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 01. Inauguration en musique

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MessageSujet: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyMer 7 Oct - 21:52

Le Centre de Conférence flambant neuf affichait fièrement ses grandes baies vitrées, ses courbes d’acier élancées et ses écrins de verdure disciplinés. Il s’agissait à ce jour du bâtiment le plus moderne de Lima et il semblait presque saugrenu à l’emplacement de l’ancienne salle des fêtes, dans un coin de la très fréquentée place Belle Fontaine. Seuls un savant agencement paysager et un jeu de couleurs rougeâtre sur les façades (pour honorer la pierre et les couleurs locales) lui permettait de mêler ses trois étages à l’environnement provincial.

Une large bannière pendant du premier étage en surplomb annonçait l’inauguration du centre et son exposition temporaire sur le chant, invitant les habitants à profiter de l’évènement gratuitement. L’équipe du centre, poussée par une mairesse bien déterminée à réussir son pari de faire de Lima une ville dynamique, n’avait pas lésiné sur les moyens pour attirer l’attention et la curiosité du public et ce gros coup de pub semblait porter ses fruits : en ce samedi de début septembre, le parvis protégé par le balcon du premier étage était noir de monde. Le plus gros de la foule se résorba après l’ouverture, à 14h tapante, mais le directeur du centre se frotta les mains de satisfaction lorsqu’on lui annonça les premiers chiffres. Il n’aurait pas à se faire remonter les bretelles par la mairesse ce soir ! Du moins… si tout se passait bien.

Tout était prévu pour satisfaire les curieux. L’architecture contemporaine était une véritable découverte en elle-même (les escaliers en particulier étaient conçus pour attiser la curiosité et il n’était pas rare de s’égarer dans les étages au passage) mais pour décorer ses murs blancs, le lieu accueillait des tableaux et photos de toutes les dimensions dans les moindres recoins. Ces oeuvres sélectionnées en collaboration avec la galerie Preston représentaient le chant dans toutes ses formes et représentations : peintures abstraites, portraits de chanteurs, zoom sur des lèvres entrouvertes… La sélection était très diversifiée et complète. Mais la première chose qui attirait l’oeil du visiteur entrant dans ce lieu très lumineux, c’était la photo de quatre mètres de large par deux de haut ; elle représentait un moment iconique de la culture locale : la représentation des trois chorales de Lima aux nationales s’étant déroulées quelques mois plus tôt. Les trois solistes concluaient leur chanson avec leurs groupes en arrière plan, illuminés et vêtus de leurs couleurs… L’image était puissante et idéale pour cette journée. Le directeur, James Dunn, avait fait des pieds et des mains pour pouvoir l’afficher juste en face de l’entrée.

L’une de ses employées, Mercedes Jones, lui demanda : “Dites, elle est au courant pour la photo, Sylvester ?” Mr Dunn rit jaune et souffla: “Si Dieu le veut, elle ne le découvrira qu’après que je lui ai annoncé des résultats dépassant ses attentes.” Dieu merci, la mairesse était trop occupée à chercher un doyen “digne de ce nom” pour l’université et avait dû renoncer à lancer l’inauguration comme il était de coutume. Elle n’avait déjà pas été très heureuse par le thème choisi, elle qui voulait mettre le sport à l’honneur. Il avait fallu à James beaucoup de patience et d’arguments économiques pour la convaincre. Il avait aussi commodément oublié de l’informer de l’invitation groupée qu’il avait envoyé aux chorales de Lima. Ses ambitions étaient immenses pour cette inauguration mais il s’en donnait les moyens et il ne laisserait personne, pas même sa patronne, entraver ses plans. Il demanda à son employée : “Et les choristes, ils sont là?” Soyons honnête, engager Mercedes Jones, une ancienne membre des Urban Hymns, avait été un acte tout à fait calculé de sa part, mais lorsqu’elle lui annonça le nombre important de choristes déjà arrivés, il se félicita d’avoir été si malin. “Magnifique ! Allons-y ! Lancez les défis !”

Pour un évènement sur le chant, se contenter de diffuser une bande son en réservant une salle à chaque grand genre de la musique, c’était classique, ça n’avait rien d’innovant. Le chant, c’était vivant, interactif, spontané ! Mais le directeur n’avait pas pu se permettre d’embaucher des professionnels de la musique, la mairesse l’aurait étranglé à l’idée de dépenser une fortune pour cela. De là était venue son idée de génie. Qui pouvait résister à l’appel d’un buffet gratuit? Certainement pas lui (son tour de taille grandissant en témoignait). D’ailleurs, le buffet qu’il avait commandé trônait dans une salle du rez-de-chaussée et il n’était pas peu fier de sa sélection personnelle de mets et boissons. Il avait dû restreindre les boissons alcoolisées bien sûr, ce n’était pas très conseillé pour les performances vocales et il tenait à prendre soin de ses invités. Il allait les avoir ses chansons improvisées adaptées à la populace locale ! Oh que oui ! Et personne ne l’en empêcherait ! Oh que non ! Chantez petits choristes, la réussite de cette inauguration et par conséquence la survie du directeur repose sur vous !
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptySam 10 Oct - 21:11

"Yo ... Awesome Machin, bouge toi, on va finir par arriver en retard et ce serait dommage qu'on arrive en retard..."

Warren venait de lancer les mots à l'intention de Carter, le plombier qui était présentement en train de grimper dans sa Mustang. Le Delacroix n'était pas du genre à arriver à l'heure pour quoi que ce soit, il serait probablement en retard à son propre enterrement mais vu qu'il servait de chauffeur au plombier, autant faire ça bien. Carter aurait pu marcher, il l'avait fait remarquer au blond, il était un grand garçon, ce à quoi Warren lui avait demandé de quoi il parlait au juste, traduction à quelle partie de son anatomie faisait-il référence en disant cela et après un sourire entendu échangé ils en étaient arrivés à la conclusion que Warren viendrait cherchait Carter, un point c'est tout. C'était Carter le choriste après tout et vu que cet événement était placé sous le signe du chant, une chose que Princesse Hamilton avait jugé bon de lui répéter, il devait y être. Warren lui n'avait absolument aucune bonne raison de se déplacer. Il aurait pu rester confortablement chez lui à regarder pour la millième fois la série des Indiana Jones ou même dans la cuisine pour se lancer dans l'élaboration d'un menu qui conviendrait à ses propres exigences en matière de ce qu'il avait envie de servir, mais qui allait aussi passer auprès de Grace. Que personne ne dise que le blond ne se souciait pas de son prochain. Et puis la blonde serait présente à l'inauguration elle aussi et ils pourraient encore avoir une discussion passionnée à propos de tel ou tel détail pour leur projet. Warren devait sérieusement commencer à se montrer en ville et faire en sorte de se faire connaitre des gens de Lima pour un bien meilleur résultat lors de l'ouverture de ce fameux restaurant. Sans oublier le buffet qu'il y aurait au centre de conférence. Chose non négligeable.

Il démarra la voiture en trompe, heureux d'entendre le moteur de Mustang Sally rugir, moteur qui avait récemment été changé d'ailleurs. Un petit cadeau de sa grande soeur Alba qui, se sentant coupable au possible de ne pas avoir pu venir à Lima suite à sa rupture de Glenn, disait oui à toutes les envies de son petit frère. D'où le nouveau moteur. Et sa nouvelle télévision. Oui, bon, c'était mal mais parfois être le petit dernier avait du bon. "J'espère que tu t'es bien échauffé la voix et tout ce qu'il faut Coolige, ça ne va pas le faire si tu ruines la belle réputation des AV ... enfin, je dis ça pas de pression bien entendu." Warren rigolait à moitié, lui il était bien content d'être sorti du cercle infernal de la compétition et du beau et grand trophée à la fin de l'année. Il devait néanmoins admettre que le brun n'avait pas reculé face au cap ou pas cap de Warren, d'un Warren bourré qui plus est. Le Coolige ne plaisantait visiblement pas quand il s'agissait de lui rabattre son caquet et Warren en était très content dans le fond. Il se gara tout aussi rapidement qu'il avait conduit, soulagé dans le fond d'avoir trouvé une place de parking. Devant le bâtiment, Warren dut admettre qu'il était impressionné.

La mairie de Lima avait vraiment mis les grands moyens pour dresser ce complexe de nul part et même s'il n'y connaissait absolument rien niveau architecture, il devait admettre que oui, c'était quelque chose. Le monde qui se pressait à travers l'entrée était aussi impressionnant et Warren se dit intérieurement qu'il allait vite perdre le fil de ce qui se passait. Il se tourna à sa droite, Carter toujours bien en vu et il lui lança un bref: "Si tu vois Hamilton deuxième du nom, hurle, fais quelque chose quoi... Bon. Va faire tes trucs de choristes je vais aller chercher le buffet." avant de le gratifier d'une tape sur les épaules qui aurait fait fléchir n'importe qui. Mais Carter n'était pas n'importe qui, dieu merci. Le blond s'éloigna de quelques pas, avant de faire demi tour pour ajouter tout sourire: "Et je vais te lancer des apéritifs dessus si tu chantes faux... You've been warned."  Et le pire, c'était que Warren ne plaisantait même pas.

Avoir sa taille avait quelques avantages et celui de voir loin et d'avoir les gens qui s'écartaient légèrement sur votre passage. Le blond se rapprocha rapidement du buffet et roula des yeux face au peu de boisson alcoolisées qui étaient proposées. Tant pis, Warren passerait la journée sobre comme le commun des mortels. C'était un petit pas pour lui, un très grand même. Il roula encore une fois des yeux quand un des organisateurs visiblement lui fit remarquer qu'il avait déjà les mains pleines. J'ai des poches, répondit le Delacroix et ravi d'avoir fait rire une parfaite inconnue à sa droite, il s'éloigna à contre coeur du buffet. Direction l'étage, peut-être qu'il y avait mieux à faire, Carter chantait et puis il y avait Grace aussi et il était certain que malgré la foule il arriverait à la retrouver.  
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Cassandra Hamilton
Cassandra Hamilton
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyDim 11 Oct - 17:52

La charité ne prenait pas de vacances. Libérée de ses obligations musicales, Cassandra avait profité de son temps libre durant l'été pour apporter son aide au refuge pour animaux de la ville. Le nombre de pensionnaires avait tendance à se multiplier lors des périodes estivales. Pour certains la confusion était facile entre refuge et hôtel lorsque personne d'autre n'était disposé à s'occuper de leur animal, tandis que d'autres profitaient de l'absence de leurs enfants pour négliger les corvées dont ils avaient écopé à partir du moment où ils avaient cédé à leurs caprices. Pour sa première expérience, Cassie avait frissonné de rage d'entendre que la plupart des bêtes abandonnées retrouvaient leurs maîtres à la fin de l'été, en échange de remerciements hypocrites et de quelques simagrées. D'après Gina, bénévole récurrente depuis plusieurs années déjà, les propriétaires des animaux se stationnaient un moment avant de descendre de leurs véhicules pour répéter leurs expressions faussement reconnaissantes et leur prétendue surprise. Seuls les chiens avaient des réactions naturelles et spontanées lors de ces retrouvailles paramétrées, avait-elle conclu. Le dévouement de Cassandra lui avait même valu une invitation à Orlando en Floride, où se tenait un sit in de protestation devant le siège social de Sea World. Malgré une âme militante asphyxiée par des années de conformisme, Cassie avait accepté, enthousiaste à l'idée de voir un peu de pays. Outre ses trajets entre chez elle et Columbus, et depuis son voyage mémorable au Pérou, Cassandra n'avait jamais quitté Lima.
Toutes ces occupations avaient achevé de lui faire oublier la chorale et sa défaite successive. Les slogans entonnés en Floride étaient le seul semblant de contact qu'elle avait établi avec la musique durant cet été. L'ignorance de Gina et des autres concernant les émois musicaux de Lima était une compagnie estimable. L'espace de quelques semaines, Cassandra avait véritablement pu mettre de côté les doutes qui avaient bien pu la hanter l'été précédent. Revigorée par ce vent de renouveau, Cassandra n'avait pas eu le temps de voir se pointer à l'horizon une nouvelle crise existentielle, même si elle devait avouer avoir sérieusement questionné sa foi. Son esprit allégé par le poids de ses obligations avait fait germer d'autres réflexions, aussi avait-elle fini par se demander si elle n'avait pas un peu trop délaissé la prière et la religion ces derniers mois. Cassie demeurait consciente que son CV caritatif lui assurait un jugement favorable de la part de Dieu, mais elle gardait l'espoir d'être un jour récompensée de son vivant. Il était vrai que malgré son épanouissement personnel, Cassie n'avait pas vraiment brillé par une vie de réussite. Si ses entreprises altruistes étaient auréolées de succès, ses ambitions individuelles restaient dans le flou artistique.

Début septembre avait sonné le glas de son été d'insouciance. Même si sur le papier Cassandra n'avait pas pris de vacances, son esprit apaisé démontrait l'inverse. Le retour à la vie réelle n'en fut que moins douloureux. Par chance Grace était évasive depuis des semaines et n'avait pu lui reprocher son manque d'implication pour la chorale. Cassandra avait en effet décidé d'accorder à tout le monde un peu de temps libre, après avoir constaté comme la deuxième place réjouissait la plupart des filles. Elle-même devait concéder que cette défaite était de bon augure pour l'année à venir. Du moins c'était avant de se remémorer les abandons respectifs de Caitlin et Christabella, qui venaient s'ajouter au désintérêt prolongé d'Ashandra pour les petites affaires de la chorale. Cassandra n'en faisait jamais une affaire personnelle, mais elle avait malgré elle était forcée de remettre en question son statut au sein des Second Chances. Si elle ne pouvait être une meneuse irréprochable, être une amie fiable et à l'écoute restait à sa portée. Si le trophée des Nationals était destiné à décorer la vitrine de Megan plutôt que la sienne, l'amitié restait quant à elle une récompense accessible. Cette perspective en tête, Cassandra avait cordialement invité le reste de la chorale à l'inauguration du centre de conférence sans insister sur l'importance de leur présence en tant qu'équipe. Ce moment, Cassie voulait le vivre en tant qu'individu et non en tant que directrice de chorale. Elle avait alors revêtu un chemisier blanc à manches courtes, une jupe évasée en coton bleu et les escarpins nude offerts par Grace pour son anniversaire avant de s'élancer, pochette à la main, vers la place Bellefontaine. Même si elle avait laissé carte blanche à ses choristes pour la soirée, Cassandra espérait tout de même y croiser ses amies.

La ville de Lima avait développé ces derniers mois un extraordinaire pouvoir d'attraction. N'en déplaise à Sue Sylvester, la ville était devenue une sorte de havre de paix pour les artistes d'Ohio. En quelques mois, la population avait sensiblement augmenté, portée à la fois par le campus dynamisé de l'université et par les succès médiatiques respectifs du festival de Lima Beach et des Nationals 2019. Habitués à déserter la ville, les étudiants reconsidéraient leurs projets, tandis que les bobos de Columbus venaient renflouer les caisses des baristas. La nouvelle classe démographique de Lima carburait au café bien noir et à la musique undergournd. Il n'y avait rien de pire qu'avoir des goûts mainstream. Mais ce n'étaient pas eux qui se dirigeaient avec admiration vers le centre de conférence. Un défilé de robes élégantes et de costumes colorés cheminait vers le nouveau bijou architectural de Lima. Sue avait littéralement fait emerger de la terre un bâtiment moderne et ambitieux qui avait fait oublier à tout le monde la modeste salle des fêtes où la plupart des habitants avaient fêté leurs mariages ou baptêmes. Malgré l'émerveillement, Cassandra ne pouvait s'empêcher de penser que Lima devenait petit à petit une ville bien trop sophistiquée pour ses plus anciens habitants. Elle se laissa tout de même porter par la curiosité et pénétra dans l'enceinte du complexe. Son invitation lui avait valu un sourire révérencieux de la part du vigile, tandis qu'elle piétinait dans le vestibule. La grande majorité des invités se mouvait déjà un verre de champagne à la main, l'air raffiné en détaillant les tableaux qui ornaient les murs comme s'il s'agissait d'une nouvelle forme d'art. Cassandra regretta bien vite son audace, parce qu'elle aurait aimé confier à quelqu'un à quel point elle trouvait agaçant les manières précieuses des visiteurs. Elle se risqua alors à emprunter un escalier déserté jusqu'au troisième étage. Son regard, quoique fasciné par la finesse des détails du plafond, ne put s'empêcher de croiser une énorme contrebasse qui s'étendait de toute sa longueur. Impossible de poursuivre sa route. Du moins c'était sans compter sur l'écriteau qui accompagnait l'instrument : "La contrebasse enchantée réclame un droit de passage. Seuls les chanteurs avertis sauront satisfaire son appétit insatiable : une note haute bien tenue, la contrebasse réclame." Cassandra se surprit à esquisser un sourire de défi. Après un bref coup d'oeil derrière elle, la jeune femme inspira un bon coup. "The one thing that I still know is that you're keeping me dooooo[...]ooown". La note, cristalline, dura non sans l'aide de quelques vibratos plus de dix secondes. Les yeux fermés, Cassandra resta interdite un instant.
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Carter Coolige
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyLun 12 Oct - 23:54

-Tu peux m’appeler Awesome tout court, tu sais.

Carter ponctua sa phrase d’un pincement appuyée de la joue du blond qui démarrait sa Mustang, son air bourru habituel sur le visage, celui qu’il alternait avec son sourire d’enfant stupide en fonction de son degré d’alcoolémie. Coolige eut à peine le temps de faire claquer la portière que Delacroix appuyait déjà bien plus que de raison sur l’accélérateur.

Le canadien s’enfonça profondément dans le cuir à l’odeur de neuf son siège, jetant un coup d’œil en coin au blond avant d’en agripper fermement le rebord alors que son crâne se plaquait lentement contre le dossier.

-Pourquoi on finit toujours le cul posé dans cette foutue bagnole ?, grommela-t-il entre ses dents.

Les geignements plaintifs et enfantins permanents de Warren étaient la réponse évidente à cette question des plus rhétoriques.

Carter avait beau blaguer d’un air détendu, à chaque fois qu’il osait pénétrer la carrosserie luisante de Sally, il était un peu plus certain d’une chose : ce gamin finirait par les tuer tous les deux. Si ce n’était pas en voiture, ça serait avec son stock préoccupant d’armes dont il parlait avec une affection presque gênante. Ou avec ses poings gigantesques après une nuit d’ivresse un peu trop prolongée. Ou une quelconque autre partie de son anatomie disproportionnée. Carter passa sa langue contre l’intérieur de sa lèvre inférieure, fixant le parebrise où les images du trafic défilaient à vitesse constante, et très élevée, au milieu des ronronnements du moteur. Le cliquetis de sa ceinture de sécurité ne le rassura que vaguement sur ses chances de survie. Il jeta un coup d’œil dans le rétroviseur, espérant presque y voir les phares menaçants d’une voiture de police les sommant de s’arrêter. Evidemment, aucun dispositif policier ne semblait déterminé à faire son travail de protecteur de la population en retirant une bonne fois pour toute son permis à Warren Fast and Furious Delacroix. Roulant des yeux, Coolige convint qu’il n’avait plus qu’à assumer son sort et se consoler en se disant qu’il mourrait bien habillé, ce qui n’était franchement pas négligeable pour quelqu’un qui passait cinquante pourcents de sa vie recouvert de traces de tuyauterie et quarante autres habillé avec des vêtements de sport volontairement choisis un peu trop petits.

Il fixa pensivement ses boutons de manchette en forme de feuille d’érable, vieux cadeau de sa mère, et unique paire qu’il avait conservé du temps où « nuits de débauche » était un doux euphémisme de son quotidien.

Ouais. Bien habillé.

Qui l’eut cru ?

Costard. Chemise repassée. Chaussures cirées. Le package complet.

Who the serious fuck are you ?

Il grogna, ses sourcils se fronçant au-dessus d’un regard dont il n’arrivait à masquer une certaine angoisse.

Ce n’était pas tant les vêtements qui lui procuraient cette gêne, mais plutôt ce qu’ils représentaient. Si Carter Coolige, l’athlète aux dents blanches, avait l’habitude de se pavaner dans des tenues qui avantageaient sa carrure travaillée avec soin, pour Bob le Plombier, chanteur d’une chorale de Lima Ohio, c’était un tout nouveau challenge. Mépriser une bande de chanteurs du dimanche qui réglaient leurs psychodrames à coup de vibrato et de mash-up, c’était bien plus simple que de devenir un de ces weirdos américains. Warren lui devait bien ce soutien psychologique. Ses ondes goguenardes seraient un vrai rafraîchissement si l’environnement devenait d’un seul coup un peu trop saturé en diva. Et ce, même si le blond n’avait aucune idée de l’importance que Coolige donnait à sa présence. Amen to that.

-J'espère que tu t'es bien échauffé la voix et tout ce qu'il faut Coolige, ça ne va pas le faire si tu ruines la belle réputation des AV ... enfin, je dis ça pas de pression bien entendu.

Carter étouffa un ricanement.

La belle réputation des AV. Bah tiens.

Peut-être que ce terme était vrai quelque mois auparavant, quand le petit groupe d’acharnés de la scène agitaient leur trophée par-dessus leurs cheveux gominés. Présage plutôt de bon augure pour Carter qui s’apprêtait à les rejoindre, la nouvelle victoire des Awesome Voices avait au moins le bénéfice de retirer un peu de poids à la honte qu’une inscription dans un Glee Club pouvait lui inspirer. Note pour lui-même : le plus jamais faire confiance à un putain de présage. En effet, quelque semaine après son audition, réussie avec un succès inattendu, aussi incroyable que cela puisse paraître, il se voyait enrôlé dans une Tournée. D’abord abasourdi par le concept même de célébrer une victoire à un concours de chant amateur par un road-trip musical, même de quelques jours, Carter avait quand même souscrit à l’idée. Après tout, il savait que la force d’une équipe siégeait dans les liens entre ses membres, et quoi de mieux pour vous lier à un groupe d’inconnus vocalisants qu’un séjour mêlant proximité, pizza et trajets de nuits.

C’était à ce moment-là que les choses avaient dérapés. Ou plus précisément, quand il avait lentement baissé ses lunettes d’aviateur pour découvrir que la première salle de concert intimiste, dont il n’attendait pas moins de Megan Morgan, censée accueillir une de ses performances était en fait un Centre Commercial d’Ohio Central dont il avait déjà oublié le nom. S’il avait commencé par sourire largement, déjà excité par les pourboires en hotdogs que le propriétaire des lieux leur promettait gracieusement, un regard échangé avec Anna lui avait bien vite fait comprendre qu’il devrait se faire discret pour réclamer sa part.

Carter aimait les centres commerciaux. C’était animé, et joyeux, et il y avait de la nourriture. Et des toilettes très propres. En somme, le paradis sur terre. Mais visiblement, ce n’était pas le cas de tout le monde. Coolige ne savait pas si c’était son audition qui avait fait soudainement tourner la chance des violets ou le Karma qui s’était tardivement décidé à donner un claque à l’égo plus gonflé que ses prothèses de Megan. Ce dont il était certain, c’est que la situation et les mines déconfites de la plupart de ses partenaires lui avait arraché des petits pouffements de pré-adolescente bien vite éteints par la moue torve de l’estropié de la bande. Carter lui avait adressé des sourcils froncés. Ce n’était pas parce que Môsieur avait des quadriceps ultra-développés à force de claudiquer d’un bout à l’autre de la scène qu’il était autorisé à se moquer du rire ridicule du canadien.

Si la honte s’était vite infiltrée dans les rangs de l’armée dansante, faisant largement éclater leur petite bulle d’euphorie égocentrée, Carter devait au moins leur reconnaître leur combativité. S’ils s’étaient bel et bien relayés sur scène, agençant les horaires de chacun pour proposer au public le panel complet des talents, anciens comme nouveaux, personne ne s’était défilé. Ils avaient fait face aux stands de beignets et autres vendeuses manucurées, et avaient presque réussis à éprouver du plaisir à chanter.

Carter n’avait pas pu rencontrer tout le monde, dû au roulement des choristes et à sa réticence naturelle à faire pleinement confiance à des gens dotés d’une masse graisseuse supérieure à treize pourcents. Mais pour les quelques personnes avec lesquelles il avait eu l’occasion de discuter, rigoler, chanter ou twerker, la petite troupe s’était révélée majoritairement ouverte et sympathique.

Au fond Coolige avait presque été ravi de la tournure de ce Victory Tour. Déjà parce que : les hot dogs. Ensuite, parce qu'il n’était pas encore parfaitement familiarisé avec le feu des projecteurs et les performances devant un public de clients sceptiques, bernudas chatoyants et bouches tachées de crème glacées, offraient un environnement bien plus confortable qu’une véritable scène avec une véritable audience véritablement exigeante. Bien plus confortable que le Centre de Conférence en somme.

Il secoua lentement la tête quand la portière de Warren claqua. Ouvrant la sienne, un peu troublé, il s’extirpa de la Mustang d’un geste souple, reboutonnant machinalement son blazer.

Enfin.

Si Delacroix ne l’avait pas encore lynché en place publique pour ses concerts en face des caddies, c’est que la rumeur ne s’était pas encore propagée dans Lima. Amen to that, bis.

Les Awesome Voices n’auraient à cacher leur honte que des uns des autres pour ce soir.

-Et je vais te lancer des apéritifs dessus si tu chantes faux... You've been warned.

-Ne t’inquiète pas, chérie, on fera un selfie après le show, tu sais ce qu’on dit : n’importe quoi pour nos fans…

Clin d’œil de crooner.

Et les deux hommes se séparèrent.

Des murs, des escaliers, du design.

Carter Coolige n’était pas le genre d’homme à s’émouvoir de l’architecture d’un bâtiment, mais il devait bien reconnaître que la vieille femme qui servait de maire à ce trou avait réussi à apporter un certain cachet avec ce MoMA du pauvre. Presque intimidé par les lieux, se mordillant l’intérieur des joues, le canadien évoluait à pas lents, glissant dans la masse de la foule qui commençait à s’accumuler. Les gens grouillaient, choristes, artistes, habitants quelconques, quelques visages connus, mais beaucoup, beaucoup d’inconnus. Carter était presque surpris de découvrir que Lima comportait autant de populace ne serait-ce qu’un minimum reliée à la musique. Il savait que Little Broadway Ohio était un repère à obsessionnels de la chanson mais tout de même. A mesure que les minutes s’égrainaient, Carter se sentait de plus en plus étouffé par les présences tout autour de lui, et encore plus fortement par la sensation très désagréable de faire partie de ce petit monde gloussant des références jazzy entre deux avis tranchés sur un obscur Christian Ëndequinn. Déglutissant, il s’écarta du centre du hall, se dirigeant vers des zones laissées dépeuplées.

Les portes se succédaient sans qu’il ne sache vraiment devant laquelle il voulait, ou devait, s’arrêter. Il cherchait simplement à mettre le plus d’espace possible entre lui et les commentaires nasillards fleurant le champagne bon marché. Il défit un bouton de sa chemise, libérant son cou étranglé. Soudain, son regard s’attarda sur un panneau présentant une pièce sur sa droite.

Les hommes chantent sur Mars et des femmes dansent sur Vénus, hein ?

Quelque chose lui disait que Lexie Preston serait du genre à s’enfermer dans cette pièce avec une de ses nombreuses connaissances, une bonne bouteille d’alcool, à passer la soirée à comparer le symbolisme anthroposocial des boysbands et girlsbands au cours de l’histoire, débat entre-coupé de reprises de ces-mêmes groupes hurlées à tue-tête. Ainsi à peu près persuadé de découvrir une chevelure rousse et une odeur de tequila derrière les battants, il ouvrit la porte avec un sourire aux lèvres.

Manque de bol, l’endroit était vide.

Perplexe, il avança d’un pas dans l’installation au style futuriste très Doctor Who-ish, le cœur battant à la chamade, la respiration courte. Se retournant, il jeta un coup d’œil suspicieux aux quelques personnes qu’il voyait errer dans les couloirs du Centre de Conférence. Un peu mal à l’aise, il observa les murs où des projections de duo célèbre s’agitaient. Il reconnut les clips de Drunk In Love, Say Something et autre No Air dans la succession kaléidoscopique des cinématiques. Sur le mur du fond, les images semblaient plus nettes, plus présentes. En avançant encore un peu, il découvrit qu’il s’agissait d’un écran géant. Derrière lui, il entendait des pas s’approcher. Intéressé, il pencha la tête sur le côté et eut un brusque mouvement de recule quand les mots immenses « Choisissez un duo. » apparurent, surplombant une liste incroyablement longue de duos homme et femme de tous genres.

Un frisson picota son échine et il déglutit difficilement.

E.T. bodybuildé, il tendit un doigt tremblant vers le titre « Just Give Me A Reason ».

Et sursauta brusquement alors qu’une note stridente raisonna derrière lui.

Déséquilibré Carter entremêla ses pieds, et, au loin, le « Ow » suraïgu se termina en même temps que son atterrissage contre l’écran, ses deux paumes plaquées contre un titre dont il fut horrifié de découvrir le nom.

Oh boy.

« Choisissez votre partenaire et inversez les rôles ♂/♀. »

Oh girl.

Plus le temps de faire demi-tour, de plaider son erreur, car sur l’écran interactif, les premières paroles s’affichaient déjà, le début des notes démarrant de même. Véritable petite boule de stress, Carter se précipita en dehors de la salle. Regard à gauche, air de détresse à droite, il repéra dans le couloir la silhouette longiligne d’une blonde qui avait une taille suffisante pour ne pas faire face au nombril de Coolige si il se mettait en face d’elle. Parfait. Doigt pointé vers elle, sourire ravageur, bassin en avant, Carter hululait déjà sous les yeux ronds d’une bonne partie des gens qu’il avait cherché à fuir en se réfugiant dans cette foutue salle :

Aye que fabulosa
Rrrrr aye aye AYE

Ce à quoi, Lima étant Lima, la blonde créature répondit tout naturellement :

Arrrrrriba

Agitant ses sourcils d’un air aguicheur, Carter roula les r comme jamais :

¿Quieres bailar?
Mirame

Mains levées, imitant la chorégraphie Iconique de Sharpay Evans, Coolige ondulait en rythme :

I believe in dreaming
And shooting for the stars

Baby to be number one
You got to raise the bar

Kicking and a scratching
Grinding out my best

Suivant l’enseignement d’un certain Peter, il agitait son postérieur avec grâce et élégance.

Anything it takes to climb
The ladder of success

Synchronisant leurs mouvements, incroyablement fluides pour sa partenaire commise d’office, et leurs voix :

Work our tails off everyday
Gotta bump the competition
Blow them all away

Caliente
Suave
Yeah we're gonna

Petit saut, petit saut, petit saut.

Bop bop bop, bop to the top
Slip and slide and ride that rythm
Jump and hop
Hop until we drop

And start again
Zip zap zop hop, flop like a mop…

Les pommettes rouges, Carter tentait tant bien que mal de dissimuler ses poumons en feu derrière une expression assurée.
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Ryder Crawford
Ryder Crawford
Age : 27 ans
Occupation : Gérant du Gramophone Record, membre des AV et guitariste d'Against the odds
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptySam 17 Oct - 3:35

Ryder n’était pas triste que l’été soit terminé. Sans dire qu’il avait été mauvais, il avait été très mauvais. D’abord, ce fameux Victory Tour que Megan leur avait vendu comme l’apogée de la réussite. Elle leur avait dit que c’était l’occasion idéale de se faire connaître à travers le pays et de trouver des nouveaux acquéreurs  pour leur album. C’était ce dernier point qui avait convaincu le musicien de la suivre dans cette aventure douteuse. L’idée était bonne et il appréciait que Megan voit grand pour eux, mais il fallait se rendre à l’évidence, ce n’était pas les chorales qui faisaient courir les foules. Lui avait toujours apprécié les chorales trouvant qu’il s’agissait d’une démonstration de talent à l’état brut, mais pour la plupart des gens, c’était une activité ringarde. Ryder se doutait bien qu’il n’y aurait pas des centaines de personnes armées de leur appareil photo et de leur calepin à autographes qui s’entasseraient dans une petite salle dans l’espoir d’apercevoir le haut de leur tête. Ils n’étaient pas les Backstreet Boys au sommet de leur carrière–quoique avec le nombre de beaux gosses chez les AV…- et que la plupart s’arrêteraient seulement par curiosité quelques minutes avant de reprendre leur chemin. Bref, Ryd ne voyait pas cela d’un bon œil et trouvait cela exagéré. À sa connaissance, ils n’avaient pas fait la une du New York Times ou le Washington Post, un petit article dans la Gazette de Lima mais sans plus. Néanmoins, il s’était engagé avec les violets et ses partenaires, il ne pouvait pas les laisser tomber et puis un roulement avait été discuté afin que tout le monde participe sans nécessairement devoir prendre congé toute une semaine. Comme Ryder l’avait vu venir, ils foncèrent tout droit dans un mur et l’impact fût dure. Il s’était attendu à de l’indifférence, mais pas à du mépris. Le pire c’est qu’il avait fallu  qu’ils continuent leur performance en souriant bêtement alors que la foule semblait vouloir leur arracher la tête. Ils s’étaient fait traiter de tous les noms et ils ne pouvaient absolument rien faire. Ryder avait pensé qu’après leur deuxième représentation, leur directrice annulerait la tournée, mais non! Elle avait voulu continuer la torture. Le gérant était parti à ce moment-là. En colère. Il avait peut-être mal réagit, mais il n’avait vraiment pas apprécié qu’on le prenne pour un idiot et il se sentait mal pour ses amis qui se donnaient tant de mal pour finalement faire rire d’eux. Il aurait dû se ficher de ce que pensait tous ces campagnards fermés à la nouveauté, mais il avait les nerfs à vif depuis plusieurs mois. Pour plusieurs raisons, mais spécialement à cause de la deuxième raison à son été pourri.

Ruby. Oui, encore elle. Son incapacité à lui avouer les vraies affaires avait poussé le jeune homme à devenir désagréable avec tout son entourage, lui qui était connu pour être souriant et amical avec tout le monde. Il s’était montré patient pendant plusieurs semaines, même plusieurs mois, mais il s’était lassé. Il en avait marre qu’elle le prenne pour acquis. Il n’était pas comme le chien Hatchi qui allait l’attendre pendant des années qu’elle lui revienne. Elle l’empêchait d’avancer. Du moins, il s’empêchait d’avancer pour elle. Ruby ne lui avait rien demandé, mais elle savait combien il tenait à elle et pourtant, elle avait continué de s’éloigner. Ryder avait décidé de voir les choses en face, cela ne fonctionnait pas. Ruby avait la tête ailleurs et elle s’éloignait. C’était comme si elle avait une crise d’adolescence à 25 ans. Le garçon avait donc décidé de prendre les choses en mains et à la suite d’une conversation courte qui n’avait rien à voir avec celle d’un couple amoureux, il avait dit à la jeune fille qu’il vaudrait mieux pour tout le monde de faire une pause. Il savait qu’il aurait dû mettre un terme définitif à leur histoire, mais il y avait ce petit, voir minime espoir que tout pourrait s’arranger. Il pouvait être en colère contre elle, n’empêche qu’il l’aimait. L’officialisation de cette pause lui enleva un poids sur les épaules et lui permis de continuer d’avancer. Il avait cessé de s’en faire pour deux et de s’occuper de lui seul.

La fin de l’été annonçait aussi le retour à la normal, à ses employés habituels, à ses clients habituels et à sa petite routine. Surtout, au retour de Robbie dans leur appartement. Il était grand temps que le blond revienne! Ryder s’ennuyait de rentrer dans un appartement propre ou avec des jouets qui trainaient ici et là et aussi de bien se nourrir. Son ami aussi lui manquait et Ryd avait bien besoin de lui. L’automne signifiait aussi nouvelle saison des glee clubs et le jeune homme était curieux de voir si tous ses coéquipiers avaient bien digéré ce Loser Tour. Leur première activité consistait à assister à l’inauguration du nouveau centre de conférence de Lima. Leur participation n’était pas obligatoire et Megan avait demandé si quelques volontaires voulaient représenter les Awesome Voices. Ryder était de ceux-là et il ne voyait pas pourquoi il aurait refusé. Ce type d’évènement pouvait être intéressant et permettait de rencontrer de nouvelles personnes. Il allait aussi pouvoir revoir certains de ses coéquipiers qu’il n’avait pas vu depuis leur mésaventure.

Ne sachant pas trop comment se vêtir, Ryder avait opté pour une chemise, un veston de sport, des jeans et des chaussures propres. Un bon mélange entre chic et décontracté qui allait bien ce genre de rassemblement. Il prit un petit moment pour admirer l’architecture contemporaire et impressionnante. Le bâtiment se mariait bien à l’existant qui donnait un effet éclectique au paysage. Le jeune homme pénétra finalement dans l’immeuble et fût également en admiration pour le design intérieur. Il salua quelques connaissances : Warren qui bavardait avec Carter. Ryd avait été surpris que l’ancien hockeyeur ne soit pas parti en courant après leur tournée désastreuse. Cela n'avait pas dû lui donner un très bon avant-goût de ce qui l’attendait. Il irait leur parler plus tard. Pour l’instant, il se dirigea vers le buffet pour se prendre un simple verre de vin blanc et le dégusta en admirant doucement le décor. Son exploration du centre de conférence le mena à un grand escalier plutôt tortueux. Aucune affiche n’interdisait de monter. Le jeune Crawford décida d’emprunter l’escalier se demandant ce qui pouvait bien y avoir au sommet. De là-haut, il avait une très belle vue de l’ensemble de la pièce principale et des convives qui continuaient d’entrer. Il cru apercevoir une crinière blonde connue suivit d’une brunette tout aussi connue. Un sourire soulagé s’afficha sur son visage. Il aurait au moins deux personnes avec qui discuté dans la soirée. Il continua son excursion et trouva Cassandra Hamilton devant une énorme contrebasse. La jeune fille poussa alors une note très aigue. À la fois mélodieuse et haute. Ryder adorait sa voix. Surpris, mais surtout intrigué, il s’avança vers la jeune fille et l’instrument. Alors qu’il s’avançait, une main glissa discrètement un nouveau panneau devant l’ancien qui était attaché à la contrebasse. On pouvait y lire : "La contrebasse enchantée est extrêmement exigeante en ce jour. Double droit de passage, la contrebasse réclame : une note haute et une note basse." Un sourcil se releva. Qu’est-ce que ça signifiait? Cassy s’était chargée de la note haute, alors techniquement il devait faire la note basse. Ses joues rosirent. Ce n’était pas du tout son registre, mais il devait lui aussi jouer le jeu. Pour une obscure raison, il souhaitait faire bonne figure devant la directrice des Second Chances. Elle avait joué le jeu, c’était maintenant à son tour. Il se racla la gorge, ne sachant pas si Cassandra s’était rendue compte de sa présence. "Je m’en charge." Il s’avança à nouveau pour se retrouver devant l’instrument à cordes. Un nom qu’il associait à voix basse lui était venu à l’esprit. Barry White. Il se doutait de ne pas être capable de prendre une voix aussi grave, mais il pouvait bien essayer. À nouveau, il libéra sa gorge en un raclement. Avec son ton le plus grave, il chanta :

Whatever, whatever
Girl, I'll do
Forever and ever, yeah, yeah, yeah, yeah
I'll see you through


Il croisa mentalement les doigts en espérant que ce soit suffisant. Il jeta un œil confiant vers la jeune fille. Finalement, deux mains décalèrent discrètement la contrebasse libérant du même coup le passage sous l’œil amusé des spectateurs. Ryder ne pouvait s’empêcher de sourire. Il ne s’était pas du tout attendu à devoir sortir ses talents de chanteur ce sois là. Il se tourna à nouveau vers Cassandra. "Après toi." Lui dit-il en l’invitant d’un mouvement de bras vers le couloir libéré.
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyDim 18 Oct - 13:21

Les hommes n’étaient rien d’autre que des gros bébés. C’était la conclusion qui s’était révélée aux yeux de Cat après les dates de la tournée de la Victoire des Awesome Voices qu’elle avait faite au cours de l’été passé. Tu parles d’une humiliation ! Ils pouvaient  tous se moquer de Megan et de ses rêves de grandeur autant qu’ils le voulaient, mais chacun d’eux avait bel et bien joué le jeu du vainqueur, allant jusqu’à chausser leurs classieuses lunettes de soleil pour se protéger de l’éclat de la victoire qu’ils avaient encore une fois remporté au terme d’une année de compétition riche en rebondissements. Ils avaient déchanté rapidement, et leurs ego aussi gonflés que la poitrine de leur illustre directrice les avaient contraints à râler pendant une semaine entière. Ils s’étaient attendus à une salle de concert prestigieuse, où les projecteurs flatteraient leur teint, et où les filles se pâmeraient devant leur physique d’acteur hollywoodien en leur demandant leurs autographes à leur sortie de scène ; ils avaient eu droit à un podium grinçant et à une acoustique déplorable – quant aux filles qui s’étaient pâmées devant eux, il n’y en avait eu aucune. Certes, se produire entre Victoria’s Secret et ToysRus n’avait rien de gratifiant, mais c’était toujours mieux que de se morfondre sur une défaite, non ? Peut-être était-ce parce que Cat avait eu de quoi s’occuper l’esprit après cette petite débâcle, mais elle avait été l’une des seules avec Robbie à accueillir cet interlude dans le plus grand centre commercial de l’État comme une véritable bouffée de fraîcheur ; en même temps, deux dates, ce n’était rien comparé aux sept que certains d’entre eux avaient faites. Contre toute attente donc, elle avait trouvé en Robbie un allié performant qui n’avait pas hésité à donner de sa personne pour remonter le moral des troupes, et faire comprendre aux autres Awesome Voices que ce n’était pas si terrible que ça. Et en effet, ça ne l’était pas. En matière d’humiliations publiques, Cat avait connu bien pire, et elle s’était reposée sur son expérience en la matière pour insuffler un peu de courage à ses camarades Awesome Voices. Car vanter les mérites d’un traitement contre les mycoses vaginales, ou encore la rétention du flux corporel d’une marque de tampons bien connue, ça vous forcez à relativiser quand venait le temps de tortiller des fesses devant un parterre d’individus invisibles. Néanmoins, elle pouvait comprendre que la descente fut difficile pour des hommes de la stature de Peter ou de Tate – surtout de Tate avec qui elle avait passé un serment du petit doigt plus que solennel pour ne jamais plus mentionner ce que tous avaient été d’accord pour appeler la semaine de la lose. Depuis la fin de cette petite tournée, chacun des membres de la chorale était parti de son côté. Cat avait revu Ryder, Robbie et, évidemment, Tate, mais pas les autres, qui avaient dû prendre des vacances loin de la ville, histoire de se réconcilier avec leur dignité malmenée. Megan n’avait pas donné signe de vie non plus – elle aussi avait mal vécu cet affront, et sans doute avait elle passé son été à traquer ceux qui lui avaient fait un coup pareil histoire de leur faire personnellement payer leur erreur. Ce fut pourquoi Ecaterina fut étonnée de recevoir un mail de sa part, lui indiquant que tous les membres des Awesome Voices étaient conviés à l’inauguration du nouveau Centre de Conférence qui aurait bientôt lieu à Lima. En tant que vainqueurs, les Awesome Voices devaient à tout prix s’y rendre, car le thème de l’inauguration se ferait autour du chant ; oh, ils auraient bien besoin qu’on vienne leur cirer les pompes pour retrouver un peu foi en eux-mêmes. Si Megan ne pouvait pas s’y rendre, prétextant un emploi du temps trop chargé, elle demandait à ses choristes de la représenter. Cat ne savait pas trop ce qu’elle avait à y gagner, mais elle tenait à montrer aux autres que la page était tournée, et puis elle avait discuté avec Charlie qui lui avait annoncé qu’elle y serait ; il ne lui en avait pas fallu plus pour choisir une tenue élégante, et s’armer de son invitation pour répondre présente à l’appel de la directrice des Awesome Voices.

Le sens de l’orientation n’était pas une qualité dont Cat avait hérité. C’est pourquoi après son arrivée sur les lieux de l’inauguration, vêtue d’une robe rendant justice à son élégance, elle s’était perdue du côté du curieux escalier qui l’avait mené jusqu’à une pièce tout aussi curieuse. Avant ça, elle avait toutefois eu le temps de s’enquérir de la présence de certains des membres des Awesome Voices, avait papillonné avec aisance au milieu des invités, habituée des soirées mondaines et des codes propres à ce monde, puis s’était octroyée un peu de répit en se laissant guider par sa curiosité naturelle ; c’était plutôt ça qui l’avait contrainte à monter les marches de la structure fabuleuse de l’escalier principal, plutôt que son inexistant sens de l’orientation – on se rassure comme on peut. Tandis qu’elle tendait le cou pour assouvir son avidité d’en voir plus, Cat s’avança avec audace. Les lieux étaient d’une beauté extraordinaire, elle saluait l’originalité des œuvres exposées dans les différentes divisions du Centre de Conférence, mais ce qu’elle vit à ce moment-là battit tous les records. Elle laissa échapper une petite exclamation qui se répercuta alors en écho sur tous les murs de la pièce.
Elle s’avança davantage, une main posée sur sa bouche, étouffant discrètement les autres exclamations qui se bousculaient au seuil de ses lèvres. Le bruit de ses pas résonna dans l’espace, et elle comprit pourquoi tous les murs de cette pièce étaient étranges, certains étaient lisses, d’autres concaves. Cette pièce avait l’allure d’une caverne – d’ailleurs, il y faisait un peu froid, mais les frissons qu’elle ressentit le long de ses bras nus ne l’empêchèrent pas de s’intéresser aux pancartes explicatives qui pendaient gracieusement le long des murs. Son observation fut dérangée par l’arrivée-surprise d’un employé du Centre de Conférence qui se dirigeait vers le micro à pied que la jeune femme n’avait même pas remarqué, trop impressionnée par les informations qu’elle lisait sur les bouts de papiers cartonnés. Sa curiosité n’en finissant plus d’être titillée, elle pivota sur ses talons hauts pour rejoindre le micro sur lequel, pas habitude, elle posa une main, le regard fixé sur la pancarte qu’elle lut avec un sourire aux lèvres.

« Chantez frère Jacques. »  Le tout était rédigé en français. Et bien, après avoir passé deux jours d’affilée à s’égosiller sans que personne ne s’en soucie, elle pouvait bien faire honneur à ses origines, et entonner cette comptine mythique. Son accent était sans doute un peu rouillé, mais grâce à l’acoustique de la pièce, et à l’écho créé par l’aménagement original des murs, on y verrait (entendrait, dans le cas présent) que du feu. Exécutant plusieurs brwwwe avec sa bouche pour mieux échauffer sa voix qu’elle avait très peu utilisée pour chanter depuis la fin de la tournée des Awesome Voices, Ecaterina s’accrocha au micro, et après un froncement de sourcils – à quoi bon chanter dans un micro quand la sonorité de la pièce était aussi parfaite ?  – elle se recula, et avec emphase – un doigt planté contre son tragus gauche, sa main droite tendue devant elle –, elle commença de sa voix rauque et chaleureuse « Frère Jacques, frère Jacques… Dormez-vous ? »
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Ingrid J. Svensson
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyLun 19 Oct - 21:06

L’inauguration de la salle de conférence rendait Ingrid heureuse. Les améliorations apportées à Lima pendant l’été avaient bien des avantages. Notamment le développement du campus universitaire, que la petite blonde avait décidé d’intégrer. Fini les allers-retours entre Columbus et Lima pour se rendre aux répétitions de la chorale. Tout était sur place. Si Sunny était restée à Columbus, peut-être qu’Ingrid aurait réfléchi plus longuement avant de revenir à Lima et d’intégrer le campus tout neuf. Mais cette dernière étant finalement partie à Berkeley, la suédoise n’avait vraiment aucune raison de rester habiter dans la maison qu’elles partageaient en colocation alors qu’elle pouvait se rapprocher de l’endroit où elle pouvait faire le plus de choses.

La jeune fille était d’autant plus ravie que le nouveau quartier général des Urban Hymns se trouvait dorénavant à l’université, et qu’elle n’avait, littéralement, qu’à sortir de sa chambre et traverser une partie du campus pour s’y rendre. Elle n’avait donc plus aucune raison de rater les répétitions. Elle se rappelait encore de la fois où Blake Hillyard les avait chassées sans ménagement du cabaret alors qu’elle était venue y répéter avec Brittany pour apprendre la chorégraphie de la soirée de la Saint Patrick. Depuis ce jour, Ingrid s’était juré qu’elle ferait toujours tout ce qui était en son possible pour se rendre aux entraînements et ne pas avoir à les rattraper plus tard. Elle avait trop peur qu’une telle situation ne se reproduise. Et à présent, ce n’était plus un problème puisque la salle de répétitions était à portée de main. Ou de jambes.

La suédoise appréciait de pouvoir circuler librement sur le campus, mais également dans Lima. Et elle était ravie d’avoir le temps de faire des choses autres que travailler ses cours. Elle avait quitté son travail au Movie Theater en quittant Columbus, et n’en avait pas encore retrouvé un à Lima, ce qui lui laissait la possibilité de divaguer un peu partout. Elle savait qu’elle aurait dû revenir aux Etats-Unis plus tôt pour trouver un job étudiant, mais après avoir passé tant de temps loin de sa famille, elle avait préféré prolonger son séjour en Suède jusqu’à la toute fin des vacances. Elle regrettait de ne pas pouvoir voir ses frères et sœurs grandir. Elle avait été surprise par l’augmentation impressionnante de la taille du petit dernier. De même qu’elle avait été choquée devant le changement brutal de caractère de sa petite sœur. La petite qui était si adorable avant qu’Ingrid quitte le pays, lorsqu’elle n’avait que trois ans, était devenue une petite peste de cinq ans. Elle en faisait voir de toutes les couleurs à ses parents, et, si la jeune femme avait espéré que sa présence ait un effet canalisateur sur la petite, elle s’était lourdement trompée. Elle lui avait donné du fil à retordre à elle aussi, et lui avait reproché son absence. Lorsque les mots avaient passé les lèvres de la petite, Ingrid avait été profondément chamboulée. Elle aurait pensé qu’en grandissant, Kjerstin se serait habituée à n’évoluer qu’avec ses parents et ses frères. Mais la vérité était qu’elle avait été trop habituée à ce que l’adolescente s’occupe en permanence d’elle, et qu’elle s’était sentie abandonnée. Ingrid ne s’en était pas rendu compte, et elle s’en voulait. Cependant, elle savait qu’il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour améliorer les choses. Elle n’allait pas rentrer au pays alors que toute une vie passionnante l’attendait aux Etats-Unis. Elle s’était enfin accoutumée et intégrée. En grande partie grâce aux chorales dont elle avait fait partie. Que ça soit les New Directions et les Urban Hymns, le sentiment d’appartenance qu’elle avait ressenti s’était également répercuté sur le reste de sa vie, et elle se sentait à présent à la maison en Ohio.

C’était une des raisons pour lesquelles elle n’avait pas hésité à se rendre à l’inauguration de la salle de conférence pour représenter les Urban Hymns avec certains autres membres de la chorale. Membres que, soit dit en passant, elle n’aurait pas le temps de saluer si elle ne se dépêchait pas de se rendre sur les lieux de l’évènement. Affublée de talons aiguilles qu’elle avait décidé de porter pour s’habituer à de telles chaussures, elle accéléra le pas pour contourner la place Bellefontaine, d’un pas relativement mal assuré. Elle voyait déjà les lumières à l’intérieur du bâtiment. Elle espérait ne pas être en retard. Lorsqu’elle poussa la porte, elle se retrouva devant plusieurs options : prendre des escaliers, ou pousser d’autres portes. Et, si les lieux étaient organisés comme les magasins IKEA qu’elle avait l’habitude d’arpenter sur sa terre natale, il fallait qu’elle prenne l’escalier pour se rendre là où le feu de l’action se trouvait. C’est donc ce qu’elle fit, parce qu’elle n’avait pas le temps de décider entre toutes les portes qui se trouvaient devant elle. Elle grimpa les marches quatre à quatre et poussa l’unique porte qui se présentait à elle.

Elle se retrouva subitement dans une pièce dont les murs étaient recourbés. L’endroit était presque vide, mais les murs étaient recouverts de ce qui semblait être des fiches techniques. La suédoise commença à en lire une, et secoua la tête de contrariété. Les indications sur le chant qui y étaient inscrites étaient parfaites pour mener une performance au casse-pipe. Les idées d’échauffements étaient bonnes, mais les principes décrits étaient mauvais. Elle avait vu tout cela en cours à l’université. Si elle croisait le responsable des lieux, elle lui proposerait peut-être de corriger les fiches.
Son attention fut soudainement happée loin des fiches lorsqu’une voix retentit dans la pièce, les murs faisant écho. Ingrid se retourna pour voir d’où la voix provenait, puisque la résonnance ne lui permettait pas de deviner à l’oreille si le son venait de l’arrière ou du côté. Elle remarqua la présence d’un microphone à pied, et d’une jeune femme qui avait pris place derrière pour chanter une chanson dans une langue que la suédoise ne reconnut pas immédiatement. Il lui suffit néanmoins d’écouter attentivement pour reconnaître Frères Jacques, une chanson qu’elle avait appris au collège. Elle décida de s’approcher pour observer la performance. Quelqu’un s’avança en même temps qu’elle et changea un petit panneau qui se trouvait au pied du microphone. « Démonstration d'une chanson en canon. » . Il s’agissait donc des défis organisés à l’occasion de l’inauguration. La blonde regarda autour d’elle, mais personne ne semblait vouloir rejoindre la jeune femme qui chantait pour créer un canon, sans doute parce que c’était une chanson en français et qu’ils ne l’avaient jamais apprise. Elle décida de se placer aux côtés de la jeune femme et, lorsqu’elle atteint le « dormez-vous ? », Ingrid se mit à chanter la chanson depuis « Frères Jacques », pour créer un décalage. Tout en chantant, elle adressa un timide sourire à la blonde qui avait commencé la chanson. Elle espérait ne pas l’avoir trop perturbée en se plaçant à ses côtés, d’autant plus que, dans le sens où elle était, elle n’avait sans doute pas vu le changement de pancarte. Arrivée au bout des trois phrases de chanson, elle reprit encore une fois.
« Frère Jacques, Frères Jacques, dormez-vous ? dormez-vous ?
Sonnez les mâtines, sonnez les mâtines
Ding dingue dong, ding dingue dong
»
Ces français avaient vraiment des sonorités étranges pour décrire les bruits. L’avantage était que la chanson était très courte. Lorsqu’elle atteint la dernière note, toujours en léger décalé avec l’autre interprète, elle lui fit un grand sourire et s’éloigna ensuite rapidement du microphone. Elle avait accompli son défi, et était tranquille pour la soirée, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se sentait suffisamment à l’aise pour faire la conversation avec cette inconnue, alors, elle préférait retourner sur ses pas et trouver les autres Urban Hymns.
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyMar 20 Oct - 16:26

Le jour de l'inauguration du tout nouveau centre de conférence était arrivé bien trop vite au selon Peter. Le médecin n'aimait pas arriver en retard mais il semblait bien qu'aujourd'hui il allait être pile à l'heure, chose qui ne s'était pas produite depuis... une décennie ou quelque chose comme ça. Peter avait besoin de plus heures dans ses journées, ou des journées de quarante huit heures, pour jongler entre l'hôpital, Summer, Caitlin et la faculté de Lima. Et pour accessoirement dormir et manger. Chose qu'il oubliait de faire récemment, il fallait qu'il remercie Summer pour ses nombreux post-it qui tombaient souvent de son sac. Quoi qu'il en soit cette après-midi était arrivée, enfin là et Peter devait admettre qu'il avait hâte d'y être et ce depuis qu'il avait reçu le mail de Megan en début de mois. La directrice de chorale s'attendait à ce que le plus d'Awesome possibles soit là aujourd'hui, histoire de montrer leur amour respectif pour la musique et leur chorale mais bien évidemment, pour rappeler à tous qui avait gagné la compétition il y a quelques mois de cela. Autant joindre l'utile à l'agréable pas vrai? Peter avait souri devant ce mail, tout en le faisant glisser dans son dossier de messages importants et en se disant que la chorale et quelque part Megan plus qu'eux, en avait besoin. Les photos du Victory Tour étaient soigneusement consignées dans un dossier tout aussi sensible de son téléphone et de son ordinateur, seules les plus glorieuses ayant franchi la limite d'internet. Peter se disait surtout que personne n'avait besoin de le voir en train de tenir une note parfaite juste à côté d'une promotion pour des légumes. Okay, c'était une promotion de deux pour le prix d'un et il ne s'était absolument pas plaint du cliché... mais quand même. Il y avait des choses que même le sourire du Grayson ne pouvait pas effacer et cela en faisant partie.

Peter n'était jamais ingrat et lui le premier il avait tenté de faire voir à ses camarades qu'un concert restait un concert et qu'un public aussi peu réceptif soit-il... en était toujours un. Bien entendu, Peter n'était pas obligé de croire à cent pour cent ses propres petits discours motivant pour les dire avec le sourire qu'il fallait, bien entendu. Alors oui, peut-être que sa motivation avait fini par ne plus être réelle lors de cette fameuse semaine de Juillet mais il savait que personne ne lui en tiendrait rigueur. Les Awesome resteraient awesome dans Lima, là où la musique et les glee clubs faisaient du sens pour le citoyen lambda, c'était toute l'attention dont ils avaient besoin, n'est-ce pas? Ce fut donc ses lunettes sur le nez, un nouveau costume sur les épaules et sa main dans celle de Summer que Peter finit par s'engouffrer par les portes du centre de conférence, se demandant un instant comment est-ce qu'il était censé retrouver quoi que ce soit. "On joue à qui trouve un AV le premier ou tu sens déjà que tu vas perdre ?" La voix de Summer fit écho aux pensées de son père et il offrit un sourire à la brune avant de répondre. "Je pense qu'on peut se permettre de faire le tour d'abord, ensuite on cherchera les autres... Enfin on va essayer." Le blond hocha la tête, avant de se dire qu'il pouvait sortir son téléphone de la poche intérieure de sa veste et passer un coup de fil à Cat ou à Ryder pour savoir s'ils étaient dans les parages. Peter savait qu'il ne pouvait pas être le seul à avoir répondu à l'appel de Megan et des retrouvailles étaient à prévoir. Il voulait savoir comment ils avaient passé leur été, ce genre de choses. Il songea une seconde à appeler Caitlin pour lui redemander si elle comptait vraiment ou pas faire une apparition mais pas le temps de penser, Summer lui tirait déjà la main. Une file se formait peu à peu en direction du buffet et Peter crut distinguer Carter au loin mais il pouvait se tromper. Il préféra se diriger vers les escaliers avec Summer, se disant qu'il y aurait moins de monde à l'étage. Et il y avait encore des choses à découvrir dans le tout nouveau bâtiment, Peter dut admettre que c'était vraiment impressionnant et les détails avaient été soignés pour faire découvrir la musique de la façon la plus ludique qui soit. Peter dut empêcher Summer d'appuyer sur un ou deux interrupteurs à plusieurs reprises, ce qui fit sourire la jeune fille qui s'empressa de répliquer un "papa je crois qu'on est censé participer un minimum."

"Dans la prochaine pièce." avait promis Peter. La prochaine pièce qui était dédiée à l'histoire de la musique et dans laquelle une vidéo tournait en boucle. Lorsque Peter s'approcha plus près de l'écran, il fut accueilli par un message plus que clair. "A votre tour. Choisissez l'époque de votre choix." Peter se pencha sans aucune hésitation vers Summer. "Je vais chanter mais je te laisse choisir..." L'écran tactile proposait plusieurs époques, et rien qu'à voir le sourire de Summer, le blond sut immédiatement qu'il allait le regretter. Et ce fut exactement ce qui se passa lorsque la petite fille cliqua sur l'option "2010s." Peter fit une grimace, elle avait vraiment décidé qu'il s'agirait d'un défi et pas autre chose. Les notes de musique arrivèrent très rapidement dans la pièce et le sourire de Summer s'agrandit lorsqu'elle reconnut la chanson. "Ne te défile pas tu connais les paroles." Le pire c'est qu'elle avait raison, et Peter chose que se dit presque immédiatement, le karma avait trouvé un bon moyen de lui faire payer son envie d'être Awesome, il était là pour chanter alors oui, il allait chanter.

"You're insecure,
Don't know what for,
You're turning heads when you walk through the door,
Don't need make-up,
To cover up,
Being the way that you are is enough..."


Malheureusement pour lui et chose que Summer savait très bien, Peter avait une excellente de mémoire. Et quand on avait été père pendant aussi longtemps que lui, il y avait des choses qui ne partaient jamais de votre esprit, y compris les chansons que sa fille avait un jour aimé. Oui, Summer avait eu sa période One Direction, comme probablement beaucoup de petites filles à travers le pays, chose que Peter n'avait jamais su comprendre mais qu'il avait su enduré. Et son cerveau avait décidé de ne pas le lui faire oublier, oh que non. Histoire de pouvoir chanter juste, n'est-ce pas?

"Everyone else in the room can see it,
Everyone else but you.."


Peter tapa dans ses mains en rythme avec la musique et avec Summer qui était évidemment ravie de voir son père dans une pareille situation. Peter fit abstraction des quelques personnes qui venaient de rentrer dans la pièce, visiblement intriguées et il ferma les yeux un instant car oui, il se rappelait également du refrain.

"Baby you light up my world like nobody else,
The way that you flip your hair gets me overwhelmed,
But when you smile at the ground it ain't hard to tell,
You don't know,
Oh, oh,
You don't know you're beautiful,
If only you saw what I can see,
You'd understand why I want you so desperately,
Right now I'm looking at you and I can't believe,
You don't know,
Oh, oh,
You don't know you're beautiful,
Oh, oh,
That's what makes you beautiful."


Et une fois que la chanson serait terminée, il dirait à Summer que cela comptait comme son cadeau de Noël. Oh que si.
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Brittany S. Pierce
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyLun 26 Oct - 21:00

Bien que Brittany n’avait pas de penchant particulier pour les fêtes et évènements en tout genre et ne regrettait donc pas vraiment la vie effrénée qu’elle avait mené à New York, elle aimait se tenir au courant de l’activité de sa ville et y participait très volontiers. Si en plus on lui demandait son aide, elle était bien incapable de refuser. Ainsi, lorsque Finn avait partagé avec les Urban Hymns le contenu de l’invitation qu’il avait reçu quelques semaines plus tôt, elle avait immédiatement réservé son après-midi. Du moins autant que faire se peut puisqu’elle avait des obligations à l’école de danse, mais en s’arrangeant avec sa nouvelle collègue et en se hâtant un peu elle était arrivée à l’inauguration sans trop de retard.

Elle s’y était rendue à pieds, profitant des derniers beaux jours pour porter une petite robe bleu pâle. Le parvis était déjà dégagé, seuls quelques curieux traînant et bavardant à l’entrée. Brittany ne s’attarda pas sur l’architecture extérieure, qu’elle avait déjà eu l’occasion d’observer maintes fois depuis le début de sa construction puisqu’elle passait régulièrement devant. L’intérieur, en revanche, était bien plus intéressant. Elle eut un petit sourire fier et amusé à la fois en découvrant la photo placardée dans le hall. Un coup d’oeil alentour lui permit de cerner le design des lieux mais c’est surtout aux invités qu’elle portait attention, cherchant des visages connus. En déambulant, elle crut apercevoir Warren près du buffet avec quelques autres personnes mais l’espace était bondé et elle n’avait pas de petit creux pour l’instant. Elle emprunta un escalier, aperçut Ingrid au loin, de l’autre côté de l’atrium et poursuivit son chemin. Mercedes fut la première personne qu’elle salua mais son amie étant présente pour raison professionnelle, elle s’excusa rapidement.

Avec une petite moue, Brittany poursuivit son chemin. Les départs d’Artie et Mercedes des UH l’avaient attristé bien qu’elle n’en avait rien laissé paraître, se devant d’être heureuse que la chance leur sourit pour leurs avenirs respectifs. De son côté, la jeune femme avait plutôt l’impression de stagner. Elle était toujours célibataire depuis sa rupture avec Peter, c’était le calme plat sur le plan sentimental. Whitney n’habitait plus avec elle maintenant qu’elle était en colocation avec Michael sur le campus universitaire. Elle voyait de moins en moins Aaron depuis qu’il mettait de côté une partie de ses cours de danse au profit de ses études… Oui, décidément, cette rentrée avait un goût de solitude. L’été n’avait pas été mauvais, certes, elle avait bien profité des vacances… mais comparé aux précédentes vacances d’été qu’elle avait passé en compagnie de Peter, Summer et Whitney… eh bien, mieux ne valait pas y penser.

Brittany rentra distraitement dans une salle d’exposition, attirée par ce qui ressemblait à une vidéo de danse, mais elle fut immédiatement distraite par quelqu’un la pointant du doigt. Elle cligna des yeux, surprise, en reconnaissant Carter. Après un court instant de flottement, elle comprit de quoi il retournait. Les fameux défis auxquels ils s’engageaient en participant ! Elle ne s’attendait certainement pas à cela, la musique et les premières paroles de Carter lui rappelant des souvenirs d’enfance bien particuliers, mais elle s’en amusa et se prêta immédiatement au jeu. Dieu merci, avoir Santana pour meilleure amie lui avait appris à maîtriser les sonorités espagnoles à défaut de la langue elle-même (elle pouvait comprendre une conversation de base et peut-être se faire comprendre d’une personne très patiente, tout au plus), sans quoi elle se serait ridiculisée en roulant ses r pour un “Arrrrriba!” enflammé.

Inverser les rôles auraient pu la prendre de court étant donné qu’elle était plutôt habituée à réaliser elle-même les chorégraphies ‘volantées’ (sa tenue y était même parfaitement adaptée), mais Carter jouait tellement bien le jeu qu’elle ne put que suivre son exemple. Se faufiler dans la peau de Ryan de HSM ne fut pas aisé, elle n’avait pas vu le film depuis des années, mais sa prestation était si caricaturale que Brittany prit le pli en exagérant ses expressions et sa posture. Lorsque vint le temps du pas de deux aux airs de samba, Brittany décida d’épargner le pire à Carter en simplifiant largement la chorégraphie (ce n’est pas comme si elle pouvait espérer réussir un porté avec sa carrure, elle était forte pour une femme mais il y avait des limites). Elle saisit ses mains, ajustant sa prise sans ciller et le guida naturellement pour quelques pas de danse. Étant donné qu’elle donnait des cours de danse similaires chaque semaine, prendre la place de l’homme en guidant son partenaire ne la dérangeait nullement. Et Carter suivait le mouvement de manière tout à fait respectable. Ils secouèrent les épaules en continuant :
“Move it to the groove
'Til the music stops
Do the bop bop, bop to the top
Don't ever stop
Bop to the top
Gimmie, gimmie
Shimmy shimmy
Shake some booty and turn around
Flash a smile in their direction”


La fin de la chanson arriva enfin, les laissant tous les deux hors d'haleine. Une slave d’applaudissements salua leurs efforts avant que le public ne se disperse. Brittany rit faiblement en s’appuyant contre Carter pour se masser les chevilles. Elle n’était vraiment pas habillée en conséquence pour une telle chorégraphie, elle avait probablement eut l’air ridicule à faire de grands pas avec une telle robe, sans parler de sa démarche. Cependant… “C’était vraiment drôle ! Mais qu’est-ce qui t’as pris de choisir une chanson pareille?” s’amusa-t-elle, lui décochant un coup de coude une fois qu’elle se fut redressée. “En tout cas, je ne savais pas que tu savais chanter et danser aussi bien,” le complimenta-t-elle, tout sourire. Elle n’avait pas vu Carter depuis le début de l’été et était ravie de le rencontrer ici. “Si Warren nous avait vu…”
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyMar 27 Oct - 12:38

Le moins que l’on puisse dire était que la rentrée avait été particulièrement agitée pour Charlie. Après avoir claqué la porte du Journal de Lima, les bras chargés d’un carton contenant toutes les affaires qu’elle y avait accumulées en deux ans, la jeune femme avait retrouvé un semblant de sérénité – elle allait enfin avoir du temps pour elle. Une sensation aussi apaisante qu’éphémère car immédiatement suivie d’un sentiment de panique qui l’avait gagnée dès lors que les conséquences de son acte s’étaient imposées à elle. Certes, elle avait mis suffisamment d’argent de côté grâce à la vente de sa maison pour pouvoir vivre confortablement pendant plusieurs mois, et les revenus de Wyatt suffisaient au couple, mais Charlie était bien trop fière pour dépendre financièrement de son fiancé. Elle était toujours parvenue à se débrouiller seule et sa future union avec le gynécologue de Lima ne sous-entendait pas que ses habitudes allaient changer. En outre, ses ambitions professionnelles demeuraient intactes et si le Journal de Lima ne lui avait pas permis de concrétiser ses projets, elle ne les abandonnait pas pour autant. Charlie affectionnait toujours le métier de journaliste, les deux années passées au Journal l’ayant confortée dans son choix professionnel. Ces derniers mois, en particulier, lui avaient été on ne peut plus bénéfiques. Abandonnant provisoirement les colonnes funestes de la rubrique nécrologie, elle avait fait le tour des autres services du Journal et rédigé des papiers dont elle n’était pas peu fière. Charlie avait été la roue de secours de son patron Jerry Workham, qui subissant les départs consécutifs de ses meilleurs éléments au sein de son entreprise avait dû faire appel à l’ex-assistante de son prédécesseur pour faire tourner la boutique, tout en préparant en parallèle une série d’entretiens visant à remplacer pour de bon ses anciens employés. Cette période n’avait pas été de tout repos pour la choriste des Second Chances qui, une fois de plus, n’avait eu d’autre choix que de jongler entre ses nombreuses activités. Toutefois sur un plan professionnel ces expériences avaient été si enrichissantes qu’elle n’avait pu accepter de retrouver la monotonie de sa propre rubrique dès que Workham n’avait plus eu besoin d’elle. Vexée, elle avait débarqué dans le bureau du Big Boss et avait claqué son poing sur la table en réclamant ce qu’elle avait largement mérité : une promotion. Celle-ci lui ayant été refusée,  Charlie avait immédiatement remis sa démission, aveuglée par la colère.

Cette démission précipitée avait permis à Charlie de se concentrer sur ses priorités et en l’espace de quelques semaines la jeune femme était parvenue à rattraper le retard accumulé dans la préparation de son mariage. Elle avait également esquissé de nouveaux projets professionnels avec son amie Anna et mis les bouchées doubles en vue de la reprise de la compétition des chorales. Après quelques mois de répit bien mérité, les Second Chances préparaient leur rentrée artistique et médiatique. Consciente que le succès des Awesome Voices leur faisait de l’ombre, les violets ayant progressivement gagné le cœur des habitants de la ville grâce à leurs deux victoires consécutives à la compétition nationale, les filles des Second Chances devaient passer à l’offensive, ce qui signifiait recruter et se montrer omniprésent sur la scène publique.

Charlie avait ainsi vu en l’inauguration de la nouvelle salle des fêtes l’occasion rêvée de revenir en force et de prouver que la chorale n’avait pas disparue, bien au contraire. Et pour contrer l’armée de beaux gosses de la chorale adverse et le potentiel « charme » qui en découlait, la jeune femme avait l’intention de miser sur le côté glamour de la troupe féminine des Second Chances. Aussi Charlie avait-elle abandonné ses sempiternelles sneakers et jeans slim pour se mettre sur son 31 à l’occasion de l’inauguration. Vêtue d’une longue robe dont le vert n’était pas sans rappeler l’éclat de son regard, la jeune femme avait surmonté son aversion pour les talons et avait ainsi gagné une petite dizaine de centimètres par le biais de ses escarpins flambant neufs. Ses cheveux, qui avaient gagné en longueur pendant l’été, étaient soigneusement coiffés – Charlie avait même envoyé une selfie à Cat avant de quitter son appartement tant elle était fière de sa nouvelle coupe de cheveux. L’exploit de son relooking achevé, la Second Chances avait pris un taxi – sa fidèle Ford étant au garage pour quelques réparations bien méritées – et était arrivée à la salle des fêtes quelques minutes plus tard.

En traversant le hall, la brunette subtilisa une coupe de jus d’orange sur le plateau d’un serveur et esquissa un sourire sincère en apercevant l’immense photographie ornant le mur face à l’entrée. Il s’agissait d’une photo récente ; elle représentait le numéro d’ouverture des Nationales, au cours duquel les trois chorales de Lima s’étaient réunies. Un très beau moment qui n’avait pas laissé Charlie insensible. Détournant le regard de la photographie, la jeune femme se fondit dans la masse et slaloma entre les invités sans reconnaître le moindre visage familier dans cette foule d’inconnus. Désireuse de retrouver Cat, qui avait été également conviée en tant que membre des Awesome Voices, Charlie se laissa guider par son instinct et gravit les marches de l’escalier afin de rejoindre le premier étage. Elle traversa plusieurs pièces avant d’arriver dans une grande salle qui semblait mettre le lien entre l’enfance et la musique à l’honneur, un jeu interactif permettant aux enfants accompagnant leurs parents de jouer avec les mélodies. Le regard de Charlie s’arrêta sur un petit garçon aux cheveux roux qui tirait la main de sa mère, excité à l’idée de lui faire écouter l’extrait qu’il avait composé. La mère, en pleine conversation avec une autre femme, écoutait à peine l’enfant. Un sourire ému se dessina sur les lèvres de Charlie, que l’excitation du garçon amusait beaucoup. Elle résista néanmoins à l’envie de rejoindre le petit garçon pour écouter son morceau – ou à celle de tirer la mère de sa conversation pour accorder l’attention que méritait son fils.

Surprise pas l’apparition soudaine d’un écran lumineux face à elle, Charlie détourna malgré elle son regard de la scène. Les sourcils froncés, la brunette s’approcha de l’écran afin de lire l’inscription qui venait d’y apparaître. "Faites-nous découvrir la chanson qui a le plus marqué votre enfance". La choriste leva aussitôt les yeux vers le plafond, à la recherche des caméras qui étaient parvenues à détecter sa présence dans la pièce, mais n’en découvrit aucun. Toutes les salles de ce bâtiment étaient-elles équipées de radar à choristes ? Soupirant légèrement, Charlie ne se défila pas pour autant ; elle avait accepté de venir à l’inauguration en parfaite connaissance des défis qui pouvaient lui être attribués. La choriste jeta un nouveau coup d’œil au petit garçon roux et une idée lui traversa l’esprit. Elle pensa à son frère cadet, Henry, et le titre s’imposa naturellement à elle. Elle posa son verre de jus d’orange sur une table à proximité et se lança. « Sometimes in our lives we all have pain, we all have sorrow, but if we are wise we know that there's always tomorrow ». Sa voix douce couvrait à peine les éclats de voix des enfants aux quatre coins de la pièce mais Charlie esquissa un sourire en voyant le petit garçon roux se retourner vers elle et l’observer, bouche bée. « Lean on me when you're not strong and I'll be your friend, I'll help you carry on for it won't be long 'til I'm gonna need somebody to lean on ». Ce titre concernait bel et bien l’enfance de Charlie, elle avait l’habitude de le chanter à son frère quand il était tout petit. A chaque fois, dès qu’il était triste, apeuré ou agité, Charlie le prenait dans ses bras et lui chantait le titre de Bill Withers, une chanson que lui avait chanté son père quelques années plus tôt lorsqu’elle-même était petite. « You just call on me, brother, when you need a hand, we all need somebody to lean on. I just might have a problem that you'll understand, we all need somebody to lean on. Lean on me when you're not strong and I'll be your friend, I'll help you carry on for it won't be long 'til I'm gonna need somebody to lean on ». Le silence s’était progressivement imposé dans la salle et les joues rosies par l’embarras suscité par toute cette attention, Charlie termina. « If there is a load you have to bear that you can't carry, I'm right up the road, I'll share your load if you just call me… Call me ». La brunette adressa un clin d’œil au petit garçon roux et récupéra son verre de jus d’orange avant de tourner les talons, prête à retrouver Cat.
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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptySam 31 Oct - 18:14

Anna adorait les inaugurations. Elle adorait ça. Les artistes, le gratin de la haute-société, les petits fours, les discours pompeux ou maladroits, l'alcool à l'œil... C'était son truc. Leur truc, puisqu'il fallait bien entendu inclure sa sœur. Et leurs parents. Les vernissages étaient LA sortie Preston par excellence, qu'ils aient un lien direct avec l'exposition, en tant qu'artistes ou pygmalions, ou non. Tous les membres de la famille se montraient parfois agacés quand un nouveau carton d'invitation arrivait, mais ils étaient tous tout autant secrètement ravis de recevoir ce qu'ils considéraient comme un symbole ultime de réussite sociale et de gratification intellectuelle. L'occasion de se parer de leurs plus beaux atours et de préparer leurs répliques qui faisaient mouche : leur présence était absolument requise et leur connaissance du monde artistique évidemment indispensable. Et c'était encore mieux si, malgré une implication importante dans la mise en place de l'exposition, qui leur permettait assurément de récolter quelques sourires admiratifs, ils n'avaient rien d'autre à faire que profiter sans se soucier des détails techniques, et pouvaient s'abandonner sans retenue aux délices des artifices de la vie sociale, comme Lexie et Anna ce soir là. La jeune femme avait bien sûr dû revoir ses exigences en matière d'inaugurations à la baisse  depuis son retour à Lima, mais elle se réjouissait de l'arrivée du Centre de Conférences et d'un tel bouleversement dans le paysage culturel de la ville. Elle comptait bien faire partie de la révolution, ainsi que Lexie, comme leur participation ce soir le démontrait.

L'aînée des Preston avait perdu sa cadette de vue tout récemment, cette dernière s'étant échappée pour rejoindre des connaissances en lui déposant un baiser sur la joue au préalable, ce qui laissait à Anna tout le loisir de visiter le nouveau bâtiment en jouant à cache-cache avec ses petits camarades choristes.
Le seul qu'elle côtoyait désormais au quotidien était Carter puisqu'il devenait plus Preston qu'un Preston, et même ses rendez-vous avec Tate s'étaient espacés depuis l'été, ce qu'ils mettaient tous les deux sur le compte d'une charge de travail plus importante et d'un débordement plus ou moins réel d'obligations  personnelles et professionnelles (dans le désordre et sans attribut précis : sortie de livre, déménagements multiples, préparatifs de mariage, réminiscences d'un Victory Tour désastreux).

La photographe devait reconnaître qu'elle appréhendait un peu la reprise de la compétition et elle se demandait comment Megan allait panser les egos blessés de ses choristes (et le sien), même si le mail envoyé par la directrice des AVs pour leur expliquer que leur présence à l'inauguration était fortement souhaitée, mais pas obligatoire, était cordial et plutôt enjoué. Anna se sentait tout de même en partie coupable du désastre qui avait entouré la tournée de représentations des Awesome Voices. Elle avait bien vu passer un mail dont l'intitulé prévenait d'un changement de programme (et de lieux), mais, toutes à l'euphorie de leur victoire, ni la directrice ni la photographe n'y avaient prêté attention. Les remords et les regrets seraient éternels compte tenu de la suite des événements.

Anna se mordit la lèvre et elle attrapa une coupe de champagne avec la dextérité de ceux qui ont l'habitude d'évoluer dans les hautes sphères. L'alcool semblait rationné et réservé aux officiels, autant en profiter d'autorité.
Désireuse de poursuivre sa partie de cache cache, la jeune femme choisit de s'orienter vers une salle relativement vide. Il fallait reconnaître que le bâtiment était un labyrinthe architectural magnifique, pas une pièce ne ressemblait à une autre, ce qui n'arrangeait pas le rythme cardiaque d'Anna qui s'emballait de plus belle à chaque fois qu'elle pensait reconnaître une silhouette familière au détour d'un recoin.
Elle passa sous un ensemble de spots lumineux en le remarquant à peine, trop occupée à rejoindre le centre de la pièce entièrement blanche qui l'intriguait. Elle tripotait avec frénésie la bague qui ornait son annulaire gauche, un tic qui ne la quittait pas depuis le début de l'été. Absorbée par l'aspect immaculé du lieu, elle sursauta presque quand une sonnerie retentit, singeant électroniquement le dernier tube à la mode. D'un air courroucé, elle se retourna vers l'imprudent irrespectueux - l'art pictural méritait tout autant le silence religieux qui s'imposait au théâtre ou dans les salles de concert- prête à lui dire un mot, quand la haie de spots se mît à clignoter en rythme et en couleurs avec la musique, un détail disco qui réveillait ses instincts prestoniens. Le propriétaire du téléphone ressemblait finalement plus à un complice qu'à un amateur d'art, et la jeune femme s'écarta des spots pour mieux admirer le jeu de lumière. Simultanément, un mur blanc s'obscurcit, révélant un écran parfaitement camouflé par des tons caméléons jusque-là, et une phrase s'inscrivit mot par mot, ajoutant au suspense et à la curiosité des passants.

"I could compare my music to white light which contains all colours. Only a prism can divide the colours and make them appear; this prism could be the spirit of the listener.  - Arvo Part , Estonian Composer"
pût lire Anna au bout de quelques secondes. Complètement absorbée par la métamorphose qui s'accomplissait autour d'elle, la photographe avait perdu la notion du temps et de l'espace et elle eut le seul réflexe qu'elle avait jamais spontanément : prendre une photo. Elle avait laissé le reflex qui ne la quittait jamais au vestiaire, aussi se contenta-t-elle de son téléphone.
Regardant évasivement derrière elle alors qu'elle tentait de saisir la meilleure perspective, elle recula, recula... Jusqu'à heurter quelqu'un de plein fouet. Elle se retourna en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un Awesome Voices. Ou du directeur du Centre de Conférences.
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MessageSujet: Re: 01. Inauguration en musique   01. Inauguration en musique EmptyLun 2 Nov - 21:40

Si Finn et le directeur du centre de conférence ne s’étaient pas concertés pour obtenir l’attention d’Aidan, le jeune étudiant aurait forcément fini par mettre les pieds ici. Que ce soit à cause du monde, du bruit ou de la musique, Aidan se laissait généralement porter par ses pieds et par sa caméra. Depuis qu’il avait eu ses premiers cours, ses premiers projets et un aperçu de la quantité de travail qu’il allait devoir fournir, c’était pire. Aidan n’était plus juste attaché à sa caméra, il était sa caméra. Et, chose que son colocataire lui avait très justement fait remarqué, il était en avance pour la plupart de ses projets mais, il ne considérait pas que c’était une bonne chose. Il y avait toujours quelque chose à voir et à filmer à Lima et ce carton d’invitation adressée aux Urban Hymns en était la preuve tangible. Aidan voyait donc cette après midi comme la parfaite opportunité de conjuguer travail et passion et il comptait bien filmer une ou deux personnes en train de découvrir le centre de conférence. Le bâtiment neuf n’impressionna guère le grand blond, mais sa caméra si et Aidan perdit quelques minutes pour filmer la devanture de l’immeuble et quelques personnes qui s’y engouffraient déjà. Le jeune homme releva la tête au moment où deux personnes, un couple, apparaissaient devant son objectif, faisant des grands signes de mains. « C’est pour quelle chaine ? » Aidan réprima un rire et il se retint de dire qu’il n’était pas affilié à une des chaines de télévision locale. Non, il ne pouvait décidément pas leur faire ça, et c’était lui avec ses chaussures neuves et son blazer piqué à son père, qui avait des allures de journalistes professionnels. Hmm, bon à savoir se dit le blond  avant de passer les portes du centre de conférence lui-même.

Aidan n’y connaissait absolument rien en architecture mais il se dit qu’une bonne recherche sur le net lui permettrait de répondre à quelques unes de ses questions et l’aiderait à mieux mettre en valeur le lieux. Rien n’avait été fait au hasard et il s’autorisa encore quelques plans avant de ranger sa caméra. Il n’était pas là que pour ça, il devait trouver Brittany et tous les autres et aussi songer à ces fameux défis. I’m up for anything, avait dit Aidan pour rassurer Finn et le pire c’est qu’il n’exagérait pas. Ce n’était pas en restant sur place qu’il allait trouver qui que ce soit en revanche. Être grand, enfin légèrement plus que la moyenne, serait un bon atout. Il grimpa explorer le reste du bâtiment, s’arrêtant dans une salle au hasard ou sur des photos. Anna et Lexie ne devaient pas être loin, c’était certain. Il tomba sur Ingrid et après lui avoir affirmé qu’il n’avait vu ni Finn ni Brittany, ils se mirent d’accord pour se retrouver devant le buffet dans dix minutes. « Je fais le tour complet et je te rejoint. » dit simplement Aidan qui était certain d’avoir manqué l’attraction du siècle. Et peut-être  qu’il avait juste l’air d’un gamin perdu à Disneyland, enfin un gamin qui se moquait bien de savoir s’il allait retrouver ou pas ses parents, mais le lieu s’y prêtait bien. Tellement qu’Aidan se retrouva, sans s’en rendre compte, à suivre des spots lumineux qui semblaient le guider vers une salle précise. Ça, c’était intéressant. D’autant plus que les spots passèrent du vert au bleu quand quelqu’un éclata de rire et du bleu au jaune quand des enfants passèrent par là en courant. Les spots semblaient changer de couleur en fonction du bruit ambiant et Aidan se demandait qui allait être la prochaine personne qui allait faire du bruit justement lorsqu’il rentra dans quelqu’un.

« Dés… Oh bonjour. » Le blond sourit alors que son regard se portait sur Anna, il avait prédit qu’il allait croiser les soeurs Preston ici, l’art c’était leur milieu et leur présence aurait manqué dans le cas contraire. Il allait lui demander comment est-ce qu’elle allait, après tout, il ne l’avait pas vu depuis près de trois mois et si Lexie était là, lorsque le texte sur l’écran blanc à proximité d'eux changea une nouvelle fois. Show me your colors, était le nouveau mot d’ordre et Aidan observa une nouvelle fois les spots lumineux qu’il avait initialement suivis et haussant les épaules, il finit par élever la voix, optant pour la première chanson qui lui passa par la tête.

Baby got our head down
Baby got our head down to the ground
Looking for a stranger
Looking for a stranger to love
You got to dot your I's and cross your t's
You gotta let go, come with me
Looking for a stranger
Looking for a stranger to love…
You say you want it, but
You can't get it in
You got yourself a bad habit for it
Oh look at you, walking up and down a pole...


Comme Aidan l’avait prédit, les spots lumineux changèrent de couleur au son de sa voix, le tout formant un ensemble assez élégant. C'était interactif et au final, il se dit que c’était une très bonne idée et ça donnait un assez bon visuel de son timbre de voix. Chose qui était difficile à expliquer aux novices en matière de musique, alto et mezzo forte n’avait pas vraiment de sens pour eux alors que les couleurs, si. Les organisateurs avaient vraiment pensé à tout, se dit Aidan avant de retrouver un volume plus approprié et normal. « Je disais donc… comment ça va ? » demanda le blond comme s’il n’avait pas été interrompu.
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