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 05. G.B.F

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Harper E. Pritchard
Harper E. Pritchard
Not everybody just gets to blurt out how they fuckin’ feel every minute
Age : 20 ans
Occupation : Employée à mi-temps à la Lima Station, étudiante au Lima Health Sciences Program de l'Ohio State University
Humeur : Déstabilisée
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MessageSujet: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptySam 7 Juin - 12:54

En majorité, le comportement des jeunes de son âge échappait à Harper. Elle ne se fiait pas à ce qu’on racontait sur les ados, se faisant sa propre opinion concernant la balourdise de ses congénères. Sachant qu’il y avait toujours dans le lot une exception qui finissait par renverser toutes les expertises plus ou moins sérieuses dans le genre, ça lui redonnait une fragile lueur d’espoir. En l’occurrence, le sujet qui ne rentrait pas dans le moule quand il s’agissait de faire une analyse complète du péril jeune, c’était elle. Pourtant, depuis un moment déjà, Harper ne se sentait plus aussi sûre d’elle lorsqu’elle affirmait qu’elle était différente des idiots de sa promotion. Assise en tailleur à la table la plus reculée du self de WMHS, elle releva graduellement la tête en faisant grossir ses joues, l’air qu’elle avait accumulé dans sa bouche passant d’une extrémité à une autre. Elle attendait que Candace McCarthy daigne se montrer pour qu’elle lui remette son dernier devoir de statistiques sur lequel elle avait passé moins d’une demi-heure et qui représentait la dernière transaction qu’elle ferait de toute sa vie entre les murs de son lycée. Il était temps qu’elle prenne sa retraite, elle avait assez pris de risques inutiles pour les autres. Vissant son coude à la table, Harper posa son menton dans sa paume en se mordillant la lèvre inférieure, son regard concentré passant le grand hall au rayon X.

Le mois de mars avait défilé aussi vite que sa maturité s’était avilie, dessinant l'esquisse d’une crise d’adolescence commencée sur le tard et qui en plein milieu du mois d’avril, quelques mois seulement avant la fin de ses années lycées, devenait de plus en plus précise. On lui avait assez répété qu’elle ne profitait pas de ses jeunes années, et si à un moment donné elle s’était pas mal fichue de rater ce qu’on lui vendait comme une expérience à ne surtout pas manquer, elle s’était fait des amis entre temps. Des amis qui comptaient pour elle et avec qui elle avait envie de passer du temps. Harper avait les capacités nécessaires pour s’exempter de certain cours, ça ne changerait pas le résultat final de toute façon, car on lui avait affirmé qu’elle était major de sa promo, et maintenant qu’elle avait une vue précise de ce qui l’attendait l’année prochaine, elle prenait le temps de profiter des derniers instants qui lui restaient pour modifier un peu le cours de l'histoire. Ça ne changeait en aucun cas qui elle était cependant. Harper restait incontestablement la même, mais ça affirmait davantage son caractère et posait définitivement les fondations de l’adulte qu’elle était en train de devenir. Au lieu de continuer à s’inquiéter pour ce qui ne relevait plus de son pouvoir, elle jouissait d’une toute nouvelle liberté. Si l’arrivée de Violet devait avoir un seul bon côté, c’était bien celui-ci. Harper ne lui faisait toujours pas confiance, mais quand elle savait qu’elle était à la maison avec sa famille, elle avait au moins la satisfaction de se dire qu’il était inutile de culpabiliser. Parce qu'après tout, ses frères avaient choisi leur camp en toute conscience, ce qui avait sans doute un impact direct sur la nouvelle ligne de conduite de leur sœur. Harper avait elle aussi choisi le sien et que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.

En parlant de péché. C’est en synchronisation avec ses pensées que le regard de Harper s’arrêta sur la silhouette costaude de Henry Watson-Brown tandis qu’elle commençait à mâchouiller son petit doigt, prête à attaquer l’os. En pleine discussion dans la queue du self, il paraissait au top de sa forme. Pas un seul poil ne dépassait de sa chemise stratégiquement déboutonnée et ses dents droites reflétaient toujours aussi fort la lumière, donnant l’impression qu’il régurgitait un halo lumineux en permanence ; elle remarqua que la fin de la saison de football lui allait bien au teint. Pendant que les contours flous de leur entretien dans le placard de la demeure Pierce-Holcomb lui revinrent péniblement en mémoire, la blonde pencha la tête sur le côté pour profiter du spectacle. Elle ne s’était pas tout à fait inquiétée des répercussions que leur mise en scène saugrenue pourrait avoir sur leur fin parcours à McKinley, mais force était de constater que ça n’avait fait que rengorger le statut du jeune homme qui se la racontait davantage que d’ordinaire. Harper eut un petit sourire lointain qui rehaussa ses pommettes quand soudain, elle tendit le cou. Une autre silhouette rentra dans son champ de vision.
Assez similaire à celle de Henry, elle eut le don de lui faire plisser les paupières. Elle ne s’y connaissait pas en tension sexuelle, mais il y avait clairement quelque chose à creuser entre ces deux-là, elle pouvait le sentir de sa place. Il n’y avait qu’à voir la façon avec laquelle son charmant coéquipier lui frappa l’épaule en riant à gorge déployée. Est-ce que le vieil adage « femme qui rit à moitié dans son lit » fonctionnait aussi dans le sens inverse ? Harper médita sur la question, continuant à triturer son doigt avec ses dents. Dans le fond, ça la tuait que Barry soit obligé de cacher ses préférences sous le prétexte qu’il serait rejeté par ses imbéciles d’amis et par une partie de la communauté qui ne comprenait pas qu’être homosexuel n’avait rien à voir avec une épidémie mortelle. Ils s’avancèrent pour aller s’installer parmi les autres en discutant. Harper suivit alors le mouvement en dépliant ses jambes et rangea rapidement ses affaires en vrac. Se disant que Candace ne viendrait pas, lui donnant une raison supplémentaire d’augmenter ses tarifs, elle barra sa poitrine avec la bandoulière de son sac de cours pour partir rejoindre la table de Henry à côté duquel elle s’assit sans lui demander la permission. Laissant tomber son sac à ses pieds, Harper fit comme si de rien n’était et prenant une frite dans son assiette, elle ordonna à celui qu’elle soupçonnait d’être son petit-copain.

« Je veux du ketchup. » Son regard intransigeant se planta dans celui de son interlocuteur. Comme il ne bougea pas, Harper donna un coup de pied dans sa chaise pour le remuer, le faisant à peine reculer. Comprenant le message, il jaugea la file d’attente dans son dos – elle ne faisait que grandir. Il affronta de nouveau les yeux de Harper qui ne cilla pas, fermement campée sur ses positions. C’est tout en ronchonnant qu’il se leva donc pour s’exécuter, laissant Henry et Harper en tête-à-tête. La jeune fille suivit le trajet du garçon dans la foule, avalant la frite qu’elle avait réduite en purée avant de faire pivoter son visage plein de malice vers son voisin de table « C’est lui, l’élu ? » Elle piocha une seconde fois dans l’assiette de Henry, se dandinant sur son fessier pour mieux s’installer « Franchement, tu peux mieux faire. Il te ressemble trop, on dirait ton frère. » Engloutissant sa poignée de frites en basculant la tête en arrière, Harper prit ensuite sa brique de jus de pomme dont elle déballa la petite paille « Mais c’est bien que t’assumes maintenant, je suis contente que t’aies compris que tout le monde se fout d’avec qui tu couches. » Glissant la paille dans sa bouche, qu’elle eut du mal à trouver en premier lieu, elle aspira une gorgée de jus de pomme dont elle se délecta en faisant claquer sa langue sur son palais. Un long soupir s’échappa de ses lèvres et elle regarda les élèves défiler devant leur table. Puis sortant brusquement de son silence, elle s’exclama d’une façon bourrue tout en se retournant vers Henry « Je suis grave fière de toi, princesse ! » Avec son poing, Harper lui donna une grosse tape sur l’épaule, glissant un pied sous ses fesses en se désaltérant de nouveau.


Dernière édition par Harper E. Pritchard le Mar 5 Aoû - 18:52, édité 1 fois
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptyDim 3 Aoû - 23:41

Machinalement, Henry avait toujours la même réaction. Il affichait d'abord cet air condescendant qui s'apparentait à un refus, avant que la douce évocation de l'argent ne le force à troquer son expression de mépris contre un sourire à peine affecté. S'il feignait être proie à un questionnement intérieur, c'était simplement pour éviter de passer pour l'avare de service - le lycée entier finirait pas comprendre qu'il suffisait d'acheter sa loyauté -, parce qu'au fond son choix était déjà tout fait. Il ignorait pourquoi, mais sentir que sa personne était digne d'une liasse de billets lui donnait l'impression d'être cruellement important, un peu comme s'il avait le monopole du bon goût. Il n'y avait encore jamais pensé, mais peut-être devrait-il faire un business de ses petits services. S'il devinait que le plaisir était partagé, il savait surtout que c'était une magnifique opportunité pour lui de renflouer sa tirelire et de sublimer un peu plus une aura olympienne bien méritée. Peu importaient ses motivations à peine voilées, il était bien conscient que les plus lucides du lycée le voyaient comme l'opportuniste qu'il était. Sauf que, malgré tout le dédain auquel son comportement appelait, il demeurait sur un incroyable piédestal forgé de ses propres mains. Ainsi, lorsque son coéquipier et ami Micah Harris lui avait soufflé que quelqu'un lui avait soufflé que l'insipide mais néanmoins richissime Kylie Thornton implorait son sens affiné de l'organisation et du relationnel pour organiser son anniversaire - en fait il avait cette agréable sensation d'être plutôt une marque de fiabilité, un peu comme on achèterait une paire de chaussure plus chère simplement pour y voir figurer un logo prestigieux dessus - il avait d'abord joué les bêcheurs avant de retourner sa veste dans un élan de magnanimité soudain. Ou plutôt, un élan d'avidité pas si soudain. Kylie habitait dans une de ces merveilleusement semblables maisons de banlieue, clôture blanche et pelouse minutieusement entretenue comprises. Lui qui voulait profiter des vacances d'une riche divorcée pour organiser la suite de son couronnement voyait son rêve servi sur un plateau doré. Non pas qu'il aurait eu un semblant de scrupule à glisser, entre deux confessions sur l'oreiller, un petit mot sur l'endroit où pouvait bien être dissimulé le double des clés, mais il fallait avouer que c'était un poids de moins à avoir sur son conscience déjà bien garnie.

Sans surprise, Henry avait fini par accepter le deal. Lorsque Kylie lui avait demandé de fixer son prix, il avait d'abord cru à un piège, avant de lire dans les yeux de Micah qu'elle était on ne peut plus sérieuse et que sa relation à l'argent était digne de celle qu'il pouvait bien avoir avec les membres du Glee Club en ce moment. Dans un langage secrètement improvisé il avait fait monter les enchères avec son ami, jusqu'à nommer une belle somme qui aurait fait tiquer n'importe quelle personne normalement constituée, mais qui arracha seulement un réflexe à Kylie : sortir un billet à trois chiffres de son sac et le lui tendre affablement - sérieusement, qui se trimbalait avec un porte-monnaie aussi fournie à la cafétéria de William McKinley High School ? Cette fille méritait qu'on engage un pickpocket lui faire les poches dans les couloirs du lycée tant son inconsciente désinvolture était révoltante. Quoiqu'il en soit il se devait d'honorer sa parole désormais, parce que s'il réussissait son pari ce pourrait bien être le début d'une fructueuse entreprise. Suivie de ses sbires en jupe courte, Kylie tourna les talons avec une grâce millimétrée, portant son plateau du bout des doigts - un défi pas si grand, lorsque l'on constatait de quoi il était composé - et trainant dans son sillage l'odeur un peu trop chargée d'un parfum qu'Henry savait coûteux. Gratifiant Micah d'une œillade complice, il ne tarda pas à manifester son ravissement dans une explosion de banale virilité. A leur tour ils se dirigèrent vers leur table - loin, très loin de celle qu'il était censé côtoyer en tant que choriste -, tandis que Micah le charriait sur la touche qu'il avait avec sbire #2. Tell me something I don't know, pensait-il, quelle nunuche en jupette n'avait pas le béguin pour lui ? Même Kylie rêvait sans doute secrètement de lui faire visiter sa chambre le soir de sa fête. Et quelle ironie, en parlant de béguin refoulé, de voir Harper Pritchard débarquer à leur table avec une impétueuse nonchalance que même leurs amis Titan ne se permettraient pas d'avoir.

Perplexe, il plissa les yeux, toujours avec cet air suffisant collé au visage. C'était fou, de voir combien de masques il pouvait bien avoir pour traduire la même sensation d'arrogance affligée. Il pensait pourtant avoir quitté l'adolescente en bon terme, après lui avoir permis de réaliser ses fantasmes les plus fous - et probablement lui avoir fait prendre conscience que, en effet, les pectoraux et autres abdominaux étaient loin de l'émoustiller - mais même s'il se gardait bien de fortifier ses liens d'amitié, la façon dont elle se débarrassa de Micah ne lui inspira pas le sadique amusement dont il aurait fait preuve quelques mois plus tôt. "Je t'en prie sers-toi." dit-il avec fausse courtoisie, alors qu'elle enfournait sa deuxième frite. "C'est peut-être un complexe psychologique encore inconnu des scientifiques, bien joué Sherlock. L'allégorie de l'amour fraternel... Nan mais sérieusement Harper, c'est moi que tu traites de gay ?" demanda-t-il, cette fois visiblement amusé. "Je t'en prie, tu viens de me donner une tape sur l’épaule. Une tape sur l’épaule, allô. Tu pourrais être mon meilleur pote. Désolé de te le dire mais à côté de toi Xena c'est la grâce incarnée. Je maintiens ce que j'ai dit, t'as des nichons de fou, mais ça suffit pas." conclut-il en hochant les épaules. Il hésita à lui donner à son tour une petite tape de réconfort dans le dos, mais c'était peut-être malvenu. Même de sa part. "Mais si tu veux je peux t'arranger un coup avec Micah. Tu lui as tapé dans l'œil je crois. Si tu veux mon avis c'est déjà mieux que de taper sur l'épaule."
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptyMar 5 Aoû - 18:49

Il ne fallait pas s'y méprendre. Harper avait autant de sollicitude pour Henry qu'elle n'en avait pour Candy McCarthy. Pourtant, cette antipathie théâtrale ne l'empêchait pas d'éprouver de l'admiration pour lui. Une admiration tout aussi discrète que leur classe mutuelle, mais qui existait bel et bien. Il fallait lui reconnaître un talent insolent pour bluffer son entourage, Harper aurait pu l'envier pour ça, et sans doute qu'elle l'enviait déjà, elle ne pouvait en être totalement sûre. Et le pire dans son attitude de nonchalance caractéristique, c'était que, de ses blagues obscènes à sa façon de déambuler dans les couloirs du lycée comme s'il venait de faire une découverte majeure pour l'espèce humaine, tout semblait parfaitement naturel. Son physique était surfait, elle n'en finissait plus de faire des paris mentaux sur le temps qu'il mettait chaque matin à donner à sa houppette de crétin la bonne direction, mais sa nature profonde était incontestablement d'origine, et d'un certaine façon, la jeune fille pensait qu'il aurait pu lui donner des leçons quant à la meilleure manière de brouiller les pistes s'ils avaient été assez proches pour se considérer comme des amis. Car comme lui, Harper avait beaucoup de choses à cacher, au point que depuis un moment donné, tout semblait lui échapper.
Lilibeth aurait voulu rester indifférente à l'existence de Henry Watson-Brown, sauf que depuis sa soirée d'anniversaire, elle ne pouvait se retenir de garder un oeil discret sur le jeune homme. Si bien que quand elle le croisait dans les couloirs de WMHS en virile compagnie, elle mettait de côté ses occupations du moment pour aller se cacher puérilement derrière un pan de mur, histoire de l'encourager derrière le dos de son locuteur à continuer sur sa voie, le pouce en l'air et le clin d’œil insidieux. Harper y croirait dur. Henry était gay, et finalement, elle n'était pas mécontente de l'avoir aidé, au prix d'efforts considérables et d'une bonne dose de self-control, à préserver un secret qu'il n'était pas encore prêt à révéler. Elle aimait le voir évoluer comme il l'avait toujours fait, en sachant dorénavant qu'il les bernait tous avec succès ; elle avait l'impression d'être la complice d'une combine dans laquelle elle n'avait pas demandé à être associée ; ça ensoleillait ses matins et lui donnait envie de chanter le générique d'Arnold et Willy à tue-tête, même si elle ne connaissait pas tout à fait les paroles. Elle comprenait aussi son désir de garder ça pour lui, alors elle essayait de tourner tout ça en dérision, certainement avec plus de maladresse que ça nécessitait, tentant de ne pas enfoncer plus le loin le balai qu'il semblait avoir dans les fesses chaque fois qu'elle entamait le sujet. Ce qui visiblement, commençait à agacer le principal intéressé qui la rabroua en deux, tandis qu'elle faisait descendre ses frites sciemment mâchouillées avec du jus de pomme beaucoup trop sucré à son goût. Suite à ses attaques qui visaient à son tour sa féminité, Harper lui répondit, manifestement piquée au vif :

« J'essayais d'être gentille pour changer, ça te parle ? Qu'est-ce que tu peux faire ta Drama Queen parfois, houlala. » Reculant la tête en faisant la moue, elle repoussa le plus loin possible sa brique de jus de pomme. Jamie ayant disparu de la circulation, Harper se montrait encore plus sur la défensive qu'à l'accoutumée, mais ce semblant de vexation qu'on pouvait lire dans son regard nuancé n'était, lui, pas très habituel. Elle se redressa toutefois, faisant mine de rien et regarda par-dessus son épaule pour embrasser le self du regard, à la recherche d'Andie ou de quelqu'un d'assez sain d'esprit pour ne pas l'envoyer sur les roses comme Henry venait de le faire. Elle fit chou blanc. De ce fait, elle retourna son minois contrarié vers le garçon pour lui dire sur un ton où rebuffade et détachement tentaient de cohabiter « Il m'arrive de porter des robes, tu sais. T'es pas le seul à avoir une double vie. » Et chaque fois qu'elle s'était apprêtée, la soirée avait fini en désastre complet ; Sadie Hawkins, le feint mariage de Timothy et Anna... était-ce une façon pour l'univers de lui faire comprendre qu'elle était bien mieux dans ses crop-tops, ses t-shirts déformés et ses shorts en jeans ? Elle prenait ça pour un oui franc et massif.

Délaissant l'assiette de Henry, Harper chassa du bout de la langue le sel des frites et le sucre du jus de pomme de sa lèvre supérieure avant de poser son coude sur la table en formica. Avec une mine interrogatrice qui teinta ses traits tendus par l'avanie, elle reposa son regard sur Henry « Tu suis Game of Thrones ? » Elle devança la réponse du jeune homme pour poursuivre sur sa lancée « Et ben, la blondasse en armure, je suis certaine qu'elle ne dirait pas non au mec Lannister. Pas le nain, mais l'autre, celui qui se balade occasionnellement dans la culotte de sa sœur. Et pourtant, qu'est-ce que tu t'es dit la première fois que tu l'as vu débarquer dans la tente de la garde Arc-en-ciel, hein ? » Pas peu fière d'être capable d'user de ce genre de références depuis qu'elle avait rattrapé une partie de ses lacunes télévisuelle et cinématographique, c'est trois clins d’œil appuyés plus tard que Harper joignit les mains devant elle, d'une façon trop posée pour être Pritchard « Tu vois, faut pas vivre avec des préjugés, Barry. Ça t'induit en erreur après et paf, tu perds le fil de l'intrigue ! » Harper Pritchard ou la mauvaise foi personnifiée. Penchant la tête sur le côté, c'est avec les sourcils froncés qu'elle rebondit sur sa réflexion sur ses seins. Crispant tous ses traits en même temps, elle se laisser tomber en arrière et son dos atterrit contre le dossier raide de la chaise. Harper décroisa les mains, les laissant claquer sur ses cuisses « Steuplaît, arrête de remettre mes seins sur la table. Je vais vraiment finir par croire que tu vires de bord. »

Harper aurait beaucoup aimé qu'il fasse son coming-out, pour donner de l'espoir à ceux qui n'avaient pas son statut et qui souffraient des moqueries dont ont les honorait quotidiennement. Plus naïve, tu meurs, mais Harper avait de rares moments licornes et champs de fleurs, dans ses bons jours. À vrai dire, Henry semblait avoir la carrure pour être le porte-parole d'une noble cause, même s'il lui donnait envie de gerber quand il faisait danser ses pectoraux comme Hugh Jackman avant d'entrer sur le terrain de football. Malgré son air profondément antipathique et son humour corrosif, il avait l'étoffe d'un leader et elle regrettait de ne pas pouvoir assister à son avènement quand, l'année prochaine, il remporterait probablement le titre de quaterback.
Aussi, ses propres propos résonnèrent dans son esprit comme une très mauvaise mélodie. Henry était si doué pour bluffer qu'il avait très bien pu la bluffer, elle aussi. Mais Harper avait tellement confiance en son jugement qu'elle ne s'était pas posé une seule fois la question. Et si en vérité, celle qu'il tentait de berner, c'était elle et seulement elle ?

La cohérence de son fil de pensées s'affinerait plus tard, car plusieurs secondes s'écoulèrent sans qu'elle ne réussisse à percevoir autre chose que les lèvres de Henry remuer au ralenti, et au moment ou un flash le montrant avec sa main posée sur son sein droit détona devant son champ de vision, elle reprit vie pour l'asséner d'un violent coup de coude dans les côtes, et elle s'approcha de son oreille pour lui murmurer aussi précipitamment que furieusement « Sale petit enfoiré ! Je t'ai laissé me peloter ! »
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptyMar 19 Aoû - 23:24

Curieusement, la réaction d'Harper n'était pas si indigne d'une fille, et ce malgré tous les doutes qu'il avait émis sur sa féminité. Elle était foncièrement comme toutes les autres, défaitiste et affreusement égocentrique, et s'il y avait une chose qu'Henry n'avait jamais remis en question, c'étaient les fantasmes légitimes qu'elle nourrissait à son encontre. Il avait su, dès l'instant même où il avait scellé le sort de leurs quinze minutes dans le placard de Brittany, qu'elle avait l'irascible envie de lui arracher sa chemise. Quoiqu'il en soit il était déçu de constater qu'en dépit de ses apparences de guerrière, Harper était une princesse en mal d'amour et en manque de confiance. Comme toutes celles qu'il avait croisées dans sa vie, elle aimait se faire des films dans sa tête pour rassurer son égo plutôt que d'admettre que son sex appeal n'était pas infaillible. Que ce soit à San Diego ou à Lima, Henry n'avait jamais été vu bras dessus bras dessous avec une créature du sexe opposé, et si cette perspective ravissait les garçons - c'était un prédateur de moins sur leur terrain de chasse - les filles aimaient spéculer pour contenter leur esprit cartésien. Henry n'était pas dupe, il savait bien qu'à son attitude assurée manquait un accessoire de choix, mais jamais encore il ne s'était abaissé à se jouer des sentiments d'une fille pour pouvoir éclaircir des zones d'ombre qu'elles étaient les seules à discerner. Pour cette raison, son tête-à-tête intime avec Harper avait beaucoup contribué à dissiper les potentielles rumeurs qui auraient fini par courir à son encontre, et lui comme elle ne s’était caché du caractère opportuniste de leur retentissant petit numéro. Mais de toute évidence Harper n'avait pas fait la paix avec ses sentiments. Henry ne pouvait pas totalement la blâmer, selon les rumeurs elle était aussi pourvue dans la tête que dans le soutien-gorge, ce qui expliquait sans doute son obstination à vouloir trouver une explication rationnelle à tous les mystères qu'elle rencontrait dans sa vie. Si Henry s'en était d'abord amusé, il commençait sérieusement à se sentir menacé.

Henry ne manquait pas de justifications pour diagnostiquer le problème de l'adolescente. Elle était soit follement amoureuse de lui - ce qui était tout à fait compréhensible, même lui en convenait - ou alors elle regardait trop de séries télé. Apparemment se trimballer avec son GBF - elles avaient même trouvé un nom à ça - était devenu à la mode chez les filles. Naturellement, un GBF avait les mêmes avantages qu'une BFF mais sans les inconvénients. C'était un mélange de BF et de BFF : une épaule sur laquelle pleurer sans avoir peur de finir sous la couette, une langue de vipère avec qui cracher sur ses autres amies sans craindre que tout soit répété à la seconde où elle aurait disparu pour faire ce que les filles font dans les toilettes - des paillette, bien évidemment. Pourtant lorsque l'on regardait Harper, son potentiel pouffiasse hystérique n'était pas le premier à sauter aux yeux. Même si elle se tenait comme une femme parodiant un homme, au fond on décelait chez elle une lueur de féminité qui ne demandait qu'à être avivée. Henry savait parfaitement que la blonde était aussi hétéro que lui, elle l'avait juste piqué au vif. S'il s'était d'abord joué de ses fausses théories, c'était parce que de toute évidence elle était dans un état second lorsqu'ils s'étaient retrouvés à singer un coït dans un placard. Harper était en apparence bien trop sérieuse pour s'avilir de la sorte, même si c'était difficile à croire étant donné la façon dont elle se goinfrait allègrement de ses frites sans se soucier de mettre de l'huile partout sur ses mains. Harper pouvait croire ce qu'elle voulait, Henry tenait à sa virilité autant qu'à son égo. Autrement dit, elle lui importait presque autant que sa propre sœur, qui n'avait pas hésité à les abandonner, à refaire sa vie avec un roux snobinard et à s'accaparer le nom de leur père sans se soucier de son ressenti à lui. Il avait bien rigolé lorsque, après plusieurs gobelets d'alcool, Harper avait insulté sa masculinité. Maintenant qu'ils étaient tous les deux lucides c'était une toute autre affaire.

Lorsqu'elle lui demanda s'il suivait Game of Thrones - sa théorie du binge watching devenait étrangement cohérente - Henry la soupçonna de vouloir noyer le poisson en prétendant qu'ils avaient atteint le stade des petites confidences sur l'épisode de série de la veille. Il ne prit même pas la peine de répondre, arquant seulement un sourcil sceptique en gage de son incompréhension. Et apparemment elle n'attendait pas de réponse, parce qu'elle enchaina avec une analogie fumeuse entre la Jeanne d'Arc de la fantasy et sa sexualité. "C'est quand même vachement ironique de t'entendre parler de garde arc-en-ciel pour illustrer ta petite hypothèse, tu crois pas ?" répondit-il en levant le menton, les yeux plissés pour le côté théâtral. Harper était soit un génie des allusions vaseuses, ou alors elle était maladroitement habile avec les mots. Quoiqu'il en soit lorsqu'elle lui ordonna de ne pas mettre ses seins sur la table, il ne put s'empêcher d'avoir une vision qu'il n'aurait pu qualifier d'agréable ou de désagréable. Elle était juste extrêmement troublante et hors de propos. Sans rien dire, il la laissa seulement deviner les mécanismes de son esprit en jetant un oeil à son décolleté avant de poser son regard sur la table, et de recommencer deux ou trois fois. S'affairant à son tour à son déjeuner - il était tout de même là pour ça, à la base - Henry laissa son regard faussement lubrique faire son effet avant qu'Harper ne manque de l'étouffer en lui balançant son coude dans les côtes. Incapable de réprimer une quinte de toux, il lui fallut à lui aussi quelques secondes avant de reprendre ses esprits. "T'es tarée, sérieusement !" dit-il en caressant son ventre endolori. Il remercia malgré tout le ciel qu'elle n'ait pas choisi une autre cible pour manifester son soudain coup de génie. Enfin, elle avait fini par comprendre qu'il n'était pas gay. Amusé, Henry ne put s'empêcher d'emprunter ce ton condescendant qu'il adorait plus que tout. "Il t'en aura fallu du temps ma parole. Et je t'en prie, tu t'es donnée à cœur joie de me tripoter toi aussi. Je crois qu'au fond tu savais très bien qu'on se mentait tous les deux. Et je te rappelle que c’est toi qui as commencé. L’idée venait de toi, de A à Z… Alors c'était qui ?" demanda-t-il soudainement en la gratifiant d'un clin d'œil complice. Il inspecta la cafétéria une fois, deux fois, avant de reporter son attention sur la blonde. "Le mec que tu voulais rendre jaloux." compléta-t-il. "C'est le père de ton faux bébé ? Tu peux pas nier que t'as adoré ça Harper. D'ailleurs je te dois un soutien-gorge, il doit trainer quelque part dans ma collection. J'espère que ma mère fouille pas dans mes tiroirs, sinon elle se fera les mêmes idées que toi. J'ai presque plus de petites culottes là-dedans que de paires de chaussettes." Il exagérait un peu, jamais il ne ramenait de filles chez lui, et encore moins leurs sous-vêtements. Il aimait juste trop ce retournement de situation.
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptySam 23 Aoû - 15:39

Le problème de croire qu'on a réponse à tout, c'est qu'une fois que quelqu'un réfute volontairement ou pas vos théories les plus vaseuses, le monde sous vos pieds semble soudain s'écrouler. Dans le cas de Harper, le monde s'était déjà écroulé une fois, il y a dix ans, et plus rien ne pouvait aggraver sa situation. Mais quand même, son ego venait de s'en prendre un sacré coup ; Barry le Barbare avait frappé là où ça faisait mal, et c'était presque à regret que, pour une fois, ses seins n'étaient pas impliqués. Il lui fallait au moins ça pour considérer qu'en réalité, sa perspicacité légendaire n'était pas infaillible, et que son besoin farouche de posséder la vérité absolue - que ce soit dans ses études ou dans son rapport avec son entourage proche - était le produit d'une détermination malsaine à ne pas s'accorder le droit à l'erreur. Harper était parfois dure avec les autres, elle le revendiquait, mais elle n'était pas tendre avec elle-même non plus, son habituelle surestime de son effroyable personne étant une tactique comme une autre de se protéger du monde hostile qui l'entourait. Ses oreilles se mirent à chauffer, et elle ne put s'empêcher de fixer Henry avec une expression évidente d'hébétude accrochée à son visage. La bouche grande ouverte au point qu'on pouvait clairement distinguer ses amygdales, ses sourcils étaient levés si haut sur son front qu'ils disparurent sous sa frange effilée, lui donnant l'allure d'un poisson échappé de son bocal. Elle ne réussissait pas à croire qu'elle avait été assez naïve pour avaler les couleuvres de ce mannequin pour slips étriqués et visiblement ça amusait ce dernier de l'avoir ainsi dupé. Comment pouvait-il en être autrement d'ailleurs ? C'était d'un ridicule. Elle se surprit à éprouver une pointe de honte qui se répandit dans tout son corps pour finalement se disséminer sur ses joues qui s'empourprèrent très discrètement. Sale petit enfoiré, se répéta-t-elle mentalement en fermant aussitôt la bouche pour sauver le peu de crédibilité qui lui restait à présent. Se penchant sur la table, Harper appuya ses coudes dessus pour se prendre la tête dans les mains. La chaleur n'en finissant plus de faire bouillir ses oreilles devenues cramoisies, elle se les boucha pour mieux se concentrer.

Lorsqu'elle y réfléchissait, Harper n'avait absolument pas pris la peine d'écouter les arguments que Henry aurait pu lui fournir pour défendre le mystère entourant sa sexualité débridée - il n'était pas gay, certes. Il respirait le vice et la luxure cependant et ça, elle en resterait persuadée, car il n'y avait pas moyen qu'il lui annonce vouloir rentrer dans les ordres pour faire autre chose que de tourner des vidéos salaces, ça ferait trop de choses à avaler d'un coup. Elle avait volontairement mis de côté certaines données, persuadée de pouvoir résoudre cette équation avec seulement les observations qu'elle avait faites en le voyant évoluer au sein de l'élite de WMHS. Tous les mathématiciens du monde pouvaient définitivement la bannir de leur cercle très fermé, car elle s'était fiée à son intuition plutôt qu'aux théorèmes savants et maintenant, elle était mise au pied du mur par le sujet de son expérimentation. Son incapacité à accepter l'échec était mise à l'épreuve, et ça le gênait de n'avoir rien d'autre que des excuses à lui présenter pour lui signifier qu'elle était navrée d'avoir aussi peu manquée de jugeote ; plutôt accepter un rencard avec Basile plutôt que d'admettre qu'elle était déçue, Henry en serait bien trop heureux ! Harper pensa subitement à Jamie et elle se déboucha les oreilles pour sortir son téléphone portable de la poche de son jean déchiré. Distraitement, elle consulta son écran de veille qui n'avait pas bougé d'un poil.
Campée sur ses positions, elle avait cru en l'individualité de Henry, charmée par l'éventualité qu'il soit différent que ce qu'il prétendait être. L'idée qu'il puisse jouer un double jeu l'avait beaucoup amusée, elle s'était intéressée à l'effet que ça pourrait avoir sur la monarchie du bahut. Dans son cœur de rebelle à la manque, il y avait comme un minuscule petit trou qui se formait. C'est avec un rire amer s'échappant de ses lèvres qu'elle laissa retomber ses mains sur la table en formica, tournant son regard faussement blasé vers le jeune homme qui s'était mis à la questionner.

« Si j'avais voulu rendre un mec jaloux, j'aurais choisi quelqu'un d'autre que toi. » Elle se souvint avoir nettement distingué les contours de la silhouette musclée du jeune homme dans le placard. Au toucher, c'était même plutôt ferme et douillet. Affaissant soudain le coin de sa bouche, l'air sur son visage se transforma en une mine appréciatrice. Haussant doucement les sourcils, Harper remua les épaules avant d'admettre d'un ton résigné « OK peut-être pas. T'es pas mal en vrai, je le reconnais. » Elle s'étira très furtivement, puis se laisser basculer pour que son dos touche sa chaise. Dans un soupir amusé, elle lui dit à propos du soutien-gorge qu'il lui devait « Garde-le pour te souvenir du soir où t'as réussi à berner Harper Pritchard. T'es une exception, ça te rend plus important que ce que je pensais que t'étais du coup. Personne a jamais réussi à me prendre à mon propre jeu. » Ses joues se colorèrent davantage. Elle n'y fit pas attention, même si elle avait un peu plus chaud. Un autre haussement d'épaules puis Harper se mordit la lèvre inférieure. Elle tourna la tête vers Henry, lui adressant un regard assombri par ses nombreuses pensées. Petit à petit, elle plissa les yeux et un sourire graduel étira sa bouche pendant qu'elle détournait le regard sur la queue du self qui se mettait enfin à bouger. Elle choisit ce moment pour reprendre « Je pensais que t'étais le genre stratège. À te créer toute une image pour mieux révéler à la fin que t'es pas celui qu'on croit que tu es. J'aimais bien l'idée parce que tout le monde se ressemble tellement à McKinley. » Elle aussi n'était rien d'autre qu'un cliché, mais bien sûr, elle se garda de compléter sa phrase à voix haute. Quelques éclats de rire à la table voisine attirèrent son attention. Harper glissa sur sa chaise, se retournant, pour regarder par dessus le dossier. Elle resta impassible en voyant deux élèves se lancer de la crème dessert au visage ; s'ils savaient combien ça coûtait ces cochonneries !

Une chose dérangeait Harper. C'était la sensation qu'elle accordait trop d'importance à ce que Henry était ou à ce qu'il pouvait être. Ça lui donnait le sentiment d'être concernée par son sort, alors,qu'il représentait tout ce qu'elle n'aimait pas. Se détournant du tableau qu'elle fixait sans vraiment le voir, Harper grossit son regard en croisant celui de Henry et finit par lui dire, la voix teintée par plusieurs avis contradictoires qu'elle dissimula sous un simulacre de rire « T'es trop malin pour n’aspirer à rien d'autre que de devenir quarterback. »
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Henry Watson-Brown
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Occupation : Etudiant au Fisher College of Business de l'OSU, tailback des Buckeyes du campus de Lima & membre de la fraternité Alpha Bêta Epsilon
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptySam 6 Sep - 0:07

Henry ignorait pourquoi Harper prenait tant cette histoire à cœur, mais l'expression penaude de son visage - qu'il pouvait clairement discerner, contrairement aux efforts d'imagination qu'il avait dû fournir dans le placard de Brittany - était trop délectable pour en faire l'analyse. Contrairement à leur apparente proximité, les deux adolescents ne savaient rien l'un de l'autre. Tous les deux s'étaient contentés des bruits qui couraient dans les couloirs et de leurs échanges superficiels pour se forger une opinion qu'ils croyaient indubitable. Pour Henry, elle était l'imperturbable un peu brut de décoffrage qui l'aimait en secret, celle qui faisait semblant de passer outre les rumeurs de grossesse et faisaient payer sa matière grise pour d'obscures raisons. Il n'avait pas creusé, parce qu'il aimait trop ce portrait réducteur qu'il avait brossé d'elle. Pour elle, Henry était le charmeur tout en muscle qui vivait à fond sa vie de lycéen parce qu'elle était la seule qui, pour des garçons dans son genre, valait la peine d'être vécue. Et quelque chose lui disait qu'étrangement elle se complaisait elle aussi parfaitement dans les idéaux qu'elle avait bâtis à partir de morceaux de vérité. Henry était affreusement conscient que lorsqu'il regardait Harper, il ne voyait que le contour du puzzle, mais c'était ce qu'il appréciait le plus dans leur relation. Si tant était qu'ils avaient une relation. Du moins il l'avait cru jusqu'à cet instant. Il l'avait cru jusqu'à constater comme la véritable vérité l'avait affectée. De toute évidence Harper avait mis bien plus de sentiments que lui dans l'élaboration du portrait parfait. Et Henry n'aimait pas trop l'allure que prenaient leurs petites manigances. Se pourrait-il qu'Harper Pritchard s'était attachée à lui ? Se pourrait-il qu'elle l'avait idéalisé comme on idéalisait un amant virtuel avant de finalement se rendre compte qu'il n'était que le fragment idyllique d'un tout défectueux ? Ce qui était drôle, parce qu’en ce qui le concernait, la Harper qu'il croyait connaitre était en réalité celle qui n'avait presque que des défauts. C'était exactement comme avec Whitney, Henry avait besoin de se rassurer en sachant qu'il avait des ennemis à sa hauteur au sein du lycée. Foncièrement, c'était assez révélateur de son mode de pensée : il préférait ses amis inférieurs, et peut-être était-ce pour cette raison qu'il adorait tant charrier les deux blondes.

En dévoilant les fissures de sa personnalité, Harper n'avait pas seulement l'air plus humain, elle avait chuté de son piédestal. Tout le monde la disait dotée d'une incroyable intelligence, et pourtant elle s'était laissé berner comme une débutante. Henry ne l'entendait pas de cette oreille, pour lui tout avait été très clair dans leur jeu depuis le départ, mais à mesure qu'il s'entretenait avec elle le garçon réalisait comme elle était une fille comme les autres : elle laissait ses sentiments obscurcir son jugement. Si au départ Henry était amusé de voir comme il avait réussi à désarçonner le roi des Huns, la déception avait vite fait de tendre un peu plus le sourire suffisant qu'il avait affiché. Harper ne se laissait pas abattre pour autant. Ses sarcasmes masquaient clairement son malaise, mais Henry faisait comme si la subtilité des expressions humaines lui passait au-dessus. Après tout, c'était sans doute par sa prétendue supériorité qu'Harper se rassurait. Et elle aurait bien raison, après tout quand elle vendait son intelligence, lui se surprenait à marchander sa réputation. Ils ne jouaient de toute évidence pas dans la même cour. Ses aveux sonnaient délicieusement à ses oreilles. Henry avait complimenté au moins une dizaine de fois la poitrine de l'adolescente, il lui semblait tout à fait juste qu'elle laisse sa fierté de côté pour admettre qu'elle avait bien profité elle aussi de sa soi-disant homosexualité pour le fouiller au corps. Il se contenta d'opiner du chef, les sourcils relevés, comme s'il ne pouvait faire autrement qu'approuver cette confession. "Tu m'en vois honoré Harper Pritchard, et promis je ne dirai à personne qu'il t'arrive de te tromper." dit-il en mimant une fermeture éclair sur sa bouche. Malgré tout il avait envie de lui trouver des excuses. Il ne pouvait se résoudre à penser qu'elle était juste la fille qui l'avait adulé comme les autres, pour des raisons qu'il ignorait encore. Même s'il aimait s'en persuader, Harper ne le voulait pas dans son lit - du moins ce n'était pas son objectif initial, elle ne dirait naturellement pas non.

"On mettra ça sur le compte de l'alcool. Ou d'autre chose. T'étais pas un peu shootée ce soir-là ?" demanda-t-il les yeux plissés. Ou peut-être qu'elle était cruellement consciente. C'était du moins ce que laissait entendre la suite de son discours. Pour une fois, Henry écoutait attentivement, sans rouler des yeux ou singer l'ennui. Leur conversation devenait trop mélodramatique à son goût, mais il ne pouvait faire autrement que d'agripper la perche que lui tendait l'adolescente. Il avait trop peur de perdre à jamais leur amour vache s'il jouait, comme il avait l'habitude de le faire, le sportif sans empathie. "Dis-moi donc qui je suis dans ce cas. Ou qui je suis censé être." Il était véritablement curieux de le savoir. Et venait-elle de le complimenter ? Sous un vernis de reproche, c'était pourtant ce qu'il semblait. Elle avait pourtant mis le doigt sur une sensible vérité. Il n'aspirait à rien d'autre qu'à être quarterback. Certes cet objectif dissimulait des tas de complexes, mais au final le résultat était le même. Il n'était rien d'autre que le garçon superficiel qui, il en était convaincu, elle avait l’impression d’avoir démasqué. "Et toi à quoi tu aspires Harper ? Pourquoi tu attends de moi que je joue les héros dans l'histoire pendant que tu te caches derrière tes faux airs sauvages ? Si tu veux mon avis tu as autant l'étoffe d'un leader que moi. C'est juste que tu t'en fiches. Je sais pas ce que tu es allée imaginer, mais je suis pas le méchant égoïste. C'est le cas de tout le monde ici. Tu joues à la Robin des Bois des SAT pour le plaisir d'aider les autres ?" conclut-il en hochant les épaules. Sa question était rhétorique, elle était juste là pour lui faire prendre conscience qu'elle ferait mieux de nettoyer sa propre assiette avant de salir celle des autres. "C'est bizarre que ça te tienne autant à cœur tout ça. T'es cool Harper, mais je vais pas m'excuser d'aimer les filles parce que ça contrarie les plans que t'avais ébauchés dans ta tête."
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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptySam 6 Sep - 18:58

« Un héros ? » Harper grimaça sans lésiner sur la théâtralité « Je vais plus pouvoir m’empêcher de t’imaginer en collants et en slip par-dessus quand je vais te croiser dans les couloirs maintenant. » Henry avait tout à fait la carrure qu’il fallait pour endosser le costume de Superman. Elle reposa ses deux mains à plat sur la table brillante en ricanant face à cette image mi-drôle mi-séduisante, puis roula des yeux en retournant très lentement la tête vers lui pour lui lancer une œillade concernée. Son rictus s’amenuisa au fur et à mesure que les propos de Henry se rassemblèrent dans sa tête pour mieux prendre sens « Terminée, la psychanalyse ? J’ai un droit de réponse ou le diagnostic est posé, docteur Barry ? »
Son regard se redirigea mollement sur le défilé permanent des élèves qui transportaient leur plateau déjeuner entre les mains. Au milieu de cette foule dense, la silhouette baraquée de son frère Julian s’en démarqua nettement. Elle croisa ses prunelles chaleureuses – plus que les siennes – tandis qu’il lui demandait implicitement de le rejoindre de l’autre côté de l’allée centrale. Harper lui fit un signe de dénégation de la tête, montrant d’un coup de menton la place où Henry était installé. Julian lui confirma avec un dernier clin d’œil complice qu’il avait compris – et de là où elle était, Harper discerna dans ses yeux tous les sous-entendus dont il userait une fois qu’ils se retrouveraient le soir même à la maison – avant de s’installer à son tour pour attaquer son repas. Il était évident que le laïus d’Henry l’avait irritée au possible ; non seulement parce qu’il avait atrocement raison et que ça lui faisait mal aux fesses de l’admettre, mais aussi parce qu’il avait le chic pour prendre tout ce qu’elle lui disait comme une attaque contre son illustre personne bodybuildée. Harper ne pouvait pas aller rejoindre son frère sans avoir mis les choses à plat. De ce fait, elle détacha ses pupilles de la tête blonde de son cadet et elle glissa sur son assise pour diriger tout son corps vers le profil de Henry.

Harper croisa les chevilles, s’isolant un instant dans le gouffre de ses pensées. Si elle avait voulu entendre geindre, elle serait allée chercher Basile dans le cabinet de toilette qu’il occupait chaque jour à l’heure du déjeuner depuis la disparition mystérieuse de Jamie, histoire d’échapper aux questions incessantes de la Harpie qui avait enfin compris qu’il avait fui. En investissant la table de Henry, elle ne s’était pas attendue à le voir si touché par ses tentatives d’humour ; et ça la gênait plus qu’elle ne l’aurait imaginée. Pas qu’elle s’inquiétait des conséquences de la portée de ses propos sur le futur quarterback, elle s’en fichait comme d’à peu près tout ce qui se passait à WMHS, mais le fait qu’il joue les fines bouches l’inquiétait, comme s’ils commençaient à construire un lien quelconque qui les empêchaient d’agir comme il l’avait toujours fait ; c'est-à-dire avec dédain et grossièreté. Harper voulait éclaircir ce point avec lui et ainsi être assurée que l’espèce de curiosité qu’elle éprouvait à son égard n’était que le fruit pourri de son inaptitude à mettre un nom sur ce qu’elle ressentait pour autrui.
D’un ton relativement calme, Lilibeth lui répondit alors, les traits froncés très fort « J’ai jamais dit que t’étais un méchant égoïste. T’es un connard, mais tu le sais déjà. Ça te permet de faire ton trou ici sans faire de mal à personne et c'est tant mieux, je respecte ça. Pas la peine de monter sur tes grands chevaux. Je t’ai pas attaqué, débile. » Elle lui tendit la petite brique de jus de pomme qu’elle avait presque terminée, les sourcils haussés au maximum, témoignant de l’exaspération que son comportement de princesse susceptible faisait naître chez elle ; rien d’autre que des envies de meurtre. Elle lui intima après avoir longuement soufflé « Tiens, bois un coup. »

« Tu sais ce qui est vraiment bizarre ? » continua-t-elle en posant son coude sur l’encadrement de la chaise, les lèvres pincées et les yeux réduits en deux fentes minuscules « C’est que t’essaies à tout prix de ruiner l’image positive que je me suis faite de toi en la remplaçant par un autoportrait dégueulasse. En principe, les gens veulent que les autres distinguent toutes leurs qualités et ils dissimulent leurs défauts ; pas toi. Tu grossis le trait et tu t’obstines à vouloir qu’on te considère comme le roi des enfoirés comme si t’avais quelque chose de lourd à cacher. »
Harper affronta directement les yeux de Henry et ce qu’elle distingua à l’intérieur de ses iris fut son propre reflet. Ça la fit déplisser tous ses traits à la fois et reculer imperceptiblement la tête. Ses paroles lui firent réaliser qu’ils n’étaient pas tellement différents en fin de compte, et elle s’aperçut qu’elle avait fait la même constatation lors de leur petit cinéma pendant sa fête d’anniversaire. Ils se battaient pour des causes différentes, mais leur méthode restait foncièrement la même ; Harper n’en finissait plus de se trouver des points communs avec lui et ça aussi, ça la dérangeait. Henry n’avait donc pas tort quand il affirmait que Lilibeth avait autant l’étoffe d’un leader que lui ; elle en était consciente comme tout le reste. C’était elle qui gérait le foyer de ses parents depuis toute jeune, si ça ne confirmait pas sa farouche détermination à faire de grandes choses, rien ne le confirmerait jamais. Seulement, contrairement à Henry, Harper n’avait plus rien à prouver ; elle était coincée. C’était pourquoi elle se cachait derrière sa mauvaise réputation ; si pour Henry, il s’agissait de la clef d’un succès imminent, pour Harper c’était une camisole dont elle ne se débarrasserait jamais, car sa vie était déjà toute tracée.

Très discrètement, elle tourna la tête vers son frère qui mangeait au loin et le menton légèrement baissé, elle coula un autre regard par-dessous ses cils à Henry. Après tout, elle n’était pas la seule à pouvoir cacher des choses difficiles, le monde était cruel. Et soudainement, elle se posa la question de savoir si Henry lui aussi vivait des moments pénibles. Au lieu de disparaître, sa curiosité ne fit que s’accroître quand elle détermina définitivement que Henry Watson-Brown avait bel et bien quelques sales petits secrets qu’ils voulaient préserver ; mais à sa place, elle n’aurait pas voulu qu’on vienne fourrer son nez dans ses affaires – elle ne voulait pas qu’on vienne fourrer son nez dans ses affaires.
Détournant résolument le regard de Julian, Harper sauta sur ses deux pieds pour se lever. En partant tout de suite, elle ne serait pas tentée de creuser plus loin, évitant ainsi de compliquer une situation qui lui convenait parfaitement comme elle était : Henry avait confirmé tout ce qu’elle pensait de lui, même si ce n’était pas la vérité, elle s’en tiendrait à sa version, point. Ça l’empêcherait de se retirer dans des fantaisies grotesques incluant un changement radical du fonctionnement des classes à McKinley ; ils se rendaient mutuellement service, cette fois. Tirant sur le bas de son pull pour en replacer les mailles grossières sur ses hanches qui apparurent très furtivement quand elle se redressa pour récupérer son sac, elle lui annonça en tendant ses deux mains devant elle « T’as raison : je m’en fous de tout ça. Je me tire ! »
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Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptyDim 7 Sep - 0:25

Malgré toute la curiosité qu'Harper avait éveillée en lui, Henry savait qu'il repartirait bredouille de sa pêche aux informations. Le pire était sans doute qu'il le savait, et cette perspective à elle seule était la preuve qu'il connaissait la jeune fille bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Dévier la conversation sur son interlocuteur, c'était un discours typique des adultes paternalistes qui enseignaient dans ce lycée. Curieusement, Henry ne doutait pas une seconde qu'Harper l'avait déjà entendu des milliers de fois, et que des milliers de fois auparavant elle s'était braquée comme le faisaient les brutes épaisses pour masquer un profond malaise. Si lui jouait les susceptibles, c'était tout simplement parce qu'elle avait le chic pour toujours appuyer sur les zones sensibles. Elle ne cessait de remettre en question sa virilité, son authenticité, autant de vertus qu'il s'escrimait à cultiver aux yeux des autres. En fait, Harper était trop intelligente pour se laisser berner par le mirage d'excellence qu'il reflétait au reste du monde. Il détestait la voir à chaque fois un peu plus proche de le percer à jour, et il savait qu'il en était ironiquement de même pour elle. Il ne s'était pas trop mouillé en la questionnant sur ses propres aspirations, parce qu'il savait pertinemment qu'Harper était de ces personnes pour qui se livrer était un signe évident de faiblesse. C'était se rendre vulnérable à l'autre, et lui comme elle avait trop peur de voir sa confiance ébranlée pour la céder à quelqu'un qui ne soit pas soi-même. Derrière cette apparente curiosité, Henry demeurait ce fin stratège et manipulateur qui était parvenu à se hisser au sommet de la hiérarchie du lycée, alors que d'autres s'y appliquaient pendant des années sans jamais y parvenir. C'était pour cette raison qu'Harper n'aurait jamais les mêmes atouts que lui au sein de ces murs. Elle était bien trop honnête, du moins en ce qui concernait ses sentiments. Et c'était exactement ce qu'il voulait. Il voulait qu'elle réagisse comme aurait réagi la tornade grossière qui l'avait allègrement mutilé dans le placard de Brittany. Il devait jouer la carte de l'enfoiré pour qu'elle arrête de le considérer avec autant d'estime. Ce qui était franchement paradoxal, à en juger par le dévouement avec lequel il s'efforçait d'être adulé de tous.

Son objectif était simple, il voulait entretenir la relation superficielle dans laquelle ils se complaisaient depuis le départ. Il était hors de question de commencer à éplucher les couches de sarcasmes qui constituaient si magnifiquement leur armure. Parce qu'au fond, Henry était bien conscient qu'Harper avait des raisons d'être celle qu'elle était. Tout comme Regina avait des raisons d'être une reine de glace, Harper s'était forgé une personnalité repoussante pour s'éviter de devoir raconter encore et encore la triste histoire de sa vie. Henry espérait au moins qu'elle réalisait à quel point elle aussi était un cliché des plus grossiers. Sinon il n'aurait jamais pu prédire ses réactions. Sans surprise, elle s'arma à nouveau de ses sarcasmes pour camoufler le véritable problème. Il ne se formalisa pas de la vision qu'elle se faisait de lui en collants, parce que pour dire la vérité il s'était lui-même fait un malin plaisir de l'imaginer dans un plastron sexy munie d'un fouet. Un portrait tout à fait hypersexué et typique des super-héroïnes qu'on trouvait dans les bandes dessinées. C'était son côté Xena. Il se retint de lui dire qu'elle aurait bien besoin de psychanalyse, même s'il se doutait qu'au fond on avait déjà essayé avant lui, sans succès, de trouver une cause à ses humeurs fluctuantes. Contrairement à ce qu'elle croyait, il était très loin d'être un fin psychologue, mais pourtant il aurait pu lui diagnostiquer un dédoublement de la personnalité. Au moins. Se rendait-elle compte que deux minutes plus tôt elle avait failli s'aventurer sur le chemin sinueux de la confidence ? Il se contenta alors d'attendre son verdict, faisant voyager son regard à travers le self pour éviter d'avoir à croiser le sien. Un effort inutile, parce qu'elle s'était lancée dans une espèce de parade oculaire avec un grand blond. Il luisait dans son regard une complicité qu'il n'aurait jamais cru déceler chez quiconque entretenant une discussion télépathique avec Harper. "Moi qui croyais que c'était Jamie." dit-il pour briser le silence qui s'était confortablement installé l'espace d'une seconde. Il avait repris ce ton suffisant qui exaspérait Harper, il en était certain. Ce genre de tons qu'employaient les personnes tellement sûres d'elles qu'elles en devenaient condescendantes.

"Je t'ai pas attaqué non plus, c'est toi qui montes sur tes grands chevaux de Hun." répondit-il en levant les mains comme s'il se rendait. Il accepta étonnamment la brique de jus qu'elle lui tendait et sirota un coup, justement parce qu'il s'attendait exactement à ce que ce soit l'inverse de la réaction espérée. "T'as eu assez de sucre pour aujourd'hui." expliqua-t-il. La suite s'annonça intéressante. C'était comme si la table à laquelle ils s'accoudaient sans gêne tournait sans cesse sous leurs yeux, tantôt en faveur de l'un, tantôt en faveur de l'autre. Une espèce de grande roue de la fortune qu'ils croyaient contrôler alors qu'en fait tout était prédestiné. "Moi j'ai quelque chose à cacher ?" ironisa-t-il sans pouvoir s'empêcher de rire jaune. "C'est le monde à l'envers. Tu te rends compte que tu me fais une scène tout ça parce que j'ai eu l'audace de te poser des questions sur toi. Tu me prends vraiment pour un débile." Il marqua une pause, juste assez longue pour laisser le temps à ses propos de faire leur effet. "T'es un cas clinique Harper Pritchard. Va voir un psy, inscris-toi à la lutte mais défoule-toi sur quelqu'un d'autre que moi." Prête à disposer, Harper se leva d'un bond. Son empressement dénotait drôlement son obsession pour toujours avoir le dernier mot. Leur petite scène n'était pas sans faire écho à leurs premiers échanges. Henry se demanda même si Harper n'aimait pas juste simuler avec lui pour mieux oublier les véritables tracas de son existence. Il aurait simplement aimé être au courant du rôle qu'il jouait dans sa thérapie cathartique. Si elle voulait boucler la boucle de leur relation fictive, il allait lui donner un final digne de leurs premiers émois. "Désolé d'être trop parfait à ton goût." cria-t-il assez fort pour attirer l'attention de toute la cafétéria. Le défi ne fut pas bien compliqué, et bientôt tous les yeux étaient braqués sur eux. "T'avais pourtant pas l'air de t'en plaindre tous les mardis dans le placard près de l'escalier. Tant pis, je m'en remettrai. Et tu me rendras mon caleçon fétiche. Tu sais duquel je veux parler." Ils étaient officiellement séparés, et elle pouvait filer le parfait amour avec le blond télépathe.
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Harper E. Pritchard
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MessageSujet: Re: 05. G.B.F   05. G.B.F EmptyLun 8 Sep - 14:06

Il était inutile de pousser le bouchon trop loin pour faire sortir Harper de ses gonds. Il suffisait de lui faire réaliser qu’elle avait tort, et qu’elle ne dupait personne avec ses grands airs d’insurgées. Elle avait donc senti que Henry finirait par lui retourner son discours en pleine face, car l’entrain qu’il mettait à la contrarier lui semblait aussi naturel que la blancheur éclatante de ses dents. Prétendant se défiler du désir saisissant d’en savoir plus sur ce qu’il cachait sous ses muscles, en sautant sur ses deux pieds pour s’en aller, c’est à la colère engendrée par les contestations légitimes du jeune homme qu’elle essayait à tout prix d’échapper en vérité. Henry savait la pousser dans ses retranchements comme personne. Dans la mesure où Harper s’énervait sans cesse pour des broutilles, faisant passer ses coups de sang comme un fait banal de son quotidien, comme son trait de caractère le plus marqué aussi, le fait qu’elle se soucie cette fois de l’impact des propos du jeune homme sur elle relevait d’un exploit qui méritait franchement d’être répertorié dans une encyclopédie ou qu’importe ; elle s’était disputée à de nombreuses reprises avec Jamie, jamais pour très longtemps cependant, et il avait réussi à la toucher en lui déballant des vérités qui la dérangeait. Lilibeth avait appris à déchiffrer ses intentions – elles étaient louables en définitive – quand il lui disait à sa manière qu’elle avait tort de penser que tout dépendait de sa personne, qu’elle devait apprendre à s’occuper d’elle. D’une certaine façon, Harper considérait que Jamie avait le droit de lui faire remarquer ce genre de choses, parce qu’il faisait partie de sa routine depuis plusieurs mois maintenant, et que son avis était devenu aussi important que celui de ses frères ; elle attendait de lui qu’il soit franc en toutes circonstances, même si ça l’ennuyait qu’il ait plus souvent raison qu’elle ne pourrait jamais l’admettre. Mais Henry qui essayait de la tirer de sa zone de confort en lui renvoyant plus fort l’espèce de boomerang invisible avec lequel ils jouaient depuis sa fête d’anniversaire, elle ne pouvait pas le tolérer, car il n’était redevenu rien d’autre à ses yeux que le sublime connard qui l’avait peloté dans un placard en soirée. Même si ça lui était apparu assez évident auparavant, elle reçut enfin la confirmation qu’ils ne deviendraient jamais amis et la déception qu’elle avait ressentie quand elle s’était aperçue de son erreur de jugement quelques instants plus tôt se dissipa pour laisser place à un profond ressentiment à l’égard de Barry.

Harper se pencha pour récupérer son téléphone portable qu’elle avait laissé sur la table du jeune homme. Elle le glissa dans la poche arrière de son pantalon, et le regard qu’elle réserva à son interlocuteur alarma probablement Julian qu’elle aperçut se lever au loin pour rapidement venir se fondre dans la masse d’élèves qui se rassemblaient petit à petit près de la table des faux amants, au moment où Henry se répandait en propos tonitruants. C’était le fait que le futur quarterback se pense suffisamment important à ses yeux pour l’allouer de remarques aussi personnelles et dénuées de leurs ironies habituelles qui dérangeaient le plus Harper, pas qu’il essaye de savoir ce qu’elle cachait derrière sa grossièreté et ses tapes dans le dos. Après tout, c’était humain de vouloir connaître l’autre ; c’était ce qu’elle se disait pour expliquer ses rares moments de curiosité. Harper resta stoïque, pressentant l’arrivée d’une ombre rassurante et massive qui l’enveloppa par derrière. Bientôt, elle sentit les mains de son frère se poser sur ses deux épaules ; avec ses pouces, il exerça une pression entre ses omoplates qui réveilla un flot d’émotions qu’elle refoula en deux déglutitions. Harper verrouilla ses pupilles à celles d’Henry en espérant qu’elle serait assez éloquente pour lui faire baisser les yeux, mais il était un adversaire sérieux, et dans la clarté artificielle du self, elle se sentait atrocement vulnérable les yeux ainsi plongés dans les siens. Le fait qu’il sonne lui-même la fin de la récréation amena donc Harper à contempler la possibilité de battre en retraite, et tandis que Julian lui chuchotait à l’oreille de laisser tomber et de faire le chemin inverse avec lui, elle remonta doucement la bretelle de son sac sur son épaule en hochant la tête pour lui indiquer qu’elle le suivait. Le laissant se reculer de quelques pas, elle rompit le contact visuel avec Henry, non sans le toiser de long en large avant de faire mine de se retourner pour sortir de l’enclos créé par les autres élèves excités par cette animation.

Sauf que Harper ne fit pas un pas. Elle avait pivoté sur ses talons pour tromper son monde, avait levé le pied gauche pour amorcer son départ, mais à la toute dernière seconde, elle avait abandonné l’idée de laisser les choses filer en la faveur de Henry. Il voulait récolter les lauriers de cette rupture fictive, il se mettait le doigt dans l’œil ; Lilibeth n’était pas prête à lui accorder cette considération ce coup-ci, il l’avait trop travaillé au corps pour qu’elle consente à le laisser s’en sortir sans quelques blessures en retour, et puisqu’il se donnait du mal pour rejouer un remake bidon de leur premier échange, Harper se persuada elle aussi qu’il fallait lui donner un final à la hauteur de celui du placard. Alors faisant très lentement volte-face, sa main droite trouva brusquement la joue de Henry.

Le bruit de la gifle qu’elle lui donna se répercuta sur à peu près tous les objets du self et des « hou » appréciateurs, des rires également, accompagnèrent le mouvement brusque de Julian pour entraver les bras de sa sœur qui aurait pu vouloir réitérer son geste. Étonnamment, elle n’en fit rien. Harper esquiva son frère, levant les mains au-dessus de sa tête sans le regarder directement comme un voleur pris sur les lieux du crime, puis elle déporta son regard sur Henry. La détermination donnant l’impression qu’une tornade se préparait derrière ses yeux gris, elle lui lança à travers les réactions diverses et variées qui se diffusèrent progressivement dans la grande pièce :
« Celle-là tu l’as méritée, Henry. » Harper ne s’attarda pas une minute de plus. Elle fit plusieurs pas à reculons, les mains toujours levées devant elle en continuant de regarder Henry sans ciller. A la limite de la barrière d’élèves, pendant que Julian se glissait devant elle par précaution, sûrement pour amortir une quelconque tentative de sa sœur de sauter sur le Titan, elle glissa sur ses pieds et disparut du champ de vision de Henry qu’elle imagina en train de se tâter la joue du bout des doigts.

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