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 06. Movin' my hips like yeah !

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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
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MessageSujet: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyLun 14 Jan - 12:14


06. Movin' my hips like yeah !


« I can see it. This one moment when you know you're not a sad story. You are alive, and you stand up and see the lights on the buildings and everything that makes you wonder. And you're listening to that song and that drive with the people you love most in this world. And in this moment I swear, we are infinite ». Ses grands yeux verts inondés de larmes, Charlie se recroquevilla un peu plus dans le sofa avant de lâcher un long soupir. Autour d’elle, le salon était plongé dans le noir ; en vue d’une séance cinéma sur son vieil écran de télévision, elle avait tiré les rideaux de façon à masquer le grand soleil qui brillait avec intensité à l’extérieur de la petite maison. Ces derniers temps, elle passait le plus clair de ses journées affalée sur son canapé, une boite de pop-corn à la main, et ne sortait plus que pour aller travailler à la librairie. Elle aurait pu aisément aller faire les boutiques au centre commercial ou se balader dans le parc et profiter d’une météo qui s’avérait clémente depuis le début du mois, mais en avait décidé tout autrement. Depuis qu’elle s’était massacrée le poignet en se battant contre son punching-ball, elle était d’une humeur exécrable et vivait en recluse dans sa petite maison des Vieux Quartiers, pestant à longueur de journée contre son statut d’infirme et insultant son chat Brownie encore plus qu’à son habitude. Jusqu’à présent, sa maladresse légendaire ne lui avait jamais causé de problèmes majeurs : en dehors de quelques égratignures ou brûlures, s’accompagnant bien sûr généralement de grands moments de solitude ainsi que d’humiliations constantes auxquelles elle avait fini par s’habituer, jamais l’un de ses membres ne s’était retrouvé paralysé de la sorte. Elle avait pourtant pris ses précautions : la brunette n’osait jamais affronter son punching-ball préféré sans une paire de gants géants de la taille de sa tête protégeant ses mains minuscules, et malgré ça lorsqu’elle s’était imaginé toutes les femmes se dénudant avec plaisir devant les yeux de son gynécologue afin de se donner plus de force pour affronter le punching-ball, un faux mouvement avait suffi à briser son poignet droit chéri. Depuis, elle avait dû dire adieu à sa guitare, aux répétitions avec les Second Chances, ainsi qu’à toutes ses habitudes. Elle pouvait à peine tenir correctement les livres qu’elle lisait ! Quant à la rédaction de textos, c’était carrément l’enfer ! La jeune femme était ainsi vouée à porter un vilain plâtre autour de son poignet, et malgré les mots d’amour -ou pas- qu’Ecaterina s’était amusée à inscrire sur ce dernier, cela ne parvenait pas à apaiser sa mauvaise humeur. Et lorsque la Watson-Brown était énervée, mieux valait se tenir éloigné.

Attrapant la télécommande du lecteur dvd d’un geste lent et nonchalant, elle coupa le film après avoir suivi du regard les derniers noms qui défilaient sur l’écran. La jeune femme essuya les larmes marquant son visage du coin de sa main gauche avant de rouler sur le dos et de fixer le plafond avec indifférence. A force de visionner le même film en boucle depuis plusieurs heures, non seulement elle commençait à en connaitre les répliques par cœur, mais se sentait également de plus en plus lasse, sans la moindre motivation. Elle connaissait malheureusement que trop bien ce sentiment de vide qu’elle expérimentait à chaque fois qu’elle était contrariée ou préoccupée. Elle avait tenté de s’en débarrasser, de s’en inhiber. En vain. Lentement mais sûrement, Charlie s’était enfoncée dans une sorte de routine épuisante en dépit de la banalité des actions que celle-ci impliquait. Et au moment où elle aurait eu le plus besoin de son punching-ball pour évacuer toute la frustration qu’elle accumulait au fil des jours, elle en était incapable, son poignet droit l’en empêchant.

Après plusieurs secondes de flottement, elle inclina la tête sur le côté et posa son regard sur son téléphone portable qui trônait sur la table basse. Elle aurait pu le saisir et tenter d’envoyer un petit message de détresse à Wyatt afin qu’il vienne la sauver de ces journées moroses et lui proposer quelques activités plus amusantes. Malheureusement, elle doutait que le gynécologue populaire de Lima à la salle d’attente toujours bien remplie ne puisse échapper à ses patientes pour venir s’occuper de sa brunette. Avec un soupir, Charlie éloigna cette pensée séduisante et ferma les yeux l’espace de quelques secondes. Elle pouvait toujours choisir un autre dvd de sa collection et se plonger dans un film pendant une heure ou deux afin de se distraire à nouveau, mais The Perks of Being a Wallflower l’avait émotionnellement épuisée et l’obscurité de la pièce mêlée à la luminosité aveuglante de l’écran de télévision commençait à lui donner mal de tête. Résignée, elle fronça le nez et se redressa sur le sofa, les épaules affaissées. Au même moment, un claquement de porte se fit entendre en provenance de l’entrée, ce qui eut pour effet de la faire sursauter légèrement. Passant une main dans ses cheveux emmêlés, elle haussa le menton et accueillit avec un semblant de sourire sa colocataire qui fit son entrée dans le salon plongé dans les ténèbres. Se levant difficilement et échappant aux vertiges qui vinrent aussitôt l’assommer, elle s’empressa d’aller appuyer sur l’interrupteur de la pièce puis de se tourner vers Ecaterina qui toisait déjà sa tenue du regard. Affublée d’un t-shirt sombre qu’elle trainait depuis un certain nombre d’années et d'un bas de pyjama troué par endroits, Charlie était dans un sale état. Alors, avant même que Blondie ait le temps d’ouvrir la bouche et critiquer son comportement, la brunette se jeta littéralement sur elle et l’étreignit avec force, reniflant le parfum familier qui se dégageait de la longue crinière dorée de sa colocataire. « Cela fait-il de moi une lesbienne si je te dis que tu m’as manquée ? » murmura-t-elle dans son cou, les paupières closes. Elle n’avait pas pour habitude de couvrir Ecaterina de compliments ou même de paroles agréables, mais la solitude dans laquelle elle s’était enfoncée pendant toute une journée la rendait bien plus chaleureuse qu’à l’accoutumée. Se reculant d’un petit mètre afin de libérer Cat de son étreinte, Charlie l’observa et esquissa une grimace. « Sors-moi de cette maison, Cat ! Je te promets de prendre une douche, de porter une belle robe, et même de me coiffer si tu acceptes de m’emmener autre part ! S’il-te-plait, s’il-te-plait ! ». Telle une enfant capricieuse, la jeune femme joignit les deux mains devant son visage et fit la moue.

*

Assise derrière le comptoir du bar-karaoké, Charlie plongea sa main dans le petit bol rempli de cacahuètes et en enfourna une poignée dans sa bouche. La jeune femme avait tenu sa promesse : après avoir profité d’une longue douche, elle s’était pomponnée dans la salle de bain pendant une bonne demi-heure et en était finalement sortie métamorphosée. Ses longs cheveux châtains ondulant légèrement dans son dos, elle portait une robe grise et blanche à longues manches afin de cacher son plâtre, ce qui la rendait plus sophistiquée qu’à son habitude. Pour couronner le tout, elle avait même jugé bon de se maquiller, ce qu’elle ne prenait plus le temps de faire depuis son accident. La lunatique Charlie avait de nouveau frappée, passant de la loque dépressive à une créature charmante perchée sur ses talons en une heure à peine. Cela n’était néanmoins pas pour déplaire à sa colocataire qui aurait de toute façon refusé de l’emmener où que ce soit accoutrée d’un t-shirt sale et d’un bas de pyjama.

« Et deux mojitos pour vous, les filles ! » S’écria le barman avec entrain derrière le comptoir, faisant glisser les verres devant Ecaterina et Charlie. C’était déjà la seconde fois que Charlie en commandait pour elles deux, après avoir convaincue Ecaterina de la laisser payer les cocktails mais aussi de lui en faire boire, elle qui se montrait souvent sceptique face à quelques petites gorgées bien méritées. Saisissant délicatement la paille entre ses doigts, Charlie prit une nouvelle gorgée et sentit le liquide se déverser lentement en elle. En dépit d’une faible résistance à l’alcool, la jeune femme était certaine qu’en prenant son temps pour déguster ses mojitos au lieu d’enchainer les verres comme elle avait l’habitude de le faire, cela lui permettrait de rester suffisamment sobre pour ne pas humilier Ecaterina de sa présence parfois dérangeante. Se tournant vers cette dernière, elle lui coula un regard amusé avant de glisser ses lèvres à son oreille. « Je pense que tu as un ticket avec le barman, chanceuse !» lui murmura-t-elle avant de se redresser sur son tabouret, se tenant aussi droite qu’elle le pouvait. Derrière elles, un jeune homme se tenait sur la scène du bar-karaoké et entonnait d’une voix joyeuse le refrain de Creep de Radiohead, ne comprenant probablement par la teneur des paroles. Après lui avoir jeté un regard désapprobateur par-dessus son épaule, Charlie secoua doucement la tête et son regard émeraude se posa à nouveau sur son portable, posé à côté de son cocktail. Un soupir lui échappa alors que l’image de son gynécologue se formait encore dans ses pensées. Malgré une envie de l’appeler qui se faisait de plus en plus pressante, elle n’osait pas se le permettre en la présence de sa colocataire, sachant pertinemment qu’elle risquait de s’attirer les foudres de celle-ci si elle osait agir de la sorte. Pourtant, elle-même n’aurait pas été vexée de voir Gale débouler dans le bar karaoké afin de profiter de la soirée avec elles ; elle l’aurait même accueillie de son plus beau sourire. Malheureusement, les relations entre Wyatt et Ecaterina étaient loin d’être au beau fixe, et reconnaissante envers Cat de lui avoir permis de sortir de sa bulle, Charlie ne voulait pas gâcher ce moment qu’elles partageaient. Tentant une nouvelle fois d’éloigner l’image de Wyatt de son esprit, elle se concentra sur le visage d’Ecaterina et lui offrit un sourire espiègle. « Tu es sûre de ne pas vouloir tenter ta chance ? » Commença-t-elle à voix basse. « Je veux dire, je sais bien que tu n’es plus célibataire et que tu as des obligations envers ton blondinet, mais personnellement, je ne dis jamais non à quelques verres gratuits ! Tu devrais en profiter. Enfin, moi je dis ça… ».
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyMer 16 Jan - 22:58

Les paupières plissées à l’extrême, laissant à peine ses pupilles bleu clair transpercer ses longs cils maquillés et la langue habilement coincée entre ses dents, Ecaterina tapotait avec dextérité son poing fermé contre la minuscule punaise qu’elle tentait d’enfoncer dans le panneau en liège qui trônait au-dessus de la tablette où la machine à café était installée. Il n’y avait personne dans la salle de pause, le collègue avec qui elle se partageait le travail aujourd’hui s’était enfermé dans la réserve depuis plusieurs minutes déjà, sans même la prévenir au préalable, se doutant certainement qu’il aurait le droit à un haussement de sourcils réprobateur accompagné d’une remarque pleine d’ironie de sa part. Il y avait fort à parier qu’il avait remis la main sur son téléphone portable que Cat et Charlie avaient caché à l’étage au rayon bande dessinée sous une vieille lame défoncée du parquet, la semaine précédente. Il passait son temps à jouer à un jeu débile sur son téléphone, omettant de faire son travail ce qui avait le don de mettre les deux compères en pétard. Alors, elles avaient pris des mesures radicales quand pour la énième fois, il oublia d’enclencher l’alarme à la fermeture de la boutique. Son petit manège étant devenu un rituel quotidien, la blonde savait qu’elle avait exactement dix minutes avant qu’il ne pointe le bout de son nez. Elle souhaitait donc mettre ce temps à profit pour remplacer sa propre photo du tableau des employés du mois par celle de Charlie qui ne relâchait pas ses efforts pour remporter la palme à la fin de chaque mois, mais qui ne parvenait pas à faire le poids face à Ecaterina. Celle-ci était peut-être fière de son record et travaillait autant que sa colocataire, mais cette dernière ne déméritait pas non plus et c’était davantage le cas depuis qu’elle s’était fracturé le poignet après une lutte sans merci contre son punching-ball chéri. De fait, Cat voulait lui faire une petite surprise, histoire de lui mettre du baume au cœur et d’implicitement lui faire comprendre qu’elle se fichait pas mal de ne pas apparaître sur le tableau d’honneur et qu’elle lui laissait ainsi la place avec plaisir. Le joli regard sans expression de sa meilleure amie la fixant intensément pendant qu’elle s’obstinait toujours à vouloir faire tenir sa photo sur le tableau, Cat s’attendait à recevoir une insulte à n’importe quel moment, mais l’avantage avec la version en papier glacé de Charlie Watson-Brown, c’était qu’elle était contrainte au silence. Depuis l’accident de la brunette, Ecaterina faisait tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle vive bien de ne plus avoir qu’une seule main valide. Elle préparait tous les jours le petit-déjeuner et le dîner, l’aidait à démêler sa longue crinière brune à chaque fois qu’elle le souhaitait, lui faisait parfois ses lacets, se montrait même beaucoup plus présente en passant moins de temps avec Gale, histoire de lui rendre la vie plus facile et de lui démontrer qu’elle aussi était là pour elle, comme elle-même l’avait été lorsque quelques mois plus tôt, Ecaterina avait rompu avec son blondinet et qu’elle s’était laissée dépérir avant de reprendre du poil de la bête, principalement grâce à sa colocataire. Ce n’était pas vraiment le moment de lui avouer qu’elle embrassait de plus en plus la perspective de la quitter pour avoir son propre cocon et les projets auxquels elle songeait, elle préférait les mettre en stand-by le temps que la jeune femme se sente mieux.

Ce qui faisait le plus de peine à Cat, c’était de sentir que Charlie ne vivait pas bien son éviction momentanée des Second Chances. Si dans son cas, elle avait réussi à se départir de la contrainte que représentait son entrée chez les Urban Hymns, faire partie de la chorale de Cassandra Hamilton était très important pour Charlie. Malheureusement, avec une main en moins, elle ne pouvait plus jouer de la guitare et de l’avis de la principale intéressée, si elle n’était pas accompagnée par sa précieuse gratte, elle ne valait plus rien. Ecaterina n’était pas d’accord, elle avait essayé de le lui dire. Seulement Charlie était aussi têtue qu’une mule et depuis qu’elle s’était fait poser son plâtre, elle ne se rendait plus aux répétitions des Second Chances. Cat ne se souvenait même pas de l’avoir réentendu chanter et ça l’ennuyait, car même si elle prétendait le contraire pour l’énerver, sa meilleure amie avait énormément de talent et ses prestations sous la douche qu’elle percevait régulièrement depuis sa chambre à coucher lui manquaient beaucoup. Réussissant enfin à faire tenir la photo, Cat souffla sur une longue mèche de cheveux qui lui gâchait la vue et se décalant d’un pas en arrière pour voir le résultat, elle esquissa un sourire. Charlie était belle en employée du mois, elle était belle tout court d’ailleurs et attrapant un gros feutre rouge posé sur la tablette, elle dessina des petits cœurs colorés tout autour de son prénom, ne ressentant même pas de l’embarras à l’idée d’étaler ses sentiments amicaux profonds pour sa colocataire. De toute façon, personne ne saurait jamais qu’elle était la responsable de ce changement clandestin de photo, elle faisait tout ça en secret et quand elle entendit la porte de la réserve claquer, elle glissa son feutre dans la poche arrière de son short en jean, gambada jusqu’à son casier pour en sortir ses affaires, et passant la lanière de son sac à main en bandoulière avant de se retourner, elle regarda l’expression dubitative qui passait sur le visage de son collègue. Il fit passer son regard morne de la silhouette de Cat à la photo entourée de petits cœurs, et après un long moment à réfléchir, il haussa finalement les épaules. Intérieurement, Ecaterina se réjouit qu’il n’ait que deux neurones et toute pimpante, elle annonça en passant à côté de lui « On se voit demain, collègue. »

Prenant son chemin jusqu’à la maison de Charlie qui se trouvait à côté de la librairie, Ecaterina eut à peine le temps d’envoyer un texto rapide et d’un intérêt discutable à Gale qu’elle dépassait déjà le portail et grimpa les marches du perron pour entrer. Elle fut surprise de trouver la maison dans la pénombre, mais présuma que sa colocataire devait dormir dans le salon et quand elle dépassa le seuil de sa porte, elle fronça les sourcils en la voyant affalée sur le canapé. Aucune remarque cinglante ne lui vint à l’esprit, car elle lui faisait véritablement de la peine. Cat savait que ce n’était pas facile pour elle d’être seule toute la journée. En plus, elle se sentait amoindrie et la blonde s’interdit de la titiller, craignant de créer un conflit qui n’avait pas lieu d’être. Sans piper mot, elle se dirigea vers la baie vitrée et tira d’un coup les rideaux pour laisser entrer le soleil, lui disant [color=darksalmon]« Il faut encore jour dehors, tu sais. Les plantes vont finir par mourir si tu n’ouvres pas les ri… » Ecaterina n’eut pas le loisir de terminer sa phrase qu’elle sentit les bras de Charlie la serrer trop fort, l’empêchant presque de reprendre sa respiration. C’était rare, tellement rare que Cat se mit à rire nerveusement, sentant le souffle chaud de sa colocataire la chatouiller dans le cou. Ce fut la seule réponse qu’elle apporta à sa question, et quand Charlie se décolla d’elle pour la supplier en prenant ses yeux de chien battu, la blonde secoua la tête en souriant et roulant des yeux, elle la retourna par les épaules en déclarant « A la douche ! »

*


Le rire reconnaissable de Cat perça le brouhaha environnant pendant qu’elle poussait du bout des doigts le nouveau verre de Charlie sur le comptoir. Sortir, ce n’était pas dans les habitudes de la blonde. En fait, elle détestait ça, elle était une casanière assumée. Elle préférait cent fois passer une soirée à lire ou à écouter Gale lui raconter pour la millième fois comment il s’était retrouvé à faire partie de l’équipe de football de WMHS tant ça l’amusait d’avoir vu juste quand ils s’étaient rencontrés et qu’elle lui avait dit qu’il finirait au bras d’une cheerio. Mais ce soir pour Charlie, elle avait décidé de jouer le jeu et s’était pomponnée pour ses beaux yeux, répondant à son désir de fuir les murs étouffants de sa petite maison dans les vieux quartiers. Pas de robe pour elle ce soir, mais un pantalon moulant et un top à l’échancrure dorsale impressionnante qui lui descendait jusqu’au creux des reins et parce qu’elle ne pouvait décemment pas sortir à plat en compagnie de sa colocataire, c’était sur des escarpins qu’elle était perché. Le talon de sa chaussure droite calé dans les barreaux du tabouret, la jeune femme tortilla une mèche de ses cheveux (lisses pour l’occasion) autour de son index en reprenant son sérieux, se penchant vers Charlie au moment où elle lui murmura à l’oreille. Depuis plus d’une heure et demie, Ecaterina faisait semblant d’avoir ingurgité les cocktails qui défilaient sous son nez, mais attendant à chaque fois que Charlie détourne son attention, elle recrachait le liquide dans son verre, la gratifiant de sourire tout à fait naturel, faisant parfaitement illusion. Elle était donc relativement sobre, se refusant à laisser une seule goutte d’alcool lui couler dans la gorge, n’étant pas sans savoir que même un innocent verre de vin faisait des ravages sur elle. Pour continuer à détourner l’attention de Charlie de sa consommation de cocktail, elle décida donc de rentrer dans son jeu et répondit à sa farce « C’est parce que tu es une vieille alcoolique opportuniste, ce que je ne suis pas. Termine ton verre, on décolle. Je commence tôt demain, chérie. » Se levant d’un petit bond, elle se retrouva sur ses deux pieds et empoigna sa pochette pour prendre ses clefs de voiture, puis elle la glissa sous son bras en attendant que Charlie se lève elle aussi. Une fois que ce fut fait, elle lui donna une petite tape sur les fesses en souriant, la prenant par la main pour la faire avancer jusqu’à la sortie. Quand tout à coup, une lumière aveuglante s’abattit sur elles, provoquant une déflagration d’encouragements à leur attention. Cat connaissait les règles de l’établissement : quand la lumière désignait un individu dans la salle, ça voulait dire qu’il devait expressément monter sur scène pour pousser la chansonnette s’il espérait sortir du bar pour rentrer chez lui. Voyant deux armoires à glace s’avancer vers la sortie pour les empêcher de passer, Cat serra la main de Charlie dans la sienne « Dis-moi que je ne suis pas dans la lumière, dis-moi que je ne suis pas dans la lumière, dis-moi que je ne suis pas dans la lumière, dis-moi que j… » Son regard paniqué se planta dans celui du videur à l’entrée ce qui lui confirma qu’elles étaient toutes les deux sous la lumière du projecteur. Serrant les dents, prête à en découdre, Cat se souvint à temps qu’elle était venue ici pour changer les idées de Charlie. Soit, si elle devait donner de sa personne. Lâchant brusquement la main de sa colocataire, s’empêchant à tout prix de réfléchir sous peine de rebrousser chemin, elle pivota sur ses talons, et prenant une grande inspiration, elle s’avança de nouveau vers le bar, posa sa pochette pour attraper le verre auquel elle n’avait pas touché et le but d’une traite. Le rhum déferla aussi sec dans sa trachée, lui faisant fermer les yeux et violement tressaillir à cause du citron vert qui lui piqua la langue. Elle rouvrit les yeux pour regarder Charlie, reposa le verre sur le comptoir, le souffle court « Ce que tu vas voir, si quelqu’un dans cette ville en entend parler, je te ferai payer ta venue au monde et ce n’est pas une menace, c’est une promesse. » lui dit-elle en la pointant du doigt et en remuant la tête pour illustrer son propos. Estimant que le message devait être passé, Ecaterina se redressa élégamment sur ses escarpins, replaça correctement son top ample sur ses hanches et se retourna si vite et fort que ses longs cheveux voltigèrent en même temps. Puis courageusement, elle se dirigea vers la scène sous les acclamations des clients du bar qui sentaient qu’ils allaient vivre un moment inoubliable. Une fois sur scène, Cat empoigna un micro au hasard, tendit sa main devant elle dans une mine interrogatrice et fixant Charlie au loin, elle lui dit à travers le micro, sa voix grave résonnant en écho dans l’établissement « Alors ? Tout le monde t’attend ! » Visiblement d’accords avec elle, les nombreux clients du bar l’encouragèrent à rejoindre la blondinette, alors que cette dernière regrettait déjà sa bravoure – et son mojito.


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Sam 19 Jan - 22:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyVen 18 Jan - 23:35

Posant son regard sur le cocktail à peine entamé, la jeune femme poussa un long soupir de satisfaction. En dépit d’une journée pénible qu’elle avait eu le plus grand mal à apprécier, son enthousiasme semblait finalement être de retour grâce à ce début de soirée prometteur. Bien sûr, Charlie ne se faisait aucune illusion : jamais elle ne parviendrait à attirer Ecaterina sur le dancefloor ou tout simplement à la convaincre de s’éterniser dans ce bar, mais le simple fait de passer la soirée en sa compagnie lui faisait le plus grand bien. Après plus d’une semaine d’enfermement, elle était enfin parvenue à quitter sa prison forcée non pas pour rejoindre la librairie, ce qu’elle continuait à faire malgré une réticence grandissante –servir mais surtout supporter les clients qui défilaient dans l'établissement des Vieux Quartiers n'était déjà pas une chose facile en temps normal lorsque l’on possédait un tel caractère, mais la tâche était d’autant plus ardue depuis qu’elle n’était plus capable d’utiliser sa main droite- mais bien pour sortir et s’amuser un peu. Depuis que son dernier semestre à l’Ohio State University s’était achevé en mai, elle passait de moins en moins de temps dans les soirées étudiantes, et même si l’alcool et surtout ses effets secondaires étaient bien loin de lui manquer, il en était tout autre de l’aspect social de ces fiestas. Avec l’emploi du temps chargé de Wyatt en semaine et le récent départ de Lexie, la jeune femme avait bien du mal à ne pas ressentir la solitude qui l’avait rongée pendant des années.

Heureusement pour elle, Ecaterina ne l’avait pas abandonnée et elle pouvait toujours compter sur elle pour mettre un peu de piment dans sa vie et plus important encore, pour la soutenir. Ces derniers temps la présence de sa colocataire la rassurait, et malgré les nombreuses piques qu’elle ne pouvait s’empêcher de lui lancer au quotidien, elle lui était plus que reconnaissante d’être là pour elle et de l’aider à traverser une telle période d’insécurité. Sans jamais tiquer, la jolie blonde se pliait en quatre pour la soutenir et lui faciliter la tâche, jusqu’à parfois en oublier ses priorités. Charlie avait beau clamer haut et fort à qui voulait bien l’entendre qu’Ecaterina était une véritable pimbêche sans une once de compassion ou de générosité, la vérité était tout autre, si bien que personne n’était suffisamment dupe pour la croire. Elle pouvait appeler sa collègue à n’importe quelle heure de la journée, elle savait que celle-ci décrocherait et serait à l’écoute. Car en dépit des apparences, elle avait une confiance infinie en Cat et savait qu’elle pouvait toujours compter sur elle, et ce même lorsqu’elle lui lançait les pires méchancetés en plein visage. C’était là toute la complexité de leur relation : une amitié passionnelle qui ne les déchirait que pour mieux les réunir par la suite.

Souriant malgré elle alors que cette pensée lui traversait l’esprit, la jeune femme jeta un coup d’œil à Cat et se détendit aussitôt. Charlie n’était pas sans savoir que cette dernière n’était pas tout à fait adepte des sorties entre copines en ville, préférant de loin le confort de leur maison des Vieux Quartiers au brouhaha parfois assourdissant des bars. A vrai dire, si elle devait choisir entre une soirée télé devant de bons vieux films à l’eau de rose et une beuverie s’éternisant jusqu’au petit matin, Charlie était certaine que la première option serait celle qui retiendrait immédiatement l’attention de sa colocataire, et elle n’avait d’ailleurs aucune difficulté à l’imaginer dans son pyjama, la main dans un énorme pot de glace au chocolat et les larmes roulant sur ses joues. Pourtant, si Cat ne se sentait pas à l’aise dans le bar-karaoké à siroter son cocktail, elle n’en donnait guère l’impression. Accoudée au comptoir, elle semblait être dans son élément, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Charlie ne pouvait s’empêcher d’admirer cette partie de sa personnalité : alors qu’elle-même avait le plus grand mal à dissimuler ses émotions et avait toujours la vilaine impression que l’on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert, Ecaterina, de par son attitude froide mais aussi sa prestance, parvenait à se fondre dans n’importe quel décor avec une facilité déconcertante. Comme quoi, en dépit de la similarité de leurs traits et de leur fâcheuse tendance à se prendre le bec en permanence, leurs caractères étaient on ne peut plus différents.

La voix de la jeune femme la ramena brusquement à la réalité et lorsque cette dernière fit mention de leur départ imminent, Charlie fronça légèrement le nez avant de reprendre une longue gorgée de son cocktail. Si elle-même aurait préféré profiter de la soirée un peu plus longtemps, elle n’avait pour autant pas l’intention de s’opposer à la décision de Cat. Après tout, celle-ci avait tenu ses engagements en l’emmenant loin des Vieux Quartiers, et cela satisfaisait déjà pleinement la brunette. « Ok, blondie, c’est parti » lança-t-elle après avoir terminé d’une traite le contenu de son verre –gâcher n’était pas dans sa nature, même si elle était à peu près sûre qu’elle regretterait son geste par la suite. Prenant appui sur sa main valide, la jeune femme se leva à la suite d’Ecaterina et s’exclama bruyamment lorsque celle-ci lui tapa gentiment les fesses. Prenant la main qu’elle lui offrit, Charlie la serra légèrement puis s’élança à sa suite, lorsqu’elles furent soudainement aveuglées par la lumière d’un projecteur que l’on dirigeait vers elle. Clignant rapidement des yeux, la brunette lança un regard inquisiteur à sa colocataire qui fixait deux videurs avançant vers elles. Sans comprendre un seul instant ce qui se déroulait sous ses yeux ébahis, la jeune femme se contenta d’assister à la scène sans piper mot. Après avoir murmuré quelques paroles inintelligibles qui s’évanouirent dans le vacarme environnant, Ecaterina lâcha vivement sa main et tourna les talons afin d’aller récupérer le second mojito qu’elle n’avait pas encore touché. Interdite, Charlie l’observa le vider en moins d’une seconde, se demandant quelle mouche avait bien pu la piquer pour qu’elle réagisse d’une telle façon. Toujours aussi imprévisible, la petite blonde se tourna vers elle et le regard menaçant, elle lui promit de se venger si ce qu’elle s’apprêtait à faire était répété en ville. Hochant la tête d’un air confus, la brunette la suivit du regard alors qu’elle montait sur scène et se sentit soudainement toute petite parmi tous les clients du bar qui applaudissaient avec force et la regardaient comme si en l’espace de quelques secondes, elle était devenue le centre de leur petit univers.

Sur scène, Ecaterina s’empara du micro et Charlie réalisa enfin ce qui se déroulait sous ses propres yeux. Reculant malgré elle le plus loin possible de la scène, elle se heurta à une chaise et s’immobilisa à nouveau, consciente que l’ensemble du bar avait désormais les yeux rivés sur elle. Posant la paume de sa main gauche contre son front brûlant, elle croisa le regard de Cat et secoua la tête un instant, hésitante. Elle était consciente que celle-ci ne lui avait pas laissé le choix et qu’elle était désormais dans l’obligation de monter à son tour sur scène, mais refusait néanmoins d’admettre cette vérité. Depuis son accident, elle s’était mise en tête qu’elle ne chanterait plus avant de pouvoir retourner chez les Second Chances, punissant indirectement sa maladresse légendaire. A ses yeux, son talent en chant était si réduit que sa voix n’avait de valeur que lorsqu’elle était mêlée aux chœurs composés par la chorale. Seule l’agilité de ses doigts faisait d’elle un membre des Second Chances à part entière ; or, avec un poignet dans le plâtre, elle ne pouvait plus s’exercer et devenait tout bonnement inutile au sein de sa chorale. Cat avait beau lui avoir répété des dizaines de fois qu’elle se trompait lourdement et qu’elle n’était pas plus mauvaise qu’une autre, Charlie n’en démordait pas et restait persuadée que sa colocataire essayait simplement d’être polie avec elle. Elle s’était défilée à plusieurs reprises, résistant même à l’envie de chanter sous sa douche le matin. Et pour ne plus s’assommer de reproches à la vue de sa guitare esseulée, elle l’avait cachée dans un placard de l’entrée, pensant à tort que cela résoudrait ses problèmes. La vérité était que ce n’était pas tant le manque de pratique qui la faisait souffrir -elle savait que ce n’était qu’une histoire de semaines avant qu’elle puisse récupérer son instrument- mais plutôt le manque de chorale. Elle s’était habituée à aller aux répétitions des Second Chances, et au fil des mois, s’était attachée aux choristes qui la composait. Depuis qu’elle s’était éloignée de celle-ci, elle trouvait le temps long et passait le plus clair de ses journées à rêver du jour où elle récupérerait enfin son poignet droit. Et il était pour elle si difficile de passer du temps loin de sa deuxième famille qu’il en devenait même pénible de croiser du regard les affiches vantant les mérites des différentes chorales, dans le centre-ville.

Soupirant de plus belle, Charlie fixa Cat un long moment avant de lever les yeux au ciel, se résignant. De toute façon, ce n’était pas comme si elle avait le choix : si elle s’enfuyait pour de bon de ce bar-karaoké, Blondie ne le lui pardonnerait jamais. Comptant sur l’alcool qu’elle avait ingurgité précédemment, elle tenta de se redonner un peu de courage et avança en direction de la scène, sous les applaudissements de la foule. Gravissant les marches la menant à la scène, elle rejoignit Ecaterina qu’elle fusilla du regard. « On aurait pu s’enfuir en courant, tu sais. Il parait qu’il n’y a que du gras dans les bras des vigiles de ce foutu bar. On les aurait mis K.O en deux temps trois mouvements » lui murmura-t-elle, sentant son palpitant s’emballer dans sa poitrine alors qu’elle appréhendait les minutes à venir. Attrapant néanmoins le micro de sa main gauche, elle jeta un regard mauvais au plâtre qui limitait ses mouvements puis, levant le menton, ses grands yeux verts affrontèrent la foule du regard. Elle se mordilla furtivement la lèvre inférieure, inspirant profondément, et décida finalement de laisser son enthousiasme reprendre le dessus. Après tout, elle ne pouvait pas en vouloir à Cat : celle-ci agissait dans le seul but de lui faire profiter de la soirée. Et si elle voulait lui faire plaisir, elle devait à tout prix se prêter au jeu. Ce fut précisément à ce moment que le titre de la chanson apparut sur le petit écran. Party in the USA… Miley Cyrus. Grimaçant de plus belle, elle se tourna et observa l’expression de sa colocataire, hilare. Blondie avait l’air aussi surprise qu’elle, et la brunette se détendit davantage encore en tentant de deviner les pensées qui traversaient l’esprit de Cat en cet instant. Les premières notes de la musique se firent entendre dans l’établissement et Charlie sentit son énergie lui revenir. Se balançant doucement sur le rythme de la musique, se sentant plus ridicule que jamais, elle envoya un petit coup de hanches à Cat et lui adressa un clin d’œil. « A toi l’honneur, Barbie ! » Lança-t-elle, un sourire au coin des lèvres.
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptySam 19 Jan - 22:59

Ecaterina était mortifiée, mais comme à son habitude, rien ne transparaissait sur son joli visage. Faire plaisir à Charlie, voilà l’objectif qu’elle s’était fixé quand elle avait accepté de l’emmener hors des murs de chez elles. Malgré son envie soudaine de rebrousser chemin, elle devait s’y tenir. Les quelques paires d’yeux qui la fixaient insatiablement ne lui feraient pas faire marche arrière, elle ne devait absolument pas flancher, elle se l’interdisait. Encore une fois, elle se confrontait à l’une de ses pires craintes : le regard des autres. Elle savait qu’on ne lui ferait certainement pas de cadeaux, parce que l’espèce humaine était cruelle et qu’il ne faudrait qu’une seconde à peine à la bande de jeunes filles apprêtées du fond pour lui trouver tous les défauts du monde, alors qu’elles ne la connaissaient pas et qu’en apparence, elle semblait parfaite. Cat avait été jugé toute sa vie sur son physique et sur ses manières, sa mère l’avait jetée dans la gueule du loup dès son plus jeune âge et depuis, même une œillade bienveillante la mettait mal à l’aise. Elle ne se laissait que très rarement complimenter, ne supportait pas qu’on la fixe avec trop d’insistance, elle avait même mis du temps avant de se lever au restaurant pour traverser la salle et rejoindre la sortie, craignant que l’attention des clients présents ne se dirige automatiquement vers elle. Vu de très loin, c’était égocentrique de sa part de penser que dès qu’elle apparaissait dans une pièce, on la remarquait, mais elle, elle ne voyait pas les choses de cette manière. Elle avait appris à vivre de cette façon depuis le berceau, c’était son éducation, elle ne connaissait que ça. Quand elle entrait dans une pièce, si on ne venait pas l’accueillir pour la couvrir de compliment, sa mère piquait un scandale et demandait réclamation. Bien qu’elle ait grandi, Ecaterina avait toujours l’impression qu’elle était derrière elle, à réprimander d’un regard celui qui ne daignait pas se retourner vers sa fille quand elle traversait un couloir ou se montrait à une réception, c’était contradictoire quand on savait à quel point elle l’avait humiliée publiquement à cause de ses petits défauts. Cette voix lui murmurait sans cesse de se montrer raisonnable, froide, elle la forçait à se donner du mal pour être différente, elle la suivait partout même dans son sommeil. Si bien que parfois, il arrivait à Cat de penser qu’elle était complètement folle et qu’elle ne devait pas évoluer dans un monde peuplé de gens visiblement sains d’esprit (même Madeleine Wild lui semblait plus saine qu’elle l’était, c’était pour dire). Alors, pour se rassurer, elle se répétait que sa mère était morte six ans plus tôt et que l’emprise qu’elle avait sur elle était partie avec elle, fin de l’histoire. C’était dur, parce qu’elle restait sa mère, et que même si elle lui avait plus de mal que n’importe qui d’autre, une part d’elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer, mais c’était nécessaire pour qu’elle avance et qu’elle évolue sans avoir l’impression d’être une autre. Charlie faisait partie des gens qui la tirait vers le haut et lui permettait de faire exploser la vraie Ecaterina Robertson, pas celle qu’une ex-actrice en mal de gloire voulait utiliser pour renflouer son compte en banque et son ego, mais celle qu’elle était tout au fond d’elle et qui gagnait à être connue.

Quelque part, c’était pour remercier Charlie qu’elle se confrontait à l’une de ses angoisses. Chaque jour, elle faisait se révéler une autre facette de sa personnalité en lui faisant admettre parfois qu’elle n’était peut-être pas aussi terrible qu’elle l’imaginait. Et puis finalement, Ecaterina avait un peu plus d’expérience de la scène que Charlie ; elle avait été la complice musicale de son frère pendant près d’un an, avait partagé un beau duo avec Bryan Ryan pendant sa sage jeunesse et avait fait partie d’une chorale. Si elle se contentait de remuer en rythme et de débiter des paroles par cœur, elle savait faire abstraction du monde qui l’entourait mine de rien, ce qui lui serait utile pour éviter les deux énergumènes qui la fixaient la langue pendante en agitant leurs sourcils trop touffus pour l’appâter. Le but était de s’amuser, ce n’était qu’une soirée entre copines, pas de quoi fouetter un chat et de toute façon, elle n’avait rien à perdre, si ce n’était cette étiquette de rabat-joie qu’aimait lui coller sa charmante colocataire qui, elle aussi, semblait horrifiée par cette prestation improvisée. Cette Charlie Watson-Brown n’avait que de la gueule, elle n’était pas plus courageuse qu’elle-même l’était, alors qu’elle s’autoproclamait gangsta de son quartier. Cette pensée la fit sourire et la voyant monter sur scène la mine renfrognée et le regard menaçant, la petite blonde sentit une bouffée de chaleur l’envahir, comme si on venait de couper la climatisation, mais c’était juste l’excitation et le rhum de son mojito qui se frayaient un chemin jusqu’à son cerveau. Les paroles de sa colocataire firent arquer un sourcil à Cat qui le plus sérieusement possible, lui répondit en faisant plusieurs moulinets avec son index devant son propre visage « Et sacrifier ce si joli visage ? Comme tu l’as si bien dit tout à l’heure, j’ai des obligations envers mon blondinet. » Jouer les prétentieuses, ce n’était pas dans ses habitudes, mais Charlie saisirait très vite l’ironie et faisant glisser la totalité sa longue chevelure sur le côté de son épaule gauche, elle attendit que le titre de la chanson s’affiche sur l’écran et quand le verdict tomba, elle hurla mentalement comme une groupie. Miley Cyrus ou le plaisir coupable de Cat. Une fois, Dorian l’avait surpris en train de s’égosiller sur See You Again de la chanteuse et c’en était fini pour elle : des jours durant il s’était moqué en l’imitant approximativement jusqu’à ce que Cat ne soit en position de force et le menace de lui écraser ses bijoux de famille s’il répétait à quiconque qu’elle avait des titres du dernier album de la coqueluche des adolescents sur son baladeur numérique. Par chance, Dorian tenait à sa virilité, et son secret resta enfoui pendant de longues années. C’était donc à son tour de commencer. Très bien, elle pouvait le faire. Lançant un petit regard en coin à sa colocataire qui ne semblait pas ravie d’être tombée sur cette chanson, elle fit mine elle aussi d’être excédée par la playlist de ce bar de seconde zone. S’apprêtant donc à commencer, Ecaterina prit le micro en main, en faisant glisser de droite à gauche les semelles de ses talons hauts, les cheveux qu’elle n’avait pas réussi à rassembler sur son buste lui chatouillant sa colonne vertébrale dénudée et commença au moment propice d’un ton aussi rauque et éraillé que quand elle parlait :

« I hopped off the plane at LAX with my dream and my cardigan, welcome to the land of fame excess, am I gonna fit in ? Jumped in the cab, here I am for the first time, look to my right and I see the Hollywood sign. This is all so crazy, everybody seems so famous. » Les yeux faussement rivés sur les écrans qui diffusaient les paroles puisqu’elle les connaissait déjà en réalité, Ecaterina remua doucement les hanches au rythme de la musique, ne parvenant à croire ce qu’elle était en train de faire. Elle avait déjà fait pire en réalité, les Urban Hymns n’étaient pas connus pour leurs choix magistraux de chansons et de mise en scène et finalement, l’idée du duo avec sa meilleure amie lui plaisait. Elles auraient pu avoir l’air ridicule, complètement à côté de la plaque, mais elles ne se débrouillaient pas si mal avec leurs jolies tenues et leurs jolis sourires. Surtout quand on savait que c’était de l’improvisation totale. Serrant ses doigts sur le micro en osant enfin bouger de sa place, Ecaterina s’approcha de Charlie pour lui poser son avant-bras replié sur son épaule en continuant, faisant mine d’être plus torturée « My tummys turnin and I'm feeling kinda homesick, too much pressure and I'm nervous, that's when the taxi man turned on the radio, and the Jay-Z song was on, and the Jay-Z song was on, and the Jay-Z was one. » C’était qu’elle montait haut, cette morveuse et poussant davantage sur sa voix chaude, Cat entama le refrain après avoir touché du bout du doigt le nez de Charlie. Remuant la tête et les hanches comme l’indiquaient les paroles de la chanson, elle ne s’occupait même pas du public en réalité, elle était trop occupée à vérifier si son amie s’amusait et visiblement, elle semblait empreinte à la fête. Peut-être que le seul verre d’alcool que Cat avait ingurgité jouait sur son inhibition, mais elle se sentait drôlement libre et n’essaya plus de cacher le fait qu’elle connaissait les paroles de cette chanson. Quand la fin du refrain sonna et que son regard bleu clair croisa celui d’un des jeunes hommes à sourcils broussailleux qui s’humecta les lèvres d’une façon très peu classe et discrète, elle pivota toute droite sur ses talons, désabusée, et montra du doigt Charlie, sa voix montant très haut dans les aiguës – ce qu’elle ne parvenait pas à faire en temps normal, son timbre étant conditionné pour chanter les notes basses « Yeah ! It's a party in the USA ! » Cela lui fit grossir son regard, mais continuer comme si de rien n’était, passant le relais à Charlie qui enchaîna le second couplet.
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyMer 23 Jan - 15:36

Lâche, Charlie avait préféré laisser Cat débuter la chanson plutôt que de prendre elle-même les devants. La jeune femme avait beau s’autoproclamer courageuse, il n’en était rien : au fond elle n’était qu’une froussarde de première, et pas seulement parce qu’elle était incapable de visionner un film d’horreur en entier. Seul l’alcool lui permettait de faire des choses insensées et de se montrer plus brave qu’à l’accoutumée. Ah ça oui, dès que la brunette vidait verre sur verre, elle avait l’impression de se voir pousser des ailes et se mettait à faire tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe quoi dans ce cas précis. Ce n’était pourtant pas une habitude qu’elle avait prise aux côtés de sa colocataire : raisonnable lorsqu’il s’agissait de se la jouer alcoolique d’un soir, la belle Ecaterina refusait toujours de se mouiller, prétendant ne pas aimer le goût de l’alcool alors que Charlie était persuadée qu’elles étaient en vérité toutes les deux identiques : un seul verre les mettait dans tous leurs états. Or, Cat ne voulait pas se montrer aussi cinglée que Charlie, il fallait au contraire qu’elle soit toujours tirée à quatre épingles et se montre respectable. Aux yeux de la libraire, une telle attitude ne pouvait être que l’héritage d’une jeunesse avortée par l’exigence d’une mère. Ecaterina ne lui en parlait peut-être pas souvent, certes, mais elle avait déjà plus ou moins abordé le sujet en sa présence, ou tout du moins fait quelques références à celui-ci. Charlie n’aimait pas se montrer trop curieuse vis-à-vis du passé de sa colocataire : être amies ne signifiait pas devoir obligatoirement tout savoir sur le compte de l’autre, et elle était persuadée qu’il fallait au contraire garder une part de mystère, de réserve. Elle-même n’aurait pas aimé devoir tout partager de son passé avec elle : il y avait certaines choses qu’elle n’avait jamais mentionné, ni à Cat, ni même à Wyatt qui était pourtant son petit ami, et c'était très bien comme ça. Ils n’avaient par exemple pas besoin de savoir qu’elle consultait une psychologue depuis l’âge de dix-sept ans, ni même que la mort de son père l’avait si ébranlée qu’elle ne s’en était jamais tout à fait remise. Alors, elle respectait leurs secrets tout comme ils respectaient les siens : en ne posant pas trop de question, en se montrant respectueuse. Charlie était peut-être un boute-en-train à ses heures perdues, mais il n’en demeurait pas moins qu’il y avait des sujets qu’elle laissait volontairement de côté, et avec lesquels elle ne plaisantait pas. Tout ce qui avait rapport, de près ou de loin, avec son passé en faisait partie.

Balayant la foule tassée dans le bar-karaoké de la ville, Charlie se rassura en constatant qu’il n’y avait personne qu’elle connaissait, en dehors d’Ecaterina bien sûr. Si ce n’était pas la première fois qu’elle chantait en public –quelques semaines plus tôt elle avait fait un duo avec Ashandra Moon devant la ville entière, dans le cadre d’un festival initié par Lima- elle restait néanmoins sur ses gardes. Cela faisait si peu de temps qu’elle avait commencé à chanter qu’elle n’était jamais sûre d’être à la hauteur dans ce genre d’événement, manquant cruellement de confiance en son talent. Et puis, se confronter à Cat n’était pas une chose facile : cette dernière avait peut-être récemment quitté les Urban Hymns –ce dont Charlie se réjouissait, persuadée qu’elle parviendrait un jour à la convaincre de la rejoindre chez les Second Chances- mais elle possédait toutefois bien plus d’expérience qu’elle sur scène. De plus, avec sa voix grave et son apparence angélique, elle était sûre d’attirer les regards. A côté, Charlie, la brune plutôt banale au poignet dans le plâtre, paraissait bien fade. Faisant glisser le micro entre son plâtre et sa poitrine, la jeune femme passa une main dans ses longs cheveux châtains, tâchant de se redonner un minimum de courage, mais comptant également sur l’alcool qu’elle avait bu avant de monter sur scène pour lui donner un petit coup de main. Les notes s’élevant autour d’elle, elle reprit le micro dans sa main gauche et observa Cat entonner le premier couplet de la chanson signée Miley Cyrus, en apparence parfaitement à l’aise sur le devant de la scène, face à des tas d’hommes qui la reluquaient tranquillement du coin de l’œil. Secouant légèrement la tête au rythme de la musique, un large sourire s’installa sur les lèvres de la brunette qui ne put s’empêcher d’admirer le talent de sa colocataire. Il n’y avait pas à dire : cette dernière savait précisément ce qu’elle devait faire pour s’attirer les faveurs du public, qui s’annonçait conquis d’avance. Commençant doucement à se détendre, Charlie décida de profiter de ce duo improvisé avec sa meilleure amie et se prit finalement rapidement au jeu de celle-ci. Posant tour à tour son regard sur les paroles qui défilaient sur un écran installé face à elles puis sur Ecaterina qui visiblement connaissait ces dernières par cœur, la brune sourit de plus belle et envoya un clin d’œil à sa colocataire lorsque celle-ci se lança dans le refrain, avant d’hausser les sourcils lorsqu’elle l’entendit monter dans les aigües, ce que Charlie n’avait pas l’habitude d’entendre.

Sachant qu’Ecaterina ne tarderait pas à lui céder la seconde partie de la chanson, Charlie serra fort le micro dans sa main et prit une longue inspiration. Au moment propice, elle réunit tout son courage et clignant rapidement des yeux, elle porta finalement le micro tout près de ses lèvres et prit le relais, non sans un coup d’œil en direction du petit écran. « Get to the club in my taxi cab, everybody's lookin' at me now, like who's that chick that's rockin' kicks, she's gotta be from out of town ». La jeune femme s’approcha de sa partenaire et, la contournant au dernier moment, lui lança un coup d’œil appuyé. Se figeant de l’autre côté de la scène, elle reprit avec le même enthousiasme. « So hard with my girls not around me, it's definitely not a Nashville party. 'Cause all I see are stilettos I guess, I never got the memo. My tummy's turnin' and I'm feelin' kinda homesick, too much pressure and I'm nervous, that's when the DJ dropped my favorite tune ». Malgré ses premières réticences, Charlie devait admettre que ce duo partagé avec Cat n’était finalement pas si mal, et elle se surprit même à se lâcher peu à peu, sans pour autant ressentir les effets de l’alcool la pousser à faire quoi que ce soit. La présence d’Ecaterina à ses côtés n’y était sûrement pas pour rien : elle sentait que cette dernière l’encourageait du regard depuis le début de la chanson. Sans elle, Charlie aurait eu bien plus de difficulté à accepter sa voix et surtout à se remettre à chanter, ce qu’elle n’avait pas fait depuis si longtemps. Il lui manquait néanmoins une chose pour la rendre totalement satisfaite : une guitare entre ses mains.

Plissant furtivement les yeux à cette pensée, la brunette tenta de l’éloigner du mieux possible et entonna à son tour le refrain de la chanson. « And the Britney song was on ! And the Britney song was on ! And the Britney song was on… So I put my hands up, they're playin' my song, the butterflies fly away. I'm noddin' my head like "Yeah !" ». Joignant le geste à la parole, en prévision du vers suivant, Charlie donna un nouveau coup de hanches à Cat avant de remuer les siennes doucement, toujours sur le même rythme. « Movin’ my hips like "Yeah !". Got my hands up, they're playin' my song, and now I'm gonna be okay, yeah ! It's a party in the USA ! Yeah ! It's a party in the USA ! ». Jetant un coup d’œil à Ecaterina, elle la désigna à l’aide de son micro puis le dirigea furtivement vers sa propre poitrine, lui faisant comprendre par cette gestuelle qu’elle souhaitait maintenant chanter avec elle. Reprenant ensemble, elles répétèrent plusieurs fois le refrain jusqu’à ce que la chanson ne se termine enfin. Les applaudissements ne tardèrent pas à surgir des quatre coins de la salle, faisant monter le rouge aux joues de Charlie. Cette dernière reposa hâtivement le micro sur son support et passa son bras autour des épaules de Cat, riant légèrement. Ces quelques minutes lui avaient permis de reprendre un peu confiance en elle, et elle se fit la promesse de ne plus jamais s’interdire de chanter, même si elle n’était toujours pas totalement satisfaite d’elle. Après avoir déposé un baiser furtif sur la joue de Cat, elle approcha ses lèvres de son oreille. « Merci Cat, c’était vraiment génial ! » Lui murmura-t-elle avant de reculer légèrement afin de laisser sa colocataire respirer. Charlie n’était peut-être pas une chanteuse née, mais elle appréciait néanmoins le plaisir que lui procurait la scène, et cette expérience venait de le lui prouver. Plongeant son regard dans celui de Cat, elle ne put s’empêcher de sourire à nouveau. « Tu es sûre de ne pas vouloir un autre verre ? Cette fois, c’est certain, le barman ne pourra pas te le refuser ! ».
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyVen 15 Fév - 16:23

Amassée près du bar, la foule présente dans la salle profitait du spectacle qui leur était offert en sirotant leur boisson dans l’insouciance d’une longue soirée d’été. Ils s’amusaient de la complicité qui semblait lier les deux jeunes femmes qui avaient pris avec aisance la scène du bar karaoké, forcées de respecter la coutume barbare de l’endroit où elles avaient choisi de passer leur soirée avant de pouvoir rentrer chez elles. Ces gens ne se doutaient pas une seule seconde que la plus blonde des deux (et la plus petite, de surcroît. À croire qu’elle avait vraiment toutes les tares) était morte de peur et qu’elle n’avait qu’une seule envie, c’était de descendre de cette estrade lumineuse pour retourner se tapir dans l’ombre. Elle ne voulait plus jamais sentir la chaleur désagréable des spots picorer sa peau délicate. Dieu savait pourtant ô combien elle prenait bien la lumière, chacun des rayons aveuglants des projecteurs mettant encore un peu plus en valeur son teint parfait et ses longs cheveux soyeux, mais c’était une torture de sentir que toute l’attention était dirigée vers elle et sa meilleure amie à cet instant. Comme si en un claquement de doigts, son passé resurgissait devant ses grands yeux bleus et qu’elle était redevenue la petite-fille soumise à un monde trop adulte et trop cruel pour elle. Ecaterina n’avait pas quitté les Urban Hymns seulement à cause de l’animosité que certains des membres de cette chorale nourrissaient à son encontre, ni parce que Dorian n’était plus là pour la pousser à mettre en avant sa voix si particulière. C’était le lourd poids qu’elle portait constamment sur les épaules, cette peur panique qu’elle ressentait dès que Finn lui accordait un tant soit peu de sa confiance, confiance sans doute altérée par la fois où il l’avait vu gambader en serviette de bain dans le couloir de l’appartement qu’il partageait avec Gale. Devoir se produire devant une horde de gens, c’était le propre des chorales, sinon à quoi bon en créer une ? Ils devaient montrer de quoi ils étaient capables, prouver à la concurrence qu’ils méritaient leur place au sein de ce cercle très fermé, c’était tout à leur honneur ! Mais Cat, elle, n’avait pas cet esprit de compétition caractéristique de Santana Lopez, par exemple. Elle ne comprenait pas qu’on puisse vouloir écraser les autres à coup de vibes de dix kilomètres ou de standard pop/rock ringard que plus personne n’écoutait à l’heure actuelle. Elle respectait la passion de ceux qui furent à un moment donné ses coéquipiers, seulement, elle pensait de ne pas avoir les épaules assez larges pour faire partie de ce genre de groupe pour qui le challenge représentait quelque chose de très sérieux, presque de sacré, alors qu’elle-même se rendait très souvent aux répétitions en prenant tout cela au quarantième degré. Elle avait été conditionné par Jacob Ben Israël qui à l’époque du lycée passait son temps à lui révéler les drames qui s’y déroulaient, à quoi s’était-elle attendu en entrant dans cette chorale, une majorité des membres des Urban Hymns étaient des anciens New Directions ! Ce n’était pas de sa faute après tout si les sessions du Glee-Club ressemblaient plus à un épisode d’Amour, Gloire et Beauté qu’au dernier showcase hormoné des One Direction. Pourquoi bouder son plaisir et ne pas s’en moquer ?
Ne pas prendre ça au sérieux, c’était une façon pour elle de ne pas admettre ouvertement que la scène lui faisait peur, que le regard des spectateurs avait une incidence directe sur ses angoisses les plus profondes. Se cacher derrière des excuses pour ne pas avouer ses faiblesses, c’était humain. Surtout quand ces faiblesses résultaient d’une enfance difficile qui ne regardait personne d’autre qu’elle et sur laquelle elle n’avait pas envie de s’épancher. Elle n’avait plus rien à prouver à personne, encore moins à des chanteurs en herbe qui se raccrochaient avec tant d’obstination pour remporter une victoire qui au final ne leur rapporterait rien. Pourtant, Cat aimait chanter. Pas parce qu’elle était convaincue d’avoir du talent, elle se fichait pas mal de le savoir, à vrai dire. Le chant lui était apparu comme une façon comme une autre de s’extérioriser, mettant de côté pour un temps son autre talent précieux, celui de s’enfuir à chaque fois qu’elle en avait l’occasion pour ne pas affronter la douleur ou au contraire l’affronter seule, sans blesser les gens qui comptaient le plus pour elle. Charlie frappait dans un sac de sable pour faire descendre la pression, récoltant au passage quelques blessures de ses combats acharnés contre son punching-ball, Dorian chantait. C’était son frère qui lui avait appris que pousser la chansonnette pouvait vous libérer, mais Ecaterina avait trop de choses enfouies en elle pour prétendre se sentir soulagée quand elle s’époumoner sur un titre de Coldplay, c’était pourquoi elle préférait écrire. Mais même ça, ça ne l’aidait plus à s’apaiser aujourd’hui.

Passant la main à Charlie qui commença à chanter, Ecaterina glissa de nouveau le micro sur son pied, l’écoutant en remuant la tête en rythme. Son cœur ne cessait de cogner dans sa poitrine à mesure que la chanson suivait son cours et que le public se fit plus réceptif, tapant dans ses mains. Elle était contrariée par cette embardée qu’avait fait sa voix à la fin de son refrain, pensant qu’elle avait peut-être attrapé un coup de froid en sortant, tout à l’heure. C’était normal, à force de sortir avec des échancrures aussi prononcées dans le dos, elle finirait avec une pneumonie qui la clouerait au lit tout l’été, peut-être même qu’elle en mourrait comme l’une de ces héroïnes torturées des romans classiques qu’elle idolâtrait. Le sujet n’était pas là, elle devait était présente, ne pas se laisser déconcentrer par ce genre de détail, soucieuse de mettre la puce à l’oreille concernant son malaise au peuple qui maintenant se rapprochait dangereusement du bord de la scène et reportant son attention sur sa colocataire en plein show, elle lui sourit. Charlie avait du talent, c’était indéniable et l’entendre chanter après autant de temps fit du bien à la blondinette qui la gratifia d’un clin d’œil entendu. Cat se concentrait sur les intonations de voix de la brunette pour ne pas flancher et garder les pieds sur Terre, mais elle admettait que maintenant, elle ne faisait plus la fière. Bon sang qu’elle admirait Rachel Berry pour faire ça depuis des années, c’était vraiment un don inné !
Le verre d’alcool qu’elle avait bu ne l’aidait même pas à se lâcher un peu, elle qui avait pensé que son sursaut de témérité était dû au rhum de son mojito s’était mis le doigt dans l’œil. Lorsque Charlie lui fit signe de reprendre le refrain avec elle, Ecaterina s’exécuta, plus timidement cette fois. Associée à la voix de son amie, la sienne ne faisait visiblement pas le poids. Ou plutôt, elle ne se donnait pas les moyens de faire le poids. Cat savait que le chant était important pour Charlie, ça lui faisait de la peine de la voir si peu active à ce niveau en ce moment et fredonnant un demi-ton en dessous pour donner davantage de confiance à sa colocataire qui s’était ragaillardie, Ecaterina ne maintint pas la note de fin, lui laissant le plaisir de prouver qu’elle avait du coffre. Les applaudissements, bien que très embarrassants, lui firent esquisser un autre sourire et pendant que Charlie s’approchait d’elle, la blonde entreprit de faire une petite courbette à l’assemblée, comme Emily lui avait appris.

« Génial, c’était génial. » répéta-t-elle les dents serrées, raide comme un piquet en fixant avec une lueur d’effroi dans le regard les clients du bar qui sifflaient avec leurs doigts ou qui s’exclamaient de joie « Il faut qu’on descende de cette scène avant qu’ils nous demandent un rappel. » Et derechef, elle attrapa la main de sa colocataire pour descendre les marches de la scène et la quitter, mais ayant à peine le temps de faire un pas, deux jeunes hommes forts charmants s’approchèrent d’elle. Cat leur fit « stop » avec la main et ils s’arrêtèrent brusquement. Elle entrecroisa alors ses doigts moites à ceux de Charlie, leur montra l’étreinte de leurs mains en les tendant devant elles et elle leur dit avec le plus grand des sérieux, même si sa bouche était un peu pâteuse « Lesbiennes et on s’aime d’un amour passionnel, nos nuits sont torrides. On compte adopter des enfants dans un pays qui se termine en –stan. Vous voyez, Afghanistan, Russiquistan, Afriquistan, Asiquistan. » Elle les gratifia d’un grand sourire Colgate, avant de se rappeler qu’elle devait se sentir désolée pour eux, et modifia expressément son faciès victorieux en une fausse mine désolée qui perdura une seconde à peine. Tirant sur le bras de Charlie pour qu’elle la suive, Cat se dirigea vers le bar. Se retourna à moitié pour regarder les jeunes hommes qui étaient restés abasourdis, elle daigna ajouter à leur attention « On vous enverra une invitation pour notre mariage, on a des copines hétérosexuelles qui adorent les tocards ! » Ecaterina resserra l’étreinte de ses doigts autour de ceux de Charlie, piétinant jusqu’au bar pour récupérer sa pochette et lorsqu’elle lui proposa un dernier verre, elle hurla presque « T’es malade ! Et risquer de se faire aborder comme on a failli se faire aborder là, maintenant ? J’ai besoin d’air, je fais une crise de claustrophobie aiguë, Charlie. » Elle fit semblant de s’étouffer en toussant exagérément, ne lâcha toujours pas la main de sa meilleure amie et glissa sa pochette sous son bras. Tirant de nouveau sur le bras de Charlie pour l’emmener vers la porte de sortie, elle dit d’une voix grimée, outrageusement étouffée comme si l’air ne passait plus du tout dans sa trachée « C’est genre anaphylactique. » Elle fit des moulinets devant sa bouche pour illustrer son propos « Je sens que… je sens que ma gorge se resserre, je manque d’air. » Elle avança encore et encore, poussant des gens au passage sans même s’excuser et d’une voix tout à fait normale, elle reprit « Tu sais, Gale ne te pardonnera jamais de m’avoir laissée mourir aussi bêtement ; écrasée par un camion, d’accord, c’est tragique et tout à fait moi, mais d’une crise de claustrophobie ? C’est indigne du personnage, je mérite une bien meilleure fin si tu veux mon avis. » Enfin, elles arrivèrent devant la porte du bar karaoké. Les vigiles les laissèrent passer cette fois, non sans les féliciter et Cat roula des yeux, trop occupée à pousser la porte avec sa hanche et à faire sortir Charlie et ses grosses fesses de ce bar maudit. Une fois à l’extérieur, elle lâcha la main de Charlie pour écarter les bras et les lever en l’air, faisant tomber sa pochette au sol, et inspirant de grandes bouffées d’air par le nez et la bouche « Que celui qui a inventé l’oxygène soit béni. » Elle s’aperçut aussitôt que sa phrase était stupide, se raccrocha au branchage en argumentant « Ils sont vachement forts leurs mojitos quand même ! »
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyLun 4 Mar - 21:42

Le cœur battant encore à tout rompre contre sa poitrine qui s’élevait au rythme de ces agitations, Charlie passa son bras gauche sous celui de sa colocataire, un grand sourire dessiné sur ses lèvres fines. Pour la première fois depuis plusieurs jours, la brunette se sentait bien ; libre, légère, elle avait la sensation d’être enfin libérée de cette morosité qui la hantait depuis que son plâtre avait été posé sur son poignet droit, une morosité pesante qu’elle n’avait jamais vraiment supportée. A croire qu’Ecaterina lui faisait l’effet d’un antidépresseur : encore mieux que du prozac, une seule soirée en compagnie de sa meilleure amie avait réussi à balayer toutes les ondes négatives et à lui rendre son sourire. Debout au milieu de l’estrade sur laquelle les deux colocataires étaient venues interpréter le titre de Miley Cyrus, Charlie ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil empli de reconnaissance à sa colocataire, rayonnante sous les feux des projecteurs. Cette dernière semblait d’ailleurs de plus en plus à l’aise face aux regards inquisiteurs qui se dirigeaient vers elle, comme si elle était née sur une scène comme celle-ci -ou du moins était-ce le point de vue de Charlie, légèrement embrouillé par les mojitos. Elle n’avait encore jamais véritablement eu l’occasion d’assister à un show de Cat, et le fait de la voir ainsi était particulièrement agréable, cela lui permettait de découvrir une nouvelle facette de sa personnalité, ce qui était rare ces temps-ci ; car depuis qu’elles vivaient ensemble, Charlie avait l’impression de la connaitre par cœur, comme si elle avait vécu toute sa jeunesse avec elle. Les habitudes de Cat n’avaient plus aucun secret pour elle, à l’image de ses expressions préférées qu’elle pouvait presque anticiper par moments. Et pourtant, malgré la routine qui aurait pu s’installer entre les deux colocataires, il n’en était rien : les fous-rire n’en finissaient plus d’éclater dans leur domicile des Vieux Quartiers, tout autant d’ailleurs que les disputes qui rythmaient leur quotidien. De sa vie, jamais Charlie n’aurait imaginé que vivre avec une autre personne dans une même maison aurait pu se révéler aussi amusant, et voilà qu’aujourd’hui elle redoutait le jour où Ecaterina se mettrait à faire ses valises pour aller faire sa vie de son côté, le jour où elle se retrouverait à nouveau seule. Certes, la colocation n’avait pas que des avantages, et parfois elle regrettait même le manque d’intimité qui en découlait –en particulier lorsqu’elle souhaitait inviter Wyatt, que Cat semblait porter en horreur-, en plus du sentiment de dépendance qui s’en dégageait parfois, ce que Charlie détestait, elle qui n’aimait dépendre de personne. Toutefois ce type d’inconvénient ne resurgissait que dans les mauvais jours ; au quotidien, Charlie n’avait aucun mal à admettre qu’elle vivait la belle vie : elle avait une colocataire d’enfer qu’elle adorait en plus d’admirer, un petit-ami attentionné qu’elle aimait plus que tout, et un boulot qui lui plaisait malgré les contrariétés qu’il lui apportait régulièrement. Pour une fille qui avait débarqué quelques mois plus tôt dans une ville inconnue au milieu d’un État à des centaines de kilomètres de celui dans lequel elle était née, le bilan n’était peut-être pas si mauvais, après tout. Et ce ne serait certainement pas un pauvre plâtre qui l’empêcherait de vivre sa vie à fond, pensa-t-elle, non sans un nouveau sourire.

Les applaudissements s’évanouissant peu à peu dans la salle, Charlie se tourna vers sa colocataire dont le sourire semblait à présent plus crispé. Trop occupée à profiter du succès de leur duo improvisé, la jeune femme acquiesça vaguement lorsque celle-ci lui demanda de quitter avec elle la scène dans les plus courts délais. Serrant la main que lui tendit Cat, Charlie s’élança à sa suite en direction des marches qu’elles descendirent toutes deux dans un état bien différent ; car si la première semblait sur le point de casser les dents du premier qui viendrait leur barrer la route, la seconde était quant à elle sur son petit nuage, bien plus préoccupée par son petit bonheur que par les sifflements qui résonnaient dans toute la salle. Ce ne fut qu’arrivée au pied des marches du petit escalier en bois que Charlie remarqua les deux hommes qui se trouvaient face à elle et qui dévisageaient Cat avec une avidité plutôt écœurante. Haussant les sourcils, Charlie regretta de ne pas avoir demandé à Wyatt de les accompagner toutes les deux : avec le gynécologue dans les parages, elle se serait sentie bien plus en sécurité. Ayant néanmoins la chance de ne pas être la source d’attention de ces deux types en manque, la brunette tenta de relativiser et s’apprêta à tirer la main d’Ecaterina pour fuir quand elle sentit ses doigts croiser les siens dans un geste plutôt intime qui ne lui ressemblait pas. Se tournant vers Cat non sans une certaine curiosité, elle comprit aussitôt les intentions de cette dernière, intentions qui se confirmèrent lorsque la jolie blonde se lança dans un discours vantant les mérites d’une homosexualité assumée. Se mordillant l’intérieur de la bouche pour ne pas céder au fou rire que lui inspirait la réaction des deux types, elle serra la main d’Ecaterina dans la sienne, se prenant au jeu. « Tu as oublié le Kazakhstan, chérie. Je veux adopter un petit Kazakien… Kazakiste… Bref, j’en veux un ! » Lança-t-elle, retenant toujours le fou rire qui menaçait d’éclater. Elle laissa alors Ecaterina conclure avec brio puis la suivit jusqu’au bar, laissant les deux imbéciles derrière elle, penauds. « Je crois qu’ils ne s’en remettront jamais, Cat ! ». Laissant enfin exploser son hilarité, Charlie se figea à environ un mètre du bar, pliée en deux en repensant à l’expression des deux célibataires endurcis quant Cat leur avait proposé de leur envoyer un carton d’invitation. « Mais tu sais, je suis un peu déçue » Parvint-elle à dire lorsqu’elle retrouva son souffle. « J’aurais préféré une démonstration plus flagrante de notre homosexualité. Tu aurais pu te montrer encore plus convaincante, chérie ! ».

Riant de plus belle, elle avança de quelques pas et prit appui sur le tabouret le plus proche. Elle s’apprêta à commander deux nouveaux cocktails après avoir proposé à Ecaterina de rester, quand celle-ci l’interrompit, lui interdisant de poursuivre la soirée au bar karaoké. Son excuse ? Le manque d’air. Dubitative, Charlie leva un sourcil mais ne répliqua pas, se laissant entrainer vers la porte de sortie après avoir récupéré sa veste. Après tout, elle ne pouvait pas la forcer à rester ; Ecaterina avait déjà fait suffisamment d’efforts pour elle. « Mais oui, bien sûr Cat, bien sûr… » Commenta-t-elle, un petit sourire au coin des lèvres. De toute évidence, elle n’était pas la seule à avoir quelques difficultés à mentir : en l’occurrence, Ecaterina était une bien piètre comédienne. Lorsqu’elles furent enfin hors du bâtiment et surtout loin du nouvel apprenti chanteur qui tentait sa chance sur scène, la jeune femme s’appuya contre le mur derrière elle, accueillant la fraicheur de la nuit avec délice. « Tu vois, je pensais que j’étais folle, Robertson, mais en fait je crois que tu es encore pire que moi » Lança Charlie quand sa colocataire se plaignit des mojitos qui, selon elle, étaient un peu trop dosés. Levant les yeux au ciel, la jeune femme finit par se redresser et s’approcha de Cat. « Ce ne sont pas les mojitos qui sont forts, c’est juste que tu ne tiens pas l’alcool, Blondie ». Charlie esquissa un sourire -pour une fois qu’elle pouvait prononcer cette phrase à quelqu’un, c’était presque jouissif ! D’ordinaire c’était plutôt à elle que l’on disait ce genre de chose, ce qui avait fini par l’agacer à la longue. Ce soir, elle prenait néanmoins sa petite revanche personnelle, et soutenait le regard de sa meilleure amie avec satisfaction. « Tu es sûre de vouloir rentrer ? Pas de regrets, hein ? Parce qu’il y a des tas d’endroits à Lima où on pourrait encore faire le show ! …Et puis on pourra toujours jouer la carte du couple homosexuel si on vient nous chercher des noises. J’attends toujours mon baiser ! ». Le regard plein d’espoir en pensant à la soirée qui s'offrait à elle, Charlie scruta les yeux foncés de sa colocataire qui elle ne semblait pas très emballée par cette proposition. Fronçant le nez, elle céda finalement aux prières de la blonde et secoua la tête en signe de dénégation. « T’es vieille avant l’âge, mon petit Robert. Vingt-trois ans physiquement et déjà quarante-trois mentalement. Allez viens, je te ramène ! ». S’approchant de sa meilleure amie, Charlie passa son bras libre autour de ses épaules puis se dirigea vers la vieille Ford bleue garé au fond du parking. Jetant quelques coups furtifs à Cat sur le chemin, la brunette esquissa un sourire en se souvenant du discours tenu par la jolie blonde un peu plus tôt dans la soirée. « Et tu sais, si tu veux quand même passer une nuit torride, tu sais où me trouver ! ». Lui envoyant un clin d’œil appuyé, la jeune femme rit légèrement, serrant sa colocataire contre elle.


Dernière édition par Charlie Watson-Brown le Mer 6 Mar - 17:54, édité 1 fois
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyMar 5 Mar - 18:33

La pression qu’exerçait le regard des autres sur Ecaterina se dilapida dès qu’elle dépassa la porte du bar, Charlie accrochée à son bras. L’air doux s’infiltra dans ses poumons qui crépitaient encore d’angoisse dans sa cage thoracique. À l’extérieur, le ciel sans nuage et les étoiles scintillantes ne l’émerveillèrent pas, trop occupée à savourer sa liberté pour s’en soucier. Son corps était tendu, et droite sur ses talons hauts, tous ses membres devinrent douloureux. Pour soulager ses muscles, elle leva les bras au-dessus de sa tête et se massa lentement le cou avec ses doigts en fermant les yeux de satisfaction. La jeune femme s’était tellement contractée au cours de sa prestation sur la scène du bar karaoké qu’elle eut du mal à redresser sa nuque délicate qui lui lançait atrocement sous ses longs cheveux blonds. Ecaterina était vraiment prête à toutes les folies pour Charlie. Elle ne savait pas pourquoi elle prenait autant le bonheur de sa colocataire à cœur, c’était sans doute ce qu’on appelait de l’amitié. Avec son histoire avec Gale, sa relation avec Charlie était la meilleure chose qui ne lui soit jamais arrivée. Cat avait déjà des amis avant, bien sûr, mais atteindre ce niveau d’affection pour une personne qu’elle avait rencontrée sur le tard ne s’était jamais présentée à elle auparavant. Elle aimait Charlie. Pas d’une façon romantique comme adorait le sous-entendre la principale intéressée, mais d’un amour bienveillant et sincère. Charlie avait été là pour elle quand les choses ne s’étaient pas déroulées comme elle l’avait voulu. Elle l’avait beaucoup soutenue, mais ne s’était pas rangée de son côté pour autant. C’était la force de Charlie : son impartialité. Il ne fallait pas compter sur elle pour se faire brosser dans le sens du poil quand les choses tournaient mal, car elle ne mentait pas et ne cherchait pas à préserver votre sensibilité et ça, c’était ce qui plaisait le plus à Ecaterina qui savait qu’elle avait besoin de se faire recadrer perpétuellement pour continuer d’être celle qu’elle était. De son côté, Cat se surprenait à être maternelle avec Charlie, à vouloir qu’elle soit heureuse à tout prix. Elle se faisait du souci pour son avenir, comme elle le faisait pour Dorian et pour Lynn. Oh, c’était tout en discrétion pour ne pas éveiller les soupçons de la brunette qui n’aurait pas manqué une occasion de la taquiner sur son côté maman-poule insoupçonné. Ecaterina ne se pensait pas capable d’autant de commisération. En fait, elle avait toujours cru être d’un égocentrisme affligeant. Le fait de ne pas être à même de s’occuper de sa propre condition la poussait à penser qu’elle ne pourrait jamais s’occuper de quelqu’un d’autre. À croire qu’elle s’était trompée, elle s’avérait plutôt douée pour prendre soin des gens et ses expériences lui permettaient de se glisser dans n’importe quel cas qui sollicitait son appui.
Savoir que Charlie allait mieux la rendait heureuse. Elle jouait à la robuste en prétendant que ce n’était rien, mais la blondinette n’était pas sans savoir qu’elle souffrait de sa situation actuelle. Ce n’était qu’un poignet cassé, certes, mais se sentir amoindrie de cette façon n’était pas facile à gérer. Cat avait été pourvu d’une mission importante, c’était comme si plus rien autour n’avait d’importance. Elle avait visiblement réussi cette mission, c’était tout ce qui lui importait ce soir et malgré son effroi à l’idée de devenir le centre d’attention d’une ribambelle d’inconnus dans un bar dans lequel elle ne mettrait vraisemblablement plus les pieds, cette soirée resterait gravée dans sa mémoire à tout jamais et pas seulement parce qu’elle annonçait le retour de la vraie Charlie ; celle qui riait fort, qui jurait trop et qui sous ses airs de racailles mal peignées n’en menait pas large dès qu’on l’approchait d’un peu trop près.

Toujours à se masser la nuque, Ecaterina lança un regard en biais à Charlie qui lui proposa une nouvelle fois de partir vers de nouvelles aventures. Avec tout le cœur qu’elle avait mis à réconforter la brunette, passant littéralement outre son aversion pour les spotlights, elle ne se sentait même plus capable de mettre un pied devant l’autre. Courbaturée de la tête aux pieds, elle se promit de sortir de son cocon un peu plus souvent. Elle était totalement rouillée ! Sans parler que l’alcool se répandait à vitesse grand V dans son organisme et que les rougeurs qui colorèrent ses pommettes ne présageaient rien de bon. Peut-être qu’elle était prête a tout pour que Charlie se sente bien, mais il ne fallait pas pousser le bouchon. Cessant enfin de se tripoter le cou, Ecaterina se baissa pour rattraper sa pochette qu’elle avait laissée tomber au sol et quand Charlie parla de baiser, elle plissa malicieusement les yeux et lui dit, le ton soudain très mystérieux « Est-ce que tu me lances un défi, Charlie ? » Elle se hâta de chercher son regard, arqua négligemment un sourcil pendant que Charlie éluda en s’approchant d’elle pour lui passer son bras autour des épaules. Ne renchérissant pas, Cat se laissa faire puis avança en même temps que son amie. Elle passa, elle, son bras autour de sa taille, et mettant temporairement la question du baiser de côté, elle lui glissa avec plus de sérieux « Je sais que tu penses que je suis qu’une blonde écervelée, mais j’ai plus d’un tour dans mon sac. Alors, si tu veux remettre ça prochainement, je suis prête à faire un effort et à tolérer la présence du docteur pour une autre soirée de ce genre. » Elle lâcha un petit rire nerveux, sentant que la façon dont elle s’exprimait devenait de plus en plus entrecoupée et que sa voix éraillée traînait sur la fin de ses mots. Ecaterina ajouta, grossissant son regard en rapprochant un peu Charlie d’elle « On fera un duo, lui et moi. » Cette hypothèse la fit éclater d’un rire très rauque et très sonore, perturbant la tranquillité du parking, mais comme Charlie ne semblait pas se rejoindre à son hilarité, elle cessa aussitôt de se gausser comme une arriérée et se redressa sous le poids de son bras en prenant la moue d’une petite-fille qui aurait été surprise avec les doigts dans le pot de confiture.

Les propos suivants de Charlie firent plisser de nouveau les yeux à Cat, au point qu’on ne distinguait même plus ses prunelles bleu clair. Elle s’arrêta, sans crier gare et repoussa le bras de Charlie aussi vite. Cat dégagea son visage teinté de ses longs cheveux, pinça ses lèvres charnues pour estomper le peu de rouge à lèvres qui restait dessus et vint se poster juste devant elle, l’air soupçonneux. Avec ses talons aux pieds, elle faisait quasi (tout est relatif) la taille de sa meilleure amie, et vu ce qu’elle s’apprêtait à faire, ça ne serait pas de trop. Elle avait l’habitude de gruger avec Gale, ça n’était pas les grandes jambes de Charlie qui lui feraient rebrousser chemin, elle en avait vu d’autres. Ne s’intéressant pas le moins du monde à ce qui pouvait se passer sur le parking du bar, Ecaterina essayait de déceler dans le regard de Charlie la lueur de challenge qu’elle avait cru percevoir dans le ton de sa voix, si bien qu’elle approcha son visage tout près du sien en réduisant davantage la fente de ses yeux, son nez butant contre celui de la jeune femme. Quand Cat disait qu’elle ne tenait pas l’alcool, c’était la vérité. Elle n’avait ingurgité qu’un mojito et déjà, elle se sentait pousser des ailes. Les provocations de la brunette trouvèrent écho dans son esprit embrumé par les effluves du rhum du cocktail qu’elle avait bu et peu habituée à ne pas attraper les perches qu’on lui tendait généreusement, Ecaterina se jeta à l’eau sans bouée ;

Les yeux grands ouverts, la blonde attrapa avec ses deux mains le visage de Charlie pour coller ses lèvres écarlates contre les siennes. Après à peine une seconde à presser sa bouche contre celle de sa meilleure amie, elle décolla brutalement son visage en resserrant ses mains sur ses joues qui se rabougrirent sous ses doigts crispés contre ses pommettes. Au moins, cette fois, on ne pourrait pas l’accuser de s’être défilée. Cat regarda Charlie droit dans les yeux pendant un moment : alors, c’était tout ? La mine dubitative, Cat pencha la tête sur le côté puis termina par lui toucher gentiment le bout du nez avec son index. Elle prit une grande inspiration pour annoncer toute fringante « Défi relevé ! » Comme si de rien n’était, elle pivota sur ses deux pieds et fit un mètre, rejoignant la voiture de Charlie. De nouveau, elle s’arrêta en déclarant avec discernement « On va rentrer à pieds, on récupérera la voiture demain matin. Je ne suis pas un état de conduire et toi non plus, copine. » Elle tapa sur le coffre fermé de la voiture, et souffla très fort par la bouche en se penchant pour retirer ses chaussures. Les prenant dans ses mains, elle tendit ensuite sa main droite à Charlie, visiblement encore sous le choc de ce smack inattendu, alors que Cat semblait déjà être passée à autre chose. Elle la fixa encore une fois, secouant ses doigts pour qu’elle s’approche, mais Charlie ne bougea toujours pas ce qui l’excéda. Haussant les épaules en roulant des yeux, Ecaterina se retourna pour reprendre son chemin en fredonnant Party in The USA, la démarche curieusement décalée.
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MessageSujet: Re: 06. Movin' my hips like yeah !   06. Movin' my hips like yeah ! EmptyMer 13 Mar - 15:38

Ecaterina et Charlie, une histoire d’amitié comportant bon nombre de conflits mais également un certain degré d’affection. Cela avait commencé par quelques tensions, avait évolué en une amitié réciproque mais néanmoins explosive, pour progresser vers une sorte de relation sororale. Wyatt mis à part, de toutes les personnes qu’elle avait rencontrées à Lima, Ecaterina était de loin celle que Charlie appréciait le plus. En l’espace d’une année à peine elle avait appris à connaitre la jeune femme, l’avait accueillie chez elle, l’avait aidée à plusieurs reprises lorsque la vie avait décidé de compliquer les choses, et aujourd’hui, Charlie ne s’imaginait plus évoluer sans cette amitié qui tenait une place toute particulière dans son cœur. Ecaterina était à la fois son amie, la sœur qu’elle avait adoptée, et son âme sœur au féminin. Qu’importent leurs querelles perpétuelles et leurs désaccords constants, ces derniers ne faisaient que renforcer leur relation et démontrer qu’être amies ne signifiait pas nécessairement arborer en permanence le plus joli des sourires et acquiescer avec une certaine retenue. Aux yeux de Charlie, une amitié sans honnêteté ne valait rien, et la franchise était le meilleur des atouts pour la faire perdurer. Avec Ecaterina, elle ne trichait pas. Elle ne prétendait pas être ce qu’elle n’était pas et mieux encore, elle n’essayait pas de l’impressionner et de lui en mettre plein la vue. Elle était elle-même : impatiente, sarcastique, lunatique et impulsive ; celle qui ne prend pas la peine de se coiffer au petit matin et qui peut rester une journée entière en pyjama, celle qui dit ce qu’elle pense sans prendre en compte les opinions adverses, celle dont les insultes fusent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et qui se moque bien de ce que l’on en dira. Elle était naturelle, et même si elle ne mentionnait que rarement les sujets qui fâchent et qui concernent pour la plupart son passé, cela ne signifiait pas pour autant qu’elle se cachait derrière des faux-semblants.

De son côté, Cat semblait lui rendre la pareille et se révélait de jour en jour, faisant tomber le masque de froideur qu’elle avait un temps porté en sa présence. Il n’était plus question pour elle de monter sur ses grands cheveux et de passer pour l’égocentrique de service qui ne s’intéresse à rien sinon à sa longue crinière dorée et à sa petite personne. En dépit de ses tentatives pour paraitre moins humaine qu’elle ne l’était en réalité, Charlie était loin d’être dupe et savait que son amie était elle aussi pourvue d’une grande sensibilité. Ces derniers jours l’avaient prouvé lorsqu’elle l’avait aidée à exécuter toutes les taches que son plâtre rendait difficiles, et cette soirée au bar-karaoké venait le confirmer : devant le visage creusé et le regard perdu de sa colocataire, Cat était rapidement venue lui porter secours en l’emmenant loin des Vieux Quartiers, allant même jusqu’à accepter un duo sur Miley Cyrus pour lui faire oublier ses tracas.

Charlie connaissait sa chance et savait qu’elle lui était redevable, aussi se montra-t-elle peu sévère en découvrant la faible résistance à l’alcool de sa meilleure amie. Après tout, elle aurait facilement pu sortir son portable et la mitrailler de photos qu’elle lui aurait montrées au petit matin comme preuve de ses exploits, ce qu’elle ne fit pas par respect pour elle. Malgré le trouble qu’elle-même ressentait suite aux deux cocktails qu’elle avait avalés coup sur coup, elle essayait de rester digne, ou tout du moins « digne façon Charlie Watson-Brown », ce qui variait légèrement de la définition initiale du mot. N’ayant pas pour habitude de voir Ecaterina dans cet état et sachant pertinemment que ce souvenir resterait à tout jamais gravé dans sa mémoire, elle ne pouvait s’empêcher de profiter de la situation en truffant ses paroles de lourds sous-entendus qui, elle en était certaine, ne tarderait pas à attiser la curiosité de sa colocataire. Le but n’était pas forcément de mettre Ecaterina au défi, mais plutôt de voir jusqu’où elle irait ce soir-là, de voir si elle sentirait l’ironie qui teintait ses paroles ou si, au contraire, elle prendrait celles-ci au pied de la lettre. La réaction de la jolie blonde ne se fit d’ailleurs pas attendre, et esquissant une moue qui était désormais familière à Charlie, elle lui demanda aussitôt si elle lui lançait un défi, ce à quoi la brunette répondit en haussant les sourcils, plus énigmatique que jamais. En vérité, Charlie n’avait pas particulièrement envie qu’Ecaterina lui saute dessus en lui offrant le baiser qu’elle mentionnait avec tant d’insistance, mais elle était trop curieuse de voir ce qui se passerait si elle la poussait à bout pour cesser les sous-entendus de nature douteuse.

Passant un bras autour des épaules de la Robertson et l’entrainant lentement mais sûrement vers sa voiture, Charlie ne put s’empêcher de rire en entendant celle-ci se justifier en lui annonçant qu’elle était prête à retenter l’expérience en sortant à nouveau, même si Wyatt était là pour les accompagner. Elle connaissait les rapports qu’entretenaient sa meilleure amie et son petit-ami, et ces derniers ne permettraient sûrement pas ce genre de petite soirée puisqu’il y avait fort à miser que Cat et Wyatt passeraient la soirée à s’envoyer des piques et à s’observer en chiens de faïence, tandis qu’elle-même jouerait le rôle de médiateur. Secouant la tête doucement, la jeune femme haussa les sourcils, clairement dubitative devant tant d’engouement. « Un duo ? Tu parles, vous finirez tous les deux par vous taper dessus et à oublier que j’existe ! » Lui répondit-elle alors que son amie éclatait déjà de rire, un rire qui trahissait nettement l’état d’ébriété dans lequel elle se trouvait.

Resserrant l’étreinte de son bras autour d’Ecaterina afin de calmer le fou-rire qui la secouait de toutes parts, Charlie la guida vers la voiture tout en osant mentionner à nouveau les « nuits torrides » dont avait parlé Cat quelques minutes plus tôt. Et si elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre en prononçant de telles paroles -sinon peut-être à une nouvelle réplique pleine de malice de la part de sa colocataire- la réaction que cette dernière eut ne fut pas du tout ce qu’elle aurait pu s’imaginer. Repoussant le bras que Charlie avait posé sur ses épaules, la jeune femme se plaça devant elle, le regard plissé, et après quelques secondes de flottement durant lesquelles leurs regards se croisèrent, elle approcha son visage du sien et l’attrapa de ses deux mains, sans une once de douceur, pour venir presser ses lèvres contre les siennes dans un geste si vif, si court, que lorsqu’elle recula enfin, la brunette resta interdite pendant plusieurs secondes, n’ayant pas encore véritablement compris ce qui venait à peine de se passer. Bouche bée, les yeux écarquillés de surprise, les mots restèrent coincés dans sa gorge si bien que lorsque Cat lui annonça qu’elle avait relevé le défi d’un air victorieux, elle cligna des yeux sans comprendre. Quelques secondes supplémentaires lui furent nécessaires pour reprendre ses esprits et quand, enfin, elle sortit de sa torpeur, elle n’eut d’autre réaction que d’éclater de rire, l’image de Cat attirant son visage contre le sien avec brutalité repassant dans son esprit. « T’es une vraie cinglée, Robertson ! Une. Vraie. Cinglée ! » Fit-elle en appuyant sur chacun des mots qu’elle prononça. Retrouvant peu à peu son calme, elle suivit des yeux Ecaterina qui, près de la vieille Ford, lui annonçait qu’il valait mieux rentrer à pied plutôt que de reprendre le volant dans un tel état. Ne bougeant pas d’un cil, elle observa la main que lui tendait Cat sans pour autant la prendre, et ne se remit en action que lorsque cette dernière décida de partir sans elle. Se résignant à garder ses chaussures, Charlie courut après son amie et attrapa sa main sans lui en demander la permission, avant de fredonner avec elle sur le même ton. « And the Britney song was on… And the Britney song was on… So I put my hands up, they're playin' my song, the butterflies fly away. I'm noddin' my head like "Yeah !"… Movin’ my hips like "Yeah !"… ».
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