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 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall

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MessageSujet: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyDim 30 Déc - 23:02

Était-ce la perspective de dévoiler un centimètre carré de peau en public qui mettait les femmes de Lima dans un état pareil ? Le printemps passé et les petits mis bas dans l’hôpital le plus proche, plus de visites pré-natales dans la clinique, mais un défilé incessant d’hystériques en chaleurs qui voulaient s’assurer que tout se passerait à merveille pour leurs idylles estivales dépravées. À la clef de ces quelques semaines de souffrance, des vacances bien méritées. Le gynécologue le plus en vue de Lima n’attendait plus qu’une seule chose à chaque dossier qu’il refermait d’un clic décidé : pouvoir claquer la porte au nez de toutes ces donzelles survoltées et s’en aller convoler avec la sienne, de damoiselle. Damoiselle qui n’avait malheureusement pas l’air très en détresse ces derniers temps. Un coup d’œil à l’historique de son téléphone et le dernier appel entrant de sa part remontait à près d’une semaine. Était-ce parce qu’ils en étaient déjà à leur sixième mois ensemble que la passion était retombée ? Charlie, étudiante indépendante et populaire, ne ressentait plus le même besoin de le voir ou même de lui parler ? Avait-elle trouvé à son goût l’un de ces lourdauds décérébrés qui peuplaient le campus de l’Ohio State ? Bien qu’il fût le plus âgé et le plus expérimenté des deux, Wyatt ne pouvait s’empêcher de se faire un peu de souci. Il fallait avouer aussi que depuis l’annonce des résultats de la compétition de chant et la qualification des Awesome Voices pour les nationals, sans oublier le départ mystérieux de Bryan, son remplacement par Megan, la levée de bouclier contre elle, la défense de Ruby, les répétitions à rythme soutenu sur fond de guerre civile, ajouté à son travail au cabinet, il n’avait pas eu beaucoup de temps lui non plus. Mais toujours assez pour s’enquérir de sa moitié. Wyatt Pillsbury était-il devenu une lavette à la merci de sa petite-amie ? Plutôt mourir que de l’admettre. Toutefois il avait découvert le plaisir qu’il y avait à entretenir une relation durable, et semblait désormais être le plus amoureux des deux. Pour remédier à cette situation qui le rendait mal à l’aise, le beau rouquin avait échafaudé un plan machiavélique qui, il n’en doutait pas un instant, ne manquerait pas de remettre du piment dans son couple et de ramener la petite Watson-Brown dans ses filets. Mais en attendant de pouvoir le mettre en application, il devait faire face à son ultime journée de travail. La dernière. Plus qu’une. Il comptait les heures depuis que Summer Davis la première était apparue dans le cabinet du médecin, se plaignant d’un ton méprisant qu’elle allait être en retard s’il ne se dépêchait pas d’en finir avec son frottis. Tant de délicatesse dans ce monde féminin... Affalé de tout son long dans son fauteuil en cuir préféré, Wyatt soupira de toutes ses forces pour évacuer un centième de tout le stress qu’il avait accumulé tout au long de la journée en pensant à sa surprise du soir. Plus qu’une patiente. Une seule paire de jambes et il pourrait s’en aller l’âme en paix, virevoltant tel le papillon dans sa voiture de sport décapotable. Toute la fatigue qui l’accablait semblait s’évaporer alors qu’il s’imaginait déjà sur la route. Aujourd’hui, la petite Second Chances ne lui échapperait pas.

Trois petits coups sur la porte menant à la salle commune aux gynécologues le tirèrent de ses songes, remplaçant son sourire béat par un froncement de sourcil méprisant. «C’est pour quoi ?» aboya-t-il en faisant tourner le dossier de sa chaise. L’air penaud de son collègue n’indiquait rien de bon. Et le fait qu’il lui apporte lui même son dernier café de la journée encore moins. « Oui ?» insista-t-il en haussant à présent les épaules, passablement agacé par cette attitude couarde. « C’est-à-dire... La secrétaire a sans doute oublié de te prévenir, mais comme tu pars en vacances ce soir...» Le médecin n’avait pas encore achevé sa phrase que déjà la colère bouillonnait dans le ventre de Wyatt qui lui aurait arraché la tête à mains nues s’il l’avait pu. « Nous aurions aimé faire les comptes avant que tu ne t’en ailles. Je sais que ce ne sont que deux petites semaines, mais nous n’aurons pas à le faire en revenant, et puis nous avons du retard pour le mois dernier...» Oh bien sûr, il avait sans doute prévu une liste d’excuse plus longue que le bras pour justifier son incompétence à prendre soin d’un carnet de compte. C’était décidé, en rentrant de vacances il forcerait ces deux crétins à embaucher un comptable, que ça leur plaise ou non. Serrant sa mâchoire saillante pour ravaler le torrent d’insultes qu’il avait envie de lui lancer, Wyatt tendit le bras pour récupérer son café avant que les tremblements légers de l’autre ne renversent le précieux liquide. « C’est entendu.» lâcha-t-il froidement en se retournant. « Je serai prêt pour 17h30, soyez à l’heure.» Le cliquetis de la porte dans son dos lui indiqua que le parasite s’était retiré sans plus un mot. Plaçant la petite tasse à sa gauche, le jeune homme prit sa tête entre ses mains et souffla si fort que les papiers du haut de la pile bruissèrent devant lui. Ce n’était rien, il travaillerait plus vite que la lumière et avec un peu de chance il aurait fini avant 19h. Avec un peu de chance Charlie n’aurait pas encore dîné et ne serait pas déjà en train de sombrer dans un de ses livres français. Jetant une œillade en direction de son téléphone, il contempla un instant la possibilité de contacter la colocataire pour empêcher Charlie de manger, mais si jamais elle ruinait sa surprise... Et puis elle devait sûrement roucouler avec Ken. Retournant l’écran de l’appareil contre la table de verre, il se dirigea enfin vers la salle d’attente pour accueillir sa dernière patiente.

Jamais il n’avait été aussi pressé d’en finir, et ses gestes mécaniques alors qu’il passait en revue les fiches de paie et les factures du cabinet faisait de lui une espèce de processeur vivant tandis que les autres se contentaient de pousser à lui les feuilles dans un ordre chronologique. Onze années d’études et pas fichus de remplir une feuille d’impôts, cherchez l’erreur. Ses projets torrides pour la soirée étaient étouffés par la chaleur du bureau et l’enfilade sans fin de chiffres qui ne faisaient plus sens à présent. Tout ce qui comptait s’était de se sortir de là. Une goutte de sueur roula le long de sa joue pour venir s’écraser doucement contre son avant-bras nu alors qu’il rayait d’un geste libérateur la dernière ligne de son post-it de rappels. Ne pouvant se contenir, il soupira un « Fini !» victorieux sans se préoccuper le moins du monde de ceux qui l’entourait. Poussant sa chaise à roulettes hors de la table, il saisit la blouse blanche sur le dossier et claqua la porte en pénétrant à nouveau dans son bureau. Maintenant qu’il en avait fini avec les troubles-fêtes, place au jeu. Attrapant son stéthoscope qu’il plaça sur son cou, il essuya le spéculum soigneusement désinfecté avant de le glisser dans sa poche, éteint son ordinateur, aligna pour la dernière fois ses papiers avant de se diriger en hâte vers le couloir. Sans un regard en arrière, il quitta le cabinet à vive allure. Il était très en retard sur son programme. Les sept heure de ses rêves n’allaient pas tarder à devenir huit heure sonnées. Après avoir jeté la blouse sur le siège passager, le gynécologue ouvrit le toit de sa voiture pour respirer l’air qui commençait à s’adoucir avec la tombée du jour et démarra en trombes. Il filait à toute allure en direction de la maison de Charlie et s’imaginait déjà sa réaction face à son petit déguisement. C’était la première fois qu’il se laissait aller à ce genre de petit jeu avec son parfait matériel de médecin. Par pudeur ? Par professionnalisme ? Il n’y avait peut-être tout simplement jamais pensé, mais en route pour sa toute première visite à domicile, il sentait la douce excitation monter en lui comme un bouchon de champagne. Il serait dit qu’il n’allait pas devenir comme ces vieux couples qui ne ressentent plus rien et se complaisent dans le quotidien. Approchant enfin de la vieille bâtisse, il réduisit l’allure pour ne pas être reconnu de loin trahi par son moteur et se gara à quelques mètres de la porte d’entrée. Jetant des regards inquisiteurs à droite et à gauche pour s’assurer que personne ne venait dans cette direction, Wyatt ajusta sa cravate malgré la chaleur et enfila sa blouse en tapotant la poche qui contenait le spéculum avant de se presser vers la porte d’entrée. À sa grande surprise, la voiture de Charlie n’était pas garée dans l’allée, mais elle l’avait sans doute rangée dans le garage pour éviter que les circuits de cette épave ne surchauffent. Passant une main dans ses cheveux aux reflets de plus en plus roux avec le soleil, il sonna d’un coup sec et appuya un coude contre le montant de la porte en attendant que sa bien aimée se décide à ouvrir. Tout était parfait, enfin, lui était parfait, et la brunette n’allait pas en revenir.


Dernière édition par Wyatt Pillsbury le Mer 16 Jan - 1:40, édité 1 fois
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyMar 1 Jan - 16:04

L’eau ruisselant sur sa peau frémissante lui procurait un tel bien-être, que Cat resta un instant encore sous le jet d’eau tiède, même après qu’elle fut sûre que ses cheveux imbibés d’eau étaient départis de toute la mousse parfumée. Propre et rafraîchie, la blonde soupira de contentement, savourant paisiblement la fin de cette journée particulièrement stressante qu’elle venait de passer. Après une minute à apprécier le trajet de la petite pluie qui picorait sa peau au creux de sa cambrure, elle se retourna pour arrêter l’arrivée d’eau, puis fit coulisser la porte de la cabine de laquelle une fumée vaporeuse s’échappa. Attrapant une serviette confortable dans laquelle elle s’enveloppa entièrement, elle ne ressentit pas même un frisson sur sa peau parsemée de gouttelettes, tant la chaleur extérieure était cuisante. Son service à la librairie s’était terminé une demi-heure plus tôt. Libre pour la soirée, n’étant pas de permanence à la L.P.A., elle prévoyait de la passer avec Gale qui lui manquait atrocement. L’absence exceptionnelle de Charlie la rendait tout enthousiaste à l’idée d’accueillir son petit-ami dans son cocon douillet. La colocation avait de bons aspects, notamment le partage des frais ainsi que les liens costauds construits en vivant sous le même toit pendant de longs mois, mais point de vue intimité, ce n’était pas joyeux. Entre Finn et Charlie, Gale et Cat, en parfait petit couple très amoureux, avaient appris à user de stratagèmes pour échapper aux oreilles indiscrètes de leurs colocataires ; profiter de leurs rares absences en faisait naturellement partie. Après trois longs jours sans même le croiser, courant dans tous les sens pour s’assurer un week-end tranquille et sans anxiété, Ecaterina était très impatiente de le voir. Elle comptait bien mettre à profit les quelques heures qu’ils passeraient rien que tous les deux avant que la tornade brune rentre à la maison, et les gratifie de petits sourires en coin ou de clins d’œil malicieux – s’il y en avait quelqu’un qui était heureux de les revoir ensemble, c’était bien Charlie. C’est pourquoi en rentrant de la boutique, Cat s’était donné les moyens d’être dans de bonnes dispositions pour l’arrivée imminente du jeune homme, et la douche tonique semblait être la meilleure solution à ses yeux pour relâcher toute la pression causée par un emploi du temps de ministre, et quelques clients forts désagréables. Cat n’avait jamais eu à travailler durant l’été approchant à la librairie, et malheureusement, cet endroit qu’elle adorait habituellement ne faisait pas bon vivre à l’orée de la saison estivale. Les clients étaient survoltés, usés par leur année éprouvante. Ils étaient pressés de prendre des vacances, la chaleur étouffante de ces derniers jours n’arrangeant pas les choses. Leurs recherches se concentraient sur le best-seller à dévorer sur la plage entre deux baignades dans l’eau salée, de fait, leur propension à se montrer polis et aimables envers les employés semblait avoir totalement disparu. Plus tôt dans la journée, Cat avait fait les frais d’une ribambelle de jeunes snobs qui s’était frottée à son mauvais caractère dans le rayon littérature jeunesse. Ce n’était plus que de l’histoire ancienne, cependant, et sortant de la douche sur la pointe des pieds, elle empoigna une autre serviette plus petite pour frotter délicatement ses cheveux humides, se dirigeant en même temps vers sa chambre à coucher. Elle n’avait pas de plan précis pour la soirée qui l’attendait elle et son petit ami. Elle savait seulement qu’elle allait enfiler de beaux dessous, une jolie robe plus sexy que d’habitude, qu’elle préparerait quelque chose pour le dîner, mais qu’ils ne mangeraient pas, finissant probablement par, plus rapidement qu’il en faut pour le dire, se réfugier à l’étage avant même que la nuit ne fasse tomber son beau rideau étoilé sur le ciel sans nuage de Lima. Une soirée pleine de simplicité, mais qu’importe, c’était ce genre de soirée qu’elle aimait, et tant que Gale était avec elle, le monde autour pouvait s’écrouler, elle n’en avait rien à faire.

Se séchant, Ecaterina appliqua dans la foulée un peu de lait hydratant sur ses jambes. Rangeant le flacon sur sa coiffeuse, elle enfila les sous-vêtements qu’elle avait préparés spécialement pour l’occasion. Embaumée par le parfum subtil du lait, elle se toisa furtivement en penchant la tête, puis vérifia si son décolleté en dentelles était assez pigeonnant en remontant délicatement ses bretelles élégantes sur ses épaules, et en les roulants brièvement après contrôle. Elle jeta un coup d’œil circonspect à sa robe déposée sur le lit, se mordit la lèvre en frottant l’étoffe entre ses doigts, et finit par sourire graduellement pour la rejeter sur son lit quand elle tourna les talons, retournant à petits pas pressés dans la salle de bain, son imagination refaisant surface. Derrière la porte était accrochée une chemise que Gale avait oubliée quelques jours auparavant, après une nuit passée avec elle. Si elle se présentait à lui de cette manière, ça lui éviterait bien des manœuvres, et certainement qu’elle n’aurait même pas le temps de préparer à dîner. Disposée à rendre les choses plus badines que d’ordinaire, la blondinette laissa tomber l’idée de la robe banale pour enfiler cette chemise trop grande pour elle, la laissant ouverte jusqu’à son nombril pour laisser entrevoir la magnifique pièce de lingerie qu’elle portait, et retroussa les manches jusqu’à ses petits poignets. Pivotant sur ses pieds, elle se regarda très succinctement dans le miroir (même ce genre d’occasion ne lui donnait pas envie de s’attarder sur son reflet), passa une main dans ses cheveux humides qu’elle défit davantage en les frictionnant vivement et loucha furtivement sur sa poitrine qui lui semblait beaucoup plus grosse qu’à l’accoutumée. Néanmoins, elle mit de côté ce miracle créé par son bien nommé push-up pour s’asperger de parfum, mais estima qu’elle devait suffisamment sentir bon avec le lait et l’odeur de son shampoing. Le but n’était pas de l’écœurer, mais de l’affamer, pensa-t-elle en souriant. Sans compter qu’elle tenait à ce que la chemise de Gale garde son odeur, parce qu’il était hors de question qu’elle la lui rende après leur soirée. Reposant avec raison la précieuse bouteille près du lavabo, elle quitta de nouveau la salle de bain pour rejoindre sa chambre. Après une inspection rapide des lieux, un rangement express de quelques vêtements traînant par-ci, par-là, et un tapotage d’oreillers aussi bref, Cat se posa dans le centre de la pièce et sourit bêtement à l’idée que Gale arrive bientôt. Après un dernier regard enjoué, elle entreprit de quitter l’étage pour rejoindre le rez-de-chaussée, n’y tenant plus.

Sur le chemin jusqu’au salon, Cat envoya un texto mystérieux à Gale pour lui demander d’activer le mouvement s’il voulait profiter de la surprise qu’elle lui avait réservée. Pieds nus, elle sauta les deux dernières marches de l’escalier, vrilla à l’angle de l’entrée pour s’engager dans le salon, quand son regard clair croisa l’iPod de Charlie posé sur sa station d’accueil. Souriant en fronçant le nez, malicieuse, Cat se précipita vers l’appareil, laissa son portable de côté, et après avoir sélectionné la bonne playlist, elle la mit en route, augmentant le volume de la chaîne. Écouter un peu de musique lui ferait passer le temps jusqu’à l’arrivée du jeune homme, puis elle aimait la première chanson qui se mit à résonner dans toute la maison, elle la faisait danser – ce qui était un exploit quand on connaissait les talents limités de la blondinette pour les cabrioles. Ajustant la boutonnière de sa chemise mi-ouverte, elle frôla la dentelle de son soutien-gorge du bout de ses doigts en s’appuyant sur le secrétaire de l’entrée auquel elle faisait dos avec son autre main. Fredonnant l’air de rien, elle se déhancha sur la musique, attrapant les fausses grosses lunettes de vues de Charlie à côté de sa main qui tapotait en rythme sur le bois du meuble ; elle les glissa sur le bout de son nez, rit légèrement. Soudain, Ecaterina entendit frapper à la porte, son cœur s’accéléra, son impatience augmenta, et replaçant les lunettes sur son nez ainsi que les manches de sa chemise déboutonnée, elle entama le refrain avec la chanteuse, s’avançant en se trémoussant jusqu’à la porte :

« Let’s get lost you can take me home, somewhere nice we can be alone. Bikini tops, coming oh, oh, off. Don't be sad when the sun goes down, you'll wake up and I'm not around, I've got to go, oh, oh, oh, oh, oh ; we'll still have the summer after a... » En ouvrant la porte sans crainte, elle constata que la personne qui se trouvait en face d’elle n’était pas celle qui l’attendait. Elle eut l’impression que la musique qui était jouée derrière elle se scratcha comme si le tourne-disque venait de dérailler, ce qui lui fit faire un pas à reculons et cesser de chanter. Ecaterina fixa Wyatt l’air incrédule, les bras ballants, les lunettes de sa colocataire sur son joli petit nez, les cheveux mouillés, à demi nue et clairement émoustillée à la perspective d’attiser le désir de son petit ami ; elle toisa la tenue du jeune homme, fronça le nez d’une façon peu amène en reculant le visage, et prenant tout doucement conscience de la scène qui se jouait devant elle, elle se souvint du tableau plaisant que devait offrir la broderie enveloppant sa poitrine, et derechef, Cat s’approcha de la porte pour la rabattre devant elle en replaçant d’un coup d’index maîtrisé les lunettes qui étaient tombées sur le coin de son nez « Wyatt. » dit-elle en se raclant la gorge, le feu ardent déclenché par son rendez-vous avec Gale s’éteignant promptement. Elle profita de la couverture que lui fournissait le bois de la porte pour boutonner sa chemise, s’emmêlant les pinceaux, et évalua une nouvelle fois la tenue du docteur : blouse blanche, stéthoscope – était-ce un spéculum qui dépassait de sa poche ? Cat, continuant de fermer sa chemise, joignant de la mauvaise façon les boutons, et lança alors « Tu fais des visites à domicile, maintenant ? » Elle arqua un sourcil interrogateur, se contraint à ne pas penser au fait qu’il était aussi en position de se payer sa tête, et conclut par un timide, mais narquois « Charmant. »
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyMar 8 Jan - 3:22

Les joues légèrement rougies par la chaleur de l’excitation plus que par celle de l’été, Wyatt sentait bondir son cœur dans sa poitrine à rendre ses côtes douloureuses. Lui qui avait l’habitude de tout aborder avec calme et flegme se trouvait embarrassé d’être dans un état pareil alors que rien encore ne s’était passé. Quel âge avait-il, vraiment... Le souffle court, comme s’il était venu en courant depuis le cabinet, rien que parce qu’il trépignait d’impatience à l’idée d’enlever Charlie dans ses bras du seuil de la porte jusque dans le vieux lit double qui avait une fâcheuse tendance à grincer si l’on ne le plaquait pas soigneusement contre le mur, le temps qu’elle mettait à arriver lui semblait infini. Il savait que ça la rendait folle, et n’aurait manqué pour rien au monde une occasion d’user de ce genre de ruse. Il la soulevait de terre, doucement, la laissait s’accrocher à son cou sans détacher son regard de ses iris pétillants, faisait mine de flancher pour qu’elle resserre son étreinte. Un rituel qu’il appréciait mais qui peut-être avait fini par lasser la jeune femme. Elle avait été charmée par l’effet prince charmant mais s’en était lassée ? En ce cas pourquoi ne rien dire ? Peut-être que tout ceci n’était que conjectures fantasques d’un esprit finalement échauffé par toutes les hormones en furie qu’il devait gérer à longueur de journée, mais le doute suffisait à le mettre mal à l’aise. Il ne s’était jamais autant investi dans une relation et la peur d’échouer avait fini par croître, sans qu’il ne s’en rende compte, tout au fond de lui, le poussant à revêtir sa panoplie pour jouer au docteur. La solution était ridicule, mais excitante, et surtout, elle lui évitait de se retrouver comme une jeune fille en fleur à songer à l’avenir incertain d’une relation qui jusqu’à preuve du contraire allait parfaitement bien. De la frustration, voilà tout. Il ne fallait pas qu’il aille chercher midi à quatorze heure. Il n’y avait qu’un remède à son mal, et seule la porte encore et toujours fermée l’empêchait de l’atteindre. Tapotant la pointe de sa chaussure gauche sur la marche en fixant le sol, il fut surpris lorsqu’enfin retentit doucement le déclic familier de la serrure, suivi ensuite d’une musique forte qu’il n’avait jusqu’alors pas entendue. Relevant les yeux, il tomba nez-à-nez avec une jolie paire de jambe, bien trop courtes pour appartenir à Charlie. En un battement de cœur ses pupilles se contractèrent et parcoururent le corps à demi nu d’Ecaterina qui le fixait en retour de ses grands yeux azurs. De toute évidence, ce n’était pas Charlie Watson Brown, à l’exception peut-être d’une paire de lunette. Et à en juger par l’expression atterrée qu’affichait le visage poupin de la libraire, il n’était pas le seul à être déçu de cette apparition soudaine. Ils ne restèrent pas longtemps comme deux benêts à se dévisager l’un l’autre d’un air profondément déçu. Détournant le regard un instant alors qu’elle se cachait tant bien que mal derrière le bois de sa porte, le médecin ne put s’empêcher de sourire d’un air désabusé alors qu’elle lui balançait une remarque cynique dont elle avait le secret et malgré tout osée dans un tel contexte.

Il n’avait pas vraiment le choix, il était là dans sa blouse blanche, accoudé à la porte d’entrée de la vieille maison, le souffle court prêt à bondir sur sa proie. Tout trahissait ses intentions alors pas de quoi jouer les jouvencelles avec la blondinette. Ça lui faisait trop plaisir de pouvoir jouer d’une de ses faiblesses, à tel point qu’elle en oubliait sa propre situation. Il se devait donc avant toute chose de la rappeler à l’ordre et de rabibocher son orgueil écorné. «Je vois d’ailleurs que tu as pris de l’avance pour la consultation.» Étendant la main vers son visage, il saisit délicatement une branche des lunettes qu’elle venait de réajuster sur son nez pour les lui prendre et la plaça entre ses lèvres. La question était maintenant de savoir s’il devrait faire demi-tour bredouille ou s’il avait encore une chance de sauver sa journée. Il n’était plus exactement aussi enthousiaste qu’avant à l’idée d’entrer maintenant qu’il savait que la colocataire maudite serait là. Pire, dans cet accoutrement elle devait attendre l’autre blond. Pire encore, elle avait dû se débarrasser de Charlie pour s’adonner à un strip-karaoké débridé qu’elle avait commencé toute seule. C’était désormais certain, il y avait quelque chose dans l’air à Lima qui décuplait la libido de ses habitants ces derniers temps, il devrait certainement écrire un papier à ce sujet qui arrondirait ses fins de mois pour un moment. Ou alors c’était son état naturel pour regarder une comédie romantique. Malheureusement les effluves diverses et bien trop variées qui émanaient de son corps et la musique qui continuait à chanter à tue-tête ne penchaient pas en cette direction. Wyatt finit par retirer sa main du montant de la porte pour sortir les lunettes de sa bouche avant de se mettre à les mordiller. «Je suppose que Charlie n’est pas là..?» demanda-t-il avec la voix la plus calme possible en regardant Cat droit dans les yeux. Tout était parfaitement normal. Quelle honte y avait-il à discuter avec une jeune femme à moitié nue, dans sa blouse de gynécologue ? Aucune. Il faisait ça à longueur de journée. Aucun problème. L’intimité de sa salle d’examen et le cadre purement professionnel aidaient sûrement un peu d’ordinaire, mais pour le moment le jeune homme donnait encore bien le change et avait de toute façon immédiatement retrouvé la froideur dont il faisait montre avec tous ceux qui n’étaient pas Charlie, Emma ou Emily. Par réflexe il voulut mettre sa main dans sa poche pour se donner un air assuré, mais ses doigts effleurèrent le spéculum qui dépassait clairement de la blouse et il ne put s’empêcher de rougir malgré lui. Plus embarrassé que jamais, il abandonna la poche pour mettre la main devant ses yeux et dissimuler à la vue de Cat ses pommettes rosies. «Une idée d’où je peux la trouver ?» Sa température avait définitivement augmenté d’un degré ou deux, mais pas le temps de s’inquiéter de cela, un éclat de rire bruyant dans la rue le fit tressauter. Un regard en arrière et il reconnut cette peste de Mrs Jensen dans sa ridicule tenue fluo à l’angle du trottoir opposé. Un commère dans la trentaine qui se ferait un plaisir de raconter à toute la ville qu’elle l’avait vu dans son habit blanc en dehors du cabinet. Si jamais le mot venait à se répandre qu’il avait ce genre de hobby, ça en serait fini de sa réputation de médecin et de sa clientèle confiante. Il serait catalogué comme pervers et Sue Sylvester elle-même ferait placarder des affiches à son effigie pour le faire couler. À quoi avait-il pu penser en venant ici comme ça. Il ne pouvait absolument pas se permettre ce genre de publicité. Ni une, ni deux, il poussa la porte, et la blonde avec, pour forcer le passage et se dissimuler au regard inquisiteur de la cancaneuse en tournée. Refermant la porte derrière lui, il força un rictus sur ses lèvres en demandant d’un ton faussement rieur : «Je peux entrer ?»
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptySam 12 Jan - 0:52

Plus efficace qu’une douche glacée, la vision de Wyatt, vêtu de sa plus belle blouse de travail, sur le seuil de la porte fit baisser la fièvre de Cat sur-le-champ. Le blanc immaculé de son habit de médecin additionné au contre-jour inondant le perron lui fit plisser les paupières sous ses faux verres. Entrouvrant graduellement la bouche lorsqu’elle croisa son regard inquisiteur, Ecaterina la referma aussitôt dans un bruitage digne d’un dessin animé (entre le poisson hors de l’eau et le bouchon de champagne qui saute), à mesure qu’elle embrasait la scène de ses petits yeux froncés. Déconcertée par l’arrivée de cet invité-surprise, elle se permit une rapide réflexion, néanmoins : il n’y avait pas photo, entre le jeune gynécologue et son petit-ami, son choix était fait. Déçue de ne pas être tombée sur la personne qu’elle attendait impatiemment et pour qui elle s’était mise dans un état adapté à la chaleur torride de Lima, elle bouda brièvement en laissant échapper un juron mental à l’encontre du malvenu qui la regardait en retour, manifestement aussi déçu qu’elle. Reprenant peu à peu conscience de la situation qu’elle jugea embarrassante pour eux deux, elle ne mit pas longtemps avant de reprendre sur elle et de venir se cacher derrière la grosse porte en bois, boutonnant inexactement la chemise qu’elle avait sur le dos, ce qui donna au tombé du tissu une allure biscornue. Alors que derrière elle, la musique rythmait toujours le moindre de ses gestes, Cat en vint à la fin de sa boutonnière mal fermée, et pour retrouver bonne contenance, elle releva le menton, faussement détendue. Wyatt avait la fâcheuse habitude d’apparaître dans la vie de la blondinette aux moments les moins opportuns. Il y avait eu par exemple sa lutte acharnée avec les attaches de sa robe lors du mariage de William et Emma, puis sa petite crise de panique durant l’anniversaire de Seth et Charlie. La liste non exhaustive des moments où Cat aurait préféré tomber nez à nez avec un Jacob Ben Israël chaud comme la braise plutôt qu’avec le petit-ami quiet de son illustre colocataire était aussi longue que le silence confus qui s’installa entre eux, et ils se dévisagèrent, toujours muets. Avec Jacob au moins, ç’aurait été plus aisé pour la libraire d’avoir le dessus, mais Wyatt Pillsbury et son allure, son charisme transcendant et son expérience l’impressionnaient, malheureusement pour elle. Cela ne voulait pas dire qu’elle l’appréciait pour autant, disons simplement qu’elle le tolérait. N’ayant pas acquis l’aptitude de faire semblant, il se trouvait que parfois sa méfiance à son encontre refaisait surface et la contraignait à ne pas être tout à fait agréable avec le jeune homme. Cela dit, il le lui rendait bien. Dans le meilleur des cas, Cat faisait tout pour l’ignorer, elle l’évitait la plupart du temps, d’ailleurs, et ils s’en sortaient très bien comme ça. Le lien étroit qu’ils entretenaient avec Charlie, et même avec Emma et Emily, ne les obligeait en aucun cas à faire ami ami et au fond, Ecaterina était intimement persuadée que, comme pour elle, la tournure de leur rapport plus que froids ne déplaisait pas au docteur ; dans le sens où lui non plus ne la portait pas vraiment dans son cœur.

Plus ou moins présentable, Ecaterina estima qu’il était nécessaire d’utiliser son talent certain pour le sarcasme et n’hésita pas à se mettre en danger pour gratifier le docteur aux joues empourprées (elle n’eut pas la prétention de penser que c’était sa tenue qui l’avait troublé, elle le savait doté d’un seuil de tolérance élevé) d’une remarque bien sentie sur sa tenue. Remarque à laquelle il répondit avec brio, ce qui la fit sourire en coin et elle resserra bizarrement les cuisses en croisant ses chevilles derrière la porte à la vue du spéculum qui dépassait de la poche de sa blouse. Leurs petits échanges de piques ordinaires reprenaient de plus belle, malgré que l’une fût en lingerie devant sa porte d’entrée et que l’un fût en tenue de gynécologue sous un soleil de plomb. Ils étaient aussi fiers l’un que l’autre, c’était amusant finalement et tous les deux ne boudaient pas leur plaisir, même si ce terme n’était probablement pas le mieux adapté à leur situation actuelle étant donné que l’image du plaisir qu’ils pensaient prendre en cette fin de journée chaude s’était évaporée en une ouverture de porte « Bien observé, Charlie n’est pas là. » répondit-elle à sa question pendant qu’il lui retirait les lunettes sur son nez. Elle en suivit le trajet jusqu’à ses lèvres entre lesquelles il cala l’une des branches, et remonta lentement son regard jusqu’au sien. Il fallait qu’elle soit cordiale si elle voulait le faire partir. Ecaterina savait que si elle se laissait aller à la mesquinerie par défi, Wyatt voudrait remporter la partie ce qui s’éterniserait. Or, ils n’avaient pas le temps de s’éterniser ; elle avait d’autres projets. Cette chemise semblait peser une tonne sur ses épaules tendues par la présence de Wyatt, elle avait tellement chaud qu’elle s’autorisa à en rouvrir le premier bouton, s’éventant avec sa main droite en ne fuyant pas le regard de Wyatt qui la questionna de nouveau. Posant sa tempe sur le battant de la porte, elle laissa traîner un long soupir en fermant les yeux pour dire « Aucune, elle n’a pas laissé de mots. Je sais que Lexie prépare son départ, peut-être qu’elle l’aide à empaqueter ses affaires.» Un rire bruyant venant de l’extérieur accompagna la musique qui changea automatiquement de piste. Par réflexe, Cat ouvrit les yeux et se mit sur la pointe de ses pieds nus pour regarder par-dessus l’épaule de Wyatt. Mrs Jensen avait déjà son regard de cocker curieux rivé dans leur direction, la main levée pour les saluer avec un sourire si faux accroché à son visage orange que même la poitrine de Santana Lopez semblait d’origine à côté. Ecaterina n’eut pas le loisir de se poser la question de savoir si des rumeurs circuleraient quant au fait qu’elle était en chemise mal boutonnée, les cheveux défaits et la mine radieuse face à un homme qui n’était pas son petit-ami qu’elle sentit qu’on la poussait, mais avec délicatesse cependant, pour rentrer. Non, non, non, non se répéta-t-elle mentalement quand Wyatt lui demanda s’il pouvait rentrer. Il en était hors de question. Il ne pouvait pas rentrer, il n’avait pas le droit de rentrer et reprenant une inspiration, dos posé contre la porte close, elle s’apprêta à l’assaillir de reproches. Aussi, Cat se dégonfla, se souvenant soudainement de la résidence dans laquelle elle se trouvait. Elle vivait chez Charlie qui était la petite-amie de Wyatt. D’entre eux, celui qui avait plus sa place dans la demeure Watson-Brown, c’était bien lui et fulminant intérieurement, elle prit une position des plus zen (mains jointes, yeux fermés) pour ne pas exploser à sa vue. Et après un instant à ne pas parler, repoussant toutes ses paroles désagréables alors que ses joues s’empourpraient, elle souleva de nouveau les paupières puis dans un geste gracieux accompagné d’un sourire plutôt naturel, elle lui désigna le salon de la main. D’une voix profonde, elle annonça « Fais comme chez toi, Wyatt. » Ecaterina le contourna les dents serrées pour aller éteindre la musique et une fois la maison silencieuse, elle lui fit un poli, mais crispé, signe de tête en empoignant son portable. En se dirigeant vers la cuisine d’un pas rapide, elle envoya un texto à Gale, lui annonçant que le code rouge était lancé et qu’il ne devait pas se montrer avant que l’alerte intrus soit levée.

L’effet brumisateur de la douche qu’elle avait prise plus tôt s’était définitivement estompé. Arrivant presque haletante dans la cuisine éclairée, Cat s’aperçut qu’elle suait et que ses joues s’étaient elles aussi enflammées ; son excitation avait laissé place à une angoisse terrible, celle que Wyatt ne parte plus et qu’elle soit obligée de passer la soirée avec lui à attendre que Charlie daigne rentrer de sa course mystérieuse. Et pourquoi lui ferait-elle cette faveur au docteur ? Il la détestait. Et puis sa soirée à elle aussi méritait d’être sauvée. Jetant rageusement son portable sur le plan de travail, Ecaterina remonta ses cheveux en une queue de cheval négligée et éventa sa nuque comme une dératée en prenant de courtes inspirations qui faisaient soulever sa poitrine au décolleté découvert et s’arrondir les coins de sa bouche. Jusqu’à ce qu’elle se souvienne que dans le freezer, le remède à ses bouffées de chaleur dormait paisiblement. Elle relâcha ses cheveux qui tombèrent en cascade sur ses épaules, ouvrit la porte du frigo et fouina un instant pour en sortir une glace à l’eau. Jetant des petits regards consécutifs à sa glace puis à celles qui restaient, elle en prit une seconde, et dans un roulement d’yeux énervé, elle reprit la direction du salon. Cat ne pouvait pas laisser Wyatt mourir de chaud. Elle avait bien remarqué les couleurs qu’il avait pris sur le perron, Charlie lui ferait regretter de l’avoir laissé mariner dans son jus. Ce fut d’ailleurs cette raison qu’elle invoqua quand elle tendit la glace au jeune homme en arquant un sourcil qui transpirait le zèle « Charlie m’en voudrait de t’avoir laissé te dessécher dans le salon. Je tiens un minimum à ma vie pour ne pas tenter le diable, tiens. » Elle insista en lui donnant la friandise, précisa dans la foulée « Le parfum c’est passion. » Puis elle lui tourna le dos pour aller s’asseoir sur un tabouret haut placé tout autour du bar à quelques pas. Ecaterina s’assit, fit très attention de ne pas en dévoiler plus qu’elle ne l’avait déjà fait et croisa les jambes en déballant sa glace avant d’en engouffrer une bonne moitié dans sa bouche, fredonnant pour calmer sa rancœur.
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptySam 12 Jan - 2:51

Wyatterina. Voilà une histoire d’amour qui était vouée à l’échec. Et il n’y avait qu’à voir la lueur de haine qui brillait de manière très distincte dans les yeux de la petite blonde en face de lui pour le savoir. De tous les sourcils froncés qu’elle avait pu lui offrir, ceux-ci étaient définitivement les plus rageurs. Le destin les avaient fait se rencontrer chez Emma, et ils ne semblaient plus pouvoir se quitter. Bien que tout ceci soit tout à fait indépendant de leur volonté. Leurs ami(e)s commun(e)s les contraignaient à se fréquenter de temps à autres, même s’il était presque certain qu’elle faisait au moins autant d’efforts que lui pour l’éviter, le Tout Puissant semblait avoir d’autres plans pour eux. Plans qui, du reste, demeuraient incompréhensibles pour Wyatt qui faisait des efforts pour ne pas être grossier en l’ignorant purement et simplement, mais pas au point de ne pas répondre à ses pointes incessantes d’ironie acerbe. Il ne manquait plus qu’elle rejoigne les Awesome Voices et ce serait le bouquet. Il était prêt à assister à une messe entière si cela avait pu aider à éviter une telle catastrophe naturelle. Les risques étaient toutefois moindres, et mieux valait ne pas tenter le diable avec de telles pensées. Reportant son attention pleine et entière sur Ecaterina désormais tout à fait visible et reboutonnée, le gynécologue fut pris d’une vague de gêne. Si elle avait pu le fusiller du regard, il aurait perdu la vie quelques secondes plus tôt quand il avait forcé le passage dans l’entrée. Il aurait bien sûr préféré l’éviter et faire demi-tour, mais entre le courroux d’Ecaterina et les ragots de la mémère à son chien-chien (pour l’avoir examinée, elle avait bien un yorkshire ou deux sous son t-shirt pour obtenir une telle poitrine habillée), le choix avait été vite fait. De deux maux il avait choisi le moindre : l’une d’elles était en petite culotte face à lui et n’irait probablement pas crier qu’il était un vilain docteur. Si ses yeux restaient inoffensifs, dans l’immédiat, il ne risquait pas grand-chose. Il l’avait déjà vue moins habillée au mariage de sa sœur, elle ne le gratifierait donc peut-être pas d’un coup de griffe outré. Au pire elle le mettait à la porte, il suffirait donc de gagner un peu de temps pour que la menace s’en ailler. Le plus dangereux pour le moment, c’était sans doute le petit-ami qui arriverait d’un moment à l’autre et verrait d’un mauvais œil qu’on tienne compagnie à sa chère et tendre si peu vêtue. Dans ses souvenirs il avait une stature plutôt solide, et ne comptait pas parmi les gens qu’il aimerait se mettre à dos. Autre scénario possible, Charlie la vagabonde qui décide de rentrer au bercail pour tomber sur une scène qui, vue de l’extérieur, aurait pu prêter à confusion. Trois fois rien ! «Chez Lexie hein...» soupira-t-il légèrement abattu, ignorant superbement les réactions d’Ecaterina pour se diriger vers le salon et se pencher au coin d’une des fenêtres pour épier la rue à couvert. Malheur, la commère avait rencontré ses pairs sur le trottoir d’en face. Il allait devoir trouver une bonne raison de rester dans la bâtisse un moment de plus.

Il aurait pourtant dû s’en douter. Tous les éléments étaient contre lui aujourd’hui. Ses patientes, ses collègues, la chaleur. Il ne se serait pas étonné de glisser sur une peau de banane et de s’écraser sur le palier en ressortant. Mais il avait fait la sourde oreille dans l’espoir d’inverser la tendance en serrant Charlie dans ses bras. Il aurait dû lui envoyer un sms la sommant de se présenter à la patinoire dans les plus brefs délais pour lui offrir une leçon particulières de glissades au frais plutôt que de vouloir jouer le docteur Folamour. Quelle idée mais quelle idée. C’était la dernière fois. La première et la dernière fois qu’il jouait à ce petit jeu là avec la brunette. Se retournant pour chercher Cat du regard, il remarqua finalement qu’elle avait coupé la musique. Son arrivée avait dû couper net ses envies de bondir comme un cabri. Il aurait presque eu pitié, si sa propre soirée ne venait pas d’être compromise. Il n’allait pas jouer à “C’est qui qui à le plus de malheurs d’abord ?” et se plaindre à qui veut l’entendre que ses vacances ne commençaient pas le moins du monde comme il l’aurait aimé, il gagnait de toute façon, c’était certain. Entendant du bruit dans la cuisine, il profita de l’absence de la jeune femme pour ôter enfin sa blouse qu’il plia sur le dossier de l’un des fauteuils qui tournait le dos à la rue. On est jamais trop prudent. Le médecin se laissa tomber sur le même fauteuil et défit deux boutons de sa chemise dans l’espoir de prendre un peu d’air. La maison était une véritable fournaise, et il aurait donné cher pour son climatiseur flambant neuf à cet instant. Pourquoi est-ce qu’elle n’allumait pas un ventilateur au moins ? Comptait-elle simuler l’orgasme le plus intense de toute sa vie en s’évanouissant à cause de la chaleur ? S’il fallait ça pour rassurer le petit-ami... Lorsqu’enfin Cat reparut, elle ne s’était pas changée, à sa grande surprise. Mais que diable était-elle allée faire tout ce temps si c’était pour revenir dans le même état ? Il n’était pas gêné par son appareil, mais tout de même, il ne fallait pas pousser. Levant les yeux vers elle, il fixa un peu troublé le plastique qui entourait la glace à l’eau offerte sans sourire ni ménagement sous son nez. «C’est trop aimable.» répondit-il en la prenant alors qu’elle insistait. «Passion... Rien que ça.» murmura-t-il dans sa barbe sans réprimer un sourire en coin face à tant d’ironie.

Croquant le bout du bâtonnet glacé, il eut un mouvement de recul tandis que le froid semblait brûler sa langue. Un souffrance délicieuse qui apaisa un peu sa température sans qu’il ait à se mettre dans le même état que la demoiselle Robertson. Celle-ci boudait de manière évidente sur son tabouret accoudée au bar. On aurait presque dit Emily lorsque Wyatt refusait de la laisser fouiller dans les placards de sa chambre. Retenant difficilement un pouffement de rire, le jeune homme se tourna un instant vers la fenêtre pour vérifier si la voie était libre. Pas d’avancées de ce côté là, il avait donc le loisir d’admirer un peu plus longtemps la scène de cette jeune fille au caractère bien trempé en train de faire la moue dans son coin. Elle était mignonne quand elle le voulait... «Très bonne, ta glace. Je ne manquerai pas de le signaler à Charlie pour que tu reçoives tous les honneurs que tu mérites. Si elle revient un jour.» conclut-il avec flegme, dans l’espoir de la voir se retourner avec un air indigné qui lui signifierait de déguerpir bien avant s’il tenait à la vie. Sans doute était-ce mesquin de lui faire croire qu’il resterait là à gâcher son petit cinq à sept, mais pour une fois Wyatt entrevoyait les desseins du Seigneur. Elle semblait être la personne toute désignée pour qu’il puisse évacuer sa mauvaise humeur de la journée. Ce n’était pas comme s’il s’en prenait à une faible. Elle était largement capable de se défendre, même à demi nue. Et il avait du temps à perdre. Tentant le diable, il poussa un peu plus loin le vice en prenant le ton de l’innocence : «Je suis navré. Je ne pensais pas te trouver là, comme ça... J’avais pourtant pensé à t’envoyer un message, mais je ne voulais pas te déranger.» Suçotant la glace sucrée qui laissait sur ses lèvres une mince pellicule de sucre, il poursuivit en agitant le papier dans son autre main : «J’y penserai pour la prochaine fois.» Replaçant le bâtonnet sur sa lèvre inférieure, il esquissa son plus beau sourire.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
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Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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Glee club favori : Awesome Voices
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptySam 12 Jan - 20:08

Parce que l’ignorance est le pire des mépris, Cat ne se fit pas prier pour user de sa tactique favorite. Après avoir fait preuve d’une bonne foi inopinée, tendant au jeune homme le bâton glacé de la paix, elle se mit en tête de reprendre ses vieilles habitudes dès qu’il accepta volontiers sa douceur parfum passion. Elle releva que même le destin ne se gênait pas pour se montrer ironique concernant leur relation ce qui l’irrita par-dessus tout et lui fit regretter de s’être montrée humaine. Quand la mine boudeuse elle alla s’installer sur un tabouret, Ecaterina engouffra sa glace à l’eau pour s’empêcher de jurer tout haut, priant tous les saints que la fraîcheur de l’eau sucrée coulant dans sa gorge calme sa colère et ses ardeurs avec. Le glaçon formé par le froid fondit sur sa langue, réveillant ses papilles, pendant qu’elle coulait un regard peu amène à Wyatt qui déballait la sienne. Elle roula des yeux sans s’en sentir coupable en enfonçant davantage la glace dans sa bouche tant la perspective de rester en sa compagnie dans ce salon dans lequel ils allaient très certainement rôtir la révulsait. N’étant pas habituée à exploser quand elle était sur les nerfs, la blondinette resta silencieuse, la bouche occupée. Elle prenait remarquablement sur elle, se répétant que ce n’était que partie remise et que Gale consentirait à la rejoindre plus tard, même si ce n’était que pour quelques minutes plus sages. Seul le bruit de succion dérangea le silence lorsqu’elle retira le bâtonnet de sa bouche anesthésiée par le froid. Cat ne pouvait supporter une seconde de plus cette expression sur le visage de Wyatt, le genre victorieux sans en avoir l’air. Il savait qu’il venait de gâcher un moment qu’elle attendait impatiemment, mais le seul fait que sa soirée à lui aussi venait d’être galvaudée ne lui donnait pas la possibilité d’ouvertement se réjouir de la démolition fortuite de la sauterie organisée par la petite blonde. Ç’aurait dû ranimer en elle son vif attrait pour le jeu puisqu’il se trouvait qu’elle était aussi en position de s’amuser de la situation, mais elle ne se sentait pas d’attaque à utiliser son flegme et préféra maugréer dans son coin. La mine renfrognée, les sourcils froncés et sa lèvre inférieure relâchée, elle aurait très bien pu fondre en larmes tellement elle se sentait dépassée par la situation et pire encore, elle était frustrée. De nouveau agacée par les manières de Wyatt, Cat ne quitta pas son expression bougonne et pivota sur l’assise du tabouret pour lui tourner le dos, s’accoudant au bar avant de suçoter de nouveau sa glace du bout de ses lèvres boudeuses cette fois. Elle avait l’habitude de faire comme s’il n’existait pas, c’était facile d’être impolie même si elle était plutôt du genre à avoir de très bonnes manières, elle aussi. D’ailleurs, aller se rhabiller ne lui était pas venue à l’esprit tant ça lui paraissait naturel de faire fi de la présence du docteur. Et puis il fallait avouer qu’elle était plus soucieuse de calmer la colère qui l’animait à l’idée de passer un début de soirée avec si ce n’était son ennemi, son pire cauchemar. Le fait que le regard émeraude de ce dernier se pose sur elle ne l’affolait pas. Ils n’avaient plus quinze ans et l’effet que lui faisait Wyatt et inversement, même sous une chaleur écrasante et chatouillée par ses hormones, ça ne fonctionnait pas.

Savourant à peine sa glace qu’elle trouva brusquement trop sucrée, Cat en croqua néanmoins l’extrémité pour faire passer sa rage, se balançant de droite à gauche pour faire toupiller le tabouret en continuant de fredonner. La voix de Wyatt lui parvint par-derrière. Protégée par le fait qu’elle lui tournait le dos, elle s’abaissa à l’imiter grossièrement dans une grimace qu’elle savait puérile puis répéta avec lassitude, tentant de ne pas perdre son sang-froid, la tentative de Wyatt pour la faire réagir sentant la provocation à des kilomètres « Si elle revient un jour. Ah, heureusement que la charmante demoiselle aux cinq doigts prendra la relève, n’est-ce pas. » Elle se redressa alors. Se cambrant légèrement pour donner une impulsion plus prononcée en faisant un tour complet sur le tabouret, elle croisa les jambes en même temps que le regard de Wyatt qu’elle gratifia d’un sourire hypocrite au passage. Une fois son tour de manège achevé, elle se recala face au bar en s’y accoudant de nouveau, cassant un morceau de glace entre ses doigts pour le glisser dans sa bouche. Elle le fit valser avec sa langue de part et d’autre de sa cavité buccale, bouillonnant de l'intérieur. Il l’énervait, il était la seule personne dans cette ville et sur Terre à avoir la capacité de l’agacer sans s’adresser directement à elle. Alors qu’elle le craignait, elle ne pouvait s’empêcher pourtant de répondre à ses attaques, de soutenir ses regards et même de tendre la perche pour se faire battre. Ecaterina ne comprenait pas. Peut-être parce que Wyatt était tout simplement un adversaire à sa taille – au sens figuré. C’était ça qui l’énervait en réalité : elle n’était jamais tombée sur quelqu’un qui lui tenait tête. Même Charlie n’avait pas les moyens de la faire taire. Même si elle la blessait parfois, même si elle l’insultait, Ecaterina parvenait toujours à rétorquer sans trop d’effort, mais Wyatt avait plusieurs fois réussi à lui clouer le bec et à la faire regretter ses affronts. Et ça, ça l’insupportait.

« Hum, je penserai à passer cette immonde blouse en papier qu’ils filent aux patients aux services des urgences, tu vois de laquelle je veux parler ? Histoire de ne pas dénoter avec le thème de la soirée, docteur. » lui répondit-elle narquoisement, ce qui ne parvint pas à dissiper son agacement cependant. Elle passa délicatement le bâtonnet en bois dans sa bouche, goba le dernier morceau de glace qui pendouillait dans le vide et glissant rapidement une main dans ses boucles blondes qu’elle n’avait pas coiffées mais qui retombaient avec souplesse sur ses épaules, Cat sauta élégamment de son tabouret pour se retrouver sur ses pieds. Elle regarda le jeune homme, ne lui rendit pas le sourire qu’il lui fit pour autant, mais singeant le ton de la confidence, elle chuchota en couvrant le coin gauche de ses lèvres avec sa main droite « Message ou non, tu sais que tu es toujours le bienvenu ici, Wyatt. Surtout quand je suis seule, les moments qu’on passe tous les deux sont toujours… » Elle marqua un temps. Posant une main sur sa poitrine qui se souleva quand elle prit une inspiration théâtrale, elle la relâcha derechef en changeant sa jambe d’appui et pencha la tête pour faire dégringoler ses cheveux sur le côté « Tu vois, ils sont tellement fabuleux que les mots me manquent, c’est fou. » Puis se redressant de toute sa petitesse, Ecaterina retendit ses jambes, retrouvant son ton habituel en annonçant de sa voix grave « Je vais me changer. » Joignant le geste à la parole, la blonde s’engagea pour rejoindre l’entrée du living-room. Sauf que son attention fut happée par le stéthoscope que Wyatt portait toujours autour du cou. Marchant comme si de rien n’était jusqu’à l’entrée toutefois, Cat s’arrêta progressivement, les sourcils se fronçant au fur et à mesure, sa curiosité étant titillée. Pour de bon, elle se stoppa et pivotant soudainement, elle s’avança à pas tranquilles jusqu’à la silhouette de Wyatt qui était assis sur le fauteuil. Doucement, elle approcha sa bouche de son oreille et se courbant lentement pour l’atteindre, elle finit par lui murmurer, lançant de petits regards pressés à l’ustensile qui brillait sous son nez « C’est un vrai ? »
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyLun 14 Jan - 2:32

Bien loin de satisfaire son désir de la voir bouder un peu plus, Ecaterina excédait toutes ses attentes et ses réactions étaient plus douce dans sa bouche que la glace trop sucrée qui commençait à fondre et couler sur ses doigts. Son petit tour de tabouret et ce sourire aussi blanc que faux apaisèrent un peu l’amertume qu’il consumait en mesquinerie, et il ne put s’empêcher de sourire de satisfaction dans son dos. Typique de ce petit dernier trop gâté, quand il ne pouvait pas avoir ce qu’il voulait, il fallait qu’il se venge sur le premier venu. C’était connu, Emma avait toujours fait figure de mouton noir face au fils prodigue tant attendu qui aurait pu gravir les échelons chez les Ginger Supremacists, fût il resté à Mansfield dans le cocon familial en se taisant, embrassant les yeux fermés le mariage arrangé avec la rousse la plus immonde que la création ait portée. La seule crise familiale dans laquelle il ait été impliquée c’était cette histoire de fusion rousse dont on ne l’avait prévenu qu’au dernier moment. Et sa réaction avait été si violente qu’il avait poussé le bouchon jusqu’à déménager à plusieurs centaines de kilomètres et refuser tout contact avec le clan pendant quelques semaines. Il ne supportait pas que le cours des choses aille contre lui. De nature pourtant douce, Wyatt n’avait jamais perdu le petit garçon hyperactif et capricieux qu’il était jadis. Toujours appliqué à contrôler sa vie sous toutes les coutures, il n’avait encore jamais rencontré d’obstacle insurmontable. On lui cédait tout, toujours. Sa famille, ses amis, il savait toujours user de son charisme et de son charme naturel pour manipuler les gens avec douceur et sans en avoir l’air. Ce cocon qu’il se tissait lui-même le rassurait, il n’avait pas à s’exposer aux parasites et autres trouble-fêtes qui ne font que vous attirer des ennuis. Ceux qui lui résistaient étaient rangés dans la catégorie indésirables et il cherchait rarement plus loin. Et pourtant il était là, face à cette blondinette qui aurait parfaitement trouvé sa place parmi les rebuts sociaux du gynécologue. Il n’aurait su dire si c’était le changement d’environnement, l’isolement du reste du clan Pillsbury ou simplement sa rencontre avec Charlie, mais il commençait à s’intéresser de plus près à ces empêcheurs de tourner en rond, dont la colocataire. Tête de mule et pas du genre à tourner sa langue sept fois dans sa bouche, ils n’en étaient pas à leur premier accrochage. Il avait presque cru à une trêve lors de la petite sauterie qu’elle avait organisée pour l’anniversaire de Charlie. Ce n’était sans doute qu’une illusion provoquée par un des ingrédients suspects contenu dans les muffins de Lexie. En réalité, Wyatt ne savait même pas ce qu’il avait contre cette fille. Il était le plus âgé des deux, il aurait dû être assez mature pour mettre un terme à ces querelles sans fin. Elle avait mal commencé au mariage de son aînée en s’octroyant le droit de se mêler de ce qui ne la regardait pas, certes, mais elle s’était excusée en toute sincérité et il n’avait plus rien de concret à lui reprocher. D’aucuns auraient dit qu’il ne s’agissait là que de leur manière à eux de s’apprécier, mais ce n’était pas l’impression qu’il avait. Qui souhaite gâcher la soirée de quelqu’un qu’il apprécie en s’installant dans son salon à retourner le couteau dans la plaie ?

Engloutissant le reste de la glace qu’il avait presque finie dans sa bouche, il manqua d’avaler de travers lorsque Ecaterina reprit les rênes de la conversation. Œil pour œil, dent pour dent. Il aurait été étonnant de voir la jeune femme baisser sa garde alors qu’elle peinait visiblement à ravaler sa frustration et sa colère. Après tout, c’était de bonne guerre. Il l’avait cherchée et venait de la trouver. Mais elle parvenait encore et toujours à réprimer ses nerfs, ne laissant paraître qu’un glacial mépris qui n’avait, lui, rien d’amusant. Il avait gardé pour lui les remarques déplacées qui aurait facilement pu fuser sur sa tenue, mais ce ne fut pas le cas de Cat qui de toute évidence n’était pas dans la mouvance jeu de rôles. La première vague de honte était passée à la porte et il n’avait plus rien à cacher, et il parvint donc plutôt bien que mal à rester impassible face à son petit jeu. À l’observer jouer la comédie, elle avait quelque chose de très félin dans sa manière de se déplacer et de vouloir jouer avec sa proie — lui en l’occurrence — plutôt que de l’achever. S’il avait dû choisir, son choix se serait porté sur un de ces chatons de gouttière pour qui le monde n’est rien et qui affrontent beaucoup plus gros qu’eux sans peur. Comme la métaphore était peu flatteuse, il la garderait pour lui. «Fou...» répondit-il sans vraiment y être invité. Il n’était pas avancé sur la nature de leur relation, mais une chose était certaine, ils avaient exactement le même genre de difficultés à cerner l’autre. Et alors qu’elle se redressait en faisant onduler une fois de plus ses cheveux auxquels elle vouait de toute évidence une adoration toute particulière et qu’elle n’arrêtait pas de tripoter, il commença à sucer un à un ses doigts devenus poisseux à cause de l’eau sucrée. «Excellente idée, il ne faudrait pas attraper froid, je ne suis pas experts en rhumes.» dit-il sans la moindre gêne avant de placer son pouce sur sa langue.

La suivant du regard alors qu’elle s’apprêtait à sortir de la salle, toujours confortablement installé dans son fauteuil, il arqua en sourcil en la voyant changer d’avis et faire demi-tour pour s’approcher de lui à pas de velours. Que lui voulait-elle encore ? La sentant fondre sur lui, il se demanda l’espace d’une seconde si quelque chose n’avait pas lâché dans son cerveau et si elle n’avait pas décidé de l’étrangler tout à coup à voir ses regards perçants sur sa gorge. Son souffle chaud dans le creux de son oreille le rassura un peu quant à l’éventualité de devoir user de force contre elle pour se défendre. Elle était venue en paix, et ce n’était pas tant sa gorge qui l’intéressait que le stéthoscope bleu qu’il avait oublié de retirer. Roulant des yeux à ce qu’il prit pour une ultime provocation quant à son accoutrement, poussa sur les accoudoirs pour se sortir du fauteuil. Saisissant son instrument, il plaça les embouts de la lyre dans les oreilles de la jeune femme, déboutonna deux boutons supplémentaire de sa propre chemise et avec un léger sourire, colla le pavillon sur sa poitrine après s’être rapproché d’un pas. La sensation froide du métal n’était pas désagréable par cette chaleur étouffante, et il prit une profonde inspiration pour lui faire écouter les battements réguliers et lents de son cœur avec le plus de précision possible. «Première fois ?» demanda-t-il sans lâcher l’embout du stéthoscope pressé contre son cœur. «En général il me sert davantage à écouter le petit cœur des fœtus, pas celui des femmes. Mais n’est-ce pas fascinant ? Ce bruit de martèlement qui s’accélère lorsque l’on est à bout de souffle ou que l’on panique ? Ba-boum, ba-boum, comme une mécanique qui s’emballe et qui risque de s’arrêter à tout moment.» Détachant l’objet de sa poitrine, il le retourna contre Ecaterina, le glissant tout en douceur entre les pans de sa chemise ouverte sur son décolleté. «Que dis le tien ? Il doit battre d’impatience de me mettre à la porte, ou d’excitation à l’idée de ce que tu pourrais faire quand je ne serai plus là, ou bien simplement de colère parce que j’ai gâché ton début de soirée. Mmh ?» Son ton impassible de médecin méthodique avait repris le dessus, comme s’il lui énonçait les symptômes d’un trouble de santé avec un sourire bienveillant. «Rien de grave ne vous en faîtes pas. Une fois le facteur gênant disparu vous pourrez recouvrer la santé.» acheva-t-il en se détachant d’elle. «Si tu n’es pas trop occupée au retour de Charlie, tu auras l’amabilité de lui signaler mon passage, comme ça elle ne t’accusera pas de te goinfrer de glace toute seule.» Il n’était certainement pas venu là pour se tourner en ridicule, son petit manège avait assez duré, et s’il devait essuyer plus longtemps la mauvaise humeur d’Ecaterina leur froideur cordiale finirait par mal tourner. D’un air sévère, il tendit la main pour récupérer le stéthoscope encore au cou de la petite blonde. «Oh, et je te serai reconnaissant de ne pas te répandre en détails au quatre coin de la ville. Chacun son jardin secret, n’est-ce pas.» ajouta-t-il en la toisant une fois de plus dans sa tenue affriolante.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyMar 15 Jan - 22:00

Ce n’était pas de la provocation. Cat n’était pas revenue sur ses pas pour provoquer Wyatt en utilisant l’excuse de son stéthoscope dans le but de parvenir à ses fins. Elle était juste imprévisible. D’aussi loin qu’elle se souvenait, elle l’avait toujours été. Elle était imprévisible, difficile à cerner, arrogante, mais en contrepartie, elle était aussi fragile. Elle l’était même beaucoup trop, c’était ça son problème. Ecaterina était loin d’être parfaite, sa mère l’aurait tellement détestée de ne pas être irréprochable qu’au final, c’était ça qui la forçait à travailler la moindre de ses imperfections : ne pas refléter l’image en papier glacé sans écornure qu’elle avait toujours voulu qu’elle soit était devenue, avec l’envie profonde de ne plus jamais décevoir ses proches, une véritable obsession chez la jeune femme. Il suffisait d’un seul détail pour la faire basculer de la froideur à la douceur et vice-versa. Si bien que personne ne savait jamais à quoi s’attendre avec elle. Non, ce n’était pas facile d’être ami avec Ecaterina Robertson, ça devait l’être encore moins d’être son petit-ami et elle s’aperçut en fixant Wyatt qu’elle était vraiment chanceuse d’être tombée sur quelqu’un comme Gale. Il n’essayait pas de la changer malgré son caractère invivable et ses sautes d’humeur. Elle était fière de lui, elle imaginait qu’il devait prendre énormément sur lui à chaque fois qu’elle décidait de bouder sans raison ou de faire ressurgir son côté versatile et rien que pour lui, elle décida que le temps était venu de gommer son tempérament capricieux. Pour les autres en revanche, elle resterait celle qu’elle était. Elle n’avait plus envie de faire semblant ou de se sentir désolée d’être ce qu’elle était. Les gens qui n’arrivaient pas à se faire à ses penchants lunatiques n’étaient pas des gens qui l’aimaient vraiment, elle n’avait donc aucune raison de faire des efforts pour eux, à quoi bon ? Reculant d’un pas quand Wyatt se leva pour se placer face à elle, Ecaterina eut le réflexe de faire un pas en arrière. Petite de taille, Cat avait l’habitude de se retrouver face à plus grand qu’elle, mais Wyatt l’était ridiculement, lui. C’était un détail qu’elle avait oublié, ce qui lui fit subitement regretter qu’il ne se soit pas contenté de lui tendre son ustensile pour satisfaire son intérêt, car elle était véritablement curieuse pour le coup. Elle ne souhaitait pas se moquer de nouveau de son habit qui lui allait à merveille malgré qu’elle ait tenté de le tourner en ridicule, elle voulait simplement profiter de l’occasion pour tester son outil de travail. Aussi, Ecaterina n’avait pas prévu qu’une certaine proximité s’installerait entre eux, et lorsqu’il lui glissa les embouts du stéthoscope dans ses oreilles chaudes, se rapprochant inévitablement d’elle, elle évita de relever les yeux, un peu mal à l’aise. Une fois encore, ils allaient être contraints de s’affronter les yeux dans les yeux, à croire que c’était devenu une tradition inconsciente. Maintenant, sa tenue attrayante pour un autre lui paraissait beaucoup moins naturelle. Le parfum de ses cheveux lui parut même trop marquée, elle s’attendit d’ailleurs à ce qu’il lui fasse une réflexion sur cet arôme, mais rien ne se passa et se laissant guider, elle se mit à espérer que Charlie ne rentre pas à cet instant. Même si elle ne ressentait rien d’autre que de l’embarras, mêlé à une certaine crainte d’être pris sur le fait, sans parler que Wyatt et sa stature n’en finissaient plus de l’impressionner, son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine en même temps qu’elle percevait les premières vibrations de celui du jeune homme à travers les capteurs du stéthoscope.

« Attention, docteur, vous êtes trop près. » murmura-t-elle sur un ton qui se voulait détendu, mais qui n’était rien d’autre qu’un excès de zèle dont elle seule avait le secret. Calant les embouts plus fort dans ses oreilles, elle ajouta avec sérieux « Votre petite-amie n’est pas du genre jalouse ? Le mien l’est, lui. On recule. » Et elle posa sa petite main sur la poitrine du jeune homme pour l’obliger à faire un pas en arrière pendant que le tube relié aux capteurs se tendit davantage entre eux et que la fréquence des battements du cœur de Wyatt devint plus distincte dans ses oreilles. Il lui donnait chaud, c’était à cause de la distance. Son corps projetait toute sa chaleur sur elle, avec la moiteur environnante, c’état loin d’être facile à gérer et Cat se surprit à rêver d’un grand verre d’eau glacée. Il lui demanda si c’était sa première fois, elle arqua un sourcil fier en se redressant légèrement « Non. » répondit-elle trop sèchement. Elle s’en aperçut et se dit que s’il lui avait répondu aussi brutalement qu’elle venait de le faire, elle n’aurait très certainement pas cru à ses salades et se radoucissant derechef, rougissant légèrement, elle plissa malicieusement les paupières, se risqua à laisser échapper un petit clin d’œil et reprit « Peut-être. » Puis se laissant bercer par les battements réguliers et lents du cœur du docteur, elle ne l’écouta pas vraiment parler. Elle ferma doucement les yeux, recouvrant étonnamment toute sa sérénité. Si elle se concentrait sur le propriétaire du cœur dont chaque nouvelle pulsation résonnait dans sa tête, sans doute qu’elle aurait mis fin à cette expérience le plus vite possible, mais elle se força à ne pas penser que le rythme qui l’apaisait appartenait au cœur de Wyatt Pillsbury. Même son propre cœur se calqua sur ce tempo agréable. Ç’aurait pu continuer des heures, Cat se sentait presque bien. Elle avait oublié qu’elle ne l’aimait pas vraiment, qu’il trouvait toujours le moyen de la mettre hors d’elle ne serait-ce qu’en la regardant, et qu’elle avait peur de lui. Jusqu’à ce qu’elle n’entende plus rien et que le froid du pavillon sur sa peau légèrement humide l’obligea à rouvrir les yeux, qui se plantèrent instantanément dans ceux de Wyatt. Il semblait s’amuser de la situation, comme toujours. Sauf que cette fois, Ecaterina était rentrée dans son jeu et ce n’était pas bien, parce que de cette manière, il pouvait plus facilement l’atteindre. Il était doué, trop doué. Plus doué qu’elle, sans aucun doute, et cette prise de conscience soudaine firent s’accélérer son cœur. Pas d’excitation, ni d’allégresse, mais d’aigreur ; jamais elle ne lui laisserait l’occasion de s’apercevoir de sa supériorité, plutôt mourir sous cette chaleur que de le laisser la surprendre.

« On vous apprend aussi à lire dans les pensées en médecine ? Hum, impressionnant. » dit-elle de sa voix grave, sans sourire. Son cœur s’accéléra encore et encore, elle était ravie que Wyatt ne puisse l’entendre, car il aurait peut-être pensé que c’était de sa faute. Or, là encore, Cat ne voulait pas lui donner la satisfaction de penser qu’il pouvait, de près comme de lui, être le responsable de la panique qui cognait dans sa poitrine au point qu’elle cru à un moment donné que c’était devenu douloureux. Le menton levé, les yeux ne clignant même pas, elle retira subitement les capteurs de ses oreilles, alors que Wyatt se détacha et qu’il détourna le regard, lui lançant une autre pique bien sentie à laquelle elle ne prit pas la peine de répondre, encore sous le coup de l’illumination qu’elle avait eue en écoutant son cœur. Néanmoins, elle ne pouvait se permettre de perdre la face aussi vite, elle avait encore quelques cartouches sous sa chemise, elle ne baisserait pas les bras, et dans un demi-sourire, elle répondit à sa dernière phrase « Je ne suis pas du genre à me répandre en détails, Wyatt.» Elle le fixa sans ciller, défiante et perdant lentement son sourire, elle compléta « Mais puisque tel en est ton désir, » elle fit une croix invisible sur son cœur « ton secret est bien gardé. J’ose espérer que tu feras de même pour le mien. » Son cœur ne s’était pas calmé, bien au contraire. Il tambourinait si fort qu’il monta jusqu’à dans sa gorge, jusqu’à ses tempes. Une dernière fois, Ecaterina le toisa et s’apprêtant à le contourner pour rejoindre le vestibule afin de monter à l’étage, elle s’arrêta à la hauteur de l’épaule gauche de Wyatt ; elle lui glissa à l’oreille « Ce petit jeu, Wyatt, il ne m’amuse plus. » Elle le regarda de biais, conclut après une courte pause « Si tu comptes partir, tu penseras à fermer la porte en sortant. » Puis le contournant pour de bon, elle marcha jusqu’à la sortie du salon.
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MessageSujet: Re: 06. [Brown/Robertson's] Hot housecall   06. [Brown/Robertson's] Hot housecall EmptyMer 16 Jan - 1:39

À la fois si semblables et si différents, un sourire doux aux lèvres, Wyatt en vint à la conclusion que jamais ils n’auraient de relations pacifiques en regardant la jeune femme fermer les yeux pour se concentrer sur les battements réguliers de son cœur. Rien à cet instant précis ne le suggérait. Elle ne disait rien, elle ne faisait rien d’autre que de profiter du rythme naturel de son pouls. Seulement il le savait. L’arrogance dont elle faisait montre pour préserver son orgueil, sa versatilité troublante, son acharnement à avoir le dernier mot. Il savait qu’elle n’était pas en position de force mais qu’elle se battait pour lui tenir tête. Il n’y avait qu’à voir la manière dont elle essayait désespérément de repousser son corps qui diminuait encore sa taille. Vue de haut, elle avait presque l’air d’une enfant, ou d’une poupée bien lisse qui vous jette une insulte quand vous passez devant elle. Elle était d’une sincérité affligeante sans en avoir l’air, et quelque part, ce paradoxe aussi le dérangeait. Il aimait la manière dont Charlie avait l’air aussi crue qu’elle pouvait l’être parfois. Son corps couverts de diverses cicatrices qu’on ne remarque d’ordinaire pas, ses longs membres fins, sa silhouette maladroite, et ses yeux perçants qui vous sonde jusqu’à l’âme si vous vous y éternisez. Pour lui, elle était exactement ce dont elle avait l’air. Elle ne lui mentait pas. Elle lui cachait des choses, sur son passé, sur sa famille, il le savait et attendait sagement d’avoir l’autorisation de poser des questions, mais elle ne lui mentait pas. Pour Ecaterina c’était différent. Il ne la connaissait pas, il ne prétendait pas la connaître et n’en voyait pas l’intérêt. S’il ressentait toujours ce besoin irrépressible de la faire sortir de ses gonds c’était pour briser cette image de petite fille parfaite qu’elle affichait sans cesse. Elle n’était pas une gravure sur papier glacé, elle n’était pas lisse, elle n’était pas sage. Comme un petit animal, elle passait de la bouderie à la curiosité, de la joie à la colère, elle ne se laissait pas impressionner même lorsqu’elle était en tort. Il avait vu ces choses, il avait cru les voir, peut-être qu’il se faisait tout simplement un film parce que pour une fois il ne parvenait pas à saisir qui elle était et que ça le frustrait. Oh comme il aurait aimé lire ses pensées. Pas celles qu’il venait d’énoncer, celles qu’elle enfouissait si loin qu’il ne pourrait jamais rêver d’y avoir accès. Il aurait aimé comprendre l’attachement de Charlie à cette fille aux antipodes de son caractère. Et il aurait aimé savoir comment elle avait pénétré la bulle d’Ecaterina. Mais il n’avait pas le droit de poser de telles questions. Pour elle, il n’était que le petit-ami de sa colocataire, ou l’oncle de sa petite protégée, mais il n’était pas son ami, il n’était sans doute rien en réalité, juste une pierre d’achoppement jetée de temps à autres sur son chemin. Pour cela elle était sans doute comme lui, et ne se permettait pas de concessions lorsqu’ils s’agissaient de relations humaines. Je l’aime, je ne l’aime pas, aussi simple que cela. S’ils cherchaient encore à s’apprivoiser c’était peut-être par respect pour leur entourage, ou simplement par entêtement, mais le gynécologue ne chercherait plus.

Le jeu était fini, elle avait raison. Elle poursuivrait sa soirée en rappelant le jaloux et il rentrerait chez lui ouvrir une bonne bouteille de vin chilien, son préféré peut-être, pour oublier les déboires de sa journée. Il appellerait Charlie, dans l’espoir qu’elle décroche et vienne passer la nuit chez lui. Et puis elle rentrerait chez elle, et prendrait le déjeuner avec Cat, comme si de rien n’était. Et leurs vies continueraient, parallèles. Sans bien savoir pourquoi, son cœur se serra à cette pensée. Était-il déçu de lui avoir laissé le dernier mot ? Fallait-il lui courir après dans les escaliers et lui dire qu’elle devrait reprendre une douche pour effacer son odeur de son corps avant d’embrasser un autre homme ? Ou bien était-ce autre chose ? Sans se l’admettre, Wyatt s’était peut-être pris d’affection pour la blonde, peut-être qu’il aurait aimé qu’elle cherche à savoir qui il était de la même manière qu’il s’était intéressé à elle, peut-être qu’il pensait qu’en se la mettant à dos il venait de fermer une porte sur toute une partie de la vie de Charlie. Le gynécologue ne bougea pas pendant plusieurs secondes, jusqu’à ce qu’il entende le bruit étouffé d’une porte qui claque à l’étage. Il n’avait plus rien à faire ici. De manière mécanique, il ferma ses doigts sur le stéthoscope qu’on lui avait rendu puis se retourna vers le fauteuil à côté duquel il restait planté pour reprendre sa blouse blanche en s’assurant que le spéculum était toujours dans la poche gauche. Une goutte de sueur coula le long de sa nuque mouchetée de taches rousses mais il ne fit rien pour l’empêcher de se faufiler sous sa chemise le long de son échine déjà moite. La proximité rompue il aurait dû pouvoir respirer à nouveau, mais l’atmosphère semblait encore plus lourde qu’avant maintenant qu’il n’avait plus personne à qui s’opposer. Relevant la tête, il se pencha légèrement pour observer ce qui se passait dans la rue tout en restant à l’abri. Plus de commère en vue, il pouvait quitter les lieux en toute sécurité. Il fit deux pas hors du salon mais se stoppa net avant d’atteindre tout à fait l’entrée. S’il partait sans un mot, c’en était fini de leur relation, avant même qu’elle ait vraiment commencé. Jetant un coup d’œil vers les escaliers silencieux, le médecin rebroussa chemin. Il posa son stéthoscope sur le comptoir du bar où s’était accoudée Ecaterina pour manger sa glace et tira de sa poche de poitrine l’un des stylos alignés. Un regard circulaire dans la salle lui permit de découvrir un morceau de papier oublié qu’il réquisitionna pour y griffonner de sa graphie de médecin Avec mes excuses pour le début de soirée. Elle pouvait mal l’interpréter et lui faire renvoyer l’instrument ou le jeter, grand bien lui fasse, c’était son tour de faire des excuses. S’il devait s’incliner, il refusait de laisser derrière lui une image de goujat prétentieux. La balle était dans son camp, elle pouvait la renvoyer, ou pas. Replaçant le crayon à sa place, il s’éloigna du bar d’un pas tranquille et sortit de la maison sans un bruit. Tapotant sa poche pour retrouver ses clefs de voiture, il mit le contact et alluma ses phares dans la tombée de la nuit. Dans un soupir il sortit de sa place de parking sans un regard dans son rétroviseur pour la vieille maison Brown-Robertson. Cette fois, c’était vraiment game over.

[Sujet clos]
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