Le ciel gris avait laissé place au beau temps pour le mois d’avril et Samantha avait troqué ses bérets contre plusieurs serre-têtes. Comme tous les matins depuis qu’elle allait en cours à Lima, elle se préparait sereinement, suivant les conseils de son application météo pour prévoir quels habits prendre. Ce matin encore, la météo lui annonçait une journée ensoleillée. Elle décida donc de mettre une jupe noire avec des collants transparents, ainsi qu’un débardeur blanc rentré dans la jupe. La jupe et le débardeur étant séparés d’une grosse ceinture rouge. Comme tous les matins, son sac à dos était prêt et l’attendait sagement près de son lit. Elle partit donc à son lycée en ce disant qu’aujourd’hui encore, les gens ne la remarquerait pas plus que son ombre.

Et pour la première heure du matin, c’est ce qu’il se passa. Aussi sage qu’une image à sa table, répondant quand on le demandait, et recevant encore une très bonne note. Facile de bien étudié lorsque personne ne nous distrait car personne ne nous connait. C’est comme si elle était invisible, et seul les membres du corps enseignant voyait qu’elle existait. La deuxième heure se passa exactement comme la première, sa vie n’était qu’une éternelle répétition. Mais à la fin de l’heure, son professeur demanda à la voir, il lui remit quelques papiers. Lui demandant d’aller accueillir un nouvel élève arrivé ici il y a peu de temps. La jeune fille opina de la tête. Elle devait souhaiter la bienvenue à un élève. Quoi de plus facile ? Pour n’importe qui, mais pas pour elle. Avant de prendre véritablement en main ce dossier et de regarder la photo de l’élève qu’elle devrait trouver aujourd’hui dans la masse des 260 élèves, elle demanda pourquoi elle et pas une autre personne. Le professeur, ne lui dit pas un mot et lui tendit le dossier. Elle ne saurait même pas pourquoi c’était elle. Pourtant elle croyait être aussi invisible qu’Harry Potter avec sa cape. Elle prit donc le dossier en main et sortit de la classe.

Elle ouvra le dossier, il contenait une photo de l’élève avec son nom et son prénom, son âge, la classe où il allait être, son sexe, mais d’après la photo, c’était un garçon, sa date de naissance et d’autre petite information, dont le numéro de son casier et son emploi du temps. Elle ne regarda pas son emploi du temps, seulement le numéro de son casier. C’était le premier lieu où il pouvait se rendre. Sinon elle ne savait pas où chercher, sauf au self, mais il n’était même pas l’heure du déjeuner. Elle se rendit assez rapidement à son casier, regardant les numéros de temps en temps pendant qu’elle marchait en évitant les nombreuses personnes qui affluaient dans les couloirs. Elle n’était plus très loin, seulement 10 numéros avant le casier du nouveau.


Elle leva la tête du dossier un instant, il était là, à quelques mètres seulement, adossé à son casier. Elle s’approcha de lui, assez près pour qu’il la voit. Sauf si elle était vraiment invisible et dans ce cas il se demanderait qui était en train de lui parler. Elle lu son prénom dans le dossier.

-Dean Johnson ?

Elle leva la tête et compara la photo avec la personne qu’elle avait en face, heureusement, elle n’avait pas fait d’erreur. C’était bien lui. Elle chercha quelque chose à dire. Ses yeux regardaient maintenant ses chaussures, elle avait du mal à soutenir le regard des gens. Elle releva la tête, serrant le dossier qui se trouvait maintenant contre elle.

-Euh… Samantha Leroy, je suis censé t’accueillir. Je suis en seconde.

Elle déglutit, pourquoi c’était si compliqué d’accueillir une nouvelle personne, ou même de parler en général si ce n’était pas pour donner les bonnes réponses lors des cours ?

-Tu veux surement faire le tour pour voir les classes ? Ou tu veux d’abord voir la cantine ? Savoir qui sont tes profs ? Ou est l’endroit des bus ? Désolé je ne sais pas par où commencer.

Samantha était heureuse au moins d’une chose. Maintenant elle s’avait qu’elle n’était pas invisible. Sa timidité n’avait pas disparu, mais elle avait un peu gagné en confiance en soi. Quoi que pas énormément non plus. Ce qui était rassurant, c’est qu’il ne s’était pas moqué de ce qu’elle avait dit, ou même de sa tenue ou de son comportement très réservée. Il ne semblait pas non plus avoir de mauvaise intention dans la tête. Enfin qui sait. Elle se posait surtout trop de question. D’ailleurs il lui en posa des questions, mais plutôt sur le système du lycée. Elle réfléchit pour se remettre en tête ce qu’elle avait entendu, au niveau de la popularité.

-La popularité ici, c’est les athlètes et les cheerleaders tout en haut de l’échelle sociale et les geeks et nerd en tout genre, tout en bas.

Mais elle ? Où se trouvait-elle sur l’échelle sociale ? Probablement nulle part, elle n’était même pas sur cette échelle car personne ne savait qu’elle existait, donc personne ne pouvait la classer. Elle ne faisait même pas partie des geeks. Samantha, c’était un mur, seulement un mur ici. Elle était studieuse, mais cela s’arrêtait là, elle ne rentrait pas dans la catégorie, chou-chou de la classe. Ou même intello ou grosse tête ou tout autre nom stupide qu’on leur attribuait. Elle n’était pas non plus une bête en sport, donc l’équipe des cheerleaders n’était pas pour elle. Et elle n’était pas une élève normale, car les élèves normaux ont des amis. Elle n’était absolument personne.

-Sinon, il y a des clubs, comme la chorale, ou le club d’abstinence. Pas mal de cheerleaders sont au club d’abstinence, si tu veux faire leur connaissance. Après, il y a la l’équipe de natation, l’équipe de natation synchronisé, celle du basket ball et on a aussi une équipe de football américain. Bon, il y a plein d’autre club.

Peut-être devait-elle-lui donner des conseils, s’il voulait devenir populaire. Enfin, des conseils comme ; qui évité ?, car elle ne pouvait pas se permettre de lui donner des conseils sur l’accès à la popularité car elle n’était elle-même pas populaire. Son soutien ne lui apporterait rien du tout. Peut être même qu’elle arriverait sans rien faire à le faire tomber de l’échelle, alors ses conseilles, elle devait surement ce les garder pour elle.

-Si tu veux être populaire, rejoins l’équipe de football américain ou sort avec une cheerleaders. Mais surtout, ne va pas dans la chorale. Ils ont une mauvaise réputation apparemment. Mais, là, je te dis ce que j’ai entendu.

Samantha s’était elle changé en colporteuse de ragot ? Dans tous les cas, elle venait de ressortir à une personne qu’elle connaissait à peine, que la chorale de McKinley n’était pas très bien vu. Elle avait aidé à salir leur image. Et une seconde après avoir débité ce flot de parole, inouï chez elle, elle le regretta. Ils étaient peut être gentils, talentueux, elle n’en savait rien. Elle avait critiqué sans connaitre. Sur le moment, elle aurait bien aimé retourné en arrière, mais c’était impossible. Elle attendit donc.

Non effectivement, elle ne faisait pas partie des cheerleaders, cela ce voyait à sa tenue. Et peut être même à son caractère non ? Elle n’était peut être pas assez battante pour être dans une équipe aussi sélective que celle des cheerleaders, de toute façon, son corps aurait bien besoin d’être entrainé avec de faire quoi que se soit dans cette équipe. Et puis, les cascades et la voltige n’était pas vraiment son truc, elle préférait lire un bon livre, un roman dystopique par exemple, il permettait tant de sujet de réflexion. A sa remarque, ses lèvres formèrent un sourire. Il voulait définitivement des noms pour pouvoir s’attaquer à plus grand que lui. Pour faire partie de leur monde. Samantha prit un papier et écrivit deux noms. Elle lui donna le papier et lui expliqua qui était ses deux personnes.

-Candace McCarthy, c’est une cheerleaders je crois. En tout cas, elle a fait beaucoup parlé d’elle. Dans tous les cas, cheerleaders ou pas, elle aura surement plus de contact dans son téléphone que moi pour t’aider à être populaire. Mais je ne sais pas quel genre de caractère elle a.

Et pour cause, elle l’avait déjà croisé dans les couloirs mais sans plus, pourquoi s’attaquer à plus gros que soit quand on pense être invisible. Candace devait surement, c’était même certain, avoir plus de contact que Samantha, vu qu’elle était connu, elle.

-Gabriel Mason, il fait parti de l’équipe de football américain. Je ne sais pas exactement quel place il a dans l’équipe mais il pourra surement t’aider à t’intégré. Quoi que lui non plus, je ne sais pas s’il est réellement sympa ou pas.

Elle l’avait aidé comme elle le pouvait. Après tout, elle n’avait aucun contact, et c’est en répondant aux questions du jeune rêveur en face d’elle, qu’elle venait de se rendre compte qu’elle n’avait aucune vie sociale. Même ses propres parents préféraient faire le tour du monde avec leur travail plutôt que de rester en sa compagnie. Elle en était sûre et certaine. Ils l’avaient juste changé de décors et l’avaient emmené à Lima pour ne pas l’avoir sur la conscience. Et en plus, c’était tellement pratique de la laissé dans un endroit un peu paumé en Ohio plutôt qu’à Liverpool, seule avec Suzanne, sa seule véritable amie.

Samantha observa un peu plus le jeune homme en face d’elle. Il était mignon, il n’aurait aucun mal à monté tout en haut de l’échelle. Il avait juste besoin d’être entouré des bonnes personnes. Et ses rêves, pourtant impossible à réaliser pour la plupart des lycéens, il semblait les tenir, les avoirs tout prêt de lui. Il semblait même prêt à tout pour y arriver. Allez voir des inconnus et leur parler, pour Samantha, c’était être prêt à tout. Peut être que si elle était aussi déterminée que lui, elle arriverait à se faire des amies. Mais ses rêves semblait loin, confus et flou, elle ne pouvait pas les toucher des doigts. Elle était même sûre que jusqu’à la fin de sa vie, elle errerait seule, vieille fille, sans ami, peut être même sans travail.

-Cleveland ? C’est à trois heures d’ici. Moi je viens de Liverpool. D’où mon accent. Franchement, bon courage pour retrouver le poste que tu avais à Cleveland.

Samantha avait du subir plusieurs changements en venant au Etats-Unis, mais comme à son habitude, elle ne s’en était pas trop plein. D’ailleurs, à force de ne pas se plaindre, la jeune fille ne savait même plus si les choses la dérangeait ou pas. C’est comme si elle n’avait jamais eu de goût. Mais il y avait effectivement beaucoup de chose qui avait changé. Les anglais étaient plus fou, ils parlaient de la pluie et du beau temps avec n’importe qui, il était relax et ne se pressait pas. Elle n’avait pas entendu beaucoup d’anglais se plaindre en voyant une longue file d’attente, au contraire, ils semblaient tous serein dans le pays de la Queen. Les gens ne semblaient pas connaitre le stress en Angleterre. De la même façon, pour Samantha, les américains critiquaient un peu plus l’apparence des gens. Ils se basaient plus sur le physique, alors qu’en Angleterre, vous pouviez portez des Dreadlocks, personne ne vous disait rien ou ne vous regardait bizarrement. En Angleterre, il y avait les gentlemans, les hommes d’affaires, les lords, tous issus de la même éducation plus ou moins strict mais basé sur les mêmes fondements. Sam ne savait pas si, ici aussi, il y avait la même éducation, mais elle était tombée de haut en apprenant que dans son lycée, il y avait des classes sociales, qu’il y avait une hiérarchie et qu’en un seul jour, tu pouvait te retrouver la risée de tout le monde. Mais cela, elle ne pouvait pas le dire à voix haute. Et puis, de toute manière, certains lycées en Angleterre devait bien avoir le même système, les gens sont humains et quand une bêtise se fait quelque part, la plupart la reproduise sans se poser trop de question.

-Oui, il y a eu pas mal de changement, ici il pleut moins. Et les voitures circulent dans le sens inverses, et puis, il n’y a plus le tea time. Mais au moins, mes parents sont contents, depuis qu’on est ici, le peu de fois que je les vois ils me disent : An Englishman’s home is his castle.

Et pour une fois, la jeune fille était d’accord avec eux. Ils avaient pas mal d’argent, ils avaient même une très bonne situation financière, mais le seul problème qu’ils aient toujours eu, c’était leur maison. Grande par rapport aux autres, mais toujours petite par rapport à leurs attentes. Et en partant au Etats-Unis, c’était l’opportunité d’avoir une grande maison, avec un beau jardin et une terrasse, ainsi qu’une piscine. Ils étaient en quête d’espace et maintenant, le fait d’avoir emménager dans un pays ou le grand est une habitude, avait réglé leur problème. Samantha était sûre que ses parents étaient plus souvent à la maison grâce à la maison elle-même, et à ses avantages. Et non comme ils le disaient souvent, car elle s’était rapproché de leur travail. Mais la jeune fille ne disait rien, c’était avant tout pour la famille qu’elle se taisait. Elle observa Dean, et lui ? Pourquoi était-il ici ? Pourquoi avoir déménagé aussi tard dans l’année ? Il devait bien y avoir une raison. En tout cas, quelque soit la raison, elle n’avait pas détourné Dean de ses rêves. Après tout, certains disent que c’est lorsque l’on perd quelque chose que l’on se rend compte de sa vrai valeur.

-Il y a autant de critique concernant ton pays que le mien, alors, je m’en fiche. Ce que les gens pensent à ce sujet ne me regarde pas vraiment.

Facile de dire pour une personne qui venait de juger un Glee-club seulement en écoutant des conversations et qui venait en plus de donner deux noms à une personne pour l’aider dans sa quête de popularité et surtout, venant d’une fille qui critiquait le système sociale de son lycée. Ou du moins, qui en avait été choqué. Mais pardonnez Samantha, ce n’est pas tous les jours qu’elle parle avec des gens, alors pour une fois, elle peut se permettre de pensez de juger, et de critiquer à voix haute. Cela faisait quelques minutes qu’elle discutait avec le nouveau venu et le moins qu’elle pouvait dire est qu’il n’avait pas sa langue dans sa poche mais qu’il y avait tout de même un certain charme lorsqu’il lui posait des questions et conversait avec elle. Samantha n’avait vraiment connu que Suzanne, et ce Dean n’avait pas vraiment le même caractère qu’elle. Quoi que les deux avait des rêves plein la tête concernant des sujets diverses. Mais peut importait.

Sam observa un peu plus Dean, et pour la première fois, elle le vit comme un symbole. C’était comme si le fait qu’elle est parlée avec lui, lui prouvait qu’elle pouvait s’en sortir et avoir une vie en dehors de sa maison et des livres. Non, elle n’était pas superstitieuse, mais parlé avec autant de facilité à un presque inconnu la surprenait elle-même. Timidité ! Un jour je te vaincrais ! Tel était les paroles qu’elle aurait pu dire à voix haute si elle se trouvait dans un film ou dans une série télé portant son nom, ou le titre : La vie d’une ado coincé. Ce titre allait tout aussi bien.

-Ah… Non, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Pourtant il y a un club de littérature ici, ça m’aurait surement plus. En fait, en ce moment, ma vie ne tient qu’à deux choses : Lire et étudier.

La gaffe, elle en était sûre, elle avait fait une gaffe. Il avait pourtant un grand sourire sur les lèvres. Il allait vite retombé avec elle. Elle venait surement de l’achever. La lecture et étudier, deux activités tellement… somnifère pour un gars comme lui. Enfin un peu pour toutes les personnes. Ca y est, elle savait dans quelle catégorie elle allait aller. Celle des intellos. Maintenant c’était sûr. Vu qu’une personne allée pensez ça d’elle. Et non une des moindres, vu qu’il était potentiellement un futur membre de l’équipe de football américain. Deux mots, seulement deux mots allaient la ranger dans une catégorie, tout en bas de l’échelle. Au revoir les amis et bonjour les lunettes rondes. Mais pour une fois, elle n’allait pas s’abattre. Se rabaissez, non, elle allait essayer de rattraper sa boulette.

-Parlons plutôt de toi, si jamais tu en sais trop sur moi, je ne pourrais plus faire partie des murs du lycée. Tu as des centres d’intérêts ?

Mais c’est qu’elle progresse vite la petite Samantha. Elle teste l’humour avec un inconnu !

-Whaou, une vie plus remplie que la mienne en tout cas !

S’était elle exclamé en écoutant tous les centres d’intérêts qu’il avait. C’est vrai qu’elle aimait bien la musique, son ancienne amie avait tout fait pour la convertir à ce qu’elle appelait une religion sacré. C’était pour cela que la jeune fille s’était mit en tête de travailler dans un magasin de musique. Un moyen de garder le lien avec ses origines, de ne pas faire abstraction de son passé. Mais, elle n’en écoutait pas plus que ça. Seulement au self lorsqu’elle mangeait et quand elle marchait pour se rendre à un endroit. Elle n’avait pas énormément de sujet de conversation, et préférait retourner les questions à leur propriétaire. Pourtant, Samantha était intelligente, elle avait énormément de chose à dire, de chose intéressante. Mais peut être qu’elle voulait les garder pour elle, qu’elle ne voulait pas mettre en avant son savoir. Peut importe le motif, la culture générale qu’elle avait emmagasiné dans un coin de son cerveau ne lui servait strictement à rien sauf à jouer au trivial poursuit, si encore elle aimait ce jeu.  Le cinéma faisait aussi partie de sa culture générale, mais elle n’était pas cinéphile. Non, la seule chose qu’elle pouvait regarder en boucle, s’était des documentaires traitant de science, de mathématique, de physique. Bien sur, les films cultes en tout genre, elle les avait regardés, mais certain film comme projet X ne l’intéressait absolument pas, elle préférait encore regarder Le ballon rouge.
Mais assez parler d’elle, elle se concentra sur ce qu’avait dit Dean. Il avait énormément de centre d’intérêt sportif et cela depuis son enfance. Son enfance ?

-Tu veux dire que c’est un peu tes parents qui t’on orienté vers la voie du football américain ?

En enfance, normalement, on ne fait pas vraiment de grand choix décisif pour son avenir. Il y avait forcément une histoire parentale, caché en dessous. Peut être que c’est ses parents qui l’on inscrit dans un club quand il était petit. Il aurait pu l’inscrire dans ce club comme dans un autre, et s’ils l’avaient inscrit dans un autre club, elle ne  parlerait surement pas à la même personne. Elle savait mieux que personne que les expériences que l’on faisait nous forgeaient et faisait de nous la personne que l’on était. Elle était curieuse de savoir si c’était lui qui avait choisi la voie du football américain. Et puis, il semblait aimé parler de lui, en tout cas plus que Samantha parler d’elle-même. Alors, elle ne pensait pas que la question pouvait le gêner. Mais Samantha et les relations et une bien trop courte histoire pour qu’elle est pu apprendre quoi que se soit de très utile. La jeune fille sait juste ce qu’est une véritable amitié. Outil précieux lorsque l’on se retrouve à plusieurs kilomètre de chez soi, vivant presque seule, sans ami, sans connaissance. Elle savait tout de même a qui se fit ou pas. Elle pensait ne pas être trop naïve. Peut être qu’un jour, elle découvrirait qu’elle l’était, mais en attendant, elle avait hâte d’écouter ce que Dean allait raconter.

Le récit de Dean était intéressant, c’est lui, après avoir abandonné le basket, qui s’était dirigé vers le football américain. Ses parents n’avaient rien à voir dans son choix. Mais c’est surtout la fin de son récit qui avait intéressé Samantha. Il disait que lorsque des milliers de personne le regardaient, cela lui avait donné une motivation sans faille. C’était impressionnant. Samantha était tout le contraire. Quand il y avait trop de pair d’yeux, cela pouvait se terminer à l’hôpital. Elle se souvenait encore de son essai, poussé par son amie, elle était montée sur scène dans le but de pousser la chansonnette. Elle n’avait même pas tenu un seul complet et s’était évanoui sur scène. C’est sur qu’après cela, les gens la regardait d’une autre façon. Il la mettait plus dans le livre des records. La personne s’étant évanouie le plus rapidement après être monté sur scène. Comment y arrivait-il ? Est-ce que il y avait quelque chose dans ses gênes qui le poussaient à y arriver ? La jeune fille s’en posait des questions. De quoi avait-elle hérité pour ne pas avoir de cran ? Est-ce que s’était par ce qu’elle était anglaise ? Cela l’étonnerait vraiment. Son éducation ? Au fond d’elle Samantha le savait, c’était les expériences qu’elle avait vécu.
Dean était optimiste, il savait ce qu’il voulait et ne se gênait pas pour l’obtenir. Il pensait avant tout à lui, sans pour autant oublier d’être généreux. La preuve, il venait d’offrir une véritable conversation depuis son arrivé à Lima à Samantha. Au fond d’elle, elle savait qu’elle l’enviait un peu. Elle aimerait bien pouvoir réaliser ses rêves et devenir une autre personne. Elle n’avait tout simplement pas le cran. Pas le cran de mal parlé à un prof pour enlever l’étiquette « fille sage » collé à son dos. Pas le cran de cracher par terre de peur de salir la planète. C’est comme si elle endossait toutes les responsabilités du monde sur le dos, sans se plaindre et en ne se montrant pas.

-Je ne sais pas comment tu fais. Comment ça se fait que plein de yeux braqué sur toi t’encourage ? A ta place, je serais stressée !

Elle en tremblait encore. Elle avait été plus que stressé devant ce public. C’était à cause de cette mauvaise expérience qu’elle ne voulait pas faire partie d’un club, quel qu’il soit. Elle ne voulait pas se mettre en avant, elle voulait avant tout se remettre de cette expérience qui des années après, la faisait encore tremblée d’angoisse. La scène et une foule de gens les yeux braqués sur elle, s’était son démon. Un jour, elle se disait que peut être elle aurait le courage de remonter devant tout le monde mais d’un autre côté, elle avait d’autant plus peur que le drame se reproduise. Et vu qu’elle était coincée à Lima surement pour un bon bout de temps, elle ne souhaitait pas gâcher ses trois années à venir.

Samantha s’était mise à rigoler. Il était drôle et il dégageait un bon enthousiasme. Si seulement une personne comme lui avait été à ses côtés pendant qu’elle devait monter sur scène, elle aurait surement réussi. Au moins, si jamais il avait une grosse fracture, ce qu’elle ne lui souhaitait absolument pas, et qu’il ne pouvait plus jouer, il pouvait toujours se reconvertir en coach sportif. Elle était sûre qu’il pouvait diriger une équipe entière. Finalement, être de corvée de salutation de petit nouveau était amusant, vu qu’il était sympa. Cela donnait presque envie à Samantha de recommencer. Bon après, maintenant, elle le connaissait, c’était de bonne connaissance mais pas plus, ce n’est pas pour autant qu’elle s’était fait un ami. Mais avoir enfin une personne avec qui parlé en dehors des cours, c’était plutôt chouette et sympa. Avant de le rencontrer, elle aurait pu être à sa place et se faire elle aussi passé pour une nouvelle. Les seules personnes qui pouvaient la contredire, c’était les professeurs, car heureusement, ils savaient qu’elle existait. La preuve, elle était venue accueillir Dean car un professeur lui avait tendu son dossier.

-C’est vrai que je ne voyais pas les choses comme ça, c’est déjà plus enthousiasmant de ton point de vue.

Mais son exemple avait quand même une faille aux yeux de Samantha. Pour un concours de connaissance, un simple concours traitant de  la physique chimie, elle s’en fichait que tout le monde la regarde. Mais quand il s’agissait de montrer les passions que seule elle connaissait, elle avait plus de mal à se montrer, comme on dit, il n’y a plus personne. Mais elle ne pouvait pas le dire à Dean, il aurait dit tout cela pour rien. Non, mieux valait lui montrer qu’il avait raison, son discours s’appliquait à beaucoup de personne, à presque tout le monde sauf à Samantha qui portait aussi le surnom de peureuse. Elle regarda le dossier qu’elle avait en main, il fallait peut être qu’elle le lui donne, même si elle était presque sûre qu’il détenait déjà toutes les informations comprises dedans. Si elle ne lui donnait pas, il pouvait s’imaginer que c’était une sorte de paparazzi, ou une hippie l’admirant avant son succès tant attendu. Ce serait vraiment bizarre, en plus, elle serait prise pour une personne qu’elle n’était pas. Ce serait même, embarrassant.

-Au fait, tu es en quel année ?

Elle ne savait pas en quel année il était car elle n’avait pas regardé plus que ça son dossier, c’était ses affaires personnelles, elle n’avait pas le droit d’y fouiller et encore moins de s’en servir.  Elle préféra donc le lui tendre, pour lui dire que ce qu’il y avait à l’intérieur lui appartenait.

Il était en même année qu’elle. Et alors qu’elle commençait à l’observer pour voir s’il ne faisait pas un peu plus que son âge, il lui donna directement la réponse. Il avait effectivement redoublé. Tout cela dans le but de faire une année de plus de sport à Cleveland. Pour une bourse. Samantha était impressionnée, si c’était la seule raison de son redoublement, alors il devait être vraiment fort. Sauf si au contraire il ne lui avait pas tout dit et que dans son redoublement, il ne voyait que le côté positif. Cela pouvait être une autre alternative. Mais Samantha n’en voyait pas la raison. De toute façon, il ne semblait pas mentir. De son côté, Samantha n’était pas très forte pour savoir si quelqu’un lui mentait ou pas. Il lui arrivait de se douter de quelques petites choses, d’avoir des pressentiments, mais sa nature naïve revenait vite et elle pouvait facilement tomber dans le piège qu’on lui tend ait. Elle n’était pas stupide, juste naïve au point de donner une seconde chance à n’importe quel personne voulant se racheter. Donc, Dean avait un an de plus.

-Je suis aussi en seconde. Peut être que tu as été placé dans ma classe qui sait ?

Honnêtement, elle ne savait pas si cela pouvait être une bonne chose. Pour elle comme pour lui. D’un côté, si Dean était dans sa classe, elle aurait enfin une personne avec qui parler pendant les intercours ou même au self. Mais ce n’était pas forcément une bonne idée. Elle utilisait souvent les intercours pour réviser quelques points avant chaque cours et le self était pour elle un moyen de détente, loin du bruit avec ses écouteurs dans les oreilles, elle se mettait à lire ou encore une fois à réviser. Si Dean était dans sa classe, alors il y avait une possibilité pour qu’elle passe du temps avec lui, se faire un ami était bien, mais au détriment de sa moyenne qui pouvait un peu baisser. Elle serait forcément moins concentrée. Du côté de Dean, il y avait aussi un gros désavantage, s’il restait avec elle pour être sympa. Il devrait surement faire une croix sur son accès à la popularité. Elle n’était pas populaire et appart faire une équation montrant tous les bénéfices que pouvait apporter Dean, elle n’était pas d’un grand soutient pour son entrée dans l’équipe. Alors pour tous les deux, il était préférable qu’ils ne soient pas dans la même classe.
Dean demanda à Samantha ce qu’elle voulait faire comme métier. La jeune fille s’orientait plus vers les matières scientifiques, elle n’avait qu’une seule envie, rentré dans une grande école, si elle était restée à Liverpool, elle serait surement partie à Cambridge pour faire ses études. Elle n’avait pas besoin de bourse ou d’aide pour financer ses études, ses parents avaient pas mal de sous en poche. Par contre, elle se demandait s’ils lui paieraient des études coûteuses. Ses parents n’avaient jamais fait très attention à elle. C’est comme si elle était seulement une étape de plus dans la vie de couple de ses parents. Comme si ils avaient fait une liste et qu’à un moment, entre avoir une maison ensemble et avoir des amis communs il y avait : faire un enfant. Cette pensée était cruelle, mais Samantha n’en ressentait pas moins vis-à-vis de ses parents. Mais pour en revenir à ses études, une grande école comme Yale, Harvard ou même Princeton serait idéal pour elle. Après, elle se spécialiserait dans la physique chimie, la science ou les mathématiques et elle vivrait heureuse en faisant des expériences seule dans son labo et en vivant comme un ermite, totalement effacé de la société.

-Je me vois bien faire des recherches scientifiques, peut être sur les éponges. Ou alors les molécules radioactives ! Enfin, s’il reste toujours du travail dans ce domaine ! Et toi ? Tu comptes faire du football américain toute ta vie ou c’est pour t’aider à financer des études portant sur un autre univers ?

La proposition de Dean fit rire Sam. Ce n'était pas un rire moqueur, plutôt un rire chaleureux montrant qu'elle n'avait pas pensée a ça. Quand elle avait pensé a l'éventualité qu'il soit dans sa classe, elle avait surtout pensée a ces bots qui pouvait chuter si elle était moins attentive. Elle ne s'était pas du tout dit qu'elle pourrait l'aider. Sur le coup, en y repensant, elle se trouvait un peu égoïste. Elle se mit a réfléchir après son petit moment "rigolade".
Elle pouvait évidement l'aider dans toutes les matières scientifiques ainsi que toutes les autres matières ou elle avait de très bonne note. Pour cette partie du deal, elle pouvait la tenir. Aucun soucis a se faire de ce côté la. Mais la proposition de Dean la rendait un peu perplexe. Elle n'avais jamais voulu être populaire. Elle ne souhaitait pas être la reine des abeilles, que les gens sachent tout de sa vie privée. Son but a elle, c'était de rentrée dans une université. Pour y rentrer, il fallait d'excellente note. Elle les avait. Mais il fallait aussi souvent faire des activités extra scolaires. Et ce point, elle n'y avait pas du tout pensée. Elle n'était dans aucun club, quelqu'il soit, elle n'avait aucun prix, ne jouait d'aucun instrument. De ce côté, il lui fallait quelque chose pour armer son dossier. Reine de son lycée n'était pas quelque chose a mettre dans son dossier, mais elle pouvait tout a fait faire figurer qu'elle était la leader d'un club. Verdict ?

-Pourquoi pas. Je doute que tu arrives a me rendre populaire, mais ça pourrait être marrant. Quand a tes notes, peut importe la moyenne que tu as, elle augmentera.

Elle ne savait quel plan Dean avait en tête pour la faire devenir populaire, elle ne savait même pas si elle ne voulait vraiment. Tout ce qu'elle voulait, c'était avoir un bon dossier. Et en étant populaire, elle y arriverait sûrement. Sauf si la popularité allait lui tourner la tête et dans ce cas la, elle s'en mordrait les doigts plus tard quand les universités prestigieuses lui tournerait le dos.

La jeune fille regarda Dean, des yeux trahissaient son étonnement. Si elle savait faire quelque chose ? Elle savait se fondre dans la masse, mais personne n'allait l'acclamer pour ça. Par contre, elle savait aussi chanter, mais il était hors de question qu'elle chante devant des gens, la dernière fois c'était très mal passé. Pourquoi vouloir réitérer une expérience traumatisante. Même si Dean voulait l'aider, le fait qu'elle chante bien était son secret a elle. Elle ne souhaitait en aucun cas qu'on la remarque parce qu'elle chantait. La blessure était toujours douloureuse. Alors elle se mît a chercher un peu plus en détail ce qu'elle savait faire, autre que travailler et se passionner pour la physique-chimie.
Elle repensa alors a ce qu'il lui avait dit, devenir délégué des élèves n'étaient pas vraiment ce qu'elle souhaitait. Trop de responsabilité dans un même personne non qualifier pour diriger les troupes étaient du suicide pour elle.
Elle réfléchissait plus amplement. Une idée lui vint, sa mère était journaliste, peut être pouvait elle l'aider, faudrait-il encore qu'elle soit souvent a la maison... Mais elle pouvait toujours tenté.

-Délégué des élèves c'est pas fait pour moi. Je préfère encore devenir cheerleaders. Je peux m'entraîner pendant les vacances.

Elle ne préféra pas répondre a son autre idée. Comment lui dire qu'elle n'était jamais sortie avec un garçon. Non, cela aussi elle devait le garder pour elle. Il n'avait pas l'air méchant, mais un mot de travers et elle pouvait changer de cap, devenant la risée du lycée à la place de la pauvre petite chose que personne ne remarque. Elle regarda Dean tout en ce demandant si elle pouvait réellement devenir une des filles les plus populaires du lycée. Ce dernier avait une volonté de fer alors qu'elle, elle se demandait encore si tout ce qu'elle entreprenait en discutant avec lui était une bonne idée. A force de trop réfléchir, elle avait même oublier de lui préciser qu'elle ne savait rien faire, pas de danse, pas de chant, pas de musique, rien, seulement étudier, et ce n'était même pas au plus grand bonheur de ses parents...

Toujours avec le même étonnement, Sam fixa Dean de ses yeux bleu tirant quelque peu vers le gris. Elle l'observa attentivement. Ces adversaires ne devait sûrement pas lui arriver à la cheville, ou abdiquer facilement. Il pouvait repérer un simple détail. En l'occurrence, un détail dérangeant pour Samantha. Il y avait dans sa voix, un soupçon de taquinerie qu'elle ne lui aurait jamais associé. Elle devait paraître détendu si elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle était plus sujette a regardé les filles que les garçons. Ce qui n'était pas le cas. Non pas qu'elle désapprouve se genre de comportement, au contraire, Sam était totalement flexible niveau pensée et jugement, mais elle n'aurait pas aimé se donner l'image d'une fille qu'elle n'était pas. Se trahissant elle même, elle répondit rapidement a Dean, un peu gênée, un peu rouge.

-hein quoi ?!
Non bien sur que non ! Je préfère avoir un copain qu'une copine, c'est même mieux, je suis pas très copine, enfin je suis pas comme ça...

Elle s'arrêta, le visage rouge a force de se justifier, elle espérait qu'il l'avait compris. La jeune fille était très embarrassé par la question de Dean mais elle cherchait tout de même a lui répondre a chaque fois, car une fois n'est pas coutume, elle ne parlait pas souvent avec d'autre personne de son âge. Elle l'observa, il semblait vraiment la taquiner. Samantha se sentait un peu pathétique d'être tombée aussi rapidement dans le panneau, si seulement ces joues ne s'empourprait pas a une vitesse fulgurante... Elle aurait tout donné pour les cacher a cet instant, pour enlever le rouge sur ses jours et pour retourner dans le temps, et dire quelque chose de plus correct.

- Sortir avec une personne pour arriver a mes fins, très peu pour moi en fait. Je préfère devenir l'une de ses filles qui agitent leurs jupes dans les couloirs plutôt que d'utiliser les sentiments d'une personne a mes fins.

Cela paraissait tout naturel, elle avait dit cela comme si elle s'était entraîné.