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 06. Born to be your spy.

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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
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MessageSujet: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMer 23 Jan - 13:11


06. Born to be your spy.





Le regard brillant d’une détermination à toute épreuve, les mâchoires serrées à s’en briser la dentition, le corps tendu, prêt à bondir, Charlie Watson-Brown se tenait devant son punching-ball, prête à en découdre avec l’objet qui lui avait causé un mois d’handicap. Cela faisait plus d’une douzaine de jours qu’elle n’était pas descendue aux sous-sols afin de l’affronter, et pour cause : avec un poignet dans le plâtre, elle n’était pas franchement en mesure de se la jouer warrior, et puis c’était sans compter l’interdiction formelle d’Ecaterina de retourner auprès du ballon rouge. Malheureusement pour cette dernière, Charlie se contrefichait de son avis et en avait assez de se montrer raisonnable alors qu’elle n’avait envie que d’une chose : se défouler, se libérer du poids des contraintes qui s’accumulaient au fil des jours. Elle pouvait sentir l’adrénaline réveiller l’ensemble de ses muscles, sentir l’énergie imploser en elle. Pour la première fois depuis deux semaines, elle parvenait à mettre de côté son handicap et à se concentrer exclusivement sur ses envies, sans se soucier des conséquences que celles-ci pourraient avoir. Relâchant ses mâchoires meurtries, un sourire se dessina bientôt sur les lèvres de la jeune fille. Elle était seule dans la maison, elle pouvait faire ce qui lui plaisait. Et en cet instant précis, ce qu’elle désirait par-dessus tout était prendre sa revanche. Réajustant difficilement l’énorme gant rouge qui lui recouvrait la main gauche, elle planta un regard amer à son autre main et tâcha de coincer son plâtre sur l’écharpe afin de l’en protéger du mieux possible. Car ce qui était sur le point de suivre ne serait guère une partie de plaisir pour celui-ci, elle en était persuadée.

Reculant de quelques pas pour mieux apprécier la vue que lui offrait le punching-ball esseulé, elle tourna légèrement les talons au bout de quelques secondes et se dirigea vers la base iPod qu’elle avait descendue spécialement pour ce petit entrainement impromptu. Gênée par le gant de boxe, elle se résigna à se plier en deux et du bout de son nez, elle activa la chanson qu’elle avait préparée sur l’iPod. Le titre ne tarda pas à résonner dans toute la pièce, pour le plus grand bonheur de la principale intéressée qui se rua aussitôt vers le punching-ball. Le contournant, elle fit plusieurs fois le tour de celui-ci en le fixant d’un air menaçant avant de s’écrier : « Rising up, back on the street, did my time, took my chances, went the distance, now I'm back on my feet, just a woman and his will to survive ! So many times, it's happens too fast, you change your passion for glory, don't lose your grip on the dreams of the past, you must fight just to keep them alive ! ». Reprenant difficilement son souffle, elle frappa enfin le punching-ball de sa main gauche pour ne plus le lâcher par la suite. Privée de sa main droite, Charlie n’en fut plus que revêche envers l’objet qu’elle martela de coups, impitoyable. « It's the eye of the tiger, it's the thrill of the fight, rising up to the challenge of our rival, and the last known survivor starts his pray in the night, and he's watching us all with the eye… ». Sa voix s’élevant avec puissance dans la pièce confinée, la jeune femme s’époumona, de rage : « of the tiger » avant de reculer son poing gauche et de donner un coup de boule dans l’objet, et de reprendre les paroles, avec la même passion. La sueur ne tarda pas à perler sur ses tempes, et lorsque la musique s’éteignit enfin, la libraire était à bout de souffle, épuisée par ces quatre minutes d’intense effort. Se laissant tomber sur le sol dur, elle se libéra vivement du gant rouge et posa une main encore tremblante sur son front. Elle avait beau avoir l’air d’une cinglée se battant contre un ennemi invisible, pour elle tout ceci était bien réel. Les joues rouges, le souffle court, elle s’allongea finalement et observa le plafond avec un sourire satisfait, avant d’éclater de rire en imaginant la tête qu’aurait fait Ecaterina si elle l’avait surprise en plein effort. La dernière fois qu'elle avait chanté était en sa compagnie, dans le bar-karaoké de la ville, mais cette performance-là n'avait pour autant aucun rapport avec ce qu'elle venait de faire.

Au bout d’une bonne dizaine de minutes, la jeune femme se releva enfin et se dirigea vers les escaliers menant au rez-de-chaussée de la maison. Avant d’atteindre la salle de bain, elle récupéra son portable et en déverrouilla le clavier. Un message apparut aussitôt et Charlie découvrit un mot que Warren Delacroix lui avait laissé. Le shérif adjoint de Lima lui demandait si elle était libre pour une rencontre cet après-midi-là afin qu’il puisse récupérer les enregistrements qu’elle avait faits au cours de la semaine à la librairie, à sa demande. Un large sourire s’exprima sur ses lèvres et lentement, elle rédigea une réponse de sa main gauche, lui proposant un rendez-vous derrière les gradins du stade de football de la ville, et plus précisément derrière la rangée « H », à seize heures tapantes. Laissant son portable derrière elle, elle se faufila ensuite dans la salle de bain et n’en ressortit qu’une quarantaine de minutes plus tard, fraiche comme un gardon. Pour le rendez-vous initié par Warren, elle avait choisi d’adopter une tenue qui lui permettrait de passer inaperçue, souhaitant se tenir loin des regards indiscrets. Après tout, ce qu’elle avait fabriqué à la librairie tout au long de la semaine n’était pas à proprement parler légal, et elle n’avait aucune envie que l’on sache qu’elle était devenue l’espionne du shérif adjoint canon de la ville. Ainsi, elle avait enfilé un chemisier blanc et une jupe droite, ainsi qu’un trench léger couleur crème par-dessus sa tenue qui était bien plus traditionnelle que ce qu'elle pouvait porter d'habitude. Pour dissimuler au mieux son visage, elle avait également choisi un foulard tout aussi clair dont elle s’était couvert la tête puis noué au niveau du cou, façon années soixante-dix, et avait surtout glissé une large paire de lunettes de soleil rondes sur son nez. Peu consciente du fait que cette tenue lui donnait davantage un air suspect qu’incognito, elle sortit enfin de la maison après avoir fourré son portable dans une poche de son trench, et un talkie-walkie dans l’autre –elle était parvenue à persuader le shérif adjoint d’en prendre un second, pour qu’ils puissent se contacter plus facilement disait-elle, même si, en réalité, il s’agissait là bien plus d’une lubie enfantine qu’autre chose.

Après quelques minutes à peine de conduite, Charlie gara sa Ford près du parc Lincoln et termina le trajet jusqu’au complexe sportif à pied, prenant soin à bien garder le menton haut au lieu de river les yeux au sol comme elle en avait pris l’habitude. Quand elle atteignit le terrain de football désert, elle plissa les yeux et le contourna afin de rejoindre la rangée H des gradins. Marchant d’un pas décidé, elle s’approcha bientôt de celle-ci puis s’immobilisa lorsqu’une voix aigüe parvint à ses oreilles. La jeune femme tendit l’oreille et entendit une autre voix, plus grave, se mêlant à la première. S’approchant prudemment, elle jeta un coup d’œil à la rangée G et fronça le nez en apercevant un couple venu se cacher afin de batifoler en toute liberté. Résignée, Charlie leur jeta un regard désapprobateur puis retroussa chemin avant qu’ils ne la voient. Se dirigeant vers un coin plus tranquille, elle sortit le talkie-walkie de sa poche et l’approcha de ses lèvres. « Allo Mr le Shérif adjoint ? Ici Charlie. Changement de dernière minute : rendez-vous derrière la rangée C. Terminé ». La réponse de Warren ne tarda pas à se faire entendre à travers le grésillement du petit objet et, satisfaite, la jeune femme se hâta en direction de l’autre côté du terrain, jetant plusieurs coups d’œil à sa suite afin de vérifier qu’elle n’était pas suivie. Arrivant enfin à la rangée C, elle aperçut le shérif et lui adressa un petit signe de la main peu professionnel avant de parvenir à sa hauteur. « Bonjour ! » Le salua-t-elle poliment, d’un air tout à fait enjoué. Posant son sac à main sur l’herbe sèche à l’ombre des gradins, elle retira le foulard de ses cheveux qu’elle plia rapidement et fourra dans sa poche, laissant dévoiler ses longs cheveux châtains encore ondulés. De même, elle hissa la paire de lunettes de soleil sur sa tête, afin de mieux croiser le regard du shérif. « Je m’excuse pour ce petit changement de dernière minute, mais j’ai l’impression que nous ne sommes pas les seuls à venir chercher un peu d’intimité dans ce stade… ». Laissant sa phrase en suspens, Charlie ôta les lanières de son sac à main de son épaule. « Enfin… Le plus important c’est que j’ai ce que vous m’avez demandé ! » Ajouta-t-elle fièrement, tout en désignant le sac d’un coup de menton.
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyDim 27 Jan - 14:51


- Est-ce que tu es libre ce soir?

Cela faisait plus d'une dizaine de minutes que Warren fixait son téléphone portable, le message de Glenn plus que visible sur son écran. On aurait pu penser qu'en tant que shérif adjoint, il serait occupé toute la journée et que s'il prenait la peine de se lever tous les matins et de mettre son uniforme ce serait au moins pour mettre des criminels derrière les barreaux, participer à des courses poursuites musclées ou même au moins des interrogatoires digne d'un film de Quentin Tarantino. Bullshit. Certes, en tant que shérif adjoint, le blond avait le droit à un peu plus d'action dans sa vie que n'importe quel habitant de Lima et certainement un peu plus que ses collègues... Mais, car évidemment, il y avait un mais, son job impliquait qu'il se tape également le sale boulot de son patron, c'est-à-dire le shérif. Et même ce cher Warren n'était pas bête au point de provoquer Stefan... Encore une fois. Voilà pourquoi, ce matin-là était semblable à tous les autres depuis quelques semaines, il était cloitré dans son bureau, des tonnes de cartons posés ça et là. "On rénove le service, il faut donc s'assurer que les anciennes affaires n'ont pas été bâclées et que les familles des victimes ont bien reçu bah... tout ça." lui avait dit Stefan avec un sourire aux lèvres en début de semaine avant de s'éclipser. Warren aurait pu réagir de plusieurs façons, d'abord lui dire non, parce qu'il n'était pas un larbin et s'il avait le droit d'avoir une arme, c'était bien pour quelque chose. Et, il aurait dû ajouter avec un grand sourire aux lèvres, que le dit quelque chose pouvait éventuellement impliquer de tirer accidentellement sur son patron. Oui, Warren était plutôt doué dans son genre pour cacher des preuves. C'était juste un autre atout à sa panoplie presque complète du parfait petit psychopathe, d'ailleurs sa grande soeur Amelia lui disait souvent que s'il n'avait pas été directement à l'armée quand il avait eu dix huit ans, il serait certainement en prison à l'heure actuelle. Et Amelia ne savait pas à quel point elle avait raison... Cependant Warren avait fait de son mieux pour se retenir et surtout se contenir face à son boss.

Résultat, il ne l'avait pas insulté, il ne lui avait pas envoyé de carton à la figure et il n'avait même pas bronché quand ce dernier lui avait annoncé qu'en plus, il lui avait rajouté des heures de patrouilles supplémentaires pour tous les soirs de la semaine. C'était la façon de Stefan de lui faire comprendre qu'il ne devait pas se mettre en avant de cette manière et risquer sa vie pour son job. Est-ce que quelqu'un allait oublier ce petit incident à la bijouterie un jour? Visiblement non. Pour Warren, c'était du passé, il avait une cicatrice sur l'épaule et voilà tout. Le blond avait attendu que Stefan quitte la station avant d'aller se chercher du café, de se planter sur sa chambre de bureau et.... Ne pas faire ce qu'on lui avait demandé. Warren détestait la paperasse, il ne voyait pas pourquoi en tant que policier il devait autant se préoccuper de détails administratifs aussi inutiles. Il avait donc consulté ses mails, en avait envoyé à son grand frère et ses deux grandes soeurs, il avait joué au poker au ligne et alors qu'il s'apprêtait à aller chercher sa deuxième tasse de café (ou peut être cinquième?) son portable s'était mis à vibrer. Un sourire avait alors illuminé son visage en voyant le nom de Glenn. Réaction très stupide mais il n'avait pas sauté sur son siège comme une adolescente de treize ans. Warren avait plus de self control que ça.... Okay peut être pas, mais c'était juste un détail. Lui et Glenn s'envoyaient des messages quotidiennement depuis plusieurs semaines déjà, après ce que que Warren appelait l'incident du canapé. Où quand ses lèvres avaient accidentellement trouvé la bouche de Glenn et qu'ils avaient passé le reste de l'après midi sur le dit canapé à s'embrasser comme des lycéens qui profitaient de l'absence de leur parent. Ce que Warren n'avait pas fait depuis longtemps. Déjà, il n'avait jamais eu sa propre chambre et la maison des Delacroix avait toujours été peuplé et ensuite... Warren n'avait pas embrassé un autre homme depuis longtemps. Et non, il ne comptait pas ce qui s'était passé à la comic con de l'année dernière.

Bref, Glenn, il avait déjà deviné que l'homme lui plaisait. Beaucoup. Mais, Glenn était beaucoup trop jeune et Warren ne s'était pas lancé dans une relation sérieuse depuis... Depuis son mariage. Car oui, il avait déjà été marié, il avait déjà bien vécu et Glenn lui... arrivait comme une fleur avec son joli sourire et le faisait douter. Une chose qui n'arrivait jamais. En même temps, si Warren hésitait, il serait déjà mort... Un tout petit détail qui avait son importance. Les deux hommes ne s'étaient pas revus depuis, tous les deux extrêmement pris par leur travail respectif et donc du coup, ils n'avaient pas pu mettre les choses aux claires. D'une certaine manière, c'était pratique car Warren pouvait repousser Glenn dans un coin de son esprit et y revenir quand il le souhaitait. Mais là l'autre homme lui demandait s'il avait des plans pour ce soir, techniquement, il devait travailler mais il pouvait toujours... Warren fut interrompu dans ses pensées quand on vint taper à sa porte et il manqua de faire tomber son téléphone portable dans sa tasse de café. Il rattrapa l'appareil de justesse et jeta un regard meurtrier à Matt qui rentrait dans son bureau.

"Ça travaille dur à ce que je vois..."

"On a pas tous ton talent pour faire semblant Matt."

"Hey je fais très bien semblant, je t'apprendrai un jour. Quoi qu'il en soit, je me disais que tu pourrais peut être faire quelque chose, au lieu de te tourner les pouces... histoire de nous rappeler pourquoi tu es le shérif adjoint."

"Je fais des trucs..." Warren poussa un soupir et posa son téléphone sur le bureau. "D'ailleurs cet après midi j'avais prévu de... de... je vais aller chercher les enregistrements de Charlie au moins je me rendrais utile!"

✄✄✄

Matthew je te déteste, pensa Warren quelques heures plus tard tandis qu'il se garait devant le complexe sportif. Le shérif adjoint était passé chez lui pour se changer et enfiler quelque chose de plus discret que son uniforme. De toute façon, tout était plus discret que son uniforme, il avait juste opté pour un jean et une chemise, il faisait beaucoup trop chaud pour mettre une veste de toute façon... Bref, ce n'était pas que Warren n'aimait pas Charlie, non la jeune femme était très sympathique et elle n'avait pas paniqué quand Warren était venu la voir en lui disant que la police locale avait besoin de son aide. Warren avait plutôt l'habitude qu'on l'envoie sur les roses et qu'il soit obligé d'employer la manière forte. D'ailleurs, le mois dernier, quelqu'un avait porté plainte contre Warren. "Ça va, c'est juste un poignet cassé, il s'en remettra." avait grommelé le blond en sortant du bureau de Stefan plus qu'énervé. Non, Charlie était coopérative et enjouée à tel point même qu'elle avait donné un talkie walkie à Warren. (Warren ne le répétait jamais assez: la police de Lima n'avait rien avoir avec les experts, mais bon, personne ne semblait vouloir l'écouter donc...) Ce qui embêtait le blond dans toute cette histoire, c'était qu'il avait laissé son portable chez lui et qu'il n'avait pas répondu à Glenn. Il poussa un soupir en refermant la porte de sa voiture, un peu brutalement, comprenez beaucoup. Il se passa une main dans les cheveux, cherchant Charlie du regard, quand sa voix se fit entendre à l'autre bout de talkie. Warren lui répondit aussitôt et il se dépêcha, rentrant dans le complexe. Il n'eut pas à attendre très longtemps car Charlie fit aussitôt son apparition... Et il se dit qu'ils avaient besoin d'avoir une sérieuse discussion sur la définition du mot discret. Charlie avait l'air d'être sortie d'une sitcom des années 70 avec son foulard et ses lunettes, mais ce n'était certainement pas discret. Cela fit bien sourire Warren mais il préféra garder ses commentaires pour lui-même. "Pas de soucis, honnêtement, à part des adolescents et des accro du sport, je ne vois pas qui aurait envie de venir ici." fit remarquer le blond avant de rapidement ajouter. "Au fait, je ne t'avais pas dit de ne pas me vouvoyer, je sais que je suis vieux mais quand même... " Warren avait l'impression de passer sa vie à exiger que les gens ne le vouvoient pas, non Mr Delacroix c'était son père, pas lui. Et non, 28 ans, ce n'était pas vieux. Il porta son regard sur le sac que lui montrait Charlie. "Merci, j'espère vraiment qu'il n'y aura rien de compromettant, sinon on sera obligé de faire de la surveillance plus poussée et de devoir mettre un agent sur le terrain." C'est-à-dire quelqu'un qui ferait semblant de travailler à la librairie le temps que l'enquête avance.

Et si c'est moi, se dit Warren, je préfère me tirer une balle tout de suite.
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMar 5 Fév - 10:48

Parfaitement détendue face au Shérif adjoint de Lima, Charlie n’avait qu’une hâte : lui rendre ses enregistrements, et s’entendre dire qu’elle était un parfait petit espion –car elle ne refusait jamais un peu de flatterie. Tout au long de la semaine, la brunette avait fait de son mieux pour ne pas faillir à son devoir et respecter les consignes de Warren à la lettre. Dispersant caméras et micros aux quatre coins de la librairie tout en prenant bien soin de les dissimuler afin qu’ils se fondent au mieux dans le décor, elle avait laissé tout ce petit matériel installé pendant une semaine entière avant de récupérer un à un ses enregistrements, qu’elle avait par la suite soigneusement rangés dans son sac à main avant de quitter la librairie la veille. La mission qui lui avait été donnée était claire, nette et précise : tendre l’oreille tout en se montrant le plus naturelle possible. Pour ce qui était d’écouter tout ce qui se tramait aux alentours, Charlie pensait avoir fait un travail de pro : elle avait été encore plus attentive que d’habitude, furetant dans les allées de la boutique à longueur de journée dans l’espoir de découvrir quelques activités illégales au coin des rayons jeunesse ou thriller ; en revanche, pour la discrétion et le naturel, elle n’était pas certaine de s’être montrée tout à fait à la hauteur. Les caméras contrôlant le moindre de ses faits et gestes y étaient d’ailleurs pour beaucoup : consciente du fait qu’elle serait elle aussi sur les enregistrements qu’elle rendrait au Shérif adjoint, Charlie n’avait pu s’empêcher de se montrer plus coquette, ce qui ne lui ressemblait guère. Passant davantage de temps le matin dans la salle de bain et se maquillant bien plus qu’à l’accoutumée pour être certaine d’être à son avantage sur les vidéos, elle avait pris quelques risques, et ce notamment par le biais des tenues qu’elle avait adoptées tout au long de la semaine : aux placards, les sempiternels jeans troués et t-shirts trop petits ; ces derniers jours, Charlie avait sorti la jupette et les bijoux sans ciller. Et c’était bien sûr sans compter ses longs cheveux châtains désormais coiffés à la perfection : une véritable surprise de la part de la jeune femme ! Ce fut d’ailleurs ce dernier détail qui avait mis la puce à l’oreille de sa colocataire et amie, Ecaterina, habituée à la tignasse mal coiffée de Charlie –elle ne pouvait s’empêcher de faire des remarques incessantes à ce sujet, se plaignant du manque de soin que la Watson-Brown voulait bien apporter à ses cheveux ; mais après tout, cette dernière n’y pouvait rien si Ecaterina était si obsédée par sa propre crinière dorée qu’elle en oubliait parfois qu’il existait des choses plus importantes dans la vie. Néanmoins, en dépit des regards inquisiteurs que sa colocataire avait lancés dans sa direction pendant plusieurs jours, Charlie était certaine que son petit secret était bien gardé et que son matériel était bel et bien resté à l’abri des regards dans la librairie. S’il en avait été autrement, elle était persuadée que la patronne n’aurait pu s’empêcher de la convier illico presto dans son bureau afin de remettre les pendules à l’heure –ce qui, dans le vocabulaire de cette vieille pie, signifiait la virer sur-le-champ. Car qui d’autre hormis Charlie aurait pu truffer sa sacro-sainte boutique de caméras ? Elle était bien la seule à être suffisamment détraquée pour agir de la sorte, c’était là la triste vérité.

Passant une main dans ses longues mèches brunes ordonnées, la jeune femme jeta un nouveau coup d’œil aux environs afin de vérifier que Warren et elle étaient bien seuls, légèrement parano sur les bords depuis qu’elle s’était lancée dans cette histoire d’espionnage –elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s’était brusquement retournée au beau milieu de la rue, persuadée d’être suivie, avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait là que du pur produit de son imagination et qu’elle était parfaitement seule dans les parages. Heureusement pour le shérif adjoint et son apprentie espionne, ils étaient bel et bien seuls près de ces gradins du stade de football, et au vu du nombre de personnes que Charlie avait croisées en voiture dans les rues du centre-ville, ils seraient sûrement tranquilles pendant un moment. Soulagée, la jeune femme reporta son attention sur le grand blond lui faisant face et esquissa un sourire lorsque celui-ci mentionna les adolescents et accros du sport qui, selon lui, étaient bien les seuls à venir dans cet endroit au beau milieu d’un après-midi aussi ensoleillé. Charlie acquiesça légèrement de la tête, l’image du couple batifolant tranquillement à l’ombre des gradins de la rangée G refaisant surface dans son esprit. « Je suis complètement d’accord. Et même si les adolescents que j’ai rencontrés un peu plus loin semblaient bien occupés… dans leurs petites affaires, je suis certaine que vous n’aviez pas envie de voir de quelles « petites affaires » il s’agissait, Mr le Shérif adjoint ». Et puis, il fallait être sensé : combien y avait-il de chances pour que l’adolescente derrière la rangée G soit mineure, au contraire de son cher petit ami ? C’était Lima, après tout : il fallait s’attendre à tout, et Charlie n’avait guère envie de passer à côté de son rendez-vous avec le Shérif adjoint à cause d’un détournement de mineur qui aurait occupé l’après-midi de ce dernier.

Coulant un nouveau regard à Warren, elle s’approcha légèrement de lui et accepta sa réflexion à propos de son âge sans ciller, bien que l’image de Wyatt s’imposât aussitôt dans ses pensées. Le Shérif adjoint Delacroix marquait là un point : si elle devait prendre en compte son âge, elle n’avait pas besoin de le vouvoyer. Et puis, il était loin d’être vieux : Charlie refusait de croire que vingt-huit ans était vieux, probablement parce qu’elle n’avait aucune envie qu’on lui diagnostique une gérontophilie précoce. Balayant ces dernières pensées, elle releva le menton et eut un nouveau sourire. « Okay, va pour le tutoiement alors » lança-t-elle d’un air réjoui. Si la politesse n’était pas de mise, alors autant jouer franc-jeu, se dit-elle. « Pour en revenir aux enregistrements, je pense que tout est en règle, mais je vous laisse bien sûr le soin de le vérifier par vous-même ». La jeune femme tourna alors les talons et partit récupérer son sac abandonné à l’ombre des gradins. Installant délicatement la lanière sur son épaule droite afin de ne pas bousculer son poignet invalide, elle tira sur la fermeture éclair à l’aide de sa main gauche et désigna le contenu du sac au Shérif adjoint. « J’ai plusieurs cassettes audio et vidéo à te rendre ; j’ai installé le matériel lundi dernier, après notre entrevue et à priori personne ne l’a remarqué –il faut dire que j’ai la chance d’avoir des collègues peu loquaces » Nota Charlie, avec une petite pensée pour Ecaterina qu’elle n’incluait pourtant pas dans ce petit lot de personnes. Un large sourire étirant ses lèvres, elle reprit. « Cependant, il faut que vous… que tu saches que nous n’avons pas eu autant de clients que d’habitude à la librairie cette semaine : la météo incite davantage les habitants de cette ville à arpenter les allées du centre commercial ou les chemins du parc plutôt que les rayons de notre boutique. Je pense donc qu’il ne faut pas se fier entièrement à ces enregistrements, et qu’il serait plus judicieux d’attendre encore un peu avant d’en tirer des conclusions. Mais bon… c’est vous… toi le pro, ce n’est qu’une suggestion, bien sûr. Et puis, tu remarqueras sûrement pas mal de choses qui m’auront échappées ». Charlie s’interrompit une seconde et haussa les épaules. « Après tout, je ne suis qu’un apprenti espion » Ajouta-t-elle, pas peu fière de son nouveau statut.
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMer 13 Fév - 22:07

Warren aimait bien Charlie. Elle savait toujours quoi dire pour le faire rire et à chaque fois que le shérif adjoint la voyait, elle était de bonne humeur. Heureusement d'ailleurs, cela aurait vraiment énervé le blond de se déplacer pour avoir affaire à quelqu'un d'agréable. Dieu merci... Warren avait d'abord considéré approcher d'autres employés de la librairie mais il était tombé sur une photo de Charlie en parcourant le fichier des habitants de Lima et il s'était dit pourquoi pas. Non en fait, ce que Warren s'était dit c'est que de toute façon Charlie était trop petite et trop menue pour représenter une quelconque menace et qu'en la convoquant directement à la station de police, il parviendrait à ses fins. Et oui, c'était pour cette raison-là et pas une autre que Warren était devenu shérif adjoint, son instinct ne l'avait jamais laissé tomber jusqu'à maintenant, et encore heureux... Bref, Charlie était sympathique, elle se prenait pour une apprenti espion alors franchement... comment ne pas l'apprécier ? Warren était certain que dans d'autres circonstances, ils seraient tout de même devenus amis. Lesquelles ? Il ne savait pas vraiment. Ce n'était pas du tout le genre du blond de traîner dans une librairie, avec la vie qu'il menait, Warren n'avait jamais le temps de se poser pour pouvoir apprécier un roman, une nouvelle ou quelque chose d'aussi court qu'un poème. Les seules choses qui trônaient dans la bibliothèque du grand blond, c'était des DVDs et rien d'autres, car oui, Warren estimait que c'était normal de trouver 3heures de libre dans sa semaine pour pouvoir regarder un film, en général d'action, et d'engloutir un seau de 5kilos de pop corn. Et puis quand il n'était pas planté dans son canapé, Warren tondait sa pelouse ou il nettoyait ses armes. Donc non, il n'avait pas tellement le temps de lire. Et puis Warren n'avait jamais possédé cet engouement pour la littérature que devait avoir Charlie ou n'importe quel fanatique de best sellers. Il n'avait jamais suivi ses propres cours de littérature avec sérieux, trop occupé à faire le mur pour faire des choses complètement immorales et pourtant dignes de n'importe quel roman, et ensuite à l'armée, ça n'était pas tellement ce que l'on exigeait de lui.

Bref, Warren Delacroix devait très certainement être un alien ou quelque chose de ce genre pour Charlie. « … Tu me crois si je te dis avec mon métier ce ne serait pas la pire chose à laquelle je suis confronté ? » avait répondu Warren alors que Charlie lui parlait des adolescents qui ne faisaient pas du coloriage dans les gradins. Ils étaient jeunes, ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez et qui était Warren pour les juger alors qu'il s'était livré à ce genre d'activité très récemment avec Glenn ? Zut, son esprit dérivait encore vers l'autre blond et ce n'était pas bon. Non, lui envoyer des messages non-stop pendant ses heures de service était une chose, mais penser à lui en permanence ? Non. Ce n'était pas Warren, il n'était pas une de ses jeunes femmes désespérées héroïnes des films qu'Amelia l'avait forcé à regarder pendant une journée entière quand son cher petit frère avait oublié son anniversaire. La seule et unique fois où il l'avait oublié d'ailleurs ; passer une autre journée à s'extasier sur les déboires amoureux de Drew Barrymore ? Une fois mais pas deux. Warren se secoua mentalement tandis que Charlie lui parlait des enregistrements, c'est fou comme il pouvait être distrait sans s'en rendre compte. Charlie avait l'air tellement professionnelle et sure d'elle que c'était difficile de la prendre pour une simple employé de librairie. Tu as déjà envisagé une carrière dans la police ? Avait envie de lui demander Warren, connaissant déjà la réponse. Mais plus à un poste, disons administratif, ou moins risqué, il ne voyait pas Charlie avec une arme. Pas du tout. Cette pensée fit bien sourire Warren, qui se disait qu'après avoir littéralement effrayé Ashandra, il devait essayer avec Charlie...« Pas de soucis, je verrais bien si tout est en règle. J'espère que personne n'a pas remarqué les caméras... La dernière chose que l'on veut c'est que les clients soient au courant de ce qui se trame dans cette fameuse librairie. » déclara Warren. Pour lui, c'était un endroit plus qu'idéal, on pouvait faire sa petite affaire sans vraiment éveiller les soupçons et dans les rayons, les employés ne pouvaient pas vraiment surveiller tout le monde, non ?

La police de Lima était sur ce trafic de drogues depuis un petit moment et s'ils pouvaient attraper les responsables et les envoyer au prison, tout le monde serait bien plus tranquille. Comme quoi, Lima n'était pas qu'une petite ville tranquille où les chorales se livraient une bataille sans fin. Il y avait également un taux de criminalité, okay il était plutôt bas comparé à d'autres villes des États-Unis, mais bien présent.
« D'ailleurs en parlant de ça, j'espère que personne ne t'a vu mettre tout ça en place à la librairie . » Warren désigna le sac de son index avant de reporter son regard bleu azur sur Charlie. Il s'en voudrait si cette dernière perdait son job à cause de lui, ce serait vraiment stupide, d'autant plus que la police de Lima n'avait pas rien de prévu pour elle au cas où cela arriverait. Mais bon, ça, comme Warren aimait bien le faire entendre à quiconque voudrait bien l'écouter ça faisait juste parti des failles du systèmes. Comme lui qui s'était retrouvé sans rien après s'être poliment fait renvoyé de l'armée, et il avait très vite constaté qu'il n'y avait pas beaucoup d'offres d'emploi intéressantes pour un ex-major de l'armée de terre. En plus, c'était la seule chose que Warren avait sur son CV. Et le coup de « j'ai été dans l'armée, je sais comment tuer quelqu'un de 17 façons différentes » n'était pas la meilleure façon du monde de commencer un entretien d'embauche et oui, Warren avait déjà essayé. On l'avait regardé avec des yeux ronds puis l'employeur avait eu un rire un peu forcé qui avait vite disparu quand Warren avait commencé à énoncer les 17 méthodes en question. Tu aurais dû te reconvertir en serial killer, lui disait souvent Amelia pour se moquer de son frère. Et pourtant, Warren était certain qu'il aurait tout à fait été à l'aise avec ce genre de profession. « Apprenti espion ou pas tu as quand même besoin de ton job histoire d'avoir une couverture. Tu as prévu un bon mensonge si jamais tu te fais attraper ? » demanda Warren, son sourire s'agrandissant. Il doutait que Charlie soit une menteuse née comme lui, il était capable de délivrer un mensonge sans sourciller et sans paraître louche. En même temps, avec quatre frères et sœurs, quand Warren voulait un minimum d'intimité, il était obligé de mentir. Maintenant le tout était de savoir si Charlie possédait son talent.
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Charlie Pillsbury
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GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMar 26 Fév - 18:32

Si l’idée de faire carrière dans les forces de l’ordre ne lui avait jamais véritablement effleurée l’esprit, Charlie devait néanmoins admettre que depuis qu’elle s’était lancée dans cette histoire d’espionnage pour le Shérif-adjoint de la ville, elle était de plus en plus séduite par la notion d’espionnage, et tout ce que cela impliquait. Bien qu’elle n’ait jamais été une grande fan d’armes à feu et de films d’action mettant en scène des tueurs en série poursuivis par une horde de flics en uniforme –films qu’elle avait toujours trouvés dénués d’intérêt mais surtout d’une bonne dose de crédibilité- cette histoire d’espionnage, en revanche, n’était pas pour lui déplaire. Certes, elle ne maniait pas vraiment l’art du mensonge avec aisance, et elle n'était pas non plus la plus grande actrice que Lima ait jamais connue, mais elle avait toutefois en sa possession quelques qualités qui auraient pu lui permettre de devenir un espion hors-pair : la curiosité, la rapidité et la perspicacité. Et c’était bien sûr sans compter ce don qu’elle avait de se fondre dans la masse, que ce soit au beau milieu d’une foule au centre commercial ou dans une rue déserte… voire même à l’ombre des gradins d’un stade de football complètement vide en plein samedi après-midi ; ne venait-elle donc pas de le prouver ? Oui, Charlie était persuadée que Warren Delacroix avait fait le bon choix, et qu'elle était la personne sur qui il pourrait compter tout au long de la mission. Truffer la librairie de micros et caméras s’était révélé être un jeu d’enfants, et en dépit de la suspicion qu’elle avait cru lire sur les traits de la propriétaire lorsqu’elle s’était présentée à elle tout sourire –c’est vrai, elle ne lui souriait que rarement à cette mégère, mais Charlie réservait son sourire à un lot de personne très réduit, dont elle ne faisait bien évidemment pas partie- celle-ci ne lui avait pas fait la moindre remarque sur ses agissements, en dehors d’un très chaleureux « eh ben alors, vous avez une crampe aux zygomatiques, Watson-Brown ? » que la principale intéressée n’avait même pas pris la peine de relever. Et pour cause : elle tenait enfin sa revanche sur tous ces mois qu’elle avait passés à travailler comme une acharnée dans cette fichue boutique dans le but de voler à Ecaterina son titre d’employée du mois, ce qui n’était bien évidemment jamais arrivé, jusqu’à ce mois de juin –seulement voilà, au vu des petits cœurs dessinés avec une certaine à côté de sa photo dans l’arrière-boutique en-dessous du titre tant convoité, Charlie était à peu près certaine que c’était justement sa colocataire qui lui avait laissée gagner la partie, et que la « bonté » de la patronne était tout à fait étrangère à cette bonne action.

Oui, jouer les petits espions du Shérif-adjoint n’avait rien d’ennuyant et Charlie se montrait de plus en plus enthousiaste à l’idée de poursuivre ce petit manège en secret. Relevant le menton pour mieux croiser le regard clair de Warren, la jeune femme fronça les sourcils en entendant la réflexion de ce dernier à propos des choses auxquelles il était confronté avec son métier. Une lueur de curiosité anima ses yeux émeraude alors qu’elle s’imaginait toutes les situations que le Shérif-adjoint pouvait rencontrer au quotidien –le genre de situation qui vous était étrangère lorsque vous passiez votre temps dans une librairie à servir des clients tous plus irritants et inintéressants les uns que les autres. Regrettant soudainement de ne jamais avoir songé à un job étudiant au commissariat de la ville, où elle aurait pu aisément rencontrer ce genre de péripéties qui semblaient exciter les journées de Warren, la brunette fronça le nez. En vérité, elle n’avait aucun mal à s’imaginer derrière le comptoir d’accueil, une paire de lunettes coincées sur le nez, à accueillir tous ces policiers bien musclés rentrant au poste, un fugitif, dealer de drogue ou exhibitionniste menotté à leurs côtés. Le décor ne serait peut-être pas aussi intellectuel que celui qu’elle côtoyait à la librairie, certes, mais le fait de se retrouver au cœur de l’action et d’avoir une foule d’anecdotes à pouvoir raconter en rentrant chez soi n’était pas particulièrement déplaisant, et la jeune femme n’avait aucun mal à s’imaginer une Ecaterina fascinée par les histoires qu’elle lui raconterait –et les beaux gosses qu’elle lui décrirait. Reprenant ses esprits en gommant soigneusement l’image des muscles bien dessinés des muchachos du commissariat qui s’était installé dans son esprit, Charlie acquiesça d’un signe de la tête en guise d’approbation. « Bien sûr que je te crois… D’ailleurs je serais curieuse de connaitre les pires situations que tu as pu rencontrer dans ton métier. J’imagine que ça doit être presque amusant parfois, non ? » S’enquit-elle, le regard pétillant et le sourire aux lèvres -la belle gueule du blondinet lui donnant bien sûr le droit d’être la victime de son enthousiasme et de ses sourires, au contraire de la patronne de la librairie.

Après avoir récupéré ses enregistrements qu’elle se fit un plaisir de montrer à Warren, la jeune femme se lança dans un discours destiné à rassurer le beau blond sur ses compétences en matière d’espionnage, mais également à flatter l’égo de ce dernier en se positionnant comme une ‘apprentie’ et rien d’autre. Malgré ses efforts pour se comporter comme une pro, elle était loin d’en être une et elle voulait montrer au Shérif-adjoint qu’elle en avait parfaitement conscience sous ses airs de fille confiante –ce qu’elle était pourtant bien loin d’être. Warren accueillit ses propos avec professionnalisme et ne tarda pas à s’assurer que personne ne l’avait vue poser ces petits bijoux à la pointe de la technologie aux quatre coins de la librairie. « Oh ne t’inquiète pas pour ça, je ne pense pas que quelqu’un me soupçonne de quoi que ce soit. Et puis lundi dernier j’ai eu la chance d’être seule à la boutique pendant une bonne dizaine de minutes, donc j’en ai profité » Lui répondit-elle du tac-au-tac, sans la moindre hésitation. C’est vrai, elle était chanceuse d’avoir des collègues complètement incompétents –en dehors d’Ecaterina, bien sûr- qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez ; et en dehors de la moue intriguée de la patronne lorsqu’elle l’avait accueillie avec un peu trop d’enthousiasme, personne ne l’avait soupçonnée d’être le nouvel indic du commissariat. Heureusement pour elle, d’ailleurs, car en dépit de ses réticences à l’égard de son emploi à la librairie, Charlie avait besoin de ce job, et d’autant plus depuis qu’elle avait décroché sa dernière année à l’Ohio State University, un mois plus tôt. En attendant de prendre une décision quant à son avenir professionnel, ces heures de travail à la librairie étaient ce qui lui permettait de mettre du beurre dans les épinards.

Plongeant sa main valide dans la poche de son trench, la jeune femme écouta attentivement les paroles du Shérif-adjoint quand ce dernier lui prévint qu’elle avait quand même besoin de ce job à la librairie pour lui servir de couverture, et qu’elle avait tout intérêt à avoir un bon mensonge sous le coude si jamais quelqu'un débusquait son matériel dans la boutique. Charlie pinça légèrement les lèvres en réalisant qu’elle n’avait même pas préparé de Plan B au cas où, et que cela ne la rendrait pas très pro aux yeux de Warren. Passé la seconde d’hésitation, elle parvint néanmoins à effacer la confusion de ses traits et se redressa, bombant la poitrine comme pour indiquer une fierté qu’elle aurait dissimulée jusqu’à présent, une fierté liée à une réactivité qu’elle espérait feindre correctement. « Bien sûr ! Bien sûr que j’ai préparé quelque chose » Lança-t-elle avec un peu trop d’assurance pour sembler suffisamment convaincante, avant d’exécuter un petit signe de la main, comme pour signifier qu’il ne s’agissait là que d’une formalité qu’elle avait anticipée. « C’est très facile : si c’est Cat -je veux dire Ecaterina, une collègue, vous voyez qui ? Une petite blonde, qui fait un peu poupée Barbie ? Bref- si c’est elle, je peux lui faire confiance, elle ne dira rien. Elle me connait suffisamment pour savoir que si je planque des micros dans la librairie c’est qu’il y a une bonne raison à cela, et même si elle est un peu têtue sur les bords quand elle veut savoir quelque chose, il suffira de la menacer un peu pour qu'elle se taise –mais une menace très gentille bien sûr » S’empressa-t-elle d’ajouter, en se souvenant qu’elle avait en face d’elle un flic. « Oui, une menace très très gentille, hum. Si un autre collègue m’attrape, là je lui dirai que je prépare un documentaire sur le quotidien des employés d'une librairie, un truc comme ça, et comme ils me prennent déjà tous pour une folle, je ne pense pas qu’ils se poseront d’autres questions. C’est l’avantage. Au pire, je leur proposerai de mettre leur nom dans le générique de fin, ils seront contents. Et enfin, si c’est ma patronne, eh bien je n’aurai plus que mes yeux pour pleurer… » S’exclama-t-elle avec humour… jusqu’à ce qu’elle constate la réaction de Warren et qu’elle change d’avis. « Non-non, je plaisante, évidemment. Je lui dirai… je lui dirai qu’Ecaterina est en réalité amoureuse de moi –même si ça, tout le monde le sait- et qu’elle m’a demandé de mettre des caméras un peu partout pour pouvoir se passer les enregistrements de ma personne avant de s’endormir le soir. Je sais, ça fait un peu creepy dit comme ça, mais la patronne ne sera pas si surprise que ça, vous savez… tu sais. Elle se contentera d’un : « ah, les jeunes d’aujourd’hui ! » et me demandera juste d’enlever tout ce matériel avant qu’elle ne me vire une bonne fois pour toutes ». A bout de souffle après avoir débité tout ce petit discours à une vitesse hallucinante, Charlie reprit sa respiration et esquissa un grand sourire à l’adresse du Shérif-adjoint. Elle savait qu’elle n’avait pas l’air très persuasive, mais elle comptait sur lui pour lui faire confiance et éviter de penser aux conséquences si quelqu’un venait vraiment à l’attraper. « Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Je me doute bien que vous n’êtes pas plus rassuré que ça, mais bon, je vous assure que je me ferai si discrète que personne ne soupçonnera rien ».
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptySam 9 Mar - 1:52

« J’imagine que ça doit être presque amusant parfois, non ? » La réponse de Warren à cette nouvelle question était plutôt partagée. Avec le métier qu'il faisait, il voyait de tout et c'était fou comment les gens pouvaient appeler la police de Lima pour des choses... complètement futiles. Pas plus tard que la semaine dernière, ils avaient reçu un coup de téléphone car quelqu'un avait trouvé un cafard dans sa cuisine. Un cafard. Warren, qui passait par là, avait pris le téléphone des mains de Judith, la standardiste et avait raccroché lui-même le combiné en roulant des yeux avant d'aller dans son bureau. On se déplace pas pour des bêtises, avait-il ajouté un peu plus tard dans la soirée, et encore moins pour les cafards dans les cuisines ou même les chats perdus dans les arbres. Déjà, le blond ne pouvait pas supporter les animaux, il avait dû mal à se contenir quand il voyait l'affreux animal de sa voisine sur son paillasson... Alors si en plus il devait avoir à faire à ses affreuses boules de poils à son travail... Pas de doute qu'il allait rendre son insigne et ce dans très peu de temps. Il y avait également les appels que Warren rangeait dans la catégorie autre. Comme une mère qui avait retrouvé la collection de magazines pour adultes de son adolescent et qui avait appelé la police pour qu'il s'en débarrasse. Mais avec plaisir, lui avait assuré Warren en faisant de son mieux pour garder un air sérieux et de ne pas éclater de rire devant cette mère dont le petit monde venait d'être visiblement chamboulé, il avait donc emmené les affreux magazines bien loin de la banlieue tranquille de Lima. Il avait posé le tout en plein milieu sur service et avait dit que tout ça devait disparaître et qu'il ne voulait pas du tout savoir comment. Warren soupçonnait fortement Seth d'être venu se servir lui-même, le blond n'ayant pas pu freiner son envie de tout lui raconter, en lui envoyant des photos de certaines couvertures de magazine pour lui fournir des preuves. Et puis de temps à autre, il y avait les jours que Warren qualifiait d'intéressant, traduction, les moments où il pouvait utiliser son arme. Comme le braquage de la bijouterie le mois dernier. That was fun, se disait souvent Warren avec un doux sourire sur le visage, et puis parfois il le disait à voix haute et le gens le regardait comme s'il y avait quelque chose qui ne clochait pas chez lui. Déjà, il y avait plus d'un truc qui tournait pas rompt chez lui et ensuite, il n'allait pas s'excuser parce qu'il aimait l'action, pas vrai ?

Bref, il y avait un peu de tout dans son boulot, principalement du grand n'importe quoi mais Warren préférait garder tout ça pour lui, histoire de ne pas décourager Charlie. Il ne savait pas pourquoi son avis comptait tellement mais il préférait que la jeune femme conserve ses illusions plutôt que de connaître la vérité. Elle le rassura donc en lui affirmant que personne à la librairie ne pourrait la démasquer. D'après ce que Warren avait pu comprendre, les autres collègues de Charlie n'avaient pas vraiment de jugeote et elle ne les portait pas dans son cœur, surtout sa patronne. Il l'écouta déballer son speech avec des yeux ronds, constatant qu'elle avait effectivement élaboré un mensonge, plutôt compliqué, un peu compliqué d'ailleurs, assez pour que personne ne remette sa parole en doute. Hmmm... Peut être que Warren avait sous-estimé Charlie en fin de compte. Lorsqu'elle s'interrompit afin de rependre son souffle et qu'elle lui demanda son avis, Warren retint de peu son rire son rire, se disant que ce ne serait pas très professionnel. Ce n'était cependant pas de sa faute si Charlie était aussi drôle, et puis techniquement, il n'était pas en uniforme donc s'il avait envie de rire un peu... Il pouvait se lâcher. L'histoire de sa collègue complètement raide dingue amoureuse d'elle pouvait passer et puis l'air plutôt timide de Charlie pouvait en rajouter une couche et l’innocenter auprès de n'importe qui selon Warren... Il avait vraiment dû mal à l'imaginer en train de faire du mal à quelqu'un ou même à une mouche. Littéralement. Il la voyait du genre à tout faire pour essayer de faire sortir la dite mouche de la pièce et ensuite passer à autre chose, de préférence lire un livre ou une quelconque activité passive. Oui, Warren voyait Charlie comme une hippie et il pouvait sans problème la voir courir dans l'herbe, pieds nus, une fleur dans les cheveux... « Oui, ça pourrait passer comme mensonge... Fais juste en sorte que ta collègue ne soit pas là quand tu parles d'elle comme ça, elle risque de prendre le mal... Ou même ton petit ami. » Alors qu'il prononçait la fin de sa phrase, Warren se rendait compte qu'il n'en savait pas tellement que cela pour Charlie et qu'il ne savait pas... Eh bien si elle préférait les hommes ou les femmes. Ce genre de conversation était toujours un peu difficile pour Warren qui n'avait jamais compris pourquoi est-ce qu'il fallait choisir une catégorie bien définie et... Non franchement, pourquoi manger des carottes toute sa vie quand il pouvait carrément avoir une salade avec tout ce qu'il voulait à l'intérieur ? Okay, la métaphore était mauvaise, plus que mauvaise d'ailleurs mais Warren se comprenait et c'était l'essentiel. Lui n'avait jamais eu ce problème là, homme ou femme, s'il trouvait quelqu'un à son goût, il n'hésitait pas.

« Enfin je veux dire tu as un petit-ami pas vrai ? Non pas que ça me regarde mais... » ajouta t-il rapidement histoire qu'il n'y ait pas de confusion. Quoi que... Il n'était pas non plus en train de faire des avances à Charlie, loin de là, certes la jeune femme était mignonne mais Warren avait jeté son dévolu sur Glenn et tant qu'il ne savait pas où ils en étaient, il ne pourrait tout simplement pas passer à autre chose. Pendant un bref instant, son esprit dériva vers Glenn et son téléphone qu'il avait oublié et à l'éventuelle réponse qu'il pourrait donner au jeune homme avant de se concentrer sur Charlie. « Bref, si j'étais ton copain, je n'apprécierais pas du tout que ce genre de choses arrivent jusqu'à mes oreilles... Je dis ça tu fais ce que tu veux. » Et, se dit Warren après une seconde de réflexion, il avait vraiment le don pour sortir des phrases qui prêtaient à confusion.
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMer 27 Mar - 17:30

Pour une fois, Charlie était confiante. Qu’importent les craintes que nourrissait le shérif-adjoint de la ville à son sujet, elle ne se ferait pas prendre par sa supérieure, et encore moins par ses collègues. Elle était bien déterminée à impressionner Warren par ses compétences en espionnage, et était certaine d’être capable de se montrer plus discrète qu’à l’accoutumée afin de faire perdurer cette mission. Planquer quelques micros et caméras dans la librairie s’était révélé être un jeu d’enfant, elle voulait désormais passer à la vitesse supérieure et se voir attribuer de nouvelles missions. Car contre toute attente, Charlie avait pris goût au risque et aux montées d’adrénaline, ce qu’elle n’aurait jamais cru possible avant. C’était, semblait-il, l’effet que Lima produisait sur elle : depuis qu’elle fréquentait les habitants de cette petite ville de l’Ohio, elle avait non seulement gagné en assurance mais s’était surtout découvert une passion pour tout ce qui s’approchait de près ou de loin au crime. Aurait-elle seulement été capable de parcourir les rues de la ville au beau milieu de la nuit, le sac à dos plein à craquer de bombes de peinture et d’affiches pro-Second Chances, et prête à jouer les rebelles d’une nuit en attaquant les murs de la ville à l’aide de ses bombes, un an plus tôt ? Cette idée lui aurait-elle seulement effleurée l’esprit ? Non, bien sûr que non, et pourtant Charlie n’avait pas hésité une seule seconde à se lancer dans cette aventure, quelques mois plus tôt. De même, se faire poursuivre par la police de Lima en compagnie d'Ecaterina ce même soir ne l’avait pas perturbée outre mesure ; bien au contraire, elle se souviendrait toute sa vie de ces fous-rire qui l’avait secouée de la tête aux pieds dans ce fameux photomaton, collée-serrée contre une Ecaterina toute aussi hilare.

Charlie avait changé, c’était indéniable : elle n’était plus la même depuis qu’elle vivait à Lima. Et cette nouvelle mission que lui avait proposée Warren était là pour le prouver : une fois de plus, elle s’était lancée dans cette aventure sans une once d’hésitation, prête à prendre sa revanche sur sa patronne, mais surtout enthousiaste à l’idée de pouvoir jouer les apprentis-espions. Certes, agir dans l’ombre pendant une semaine dans un lieu aussi peu fréquenté que la librairie de Lima aurait pu sembler dérisoire aux yeux de n’importe qui, et pourtant la jeune femme avait pris son rôle à cœur et s’était appliquée afin de remplir le contrat qui lui avait été donné. Il n’était pas question de faire semblant, ni de prendre cette mission à la légère ; non, Charlie connaissait les enjeux de celle-ci et à la seule idée de pouvoir être celle qui découvrirait le trafic de drogue et donnerait les noms à Warren Delacroix, son cœur s’emballait, à l’image même de son imagination qui s’emportait à chaque fois. Elle n’avait ainsi aucune difficulté à s’imaginer recevoir une médaille pour ses efforts, ou bien même les honneurs de sa chef qui, avec un peu de chance, la prendrait enfin au sérieux et cesserait de s’imaginer qu’elle était moins compétente qu’Ecaterina. Et si jamais son implication dans cette affaire n’était pas revalorisée, elle aurait toujours la satisfaction de savoir qu’elle avait fait du bon travail.

Arborant un large sourire après avoir énoncé son petit discours qui, à en croire l’expression de son interlocuteur, avait fait son petit effet, la brunette plissa sa jupe d’un air tranquille tout en espérant qu’elle était parvenue à convaincre le shérif-adjoint. Son histoire avait beau être rocambolesque sur les bords, elle avait l’impression que Warren lui laisserait sa chance malgré tout. Et puis, il n’avait rien d’un bad guy : ses muscles impressionnants mis à part -muscles que Charlie n’avait pas manqué de repérer dès leur premier entretien- il avait air aussi inoffensif qu’un bambin en couche culotte... un bambin qui dissimulerait son arme dans ladite couche, certes, mais un bambin quand même. Car en dépit de son visage aux traits marqués, de son uniforme qu’elle l’avait déjà vu porter, ou encore de son statut de shérif-adjoint, la libraire avait tout de suite accordé sa confiance à Warren Delacroix -et pour une fille d’ordinaire si méfiante, ce n’était guère un détail que l’on pouvait négliger. Elle ne savait pas si c’était la sécurité qui se dégageait du personnage, ou le fait qu’il l’avait immédiatement crue capable d’effectuer une mission d’une telle envergure, mais elle ne l’avait pas une seule seconde imaginé être pourvu de mauvaises intentions. Elle ne le connaissait peut-être pas beaucoup –juger quelqu’un après une seule entrevue était toujours périlleux- mais elle sentait qu’il ne la décevrait pas, et c’était sûrement la raison pour laquelle elle tenait tant à mener à bien cette mission qui était désormais la sienne. Elle non plus ne souhaitait pas le décevoir. Elle voulait qu’il lui fasse confiance aussi, et pour ça, il fallait qu’elle lui prouve qu’elle pouvait être le parfait petit espion de Lima.

Aussi la réponse qu’il lui offrit quelques secondes plus tard la satisfit aussitôt, et plus fière que jamais, la jeune femme leva bien haut le menton, affrontant le regard chaleureux du shérif-adjoint. Elle-même doutait sérieusement que ce tissu de mensonges puisse convaincre qui que ce soit, mais si Warren était d’accord pour lui faire confiance, c’était le principal. Et puis, elle pourrait toujours se préparer davantage en inventant de nouvelles excuses qui, avec un peu de chance, s’avéreraient plus convaincantes que celles qu’elle venait de lui donner. Cela lui permettrait d’avoir une longueur d’avance sur les événements à venir. De plus en plus satisfaite, la brunette acquiesça lorsque le shérif-adjoint lui conseilla d’éviter de clamer haut et fort que sa collègue était amoureuse d’elle lorsque cette dernière se trouvait dans les parages. « Oh tu sais, elle a l’habitude de m’entendre dire ce genre de choses… Mais c’est d’accord, j’y ferai attention » Fit-elle sur un ton détaché, se remémorant toutes les fois où elle s’était amusée à ennuyer Ecaterina avec de telles paroles. Heureusement que Blondie savait se montrer plus patiente qu’elle, car Charlie n’était pas sans savoir qu’elle pouvait vraiment être agaçante par moments… même si cela ne l’empêchait jamais d’en rajouter une couche et d’exaspérer Cat un peu plus à chaque fois.

Si la jeune femme ne s’était pas penchée sur les possibles réactions de Wyatt s’il venait à découvrir les soupçons qu’elle avait à l’égard de Cat, pensant à tort que cela n’intéresserait pas le shérif-adjoint, elle changea vite d’avis en entendant Warren insister sur la présence éventuelle d’un « petit-ami » dans sa vie. Fronçant légèrement les sourcils tout en scrutant le regard clair du représentant des forces de l’ordre, Charlie se demanda pourquoi il était si important pour lui de connaitre ce genre de choses. Non pas que ce soit un détail, car c’était en réalité bien loin de l’être aux yeux de la jeune femme, mais en dépit de la sympathie qu’elle éprouvait déjà pour Warren et qui pourrait éventuellement annoncer le début d’une belle amitié, elle avait l’impression qu’il était davantage un supérieur pour elle, qu’un confident. Haussant les épaules et balayant ce genre de pensée prête à lui torturer inutilement l’esprit, Charlie eut un nouveau sourire, considérant qu’elle n’avait de toute façon rien à cacher, et surtout pas sa relation avec Wyatt. « Oui, j’ai un petit-ami. Wyatt Pillsbury, vous le connaissez peut-être ? Il est gynécologue. Enfin… je me doute bien que si vous le connaissez ce n’est pas pour son métier, ce n’est pas ce que je sous-entendais mais… ». Piquant soudainement un fard en imaginant un Warren Delacroix enthousiaste faisant son entrée dans le cabinet de gynécologie de Wyatt, la jeune femme posa une main sur sa joue brûlante, se maudissant de paraitre aussi idiote face à quelqu’un qu’elle considérait important. « Bref, il n’a pas à s’en faire pour si peu, il a l’habitude. Je veux dire, Ecaterina et moi, ça ne date pas d’hier. Ça fait plusieurs mois que ça dure, maintenant ». Tout sourire, la jeune femme s’apprêta à ajouter un nouveau commentaire lorsqu’elle remarqua l’expression du shérif-adjoint. Ne se doutant pas une seule seconde des sous-entendus qu’aurait pu contenir sa phrase et pensant qu’il était toujours inquiet pour la mission en cours, elle s’approcha de lui et posa une main sur son épaule. « Ne t’inquiète pas, je suis une fille sérieuse. Je ne me ferai pas prendre et je continuerai à surveiller la librairie jusqu’à ce que l’on découvre ce qui s’y trame. Tu as ma parole ».
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyJeu 4 Avr - 22:14

Warren éclata de rire lorsque la jeune espionne en herbe lui expliqua la profession de son petit-ami. Non, le blond ne s'était jamais rendu dans une clinique de Lima pour ce genre de service mais oui, il été déjà allé chez un gynécologue. Dite ainsi, sa phrase pouvait prêter à confusion mais Warren avait tout de même deux grandes sœurs, une avec qui il n'avait qu'une seule année de différence et avec qui il partageait absolument tout. Il se souvenait avoir accompagné sa grande sœur Amelia lors de sa première visite médicale chez Mr Robbins, le gynécologue de leur quartier. Il n'était pas rentré dans la salle de consultation cependant sa sœur avait passé sa frustration en jouant avec ses doigts et s'amusant à les tordre, il s'était bien retenu de faire une seule remarque, se disant que s'il était une fille, il paniquerait certainement. Son grand frère Peter s'était moqué de lui au retour, lui rappelant qu'Amelia et Alba avaient pour habitude de l'habiller comme une fille quand il était petit. Warren se rappelait avoir voulu répliquer, Amelia était intervenue avant lui et avant frappé Peter avec un livre en lui disant de se mêler de ses affaires. La deuxième fois que le shérif adjoint était allé chez un gynécologue, c'était avec son autre sœur Alba, cette dernière étant enceinte de six mois et étant sur le point de connaître le sexe de son bébé. Le mari d'Alba avait été retenu à son travail pour une urgence et naturellement elle avait appelé son petit frère, Warren n'y avait pas réfléchi à deux fois avant d'attraper ses clés de voiture, pour tenir encore une fois la main d'une de ses sœurs dans un moment difficile. Cela restait néanmoins une profession étrange pour le jeune blond qui dans le fond ne voulait pas vraiment savoir ce qui se passait lors d'une visite de routine, il aimait peut être les hommes et les femmes, mais il n'était pas curieux à ce point là. Et d'ailleurs comment est-ce que Charlie et ce Wyatt s'étaient rencontrés ? L'avait-il draguée alors qu'il était en train de... de... enfin voilà, vérifier si la tuyauterie fonctionnait correctement. (Mais quelle mauvaise image, vraiment...)


« Son nom me dit vaguement quelque chose, j'ai dû le voir écrit dans le journal de la ville une ou deux fois... Je te rassure, je ne suis pas du genre à aller chez le gynécologue régulièrement. » marmonna Warren, en riant de sa propre bêtise. On lui avait souvent dit qu'il avait un humour douteux et Warren était le premier à l'admettre et il ne voulait pas donner à Charlie une bonne raison de fuir. Quoi que... Si la brune se décidait à courir, aucun doute que le shérif adjoint la rattraperait très facilement, il était difficile de fuir le type qui faisait 1m94 et qui avait une arme. Quoi qu'il en soit, Warren pouvait s'imaginer la tête de Wyatt si toute cette histoire revenait à ses oreilles, comme leur « rendez-vous » de cette après-midi, heureusement, personne ne prêtait attention à Warren et à Charlie mais on était à Lima... Le blond avait appris à ses dépends que les rumeurs allaient bon train dans la petite ville et certains habitants prenaient un malin plaisir à en rajouter une couche. Et que dire de Warren et Charlie qui se rencontraient ici, pas loin du point de regroupement des adolescents bouillant d'hormones... Cela pouvait plus que prêter à confusion mais Charlie avait un petit-ami et Warren avait un... Glenn. Et oui, cela avait beaucoup plus de sens dans la tête de Warren, et puis de toute façon, le mot petit ami ne convenait pas du tout pour « j'ai flirté avec lui et on a passé plusieurs heures à s'embrasser sur mon canapé », pas vrai ? Il poussa un soupir avant d’ébouriffer les cheveux de Charlie, profitant de leur différence de taille pour déranger les boucles brunes. « Je te fais confiance, tu le sais ça ? Et puis si tu te fais prendre et pire, et par là j'entends que tu te fasses virer, tu pourras toujours venir te plaindre au commissariat. » ajouta rapidement Warren qui pouvait déjà voir Charlie s'énerver contre l'un de ses collègues, tentant de lui faire comprendre qu'elle n'était pas là par hasard.

Étrangement, le shérif adjoint se disait qu'une Charlie en colère pouvait être quelque chose de très dangereux et qu'il n'avait pas envie de se trouver sur son chemin. Il avait appris au fil des ans que les femmes pouvaient se montrer particulièrement efficace et redoutable quand elles étaient en colère, son ex-femme, Jolene, avait pour habitude de lui lancer ses talons aiguilles à la figure lors de leur dispute. Bon okay, peut être que Charlie n'était pas aussi radicale mais ça Warren ne pouvait pas le savoir. « Et puis tu sembles être parfaite pour le rôle d'espion, peut être que tu as choisi la mauvaise carrière qui sait ? D'ailleurs... pourquoi la librairie ? » demanda t-il pour satisfaire sa curiosité et tenter d'en savoir un peu plus sur Charlie. Elle était sympathique et il ne voulait pas que dans son esprit elle reste la fille de la librairie, non, tout d'abord parce que cela était extrêmement péjoratif et ensuite parce que Warren espérait qu'à la longue ils deviendraient amis. Certes, il n'avait pas choisi un sujet facile pour commencer, il était vrai que si on lui demandait pourquoi il avait décidé de devenir shérif adjoint de Lima, il aurait haussé les épaules et dit que cela s'était fait un point c'est tout. Le parcours de Warren était plus qu'atypique et quand il disait qu'il avait été dans l'armée, on lui demandait toujours comment est-ce qu'il avait fini ici, en Ohio, loin de tout, loin de sa famille, loin de ses anciens collègues et de ses quelques amis. Honnêtement ? Après son mariage raté et son divorce plus qu'expéditif, Warren avait juste voulu qu'on l'oublie voilà tout, et Lima semblait être le parfait endroit pour faire ça. En même temps, je me suis dit que les gens étaient trop occupés avec leur 5000 chorales différentes pour faire gaffe à moi et ce malgré ma taille, et j'avais raison, pensa Warren avec un sourire.
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Charlie Pillsbury
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GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyMer 24 Avr - 12:30

Charlie esquissa un sourire embarrassé en écoutant la réponse de Warren à propos de la profession de Wyatt. Même si elle n’avait pas voulu insinuer que le sous-shérif de Lima pouvait être un client régulier du cabinet de gynécologie dans lequel son rouquin préféré exerçait, elle devait néanmoins admettre que la situation était plutôt amusante : avec sa carrure imposante et ses traits virils, Warren Delacroix n’était pas spécialement le genre de personnage que l’on imaginait assis dans une salle d’attente d’un cabinet de gynécologie, sauf s’il s’agissait bien sûr d’un stratagème comme un autre pour attirer l’attention de la population féminine de Lima, auquel cas il devait avoir toutes ses chances. Car au plus la brunette l’observait, au plus elle se disait que le sous-shérif de Lima devait avoir un nombre impressionnant de soupirantes ; non seulement il était beau garçon et portait l’uniforme à la perfection, mais il possédait aussi un charisme fou, ainsi qu’une simplicité qui lui donnait une image de bon garçon malgré tout. Et si Charlie n’avait jamais été attirée par les garçons aux abdos d’acier et aux muscles saillants, qu’elle considérait comme étant un peu trop dangereux pour elle, elle n’avait en revanche aucune difficulté à imaginer que Warren était le genre d’homme qui plaisait à tout le monde. Curieuse, la jeune femme jeta un coup d’œil furtif à la main gauche du sous-shérif et remarqua qu’il ne possédait pas la moindre bague à son annulaire, ce qui ne signifiait qu’une seule chose : célibataire ou non, cet homme-là devait faire chavirer les cœurs (bien que de nos jours, un homme marié attirait parfois autant de prétendantes qu’un homme célibataire).

Éloignant de son esprit l’image d’un Warren entouré de femmes désespérées d’attirer l'attention du beau sous-shérif, et ne se doutant pas une seule seconde que l’homme qui se trouvait face à elle attirait également l’autre sexe, Charlie tenta de se reconcentrer sur la situation et ses priorités. Posant son index sur l’une des branches de ses lunettes de soleil afin de les remettre en place, la jeune femme écouta attentivement les nouvelles paroles du blondinet, et haussa les sourcils en apprenant qu’il lui faisait confiance. « Sérieusement ? » Fit-elle d’un air stupéfait. En dépit de son sérieux dans cette affaire, et de son ambition à découvrir qui étaient les dealers de Lima, elle ne s’était jamais imaginé que Warren pourrait véritablement lui faire confiance -même si ce dernier lui avait proposé d’être son espion sans même la connaitre, une semaine auparavant -ce que Charlie ne parvenait toujours pas à comprendre, au fond d’elle. Après tout, elle n’avait que vingt-deux ans, venait tout juste de terminer sa quatrième année d’études à l’Ohio State University, était plus maladroite et gaffeuse que la majorité des habitants de cette ville, et surtout, était une bien piètre menteuse, comme elle venait à nouveau de le démontrer. L’idée que Warren puisse lui faire confiance lui semblait incroyable, et pourtant, ce dernier ne semblait pas plaisanter et avait l’air tout à fait sérieux.

« Cela dit… tu as raison, j’ai vraiment envie de m’investir dans cette mission, et je n’ai pas l’intention de te décevoir » Renchérit-elle, tentant une nouvelle fois de se rattraper après son bref moment d’égarement. « Je serai vos yeux et vos oreilles, sous-shérif Delacroix ! » Ajouta-t-elle, un sourire aux lèvres. « Par contre, tu ne devrais peut-être pas me proposer de venir me plaindre au commissariat ; je n’en ai peut-être pas l’air comme ça, mais j’en suis tout à fait capable ! ». Riant légèrement en s’imaginant déjà débarquer au commissariat afin de porter plainte contre la propriétaire de la librairie, la jeune femme secoua légèrement la tête, hilare. Ce n’était vraiment pas une bonne idée : elle était capable de mettre le lieu sens dessus dessous en un rien de temps. Sous-estimer la furie d’une Watson-Brown n’était jamais une bonne idée, et certains en avaient fait les frais par le passé. Charlie ne s’énervait pas facilement, mais lorsqu’elle explosait, elle ne faisait pas les choses à moitié. L’image de Ryder lui vint immédiatement à l’esprit, et un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle repensait à la fois où elle lui avait presque littéralement sauté dessus, au Parc Lincoln. Ce pauvre Ryder avait eu le malheur d’embarquer par inadvertance son carnet fétiche à la librairie, et lorsque Charlie l’avait découvert, elle n’avait pu s’empêcher d’hurler jusqu’à ce qu’elle récupère son bien, les joues rouges et la gorge sèche. A croire que le destin faisait bien les choses : aujourd’hui elle le considérait plus comme son ami qu’autre chose, et si cette expérience avait eu le don de la faire exploser, cela avait néanmoins eu le mérite de lui découvrir un garçon avec qui elle pouvait désormais partager sa passion pour la musique.

Les paroles de Warren la ramenant sur Terre, ou plus exactement sur la pelouse du terrain, elle oublia Ryder et leva le menton vers le sous-shérif, croisant son regard. Ce dernier lui parlait de la librairie, et des raisons qui l’avaient amenée à y travailler. Charlie ne put retenir un nouveau sourire : cette librairie avait beau l’ennuyer parfois, elle faisait partie de son quotidien et au fond d’elle, elle savait qu’elle lui manquerait le jour où elle la quitterait. « Quand je suis arrivée à Lima, il y a presque un an maintenant, j’avais besoin de trouver un job étudiant. La librairie se trouvant à seulement quelques mètres de chez moi, c’est la première raison qui m’a poussée à postuler. La seconde concerne mes études : je viens de terminer ma dernière année à l’université où j’étudiais les lettres. Mais je dirais que la principale raison m’ayant conduite à y travailler reste ma passion pour les livres : être dans un tel environnement me rassure, je m’y sens à l’aise. Voilà pourquoi j’accepte d’y rester et de travailler pour une propriétaire qui me déteste et qui ne manque jamais une occasion de me le faire savoir : parce que malgré tout, le travail me plait et j’imagine que c’est ce qu’il y a de plus important ». Charlie s’interrompit et baissa les yeux un instant, consciente qu’elle venait de se livrer un peu plus à Warren. Cela ne l’effrayait pas, néanmoins : cela ne faisait peut-être qu’une semaine qu’elle le connaissait, mais elle avait déjà confiance en lui. Après un moment de réflexion, la jeune femme plissa les yeux et scruta le regard de son interlocuteur. « Et toi, pourquoi la police ? L’amour de l’uniforme y est pour quelque chose, ou s'agit-il d’un rêve de petit garçon ? ».
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyVen 26 Avr - 22:58

Alors que Charlie lui racontait son arrivée dans la ville, Warren se rendait compte à quel point ils étaient différents. Et surtout à quel point lui l'était. Il avait eu un parcours des plus... orthodoxe dira t-on et parfois quand il y repensait, il se demandait à quel moment il avait décidé d'essayer d'arrêter. Non pas que Warren ait des regrets ou quelque chose dans ce goût-là. Non, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, les études n'avaient jamais été son domaine de prédilection. Très tôt, Warren avait commencé à s'ennuyer, assis à son bureau, à devoir rester silencieux, écouter, apprendre, mémoriser. Il n'appréciait pas l'exercice et il n'était pas rare qu'au bout d'une vingtaine de minutes, le jeune garçon finisse par se lever et déclencher un chaos sans nom dans la salle de classe à un point tel que ses parents étaient toujours prévenus. Alors évidemment, on l'avait qualifé d'hyperactif, il se souvenait que sa mère avait bien ri en entendant cela avant de quitter le cabinet du pédiatre en tenant fermemant la main de Warren. Le reste de la famille avait ri de bon coeur également et ils avaient tous dit à Warren de ne pas s'inquiéter, que c'était parfaitement normal à son âge et que cela lui passerait avec le temps. Une phrase que le blond s'était souvent répété en grandissant, se demandant s'il était le seul à trouver tout ceci, l'écoule, apprendre, terriblement barbant. À l'âge de quinze ans, il avait totalement abandonné l'idée de faire des études et d'avoir un rêve à lui, une idée de métier ou même de poursuivre ses études. L'université, ce n'était tout simplement pas fait pour lui, là encore, personne ne l'avait pris au sérieux, sauf Amelia qui s'était contentée d'hausser les épaules et qui lui avait dit d'agir comme bon lui semblait. Ce que Warren avait toujours fait, il avait au moins eu la présence d'esprit d'obtenir son diplôme de fin d'études secondaires mais c'était le seul diplôme réel qu'il pouvait montrer. Il n'avait donc pas connu la galère de trouver un petit job étudiant pour pouvoir payer son loyer ou même les folles soirées étudiantes ou même la pression des examens. Non, il était entré directement dans l'armée où les nuits folles se résumaient à nettoyer les bâtiments et ce, à l'aide d'une brosse à dent.

Aussi, le blond ne put s'empêcher de rigoler à la nouvelle question de Charlie. Oh que non, quand il était plus jeune Warren rêvait de devenir astronaute pour pouvoir aller sur Mars et prendre des photos d'alien et les ramener à sa mère en cadeau d'anniversaire. Et non, ce n'était pas une blague, c'était vraiment ainsi qu'il s'était présenté en classe, à l'âge de trois ans. "Oh si seulement tu savais.... Moi ici, c'est le fruit du hasard le plus total." C'était la pure vérité, lui et Amelia s'étaient vraiment lancé dans une grande conversation qu'Amy avait appelé : que faire lorsqu'on a pas de diplôme et qu'on s'est fait renvoyé de l'armée et qu'on est plutôt mignon. Elle lui avait même suggéré de faire du mannequinat pendant un temps histoire d'avoir de l'argent, après tout, c'était ainsi que son aînée avait financé une partie de ses études. L'argent n'était pas un problème, Warren avait peut être était renvoyé mais au moins, on lui avait accordé un joli bonus pour qu'il ne proteste pas et ce juste au bout. Tu m'imagines devant un objectif? Je n'aurais aucune idée de quoi faire, avait aussitôt répliqué Warren, et puis de toute façon, il ne correspondait pas aux critères de beauté des magazines alors... "En même temps, il n'y a pas tellement de choses qu'on peut faire lorsqu'on s'est fait renvoyer de l'armée, c'était soit ça ou... ou... Ou rien du tout." ajouta ensuite Warren avec un léger sourire aux lèvres. Il était en train de parler de lui-même... Oh. Non pas qu'il n'appréciait pas Charlie, c'était juste qu'il détestait parler de lui-même, purement et simplement, Warren était peut être arrogant mais il était le premier à dire et à savoir chaque détail de sa vie ne méritait pas d'être raconté. Comme son passage dans l'armée, il évitait plus particulièrement ces années-là car il devait toujours paraître coupable et faire semblant d'avoir des remords et de se sentir coupable, car oui, il y avait bien du sang sur ses mains et des vies... Sauf que l'ex-major Delacroix voyait les choses d'une manière beaucoup plus simples.

"Oui, au cas où ce n'est pas clair, j'ai été dans l'armée, pendant pas mal d'années d'ailleurs. Tu as en face de toi un ancien major, tu devrais être fière."Warren ponctua sa phrase en se redressant quelque peu, se tenant droit et gratifiant Charlie d'un véritable salut militaire. "Et non pour répondre à ta question, ce n'est pas pour mon amour de l'uniforme, à dire vrai, je déteste porter ça pour être honnête, ce qui n'a absolument aucun sens lorsque l'on connait mon parcours." Plus il était loin de son uniforme, mieux Warren se portait. Un bruit se fit entendre dans les gradins et le shérif adjoint tourna la tête, apercevant un autre couple qui main dans la main, se dirigeait vers eux. Warren grimaça et se pencha pour attraper le sac. "Tu sais ce qu'on devrait faire? Bouger, ça va vraiment paraître bizarre si on reste ici tout l'après-midi. Dis... tu as déjà mangé? On pourrait aller quelque part, sauf si tu préfères que je te dépose directement à la librairie ou chez toi d'ailleurs."
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Born to be your spy.   06. Born to be your spy. EmptyLun 29 Avr - 13:12

Après son petit discours au sujet de son amour pour la littérature et les raisons l’ayant poussée à présenter son CV à la librairie des Vieux Quartiers de la ville, Charlie ne put s’empêcher de repenser à ses plus jeunes années, ainsi qu’à cette année passée à Lima, riche en rebondissements. Car si aujourd’hui elle pouvait être aisément perçue comme cette jeune femme épanouie qui ne manquait ni d’humour ni d’enthousiasme, elle n’avait pas toujours été ainsi, et peut-être qu’au fond sa passion pour la littérature l'avait aidée à évoluer. Depuis toute petite, Charlie avait pris pour habitude d’éviter la réalité en se plongeant dans des fictions qui lui permettaient à la fois de rêver et de se calmer quand les choses commençaient à devenir trop difficiles pour elle. Après la mort de son héros à l’âge de cinq ans, la fillette avait ainsi pris d’assaut la bibliothèque de la maison familiale de San Diego, et avait parcouru les ouvrages qu’elle contenait de son regard marqué. Incapable de lire à l’époque, la petite se contentait d’observer les images quand il y en avait et d’imaginer toutes sortes d’histoires mettant en scène des personnages farfelus tout droit sortis de son imagination de petite fille. Tassée dans le fauteuil confortable qui faisait face aux étagères bien remplies, Charlie avait passé de nombreuses heures dans le silence le plus complet, bercée par des fictions qu’elle ne comprenait pas mais qui l’aidaient déjà à fuir un quotidien dans lequel son père était absent. Nombreuses avaient été les fois où sa mère l’avait découverte endormie dans ce fauteuil, un grand livre posé sur ses petits genoux ; nombreuses avaient été celles où elle avait dû remuer ciel et terre pour ramener sa fille ainée à la réalité, alors que celle-ci refusait justement de la retrouver.

Tenir ce genre de livre imposant entre ses mains minuscules avait été à cette époque d’un réconfort absolu. A chaque nouvel ouvrage qu’elle attrapait sur ces étagères, une sensation de légèreté se répandait en elle et parvenait à atténuer ses souffrances. Plus tard, lorsqu’elle avait appris à lire à l’école –plus vite que n’importe quel autre enfant de sa classe- sa passion n’avait fait que croitre, et à un âge où ses petits camarades de classe passaient leur temps à jouer à la console ou à s’échanger des cartes Pokémon dans la cour de récréation, Charlie, elle, se contentait d’alourdir son cartable des livres sans lesquels elle ne se déplaçait jamais. Elle était cette petite brunette solitaire assise sur l’herbe fraiche, à une distance respectable de ses camarades, qui dévorait les fictions les unes après les autres, sans jamais pouvoir s’arrêter. Dans ses livres, elle trouvait du réconfort, des personnages qu’elle adorait ou détestait, certains auxquels elle parvenait à s’identifier, mais aussi des histoires rocambolesques qui la faisaient sourire ou pleurer. Et lorsqu’elle atteignait inéluctablement la fin de ces romans, elle ressentait toujours cette même déchirure ; ce retour pénible à la réalité qui lui semblait souvent insurmontable. Les images du passé refaisaient surface, amenant dans leur sillage un désespoir sans fin. Et il fallait alors à tout prix retrouver un nouveau livre dans lequel se plonger afin de les gommer de son esprit tourmenté.

Voilà pourquoi la littérature tenait cette place si particulière dans son cœur : c’était elle qui lui avait permis de se relever après des épreuves douloureuses, elle qui l’avait accompagnée tout au long de sa jeunesse, de son adolescence, et de sa vie de jeune femme. Les livres avaient été son réconfort à elle, sa façon d’oublier, son exutoire aussi. Une telle philosophie pouvait être difficile à concevoir pour certains, et c’était précisément la raison pour laquelle elle n’entrait jamais dans les détails lorsqu’il s’agissait d’expliquer son amour pour les livres, pour les lettres. Peu de personnes connaissaient la vraie histoire, au sujet de cette passion ; à la connaissance de Charlie, il n’y en avait même qu’une : sa mère, qui avait été le seul témoin de ses premières années.

Se mordillant la lèvre inférieure, Charlie passa ses doigts à travers ses mèches brunes ordonnées et leva les yeux en direction de Warren, qui lui expliquait que ce poste de sous-shérif n’avait pas été un choix, mais qu’il résultat du plus grand des hasards. Oubliant une seconde sa propre histoire, Charlie écouta celle de son interlocuteur avec intérêt, arquant un sourcil de temps à autre lorsque certains éléments parvenaient à la surprendre. Lorsqu’il eut terminé, la brunette resta silencieuse un moment, repensant à ce que Warren venait de lui dire. La mention de sa carrière dans l’armée ne l’avait guère laissée indifférente ; l’image de son père avait aussitôt ressurgi dans son esprit. Le cœur serré, elle baissa les yeux un instant et sentit une boule se former au fond de sa gorge, l’empêchant de prendre la parole. Plus de quinze ans après la tragédie qui l’avait marquée à vie, la cicatrice était toujours aussi profonde. Elle repensait à son père, ce soldat qui avait trouvé la mort pendant la guerre, mais surtout ce héros à qui elle avait emprunté le prénom par amour et par respect.

Posant une main fébrile sur son front, la jeune fille prit une longue inspiration et s’éclaircit légèrement la voix avant de retrouver le regard du sous-shérif. Un sourire peiné étira difficilement ses lèvres, mais elle parvint néanmoins à retenir les larmes qui rendaient son regard humide. « J’ai l’impression que le hasard fait bien les choses, alors » Fit-elle d’une voix douce et bien moins assurée qu’auparavant. Scrutant le regard de Warren, elle cilla légèrement en s’imaginant que son père aurait pu devenir comme lui s’il était sorti indemne de la guerre. Il aurait pu se reconvertir dans les forces de l’ordre et revenir à Lima, ville de son enfance, avec toute sa petite famille. Il aurait pu découvrir son fils cadet, qu’il n’avait jamais rencontré, et voir grandir sa fille ainée, qui aurait alors conservé son véritable prénom, Alice. Sa mère n’aurait jamais perdu l’homme de sa vie, et ne se serait jamais sentie aussi perdue qu’elle ne l’avait été après sa mort. Elle serait restée cette femme fière et heureuse, Henry aurait bénéficié d’une présence masculine qui lui aurait permis de se détacher de sa mère, quant à Charlie, elle n’aurait jamais eu besoin des livres pour se consoler.

La voix de Warren la tira à nouveau vers la réalité et Charlie lui lança un regard confus lorsqu’il lui proposa de quitter le stade de football et d’aller manger un bout. Heureuse qu’il change de sujet, la jeune femme acquiesça d’un signe de la tête et lui coula un regard approbateur. « Avec plaisir, sous-shérif » Répondit-elle avec un semblant d’entrain. N’ayant aucune envie de rentrer seule et de ressasser de vieux souvenirs douloureux, elle accepta immédiatement la proposition de Warren. « Je n’ai pas mangé depuis ce matin, on pourrait retourner dans le centre pour y remédier si ça t’intéresse ? Je n’ai pas vraiment envie de rentrer chez moi pour l’instant… et puis je suis sûre que tu as plein d’anecdotes à me raconter ». Faisant glisser ses lunettes de soleil sur son nez, Charlie lui lança un sourire et le suivit lorsqu’il se dirigea vers la sortie. Heureuse d’avoir à ses côtés un homme fort qui saurait la retenir si jamais elle en venait à s’effondrer, elle se rapprocha de lui alors qu’ils marchaient, et parvint même à esquisser un sourire en repensant à toute leur conversation. Oui, si un jour Charlie se rendait compte que la littérature ne lui plaisait plus, elle pourrait toujours se reconvertir et devenir l’espion attitré de Warren…
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