas entendre la vérité qu’il voulait lui livrer, c’était plus fort qu’elle : elle était tellement obsédée par son désir de s’abandonner qu’elle était prête à rejeter Matteo et aller chercher n’importe quel autre garçon pour qu’il lui donne enfin ce qu’elle désirait tant. Aussi aveuglée par sa peine fût-elle, elle savait qu’elle n’aurait aucune difficulté à trouver quelqu’un qui serait disposé à l’aider ; la moitié de l’équipe de football se trouvait chez elle ce soir-là et il y avait fort à parier que l’un d’entre eux répondrait à son appel. Forte de cette nouvelle résolution, elle s’écarta de Matteo et la moue compatissante qu’elle avait adoptée jusque-là se transforma en une expression froide, dénuée d’amitié.

Le « non » de l’adolescent résonna dans la pièce, porteur du refus qu’il avait déjà énoncé quelques secondes plus tôt. Frustrée, Candace croisa les bras devant sa poitrine nue et le jaugea d’un air sévère. Il se perdait dans des excuses qu’elle ne voulait pas entendre, butait sur des mots qui refusaient de sortir et ça l’exaspérait. En cet instant précis, elle se fichait pas mal de ses raisons ; elle n’avait aucune envie de se lancer dans une grande discussion avec lui. Elle voulait simplement qu’il l’aide à oublier sa peine et en agissant de la sorte, il lui faisait encore plus de mal. « Je ne comprends pas » Répondit-elle d’une voix froide, presque assassine. Elle chercha à accrocher son regard mais il continuait de fuir le sien et elle resta là, les bras devant sa poitrine, à tenter de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Matteo.

Alors que tous ses sens la suppliaient de quitter cette pièce et de le laisser seul, Candace demeura immobile, son regard noir fixant un point invisible au-dessus de l’épaule du garçon. Les secondes semblaient s’étirer et le temps s’arrêter, mais elle ne bougea pas et patienta. Le garçon reprit la parole, et à nouveau il se perdit dans ses explications. Il lui avouait à quel point il aimait passer du temps avec elle et pourtant c’était lui qui avait mis fin à leurs étreintes, il disait l’aimer mais ne faisait que la blesser davantage en agissant ainsi. Et enfin, la vérité éclata. Le regard plus froid que jamais, elle le planta dans le sien et le dévisagea. Au fond, ses paroles la touchaient et elle était ravie d’être aussi importante à ses yeux. Seulement une autre vérité commençait à prendre forme et elle savait parfaitement ce qu’elle signifiait : la fin de leur amitié. Matteo avait raison, elle était incapable d’être celle qu’il lui demandait d’être. Elle avait beau ressentir une affection particulière pour lui et même une forme d’amour –peut-être pas le même que celui qu’il éprouvait pour elle mais de l’amour quand même- elle ne pouvait pas être la femme d’un seul homme et n’avait pas envie d’essayer. Pourtant il affirmait que sans amour il ne pouvait plus continuer, alors quelle autre issue entrevoir sinon celle qui amorcerait la rupture de leur amitié ?

« Je ne peux pas faire ça » Parvint-elle à articuler, le ton de sa voix moins sévère qu’auparavant. La frustration qu’elle ressentait continuait de grossir en elle, mais elle était néanmoins parvenue à étouffer sa colère et elle ne l’observait plus d’un air froid mais d’un air désolé. « Tu m’en demandes trop ». Et c’était la vérité : Candace n’avait jamais été en couple avec quiconque, n’avait jamais éprouvé que du désir pour une personne à défaut de ressentir de l’amour. C’était la même chose avec Matteo : elle l’appréciait mais refusait de considérer un avenir dans lequel elle serait sa petite-amie. Elle n’avait que dix-huit ans, bon sang ! Elle avait encore de nombreuses années devant elle, et pis encore, une multitude de choses à découvrir ! Elle ne voulait pas renoncer à ses désirs aussi tôt –elle ne le pouvait pas. Et ils le savaient tous les deux. « Je n’ai jamais fait ça avec personne et je sais que même si j’essayais, ça ne durerait pas. Je ne suis pas une fille bien, Matteo » Déclara-t-elle, sa voix tremblante de vérité. « Si tu recherches à tout prix ce genre de relation, ce n’est pas avec moi que tu la trouveras » Conclut-elle, le cœur lourd.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyMer 29 Oct - 19:51

Le corps de Matteo fut saisi d’un frisson. Il était loin de faire froid, mais l’atmosphère venait de descendre instantanément de plusieurs degrés, pour finalement atteindre la température d’un frigidaire. Evidemment qu’elle ne comprenait pas. Il ne pouvait pas lui demander de comprendre alors qu’il ne comprenait pas lui-même. Son cerveau était comparable à Bagdad à cet instant précis. Sauf que l’ennemi, c’était lui-même. Il ne savait plus quelle tactique utiliser pour gagner cette bataille. Il hésitait sans cesse entre retirer ce qu’il venait de dire, et battre en retraite, accepter de se laisser aller encore une fois à un jeu qui ne lui ferait que plus de mal après coup, ou aller jusqu’au bout de ce qu’il avait commencé, aussi mal que cela ferait sur l’instant, aussi mauvaises en soient les conséquences. Il risquait de tout bafouer, de devoir tirer un trait qui rayerait tous les bons moments qu’ils avaient passé ensemble de sa carte mentale des souvenirs. Mais il avait besoin d’être honnête avec lui-même, et cela passait par le fait d’être honnête avec Candace. Même s’il avait envie de se dire qu’au moins, en se regardant dans le miroir le matin, il verrait le visage de quelqu’un qui a essayé, il se rendait bien compte que ce qu’il y verrait serait surtout l’expression déconfite de quelqu’un qui a tout gâché. Il avait cette fâcheuse tendance à toujours réduire à néant ce qui lui apportait un peu de bonheur, à broyer en une seconde ce qui lui donnait une consistance. Et son attitude de ce soir n’allait pas inverser la tendance. Il le savait, mais y réfléchir ne l'aiderait pas. Alors il se lança. Il n’avait pas envie de s’autoriser à espérer une réponse positive, malgré son subconscient qui ne pouvait s’empêcher de lui murmurer que les surprises existaient toujours.

Mais le regard encore plus glacial auquel il se heurta tétanisa ses muscles. Il pouvait presque sentir un blizzard passer entre eux. Il arrêta inconsciemment de respirer un instant. Il n’avait plus qu’une envie, celle de fuir. Fuir ce regard assassin, fuir cette tension qu’il ressentait, fuir les conséquences de ses actes. Mais ça ne faisait pas partie de ses habitudes, ça n’en avait jamais fait partie. La seule fuite qu’il s’autorisa fut celle de ses yeux, qu’il laissa divaguer vers les murs, attendant patiemment une quelconque réaction, encourageante ou non. Se retrouver face à un mur de silence était presque plus difficile que de se retrouver face à une furie. Il entrouvrit la bouche, à deux doigts de prononcer des mots d’excuses, quand Candy prit la parole. Cependant, il ne comprenait pas de quoi elle parlait. Les deux premières phrases qu’elle prononça firent à Matteo l’effet d’un poignard dans l’estomac. Il pouvait presque sentir l’énergie fuir de son corps comme le sang aurait fui de la plaie. Pensait-elle vraiment que continuer une amitié sans relations intimes était hors de leur portée ? Lui qui s’était bâti au fil du temps une pyramide de certitudes que leur lien allait bien au-delà de tout ça, sentit l’éboulement de pierres sous ses pieds. Il sentit leur amitié glisser en même temps que les blocs de roc. Mais elle poursuivit, et il comprit enfin où elle voulait en venir. Elle avait cru qu’il voulait une relation exclusive avec elle. Et ses arguments sur la question, même s’ils étaient logiques, n’étaient pas totalement vrais. Si elle-même était persuadée qu’elle n’était pas une fille bien, il ne voyait pas quoi y répondre. Le fait de savoir qu’elle avait tort devrait lui suffire pour le moment. Répondre quelque chose à ça ne résoudrait en aucun cas le problème. Dans tous les cas, il devait lui dire qu’elle avait mal compris. C’était la seule solution potentielle qu’il pouvait entrapercevoir à leur problème.

Il passa la main dans ses cheveux, avant de tourner son visage vers Candace. « Je te demande rien de tout ça. Je te demanderais pas ça, tu le sais ». Il n’avait jamais eu l’intention de lui demander changer. Il n’était pas suffisamment égoïste pour demander aux autres de changer pour lui. « Il va juste falloir qu’on arrête de partager cette intimité ». Il n’était pas maso, il n’avait pas besoin de se torturer lui-même en ayant des relations sexuelles sans aucun sens avec la fille qui lui plaisait. « C’est pas les remplaçants qui vont manquer » déclara-t-il sur un ton résigné, avant de faire remonter son regard vers le plafond. Aussi mal que ça lui faisait de l’admettre, il était évident que s’il s’était laissé aller avec l’adolescente sans se poser la moindre question, de nombreux garçons pourraient faire pareil. En temps normal, il aurait trouvé ça horrible, de savoir qu’une fille batifolait avec de nombreux garçons, devenant ainsi l’objet sexuel de ceux-ci. Mais il savait qu’avec Candace, ça ne marchait pas dans ce sens-là. Et il était mitigé entre la possibilité d’être rassuré sur ce point, et la pointe de jalousie qu’il ressentait en imaginant les nombreux amants qu’elle pourrait trouver. Mais si elle pensait que cet aspect de leur amitié était essentiel, alors effectivement, elle était sans doute terminée. C’était la crainte qu’il avait depuis le départ. Et il était blessé de se rendre compte qu’il avait eu raison. Les regards froids qu’elle lui avait jetés dès lors qu’il avait refusé ses avances séductrices n’étaient qu’une preuve que sans cette partie sexuelle, leur amitié était vouée à l’échec. Sa gorge se serra, c’était un fait difficile à avaler. Des larmes menacèrent de couler, mais en contrôlant sa respiration, il les en empêcha aisément. Le rire, les pleurs, tout était une question de respiration, avait-il appris en cours de théâtre. Et cela ne lui avait jamais été aussi utile qu’aujourd’hui. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, ses yeux bleus trahissaient sa douleur. Si celle de Candy était principalement physique, la sienne était surtout mentale. « J’ai aucune envie de perdre notre amitié ». Il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras, de l’étreindre jusqu’à oublier tout ce qui venait se passer, mais il y avait comme un mur invisible entre eux, dressé par sa conscience, qui l’en empêchait.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyDim 2 Nov - 13:26

Partagée entre la colère, la frustration et la tristesse, Candace ne parvenait à déterminer quelle émotion dominait. Pourtant une certitude demeurait : l’amitié qui la liait à Matteo ne serait plus jamais la même. Car si elle avait toujours pensé qu’ils partageaient le même ressenti face à la relation qui les unissait, les choses avaient définitivement changé depuis les aveux du garçon. Maintenant qu’elle avait conscience des sentiments qu’il ressentait pour elle, elle ne pouvait s’empêcher de le voir différemment, or ce soupçon de pitié qui voilait à présent son regard mettait indubitablement leur amitié en péril. Elle ne pouvait plus le considérer de la même manière, c’était impossible, et si elle en avait conscience elle était persuadée que c’était également le cas pour lui. Leur relation était basée sur la confiance, l’amitié et l’attirance physique mais si de vrais sentiments amoureux s’installaient entre eux alors toute sa structure était menacée, tous leurs rapports étaient remis en question. Candace adorait Matteo, elle le considérait depuis longtemps comme son seul ami et confident à McKinley en dehors de son frère jumeau, et voir cette amitié se briser avec une telle brutalité la frustrait presque tout autant que leurs étreintes avortées.

Pourquoi fallait-il que la situation se complique sans arrêt ? Ne pouvaient-ils pas tout simplement profiter de l’attirance mutuelle qu’ils ressentaient sans pour autant développer des sentiments amoureux ? Candy n’avait aucun problème avec cela, à vrai dire elle n’avait même jamais ressenti le moindre amour pour ses partenaires et c’était sans doute la raison pour laquelle il lui était si difficile d’anticiper ce genre de réaction. Car Matteo n’était pas le premier à la repousser pour cette raison ; c’était un risque que l’on prenait quand, comme Candace, on prenait les sentiments des autres à la légère, ne se concentrant véritablement que sur les relations physiques. Seulement, si cette situation n’était pas totalement inédite, elle l’était sous certains aspects car Candy n’avait jamais développé une telle amitié avec ses anciens partenaires et si passer à autre chose s’était toujours révélé être un jeu d’enfant –à Norfolk, elle avait suffisamment de prétendants pour agir de la sorte- avec Matteo tout était différent et surtout tout devait être remis en question. Parviendrait-elle à effacer cette attirance qu’elle ressentait pour lui ? Etait-elle seulement capable de ne pas lui sauter dessus à la moindre occasion ? Après des mois à s’amuser ensemble, à vivre leur passion sans retenue, pouvaient-ils repartir de zéro ? A première vue, cela lui semblait difficile : elle avait beau être égoïste, elle n’avait aucune envie de blesser son ami et c’était justement ce qu’elle risquait de faire si elle décidait de poursuivre leur amitié.

Candace s’installa en tailleur sur le lit et se prit la tête entre les mains, son esprit bourdonnant de pensées contradictoires. Matteo, lui, tenta de faire marche arrière : il ne lui demandait pas de tirer un trait sur leur amitié pour devenir un vrai couple mais simplement de mettre un terme à leurs relations physiques. Candy releva le visage et plantant son regard dans le sien, elle grimaça. Si dans la bouche de l’adolescent cette requête semblait être d’une simplicité absolue, ses mots ne résonnaient pas de la même manière dans l’esprit de Candy. Poursuivre leur amitié signifiait continuer à se confier le moindre de leurs secrets, et à la façon dont Matteo mentionnait ses futurs remplaçants, Candace devinait qu’elle serait incapable de lui parler de ses relations. Autrement dit elle pouvait d’ores et déjà faire une croix sur ce genre de confidences, or cette barrière qu’elle érigeait entre eux n’était probablement que la première d’une longue liste à venir. Sa grimace s’accentua. S’il y avait bien une qualité qu’elle ne possédait pas, c’était la délicatesse. Candace ne faisait pas dans la dentelle et l’amitié évoquée par Matteo nécessitait justement ce type de retenue.

La jeune fille soupira profondément, sa colère s’estompant au fur et à mesure tandis que sa frustration ne cessait de prendre de l’ampleur. Relevant le menton, elle jeta un coup d’œil au plafond et grogna légèrement. Quelle que soit la décision qu’elle prendrait, elle y perdrait forcément et cette vérité l’affectait tout particulièrement. Elle expira à nouveau et son regard plissé glissa lentement vers celui de Matteo. « Je ne sais pas quoi te dire » Finit-elle par avouer. Elle aurait pu lui dire que ce n’était pas grave, qu’ils pouvaient tout recommencer et faire l’impasse sur les mois qu’ils avaient partagés, mais ce serait un mensonge qu’elle-même était incapable de délivrer. Elle pouvait aussi lui dire qu’elle ne voulait plus le voir parce que cela ne ferait qu’accentuer le malaise qui s’était installé entre eux mais si cet aveu possédait incontestablement des accents de vérité, il demeurait trop difficile à prononcer. La vérité était qu’elle avait besoin de temps et qu’après la soirée riche en émotions qu’elle venait de passer, elle ne pouvait pas prendre de décision. « Je n’ai pas non plus envie de perdre notre amitié, mais en même temps… je ne sais pas… ça me semble difficile de faire comme si rien ne s’était passé ». Elle prit sa main dans la sienne et la serra quelques instants avant de la retirer. « J’ai besoin de temps. Je suis désolée ». Candy baissa le regard puis entreprit de remettre le haut de son bikini. Enfin elle déplia les jambes et les fit passer de l’autre côté du lit afin de pouvoir se relever.

A présent elle savait quelle émotion dominait. Ce n’était pas la colère. Ce n’était pas la frustration. C’était la tristesse. Son cœur se serra alors qu’elle se dirigeait vers la porte de sa chambre, sans adresser un dernier regard à Matteo. La souffrance qu’elle avait ressentie après s’être battue avec Harper n’était rien comparée à celle qu’elle éprouvait désormais. Son besoin de l’oublier était plus fort que jamais, et c’est précisément ce qu’elle chercha à faire dès que la porte se referma derrière elle. Titubant dans le couloir de l’étage, elle tomba sur un footballer éméché et sans même y réfléchir, elle se planta devant lui, entoura sa nuque de ses bras et s’empara de ses lèvres.

Pourtant, quand la porte se referma et que l’obscurité accueillit le couple, des larmes s’échappèrent du regard de l’adolescente. Elles coulèrent le long de ses joues, roulèrent sur ses plaies, se mêlèrent au goût de sang sur ses lèvres. Etendue sur le lit de la chambre d’amis, victime consentie des caresses entreprises par son nouveau partenaire, elle fondit silencieusement en larmes, en proie à un chagrin comme elle n’en avait que rarement ressenti.
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MessageSujet: Re: 06. [McCarthy's] Don't let me down.   06. [McCarthy's] Don't let me down. EmptyLun 3 Nov - 1:39

A la seconde où Candace s’assit en tailleurs sur le lit et se prit la tête entre les mains, Matteo comprit qu’il venait de faire la plus grosse erreur qu’il avait pu commettre ces derniers mois. Les regrets qu’il avait pu ressentir dans le passé n’étaient en rien comparable à ceux qu’il éprouvait maintenant. Il mourrait d’envie d’ôter toute cette confusion de l’instant, il mourrait d’envie de reprendre les choses simplement depuis le départ, à l’époque où tout était encore modifiable. A l’époque où la trace d’encre de leur amitié était encore effaçable, et où ils auraient pu recommencer à zéro. Mais il devait se rendre à l’évidence, même si l’adolescente semblait moins en colère à présent, le moindre espoir d’une poursuite de leur vie comme si rien n’avait changé avait complètement disparu. Et pourtant, il continua à parler, comme si le fait de prononcer les mots aurait un effet magique qui réparerait son erreur. Il ne s’y était encore une fois pas pris de la bonne façon. Il aurait aimé pouvoir se dire qu’il arriverait à passer au-dessus de cette mauvaise expérience-ci d’une quelconque façon, mais son petit doigt lui soufflait qu’il aurait bien plus de mal à s’en remettre que de la douche froide qu’il avait pris lors de la première soirée libre de New-York. Parce que Candace comptait énormément pour lui. Il pouvait affirmer qu’elle était devenue une des personnes les plus importantes à ses yeux. Mais cela ne l’avait pas empêché de prendre le risque de la perdre. Il avait cru avoir accumulé suffisamment de force à présent pour s’en tirer de façon correcte de cette conversation, mais il avait eu tort. Il s’en rendait compte, à présent. Quoi qu’il arrive, il se retrouverait meurtri. Cette prise de conscience l’empêcha cette fois de développer plus. Il n’avait aucune envie de perdre leur amitié, il n’avait aucune envie de la perdre elle. Mais il les sentait glisser entre ses doigts, et il ne pouvait rien faire pour les retenir.

Mais il continua de la fixer. Sans doute parce qu’il pressentait que ça serait la dernière fois avant un moment, et qu’il voulait s’imprégner de chaque détail, pour mieux s’en souvenir. Lorsqu’elle prit la parole, il ne lâcha son regard que pour observer la façon dont ses lèvres bougeaient. Il se mura dans le silence. Tout ce qu’il pourrait dire ne ferait qu’empirer la situation, alors à quoi bon parler ? Candy avait raison. Faire comme si rien ne s’était jamais passé entre eux revenait à nier la moindre forme d’attraction, or, leurs corps se chargeraient bien vite naturellement de leur rappeler qu’ils étaient habitués l’un à l’autre, et les pousseraient avec tout autant de d’empressement à tomber dans une luxure que Matteo ne voulait plus s’autoriser. Le simple contact de sa main fit remonter un tas de souvenirs à la surface. La pression qu’elle exerça lui aurait redonné espoir, ou tout au moins courage, dans n’importe quel autre contexte. Mais ce jour-là, la sensation était entièrement différente. Elle le brisait juste un peu plus. Il se sentait nostalgique, comme si tous ces gestes étaient déjà loin derrière eux, alors que seulement quelques longues minutes avant, ils leur auraient semblé naturels, simples. La vague de remord qui remonta le long de son œsophage l’obligea à détourner le visage. Il n’avait pas envie de lire quoi que ce soit dans les yeux de Candace, que ça soit de la colère, de la pitié, de la compréhension, de l’incompréhension, du dégoût, de la tristesse. Peu importe ce qu’il pourrait y trouver, il ne se sentait plus capable d’affronter ce regard une seconde de plus.

Elle lui annonça alors qu’elle avait besoin de temps. Il en avait besoin aussi. Pour oublier à quel point il était crétin d’avoir tout gâché. Besoin de temps pour passer à autre chose, et éventuellement leur permettre de repartir sur une toute autre base à l’avenir. Il n’observa pas Candace sortir de la chambre. Il ne se rendit même pas compte que la pression sur sa main avait disparu. Celle-ci était de toute façon engourdie. Du répit, voilà ce dont il avait besoin à l’instant précis. Son corps lui criait à présent de lâcher prise, de relâcher toute cette tension qu’il venait d’accumuler. Mais il resta figé, quelques instants, toujours abasourdi par ce qui venait de se passer, peu sûr de l’effectivité de la chose. Peut-être avait-il rêvé. Peut-être était-ce un cauchemar. Il ferma les yeux, accordant à ceux-ci un peu de repos. Il respira calmement une minute puis les rouvrit, mais le décor n’avait pas changé. Son cœur se serra. Il devait se confronter à la dure réalité. Mais rester dans cette chambre ne l’aiderait certainement pas. Il fallait qu’il s’échappe, qu’il fuie les lieux. Il se leva précipitamment, ouvrit la porte, qu’il prit tout de même soin de refermer derrière-lui. Même meurtri, ses réflexes de protection de la vie privée de Candace restaient intacts. Il descendit encore plus péniblement les escaliers qu’il ne les avait montés, et traversa la maison, sans se soucier de récupérer sa cousine qui était affalée sur le canapé et dormait comme une souche. Elle pouvait attendre. Ce qu’il voulait, c’était être seul, et aucun endroit dans cette maison bondée n’était susceptible de lui offrir un peu de paix. Il se dirigea naturellement vers sa voiture, s’installa sur le siège conducteur, s’appuya contre le volant, et laissa échapper des larmes silencieuses, qui se transformèrent bien vite en sanglots qu’il peina à étouffer. Il finit par s’endormir, vidé de toute son énergie par ses émotions. Il fut réveillé par des petits coups sur le carreau. Il n'avait aucune idée de combien de temps s'était écoulé, mais la personne qui avait frappé vint de lui dire que la fête était finie, que tout le monde rentrait, et lui demanda s’il savait qui ramenait la rousse éméchée qui était endormie sur le canapé. Bien sûr qu’il le savait, mais il n’avait aucune envie de retourner dans cette maison pour la chercher lui-même. Il savait qu’il n’aurait pas la force de risquer de croiser Candace. Il ne l’avait plus.

The end...
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