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 03. You're the only place I call home

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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
Age : 21 ans
Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
Humeur : Rasséréné
Statut : En couple avec Harper Pritchard.
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MessageSujet: 03. You're the only place I call home   03. You're the only place I call home EmptyJeu 11 Fév - 2:22

« On vous souhaite un joyeux Noël ! Vous écoutez WNCI, il est onze heures. » Jamie interrompit le croquis qu’il avait commencé à griffonner sur la couverture d’un bloc-notes et attendit une courte seconde, l’œil gauche fermé dans une grimace pleine d’éloquence : encore une demi-heure et il était prêt à écraser le poste de radio de JJ sous sa chaussure à tout moment, pour le peu qu’il déverse ne serait-ce qu’un seul hit de fin d’année supplémentaire. Il avait la tête grosse comme une patate et n’en pouvait plus d’entendre Mariah Carey affirmer à longueur de journée qu’elle n’avait besoin que de la compagnie de sa tendre moitié pour être comblée à Noël – d’autant plus qu’il se trouvait coincé derrière un bureau à attendre que les clients du Gîte (n’) émergent (pas) d’un réveillon bien arrosé, au lieu de profiter d’une grasse matinée digne de ce nom aux côtés de la sienne. Clairement, il serait bien resté au lit quelques heures de plus, et cette idée – bien lointaine, depuis la loge balayée d’un mince courant d’air – le rendait plus grognon qu’à l’accoutumée. Mariah Carey était toutefois préférable à la musique indéfinissable et surtout assourdissante qui s’échappait du casque mal isolé de son camarade de galères. Jamie lui adressa une œillade significative qui lui coula dessus comme de la pluie sur un imperméable. Ils avaient dû embaucher un extra pour réussir à couvrir la totalité des créneaux de la journée, tout en profitant chacun du 25 décembre. Jamie ne le lui avait pas demandé, mais Anna avait sans doute deviné qu’il aurait préféré passer du temps avec Harper aujourd’hui. Madeleine avait probablement eu son mot à dire également : au final, ils avaient tous sorti un billet de leurs poches et Jamie s’était senti un peu plus serein à l’idée d’abandonner son poste jusqu’au soir. Le manque d’interactions était difficile, ceci étant. Dépité, il se frotta les paupières avant de récupérer le crayon qu’il avait calé au-dessus de son oreille et corrigea distraitement les contours de son dessin sans demander son reste. Trente minutes, et il pourrait buller tranquillement.

« Tu peux baisser, cinq minutes ? » Jamie lui mima de diminuer le volume avec insistance avant de tirer son téléphone portable de sa poche. C’était le numéro de sa mère. Il marqua un bref temps d’arrêt, envisagea de tenir leur conversation à l’extérieur, avant de hocher la tête de droite à gauche. C’était ridicule. Il ne s’attendait plus à recevoir ce genre d’attentions de leur part. Jamie s’en était volontairement dispensé depuis qu’il vivait à Lima et ne s’en était pas porté plus mal. Il avait toutefois commencé à réaliser qu’un coup de fil occasionnel de sa part n’aurait fait de mal à personne. Isabelle Ainsworth éprouverait moins le besoin de prendre de ses nouvelles tous les deux jours s’il avait daigné lui en donner quelques-unes toutes les deux semaines. Il hésita encore quelques secondes, devinant sans peine le sujet de son appel. Il grimaça à nouveau, avant de se résigner à décrocher en adoptant un ton plus enjoué qu’il ne l’était réellement. Dans l’intervalle, ses yeux se posèrent sur la petite boîte qu’il avait maladroitement emballée au Lima Bean quelques jours plus tôt. L’idée lui tournait dans la tête depuis plusieurs semaines et, incapable de se taire, Jamie en avait touché deux mots à Julian pendant leur service. Depuis, il réfléchissait au meilleur moyen d’aborder le sujet avec Harper sans donner l’impression d’en faire des caisses. La spontanéité qui le caractérisait lui avait posé un lapin et Jamie s’était donc efforcé d’imaginer deux-trois scénarios à la hauteur de ses espérances, en tâchant de faire apparaître l’issue à laquelle il aspirait sur le grand écran de cinéma qu’il dressait parfois dans sa tête. Au milieu de ses films préférés, le personnage principal n’éprouvait aucune inquiétude à l’idée de proposer à sa copine de lycée d’emménager avec lui. Alors pourquoi lui, qui ne s’était jamais inquiété de rien jusqu’alors, en soufrerait-il soudainement ? Absurde, c’était le mot.

« J’ai d’autres plans. » Jamie cala son téléphone entre son épaule et son oreille, ennuyé désormais. La semaine passée, sa mère avait mentionné un « repas » à plusieurs reprises. Elle avait espéré le convaincre de venir déjeuner avec elle et son père le jour de Noël – aujourd’hui, donc. Sauf que – qu’ils le croient ou non – Jamie ne mentait pas quand il affirmait avoir d’autres projets pour la journée – inutile de préciser qu’ils n’impliquaient pas d’avoir à s’asseoir autour de la même table que ses parents, encore moins de donner vie au portait de la famille idéale comme s’ils n’avaient rien à se reprocher les uns les autres. Cette journée – il l’avait répété à plusieurs reprises – Jamie voulait la passer avec Harper. Personne d’autre. Était-ce si difficile à comprendre ? Ils s’arrangeaient comme ils le pouvaient, mais ils se manquaient énormément en semaine depuis qu’elle étudiait à l’université. Il aurait pourtant dû prendre le pli, s’habituer à cette nouvelle cadence, seulement, c’était bien plus pénible qu’il ne l’avait imaginé quand elle lui avait annoncé sa reprise d’études. D’où son indisposition à manquer ne serait-ce qu’une opportunité de lézarder avec elle, entre quatre yeux. « Jamie, s’il te plaît. On a une réservation. Tu pourrais nous présenter ton amie, qu’est-ce que tu en penses ? Ça fera l’occasion. » Jamie se mordit l’intérieur de la joue jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Il se pinça l’arête du nez pour se soustraire au regard inquisiteur de l’extra, et prit une profonde inspiration. Dans ses films préférés, le personnage principal n’éprouvait aucun stress à l’idée de présenter sa petite amie à ses parents. Évidemment, le scénariste l’avait noté dans le script, ils étaient irréprochables. Cette fois, Jamie n’avait pas besoin de se demander pourquoi l’idée le rebutait autant. Bien entendu, Simon et Isabelle connaissaient l’existence d’Harper – l’aurait-il souhaité qu’il aurait été incapable de la dissimuler – et Jamie se doutait bien qu’il devrait mener les présentations tôt ou tard. Et tard lui convenait mieux pour le moment. C’était difficile d’expliciter le motif de ses réticences : il le ressentait de cette manière, c’est tout. Que ses parents s’attendent à ce qu’il agisse selon leurs convenances lui dressait les cheveux sur la nuque. Qu’ils s’attendent à ce qu’il modifie son emploi du temps pour arranger le leur tout autant. Ils ne pensaient peut-être pas à mal, mais leurs poussées répétitives sur le sujet le brusquaient au plus haut point. Quand il leur présenterait Harper, ce serait quand ils – elle et lui – l’auraient décidé, et ce ne serait certainement pas au milieu d’un restaurant chic où son père aurait le loisir de se vanter d’avoir les moyens de s’offrir ce genre de menus, après avoir passé des années à se contenter de fast-food londoniens. « Je ne peux pas aujourd’hui. Une prochaine fois, d’accord ? Je dois y aller. » Il attendit quelques secondes, par convenance, avant de raccrocher.


Une odeur de peinture embaumait discrètement la pièce. C’était les tableaux qu’il avait commencé à peindre après leur retour de Floride. Il avait profité de la place que lui offrait sa nouvelle chambre pour les y entreposer – face contre le mur, en attendant d’être complètement satisfait de son travail. Depuis qu’Anna avait débarrassé le plancher, les combles de la Pension ne s’étaient pas départis de leurs allures « temporaires ». Comme s’il n’avait pas réussi à s’y installer complètement. Jamie avait terminé de monter la plupart de ses affaires quelques semaines plus tôt ; en revanche, il n’avait pas encore daigné personnaliser la pièce comme il l’avait fait dans son ancienne chambre. Il n’avait même pas monté le sommier de son lit ; et son matelas, épais, gisait sur le dol sous une montagne de couvertures chaudes et confortables.

Avec délicatesse, Jamie posa un plateau déjeuner recouvert d’une cloche transparente sur son bureau, puis cala une carte postale venant de Sunny entre deux pochettes d’albums. Il lui avait dessiné une carte de vœux humoristique la semaine précédente, et avait été ravi de trouver sa réponse sur le plan de travail de la cuisine le matin même. Il souffla entre ses mains pour les réchauffer, avant de se débarrasser de son manteau, de son bonnet et de son pantalon. Il plongea dans les couvertures sans se faire prier. Il enfouit son nez dans les oreillers en poussant un soupir d’aise et grelotta un moment, le temps de s’accoutumer à la température qui régnait sous les toits. Il ferma les paupières, et pendant un instant, on aurait pu croire qu’il allait se rendormir. Une minute, deux minutes passèrent… Il ouvrit un œil, puis le second. Un sourire malicieux étira ses lèvres, et il roula sur le dos pour jeter un coup d’œil à Harper. « DEBOUT MARMOTTE ! » Il se redressa sur ses pieds, et commença à bondir sur le matelas, juste au-dessus d’elle. « ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ ! Tu sais quel jour on est ? C’EST NOËL HARPER ! T’as été sage, cette année ? »


Dernière édition par Jamie Ainsworth le Ven 4 Mar - 4:23, édité 2 fois
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
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MessageSujet: Re: 03. You're the only place I call home   03. You're the only place I call home EmptyDim 21 Fév - 17:19

Un doigt gras et boursouflé lui avait frôlé le bout du nez qu’elle avait remué telle Samantha Stephens dans Ma Sorcière Bien Aimée  « Tu es très importante pour ta mère, ce qui signifie que tu es aussi très importante pour moi, Lilibeth. » Oh. Hell. Fucking. No. Les yeux gris d’Harper avaient déclenché une charge de munitions invisibles à faire exploser l’Ohio et tous les états voisins. De quel droit l’appelait-il Lilibeth ? Elle s’était retenue de faire un quelconque commentaire cependant, n’ayant pas encore eu droit à la part de dinde qu’elle convoitait avec appétit, puis elle avait chassé la grosse paluche de Ted, le petit ami de sa mère – PETIT AMI DE SA MÈRE, nom du ciel – de son épaule. À une autre époque, une époque pas si lointaine, elle lui aurait allègrement craché à la tronche. Sauf que Mariella ayant repris tous ses esprits, elle n’était pas certaine de ressortir indemne d’une punition imposée par la matriarche – et puis les garçons semblaient l’adorer, ce bouseux. Harper avait failli l’oublier, mais légalement, sa mère était encore autorisée à la gronder et à la priver de sortie si l’envie lui en prenait ; le fait qu’elle fut désormais à la fac, étudiante paumée parmi des centaines d’élèves à l’aise comme des poissons dans l’eau, et qu’elle eut passé une bonne partie de sa vie à jouer les parents de substitutions n’avait aucune espèce d’importance, car la vraie chef de famille dans l’histoire, c’était clairement Mariella.

Tu parles d’une veille de Noël réussie, et dire qu’elle avait dû supporter cet enfer sans l’appui réconfortant de Jamie. Il lui manquait ; ils se voyaient, presque tous les jours d’ailleurs, mais c’était différent des semaines qu’ils avaient passé rien que tous les deux au cours de l’été. Ca faisait d’elle une personne atrocement sentimentale, et peut-être même qu’elle s’en voulait un peu dans le fond, mais elle avait pris goût à la vie avec son petit ami. L’impression de seulement le croiser devenait pesante, et s’ajoutait au malaise qu’elle nourrissait face aux difficultés qu’elle rencontrait tous les jours pour s’intégrer sur le campus de l’Ohio State University. Il y a un mois, il y avait eu toute une campagne top secrète à propos d’une grande fête organisée par la fraternité dont Henry faisait partie, et même lui, n’avait pas jugé bon la mettre au parfum, si bien qu’elle avait été l’une des seules étudiantes du campus à ne pas savoir comment le prendre lorsqu’elle qu’on lui avait rapporté le récit de la soirée du siècle à laquelle elle n’avait pas assistée, de loin comme de près. Peut-être qu’elle s’était trompée, peut-être qu’elle n’avait rien à faire là-bas. Seulement, abandonner n’était pas dans ses manies, fière comme elle était. De fait, elle prenait sur elle, s’intéressant sincèrement aux répercussions de la présence indésirable, et inquiétante, des parents de Jamie en ville, plutôt que sur le chagrin qu’elle éprouvait face au mauvais chemin potentiel qu’elle empruntait.

Rien n’était acquis, Harper avait tendance à l’oublier, et les nombreux obstacles qu’elle avait rencontrés depuis son inscription à l’université lui avaient rappelé qu’elle s’était, pendant trop longtemps, contentée de se laisser porter par ses facilités. Aujourd’hui, elle en payait le prix. Heureusement, les vacances de Noël étaient arrivées, amenant avec elle, la promesse de moments qu’elle finirait par chérir – pas comme Ted, sur qui elle avait continuellement envie de vomir. Après le repas du réveillon, elle avait annoncé à la cantonade qu’elle ne passerait pas la nuit à la maison. Elle préférait le confort douillet des combles de la pension, même si elle savait qu’elle passerait une partie de la matinée toute seule – c’était toujours mieux que de supporter les mamours éhontés de sa mère avec ce foutu Ted. Bien sûr, elle regrettait de ne pas assister à l’ouverture des cadeaux de Noël de son petit frère, mais elle lui avait promis une petite virée en tête-à-tête au cours de la semaine suivante pour se faire pardonner.
Maintenant recouverte de la tête au pied par l’épaisse couette de Jamie, Harper eut un sursaut endormi, se réveillant d’un cauchemar où des figurines en origami – la passion maladive de Ted – la pourchassaient en lui lançant des boulettes en papier mâchouillé. Elle grogna, de mauvais poil, et creusa du bout du nez pour trouver l’entrée de la taie d’oreiller dans laquelle elle nicha son visage, avant d’être secouée comme un prunier par l’enthousiasme festif de Jamie.

« Le jour du dernier jour de ta vie, abruti. » ronchonna-t-elle, la bouche étouffée par le tissu de la taie d’oreiller qu’elle mordit pour s’empêcher de la balancer en direction du visage de Jamie. Elle tira sur la couverture pour se protéger des rayons du soleil qui dardaient sur le plafond bas de la nouvelle chambre du jeune homme, mais fût gênée par son poids qui l’empêchait de la ramener vers elle. Il bondissait comme un lapin crétin au-dessus d’elle, faisant dangereusement tanguer le contenu de son estomac malmené par la vision d’un Ted embrassant goulûment sa mère pour la remercier du cadeau qu’elle lui avait confié lors de son départ, lui faisant promettre de l’ouvrir seulement dans la matinée du 25 décembre. Harper ouvrit brusquement de grands yeux, et roulant sur le dos pour respirer de nouveau, elle finit par se redresser, droite comme un piquet, sur le matelas, tandis qu’une main se glissait lentement sur sa propre bouche. L’expression qui s’étala sur son visage endormi vacillait entre l’épouvante et la désolation « Oh putain. » dit-elle entre ses doigts qu’elle écarta lorsqu’elle remonta sa main sur l’un de ses yeux, ramenant l’autre sur le second pour faire bonne figure. Elle leva la tête vers Jamie qu’elle regarda à travers ses doigts écartés, et lui avoua, la voix chevrotant très légèrement « J’ai oublié de t’acheter un cadeau cette année, Jay. » Elle laissa tomber ses deux mains sur le matelas, et regarda son petit ami avec insistance, se demandant si ce genre de petit manquement était vraiment très important – sans doute que oui, mais même après presque deux ans de non-célibat, elle n’était pas capable de le savoir. Alors, son visage se contorsionna en un faux geignement qu’elle étrangla en se débattant avec les couvertures du lit. Harper se laissa tomber tête la première au milieu des oreillers, et à plat ventre, se mit à hurler de désespoir, les lèvres plaquées contre le traversin qui feutra le cri strident qu’elle laissa échapper.


Dernière édition par Harper E. Pritchard le Dim 13 Mar - 11:17, édité 1 fois
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 03. You're the only place I call home   03. You're the only place I call home EmptySam 5 Mar - 20:00

« Pas vrai ! Je suis trop jeune pour mourir ! » Jamie continua à bondir au-dessus d’elle, comme un enfant – un très grand enfant, d’accord – sur le lit de ses parents, secouant vivement la tête face à ses menaces de mort en carton. Un peu plus, et il pourrait tout aussi bien en être à lui tirer la langue. La bonne humeur était au rendez-vous, alors forcément, l’énergie qui le traversait de toutes parts était difficile à réprimer – c’était bien sa veine, vous vous direz, d’être tombée sur un hyperactif doublé d’un enthousiaste quand la moitié des garçons de son âge passerait la moitié de la journée à roupiller comme s’ils n’avaient pas dormi depuis l’an deux mille. Chacun son lot, comme on dit. Essoufflé, il tendit les bras au-dessus de sa tête pour trouver son équilibre et sursauta quand ses mains frôlèrent l’inclinaison du toit – à laquelle, décidément, il n’était toujours pas habitué. Un jour, il s’ouvrirait le crâne dessus, c’était inévitable. Une bonne raison de laisser le matelas le plus près du sol possible, songea-t-il en relevant le menton pour estimer la distance qui séparait sa tête du plafond. Au moins, en l’état, il ne risquait pas de finir aux urgences à chaque fois qu’il lui prendrait l’envie de retomber en enfance.

Jamie se courba au-dessus d’elle en essayant de l’arracher un peu plus délicatement à ses couvertures en lui marmottant des mots doux, un grand sourire aux lèvres. Ce n’était plus aussi rare, de le voir aussi joyeux. Après leur séjour en Floride, être confronté à ses parents avait terminé de le mettre en confiance. Jamie ne se souciait plus d’avoir à leur tenir tête ; encore mieux, il s’en sentait capable. Un peu comme si l’appréhension qu’il avait éprouvé avant leur arrivée avait exagéré les défauts qu’il leur avait longtemps associés. Une vision déformée, en somme. Pas besoin d’être une lumière pour conclure qu’il avait été puéril sur ce coup. Si lui se vantait d’avoir beaucoup changé depuis qu’il vivait à la Pension, d’avoir gagné en maturité et en fiabilité, Jamie pouvait concevoir – dans certaines mesures – que ses parents, aussi, avaient mené leur petit bonhomme de chemin de leurs côtés. Après tout, dans la tête, on ne s’arrête jamais vraiment de grandir. Qu’ils aient changé pour le meilleur ou non, Jamie avait décidé de maintenir ses distances et se réservait deux droits non-négociables : celui de ne pas avoir à se justifier et celui de préférer se consacrer aux personnes qu’il avait dans sa vie à ce jour. Ses choix étaient sévères ; mais ils lui semblaient primordiaux et, d’avoir réussi à les réaliser, lui avait rendu le brin de sérénité qui lui manquait.

Soudainement, Harper se redressa dans le lit, droite comme un I, une expression effarée imprimée sur le visage, et Jamie fronça aussitôt les sourcils avec sollicitude. « Qu’est-ce t’as ? Qu’est-ce qu’y a ? » Il piétina à peu près dans tous les sens en tâchant de ne pas se casser la figure. « Je tire la même tête quand j’oublie les clés dans le coffre de la voiture. » commenta-t-il avec lenteur – un incident qui, malheureusement, avait tendance à se renouveler – comme si ça pouvait l'aider à décoder sa réaction. Il se laissa tomber à genoux devant elle, avant d’ajouter : « C’est grave comme ça, ou comme ça ? » Jamie dressa ses deux index entre son visage et le sien – d’abord très proches, puis très éloignés, pour qu’elle lui donne une idée de l’échelle de gravité de son problème. Il inclina la tête vers elle pour chercher son regard à travers le bandeau de ses doigts, et …

« C’est tout ? » Jamie cligna bêtement des yeux. Le soulagement était tellement perceptible dans le fond de sa voix qu’il s’en mordit la lèvre inférieure. Juste avant d’éclater d’un rire tonitruant. Au bout de quelques secondes de fou rire incontrôlable, il haletait déjà, les côtes douloureuses à en tomber à la renverse. Seulement, à chaque fois qu’il pensait avoir retrouvé son calme, l’expression qu’elle avait eue lui revenait en mémoire et il était bon pour un autre tour au festival du rire. « Tu me fais marcher ? » lança-t-il au bout d’une minute en se redressant sur un coude. Il la dévisagea attentivement – ou disons, avec autant d’attention qu’il n’en était capable d’en fournir, dans ces conditions – et essuya les larmes qui avaient jailli de ses paupières. Il prit une profonde inspiration, avant de l’expulser dans un soupir éprouvé, s’évertuant au calme.

Jamie écarquilla les yeux, et ses lèvres formèrent un petit « O » de surprise. Pour être surpris, il l’était ! Mais pas parce qu’elle avait oublié de lui acheter un cadeau de Noël – bien que ce soit déjà assez étonnant de sa part. Généralement, Harper était la première à mettre la main sur le cadeau idéal, parfois des semaines avant des occasions comme les fêtes de fin d’année ou son anniversaire. Et ils avaient toujours été de très bon goût ! Une année, elle avait quand même réussi à lui offrir un mur pour lui donner la possibilité de peindre des fresques en paix. Lui avait besoin de plusieurs semaines de réflexion avant d’avoir une illumination divine de dernière minute – quand il en recevait une, d’ailleurs, ce qui n’était malheureusement pas toujours le cas. Ce qu’il y avait de plus surprenant, c’était l’état dans lequel elle se mettait pour « si peu ». Jamie vint s’étendre à côté d’elle avant de reprendre la parole : « Il y a du LAISSEZ ALLER ! » s’exclama-t-il en adoptant la voix rauque d’un coach sportif.  Jamie gloussa, c’était plus fort que lui. À ses yeux, la situation était à mourir de rire. Sans doute parce que, pendant une brève seconde, il avait inconsciemment cru à un problème beaucoup plus sérieux qu’un cadeau en moins sous le sapin. Ça avait douché toute déception potentielle de sa part. Au point où il en était, Jamie aurait été incapable de lui en vouloir, même si elle l’oubliait encore deux années d’affilées.

Jamie s’étira de tout son long, et ses chaussettes glissèrent sur ses chevilles tandis qu’il poussait un soupir d’aise. Il replia ses jambes, et émit un grommellement inintelligible aux accents plaintifs pour qu’elle se tourne vers lui. Sans résultats. Agacé, il tendit la main pour lui arracher son oreiller une bonne fois pour toutes ; mais autant dire qu’il aurait eu davantage de succès en essayant de séparer une moule de son rocher à mains nues. « Bébé ? » l’appela-t-il doucement, en retombant sur le dos. « Tu sais pourquoi c’est pas grave ? » Il attendit un court moment et ferma les yeux en essayant de se rappeler les paroles qui l’avaient pourchassé tout au long du mois de décembre, sans réprimer un sourire d’anticipation. « I don’t want a lot for Christmas, there’s just one thing I need. I don’t care about the presents, underneath the Christmas tree. » Sa voix était faible et éraillée. Aussi, le ridicule lui était sans doute tombé sur le coin du nez ; rien qui ne puisse l’arrêter, cependant. À défaut d’avoir une guitare sous la main, il claqua des doigts pour s’accompagner comme il avait vu Tim le faire à de nombreuses reprises quand il répétait avec les ATO. Il souleva une paupière pour guetter une réaction de la part d’Harper : « I just want you for my own, more than you could ever know. Make my wish come true, all I want for Christmas is you. » Il retint brièvement sa respiration avant de pouffer. Ce fût à son tour de rouler sur le ventre, et de cacher son visage sous son biceps.

Un sourire timide sur les lèvres, Jamie reprit la parole : « Tu ne veux pas savoir ce que moi j’ai pour toi ? » Il vînt lui chatouiller les côtes avant d’enchaîner, sans même se soucier de savoir s’il avait crocheté son intérêt ou non. « C’est sur le plateau. »
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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 03. You're the only place I call home   03. You're the only place I call home EmptyJeu 10 Mar - 22:12

Avoir oublié d’ajouter Jamie à sa liste de cadeaux de Noël n’était pas ce qui contrariait Lilibeth. Pleine de ressources, elle trouverait un moyen de réparer son erreur, ou tout simplement, elle repousserait l’échéance jusqu’à l'anniversaire du jeune homme. Il arriverait rapidement, dans moins d’un mois maintenant, et rien que l’idée de pouvoir lui rappeler à quel point il vieillissait, comme elle aimait le faire chaque année depuis qu’ils se connaissaient, suffisait à rendre moins gênante la bourde qu’elle venait de commettre. Et puis de toute façon, ils n’avaient jamais été un couple conventionnel. Respecter le calendrier des petits cadeaux qui accompagnaient généralement les célébrations traditionnelles de fin d’année, ils le faisaient, mais ce n’était pas une obligation, et encore moins un motif de conflit entre eux. Évidemment qu’elle savait que James ne lui en voudrait pas, et qu’il tournerait sa réponse à la dérision. Qu’elle puisse anticiper ses réactions, ce n’était pas nouveau, après tout, et elle se préparait déjà à accueillir le rire tonitruant qu’il laissa enfin éclater, et qui dérangea la quiétude assourdissante des combles de la pension Preston.

Harper s’arrêta de hurler dans son oreiller, ressentant les premiers picotements douloureux au fond de son arrière-gorge, ceux provoqués par la puissance de son vagissement. Il y a du laisser-aller, beugla gentiment Jamie. La main qu’elle avait enfouie sous l’édredon pour enfoncer ses ongles dedans surgit à la lumière tamisé du plafond mansardé, et s’écrasa contre la bouche tiède du jeune homme. Sans intention de lui faire du mal, elle glissa furtivement deux doigts au bord de ses lèvres, et crocheta sa mâchoire inférieure, à l’intérieur de sa bouche humide, dans une piètre tentative de le faire taire. Car il avait raison dans le fond, et c’était bien ça qui dérangeait Harper ; elle avait perdu la régularité qui assurait le bon déroulement de l’ordre dans sa petite vie plus ou moins tranquille, sous le prétexte qu’elle était inquiète à propos du terrain miné qu’elle empruntait tous les jours à l’université, et qu’elle ne se sentait tout bonnement plus capable de traverser – toute seule, du moins, mais encore fallait-il qu’elle consente à faire part de ses difficultés à quelqu’un. Sa main glissa du menton de Jamie pour retomber quelque part près de son abdomen ; il se souleva au rythme du soupir de contentement qu’il émit en s’étirant, et à ce moment-là, Harper aurait vraiment aimé être aussi détendue que lui.

Le visage toujours soudé à son oreiller, la tête d’Harper fit cependant un ricochet indolore lorsque Jamie le retira brusquement pour la contraindre à le regarder. Ce qu’elle fit, une moitié de son visage dissimulé dans le col du t-shirt, estampillé du nom d’un groupe de rock qu’elle ne connaissait pas, mais qu’elle avait déniché dans le désordre organisé de son petit ami. Elle pinça les lèvres en l’entendant chanter. Son expression vacilla entre l’adoration et l’envie qu’elle retenait de lui exploser de rire à la figure. Finalement, elle laissa échapper un soupir amusé, et tandis qu’il roulait de l’autre côté pour se soustraire à sa vue, elle se déplaça d’un même mouvement pour qu’il l’affronte, au contraire. Toujours allongée, elle se traîna près de lui, et avec des sourires dans la voix, elle lui dit :

« Je comprends mieux pourquoi tu peins. » Elle sentit ses mains chercher ses côtes, et par instinct, ce fut en se reculant, et en se courbant au milieu du matelas pour l’empêcher de l’atteindre, qu’Harper lui répondit avec plus de sérieux « Je le mérite vraiment pas… » Sa bouche s’affaissa, prenant une moue triste qu’elle ne réussit pas à maintenir plus de deux secondes ; Jamie lui indiquait déjà où se trouvait son cadeau « Mais puisque t’insistes ! » Harper ne lui laissa aucune occasion de la rattraper, et se débattit avec les draps pour mieux sauter sur ses deux pieds. Elle emmena les couvertures avec elle – couvertures qu’elle largua sur le sol par pur esprit de vengeance face aux chatouilles qu’il avait voulu lui faire. Puis, d’un pas sautillant, elle se dirigea donc vers le bureau.

La cloche protégeant le petit-déjeuner qu’il lui avait préparé était transparente. Ce qu’elle remarqua donc en premier, ce fut les pancakes du dimanche de Jamie Ainsworth, ainsi que l’effort qu’il avait fait pour faire ressembler la trombine de son assiette à un père Noël. Le coulis rouge vif qui s’étalait le long de son assiette, dans une tentative talentueuse de recréer un bonnet, était appétissant – mais moins que la chantilly qui représentait la barbe chatoyante du père Noël –, si bien qu’elle faillit en oublier pourquoi elle était si excitée. Elle pouffa de rire face à sa gourmandise, et fit un pas en plus pour s’enquérir des autres surprises que lui réservait le plateau ; des fruits, du chocolat chaud à la cannelle, des œufs… et une boîte – une petite boîte, qui visiblement, n'était pas comestible. Encore que.

Harper marqua un temps d’arrêt. A mi-chemin, elle se tourna vers Jamie pour lui accorder une œillade suspicieuse. Paupières plissées, elle le fixa un instant, avant de définitivement s’approcher du bureau, et reporta toute son attention sur ce cadeau mystérieux. Attrapant la boîte entre ses doigts, Harper la souleva devant son visage, et l’examina avec une attention proche de la contemplation. Elle la tourna dans tous les sens, et ses yeux gris s’illuminèrent à travers le voile de perplexité derrière lequel ils s’étaient momentanément dissimulés. Sa bouche s’entrouvrit, et elle dansa un pied sur l’autre avec impatience. Elle adorait les devinettes, c’était ce qui l’empêchait de se jeter sur le papier-cadeau, et de le déchirer sans concession ; si elle pouvait deviner ce qui se cachait sous l’écrin rembourré qu’elle sentait sous la pulpe de ses doigts, à travers le papier doré qui faisait des reflets sur le bout de son nez, elle serait ravie.
Qu’est-ce qu’un emballage aussi petit pouvait contenir ? Soudain, Harper la plaça consciencieusement dans la paume de sa main gauche, et pendant qu’elle pivotait, très doucement, sur ses pieds pour faire face à Jamie, elle lui demanda de but en blanc :

« Est-ce que ton cousin va débarquer avec les EPO pour que tu puisses me chanter ta demande en mariage ? » Pour ce qu’elle en savait, c’était peut-être un truc de famille ; elle n’avait pas tellement eu l’occasion de se renseigner sur les traditions familiales des Ainsworth, puisqu’elle n’avait même pas approché les parents du jeune homme depuis leur arrivée. Se pliant à sa requête en matière de contacts prolongés avec les indésirables, comme elle les appelait en secret, Harper ne savait même pas à quoi ils pouvaient bien ressembler. Sa bouche se tordit – en biais, traduisant alors l’extrême perplexité qui s’emparait d’elle désormais –, et elle releva la tête de la petite boîte qu’elle ne parvenait pas à quitter des yeux pour les verrouiller à ceux de Jamie « Parce que si c’est ça, je devrais peut-être mettre un pantalon ou quoi. » Avec une incertitude palpable dans sa façon de se tortiller, debout au pied du matelas, Harper examina ses jambes nues, puis souleva prudemment, et de sa main libre, le t-shirt qui cachait ses sous-vêtements dépareillés.
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