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 07. La fosse aux lions.

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
Etoiles : 11641

Piece of Me
Chanson préférée du moment : ADELE – Rolling In the Deep
Glee club favori : Awesome Voices
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MessageSujet: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyMer 10 Aoû - 21:31

Marchant d’un pas tranquille, ses boucles d’un blond naturel rebondissant au rythme de ses courtes enjambées, Ecaterina obliqua à l’angle d’un couloir et leva la tête, fixant l’horizon bordé de casiers. La journée venait à peine de commencer -on était lundi. Un bâillement discret lui fit regretter d’avoir cédé à l’appel de la rediffusion tardive de sa série préférée et secouant sa crinière d’une main, elle tenta de se réveiller. La sonnerie allait retentir d’une minute à l’autre. L’oreille aux aguets, elle ne se pressa pas pour autant, soucieuse de ne pas se brusquer de si bon matin. Elle continua donc son chemin avec sérénité, comme à l’accoutumée. Mine de rien, cette routine exaspérante avait quelque chose de réconfortant et chaque fois qu’elle sortait du bus scolaire ou qu’elle descendait du tacot de son frère aîné, elle savait déjà ce qui l’attendait entre les murs étouffants de ce qu’on appelait communément le lycée. Inconsciemment, cela la rassurait.

Le lycée. De l’extérieur, il n’avait rien d’un établissement scolaire et seul le panneau qui indiquait sa fonction incitait les nouveaux élèves à s’y arrêter. On aurait plutôt dit une succession de maisons identiques en vieux crépis couleur coquille d’œuf. Aux alentours, la végétation n’y était pas très dense, il n’y avait que quelques arbres défraîchis et des buissons de fleurs rabougries dans l’allée principale. Plus loin, il y avait des tables en métal grossier disposées aux pieds du grand escalier, le genre d’équipement rude que l’on retrouvait dans les prisons et qui était soudé au sol pour dissuader les élèves -type Noah Puckerman- de les voler le soir, après les cours.

Ecaterina s’était imaginée ça bien plus accueillant. Dans les séries télévisées, ils avaient le don de le présenter de telle façon à ce que n’importe quel élève qui étudiait par correspondance se mettait à baver d’envie à l’idée de faire partie de ce petit village organisé, avec sa hiérarchie et ses règles stupides. Longtemps, elle avait fait partie de ces gens-là. De ceux qui secrètement rêvaient d’aller à l’école pour se faire des amis dignes de ce nom et pour évoluer dans un environnement qui -bien qui lui arrivait d’avoir quelques doutes là-dessus- était sain et normal. Maintenant qu’elle y était… bah, c’était une autre histoire ! Il lui arrivait presque de regretter de n’avoir jamais voulu croire sa mère quand celle-ci lui disait en la pointant d’un doigt menaçant « Tu n’imagines même pas la chance que tu as, Ecaterina.» Bien sûr maman, on lui dira.

Cat n’aimait pas le lycée. Parfois, elle racontait même qu’elle détestait ça plus que tout. En réalité, ce n’était pas l’institution en elle-même qu’elle ne pouvait pas voir en peinture. Bien au contraire, elle aimait apprendre ! Mais, son fonctionnement lui échappait, elle ne comprenait pas. Ses cliques auto-proclamées, cette quête idiote de popularité, ce n’était pas sa tasse de thé et après un temps à remettre sa propre façon de voir les choses en question, elle s’était astreinte à ne plus chercher à comprendre. Évidemment qu’elle avait été déçue ! Néanmoins, Cat devait faire avec et bien qu’elle n’acceptait pas de régler son pas -gracieux- sur celui des autres, qu’elle passait son temps à refuser de se plier au jeu des humiliations et autres complots mesquins, elle s’était faite une discrète place au sein de cet établissement - qui l’aurait cru ? Bien heureuse de ne pas être sollicitée pourtant, elle pouvait aisément s’en féliciter.

L’écho des bavardages se faisait plus palpable à mesure que la jeune fille s’avançait vers son casier. Se joignant bientôt au bourdonnement incessant de la rumeur qui s’amplifiait, quelques portes se claquèrent à l’unissons alors qu’elle-même composa le code sur son cadenas et ouvrit le battant. Ici, on savait qu’elle existait. D’une petitesse ridicule, on ne pouvait toutefois pas manquer cette fluidité naturelle lorsqu‘elle se déplaçait dans les couloirs mais, elle n’était pas populaire, on ne lui parlait pas. Un certain nombre d’élèves avait tenté de rassembler des informations à son sujet à la rentrée pour présenter les nouveaux venus dans le journal de l’école -sans grand succès : elle vivait avec son frère, elle venait de Cincinnati et était très bonne en classe et c’est tout.

Copiner, ce n’était pas son truc, finalement. Cat était le genre de personne qui se complaisait dans sa solitude. Fatalement, elle s’était attachée à deux ou trois camarades de classe, elle s’en voulait parce que tout est plus facile quand on est seul. Toutefois, ces personnes ne faisaient pas partie de son entourage proche -ou du moins, pas encore- et bien entendu, elle comptait plus que tout sur le fidèle soutien de son aîné et de leur père qui vivait à quelques heures à peine de Lima. Était-elle présomptueuse pour autant ? C’est-ce qu’elle s’évertuait à vouloir faire croire et les autres étaient bien assez naïfs pour être tombés dans le panneau jusqu’à présent alors, pourquoi changer de tactique maintenant ?

Déposant son sac à l’intérieur de l’habitacle ordonné, la jeune fille roula des yeux quand une seconde plus tard, elle fut obligée de le ressortir pour y dénicher son manuel de maths qu’elle cala agacée sur la tablette la plus haute. Son emploi du temps ne commençait pas dans l’immédiat. Cependant, elle devait se rendre à la bibliothèque pour rendre une tonne de livres qu’elle n’avait pas put ramener au fil des semaines passées. Face à son casier, elle fureta du regard à l’affût du moindre signe de désordre et empoigna la pile de livres qu’elle posa sur son avant-bras. Ecaterina n’eut même pas le temps de refermer la porte qu’on l’interpella d‘une voix bourrue, presque agressive. Surprise, elle se retourna précipitamment, les sourcils haussés quand soudain, une bouillie glaciale s’échoua sur son visage encore ensommeillé.

Les paupières étroitement serrées, l’adolescente n’eut même pas besoin de réfléchir à deux fois : elle savait ce qui lui était arrivée. Tenant fermement les livres dans ses bras, elle enfonça les ongles de sa main droite dans la couverture rigide de l’un d’entre-eux. Droite comme un piquet, elle était consciente qu’il fallait qu’elle agisse, qu’elle bouge ou qu’elle se défende. Seulement, pour la première fois, elle ne parvenait pas à ouvrir la bouche pour ne serait-ce que prononcer une réplique cinglante qui doucherait aussi sec son assaillant : Cat était littéralement pétrifiée.

Pourtant, elle avait assisté de nombreuse fois à ce genre d’humiliations publiques. Jamais, elle n’était parvenue à comprendre ceux qui restaient là, immobile, acceptant leur châtiment sans ciller, sans se rebiffer. Attendant ainsi que cette farce stupide ne se dissipe et que l’auteur du méfait ne retourne à ses activités en se félicitant d’avoir une fois de plus, exercé son pouvoir sur une victime, choisit au hasard. Maintenant, elle comprenait. À ce moment précis d’ailleurs, elle regretta amèrement d’être aussi seule -elle pensa à Lynn puis très vite, à Gale- parce que, glacée, collante et humiliée, elle était persuadée d’une chose : personne autour ne viendrait à son secours.

Le rideau épais que lui offrait ses paupières closes ne la protégeait pas, néanmoins. Ecaterina n’avait pas besoin d’imaginer la scène. Subitement, son cœur se mit à cogner très fort dans sa poitrine. Bizarrement, elle n’entendait rien -pas un bruit et elle qui s’était attendue à de francs rires, fut déroutée par ce silence si pesant-. Peut-être que le choc de cette douche publique l’avait rendue sourde, imperméable aux brimades et aux sons qui l’entouraient ? Sans qu’elle ne puisse la refouler, la panique l’envahit. Tout ces yeux posés sur elle, c’était un supplice. La perspective affreuse d’être toisée par des dizaines de paires d’yeux lui donna des frissons -ou alors était-ce dû à la vague de froid polaire qui, vicieusement s’emparait d'elle ?

Ecaterina pouvait percevoir le moindre battement de cils. Cela fit s’accélérer son pouls, tellement que cela en devint franchement douloureux. Serrant davantage les paupières, elle se mordit la langue dans une tentative désespérée pour ne pas éclater en sanglots en plein milieu de l’arène. Dans sa bouche, un goût amer et désagréable se profila. Cat savait de quoi il s’agissait, elle préféra pourtant l’occulter et ravala ses larmes aussi difficilement que s’il s’agissait d’une patate particulièrement chaude qui lui brûlait la gorge, à vif.

La glace lui coulait dans ses longs cheveux blonds. Ecaterina sentait le sucre se coller sans scrupules à ses racines. Bientôt, elle ouvrit les yeux. Comme elle s’y attendait, sa vue n’était pas nette et d’un geste serein, elle retira l’excès de glace qui lui brouillait les pupilles. Face à elle, son assaillant était debout, les bras ballants. La jeune fille ne lui accorda pas un regard et explora furtivement les alentours : personne ne riait, elle n’était pas devenue sourde. Bien sûr, on la regardait avec intérêt, guettant ses réactions mais, il semblait que cette attaque soudaine en ait surpris plus d’un : on ne s’en prenait pas à ce genre de fille, d’ordinaire. Dans la foule silencieuse, l’adolescente distingua des regards compatissants, des hochements de têtes navrés, elle n’en avait que faire. Elle se sentait tellement vulnérable, souillée et honteuse qu’elle n’avait qu’une idée en tête : partir, loin.

Ne s’intéressant pas à l’imbécile qui l’avait attaqué, la jeune fille se retourna, raide. Son pied frôla le gobelet qu’il avait laissé tomber après l’assaut. Se maintenant droite, elle observa le rondin de plastique rouler sur le sol puis, se baissant graduellement, elle le ramassa. Fixant le récipient, elle leva les yeux et adressa un furtif regard au jeune homme qui semblait presque troublé par son attitude posée.

La tête haute, dégoulinant de liquide, la jeune fille se détourna magistralement du sportif -parce qu‘il s‘agissait bien d‘un sportif, qui d‘autre ? Il fallait qu’elle quitte cet endroit et qu’elle mette de la distance entre les élèves, témoins forcés de son humiliation. Ils la suivirent du regard mais, il n’y avait plus d’avidité dans leurs yeux. Au contraire : ils avaient pitié d’elle -le coup de grâce-. Sa gorge semblait se serrer un peu plus à chaque pas qu’elle exécutait. Quant à cette abominable envie de pleurer, elle tentait de se frayer un chemin pour éclater à la vue de tous. Il était évident qu’elle ne craquerait pas, elle le savait. Se dirigeant jusqu’à une porte plus loin, elle croisa la route d’une poubelle disposée à côté. Ne prenant même pas la peine de lancer un dernier regard derrière elle et sans attendre davantage, elle jeta le gobelet dans la corbeille et d’un même mouvement, s’engouffra dans les toilettes des filles.

Une fois à l'intérieur, Ecaterina fut soulagée de constater qu'il n'y avait personne. La pression sembla descendre d'un cran. Elle sentait que les larmes bordaient ses yeux aussi, elle ne pleura pas. Pas maintenant. Une fille normalement constituée se serait rendue près du miroir pour constater les dégâts sur ses cheveux, son visage et ses vêtements mais, pas elle. Appuyée contre la grande porte de chêne, l'adolescente referma les yeux aussi fort qu'elle le pouvait. Tenant fermement ses livres humides contre sa poitrine, elle frissonna au contact du tissu glacé de sa jolie robe -maintenant souillée- contre sa peau et crispa la mâchoire, faisant grincer ses dents. Lentement, elle respira, inspirant à petites goulées l'air de la pièce aux couleurs criardes qui la fit plisser les yeux. Son coeur menaçait d'exploser. L'odeur du sucre qui s'insinuait partout dans ses vêtements et ses cheveux lui donnait presque la nausée et prenant soudain le chemin d'un cabine, Cat s'y enferma et fit tomber ses livres à ses pieds. Dans un grand claquement sonore, ils retombèrent sur le sol et masquèrent le premier sanglot qu'elle laissa s'échapper.


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Jeu 22 Sep - 19:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyJeu 11 Aoû - 20:22

Lundi. Lundi matin. Y avait-il un moment dans la semaine qui soit pire que celui là? Peut-on faire pire horaire que neuf heures trente? Un lundi. Mais quand il fallait y aller, n'est-ce pas... Se lever, en retard, prendre deux cafés, enfin sortir d'une phase comateuse post-réveil trop brutal et sommeil trop bref, jeter quelques livres dans un sac déjà bien plein et courir après la voiture d'Anna, qui, quand elle l'emmenait au lycée, menaçait toujours de partir sans elle en démarrant sur les chapeaux de roues... Sans elle. Mais elle parvenait toujours à Mc Kinley en temps et en heure. Enfin, presque. Mais par chance, en cet heureux jour, elle était même en avance. Arrivant sur le parking du lycée, elle sortit joyeusement du tacot de son aînée, qui préféra éviter la présence solaire de sa petite soeur. Lexie obtint quand même un vague « Bonne journée ! » de sa taciturne soeur, avant qu'elle ne se perde dans la masse d'élèves. Les Preston évitaient d'être trop l'une sur l'autre au lycée. Si, à leur arrivée, elles passaient énormément de temps ensemble, elles essayaient désormais de profiter des quelques connaissances qu'elles avaient liées, se retrouvant simplement pour déjeuner. Ca, c'était un rituel intouchable.

Croisant sur sa route une collègue cheer leader, la londonienne se lança dans un bavardage joyeux et futile, écoutant la Barbie lui raconter son week-end et lui assurant que non, on ne voyait absolument pas que son soutien-gorge était un push-up. De toute façon cette paire de jumeaux là n'avait rien de naturel, Lexie en aura mis sa main au feu, alors elle n'avait pas peur de mentir effrontément à la superficielle jeune fille. Enfin, elles se séparèrent et la rouquine rejoint son casier, essayant de prévenir toute chute d'objet. Cet endroit était un véritable capharnaüm, un jour, il lui faudrait vider tout ça un jour. Elle était pourtant très fière de la décoration de son casier, dont on ne discernait même plus le métal triste. Il était bariolé d'images de Londres, de photos de ses amis anglais, de stickers de la WWF, de la gay pride ou encore des images de vieux groupe de rock et la fameuse pomme des Beatles. Par contre, le contenu était bien moins agréable à l'oeil... Pile de livres, de cahiers, feuilles volantes, paquets de nourriture entamés. Ce n'était plus possible. Lexie grimaça, attrapa le bouquin de littérature et d'espagnol puis ferma les yeux, avant de claquer la porte du casier. Pas question de se préoccuper de ça maintenant.

La rouquine était en effet supposée aider miss Barbie précédemment évoquée à terminer son devoir de français. L'opération paraissait assez insurmontable, a priori... Il faut dire que l'intéressée ne faisait pas d'efforts et s'attendait plus ou moins à ce que la rousse travaille à sa place. Ce qu'elle se refuserait bien sûr à faire. La petite anglaise s'apprêtait donc à quitter les couloirs et se réfugier dans un endroit où Blondie ne la retrouverait pas, comme la bibliothèque ou l'auditorium. Elle avait à peine fait quelques pas qu'elle tomba sur une scène désolante. Un grand bonhomme à l'air stupide venait d'envoyer un slushy au visage d'une ravissante blondinette. Cette fille lui disait vaguement quelque chose, mais elle ne parvenait pas à associer un nom à son visage, désormais couvert de glace et de sucre. « Oooh, non.. » La Cheerio, malgré son uniforme et sa grande gueule, n'avait jamais apprécié cette tradition grotesque. Pour avoir mangé quantité de slushies, elle pouvait imaginer la douleur que ces douches froides pouvaient procurer. Le froid glacial, les petits grains dans les yeux... A chaque fois qu'elle assistait à un spectacle pareil, la lycéenne avait envie de hurler. La première fois, elle avait d'ailleurs protester avec vigueur, avait hurlé sur le bourreau, s'était énervée, avait fait un scandale dans le bureau de Figgins et surtout, lui avait valu des regards surpris et moqueurs. Ce n'était pas comme ça que les choses marchaient ici, depuis, elle l'avait bien compris. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle parvenait à l'accepter.

En voyant cette pauvre fille, qui n'avait rien fait à personne couverte de cette substance rouge collante, son sang bouillonnait. Un étrange silence planait, apparemment, l'attaque était un choc pour tous. La blondinette ne devait décidément pas mériter son triste sort. Lexie s'approcha, donnant du coude pour écarter quelques personnes et lança un regard furax à une bande d'élèves populaires, qui affichaient un sourire goguenards. Bande d'imbéciles ! Ils croyaient vraiment que cette popularité de façade était une fin en soit, que leur vie ne dépendait que de leur place dans la hiérarchie scolaire? Pour Lexie, la « popularité » c'était juste se faire plus d'amis. D'ailleurs, on ne pouvait pas vraiment la considérer comme une fille vraiment populaire. Encore un peu considérée comme une nouvelle, elle et sa soeur passaient régulièrement pour les tarées rousses venues d'Angleterre. La cadette s'en sortait certes un peu mieux grâce à cet uniforme de Cheerio et sa joie de vivre, mais cela ne l'empêchait pas d'être toujours un peu en dehors des codes qui régissaient ce lycée. Par exemple, elle avait la ferme intention d'aller vers cette fille et pourquoi pas coller une gifle à ce stupide footballeur. Il ne méritait guère mieux.

La rouquine s'avança donc, avant de sentir une main sur son bras. Une cheer leader la regardait froidement et hocha la tête de droit à gauche, lui intimant sans doute de ne pas faire exactement ce qu'elle voulait faire. Lexie lui lança un regard et un sourire plein de défi et se dégagea de son emprise d'un geste brusque. Elle regarda alors la jeune blonde, qui acceptait son sort avec une dignité exemplaire. Droite, stoïque, silencieuse, elle se retourna et se pencha pour ramasser le gobelet en plastique. Gracieuse, elle continua sa marche, sans sourciller, sans lancer un seul regard à la foule ou à son agresseur. La londonienne ne pouvait qu'admirer cet exemple de philosophie stoïcienne et de grande emprise sur soi. La blonde entra alors dans les toilettes des filles et les quelques élèves amassés dans le couloir se dispersèrent en chuchotant, commentant l'événement maintenant que l'intéressée n'était pas là pour les entendre. Serrant les dents, Lexie suivit le chemin emprunté par l'autre lycéenne, sans écouter la recommandation lancée dans son dos « Tu ne devrais pas Preston. » Et bien si, les Etats-Unis sont encore un pays libre nom de nom !

La Cheerio poussa le battant de la porte, constatant que les lieux étaient vides. La rouquine entendit un bruit sourd, puis quelques sanglots et elle s'approcha donc de l'origine du bruit et suivit la trace de glace pillée rouge. Lexie frappa doucement à la porte et dit d'une voix douce « Hey... Ca va aller? Tu as besoin d'aide? » Appuyée contre le chambranle de la porte, elle tendit l'oreille pour écouter la réponse de la jeune blonde, espérant qu'elle ne l'enverrait pas sur les roses... Après tout, elle avait peut-être besoin d'un peu de solitude. Mais Lexie voulait tout de même lui venir en aide, qui sait, la jeune fille aurait peut-être besoin d'une oreille pour s'épancher ou pour enlever la bouillie froide de ses cheveux.
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyMar 16 Aoû - 18:11

Droite, les bras pendant le long de son corps, Cat laissa échapper un sanglot puis, un autre et enfin elle sentit ses larmes couler le long de ses joues sucrées. Douloureusement, elle s’obligea à fermer les yeux et soucieuse de ne pas faire trop de bruit, elle plaqua ses mains sur sa bouche si fort qu’elle ne parvint même plus à respirer pendant une fraction de seconde, suffoquant dans ses mains crispées autour de son menton. Secouée par l’afflux de larmes, elle s’adossa à la paroi de la cabine, sa gorge était tellement serrée qu’elle ne réussit pas à déglutir pour chasser ce goût désagréable -le goût des larmes, elle avait oublié à quel point cela pouvait être salé-. Ecaterina ne pleurait jamais. Ou rarement. La dernière fois, elle avait été émue par un cadeau que son père lui avait envoyé pour son anniversaire. Le geste l’avait beaucoup touché, elle ne se souvenait plus d’avoir reçu un cadeau aussi beau. Pourtant, il ne s’agissait que d’un vieux livre aux pages jaunies et à l‘état plus que douteux. Il n’y avait pas eu de tristesse, ce jour-là. Plutôt, un sentiment d’euphorie qui était parvenue à la faire pleurer si fort que, épuisée, elle s’était endormie pendant le cours d’espagnol l‘heure précédente. Monsieur Schuester n’avait pas été très content, d’ailleurs.

Ecaterina se sentait stupide de pleurer, maintenant. Surtout pour des gens qui n’en valaient pas la peine pour la plupart. Pourquoi s’en était-il pris à elle ? En réalité, elle n’avait pas besoin d’y réfléchir : elle s’était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment, tout simplement. Cela ne la rassura pas, au contraire : la tête posée contre le plastique froid de la cabine, ses sanglots s’amplifièrent. La situation était bien pire que ce qu’elle ne s’était imaginée. Ce sentiment, cette humiliation… elle qui pensait que le regard de ses congénères était le summum de l’affront et bien, autant dire qu’elle s’était drôlement trompée. Les autres parleraient -les autres étaient déjà en train de parler- et l’idée même qu’elle puisse être le centre d’attention de cette bande de vautours sans scrupules lui donna envie de rentrer chez elle -sans parler que la rumeur ne tarderait pas à faire grand bruit partout dans l’établissement : Cat ne voulait plus jamais mettre les pieds à McKinley High.

Certes, elle n’était pas très courageuse. Ecaterina refusait d’affronter ces situations parce que, aussi impassible qu’elle s’efforçait de paraître aux yeux du monde, elle était parfaitement consciente du fait qu’il n’y avait en elle pas une once de témérité. Sa mère le lui avait répété à de nombreuses reprises de sa voix tranchante, aussi rauque et cynique que la sienne et finalement, elle ne s’était jamais donnée les moyens de vaincre ses peurs ou d’affronter… juste d’affronter les choses. Peut-être qu’elle deviendrait plus audacieuse en grandissant mais, en attendant c’était au dessus de ses forces.

Méditative, elle rassembla ses affaires pourtant et s’apprêta à partir. L’odeur écœurante du sucre la suivrait pendant plusieurs jours, elle en était certaine et sa robe tachée de rouge cerise irait directement à la poubelle -dommage, elle était la seule dans laquelle elle se trouvait plutôt jolie-. Les cheveux collants, elle s’intima de ne pas passer sa main dedans pour éviter de n’y tasser le sucre qui s’y était vicieusement logé. Le visage humide et les yeux brillants de larmes, elle posa sa main sur la poignée de la porte quand une voix à l’accent reconnaissable, l’interpella. La blondinette se figea et cilla à peine lorsque celle-ci lui demanda si tout allait bien pour elle. Hésitante, elle ne répondit pas et tenta de respirer tranquillement. D’un geste précipité, elle passa ses deux mains sur ses joues pour se débarbouiller des larmes et des cristaux de glaces qui n’avaient pas fondus et enfin, ouvrit la porte. Les traces de mascara sous ses yeux azur trahissaient cet air placide qu’elle tentait de se donner.

« Ça ira, merci… » dit-t-elle en reniflant, lorsqu’elle poussa le battant. Relevant la tête, Cat se trouva face à elle. Son uniforme lui allait bien, il donnait de l’éclat à son visage pâle et la couleur de ses cheveux s’accordait à la perfection avec le rouge sang de sa jupe. Cette fille était jolie, bien sûr. Ecaterina la regarda une seconde et baissa la tête, un petit sourire railleur se dessina au coin de sa bouche bien dessinée « Tu viens au rapport, je suppose ? » Graduellement, elle perdit son sourire et secoua la tête, dépitée. Sans même lui accorder un regard, Cat la détourna et se dirigea vers les lavabos immaculés -aussi souillées que le reste de sa tenue, ses ballerines collèrent au sol lorsqu’elle exécuta quelques pas, cela la gêna-. Ne se toisant même pas dans le miroir -elle ne supportait déjà pas de se voir d’ordinaire, il était inutile qu’elle se fasse violence, elle imaginait assez bien à quoi elle pouvait ressembler à cet instant. Ouvrant le robinet, elle passa ses mains tremblantes sous le jet d’eau froide puis, dans un mi-rire étouffé, elle lança « J’espère au moins que le jeu en vaut la chandelle. » Quelques secondes, elle laissa couler l’eau puis enfin, attrapa une serviette en papier plus loin. La bouche pâteuse, le palpitant prêt à bondir hors de sa poitrine, elle se retourna cependant et tacha de garder cet mine indifférente qu’elle portait en permanence, se séchant les mains avec application « Je me suis toujours demandée, » commença-t-elle « si vous aviez le droit à une récompense spéciale pour chaque nouvel élève humilié. » Ecaterina arqua un sourcil et haussa les épaules avant de pencher doucement la tête en grossissant son regard. Soupirant soudain, elle se redressa « À la réflexion, je n’ai pas envie de le savoir mais, sincèrement, je souhaite que ton petit copain remportera le jackpot avec moi dans son palmarès. » Réduisant en boule la serviette humide, elle la jeta par-dessus son épaule -elle ne rata même pas sa cible- et se dirigea vers la porte en face d’elle : il était hors de question qu’elle se mette à discuter avec une fille comme elle. Pas maintenant, alors qu’elle était d’une vulnérabilité flagrante.
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyVen 26 Aoû - 1:24

Lexie attendit anxieusement que la porte ne s'ouvre, ou tout du moins que la jeune fille lui réponde. Elle craignait de la voir fondre en larmes ou quelque chose d'un genre mélodramatique. La jeune anglaise ne savait en effet pas très bien gérer les pleures et les émotions de ce genre, elle avait une méthode bien à elle pour remonter le moral des autres et cela ne fonctionnait pas toujours. Et sa tendance naturelle à sauter à pieds joints dans le plat n'aidait pas non plus. Le franc parler c'est bien, trop, ça peut être gênant. La blonde poussa enfin la porte et seuls un reniflement et son maquillage dégoulinant trahissait ses larmes. La cadette des Preston admirait la dignité et la force avec laquelle cette fille assumait ce qui devait être une expérience assez douloureuse. Elle se doutait bien que la lycéenne souffrait bien plus qu'elle ne le montrait, mais au moins ce n'était une pleurnicharde. « Ça ira, merci… » répliqua donc la fille avec un calme admirable au vu . La rouquine s'apprêtait à prendre la parole à son tour, en proposant de lui offrir son aide pour essayer de sauver sa chevelure ou sa charmante robe par exemple. Mais la blonde lui servit un sourire empreint de défi et d'arrogance avant d'ajouter « Tu viens au rapport, je suppose ? »Interloquée, Lexie ne trouva rien de mieux à répondre qu'un « Hein quoi? » qui lui donnait un air plus stupide que compréhensif.

La jeune blonde se détourna vers la rangée de lavabos pour laver ses mains tremblantes. Gardant la tête baissée, un petit rire ironique s'empara d'elle et elle lança « J’espère au moins que le jeu en vaut la chandelle. » Enfin, la lumière se fit dans l'esprit de la Cheerio. En gros, parce qu'elle avait justement un uniforme de cheer leader, cette inconnue l'accusait d'avoir pris part à cet acte de brutalité gratuite et d'humiliation. Bien entendu, les gens sont connus pour ne pas juger sur les apparences et garder l'esprit ouvert par ici. Mais d'un autre côté, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir d'être à crans après un tel incident. Mais avant que Lexie n'ai eu le temps de s'expliquer, la fille continua sur sa lancée. « Je me suis toujours demandée, si vous aviez le droit à une récompense spéciale pour chaque nouvel élève humilié. » Elle avait retrouvé de son aplomb et de son assurance et dans sa superbe, se retourna pour toiser la rousse et lâcha, un sourcil arqué et avec une colère froide bien plus effrayante que les cris ou les larmes « À la réflexion, je n’ai pas envie de le savoir mais, sincèrement, je souhaite que ton petit copain remportera le jackpot avec moi dans son palmarès. » Décontenancée, la londonienne admira le lancer de la blondinette, avant de s'interposer entre elle et la sortie. Hors de question de la laisser s'envoler alors qu'elle venait de lui faire porter le chapeau pour un acte qu'elle désapprouvait complètement et auquel elle n'avait bien entendu nullement pris part. Elle avait été un témoin de la scène et avait été la seule dans la foule à se préoccuper de son sort. Autant dire qu'elle ne s'attendait pas à cette réaction quand elle avait poussé la porte des toilettes.

Mais elle comprenait, au vu de son caractère plutôt explosif, Lexie Preston aurait sûrement était très énervée après un tel incident. Mais elle aurait reporté sa colère sur l'agresseur plutôt que de mordre la main tendue. Toutefois, elle n'éleva pas la voix, ne voyant pas de quoi s'emporter pour le moment et estimant qu'une explication suffirait à faire comprendre à la jolie blonde qu'elle venait en toute amitié. « Je ne viens pas pour me moquer de toi ou rapporter quoique ce soit à la personne qui t'as fait ça. Je n'avais rien à voir avec cet incident et ce genre de pratique me répugne. Tu peux très bien ne pas me croire évidemment, parce que j'ai une jupe rouge et un t-shirt avec le sigle du lycée. Mais tu peux aussi deviner à mon accent que je ne suis pas d'ici et que les règles de cet endroit ne sont pas les miennes. Je t'ai suivie ici parce que je pensais que tu pourrais avoir besoin d'un coup de main, voire d'un peu de réconfort. Je ne suis pas un monstre assoiffé de popularité et je n'ai pas besoin de jeter de la glace pillée à la face des gens pour me sentir sûre de moi et je veux t'aider parce que je pense que personne ne mérite un tel traitement. C'est tout, je te le jure. »

Je parle vraiment trop se dit un instant la jeune anglaise. Il fallait toutefois bien ça pour que la fille, blessée dans son ego comme physiquement, comprenne qu'elle n'était pas une menace supplémentaire. De plus, la cheer leader se doutait bien que ses mots ne seraient pas suffisant, après tout, cette fille serait certainement plus encline à voir en ses propos une manipulation bien agencée qu'une offre sincère et elle ne saurait l'en blâmer tout à fait. On a le droit d'être en colère après l'univers et de voir le mal partout quand on est couverte de bouillie rouge de la tête aux pieds. Aussi, elle fit une plongée dans son sac king size qui contenait certainement suffisamment de choses pour survivre trois jours enfermée dans ces mêmes toilettes. Mais Lexie avait vécu assez d'emprisonnement accidentel pour cette année, aussi se contenta-t-elle de tendre à son interlocutrice un short en jean et un t-shirt clair avec un imprimé d'oiseaux noirs, un peu froissé après son séjour dans son sac. « Quand j'ai su que je devais porter l'uniforme des Cheerios au lycée, j'ai décidé de toujours avoir une tenue de rechange sur moi, au cas où j'aurais à aller en ville après le lycée sans avoir le temps de repasser chez moi ou par les vestiaires. » Elle sourit, puis ajouta « A toi de voir, tu peux sortir d'ici avec ta robe trempée et tes yeux de panda et te garantir de vraiment passer une sale journée. Ou tu peux profiter du fait que j'ai le même sac de Mary Poppins et qu'il pourrait limiter les dégâts. C'est ton choix. » A ses mots, elle s'adossa contre le mur, laissant le champ libre vers la sortie, mais continuant à tendre les vêtements vers la lycéenne. « Promis, je n'ai pas mis de poudre à gratter dedans. » ajouta-t-elle avec un sourire en coin, essayant de détendre l'atmosphère un peu tendue qui régnai dans la pièce.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptySam 27 Aoû - 13:20

Dans sa courte course jusqu’à la porte, la voix de la jeune rousse l’interpella et se stoppant nette, Ecaterina l’écouta -elle n’était pas aussi discourtoise pour oser se faire la malle sans au moins entendre son discours pré mâché, elle était plutôt bien élevée, elle-. Néanmoins, elle fut surprise de constater que les paroles de la jeune fille sonnaient spontanées et déconcertée, elle vrilla lentement sur les talons de ses ballerines rouges en fronçant les sourcils, regardant sa camarade dans une mine presque ahurie. Ecaterina admettait qu’il était facile de se faire une opinion toute faite des cheerios et de les mettre toutes dans le même panier, tout comme les footballeurs, d‘ailleurs. Elle qui reprochait aux autres leur façon si particulière de coller des étiquettes aux gens, était tombée dans le jeu de la conclusion hâtive sans s’en rendre compte -non, vraiment, elle se décevait et beaucoup. Pourtant, elle avait appris à apprécier Quinn Fabray qui elle aussi était une cheerleader, en plus de faire partie de l‘une des deux chorales du lycée. Quinn n’avait rien d’un monstre assoiffé de popularité, elle était plutôt gentille et douce, d’une douceur incroyable qui, quelquefois, rendait peut-être un peu envieuse la blondinette. Cette douceur, elle la retrouvait dans l’expression qu’arborait la jeune fille face à elle et alors qu’elle termina son monologue sur une promesse qui fit se sentir honteuse l’adolescente, elle baissa la tête et garda le silence : alors celle-là, elle ne s’y été absolument pas attendue !

Les élèves du lycée avait une façon bien à eux de dépeindre l‘équipe des cheerleaders. D’après Jacob Ben Israël -la source la plus sûre que la jeune fille ne connaissait à ce jour-, elles étaient toutes dépourvues d’âmes, se nourrissaient de la virginité de leurs congénères aux hormones folles et dormaient dans des caissons à oxygène pour garder leur jeunesse éternelle. Pourquoi avait-elles les cheveux si épais ? Parce qu’il y avait une rumeur qui disait que leurs extensions hors de prix étaient en réalité des vipères grouillantes et mortelles, bouh -plus clichés, tu meurs. C’est vrai qu’à un moment donné, Cat avait été tenté de croire toutes les hypothèses fournit par JBI -au moins pour qu’il la laisse tranquille, mais relativement consciente de la stupidité de la chose, elle avait fini par se résoudre et penser que tout cela n’était que des légendes urbaines ridicules et totalement infondées -comme la dame blanche ! Cela dit, ça ne l’empêchait pas de rester à une distance de sécurité lorsqu’elle se trouvait en la présence de l’une d’entre-elles : elle n’avait pas envie de perdre son innocence en traînant trop près des suppôts de Satan -vade retro !

Enfin, Ecaterina n’était pas une fille méchante. Elle aimait faire croire aux autres qu’elle était un peu revêche, mais elle était tout le contraire. Jacob (encore lui, à croire qu‘ils passaient leur temps ensemble) lui avait dit un jour que cette feinte arrogance faisait tout son charme. Elle en avait été presque flattée avant de se souvenir avec qui elle était en train de discuter. Certains élèves s’en était rendu compte en faisant le premier pas et en lui adressant la parole dans les couloirs du lycée ou encore après un passage express à la librairie dans laquelle elle travaillait : elle était plutôt cool et incapable de faire du mal à qui que se soit. Elle détestait bien trop se battre et s’énerver pour ne serait-ce que faire des reproches aux gens qu’elle aimait. La pompon girl devait la prendre pour une pimbêche exécrable, elle n’avait pas tort : elle n’avait pas été très aimable sur ce coup. Après tout, elle avait de quoi être un chouïa contrariée ! Certes, ce n’était pas une excuse, elle s’en voulu de le penser, après coup. La tête baissée, Cat chercha un moyen de présenter ses excuses à la jeune fille, mais celle-ci fouillant dans son sac, la prit de cours en reprenant la parole. Relevant la tête, Ecaterina l’observa fureter avec urgence dans les abîmes du bazar qui devait y régner -elle scruta en douce ses cheveux, cherchant d’un œil curieux un quelconque signe qui trahirait la présence de vipères sous ses mèches flamboyantes- puis esquissa un bref sourire lorsqu’elle lui tendit gentiment une tenue. Posant son regard sur les vêtements, la jolie blonde glissa ses pupilles sur le visage de sa camarade ;

« Je suis désolée, je suis un peu parano. » Timidement, Cat regarda les vêtements que la jeune fille tendait devant elle -elle repéra un short en jean et un joli top- et secouant la tête en signe de négation, elle pinça les lèvres, profondément touchée « Merci, c’est vraiment gentil, mais… je ne… je ne compte pas y retourner ; je vais rentrer. » avoua-t-elle en lui souriant brièvement pour la seconde fois. Admettre de la sorte son manque cruel de courage la rendit passablement mal à l’aise. Elle regretta aussi de ne pas être très loquace, comparé au discours si bien amené de la cheerleader. Cependant, elle ne se sentait pas la force de rentrer dans de grande tirade dramatique à vomir -ce n’était pas son genre et puis de toute façon, elle n’était pas très douée pour ça. Les vapeurs de sucre commençaient à lui monter à la tête et lançant une dernière fois un regard à la main tendue, elle étouffa un petit rire quand elle lui affirma avec humour qu’elle n’y avait pas mit de poils à gratter -intérieurement, elle la remercia de vouloir faire baisser la pression-. Cat opina du chef pour lui prouver qu’elle lui faisait confiance sur ce coup puis la contourna pour aller rejoindre le lavabo -moyen habile de ne pas affronter son regard. Ecaterina était humiliée, vulnérable et bien qu’elle ne prit pas la peine de se toiser dans le miroir, elle était certaine que cela se lisait sur son visage souillé de larmes et de mascara. Elle pensa à appeler Quinn pour qu’elle la rejoigne et la réconforte, seulement elle lui avait dit qu’elle ne viendrait pas en cours à cause d’un gros rhume attrapé la veille. Se mordillant la lèvre en réfléchissant, elle hésita un moment puis, dit d’un ton très calme :

« Je m’y étais préparée à recevoir ce genre de traitement. Je m’en suis plutôt bien tirée jusqu’à présent, je suis passée entre les mailles du filet -j’en étais super fière. » Dans un rire pénible, elle s’approcha de la vitre opaque, jeta un coup d’œil distrait à l’extérieur et d’un même mouvement, elle croisa les bras sur sa poitrine « Je me suis toujours imaginée en train de sauter à la gorge du méchant, histoire de lui faire regretter son geste jusqu’à la fin de ses jours et lui prouver de quoi une fille dans mon genre est capable de faire subir à de grands costauds comme ceux de l’équipe de foot. Je ne pensais pas que c’était aussi… » Sa voix se brisa alors que ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. Elle repensa aux regards des autres sur son passage, à leur mine déconfite et à leur inertie face à la situation. Se forçant à cligner des yeux pour chasser ses larmes, elle se retourna vers la jeune fille avec un sourire difficile, ajoutant d’un ton faussement joyeux « Mais ça va, tu peux aller en cours, la première heure va bientôt sonner. Je trouverai bien une excuse à ça... » Elle tira le tissu de sa robe pour constater les dégâts, désigna du menton ses tâches rougeâtres et remonta ensuite son sac sur son épaule en concluant calmement « je passerai à l’infirmerie, je simulerai une migraine ; quelqu’un passera me prendre. »


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Mer 31 Aoû - 16:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyLun 29 Aoû - 14:38

Lexie espérait que ses propos et son geste vers elle parviendrait à convaincre la jolie fille de lui faire confiance. Evidemment, elle ne lui demandait pas de lui sauter dans les bras en la remerciant avec effusion et de devenir sa meilleure copine, loin de là. Mais, peut-être que la blondinette reverrait son jugement sur les cheerleaders, qui malgré les rumeurs farfelues qui courraient sur leur compte, n'étaient pas toutes des pestes cruelles avides de pouvoir et de popularité. Après tout, certaines de ses filles étaient vraiment adorables, personne ne pouvait taxer Brittany d'une quelconque méchanceté et si l'on apprenait à connaître un peu Quinn, on pouvait voir au delà de la façade qu'elle se donnait. Tout le monde a un masque, une couche de vernis social pour ne pas montrer à tous les traits les plus sensibles qui nous habitent, cette fille couverte de slushy la première sans doute. Aussi, la londonienne estimait qu'elle reviendrait sur sa position, de prime abord un peu agressive. Enfin, il le valait mieux, car la rouquine avait beau être gentille, elle verrait d'un très mauvais oeil de se faire envoyer sur les roses deux fois en moins de cinq minutes. Il ne fallait pas pousser sa patience, ni tester les limites de sa jovialité bon enfant. Mais apparemment, la blonde était plutôt surprise de son comportement et ne semblait pas vouloir poursuivre ses attaques. Sans doute s'attendait-elle à être descendue en flèche et enterrée sur place et avec toutes les Santana Lopez et les Summer Davis en puissance qui parcouraient les couloirs, on ne saurait lui reprocher.

« Je suis désolée, je suis un peu parano. » La jeune Preston eut un sourire et hocha doucement la tête, montrant qu'elle comprenait tout à fait et qu'elle ne s'en formalisait pas. Elle était soulagée de voir que la jeune fille était en mesure de présenter des excuses et d'avoir une certaine décence. Cela jouait nettement en sa faveur, prouvant qu'elle avait certes du caractère mais qu'elle n'était pas une garce prétentieuse. Ce qui aurait été dommage d'ailleurs. La rousse agita vaguement les vêtements, mais l'offre fut déclinée. « Merci, c’est vraiment gentil, mais… je ne… je ne compte pas y retourner ; je vais rentrer. » Elle eut beau jurer que les tissus étaient exempts de tout piège, la blonde secoua la tête, ferme dans sa position. Lexie trouvait dommage qu'elle cède face à l'adversité, elle fuyait même son regard. Visiblement, derrière toute la force dont la lycéenne faisait preuve, il y avait une grande vulnérabilité et la lueur d'arrogance qui brillait dans ses yeux par moments n'était pas suivi de la dose de courage attendue. Toutefois, la britannique avait le net sentiment que cette jolie blonde était capable de prouver sa force à cette bande de cornichons décérébrés et elle comptait bien la convaincre. Lexie Preston était têtue comme un troupeau de mules et se piquait parfois d'enfoncer ce qu'elle pensait juste dans la tête des autres...

La rousse se percha sur la plaque de métal blanche laissée vierge près des lavabos, assise là où s'étalaient généralement les tubes de rouge à lèvres et autres fards des jeunes filles à l'inter-cours. Prête à exprimer le fond de sa pensée, elle tint heureusement son clapet fermé, laissant la victime de la douche froide s'épancher un peu. « Je m’y étais préparée à recevoir ce genre de traitement. Je m’en suis plutôt bien tirée jusqu’à présent, je suis passée entre les mailles du filet -j’en étais super fière. » Lexie sourit douloureusement, imaginant le choc qui était passée dans la tête de la demoiselle au moment de l'impact avec la glace pillée. « Je me suis toujours imaginée en train de sauter à la gorge du méchant, histoire de lui faire regretter son geste jusqu’à la fin de ses jours et lui prouver de quoi une fille dans mon genre est capable de faire subir à de grands costauds comme ceux de l’équipe de foot. Je ne pensais pas que c’était aussi… » La rousse se pencha un peu plus, calant une de ses longues jambes sous elle et écoutant attentivement. Mais la voix de la jeune fille se changea en un sanglot masqué. En d'autres circonstances, Lexie aurait probablement enlacé gentiment sa camarade, mais elle avait -en règle générale- d'assez bons instincts malgré son manque de tact. Et cette fille ne laissait pas les gens entrer dans son espace vital si facilement, tout son langage corporel le criait. Elle opta donc pour quelques mots, domaine où elle avait sinon de la subtilité, de la pratique. « Moi aussi je me suis toujours dit que si ça m'arrivait, je piquerai le scandale du siècle et que je ferais trembler tout le lycée tant que je n'aurais pas obtenu justice. Mais on ne peut jamais savoir ce qui se passera tant qu'on a pas été directement confrontée à la situation. Et si ça peut te rassurer, je t'ai trouvée très... digne. » La remarque était peut-être mal venue, mais la londonienne voulait montrer à sa vis-à-vis que sa réaction avait été tout à fait admirable et qu'elle n'avait pas à éprouver la moindre culpabilité, ni à ressasser sans cesse ce qu'elle aurait dû faire.

« Mais ça va, tu peux aller en cours, la première heure va bientôt sonner. Je trouverai bien une excuse à ça... je passerai à l’infirmerie, je simulerai une migraine ; quelqu’un passera me prendre. » Lexie fronça les sourcils, doutant que la fuite soit une solution. « Oh ne t'en fais pas, je n'ai pas cours et je fuis une bimbo avec de faux seins. » Mais là n'était pas l'important « Dis-moi... » et à cet instant, elle se rendit compte qu'elle ne connaissait pas le prénom de son interlocutrice. Elle l'avait déjà vue, elle la trouvait très jolie mais pour tout l'or du monde n'aurait pas pu mettre un nom sur ce charmant minois. « Euh, comment tu t'appelles? » Une fois renseignée, elle trancha dans le vif du sujet. « Tu es sûre de vouloir partir? Je veux dire, tu m'as l'air d'être une fille forte, tu ne préférerais pas sortir d'ici les cheveux mouillés mais la tête haute, leur prouver qu'ils ne t'atteignent pas? » Puis, désignant son sac et le short et le haut posés dessus, la rouquine ajouta « Mon offre tient toujours tu sais. » Elle trouvait fort dommage de donner une raison de plus à ces tyrans de croire qu'ils régnaient sur cette école. Pas franchement révolutionnaire, Lexie estimait tout de même qu'il fallait avoir un peu de fierté. C'était sûrement pour cela que malgré sa position de Cheerio, elle n'inspirait guère la crainte et ses collègues la prenaient parfois de haut. Mais la jeune Preston avait la dose d'humour, de détachement et d'ego nécessaire pour tracer sa propre route. Ecaterina pouvait certainement en faire autant et prouver qu'elle valait mieux que les codes primitifs de WMHS.
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyMer 31 Aoû - 19:39

Quand Ecaterina alla s’isoler près de la fenêtre opaque, elle ressentit soudain le besoin de prononcer quelques mots concernant cet incident. Hésitante, elle éprouva pourtant un sentiment étrange qui la soulagea. Avouer que cela n’était pas facile à accepter l’avait apaisé sur le moment. Même si, elle n’était pas prête à y retourner, Cat pouvait au moins se féliciter de commencer à avaler le morceau -particulièrement indigeste, cela dit- maintenant. Jetant des petits regards succincts à sa tenue souillée, elle ne put réprimer le flot de larmes qui semblait vouloir à tout prix se frayer de nouveau un chemin sur ses joues redevenues sèches et sans qu’elle ne puisse rien faire, elle se remit à pleurer comme une enfant ; elle détestait ça, pleurer. Ses nouveaux sanglots lui firent alors comprendre qu’elle mettrait plusieurs jours avant de s’en remettre finalement. Peut-être qu’elle pourrait rester chez elle pendant tout ce temps ? Elle décréta que c’était la meilleure des choses à faire ; l’humiliation était si forte ! Elle se sentait bien trop vulnérable si bien qu’elle se mit à redouter d’aller déposer ses affaires dans son casier les jours prochains : ils avaient réussi à la faire perdre pieds.

Ecaterina n’était peut-être pas une jeune fille très courageuse, mais oui, elle savait rester digne en toute circonstance et même si l’humiliation était difficile à supporter, elle savait qu’à un moment donné, elle retrouverait assez de force pour ne pas se laisser atteindre par cette attaque mesquine et infondée -c‘est ça qu‘on appelle de la dignité. Le fait que la cheerio lui fasse cette gentille remarque la fit sourire à moitié, puis baisser la tête, profondément touchée par cette réflexion qui pour elle avait tout l’air d’un réel compliment ;

En revanche, quelque chose la fit tiquer et s’attardant longuement sur les propos de la jolie rousse, elle fronça les sourcils en relevant le menton graduellement ; elle aussi se préparait à recevoir ce genre de traitement ? Ecaterina pinça les lèvres, fixant au dehors, son visage arborant une expression indéchiffrable. Elle savait que, dans leur ensemble, les populaires n’avait de pitié pour personne, que leurs victimes, ils les choisissaient au petit bonheur la chance -elle en était la preuve vivante, il n’y avait eu aucunes raisons pour qu’elle soit traitée de la sorte. Cependant, elle était vraiment surprise par cette révélation qui résonna encore un temps dans son esprit : gratifier leurs semblables -leurs frères d’armes dans le machiavélisme et dans la profonde bêtise- de la sorte, cela lui parut d’autant plus cruel. D’ailleurs, Cat admettait qu’elle n‘avait jamais vu les choses de cette façon pensant que, dès lors qu’une personne était admise dans ce cercle très fermé, il ne pouvait en ressortir sous les quolibets et les lancées de tomates avariées -totalement inimaginable de son point de vue. Alors comme ça faire partie d’une bande de ce genre n’était pas aussi idyllique ? Et bien, la jeune fille derrière elle venait de lui donner une raison de plus pour ne pas vouloir en faire partie, merci à elle. Reprenant un peu contenance, elle se mordit précipitamment la lèvre, et enfin se retourna vers la cheerleader ; elle la fixa avec incrédulité en croisant les bras sur sa poitrine.

« Mais, tu as un avantage contrairement à nous. » Désignant d’un geste fluide de la main l’uniforme écarlate de la jeune fille, elle esquissa un sourire sincère -teintée de désenchantement- et haussa les épaules en continuant calmement « Tu es jolie en plus de faire partie de l’équipe des cheerios. » ajouta-t-elle gentiment. Ecaterina détourna le visage un instant, attardant ses pupilles sur les néons criards au plafond qui lui firent plisser les paupières avec force « On sait tous que le Coach Sylvester ne laissera jamais personne s’en prendre à l’une d’entre vous, tant que ce n’est pas elle qui l’a ordonnée. » Coulant un regard sur sa camarade, elle opina lentement du chef et continua dans un murmure rauque « Elle est exécrable, tout le monde la déteste, moi la première. Mais elle tient à son équipe, elle vous materne à sa façon ; elle vous offre la meilleure des protections. » Un autre sourire se dessina sur son visage encore morne à cause de ses larmes et cillant un moment, Cat ajouta dans un petit rire étouffé « Encore une raison de plus pour vous détester. Vous avez l’immunité dans les couloirs de McKinley High grâce à cet uniforme et surtout grâce à elle. »

Ecaterina somma avec tact à sa camarade de partir en cours, mais celle-ci semblait plutôt têtue -elle le portait sur son visage à vrai dire. D’ordinaire, cela aurait agacée la jolie blonde qui n’aurait pas fait autant preuve de diplomatie pour lui demander de lui fiche la paix. Mais la jeune fille avait l’air telement gentille et sincère dans sa démarche qu’elle se contraint à ne pas la bousculer et à accepter sa présence. De toute façon, Cat n’avait pas vraiment le courage de brandir les armes ; la cheerleader lui dit alors qu’elle se faisait poursuivre par une bimbo avec de faux seins, haussant brièvement les sourcils, l’adolescente préféra ne pas lui demander plus amples informations ; cela ne la regardait pas et puis au fond, elle s’en fichait un peu, elle avait ses propres problèmes, après tout. Bientôt elle lui demande son prénom. Là, Cat s’approcha des lavabos et pivota sur ses pieds, appuyant le bas de son dos contre la surface froide du contenant.

« Ecaterina. Je sais, on dirait le prénom d’une prostituée slovaque, Jacob me l'a déjà faite. » Roulant des yeux, elle obliqua vers sa camarade et poursuivit « Tout le monde m’appelle Cat. » La gratifiant d’un sourire, elle lui retourna la question, passant ses doigts dans ses cheveux tout collants « Et le tien ? »

Entreprenant de se démêler les cheveux avec ses doigts, Cat passa et repassa sa main entre ses mèches soyeuses -et poisseuses. Ne parvenant qu’à empirer les choses, elle capitula quand elle détacha une poignée de cheveux tout collés et emmêlés alors que Lexie lui demanda si elle était sûre de vouloir partir « C’est très facile de donner une bonne impression de soi aux autres. Mais, je ne suis pas courageuse. » dit-elle durement, retirant ses cheveux avec une mine dégoûtée de sa main. Le baissant ensuite, elle fléchit la tête, concentrant ses pupilles sur le sol et triturant les nombreux bracelets qu’elle portait au poignet gauche « Avant aujourd’hui, personne ne m’avait vraiment remarqué ici. » Soupirant avec force, elle ferma les yeux furtivement ; ne souhaitant pas s’attarder sur les raisons qui l’obligeaient à être la femme invisible de McKinley High, elle pencha la tête et enchaîna sur autre chose d’une façon assez déconcertante « Je me fiche de ce qu’on dit sur moi, tu sais, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de continuer à vivre, au contraire. » Elle lui lança une œillade rapide « Je veux juste qu’on me fiche la paix. Je veux continuer à pouvoir marcher dans les couloirs sans qu‘on me gratifie de regards en coin. » Marquant une pause, Cat se tourna complètement vers Lexie -elle enroula ses mains autour de son cou promptement avant de les relaisser tomber de chaque cotés de son buste -elle les écarta alors comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose de particulièrement évident ; cela trahissait sa nervosité « Si je sors d'ici maintenant et que je retourne en cours comme si de rien n'était, qu’est-ce que tu crois qu’il se passera ? » Scrutant le visage de la jeune fille, elle haussa les épaules tout en arquant un sourcil puis vrilla la tête légèrement avant d‘opiner. Ses lèvres esquissant un sourire pénible, Cat désigna une seconde Lexie de la main, appuyant les pensées qu’elle avait cru percevoir dans son regard et décréta sûre d’elle « Exactement : ça ne fera qu’attiser la flamme. » Se redressant de toute sa petite taille, Ecaterina passa la main sur son front puis releva ensuite le menton avec impudence concluant d'un ton catégorique « Je préfère attendre quelques jours. Tout se tassera très vite et je finirai mon année comme je l'ai commencée ; sans que personne ne s'intéresse à moi. »
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyVen 9 Sep - 19:19

Lexie imaginait aisément l'horreur du traitement que la jeune fille avait subi et priait tous les saints pour ne pas recevoir le même. Elle était sûrement plus à l'abri que d'autres, mais tout le monde sait que les bonnes réputations mettent du temps à se construire mais qu'elles peuvent tomber en un jour, comme une fragile château de cartes. Une erreur et c'en était fini de vous, de votre bel uniforme rouge vif et de vos rêves de gloire éphémère. La rouquine avait au moins assez de pragmatisme pour ne pas trop attendre de sa nouvelle vie lycéenne et savait pertinemment que, malgré tout, elle était une cible de choix. La blonde était néanmoins surprise et ne manqua pas de lui expliquer son point de vue, appuyant son propos d'un geste de la main « Mais, tu as un avantage contrairement à nous. Tu es jolie en plus de faire partie de l’équipe des cheerios. On sait tous que le Coach Sylvester ne laissera jamais personne s’en prendre à l’une d’entre vous, tant que ce n’est pas elle qui l’a ordonnée. Elle est exécrable, tout le monde la déteste, moi la première. Mais elle tient à son équipe, elle vous materne à sa façon ; elle vous offre la meilleure des protections. Encore une raison de plus pour vous détester. Vous avez l’immunité dans les couloirs de McKinley High grâce à cet uniforme et surtout grâce à elle. » Les mots de cette fille la touchèrent plus qu'elle n'aurait su le dire et elle la regarda un instant, avec un regard plus grave qu'à l'accoutumée. Elle ne se trompait pas, certes. C'était bien cela qui désolait la londonienne, qui en rejoignant l'équipe voulait surtout se trouver un passe-temps et tester le fameux cheerleading. Pas un instant elle ne se serait imaginé que la réalité pouvait être aussi proche des comédies romantiques pour adolescents, à ceci près qu'elle était plus cruelle. Elle ne manqua donc pas de répondre « Toi aussi tu es très jolie, ça n'a pas empêché cet idiot de première classe de te balancer un slushy à la figure. Et tu l'as dit toi-même, notre pouvoir ici est grandement illusoire. Un mot du coach, un faux pas et nous ne sommes plus personne, regarde ce qui est advenu de Quinn Fabray. Summer Davis, Santana Lopez, toutes nos queen bees tomberont un jour ou l'autre et recevront leur lot d'humiliations. Alors, elles en profitent tant que ça dure et se donnent un semblant d'importance en maltraitant les autres, ça ne rend pas les Cheerios invincibles. Loin de là. »

Lexie retrouva son sourire de pub pour dentifrice, ne voulant pas se montrer sous un jour trop sombre. Son indéfectible optimisme et son aplomb étaient ses maigres armes en ce bas monde et elle ne pouvait pas s'en défaire se facilement. Croisant et décroisant rapidement ses jambes pour renouveler la circulation du sang dans ses jambes, elle se fendit d'un nouveau regard pour sa camarade. Elle pensait ce qu'elle avait dit, cette fille était sublime et elle ne comprenait pas pourquoi elle en doutait. De petite taille mais avec un corps de rêve, une chevelure sans doute magnifique sans la purée rouge qui s'y trouvait actuellement et une grâce naturelle dont Lexie avait été témoin, elle avait tout pour plaire. Pouvait-elle vraiment s'interroger sur sa plastique de poupée? Mais plutôt que de s'aventurer en eaux dangereuses, la britannique préféra lui demander son nom « Ecaterina. Je sais, on dirait le prénom d’une prostituée slovaque, Jacob me l'a déjà faite. » Lexie eut un rire léger, trouvant le prénom ravissant. Avec un sourire, elle ajouta « Tout le monde m’appelle Cat. Et le tien ? » La Cheerio sourit à son tour, chaleureuse et dit « Moi c'est Lexie et personnellement, j'adore ton prénom Cat. » Elle lui fit un léger clin d'oeil, essayant de détendre l'atmosphère avant d'entrer dans le vif du sujet. Car la la londonienne ne pouvait être certaine que ce qu'elle allait dire plairait beaucoup à l'intéressée, mais comme elle était plutôt bourrique sur les bords, elle fit tout de même part du fond de sa pensée.

Elle l'observa démêler péniblement sa crinière blonde, attendant de voir quelle serait sa réaction. « C’est très facile de donner une bonne impression de soi aux autres. Mais, je ne suis pas courageuse. » affirma Ecaterina de cette voix étrangement rauque pour son minois si délicat. Le ton était dur, sec, comme une sentence impitoyable envers elle-même et Lexie ne pouvait pas objecter, ne connaissant pas assez la demoiselle pour démentir ses propos. Toutefois cela demandait du courage de s'éloigner avec dignité, peut-être plus que de crier et tempêter d'ailleurs. Mais elle ne dit rien, la laissant poursuivre. « Avant aujourd’hui, personne ne m’avait vraiment remarqué ici. Je me fiche de ce qu’on dit sur moi, tu sais, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de continuer à vivre, au contraire. Je veux juste qu’on me fiche la paix. Je veux continuer à pouvoir marcher dans les couloirs sans qu‘on me gratifie de regards en coin. » Voilà un désir peu commun dans les murs de cette école. L'anonymat. La plupart aurait préféré avoir une réputation d'affreuse nymphomane que pas de réputation du tout. D'ailleurs le désir de popularité poussait certains à commettre les actes les plus idiots et les plus cruels, Cat en était la preuve vivante. Avant que Lexie ne réplique, sa camarade fit des gestes nerveux avant d'ajouter « Si je sors d'ici maintenant et que je retourne en cours comme si de rien n'était, qu’est-ce que tu crois qu’il se passera ? » Voyant où elle voulait en venir, la rousse hocha légèrement la tête, avouant que oui, c'était une possibilité. « Exactement : ça ne fera qu’attiser la flamme. Je préfère attendre quelques jours. Tout se tassera très vite et je finirai mon année comme je l'ai commencée ; sans que personne ne s'intéresse à moi. » La fierté et la fermeté avec lesquels elle avait prononcé ses mots étaient presque en contradiction avec son propos.

Lexie la regarda un instant, nez et sourcils froncés, interloquée. Elle ne comprenait pas vraiment comment l'on pouvait avoir une telle force de caractère en annonçant qu'on allait se terrer chez soi. Il y avait des contradictions et même des incohérences dans le comportement de la jolie blonde et la Cheerio avait beau faire des efforts, elle avait du mal à assembler les pièces du puzzle. Mais, Lexie Antonia Jane Preston n'est pas du genre à lâcher prise, du moins pas sans batailler. Demandez donc à sa grande soeur si vous avez encore des doutes sur la question. Elle quitta donc son perchoir, posa les vêtements de rechange sur la plaque froide puis se planta face à Ecaterina. « Ou bien ce sera encore pire. Ils penseront que tu es une proie facile. Là où j'ai vu de la dignité, ils verront de la faiblesse. Là où je vois du bon sens, ils verront de la peur. Quoique tu fasses, tu ne peux pas vivre exilée de tous Cat et tous tes actes peuvent être mal interprétés. Alors tu pourrais utiliser l'énergie que tu mets à te cacher pour te faire respecter. » Elle s'interrompit pour reprendre son souffle et se dire que, décidément, elle parlait beaucoup. Ce qui ne l'arrêta pas « Evidemment, peut-être que ça ne marchera pas. Mais je doute que t'écraser et te terrer chez toi soit beaucoup plus efficace. » Les mots étaient un peu brutaux, sortant d'une façon peut-être un rien trop directe. Mais Lexie n'était pas du genre à prendre des pincettes et elle voulait vraiment aider cette fille. Aussi oeuvrait-elle en ce sens, au risque que cela ne lui convienne pas. Au pire, ce n'était pas la première fois qu'elle se ferait rabrouer parce qu'elle était trop franche. Machinalement, elle tira quelques morceaux de papier, qu'elle tendit à sa vis-à-vis en disant « Au moins pour essuyer ton visage, non? » Moment de vérité. Se ferait-elle royalement envoyer sur les roses ou son bavardage rapide, mais sensé, avait-il touché l'esprit de Cat? Dans tous les cas, Lexie estimait avoir fait ce qui était juste et dormirait sur ses deux oreilles.


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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyLun 12 Sep - 18:58

Ecaterina ne savait pas si cela venait du froid qui l’avait terrassé tout à l’heure ou si cela était dû à la lumière criarde des néons, mais une migraine effroyable s’empara de son crâne. Se forçant à garder le cap, elle se contenta de s’appuyer nonchalamment sur le rebord des lavabos et écouta Lexie d’une oreille distraite en portant ses mains encore vacillantes à ses tempes douloureuses. Bien sûr que la cheerleader avait raison. Une réputation, ça n’avait pas de valeur. On pouvait être au top à un moment donné et une seconde plus tard, n’être plus rien aux yeux de personne (ou inversement). C’était d’une cruauté ! Mais c’était ainsi. La vie était faite ainsi et le lycée n’était, au fond, qu’une répétition générale avant la grande première : et elle, était-elle prête à entrer en scène ?

Cet incident la plongeait dans le flou, la rendait nerveuse. Situation peu banale, elle qui gardait toujours (ou presque) son calme. Elle avait du mal à penser que ses mains tremblaient autant à la simple évocation d’un retour dans l’arène. Finalement, il n’y avait pas de demi-mesure dans la popularité. Ecaterina en était consciente depuis bien longtemps, c’est vrai. Mais entendre Lexie formuler tout ça à haute voix appuya ses profondes convictions : les simples lycéens n’étaient pas les plus à plaindre. Certes, recevoir ce genre de traitement n’était pas une partie de plaisir. Il s’agissait d’un traumatisme qui resterait gravé dans la mémoire de tous ceux qui en avait été victime. Mais, les populaires n’avaient pas une vie de rêve. La pression qu’exerçaient les autres sur eux au quotidien devait être un fardeau. Elle aussi avait subi ce genre de pression. Cela avait eu un effet dévastateur sur sa façon de voir les choses et de vivre sa jeune vie. Comment avait-elle pu refouler cette évidence au point de ne jamais s’apercevoir de ce point commun ? Qui sait. Si elle n’avait pas eu assez de force pour se reprendre en main dès qu’elle en avait eu l’occasion. Si elle ne s’était pas autant protégée au point de n’être qu’une ombre fuyante, Cat aurait été une de ces filles exécrables à souhait et les cheerleaders avides de chair fraîche qu’elle avait dépeinte à Gale lors de son premier jour au lycée aurait été ses amies. Peut-être même qu’elle en aurait fait partie ! Cela la fit sourire. Impossible : Ecaterina Sara Robertson n’avait pas l’étoffe d’une populaire.

Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle s’entendait si bien avec Quinn Fabray. A la différence de Cat, Quinn avait tout pour être populaire. Elle l’avait été autrefois avant de faire partie de la chorale et de tomber enceinte au cours de l’année précédente. Fatalement, elle était devenue la risée des élèves de McKinley. Le scandale de l’année ! Comme disait ce bon vieux Jacob. Cat était soulagée de ne pas avoir assisté à la déchéance de la jeune fille, elle ne l’aurait pas supporté et cela même si elles n’avaient pas été amies. Le fait que Quinn ait été populaire aurait pu la rebuter, mais paradoxalement, c’était tout le contraire : Ecaterina aimait beaucoup Quinn au point de lui confier des choses et de la considérer de plus en plus comme une amie chère. Son histoire était difficile. Ecaterina savait qu’elle n’était pas très bonne pour réconforter les autres. Cependant, elle était une oreille attentive. Quinn lui avait parlée. Elle avait eu la satisfaction de sentir que cela lui avait fait du bien de le faire. Il ne lui en avait pas fallu plus : elles étaient devenues proches.

Lexie cita Quinn. Ecaterina tourna la tête vers elle et la regarda un moment. Elle n’avait pas de compassion pour des personnes comme Santana Lopez ou Summer Davis. Néanmoins, Cat en avait pour Quinn. La Head-Cheerleader faisait partie des gens qu’elle respectait malgré leur âge similaire et qu’elle admirait à cause de son courage. Ecaterina soupçonnait Lexie d’être du même côté de la barrière que son amie. Malgré son statut social plus qu’honorable au sein du lycée, elle allait au-delà des conventions et passait outre la hiérarchie mise en place. Elle lui été venue en aide sans se soucier une seconde de ce que penserait les autres membres de son équipe après tout. Alors oui, Cat commençait à avoir un tant soit peu d’affection pour Lexie.

Ecaterina accepta le compliment de Lexie sur son physique en même temps que celui sur son prénom original. Elle l’ignora plus précisément. Non, Cat ne s’aimait pas des masses. Elle n’aimait pas ses cheveux trop blonds, son visage trop poupin et tout un tas de petits détails qui n’avaient pas besoin d’être cités tellement ça n’avait pas d’importance. La seule chose qu’elle acceptait, c’était sa petite taille parce qu’elle lui permettait de se fondre dans la masse sans aucun effort. Elle évitait les miroirs comme la peste. Lexie avait beau être sincère, cela ne la toucha pas parce qu’elle n’y croyait pas –elle n’y croyait plus.

Quand Lexie se leva pour lui faire face, Cat eut un petit mouvement de recul. La jaugeant discrètement, elle plissa les yeux en arborant une mine suspicieuse. La cheerio devait faire dans les 1m75 à tout casser. Elle était grande. Beaucoup plus qu’elle et cette proximité l’effraya un chouïa. Un coup d’œil rapide à ses cheveux la rassura de nouveau quant à la rumeur sur les vipères. N’empêche que ses jambes étaient immenses et fines, son maintient impeccable. Une fois, Dorian lui avait appris une prise d’auto-défense, lui expliquant avec tact et diplomatie que les rues étaient dangereuses de nos jours. Mais elle avait la force d’une enfant de cinq ans et Dorian l’avait laissée réussir sa prise pour ne pas lui faire de peine. Tu parles d’un bon professeur, vive la pédagogie foireuse ! Si elle devait se défendre, elle utiliserait son spray au poivre et emballé, c’est pesé ! Pas besoin de savoir faire du karaté pour survivre à l’attaque de la trottinette à moteur de Jacob !

Sa réserve quant au rapprochement de Lexie s’estompa quand celle-ci reprit la parole. Son accent était génial. Ecaterina aurait aimé avoir le même. C’était trop classe, elle paraissait tellement intelligente que la blondinette se sentit intimidée d’un coup. Ses yeux plantés dans ceux de la rousse, l’adolescente suivit son discours avec attention et esquissa un bref sourire.

« Pourquoi tu fais partie de l’équipe ? » demanda-t-elle du tac-au-tac. Elle s’aperçut de la brusquerie de sa question et pencha le visage en baissant les yeux « Je crois que tu es quelqu’un de bien. Je ne dis pas que les autres sont infréquentables. Toi tu es différente, tu n’as pas vraiment le profil d’une cheerio. » Un moment Ecaterina garda les yeux rivés sur le sol, clignant par intermittence avant de relever le visage avec hésitation. Ses pupilles scrutèrent brièvement le visage de la jeune fille face à elle. Dans un sourire, elle soupira en détournant les yeux par habitude « Je ne sais pas quoi faire, tu es convaincante. » souffla-t-elle en riant nerveusement. Retournant son joli minois vers Lexie, Ecaterina coula un regard à la serviette qu’elle lui tendait. Fixant le papier, la blondinette ferma les yeux. Résignée, elle l’attrapa alors du bout des doigts et s’apprêta à la prendre pour de bon. Mais se stoppant dans son entreprise, la jeune fille pointa sa camarade de l’index « Ça ne veut pas dire que je vais y retourner. » clarifia-t-elle avec un petit mouvement concis de la tête. Enfin, elle souffla légèrement et prit la serviette et ajouta d’une toute petite voix « Tu veux bien m’aider ? »
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyMar 13 Sep - 19:23

Lexie craignit une seconde d'avoir fait une erreur, voyant le mouvement de recul de la jeune blonde alors qu'elle se levait. Mais visiblement, Ecaterina était toujours un rien paranoïaque après l'incident, et voir une cheerleader de près d'un mètre quatre-vingt se planter face à vous avec un air décidé avait de quoi éveiller des traumatismes. La rousse ne se fit donc pas prier pour délivrer son discours, un peu abrupt, mais qui avait le mérite d'être franc. L'intéressée la regarda un instant, avant de lui poser une question à laquelle elle ne s'attendait pas « Pourquoi tu fais partie de l’équipe ? » Quel rapport? avait presque envie de rétorquer la britannique. Mais elle se contenta de croiser les bras et de pencher la tête sur le côté, visiblement interrogative. Cat eut donc l'obligeance d'approfondir son rapprochement d'idées « Je crois que tu es quelqu’un de bien. Je ne dis pas que les autres sont infréquentables. Toi tu es différente, tu n’as pas vraiment le profil d’une cheerio. » Un léger rire, plus cynique que ses francs éclats précédents franchis les lèvres de la jeune fille. Qu'est-ce qu'ils avaient tous, à vouloir à tout prix se coller des étiquettes sur la figure? Lexie ne doutait pas des bonnes intentions et de la gentillesse de sa camarade, mais pourquoi? Pourquoi fallait-il que même les meilleurs d'entre eux ne puissent s'empêcher de cataloguer les gens suivant les clubs qu'ils fréquentaient ou ce(ux) qu'ils aimaient? La cadette des Preston n'était pas une hypocrite, elle était la première à parfois émettre des jugements un peu hâtifs et à médire avec sa grande soeur. Certes, mais elle ne concluait pas que X était méchant parce qu'il faisait du foot ou que Y était un geek fini parce qu'il jouait aux échecs. Ce serait trop simple. « Tu sais, l'image de tout un groupe ne reflète pas les individualités de chacun. Mais pour te répondre, j'ai rejoint les Cheerios parce que je trouvais que c'était un sport amusant, impressionnant et que je voulais m'y essayer. Je doutais de trouver un club des arts du cirque, le cheerleading, c'était nouveau et ça me plaisait bien. Ca a beau être différent de ce à quoi je m'attendais, je continue à apprécier. » Elle esquissa un sourire, estimant sa réponse honnête et claire. Il n'y avait pas à y voir quelques diaboliques plans pour s'assurer une bonne place dans la pyramide sociale, Lexie avait d'ailleurs mis du temps à comprendre ce fonctionnement un rien médiéval.

Le silence s'installa un instant et Lexie fixait la blondinette de ses grands yeux expressifs, attendant sa réaction à son laïus. Elle le jugeait elle-même relativement rationnel, mais qui sait, peut-être Ecaterina n'écouterait-elle que ce qu'elle voulait bien entendre... Elle regardait actuellement le sol, puis finalement, lâcha dans un éclat de rire nerveux « Je ne sais pas quoi faire, tu es convaincante. » Un petit air victorieux fit son apparition sur le visage de la londonienne, avant de s'éclipser bien vite. L'heure n'était pas aux réjouissances, d'une part parce que la situation n'avait rien d'enviable, des copeaux glacés et sucrés étaient en train de coller à la figure et aux cheveux de Cat. D'autre part, Lexie n'avait pas encore obtenu gain de cause, comme la blonde ne manqua pas de le lui faire remarquer « Ça ne veut pas dire que je vais y retourner. » La rouquine hocha innocemment la tête, se disant intérieurement qu'il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis, donc dans un cas comme dans l'autre, elles s'en sortiraient la tête haute. Cat prit finalement les serviettes en papier et demanda timidement « Tu veux bien m’aider ? » Tout sourire, Preston répliqua « Bien entendu ! » avant de s'emparer d'un peigne dans son sac à malices. Elle laissa la jeune fille s'essuyer le visage, tandis qu'elle peignait avec toute la délicatesse possible sa longue chevelure blonde. De petits amas de glace venaient s'échouer dans un bruit spongieux sur le sol carrelé et la tignasse humide reprenait peu à peu forme humaine. Avec un peu d'eau sur le peigne, Lexie parvint d'ailleurs à éliminer le plus gros de la substance rougeâtre. Avec un sourire, elle glissa « Tu devrais peut-être les attacher, on verrait moins qu'ils sont humides. » Puis, malicieuse, elle pointa du doigt la pile de vêtements qui trônaient dans un coin et ajouta « Tu ne vas pas rester dans ses fringues trempées voyons... » Elles échangèrent un regard et Lexie eut un rire enfantin, faisant presque oublier à quel point elle pouvait être têtue.

Plus douce, elle plissa les yeux d'un air sérieux et demanda « Cat, pourquoi es-tu cette fille invisible? » La question la turlupinait depuis quelques minutes, comment une fille aussi jolie et visiblement du genre maligne pouvait-elle passer complètement inaperçue dans les couloirs? Même sans être une Cheerio, elle aurait dû être une figure forte, indépendante, libre. Quelqu'un comme sa soeur ou Ashley, mais dans un genre encore différent. Mais se rendant compte que sa question pouvait gêner, elle reprit rapidement à haut débit « Enfin, je veux dire, tu es le genre de fille qui a tout pour plaire, Cheerio ou pas. Tu est mignonne, fûtée, tu as clairement de la classe... Tu devrais plaire quoi, je ne vois pas pourquoi ils s'en sont pris à toi, ni pourquoi tu ne reviendrais pas au lycée voir tes amis en fait... » Lexie-pieds-dans-le-plat avait encore frappé. Comme quoi, il faut vraiment tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler...


Dernière édition par Lexie A. Preston le Sam 17 Sep - 14:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyMer 14 Sep - 18:26

Le rire un tantinet amer de Lexie força Ecaterina à froncer subitement les sourcils. Un sentiment étrange s’insinua dans son petit cœur meurtri : avait-elle manqué de tact ? Ce n’était pas quelque chose d’exceptionnel venant d’elle, c’était même plutôt courant. Ecaterina n’était pas très douée pour prendre des pincettes et tourner sept fois sa langue dans sa bouche n’était pas un rituel auquel elle se cantonnait. C’était un peu le fruit de ces années passée à ne parler qu’à ses poupées et à côtoyer des gens bien plus âgés qu’elle. En réalité, elle avait hérité de cette faculté, somme toute utile, de sa mère. Ce qui devrait la forcer à éradiquer cette particularité de sa façon d’agir, mais non. Elle aimait bien ce petit côté de sa personnalité et elle soupçonnait son frère d’en être un peu jaloux. Enfin, cette façon presque innée de dire des choses qui ne sont pas agréables à entendre ne lui rendait pas toujours service. Parfois, quand elle était nerveuse –les rares fois où elle l’était- la blondinette se mettait à parler beaucoup trop. Elle s’en était rendu compte en discutant avec Gale au cours de ces derniers mois et autant dire qu’en sa présence, elle était bien plus que nerveuse, mais la question n’était pas là. En l’occurrence, ici et maintenant elle n’était pas nerveuse. Un peu secouée, certes ! Mais, Cat n’avait pas voulu blesser sa camarade. L’écho de ses paroles résonnant encore dans son esprit, elle comprit bien vite qu’elle n’était pas mieux que les autres au final : elle aussi mettait les gens dans des petites boîtes. Peut-être était-ce un réflexe humain, après tout. N’empêche que soudain mal à l’aise, elle baissa une nouvelle fois la tête et opina lentement quand enfin, la jeune anglaise lui donna sa réponse –ce qui ne fit qu’accroître son embarras.

Lexie accepta de l’aider. Ecaterina la gratifia d’un sourire reconnaissant et froissa les serviettes en papier entre ses doigts. Elle se retourna face aux lavabos et donc aux miroirs qui les surplombaient. Par habitude, elle ne se regarda pas dedans et se pencha légèrement pour faire couler le robinet d’eau tiède. Lexie entreprit de lui démêler les cheveux. Elle se laissa faire, caressant du bout de sa serviette humide ses joues collantes. Quelques mèches ne se montrèrent pas très coopératives, faisant vaciller sa tête en arrière parfois un peu rudement. Elle se mit à sourire en pensant à ce que Lynn dirait quand elle verrait les dégâts qu’a causé le sucre à ses cheveux si doux et soyeux d’ordinaire. Bien obligée de constater l’avancée des travaux, Cat coula un regard à son reflet : elle n’était pas jolie à voir. Son maquillage avait coulé sous ses yeux bleu clair et le colorant du sorbet lui avait marbré la peau uniformément. Elle ne s’attarda pas et vrilla les pupilles sur Lexie derrière elle. Celle-ci lui conseilla de s’attacher les cheveux.

« Laisse-moi faire. » dit-elle et elle lui prit son peigne des mains. D’un geste expert, elle se brossa les cheveux lentement et ramena la totalité de sa longue crinière humide sur le côté de son épaule puis, la tressa lâchement sans réfléchir. Ecaterina fit glisser un vieux bracelet élastique de son poignet et fixa le tout. Laissant sa longue natte reposer sur le côté, elle ne vérifia même pas le résultat dans le miroir et tendit son peigne à Lexie.

Celle-ci lui proposa d’une habile manière de se changer encore une fois. Son petit air mutin la fit rire et son obstination encore plus ! Se joignant aux éclats de Lexie, Ecaterina rit aussi en fermant les yeux. La pression commençait à redescendre et même si l’humiliation n’était pas prête de se dissiper, elle se sentait un peu mieux. En revanche, elle ne savait toujours pas si elle devait y retourner. Rouvrant les paupières, elle fronça le nez et roula des yeux devant la proposition de la jeune fille avant de se tourner vers la petite pile de vêtements. Soupirant bruyamment, elle marmonna en les agrippant et se posta devant la rousse en la pointant encore une fois du doigt.

« Je te les rendrais demain matin, sans faute. » D’un pas décidé, elle entra dans une cabine et entreprit de se déshabiller. Sa robe était humide sur le devant et le tissu glacé la fit frissonner à plusieurs reprises. Elle vérifia si des cristaux de glace ne s’étaient pas logés dans ses sous-vêtements puis enfila rapidement le short en jean et le tee-shirt que Lexie lui avait prêté. Ecaterina lissa les quelques plis disgracieux qui le chiffonnait et releva promptement la tête quand la voix de la cheerio résonna de nouveau « Hum, Jacob m’aime bien. Je ne suis pas invisible à ses yeux. » dit-elle avec une pointe d’ironie dans le ton avant de reprendre plus sérieusement sans s’attarder cependant « C’est comme ça. Je tiens à ma solitude puis je ne suis pas une fille très intéressante. Je n’ai jamais grand-chose à raconter. »

Faux. Ecaterina avait des tas de choses à raconter. Elle était instruite, brillante et avait beaucoup voyagé à un moment donné. Au fond, c’était ça qui la forçait à ne s’attacher à personne. Bien plus encore que cette crainte irrationnelle de souffrir. Debout dans la cabine, l’adolescente ramassa sa robe souillée tombée sur le sol pendant qu’elle se changeait et hésita avant de sortir rejoindre sa camarade. Encore une fois, Lexie pointa du doigt sa soi-disant beauté. Ce qui la gêna bien plus que tout à l’heure, mais elle ne rétorqua pas. Si elle plaisait ? Peut-être, elle n’en savait rien. Elle recevait des compliments. Néanmoins, elle passait son temps à les ignorer. Pinçant les lèvres avec force, elle écouta la fin de sa tirade et resta un moment silencieuse avant de respirer silencieusement une grande bouffée d’air par la bouche pour se donner du courage et enfin sortir de la cabine.

« Tu sais très bien que l’apparence n’a rien à avoir avec tout ça, Lexie. Regarde Rachel est bien plus jolie et pourtant, c’est elle qui reçoit le plus de slushies, ici –ça se fait arbitrairement. » Haussant les épaules, elle toucha le bout de sa tresse nerveusement et continua de sa voix rocailleuse « Je ne veux même pas savoir pourquoi j’ai été choisi parce que je sais d’avance que ça sera ridicule et infondé de toute façon. » décréta-t-elle d’une traite en s’approchant timidement des lavabos. Elle tendit sa robe devant elle et prit un petit air triste « J’aimais beaucoup cette robe, dommage. » Un instant, Cat fixa le tissu blanc-cassé de sa robe devenu rouge sang et ensuite tourna la tête vers Lexie « Je n’ai pas beaucoup d’amis, ici. » avoua-t-elle dans un sourire bienveillant. Posa sur le comptoir des lavabos, elle inclina la tête tout en s’appliquant à la plier « Je ne veux pas que certain d'entre eux me voit dans cet état. » Succinctement, elle releva la tête et se toisa négligemment dans le miroir. Son expression était si triste, elle même le reconnaissait. Ses yeux s’arrêtèrent alors sur Lexie qui était derrière elle « Je fais vraiment peine à voir. » Son sourire quitta graduellement ses lèvres quand elle baissa la tête et elle se concentra de nouveau sur sa robe bien pliée. Serrant les dents, Ecaterina laissa le silence s’installer.
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptySam 17 Sep - 15:17

Ecaterina accepta que la rouquine triture sa longue chevelure blonde, mais fini quand même par prendre les rênes « Laisse-moi faire. » Lexie lui tendit le peigne de bonne grâce et la regarda ramener ses cheveux en une longue tresse sur le côté. La technique ultime pour avoir une coiffure bulletproof. La britannique approuva d'un signe de tête, c'était tout de suite mieux. Cat n'aurait sans doute aucun mal à sauver les meubles, si elle continuait d'accepter le matériel que le sac magique de Lexie mettait à sa disposition. Elle consentit d'ailleurs à se changer, se sentant suffisamment en confiance sans doute. Et puis parce qu'elle devait commencer à avoir froid et éprouver une certaine sensation d'inconfort. « Je te les rendrais demain matin, sans faute. » ajouta-t-elle tout de même en pointant son doigt menaçant sur la rouquine, qui se contenta de hocher la tête avec un large sourire et de marmonner « Oui, oui, pas de soucis ! » Elle se moquait bien de quand elle lui les rendrait, de toute façon elle ne portait quasiment jamais sa tenue de rechange. Vu que sa fonction essentielle était de traîner au fond de son sac en cas de besoin et de sauver la mise de jolies blondes qui se sont pris un slushy. Entre autres. Tandis que la demoiselle se changeait, Lexie s'appuya contre le chambranle de la cabine voisine et lui posa cette question un peu brutale qui l'avait travaillé depuis un petit moment. Elle ne savait pas comment Cat prendrait la chose, mais sa curiosité l'avait poussée à poser la question quand même.

Toujours dans le toilette, la blonde répondit avec un brin de cynisme « Hum, Jacob m’aime bien. Je ne suis pas invisible à ses yeux. » Lexie leva les yeux au ciel, geste parfaitement inutile que personne ne pouvait voir. Sa camarade répondit alors avec sérieux et une franchise admirable, bien qu'elle ne soit pas non plus épanchée sur le sujet [color="#cbc6b8"]« C’est comme ça. Je tiens à ma solitude puis je ne suis pas une fille très intéressante. Je n’ai jamais grand-chose à raconter. »[color="#cbc6b8"] Pas intéressante? Lexie en doutait. « Je suis persuadée du contraire Cat, mais bon, si tu le dis. » Elle ne se sentait pas d'attaque pour entrer dans un débat avec une personne qui n'avait pas confiance en elle et se confinait dans sa solitude. D'une part, parce qu'elle préférait rester sur une note un tant soit peu légère et qu'elle voulait remonter le moral de la jeune fille, pas la plonger en plein psychanalyse des WC. Ensuite, parce qu'elle ne connaissait pas assez bien Ecaterina pour bien la cerner et mettre le doigt sur ce qui la poussait à agir comme elle le faisait. Lexie pouvait se révéler assez douée pour confronter les gens sur des sujets personnels et sérieux, mais il fallait pour cela qu'elle apprenne à les connaître. Et ça ne marchait à 100% que sur sa grande soeur adorée de toute façon. Visiblement gênée par quelque chose, la lycéenne sortit de la cabine et la rousse nota mentalement que ces fringues lui allaient plutôt bien, même si le short tombait un peu bizarrement et que le top était un peu grand. Il faut dire qu'elle était du genre petite là où Lexie avait plutôt une taille de mannequin. Mais elle ne releva pas, adossée à la porte, elle la regarda triturer nerveusement ses cheveux et l'écouta « Je ne veux même pas savoir pourquoi j’ai été choisi parce que je sais d’avance que ça sera ridicule et infondé de toute façon. » Probablement oui, l'esprit de ces idiots du village avait un fonctionnement aussi sombre que l'abysse de leur ignorance. Je préfère donc me taire, pour une fois et me contente de hausser une épaule.

« J’aimais beaucoup cette robe, dommage. » Elle regarda le vêtement souillé et Lexie allait proposait de l'apporter dans un pressing, histoire de voir si ce n'était pas récupérable. Mais elle en doutait fort, la robe était claire et le liquide bourré de produits chimiques avait commençait à s'infiltrer dans le tissu. Le prix du décapage vaudrait sans doute celui d'une nouvelle robe... Cat reprit alors la parole, toute en pliant soigneusement sa robe perdue « Je n’ai pas beaucoup d’amis, ici. Je ne veux pas que certain d'entre eux me voit dans cet état. » Elle regarda son reflet dans le miroir et la britannique fit de même, toujours un peu en retrait. Des marques avaient imprégnées sa peau et ses yeux étaient assombris par le mascara qui avait coulé. C'était certes peu avenant, mais cette fois, rien d'irréparable. Lexie éprouva néanmoins un pincement au coeur en voyant la mine triste et en entendant la voix presque brisée d'Ecaterina. « Je fais vraiment peine à voir. » Elle ne supportait pas de la voir comme ça. Elle fonça encore une fois vers son sac et en tira une petite trousse à maquillage. Elle pourrait presque entamer un commerce avec tout ce qui traînait là dedans... La rouquine la posa sur le rebord du lavabo et en sortit un petit tube de fond de teint, ainsi qu'une lingette démaquillante, qu'elle tendit à sa camarade, comme dans un dernier geste de secours. Après cela, elle ne pouvait plus faire grand chose pour elle. « Si ce sont vraiment tes amis, ils te soutiendront. » Puis désignant du menton le maquillage qui traînait elle ajouta « Et ça devrait pouvoir te redonner bonne mine. Une fois que tu seras de nouveau présentable et que tu ne te sentiras plus aussi sale et pitoyable, tu pourras prendre une décision en toute connaissance de cause. » Puis, plus espiègle, elle dit « Et je jure de ne pas te retenir de force si tu veux partir. Par coooontre... » Dans un geste aussi fouillis que théâtral, elle fit une énième plongée dans son énorme sac et en tira un bout de papier et un reste de stylo, où elle griffonna rapidement quelques mots avant de le poser sur la robe souillée de Cat « Voilà mon numéro, si tu as envie de parler ou que tu as une urgence quelconque que moi et mon sac magique pourrions résoudre. » Elle lui fit un clin d'oeil, sentant désormais que les tensions étaient quelque peu dissipées. Il suffisait d'éviter les sujets qui fâchent, en particulier avec les inconnues. Mais qui sait, Cat & Lexie parviendraient peut-être à devenir un peu plus proches, les slushys et les toilettes des filles, ça rapproche.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyLun 19 Sep - 16:37

« Je sais qu’ils me soutiendront. » dit-elle d’une petite voix. Elle regarda Lexie à travers le miroir en opinant du chef réellement convaincue par cette possibilité. Un léger sourire se dessina sur son visage, mais très vite, Ecaterina fronça les sourcils et cessa de plier sa robe pour se retourner sur la jeune fille –elle la regarda un moment puis reprit calmement « Tu as dit tout à l’heure que tu m’as trouvé digne. » Baissant le menton pour ne pas à avoir à affronter son regard inquisiteur, elle tritura un vieux bracelet qu’elle portait au poignet gauche tout en cherchant ses mots avec une certaine parcimonie ;

« Quand tu t’efforces d’être quelqu’un d’autre, ta seule crainte et de dévoiler ton vrai visage à ceux qui t’entourent, qu’ils soient tes amis ou non. Tu tentes de garder le plus longtemps possible cette carapace que tu t’es fatigué à forger parce qu’il est le seul moyen que tu as trouvé pour te protéger des choses qui te dépassent comme » Elle jeta un regard circulaire à la pièce dans une expression ouvertement amusée « le lycée. » Inclinant la tête sur le côté, Cat plissa les paupières furtivement et continua sur le même ton –très sereine « Tu passes outres ce que tu ressens vraiment pour ces gens. Tu passes ton temps à te mentir à toi-même et à faire mine de penser que si jamais l’un d’entre eux venaient à quitter la ville, ça ne te toucherais pas. Que, quoi qu’il arrive tu continuerais à avancer parce que c’est la vie ! Mais, c’est faux. » Longtemps encore, Ecaterina fixa le sol clean des toilettes. Elle bloqua sa respiration dans sa poitrine pour faire monter l’adrénaline et ainsi la forcer à cesser de jouer les tragédiennes et reprendre une contenance. Enfin, elle soupira avec force avant d’émettre un rire rauque plutôt mal venu « Ouah, c’est en train de virer à la tragédie grecque ! »

Grossissant le regard, Ecaterina se détourna de Lexie pour une nouvelle fois se retrouver face aux miroirs et pianotant sur sa robe soigneusement pliée, elle tacha avec la plus grande des dextérités de faire bonne figure –trop tard, le mal était fait en somme. Non, elle n’avait pas spécialement en l’envie de parler avec autant de sérieux. Sa voix éraillée avait débité des flots de paroles qu’elle n’avait jamais dites à quiconque, c’était déroutant. En revanche, elle avait ressenti le besoin de faire comprendre à Lexie que l’image qu’elle reflétait n’était pas réelle. Elle ne savait pas pourquoi au juste. Parce qu’en définitive, Ecaterina se fichait pas mal de ce que les autres pouvaient bien penser d’elle.

Du plus profond d’elle-même, Cat souhaitait que Lexie ne tente pas d’analyser sa tirade en retour. De mettre le doigt sur ce qui la forçait à ne pas être elle-même au quotidien. Du moins, au lycée. De toute façon, si la rousse se mettait à la questionner, elle ne répondrait pas ! Ecaterina en avait bien trop dit. Elle était persuadée que cela lui retomberait dessus et qu’elle serait obligée de se justifier –quelle idiote ! Même si sur le coup, cela la soulagea de partager cette espèce de secret avec une –presque inconnue, elle ne mit pas longtemps à se sentir de nouveau honteuse. Et regrettant d’avoir cédé à la facilité, elle trépignait intérieurement : quelle horreur, elle venait de se confier !

Lexie eu l’idée de vouloir lui refaire le portrait à coup de fond de teint. Bonne initiative, elle faisait réellement pitié avec tout ce rimmel qui dégoulinait sous ses yeux et ses tâches rougeâtres qui lui marbraient les joues. Ecaterina tourna son regard vers elle et attrapa la lingette qu’elle lui tendait avec gentillesse. Elle se débarbouilla rapidement alors que les paroles de sa camarade la firent se redresser ; elle venait de lui donner son numéro de téléphone. C’était très gentil et cela la toucha tout particulièrement. Sans oser rentrer dans des remerciements larmoyants, elle se contenta d’exécuter un petit hochement de tête à son encontre tout en s’intéressant à la trousse bien fournie de la jeune anglaise.

D’un petit regard discret, Cat se toisa dans le miroir : sans maquillage, elle semblait beaucoup plus chétive, plus jeune aussi et même si ses traits réguliers lui déplaisait, elle ne détourna pas le regard comme à l’accoutumée. Étrangement, cette image sans fards ne lui déplu pas. Pinçant les lèvres, elle tendit la main vers la trousse, trifouillant une seconde –elle remarqua qu’elle partageait les mêmes goûts en matière de marque de cosmétiques que la cheerio. Une minute plus tard, Cat en sortie un baume à lèvres rose pâle qui s’accordait bien avec la carnation de sa peau. L’adolescente lui enleva le bouchon et tapota du bout du doigt sur la surface crémeuse avant de s’enduire d’un geste experte sa bouche charnue de la texture fruitée. Elle n’avait pas besoin de se tartiner le visage après tout. Ecaterina se redressa davantage et se regarda fixement dans le miroir : elle esquissa un sourire franc.

« Je vais y retourner. » concéda-t-elle dans un ton déterminé. Instinctivement, ses pupilles claires se tournèrent vers Lexie. Elle ne se sentait pas d’attaque à expliquer pourquoi elle avait décidé ça aussi vite alors que quelques temps plus tôt, l’idée même de traverser à nouveau les couloirs la faisait hurler intérieurement, mais elle était prête –elle le sentait jusqu’à la racine de ses cheveux encore humides. Estompant d’un pincement de lèvres le baume qu’elle avait appliqué, elle posa délicatement le tube sur le rebord du lavabo et attrapa sa robe ainsi que le petit bout de papier que Lexie lui avait laissé –elle le posa sur le haut de sa poitrine, sa main le recouvrant dans sa totalité

« Je le garde sous le coude. Je ne te promets pas de l’utiliser, mais en dernier recours je sais que je peux compter sur toi, Lexie. » dit-elle avec une sincérité déconcertante. D’un geste amicale, elle lui pressa l’épaule avant de la contourner et de se diriger à petits pas vers la porte. Soudain, elle se stoppa. Se retournant, Ecaterina pencha la tête et fixa Lexie avec intensité « Merci, sincèrement. Merci pour les vêtements, le maquillage et pour tes conseils. » Elle ébaucha un sourire contrarié et ajouta très doucement « J’espère que ça ne t’apporteras pas d’ennuis. » Baissant les yeux, elle les releva aussi vite en la gratifiant d’un sourire éclatant « Bon courage, Lexie. » Puis enfin, Ecaterina se retourna, reprenant son chemin vers la porte battante des toilettes.

Ecaterina mettrait sans doutes du temps à oublier cet incident. Elle était certaine que les jours qui arriveraient allaient être particulièrement difficile et qu'elle pleurerait encore tellement elle se sentait humiliée d'avoir été prise à partie de la sorte. Mais ceci s'ajoutait à des évènements qui la touchait d'autant plus : sa dispute avec Finn en tout premier lieu. Il fallait qu'elle continue à avancer. Lexie avait raison : elle ne devait pas se terrer dans sa solitude et assumer ce fait. S'arrêtant devant la porte, elle hésita un moment. Elle percevait déjà le brouhaha environnant typique des couloirs de McKinley. Timidement, Cat lança un regard par dessus son épaule –elle sourit une dernière fois à Lexie et inspira une grande bouffée puis ouvrit la porte et après un premier pas incertain, s'engouffra dans le couloir adjacent.
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MessageSujet: Re: 07. La fosse aux lions.   07. La fosse aux lions. EmptyJeu 22 Sep - 19:26

A la mention de ses amis, la réponse d'Ecaterina fusa « Je sais qu’ils me soutiendront. » Le ton était clair et net. Sans appel. La grande rousse hocha donc la tête avec un mince sourire, ne mettant absolument pas en doute les propos de la jeune fille, mais plutôt sa confiance en elle et en ses amis. « Tu as dit tout à l’heure que tu m’as trouvé digne. » dit alors la blondinette. Lexie la regarda avec attention, approuvant d'un vague mouvement de tête, attendant de voir où elle voulait en venir. Elle semblait visiblement mal à l'aise, mais à travers sa gêne, la londonienne sentait une sorte de besoin de s'exprimer, un flot de paroles impossible à contenir ne tarda donc pas. « Quand tu t’efforces d’être quelqu’un d’autre, ta seule crainte et de dévoiler ton vrai visage à ceux qui t’entourent, qu’ils soient tes amis ou non. Tu tentes de garder le plus longtemps possible cette carapace que tu t’es fatigué à forger parce qu’il est le seul moyen que tu as trouvé pour te protéger des choses qui te dépassent comme le lycée. Tu passes outres ce que tu ressens vraiment pour ces gens. Tu passes ton temps à te mentir à toi-même et à faire mine de penser que si jamais l’un d’entre eux venaient à quitter la ville, ça ne te toucherais pas. Que, quoi qu’il arrive tu continuerais à avancer parce que c’est la vie ! Mais, c’est faux. » Lexie fut un peu déstabilisée par le soudain déballage de Cat, qui juqu'alors avait été relativement réservée et discrète sur sa personnalité et sa vie. Et là voilà qui venait de lui avouer qu'elle se mentait, qu'elle mentait à tous et se forger une carapace pour résister au monde. L'information tournait en boucle dans l'esprit vif de la rouquine, qui avait envie de répliquer des dizaines de choses différentes. Toutefois, elle sentit bien que la déclaration de la jeune fille la surprenait autant qu'elle, voire plus. Après tout, Lexie avait parfois cet effet sur les gens et ils se confiaient à elle assez naturellement, aussi bizarre que cela puisse paraître. Mais elle était une oreille attentive et pouvait s'avérer de bon conseil.

Mais Cat ne souhaitait apparemment pas continuer cette discussion, son regard fuyant et son silence gêné en disaient long. « Ouah, c’est en train de virer à la tragédie grecque ! » ajouta-t-elle avec un rire nerveux. Lexie se contenta donc d'un mince sourire et d'une simple phrase « Tu sais, on fait tous pareil, on ne laisse voir aux autres que ce que l'on veut qu'ils voient. » Après tout, ses sourires incessants et sa dentition d'un blanc éclatant qu'elle montrait à tout bout de champ n'était-ils pas sa façon à elle de ne pas dévoiler son vrai visage comme le disait Ecaterina? Elle s'enfonçait dans sa joie de vivre, elle avait un besoin désespéré d'être joyeuse, solaire, gaie, sociable et était incapable de supporter la tristesse, le malheur... En somme, la jeune Preston était une piètre philosophe, se voilant la face et ne cherchant nullement la vérité. Elle fuyait vers l'avant, avec un indéfectible optimisme. Elle craignait de ce qui risquait d'arriver si elle s'arrêtait, ne serait-ce qu'un instant. Peut-être que le spleen chronique qui régnait du côté maternelle et sororale l'effrayait et elle ne voulait pas finir comme Emilia Preston, amère, renfrognée, arrogante et désespérément fière. Cat avait simplement choisi la dignité et la discrétion, là où Lexie avait pris le parti du rire et de l'entrain. Mais elle partageait le secret et probablement quelques peurs qui feraient de bonnes séances de psychanalyse.

Une fois n'est pas coutume donc, la petite anglaise préféra ne pas poser de question et laissa sa curiosité de côté. Parce qu'au fond, elle ne se posait pas tellement de questions. Elle comprenait. Un peu trop bien à son goût. Elle se contenta donc de lui proposer un peu de fond de teint et de la laisser faire avec sa trousse à maquillage. La blonde se démaquilla en quelques gestes rapides, dévoilant au miroir et à la lumière crue un visage de poupée. Ses traits étaient fins, sa carnation frisait la perfection... Elle se contenta donc d'un peu de baume à lèvres aux tons clairs, de la marque favorite de Lexie. Cette dernière eut un sourire en coin en notant ce détail insignifiant, qui s'élargit quand elle entendit sa camarade affirmer « Je vais y retourner. » Elle s'était redressée, souriante et sûre d'elle. La rouquine savait à quoi s'en tenir désormais, mais elle ne doutait toutefois pas de sa sincérité. Après tout, ce n'était plus la peine de faire bonne figure désormais, car rare devaient être ceux qui avaient vu pleurer Ecaterina... La londonienne s'en réjouissait et elle décida donc de donner son numéro de téléphone à la jeune fille avant qu'elle ne se fasse la malle. Sait-on jamais, elles pourraient peut-être se revoir dans des conditions moins... tragiques. « Je le garde sous le coude. Je ne te promets pas de l’utiliser, mais en dernier recours je sais que je peux compter sur toi, Lexie. » L'intéressée eut un léger rire et rétorqua du tac au tac « Ne t'en fais pas va, je ne te demande pas de devenir ma meilleure copine ! »

« Merci, sincèrement. Merci pour les vêtements, le maquillage et pour tes conseils. J’espère que ça ne t’apporteras pas d’ennuis. Bon courage, Lexie. » Bon courage? Des ennuis? Décidément, sa paranoïa n'avait d'égal que son aura de mystère... « Mais tout le plaisir était pour moi Ecaterina. Bon courage à toi aussi, ça va bien se passer. » Elle lui glissa un clin d'oeil amical et la regarda s'éloigner, passer la porte après une brève hésitation, le pas assuré et la tête haute. Au fond, la britannique était assez fière. D'avoir aidé cette inconnue, simplement parce que c'était la bonne chose à faire. De lui avoir parler. C'était le genre de choses qui lui avaient toujours paru naturelles, mais en arrivant à Lima, cet endroit si cloisonné et étroit, elle avait craint de perdre ses bonnes vieilles habitudes. Et elle était soulagée de voir qu'il n'en était rien. Elle demeurait elle-même, constante dans le changement. Elle ramassa un peu ses affaires qui s'étalaient sur les lavabos -décidément, elle était incapable de ne pas mettre le bazar- puis plaça son gros sac sur son épaule. Finalement, il n'était plus question de vider sa malle aux trésors. Grâce à cette rencontre, Lexie pourrait prouver à son aînée que oui, tout son capharnaüm était utile ! A son tour, elle claqua la porte des toilettes, pour rejoindre la fameuse bimbo illettrée à qui elle avait promis de l'aide. C'était son jour de bonté.
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