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 06. Going to the chapel of Love

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Grace Hamilton
Grace Hamilton
We don't own our heavens now.
We only own our hell.
Age : 23 Ans
Occupation : Bénévole à la LPA - Cantinière à l'OSU Lima - - Bloggeuse culinaire de bas étages
Humeur : You can be Alice I'll be the Mad Hatter
Statut : Vestale
Etoiles : 7393

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Marina and the Diamonds - Lies
Glee club favori : Second Chances
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06. Going to the chapel of Love Empty
MessageSujet: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyMar 22 Jan - 19:45



Les notes enrobaient les paroles, toutes alignées sur la même dièse. S’élevant jusqu’aux vitraux, flamboyant dans la lumière qu’ils morcèlent en éclat de couleur, jusqu’à mourir arrivées au sommet de la symphonie vocale, expirées d’une cage plus thoracique que d’ascenseur. Avant d’exploser en vibratos harmonisés, elles suivaient sagement les regards, tournés avec émerveillement vers l’espèce d’interphone céleste que représentait la croix surplombant l’assemblée dominicale de ceux qui se voulaient les principaux croyants de Lima. Ainsi qu’une petite poignée de réprouvés qui tentaient de faire croire qu’ils en étaient des parties intégrantes.

Chacun penché sur son livret de prières, récitant en rythme militaire les quelques mots que sanctifiait leur impression dans ce saint ouvrage au titre évocateur de « Une prière, et ça repart», les membres de la petite communauté pastorale régulaient en coeur leur taux de chrétienté pour la semaine à venir.

Grace, placée au premier plan, comme il se devait, se trouvait prête à absorber autant de radiations divines que Jésus était en mesure de lui accorder pour cette séance collective d’UV théologique. Cela faisait maintenant plus d’une demi-heure qu’elle exhibait sa foi, comme une espèce de trophée taxidermisé d’une chasse morale avec l’humanité, avec encore plus de ferveur que d’habitude, si une telle chose était réellement envisageable.

S’époumonant gentiment en l’honneur de son Dieu avec un enthousiasme constant, elle accueillit pourtant le moment de recueillement proposé par son père à l’assemblée avec un soulagement qui trahit l’impatience qui la rongeait depuis le début de la messe, et dont elle aurait rougit en temps normal.

Car, oui, aujourd’hui, l’espace-temps n’était pas dans la norme. Aujourd’hui, la réalité exigée par le Seigneur allait être rétablie. L’équilibre des forces affectives s’harmoniserait avec la fonte des glaces et sauverait ainsi la vie à un petit million de sympathiques ours polaires. Et la responsabilité de ce sauvetage extrême n’incombait qu’à ses frêles épaules.

Pourtant, et aussi inquiétant que cela puisse paraitre, Grace ne semblait absolument pas envisager la moindre forme d’échec dans sa Mission.

Quittant le chœur qui s’était formé à l’avant de l’église, s’éloignant de sa place initiale et habituelle de quelques bondissements mutins, elle se dirigea, petit sacrilège à une routine pieusement établie, vers le fond de la salle.

Un vent tiède balayait le sol luisant de propreté des lieux. L’Hamilton remontait l’allée centrale à contre-sens, quelques mèches pâles s’agitant paresseusement autour de son visage, son sourire perpétuel aux lèvres. Drapée dans sa robe blanche cintrée, plus que jamais, elle ressemblait à une ménagère des années cinquante atteinte de troubles de la personnalité.

Car, si sa personne entière suintait la pureté plus surement que le T-shirt de sport d’un bodybuildé exalte l’odeur d’huile autobronzante enrichie en Oméga 3, il y avait quelque chose dans son regard clair, dans la tenue de son menton. Quelque chose qui inspirait la méfiance. Quelque chose de déplaisant. Pas tellement un air de défi, pas vraiment un air agressif. Non, il y avait juste chez elle une impression générale d’apaisement inébranlable, de certitude un peu trop profondément établie. Et ce genre de vertu n’obtenait pas un suffrage particulièrement important dans une foule d’âme srésignées à abandonner leur vie et leurs choix à un homme réduit à l’état d’étagère Ikéa design depuis maintenant deux bons millénaires.

S’il n’était pas commun, le mouvement n’avait choqué personne. Les filles Hamilton ne dérogeaient pratiquement jamais à la petite tradition du placement dans la géographie subtile et hiérarchisée de l’église, mais, si l’envie leur en prenait, la réputation quasiment parfaite qui les entouraient, à juste titre, ne pouvait qu’étouffer proprement le moindre soupçon de mesquinerie potentiellement dissimulée derrière ce comportement.

Et, après tout, ils avaient bien raison, ces gens qui tenaient sa famille en haute estime. Grace ne faisait preuve d’aucune perfidie, elle cherchait simplement à concrétiser les volontés Divines, dans toute l’humilité que lui permettait le bonheur stupéfiant que lui avait offert son Seigneur.

-Charlie.

Le murmure enjoué accompagna le bruit mat que généra son installation aux côtés de la brune. Car c’était pour celle-ci que la blonde avait quitté les premiers rangs et son petit cortège familial, pour rejoindre cette créature pâle, tapie dans l’ombre fraiche des dernières places. Souci de modestie de la part de la guitariste ? La position dans laquelle elles se retrouvaient aujourd’hui inclinait Grace à penser que c’était un aveu franc d’une impiété à peine masquée pour les besoins de relations intéressantes qu’elle cherchait auprès des sphères ecclésiastiques de Lima.

Battant des paupières, Hamilton jaugea la jeune femme du bout de ses cils blonds.

A l’école, il y avait la boîte des objets trouvés. Il y avait fort longtemps déjà, Dieu, dans sa grande mansuétude, avait pris la décision de déléguer à cette dimension miniature et cubique la lourde tâche de prendre en charge l’ensemble des objets possiblement égarables en milieu scolaire. Un bonnet, des chaussures, un stérilet, qu’importe la forme de votre perte, elle se retrouvait irrémédiablement dans les entrailles douillettes exposées à tous de la Boîte. Lorsque la disparition vous apparaissait, votre épouvante certaine était vite contenue par l’assurance de pouvoir le revoir dans des délais un peu plus rapide que votre passage vers l’au-delà, et il vous suffisait de gambader joyeusement jusqu’au Fashion Fort Knox pour y retrouver votre bien sans plus de réprimandes que la vague résolution, généralement à peu près aussi efficace que les carafes-filtres à eau, de penser à vous organiser un peu plus concrètement à partir du lendemain.

C’était exactement ce qu’était la Brown. Un espace de stockage temporaire.

Et si Grace doutait très sincèrement des qualités éventuelles dudit espace, Charlie semblait avoir été choisie par l’Autorité pour tenir ce rôle dans le petit univers de sa vie sentimentale, aussi, la blonde s’en était remise à la sagesse Du-Vieux-Monsieur-Dans-Le-Ciel et avait accepté de laisser à cette fille le soin de lui transmettre l’Amour. En cet honneur, Hamilton la prendrait très certainement comme témoin pour ses noces.

Enfin, tout du moins, serait-elle tolérée derrière le quatuor à corde, en vertu de son talent de musicienne, ce qui, face à une organisation aussi millimétrée et psychopathologique que celle de Grace, représentait un privilège incommensurable. Ou presque.

Joignant ses mains en prière, comme pour signifier qu’elle venait en servante de Dieu, elle braqua ses yeux bleuâtres, chargé d’une compassion impatiente, sur le visage de la jeune femme, à qui, s’en rendait-elle seulement compte ?, elle ne devait avoir adressé que trois mots dans sa vie. Elle commença à chuchoter, prête à sensiblement faire augmenter ce dernier quota :

-Tu as quelque chose qui m’appartient…

Elle avait beau ne pas départir de son sourire Colgate Max White et de sa douceur génétique de marchande du bonheur, Grace faisait quand même preuve d’un langage professionnel qui ne laissait pas vraiment de place aux formules de politesse d’usage.

-J’en suis vraiment désolée, crois-moi…

Son désolement avait quand même fameusement l’air d’une accusation fébrile.

-Il y a eut une… méprise.

Une nouvelle fois, elle lui accorda avec clémence une vue plongeante sur la totalité de sa surface gingivale, comme si elle voulait la rassurer, lui offrir son pardon avant de lui exposer sa faute, dans l’unique but de lui éviter la honte et le désarroi que susciterait immanquablement sa requête.


Dernière édition par Grace Hamilton le Mar 12 Fév - 16:20, édité 1 fois
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

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06. Going to the chapel of Love Empty
MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyLun 28 Jan - 16:58

« Tapis » Lança Wyatt après avoir jeté un dernier coup d’œil à son jeu. Si son visage ne trahissait pas la moindre émotion, son corps, en revanche, exprimait toute la nervosité qu’il essayait de contenir. Charlie, installée derrière lui, ne connaissait que trop bien ce langage corporel : ses codes n’avaient plus aucun secret pour elle. Sa main droite posée négligemment sur l’épaule de son petit ami, elle scrutait le moindre de ses gestes, tentant elle aussi de dissimuler ses pensées derrière un masque d’indifférence. Elle ne savait plus très bien quand le jeu avait commencé, ni comment ils s’étaient retrouvés dans ce vaste casino à tenter leur chance au poker, mais Wyatt lui semblait savoir ce qu’il faisait, agissant de manière décontractée en dépit de son pied qui tremblait doucement sous la table et qui indiquait à Charlie qu’il n’était peut-être pas aussi convaincu par son jeu qu’il n’en avait l’air. Les grands yeux verts de la jeune femme se posèrent à nouveau sur ce dernier, et une ride se creusa entre ses deux sourcils, marquant une hésitation certaine. Ses doigts se crispèrent contre l’épaule du médecin, mais elle ne pipa pas mot. Deux des adversaires de Wyatt lui jetèrent alors un regard appuyé avant de suivre Wyatt et de faire tapis à leur tour. Tous les jetons étaient désormais au centre de la table. Faisant glisser sa main dans le dos du rouquin, Charlie se pencha légèrement vers lui et approcha ses lèvres de son oreille. « Les poissons ont mordu à l’hameçon » Murmura-t-elle discrètement avant de se redresser et de plisser délicatement l’étoffe de sa robe écarlate. Vint alors le moment de vérité : chacun leur tour, les joueurs dévoilèrent leurs cartes. Paire de valets, paire de rois, un brelan… ainsi qu’un full. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la brunette. « On dirait que la partie est terminée. Messieurs. » Wyatt leur adressa un signe de la tête et récupéra ses jetons. Quand il se leva enfin et se tourna vers Charlie, il l’attrapa au niveau de la taille et la fit tourner dans ses bras. « Rien ne t’arrête, toi ! » S’exclama-t-il, fou de joie. Déposant la jeune femme sur le sol, il glissa sa main dans la sienne. « On ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin » Répliqua Charlie d’un air espiègle. « Tu veux tenter autre chose ? ». Le gynécologue la dévisagea l’espace de quelques secondes avant de lui répondre. « Non, j’ai bien autre chose en tête. Suis-moi ». Entrainée par Wyatt, la brunette le suivit et jeta un dernier regard à la table de poker, où il avait laissé ses jetons. Ils traversèrent le casino avec hâte, puis les rues de la ville avec la même précipitation. Lorsqu’elle aperçut les grandes bâtisses qui s’étendaient à perte de vue, ainsi que les fontaines d’eau gigantesques et les couleurs qui scintillaient un peu partout dans la ville, elle n’eut plus le moindre doute au sujet du lieu dans lequel ils se trouvaient : Las Vegas. Charlie ouvrit de grands yeux ébahis, et lorsqu’ils passèrent au pas de course devant le Caesars Palace, un hochet de surprise lui échappa. « Mais Wyatt… » Commença-t-elle lorsqu’il s’arrêta brusquement devant une petite chapelle blanche. Lâchant enfin sa main, le médecin recula de quelques pas et, portant ses doigts jusqu’à ses lèvres pleines, il siffla avec enthousiasme. Un groupe de musiciens apparut alors derrière la chapelle et s’approcha d'eux, violons en main. Observant tour à tour la mini chorale de Vegas et le gynécologue, Charlie posa une main sur sa poitrine, le souffle court. « It's a beautiful night we're looking for something dumb to do… Hey baby, I think I wanna marry you ! » Commença Wyatt, l’air plus enjoué que jamais. Charlie l’observa, figée sur place, ne parvenant pas à croire ce qui se déroulait sous ses yeux. « Wyatt… ? ». « Is it the look in your eyes, or is it this dancing juice ? Who cares, baby, I think I wanna marry you ! Well, I know this little chapel on the boulevard we can go, no one will know, oh, come on girl ». Derrière Wyatt qui se déhanchait désormais de façon presque indécente, la chapelle s’illumina brusquement, et dans le ciel d’un noir d’encre surgirent des feux d’artifice. « Who cares if we're trashed, got a pocket full of cash we can blow, shots of patron, and it's on, girl. Don't say no, no… »

*

« No, no, no ! » S’écria Charlie avant de s’éveiller d’un coup, se redressant automatiquement entre les couvertures. Posant une main tremblante sur son front fiévreux, la jeune femme jeta un coup d’œil à la silhouette étendue à ses côtés et poussa un long soupir de soulagement. Non, ils n’avaient jamais été à Vegas. Non, Wyatt n’avait jamais tenté de la demander en mariage… Sainte Marie Mère de Dieu, merci ! Se penchant vers le gynécologue, la brunette lui déposa un baiser sur la joue, remerciant le ciel d’être avec un garçon au sommeil lourd. La jeune femme posa son regard sur les rideaux derrière lesquels la lumière du jour filtrait légèrement, puis sur le réveil qui indiquait déjà huit heures du matin passées. Se grattant l’arrière de la tête, Charlie se souvint de la date du jour et malgré le sommeil qui voilait encore ses grands yeux couleur émeraude, elle décida de se lever. Qu’importent les cauchemars, elle ne pouvait pas louper son rendez-vous hebdomadaire à l’église. Se tournant vers Wyatt, elle passa doucement une main dans ses cheveux roux puis, l’entendant gémir dans son sommeil, décida de ne pas le réveiller davantage.

*

Installée sur l’un des derniers bancs de la grande bâtisse, Charlie suivait la messe avec attention. Comme tous les dimanches, elle était venue seule jusqu’à l’église afin d’en suivre la cérémonie, vêtue d’une robe blanche légère qui était la bienvenue en cette période d’été. Afin de ne pas inquiéter Wyatt –même s’il connaissait son rituel- elle lui avait laissé une note sur la table de chevet avant de partir. Sa main gauche posée sagement sur son genou tandis que son poignet droit reposait toujours sur l’écharpe prévue à cet effet, la jeune femme écoutait attentivement le pasteur Hamilton. Depuis qu’elle était toute petite, elle se rendait à l’église tous les dimanches ; c’était une habitude que son père avait initiée lorsqu’elle était encore haute comme trois pommes. En dépit des protestations de sa femme Paige, Charlie Watson était parvenu à emmener la petite famille à l’église chaque dimanche, sans exception. A sa mort, cette dernière avait continué d’y aller, avant d’abandonner petit à petit le rituel. Charlie, elle, l’avait honoré à chaque fois. Déjà dotée d’une détermination fantastique à l’âge de sept ans, elle avait demandé à ses voisins de San Diego la permission d’y aller avec eux, et plus tard, elle y avait même emmené son petit frère avant de s’y rendre seule lorsque celui-ci en avait eu assez. Aux yeux de Charlie, cette coutume revêtait une importance particulière : elle lui permettait d’honorer la mémoire de son père, mais aussi de penser à lui, et de prier pour lui. C’était un rituel personnel, intime, qu’elle n’était pas près d’abandonner.

Au moment propice, Charlie attrapa son petit carnet de prières de sa main valide et commença à réciter la suivante lorsqu’une jeune femme blonde apparut dans son champ de vision et s’installa à ses côtés. Fronçant les sourcils, la libraire posa son regard sur cette dernière et reconnut la petite sœur de Cassandra, Grace Hamilton. Charlie l’avait croisée à plusieurs reprises dans ces mêmes lieux mais ne pouvait en revanche guère affirmer lui avoir déjà parlé. Esquissant un sourire poli, elle n’avait pas l’intention de s’inquiéter davantage à propos de cette nouvelle voisine de banc -bien que Grace n’eût pas vraiment pour habitude de s’installer aussi loin de son père, le pasteur - quand celle-ci prononça distinctement son prénom, cherchant de toute évidence à attirer son attention. « Bonjour Grace » Chuchota-t-elle en retour d’une voix douce et discrète, ne désirant pas gêner les autres fidèles. Croisant le regard de la blonde, elle y décela une drôle de lueur, comme une once d’ambition. Charlie n’avait pour autant aucune raison d’être alarmée : elle connaissait très bien Cassandra et savait que la famille Hamilton était particulièrement respectée à Lima. Aussi préféra-t-elle ignorer le regard étrange que lui jetait la jolie blonde, et porta à nouveau son attention sur le père de celle-ci. Ses doigts se mirent à jouer avec les coins du carnet posé sur ses genoux, alors qu’elle se reconcentrait sur le discours du pasteur Hamilton. Malgré l’air serein qu’elle affichait, elle ne parvenait à éloigner l’image des grands yeux bleus de sa voisine de son esprit, et quand cette dernière l’interpella à nouveau, lui annonçant qu’elle avait en sa possession quelque chose qui lui appartenait, Charlie ne put s’empêcher de froncer les sourcils à nouveau. « Pardon ? » Demanda-t-elle, interloquée. Elle écouta les paroles de la blonde, énigmatiques, et se redressa doucement sur le banc en bois. Ses traits marqués par la surprise, elle scruta le regard bleu perçant à la recherche d’indices. En vain. Elle avait beau chercher, elle ne se souvenait pas avoir déjà pris quelque chose appartenant aux Hamilton, et encore moins à Grace. « C’est moi qui m’excuse, Grace… Je ne vois vraiment pas de quoi tu veux parler » Dit-elle, sans se départir de sa politesse ni de sa douceur. « Mais… peut-être que si tu m’éclairais un peu, je pourrais t’aider à retrouver ce que tu as perdu ? ». Esquissant un sourire tranquille, elle marqua un moment d’hésitation puis ajouta : « Je serais ravie de pouvoir t’aider ».
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06. Going to the chapel of Love Empty
MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyJeu 14 Fév - 14:03

Sagement assise sur son banc de prière, comme attendant le bus de l’Illumination céleste, Grace souriait paisiblement aux visages bien connus des chrétiens de Lima qu’elle pouvait croiser lorsque, inconscients de sa présence derrière eux, ils échangeaient quelques mots entre participants à la messe. Ce genre d’interruption, quoique très brève, était visiblement une habitude très encrée chez les chrétiens.

C’est ainsi qu’elle se rendit compte que si elle avait toujours cru que l’église offrait un panomara sur l’antre de Dieu, cela ne comptait que pour les premiers rangs. Une deuxième vue, propre aux derniers rangs, se révélait désormais à elle avec son changement de position.

Les places du fond permettaient d’observer tout ce qui se passait. Le moindre mouvement dans la masse de fidèles se démarquait, et, pour peu qu’on tende un minimum l’oreille, l’acoustique spécifique des lieux permettaient d’entendre le moindre bruissement.

Sous l’œil pourtant passif de la blonde, les commentateurs officieux de la messe raidissaient leur dos, visiblement dérangés par sa présence dans leurs activités de babillage dominical.

C’était donc pour cela, en plus de sa potentielle fonte au contact trop marqué de l’eau bénite, que Brown prenait le risque de dévoiler sa nature perfide en siégeant si loin de l’autel.

Grace arrondit un sourcil blond, surprise. Elle pouvait donc ajouter le commérage à la liste, surement longue, des pratiques inavouables de la brune.

Décidément, sa Mission revêtait l’insigne de l’intérêt public. Elle ne pouvait décemment pas laisser la situation en l’état. Le laisser en cette compagnie néfaste.

Très bien. Elle coula un nouveau regard vers la créature un peu trop plantureuse pour être dans les chemins de la sainteté.

Derrière l’exposition de ses deux rangées de dents à la blancheur mentholée, Grace ne put s’empêcher d’être particulièrement étonnée à la découverte du nombre impressionnant de conversations particulières qui pullulaient entre les prières groupées. Si elle faisait de même, elle pouvait au moins prétendre à exécuter des ordres divins. Quoiqu’elle leur laissa le bénéfice du doute, elle se permettait de croire que les regards haineux qu’Amy Palecolm envoyait aux escarpins soldés de Moïra McPhee en chuchotant rageusement à l’oreille de Madilyn Knox témoignaient d’un petit entretien avec Jésus.

Encore que Gretchen aurait très certainement protesté contre cette exclusion manifeste et injustifiée de la mode dans les volontés du Seigneur.

Chassant la petite voix grinçante de la Langdon, qui faisait proliférer les parallèles entre Bible et dressing dans les pensées confuses de la blonde, cette-dernière leva les yeux et, sous l’impulsion des autres paroissiens, récita mécaniquement quelques paroles avec ceux-ci, ne se donnant même plus la peine de poser les yeux sur son livret, préférant garder toute son attention oculaire pour sa voisine directe.

Celle-ci semblait surprise de sa présence. L’Hamilton nota pourtant, avec un certain soulagement, qu’elle ne semblait absolument pas hostile à ses réclamations, oubliant le léger détail qu’elle ne les avait pas encore énoncées. Si elle avait toutes les raisons du monde, physique comme spirituel, d’obtenir son dû légitime, elle n’était pas particulièrement encline à devoir batailler pour le récupérer. Que la jeune femme fasse preuve de maturité et de bon sens ne pouvait apparaître que comme une bonne chose.

-C’est moi qui m’excuse, Grace…

-Ne t’excuse pas. C’est inutile.

Hochement de tête convaincu. Après tout, elle aurait tout le temps pour cela une fois leur petite transaction achevée.

-Mais… peut-être que si tu m’éclairais un peu, je pourrais t’aider à retrouver ce que tu as perdu ?


Elle ne pouvait nier les efforts, certainement surhumains, que Charlie mettait en œuvre pour gommer ses multiples défauts et à présenter une politesse, certes superficielle, mais relativement convaincante.

Enfin, cela tenait indubitablement plus à son éducation qu’à son propre naturel, que Grace soupçonnait d’être des moins recommandables. Elle n’avait aucun mérite à pouvoir afficher un simulacre de morale dépourvue d’aspérité pendant une heure d’office, tranquillement assise à sa place, à remuer les lèvres au moment des prières en essayant certainement de ne pas s’endormir. C’était simplement qu’on l’avait bien entraînée.

-Je serais ravie de pouvoir t’aider

Le conditionnement parental. La toxine botulique de la personnalité.

Cependant, Grace était prête à éluder ses aprioris et à considérer l’offre de Charlie comme la marque d’une bonne intention. Ainsi auto-persuadée que la proposition de la Brown était acceptable, elle se retint de ne pas taper dans ses mains avec une euphorie hystérique d’enfant devant une bagarre entre deux hommes déguisés en Tic et Tac dans un DisneyLand de la côté Ouest.

-Je n’en doutais pas une seconde., déclara-t-elle, sincère.

Gentillesse malsaine. Grace compatissait. Devoir se plier aux règles du Seigneur ne devait pas être chose facile, surtout quand on lui avait manifestement tourné le dos. Pourtant, c’était leur lot à tous.

Croire imputait de se soumettre. Et ce genre de prix à payer n’était pas déductible en caisse.

Se soumettre. C’était le titre de sa biographie. Etouffer ses volontés. Pour le Plus Grand Bien. Le Bien des autres. Et le sien, elle s’en était convaincue.

Cette situation devait bien lui offrir quelques avantages. C’était comme ça qu’allait le monde. Quand on achetait beaucoup dans une librairie, vous vous voyiez offrir un presse-papier. Et si Charlie était celle qui devait faire la livraison, ce n’était que son boulot. Une façon, peut-être déplaisante, pour elle de gagner son salaire. Et de pouvoir elle-même s’acheter un presse-papier, bien plus adapté à son intérieur que celui qui revenait à Grace.

La pianiste quitta ses métaphores vaseuses et revint à la conversation.

-D’ailleurs… A vrai dire, je n’ai rien… « perdu ».

Pause dramatique. Regard empli de réprimandes amusées, comme si ses reproches fugaces n’avaient aucune importance, comme si elle savait d’avance que Charlie était tout à fait en mesure de faire en sorte qu’ils soient facilement évanouis.

-Je n’en ai pas eu l’occasion. Tu me l’as pris.

Ton plus pédagogique.

-Mais il était à moi. Depuis le début.

Sourire candide que n’aurait pas renié un violeur d’enfants en série.

-Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu n’en savais certainement rien. Moi-même, j'ai été très surprise…

Agréablement surprise. Elle prit une profonde inspiration.

Elle prit une profonde inspiration.

-Wyatt.

Sa voix baissa de quelques mesures, un peu comme si elle faisait une crise d’asthme, le teint violacé et la mort imminente en moins.

-Wyatt Pillsbury. C’est lui que tu m’as pris.

Son timbre n’était pas vraiment agressif. Il avait même une petite note de tristesse un peu nostalgique, un peu comme si elle s’excusait. Cela ne l’empêchait pourtant pas de conserver un petit côté terrifiant.

- Ce n’est pas de ta faute. Ni la sienne. Ce n’est pas contre toi. C’est plus fort que ça. C'est au-dessus de nous.

Elle leva un doigt assuré, ignorant superbement la scène très « E.T. téléphone maison» qu’elle devait donner, et désigna la croix détachée dans la lumière des vitraux, les dominant tous de son bois laqué. Ses yeux s’embrasaient d’une joie aussi enfantine que disproportionnée quand elle évoquait sa relation quasiment mystique avec le beau roux. Omettant néanmoins de préciser que, politesse oblige, elle comptait exposer la situation à celui-ci qu'après en avoir reçu la garde exclusive des mains de la brune.

-Dieu nous a réuni. Dans un amour commun. Tu l’ignorais, sans doute. J’imagine que ce n’est pas le genre de chose dont on... parle aisément.

Après tout, une rencontre avec le Seigneur avait toujours quelque chose de très personnel, de pudique. Il n’y avait que des petites starlettes à la Bernadette Soubirou pour afficher à la une de toute la presse people catholique ses apparitions célestes.

-Pourtant les faits sont là. C’est pour ça que j’aimerai que tu me rendes l’entièreté de l’Amour de Wyatt.

Une mèche dorée replacée professionnellement derrière l’oreille. Décroisement des jambes et recroisement rapide. Mollet rachitique calé derrière le genou. Moue composée pendant ses cours de droit, ne laissant filtrer qu'une douceur impassible.

-J’aimerai que tu rompes.

Sourire timide. Si elle désapprouvait la Brown dans toute son entièreté, elle lui était reconnaissante des prédispositions qu’elle lui avait témoigné pour accepter sa requête. Peut-être que son âme n’était pas tout à fait en perdition.

Grace l’espérait sincèrement. Pour elles, comme pour Wyatt.

C’était la pureté de son bonheur qu'elle s’attachait à rétablir, au final.

Si la Brown souhaitait réellement le bien-être du gynécologue, elle le lui céderait de bon gré. Et si elle refusait, hypothèse que Grace n’envisageait que pour la forme, ce ne serait qu’une preuve de plus qu’elle n’était qu’une sordide et impudente sirène avide d’orgies et de tonsures rousses.

Vaguement dégoûtée par cette image païenne, l’Hamilton s’autorisa une petite convulsion des épaules et se reconcentra sur les traces grasses pas vraiment identifiable sur le bois où elle était censée appuyer ses avants-bras, technique particulièrement efficace pour couper sa circulation sanguine, attraper des marques donnant l’impression pathétique que vous êtes régulièrement battue par votre mari, mais censée étailler la qualité de vos communications silencieuses avec le Divin.

Malheureusement dépourvue de ses précieuses lingettes, elle se résigna à maintenir sa peau à une distance réglementaire de vingt centimètres de la surface souillée.

Tête penchée sur le côté. Voix pleine d'espoirs.

-J'espère que tu comprendras.
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MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyMer 27 Fév - 12:18

Si Charlie ne savait pas encore réellement à quoi s’attendre de la part de la cadette des Hamilton, le regard que celle-ci lui adressait, en revanche, n’avait rien de tranquillisant. Ses yeux étaient comme deux billes d’un bleu pénétrant qui vous transperçaient avec insistance dans un mélange de curiosité et d’avidité ; la brunette avait beau tenter de se concentrer sur la messe et le discours du Pasteur Hamilton, elle ne parvenait à effacer de sa mémoire la vision de ces deux sphères bleues. Le naturel qu’elle aurait préféré adopter dans ce genre de situation lui faisait défaut, et au fil des secondes qui passaient, la confusion se renforçait sur ses traits. Il fallait dire qu’elle n’avait pas pour habitude de se faire accoster le dimanche matin à l’église de Lima : toujours très discrète à son arrivée dans les lieux, elle préférait rester en retrait et assister à la messe seule. Car s’asseoir sur l’un des bancs de l’église afin d’en suivre la cérémonie était selon elle quelque chose d’intime, quelque chose qu’elle se devait d’exécuter à l’écart des autres, qu’elle ne pouvait partager. Ce rituel avait été initié par son père, et elle le poursuivait dans l’unique but de lui rendre honneur. Le dimanche matin était le seul moment de la semaine où elle laissait les souvenirs de son enfance envahir son esprit, elle qui d'ordinaire les bannissait pour mieux se protéger. Toutes ces fois où ils s’étaient rendus à l’église à deux, main dans la main, tous ces fous rires qu’ils avaient eus sur le chemin du retour en imitant les familles un peu trop sérieuses du premier rang, ces moments qu’ils avaient partagés, où le lien père-fille avait pris tout son sens, étaient des instants perdus qui n’existaient plus que dans sa mémoire. Voilà pourquoi elle n’aimait pas discuter durant une cérémonie, ni perdre son temps en compagnie des autres paroissiens. Tout simplement parce que la messe du dimanche matin était un moment sacré, qu’elle préférait passer seule, dans l’intimité de ses souvenirs. Elle ne conviait ni ses amis, ni son petit-ami, qui lui avait pourtant proposé de l’accompagner à plusieurs reprises. Trouvant toujours une bonne excuse pour l’en dissuader gentiment, chaque fois elle était arrivée à l’église seule, avec peut-être pour seul regret le fait de n’avoir encore jamais partagé avec Wyatt les souvenirs d’antan. Elle avait beau savoir qu’il ne demandait que ça, de connaitre son histoire comme elle connaissait désormais la sienne, elle ne parvenait pas à céder. En dépit de la confiance qu’elle lui accordait aisément, elle n’était pas encore prête à se dévoiler autant, par pudeur.

Malgré le trouble que lui inspirait la jolie blonde assise à ses côtés, elle offrit à cette dernière toute la douceur et la patience dont elle était capable. Ainsi, lorsque Grace lui annonça qu’elle avait perdu quelque chose, elle n’hésita qu’une seule seconde avant de lui proposer son aide afin de le retrouver, pensant à tort qu’elle la laisserait peut-être tranquille si elle lui faisait cette promesse. Malheureusement, c’était sans compter l’entêtement de sa voisine qui, bien loin de s’en arrêter là, lui fit comprendre qu’elle n’en avait pas encore tout à fait fini avec elle. Éloignant une bonne fois pour toutes son regard de l’autel, Charlie scruta à son tour les yeux de Grace dans l’espoir de découvrir les plans qu’elle dissimulait encore. En plus du semblant d’ambition qu’elle avait perçu un peu plus tôt dans l’océan azur de son regard, elle crut également déceler une part d’hostilité bien dissimulée, comme si derrière la pureté de ses traits se cachait en réalité quelques intentions peu recommandables. Fronçant les sourcils un instant, Charlie tenta de se convaincre qu’il ne s’agissait là que de son imagination qui, comme souvent, lui jouait de vilains tours. Souriant légèrement, elle guetta la réaction de Grace après lui avoir annoncé qu’elle serait ravie de l’aider –et elle ne mentait pas : pour pouvoir retrouver sa tranquillité perdue, elle était véritablement prête à lui offrir un peu d’aide- mais était pourtant encore bien loin d’imaginer le discours qui allait suivre : selon elle, la petite sœur de Cassandra avait simplement perdu un objet qui lui tenait à cœur, et elle venait la voir en pensant que, peut-être, Charlie le lui avait dérobé par erreur. Cela ne semblait pas très cohérent, certes, mais ça restait la meilleure explication aux yeux de la jeune femme.

Quand, enfin, après de multiples sourires dignes d’une fillette de quatre ans et un enthousiasme qu’elle ne semblait pas capable de contenir, Grace entama ses explications en lui avouant qu’en réalité, elle n’avait rien perdu, Charlie tendit l’oreille, plus confuse que jamais. Et le discours qui accompagna cette première phrase n’arrangea guère la situation. La brunette ne l’interrompit pas une seule fois, bien trop décontenancée par les propos de sa voisine pour oser y mettre un terme. Bouche bée, abasourdie par de telles idées, elle se figea littéralement sur son banc. Comment ça, elle lui avait volé Wyatt ? Etait-ce une plaisanterie, ou avait-elle tout simplement perdu la tête ? Stupéfaite, Charlie dévisagea Grace Hamilton avec incrédulité. Dieu les avait réunis, Wyatt et elle, ils étaient censé être ensemble et elle, Charlie, n’était qu’un obstacle à leur réunion ? De sa vie, la brunette n’avait jamais entendu de telles bêtises, et elle avait d’ailleurs encore bien du mal à croire ce qui se déroulait. Secouant la tête comme pour se remettre les idées en place, la jeune femme se pencha vers sa voisine au moment où celle-ci ajouta tout naturellement qu’elle voulait qu’elle rompe avec Wyatt. « Tu plaisantes, n’est-ce pas ? Tu n’es pas vraiment sérieuse, rassure-moi ? » Murmura-t-elle avec le sentiment d’être la victime d’une vaste plaisanterie. Une plaisanterie qui, aux yeux de la principale intéressée, n’avait rien d’amusant. « Tu as mis des caméras dans cette église, c’est ça ? Ou alors tu as accepté des substances illicites avant de venir. En tout cas, si tu essayes de me faire rire, ce n’est franchement pas réussi ». La douceur qu’elle avait ressentie quelques secondes plus tôt à l’égard de la jeune femme s’était désormais totalement évaporée, et la colère n’était plus très loin. Malgré tout, Charlie n’était pas encore prête à admettre que tout ceci était sérieux, et continuait de penser que Grace essayait juste de lui faire une blague. Après tout, qui serait suffisamment naïf pour croire de telles idioties ? « Tu sais, tu devrais faire carrière dans le cinéma. Tu as un don indéniable pour la comédie » Lui lança-t-elle avec humour sans pour autant esquisser le moindre sourire qui pourrait aller dans ce sens. « Par contre c’est bien gentil tout ça, mais si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien suivre la messe maintenant ». Haussant les sourcils, elle lui adressa un petit signe de la main comme pour la saluer, puis détourna enfin son regard loin d’elle, coupant court à la conversation.
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Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyDim 3 Mar - 20:43

« Tu plaisantes, n’est-ce pas ? Tu n’es pas vraiment sérieuse, rassure-moi ? »

-Je ne plaisante absolument pas, précisa-t-elle avec un petit sourire gêné, un peu embarrassée de ne pas parvenir à « rassurer » la jeune fille.

Enfin. Non. L’embarras venait principalement du fait qu’elle ne comprenait absolument pas où voulait en venir Charlie. Ces paroles dénuées de sens, était-ce une forme de déni ? De refus d’accepter l’évidence ? De s’accrocher à sa relation vouée à l’échec, car prohibée par Dieu ? Grace aurait pu en éprouver dans la pitié si ça ne constituait pas un fâcheux inconvénient aux négociations qu’elle avait pourtant envisagées très rapides.

-J’en ai même parlé avec Emma. Sa sœur., précisa-t-elle avec complaisance pour la probable ignorance de la brune. Elle me soutient. Elle nous soutient., annonça-t-elle avec un léger vibrato de triomphe dans la voix, comme si la rousse était une monitrice de relation particulièrement enthousiaste et Charlie une particulièrement désagréable fonctionnaire préposée à la distribution des permis certifiés.

« Tu as mis des caméras dans cette église, c’est ça ? »

Ici, Grace ne pu retenir un petit cri de stupeur qui sembla alerter les bancs les plus proches des deux jeunes femmes. Pourquoi aurait-elle fait ça ? Charlie était-elle donc une espèce de paranoïaque pseudo-chrétienne ? Ou avait-elle eu vent de ses projets de rénovation de l’annexe de la chapelle ? Se serait-elle montrée assez mesquine pour imaginer que l’Hamilton en profiterait pour immiscer une sorte de téléréalité sordide avec catalogue-vivant de chirurgien en pleine promotion sur le silicone et jacuzzi à l’utilisation scabreuse ? Grace était tout simplement révulsée qu’on puisse penser une chose pareille d’elle.

Ou, du moins, le fut-elle jusqu’à ce qu’elle se rappelle que le jugement de Charlie concernant ses agissements, c’était un peu comme si une voleuse de reins manifestait contre les banques d’organes.

« Ou alors tu as accepté des substances illicites avant de venir. »

Grace lui jeta un regard épouvanté.

-Tu veux dire comme la viande le vendredi ou les plaquettes pour le lave-vaisselle ?

Oui. La notion de prohibition de Grace datait de la maternelle, aka l’époque des petites leçons de survie en milieu non-comestible de Candace, et, sans doute le caractère innocent de Grace dissuadant n’importe qui qu’elle pourrait jamais être exposée à d’autres formes d’illégalité qu’en tentant de faire accepter un bon d’achat périmé d’un jour à la caissière du supermarché du coin, nul n’avait jugé bon de mettre à jour ces paramètres nutritifs.

« En tout cas, si tu essayes de me faire rire, ce n’est franchement pas réussi »

-Oui. Enfin… Non. Enfin… Moi-non plus… Enfin… Mais… C’est normal. Ne pas en rire, c’est le principe de ce genre de… problème., éclaircit-elle lentement, troublée par les remarques peu compréhensibles, ou, si elles l’étaient, franchement impertinentes, de la Brown.

« Tu sais, tu devrais faire carrière dans le cinéma. Tu as un don indéniable pour la comédie »

-Oh… Merci beaucoup !, s’étonna-t-elle, ravie de se voir accorder un compliment d’autant plus inattendu qu’il soulevait une compétence dont elle ne se serait jamais doutée de la possession, et principalement qu’elle n’avait absolument aucune idée des raisons qui avait pu motiver sa création.

« Par contre c’est bien gentil tout ça, mais si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien suivre la messe maintenant »

-La messe est un endroit, un moment, où l’on se confie à Dieu. Entièrement. Où l’on prête attention à son Destin. Et c’est exactement ce que nous faisons., répondit avec douceur Grace, comme une mère qui rassurerait son enfant qu’ils n’étaient pas entrain de voler des vêtements mais bien que le bout de plastique qu’elle avait donné à la vendeuse était bien de l’argent. Je sais que ça doit être dur mais…

Elle fit la moue.

-… Je n’ai pas le choix.

Son regard insistant signifiait très clairement que le « Je » n’était qu’un « nous » déguisé par la politesse. Elle secoua la tête, désolée.

- Crois-moi, je n’aurai jamais osé m’approcher de lui sans Son intervention directe.

Mêlant Dieu et le gynécologue dans la même phrase, dissimulés par des pronoms phonétiquement indéfinissable, Grace avait la sensation délicieuse de sanctifier, de rendre légitime cette relation, à la limite du fictif, impromptue. Concrètement, elle ne parvenait surtout qu’à glisser un peu plus de confusion de personnes dans ses paroles.

-Il est venu vers moi. J’en étais la première surprise, je t’assure. Wyatt Pillsbury, c’était… inattendu. Mais notre route était déjà tracée. Par Lui. Pour lui, pour nous. Tu n’es pas un obstacle sur ce chemin. Tu es simplement un… péage, fit-elle en tapotant gentiment le genou de la brune.

Celle-ci ne semblait pas entendre ce que Grace lui disait, trop concentrée sur sa dévotion made in china. Cette grossièreté choqua proprement la blonde, qui se décida à lui faire comprendre que cette attitude ne servait à rien.

-Tu n’as pas à faire semblant.

La tête penchée sur le côté, comme en pleine réflexion, elle la fixait un peu plus profondément de ses yeux semblables à des perceuses. Si leurs détentes étaient silencieuses, leurs mèches irisées n’en restaient pas moins redoutable. Une étincelle d’aversion paraissait devoir suffire à voir s’embraser les quelques bon sentiment qui émanaient encore de son regard.

Dieu n’aimait pas les hypocrites. Ce n’était pas de la discrimination, de l’apartheid moral, mais juste du bon sens. Et si Son pardon devait finalement leur être offert, rien ne prévenait leur existence mortelle d’une infamie ô combien méritée.

-Tout-ça… Ta « foi ». Tu n’es pas obligée. "Il y aura plus de joie au ciel pour le visage en larmes du pécheur repentant que pour la robe immaculée de cent fidèles.", psalmodia-t-elle, prenant un accent aussi allemand que grotesque, persuadée qu’il était français, pour citer du Hugo approximatif. Mais le repentir doit être sincère, conclu-t-elle avec une vague pointe de ce petit ton qui impliquait un très sous-entendu " Je ne suis pas dupe ".

Or, dans l’esprit de Grace, « hypocrite » était l’épithète la plus adaptée à la personnalité de Charlie, dont elle n’avait finalement de connaissance que son intuition plus ou moins inspirée par Dieu. Son intuition et une logique d’observation implacable, du moins en était-elle certaine. Cette fille venait dans une église, courbait l’échine devant la croix, dévorait surement gloutonnement l’ostie, mais refusait de se plier aux ordres divins en lui cédant le beau roux. Incohérence.

-Mais le repentir doit être sincère, Il n’a que faire des prières creuses et des chapelets accessoirisés., l’informa-t-elle à voix basse, prenant le timbre clair habituel aux guides touristiques.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyMer 6 Mar - 17:40

Si les yeux bleus de Grace avaient quelque chose d’effrayant, son sourire, lui, commençait sérieusement à refroidir la brunette assise sur le banc de l’église. Elle ne saurait encore véritablement déterminer si les intentions de la jolie blonde étaient mauvaises ou non, mais l’intérêt qu’elle semblait lui porter était pour le moins inquiétant. Charlie n’avait pourtant jamais rien demandé à personne, et n’avait même jamais fait quoique ce soit contre la famille Hamilton qui puisse justifier ce genre de plaisanterie. Amie avec Cassandra depuis quelques mois maintenant -et plus exactement depuis qu’elle lui avait permis d’entrer dans la chorale des Second Chances- elle admirait sa famille ainsi que leur dévouement sans limite. Elle leur apportait tout son respect et faisait toujours bien attention à ne pas se montrer trop décalée en leur présence, en évitant par exemple de prononcer les jurons qui lui traversaient régulièrement l’esprit et qui seraient susceptibles de les décontenancer. Certes, ils devaient en voir de toutes les couleurs dans une ville telle que Lima où les personnalités complexes étaient nombreuses, mais Charlie prenait toujours le plus grand soin à se montrer respectueuse envers cette famille qui respirait l’union et la générosité.

Alors pourquoi, oui pourquoi Grace s’acharnait-elle à se montrer aussi hostile comme si elle lui en voulait alors qu’elles ne se connaissaient même pas ? Si la plaisanterie n’avait pas inclus Wyatt, peut-être que Charlie aurait mis de côté toute l’inquiétude que lui inspirait Grace pour se joindre à cette petite comédie, seulement voilà, elle ne supportait pas que l’on puisse menacer son couple aussi facilement, surtout quand elle était sûre de n’avoir rien à se reprocher. Et la cadette des Hamilton avait non seulement eu l’audace de prononcer le prénom de son petit-ami, mais également celle de lui demander de rompre, comme si c’était la chose la plus évidente qui soit. Tout ceci ne rimait à rien, et Charlie en était consciente : les paroles que prononçait Grace manquaient de cohérence, et l’adoration qu’elle semblait porter au jeune gynécologue de Lima semblait encore plus déplacée. Aussi la jeune femme avait-elle préféré mettre un terme à ce discours décousu qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs en jouant la carte de l’humour. Malheureusement pour elle, la petite semblait plutôt hargneuse dans son genre, et n’était visiblement pas près de lâcher l’affaire aussi facilement. Ignorant avec superbe l’ironie dans les paroles de Charlie, elle la remercia des compliments qu’elle venait de lui faire après avoir mentionné la sœur de Wyatt, Emma, avec qui elle disait avoir eu la même discussion. Haussant les sourcils, la brunette choisit néanmoins le silence aux répliques qui lui traversèrent l’esprit. Après tout, elle n’avait encore jamais rencontré Emma, et bien que tout le Monde s'accordait à dire que c'était une femme exceptionnelle –en particulier Ecaterina qui avait vécu chez elle pendant plusieurs mois- si celle-ci pensait que Grace ferait une meilleure compagne qu’elle pour son frère, alors qu’elle ne l’avait encore jamais vue, c’était son problème et non le sien : elle mettrait en avant ses propres arguments le jour venu pour affirmer à la sœur de son petit-ami qu’elle méritait d’être avec Wyatt, un point c’est tout.

Faisant mine de ne pas entendre les commentaires suivants de Grace, le regard posé sur le père de cette dernière qui poursuivait la cérémonie sans se préoccuper de l’agitation des derniers rangs, Charlie serra les mâchoires, essayant de retrouver son calme et surtout d’oublier la voix nasillarde qui s’exclamait à côté d’elle, guère perturbée par le peu d’attention qu’on lui accordait. Néanmoins, en dépit de tous les efforts qu’elle faisait pour se concentrer sur autre chose, elle ne put s’empêcher d’entendre les paroles prononcées par Grace, et lorsque celle-ci lui annonça que Wyatt était venu la voir en premier et qu’elle n’était qu’un « péage », la jeune femme sentit ses pommettes se colorer sous l’effet de la colère qui menaçait de la faire exposer à tout moment. Charlie n’était pas dotée d’une grande patience, c’était bien connu : elle détestait perdre son temps avec des broutilles ou des personnes qui n’en valaient pas la peine. Or, c’était justement l’impression qu’elle avait en cet instant précis ; que Grace lui faisait perdre son temps en utilisant des arguments qui, à ses yeux, étaient tout sauf pertinents. Pis, elle avait l’impression que l’on se payait sa tête, ce dont elle avait horreur.

Se retournant vers la tête blonde qui était à peine plus jeune qu’elle, elle poussa un long soupir, plus agacée que jamais par la petite voix de sa voisine qui résonnait encore dans sa tête. « Un péage ? Je suis un péage ? Non mais tu te rends compte de ce que tu es en train de dire, là ? Tu penses vraiment que je vais douter de la fidélité de mon petit-ami parce que tu n’as rien de mieux à faire que de venir me faire ch… que de venir m’importuner, un dimanche matin, et dans l’église de ton père de surcroit ! » Lui lança-t-elle avec un peu trop de fougue peut-être, si bien que les paroissiens installés sur les bancs devant le sien se tournèrent légèrement pour observer ce qui se passait derrière eux. Secouant la tête, de plus en plus agacée par la situation, elle leva les yeux au ciel. « Qu’est-ce que vous regardez vous, au juste ? C’est devant que ça se passe !» Leur dit-elle d’une voix sèche avant de soupirer à nouveau lorsqu’ils se retournèrent d’un même mouvement. C’est ce moment que choisit Grace pour lui sortir une phrase sans queue ni tête qui eut le don de raviver l’animosité dans les yeux de la brunette. « Qui a dit que je faisais semblant ? Qui a dit que je n’avais aucune foi ? A part toi, s’entend. Si je viens à l’église tous les dimanches, tu penses que c’est pour m’amuser peut-être ? Ben oui, forcément, c’est la meilleure explication qui soit pour toi ». Baissant d’un ton en constatant que les rangs face à elle s’agitaient toujours autant au son de sa voix, elle reprit un peu plus calmement. « Je viens de te dire que j’avais l’intention de suivre la messe, et tu viens m’assommer de reproches en me disant que je fais semblant d’être croyante. Tu ne penses pas que ton discours sonne un peu creux, vu sous cet angle-là ? ».

La jeune femme fronça les sourcils et posa la paume de sa main valide contre sa joue qui se mit à brûler sous ses doigts. Elle ne parvenait pas encore à croire qu’elle s’était énervée aussi facilement, ni que cette Grace Hamilton avait réussi à la faire sortir de ses gonds. Et comme si tout ceci ne lui suffisait pas, voilà que les personnes assises autour d’elle se mettaient à lui jeter quelques regards en biais. Or, Charlie n’était pas idiote : elle savait qu’avec son visage d’ange et la réputation de sa famille, personne ne viendrait reprocher à Grace d’être la cause de ce trouble, et qu’elle, la newbie de Lima, constituait en revanche la cible idéale. Faisant retomber sa main sur son genou, Charlie serra le poing et profita du silence temporaire que lui offrait sa voisine pour reprendre ses esprits. « C’est réussi, en tout cas. Je passe vraiment pour la trouble-fête de l’église, maintenant. Bravo, tu peux être fière de toi » Reprit-elle quelques instants plus tard sur un ton que son amertume n’avait pas épargné.
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Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyJeu 7 Mar - 21:20

« Un péage ? Je suis un péage ? »

-Non. Bien sur. Tu es une fille. Une humaine. Enfin… Je suppose. C’était une métaphore, assura-t-elle avec une lenteur patiente.

« Non mais tu te rends compte de ce que tu es en train de dire, là ? »

Grace haussa ses sourcils avec incompréhension alors que son esprit décelait une part de reproche dans la voix de la Brown. Qu’avait-elle bien pu trouver comme grief contre elle ? Elle ne doutait pas de la capacité de ce genre d’individu peu fréquentable à trouver les arguments les plus scabreux pour agresser la plus humble des âmes, mais tout de même, elle estimait que Charlie accomplissait là un exploit hors-norme en matière de mauvaise foi. La jeune blonde s’était contentée d’exposer la vérité. Pure. Simple. Nue. Et elle doutait que ce soit ce naturisme réthorique qui ait suscité ce petit éclair haineux dans les yeux de la jeune femme. On lui avait toujours appris que la vérité était une chose bonne, qu’il fallait accepter malgré les épreuves qu’elle pouvait représenter, car elle était forcément juste, ou, du moins, utile, car émanant de Dieu.

Apparemment, Charlie ne s’était pas vue dispenser les mêmes principes moraux. Ce n’en était qu’une preuve de plus.

« Tu penses vraiment que je vais douter de la fidélité de mon petit-ami parce que tu n’as rien de mieux à faire que de venir me faire ch… que de venir m’importuner, un dimanche matin, et dans l’église de ton père de surcroit ! »

Des plaquettes rosâtres apparaissaient sur les pommettes blafardes de Grace. Marque particulièrement perceptible de la honte qui l’affligeait suite aux paroles de la brune. Non-pas que leur contenu l’ait sensiblement touchée, mais c’était bien de l’embarras de devoir cotoyer, ne serait-ce que ces brefs instants de négociations, une telle personnalité pour laquelle la pitié et la répulsion se disputait violemment les faveurs des ventricules cardiaques de la pianiste.

-Techniquement… Ce n’est plus ton petit-ami., affirma Grace avec un sourire de condoléance., Je préfère simplement te prévenir. J'espérais ta bénédiction. Question de principes.


Elle n’était visiblement pas la seule à voir le comportement de plus en plus spasmodique de Charlie au travers d’une opinion incroyablement négative. Les mouvements cervicaux des personnes les plus proches d’elles se faisaient plus nombreux, plus insistant. La Brown s’en aperçut et aboya avec une force qui chassa d’un seul coup

« Qu’est-ce que vous regardez vous, au juste ? C’est devant que ça se passe !»

-Ne les agresse pas., s’horrifia Grace dans un sifflement de chatte à qui on tente d’arracher sa petite portée ensanglantée encore toute chaude de substances placentaires. Elle contint dans une frustration relativement gérable son envie de donner une petite tape rébarbative sur la main de la vulgaire pour la recadrer.

Si, au fond d’elle-même, elle savait très bien que la majorité de ces derniers rangs étaient bien plus semblables à Charlie qu’à elle-même au niveau théologique, elle se gardait pourtant le droit de nier l’évidence. Et dans le petit monde où tout le monde était beau, chrétien et dépourvu d’acné, il était inconcevable qu’elle laisse une telle brute s’en prendre à ces esprits potentiellement sauvables.

-Quant au dimanche dans l’église « de mon père », tu me vois désolée de ne pas avoir pu synchroniser nos emplois du temps, plaida-t-elle avec inquiétude, comme si cette faille dans son organisation millimétrée était condamnable au plus haut point., Mais je n’avais pas tellement le choix. Je me contente de te trouver où tu es. Personne ne t’a demandé de venir ici., fit-elle en haussant ses épaules avec résignation.

La furie ne semblait pourtant pas décidée à adoucir son ton acéré.

« Je viens de te dire que j’avais l’intention de suivre la messe, et tu viens m’assommer de reproches en me disant que je fais semblant d’être croyante. »

L’assommer ? Grace agita nerveusement ses épaules. Etait-elle si mauvaise oratrice ? Pour sa profession d’avocate, cela apparaissait comme un handicap imprévu et ô combien gênant. Elle devrait sans doute se reconvertir. Dans une profession qui ne nécessitait Mais si Charlie mentait ? Elle ne devait pas en être à une perfidie près. Comment faire confiance à une renégate du Seigneur ?

« Tu ne penses pas que ton discours sonne un peu creux, vu sous cet angle-là ? »

Sa lèvre inférieure trembla.

-Je… Je…

Elle déglutit.

-Pour… Pourquoi tu es si agressive ?

Elle leva vers la croix que les surplombait tous des yeux qui étaient en condition pour délivrer un petit litre de larmes dans un bon gros sanglot hystérique. Comme apaisée, un air plus convaincu dans sa posture, elle affermit sa voix et sembla se reprendre.

-Non. Ce n’est pas creux. C’est vrai. Il y a une différence entre venir à la messe pour profiter du paysage et véritablement célébrer Dieu. Et ta réaction à ma demande, uniquement motivée par Lui, je te l’assure, démontre que tu es clairement dans la première catégorie.

Elle posa un regard qu’elle espérait impérieux sur la jeune femme. Avec ses paupières gonflées et rougeâtre, elle devait surtout avoir l’air d’un chiot sous tétanos.

« C’est réussi, en tout cas. Je passe vraiment pour la trouble-fête de l’église, maintenant. Bravo, tu peux être fière de toi »

-Tu essayes de dire que je suis… mauvaise ?

Grace abandonna son masque pseudo-glacial pour retrouver une moue abasourdie qui semblait avoir pris un abonnement auprès de ses traits faciaux.

-Ce… C’est faux., chuchota-t-elle furieusement, Ta réputation, ton image, c’est toi qui l’a établie. Et ce n’est pas avec le genre d’attitude que tu as prise que ça va s’arranger. Je n’ai rien à voir avec ça. Je me contente de t’informer. Le couple que vous étiez, c’était contre-nature. Contre-Dieu.

Elle ferma un instant les paupières, comme si elle faisait une prière rapide.

-Que tu ignores les signes du Seigneur que j’essaye de te faire voir… Pire, que tu les remettes en doute et utilises ton déni comme un motif pour m’attaquer, ça ne fait que montrer à tout le monde que Wyatt n’a rien à faire avec toi.

Elle avait fini sur une note plus douce, pratiquement didactique, comme si sa conclusion était irrévocable.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Going to the chapel of Love   06. Going to the chapel of Love EmptyLun 18 Mar - 16:00

« C’est toujours bon à savoir » Aboya Charlie lorsque Grace Hamilton lui affirma qu’elle était humaine et que l’image du péage n’était qu’une métaphore. Mâchoires serrées, sourcils froncés, la jeune librairie avait le plus grand mal à garder son calme et à s’empêcher d’exploser dans l’église. A chaque nouvelle parole de la blondinette, ses muscles se crispaient et les insultes qu’elle ne pouvait pourtant prononcer dans ce lieu sacré fusaient dans son esprit. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi la jeune sœur de Cassandra s’en prenait à elle de la sorte, mais ne cherchait plus à en découvrir la raison tant elle était agacée. Ses paroles n’avaient pas le moindre sens, elle en était consciente ; elle avait confiance en Wyatt et savait qu’il ne la trahirait pas. Cela faisait à présent des mois qu’ils étaient ensemble, et elle n’avait jamais rien eu à lui reprocher question infidélité. Certes, elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’il passait bien trop de temps en compagnie de Ruby Caldwell, aux répétitions de leur chorale, mais cela ne signifiait pas pour autant que le couple d’Awesome avait de quoi menacer le sien… ou du moins était-ce ce qu’elle préférait se dire lorsque l’idée lui effleurait l’esprit. De plus, si Wyatt avait dû être attirée par une autre fille, cette dernière n’aurait certainement pas eu la crinière dorée qui semblait caractériser les filles Hamilton. Au contraire, elle posséderait sans aucun doute de longs cheveux d’un roux flamboyant, une couleur que Wyatt affectionnait particulièrement au grand dam de Charlie qui, avec ses cheveux d’un châtain des plus banals, n’en menait pas large face aux séduisantes créatures qui peuplaient le passé de son petit-ami. Pour autant, la brunette ne désespérait pas et n’émettait pas le moindre doute au sujet de son gynécologue, et ce en dépit de tout ce que Grace pouvait bien lui dire.

Droite comme un piquet sur le banc en bois, son poing valide reposant solidement sur son genou gauche, Charlie tentait de fuir le regard aussi bleu qu’insistant de sa voisine. En vain. Celle-ci ne cessait de prononcer les paroles dangereuses, celles qui ne tarderaient pas à faire exploser la colère de l’étudiante en lettres. Se mordillant à nouveau la lèvre quand Grace lui précisa que Wyatt n’était plus exactement son petit-ami, elle dut réunir le peu de courage qui lui restait pour pouvoir résister à l’envie de quitter les lieux sur-le-champ. « Parce que c’est ton petit-ami à toi, peut-être ? Et qu’est-ce que tu prévoies pour la suite, au juste ? Des fiançailles, un grand mariage… et pourquoi pas des enfants aussi ? Réveille-toi, Grace, t’es pas dans Inception là. Ne prends pas tes rêves pour la réalité » Fit-elle d’un air plus exaspéré que jamais. Levant bien haut le menton, elle posa son regard sur le pasteur Hamilton qui poursuivait tranquillement la messe. Pauvre homme. Si seulement il savait à quel point sa fille cadette était détraquée, peut-être passerait-il moins de temps dans son église et davantage à la maison pour pouvoir s’occuper d’elle. Elle qui s’était toujours imaginée que les Hamilton constituaient une famille exemplaire, voilà qu’elle venait de leur trouver une faille, et de taille. Malhonnête, jalouse et manipulatrice, Grace n’était pas digne de porter un tel nom. Charlie elle-même était certaine d’être plus équilibrée que la blondinette, ce qui n’était pas peu dire au vu de ses antécédents. En tout cas, une chose était sûre : si Grace poursuivait son petit jeu, Charlie ne tarderait pas à aller voir le shérif adjoint Warren Delacroix afin de lui faire part du harcèlement dont elle était victime.

Après s’être à nouveau justifié auprès de la jeune Hamilton en lui rappelant que personne ne l’obligeait à aller à l’église le dimanche matin et qu’elle y allait en réalité de son propre chef, Charlie la sentit hésiter, comme si ses paroles avaient fait mouche. Après tout ce n’était pas parce qu’elle occupait l’un des derniers rangs de l’église et qu’elle arrivait souvent en retard à la messe, qu’elle était nécessairement pourvue de mauvaises intentions. Elle n’était peut-être pas la plus pieuse des fidèles, ni même un exemple à suivre, mais Charlie refusait de se voir insulter de la sorte sous prétexte qu’elle n’était pas la fille du pasteur, qu’elle ne s’asseyait pas systématiquement au premier rang, ou encore qu’elle ne portait pas de ceinture de chasteté. Elle en avait des défauts -elle était d’ailleurs la première à les clamer haut et fort à qui voulait bien l’entendre- en revanche personne ne pouvait lui reprocher de faire semblant et de prétendre être ce qu’elle n’était pas. Grace pouvait lui dire ce qui lui plaisait et critiquer sa malhonnêteté, Charlie était certaine de n'avoir rien à se reprocher.

Rompant le fil de ses pensées, la jolie blonde vint lui demander la raison de son agressivité, ce qui ne manqua pas d’intensifier davantage encore l’agacement que ressentait déjà Charlie à son égard. Se tournant pour faire face au visage d’ange dont le regard bleu épiait le moindre de ses faits et gestes, la libraire secoua la tête d’un air réprobateur. « Et tu me demandes pourquoi je suis agressive. A croire que c’est l’hôpital qui se fout de la charité ». Réajustant son plâtre sur l’écharpe qui le maintenait, Charlie en profita pour fuir une nouvelle fois le regard de Grace, qu’elle avait de plus en plus de mal à supporter. Si la chasser à tout jamais de l’église de son père était le but de la jeune Hamilton, c’était mal la connaitre que de penser qu’elle se plierait aussi facilement à de telles exigences. Charlie n’avait aucunement l’intention de mettre un terme à ses habitudes, même si cela signifiait devoir supporter cette petite peste tous les dimanches matin. Retrouvant peu à peu sa sérénité, elle n’écouta que distraitement les nouveaux propos de sa voisine, qui s’évertuait à remettre son comportement en question. Comme si ce n’était pas elle, la détraquée de l’histoire. Comme si elle n’était pas elle-même venue l’agresser au beau milieu de cette église, un dimanche matin. Tout ceci était parfaitement ridicule.

Lorsque la voix de Grace s’éteignit à ses côtés, ce fut celle de son père qui prit la relève et qui annonça la fin de l’office. Fronçant le nez, Charlie leva son poignet gauche et consulta sa montre avant d’attraper le petit carnet sur ses genoux qu’elle serra fermement sous ses doigts. A cause de Grace, elle venait de perdre son temps et n’avait quasiment rien écouté de la messe qu’elle se faisait pourtant toujours une joie de suivre. Jetant un regard désapprobateur à la petite sœur de Cassandra, elle hésita une seconde entre céder à sa colère et retrouver son calme, avant d’écouter sa bonne conscience et de trancher. Alors qu’autour d’elle les paroissiens commençaient à se lever et à se diriger vers la sortie, Charlie, elle, glissa le plus près possible de Grace et porta ses lèvres tout près de son oreille, à la plus grande surprise de cette dernière. « Ecoute-moi bien, Blondie, car je ne me répéterai pas. Je me contrefiche de ce que tout le monde peut bien dire à ton sujet, ou bien même de tes airs de sainte-ni-touche. Je vois clair dans ton jeu, je sais ce que tu essayes de faire, mais ça ne fonctionnera pas. Tu ne parviendras pas à me faire douter de mon petit-ami. Tu ne parviendras pas à nous éloigner. Et tu parviendras encore moins à te l’approprier sous prétexte que vous êtes soi-disant faits l’un pour l’autre. Aux dernières nouvelles, je suis la copine de Wyatt, et toi tu n’es rien de plus qu’une pauvre cinglée à la vie sentimentale si déserte que tu en viens à t’inventer des amours imaginaires. Un conseil, ma petite : décoince-toi un peu et sors donc de cette église de temps en temps, ça te permettra peut-être de rencontrer des garçons de ton âge qui te montreront la vraie vie, celle où l’on ne vient pas agresser les gens dans une église un dimanche matin pour leur dire de rompre avec leur petit-ami. En attendant, si tu oses t’approcher de moi encore une fois, je te jure que je n’hésiterai pas une seule seconde à porter plainte pour harcèlement. Réfléchis-y bien, Grace, car ce ne sont pas des paroles en l’air… Ah, et je te conseille aussi de laisser Wyatt en dehors de tout ça. Si tu veux mon avis, savoir qu’une folle de ton espèce lui court après ne lui fera pas particulièrement plaisir non plus. Sur ce, j’espère que tu m’as bien écoutée, et te souhaite une agréable journée ». Dégageant son visage du sien, elle lui jeta un regard noir puis se leva enfin du banc afin de quitter l’église, laissant derrière elle une Grace stupéfaite, qu’elle ne prit pas la peine d’observer plus attentivement. Son dimanche était suffisamment gâché comme ça sans en rajouter.
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06. Going to the chapel of Love

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